Ce billet est mon premier pas sur le chemin qui va peut-être conduire Bruno Retailleau (BR) d'une présidence à l'autre.
La victoire de BR a été éclatante et pour une fois que la réalité n'a pas déjoué mes pronostics, on me pardonnera de rappeler à ceux qui me font l'honneur de visiter mon blog ou de commenter mes posts mon billet du 14 mai : "Bruno Retailleau : le jour J pour le futur de la droite...".
À vrai dire je n'imaginais pas un tel écart entre les deux candidats ; j'avoue avoir ressenti de la fierté pour ce peuple de droite qui a su faire si nettement le bon choix. Avec un vainqueur et un vaincu qui ont dominé, pour le premier, son triomphe et pour le second, sa déception.
Ce n'est pas un hasard si ce sujet m'est venu en tête. D'abord l'interrogation lancinante sur l'utilité d'être dedans ou dehors n'a jamais cessé au cours de ma vie intellectuelle, judiciaire, médiatique et politique (en tout cas civique). Et, pour les Républicains plus précisément, je me suis constamment questionné : de quelle manière mon influence, aussi modeste soit-elle, pourrait-elle être la plus efficace ? En étant dehors ou dedans ?
À deux reprises - bien avant sa victoire - j'ai consulté sur ce point BR dont l'avis m'importe. Son conseil, se fondant surtout sur mon caractère, a été de m'inciter à demeurer là où j'étais, tout proche mais sans adhésion officielle à ce parti. C'est ma position actuelle. Mais j'avoue parfois ressentir une sorte de frustration quand je vois de loin ces rassemblements et ces enthousiasmes, comme le 18 mai au soir au Café Concorde et qu'ils me signifient que ma seule ressource est d'y participer du coeur et de l'esprit.
Je sais aussi que si j'avais été dans ce parti où j'ai des amis et quelques proches de qualité, par exemple, outre BR, David Lisnard, Philippe Juvin, Jean-François Copé, François-Xavier Bellamy, Xavier Bertrand (y est-il d'ailleurs ?), je n'aurais pas manqué d'intervenir et qu'à force j'aurais succombé à cette pente d'éprouver du malaise même dans l'univers qui à l'origine avait ma dilection.
Avec cette conséquence que cette magnifique pensée de Balzac - "Je suis de l'opposition qui s'appelle la vie" - qui est au coeur de mon être depuis toujours, m'aurait poussé aux pires extrémités de la sincérité en répudiant cette solidarité qui est à la fois la plaie et la force des partis.
Je suis persuadé que, si j'avais surmonté ma répugnance à l'égard du militantisme, du collectif et de l'obéissance obligatoire, je n'aurais sans doute jamais rué dans les brancards face à ce que le nouveau président de LR va mettre en oeuvre, en privilégiant la consultation des adhérents. L'intégralité de ses projets et de son plan d'action me convient et probablement me serais-je tenu coi.
Mais, me connaissant, j'ai tendance tout de même à louer la sagesse de BR à mon sujet. Il y a des expériences qui m'ont démontré que je suis incapable de la discipline intellectuelle, politique et médiatique que les responsables des mondes où je suis présent attendent de moi. Non pas, me semble-t-il, parce que je serais un irresponsable, un agité compulsif mais tout simplement, parce que plaçant au-dessus de tout ma propre liberté, je n'aurais jamais pris garde à sa rançon possible sur les univers concernés. Moi d'abord, mon épanouissement, mon envie de penser et d'exister, mon être illimité contre les contraintes même légitimes des structures. L'idée que mon "je" devrait se réduire parce qu'il engagerait dangereusement au-delà de soi me dérange.
Aussi, faute de cette inconditionnalité qui rassure les chefs, comme dedans je suis trop vite en opposition, je vais rester tranquillement dehors.
J'éprouve une peur face aux jeux politiciens et aux choix ineptes des hiérarchies internes - qu'on ait par exemple pour le Sénat éliminé Pierre Charon au bénéfice de Francis Szpiner continue à me scandaliser - et cette crainte et mon éventuelle dénonciation peuvent s'exprimer de manière plus tranquille si je suis dehors. Je reste libre et ne crée ainsi aucune zizanie interne.
La droite n'a jamais été la plus bête du monde. Maintenant elle sera à la fois intelligente mais surtout fière et courageuse.
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