Pourquoi un blog à mon nom ? Parce que ce serait à la mode ? Evidemment non.
Depuis longtemps, je m’étonne du silence de la haute hiérarchie judiciaire qui n’intervient que sur commande, laissant trop souvent la parole au Garde des Sceaux sur des sujets qui la concernent pourtant au premier chef. Je ressens cette abstention d’autant plus vivement que les médias donnent une part de plus en plus conséquente à l’actualité judiciaire, aux faits divers et aux phénomènes de société, qui suscitent intérêt et réflexion chez beaucoup de nos concitoyens.
C’est un accablement de constater que les médias ont en permanence la voie libre, même s’ils offrent souvent une vision de la justice faussée, aussi bien dans les aspects techniques que pour la compréhension profonde des mécanismes et des pratiques. Ils ont rarement le ton juste et l’approche lucide, pour distinguer le meilleur ou vitupérer le pire.
Combien de propos erronés ne trouveront jamais de riposte, de sorte que la magistrature est traînée dans la boue, soit avec injustice, soit pour des motifs qui souvent ne sont pas les bons. Car je ne suis pas sûr que les magistrats soient prêts à s’engager dans ce dialogue avec la société qui attend, qui espère ou qui désespère, mais qui voudrait comprendre, se voir expliquer et, surtout, respecter. Ce que pour ma part je suis déterminé à assumer individuellement, en étant à l’écoute de mes concitoyens. Je supporte de plus en plus mal que leur parole soit étouffée par notre autarcie et leur confiance altérée par beaucoup de nos comportements. Sur la responsabilité des magistrats, sur l’affaire Dieudonné, sur la libération conditionnelle et la récidive, sur des tragédies comme celles de la famille Crémel, sur le pouvoir des juges d’instruction, sur la lenteur et l’inefficacité de la justice au quotidien, sur tant d’autres préoccupations encore, j’ai besoin de savoir au lieu de deviner, de partager au lieu de présumer. Avant de projeter ce blog, je songeais à créer une association qui aurait eu pour objet de favoriser « une communication judiciaire citoyenne ou civile ». Je souhaite que ce blog la remplace utilem
Mais il y a un autre silence, le plus intolérable pour notre institution, dont l’action n’a de sens que si elle est légitimée par le peuple : c’est celui du simple citoyen, le provincial comme le parisien, le branché comme le modeste… Ce silence que d’aucuns tentent de briser, mais qui résiste.
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