À Midi News, le 26 mars, avec Sonia Mabrouk (SM) qui anime et deux de mes compagnons habituels à mes côtés, Élisabeth Lévy et Olivier Dartigolles.
Une ambiance à la fois tranquille et stimulante comme chaque mercredi. SM a une manière de gouverner aussi éloignée de la faiblesse que du caporalisme. On peut parler mais dans l'ordre.
Cette émission, en dépit de mes espérances (!!), ne s'est pas résumée, bien au contraire, à la courte séquence consacrée à mon livre "MeTooMuch?" sur lequel j'ai entendu des propos délicats et bienveillants même de la part d'Élisabeth Lévy qui avec fougue et talent pourfend le féminisme porté par ce mouvement et même l'utilité de celui-ci.
Puis Alexandre Jardin est arrivé. Avec son petit livre "Les #Gueux", le succès sur les réseaux sociaux de sa fronde contre les zones à faible émission (supprimées en commission à l'Assemblée nationale), sa dénonciation de la stigmatisation des pauvres, son indignation face à un pouvoir incapable de mesurer les désastres humains que son action suscite en matière d'énergie.
Il y aura une augmentation considérable de notre facture d'électricité. Malgré les apparences, l'importance que le président a voulu redonner, sur le tard, à l'énergie nucléaire est largement battue en brèche - argumentation limpide de Fabien Bouglé également présent sur le plateau - par la domination technique et d'influence, au sein même du pouvoir, d'un clan promouvant les énergies alternatives, par exemple les éoliennes. La France est victime, avec des décisions aberrantes qui vont réduire le droit de vivre et de circuler dans la ruralité, de l'impact négatif d'autres pays comme l'Allemagne qui usent des énergies renouvelables.
Derrière ces discussions, une certaine idée de la démocratie et du peuple est en question. Alexandre Jardin ne voyait pas d'autre solution, pour répondre à ce défi républicain des élites contre le peuple, ce peuple relégué par un centralisme insoucieux de ses entreprises, que d'instaurer le référendum d'initiative citoyenne.
Avec un brio assez époustouflant, Alexandre Jardin a énoncé que ce processus d'exclusion, avec la création de ces zones interdisant à une part de la population ce qu'une autre avait à disposition - il résumait brutalement par "les pauvres qui ne devaient pas altérer la pureté de l'air des riches" - constituait une fracture irrémédiable qui allait laisser sur le bord du chemin une France jugée techniquement impropre.
Tenté de ne pas être dupe de cette alacrité verbale et intellectuelle, avec de surcroît une authenticité entière, sans l'ombre d'un esprit partisan, je parvenais cependant à le questionner en lui demandant si ce qu'il développait ne relevait pas d'une lutte des classes actualisée. Il me semblait en effet que tout au long de notre Histoire courait ce fil opposant dominés et dominants, les importants et les laissés-pour-compte.
Alexandre Jardin, refusant toute politisation banale, attend beaucoup de la rencontre du 6 avril où maires et motards (très concernés par les ZFE) vont mener un combat commun contre la dérive d'une nation paraissant accepter, pour des motifs prétendus nobles, la répudiation de son unité, les uns dans l'ombre, les autres en pleine lumière.
Mais quelle énergie, le 26 mars, chez Sonia Mabrouk !
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