Je réponds à Delphine.
Je n'avais pas l'intention de rentrer dans le détail du jugement "des écoutes téléphoniques illégales" ordonnées sous la présidence de François Mitterrand. Le tribunal correctionnel a considéré que seuls quatre plaignants pouvaient demander réparation d'une atteinte à l'intimité de leur vie privée et que les autres étaient irrecevables parce qu'il se serait agi d'une simple ingérence dans leur vie professionnelle.
Le problème, pour moi, n'était pas de discuter la qualité de l'argumentation développée mais de mettre en cause, sur le plan de l'attitude personnelle, et l'annonce d'un appel-voie de recours à la disposition de ceux qui se plaignent d'un jugement et le passage narcissique et outrancier chez Fogiel, la justice à cette occasion étant traînée dans la boue par Carole Bouquet. On voit mal la légitimité de cette accusatrice, ou bien doit-on admettre que les acteurs, par fonction, seraient en droit de jouer publiquement les censeurs, en dépit de leur ignorance ou de leur légèreté ? Elle aurait du se cantonner à l'annonce - forcément plus discrète et moins gratifiante - de son appel.
Vous souhaitez le débat? hé bien maintenant qu'Eolas vous a rendu célèbre, vous en aurez certainement. A commencer par celui que vous déclenchez vous même à propos de Carole Bouquet. Je vous trouve assez gonflé de réduire sa réaction à du "narcissisme" ; de la mépriser en la traitant de "censeur public" malgré son "ignorance" ! Mais MOnsieur l'avocat général faut-il faire partie de votre corporation pour avoir le droit de commenter une décision de justice ? Et les simples citoyens doivent-ils se prosterner devant la rédaction absconse de vos arêts même s'ils n'y comprennent rien ?
Il me semble au contraire que Carole Bouquet, même si cela ne vous plait pas, a bien fait d'utiliser les moyens médiatiques qui sont les siens : elle est choquée que 20 ans après, on "passe l'éponge" (c'est comme ça qu'on peut lire la décision) sur une affaire qui violait beaucoup de grands principes. Et je suppose qu'elle estime que ceci, et les délais, et le contenu de la décision, ridiculisent assez bien la justice. Je ne suis pas éloigné de le penser.
Evidemment, si vous souhaitez débattre sur votre blog, il faut accepter qu'on puisse contredire vos leçons. Car si vous commences un blog de donneur de leçon, il ne peut que provoquer des réactions !
Rédigé par : yves duel | 20 novembre 2005 à 14:56
Fidèle lecteur du blog de votre frère, je commence à lire le votre et vous en remercie.
Je reviens au sujet.
Vous critiquez Mme Bouquet pour ce qu'elle a fait chez Fogiel. Bon, laissons de côté la problématique spécifique de Mme Bouquet, mais n'est il pas quand même correct de se demander pourquoi on en arrive à de tel comportement ? Je ne veux pas "martyriser" Mme Bouquet, loin de là, mais n'est ce pas parce que la Justice est sourde, élististe, à plusieurs vitesses, qu'il est finalement assez sain d'utiliser des procédés hors normes. Regardez l'affaire d'Outreau. C'est un désastre. Pensez vous sérieusement que le simple citoyen que je suis puisse efficacement relayer sa colère en utilisant les chemins traditionnels de la Justice. Elle ne m'entend pas.
Pour cela, votre blog est salutaire.
Rédigé par : Didier | 20 novembre 2005 à 09:53
C'est discutable. Le jour où la justice ne fonctionnera plus normalement, qui le fera savoir ? Vous critiquez les media qui donnent souvent une idée fausse de la justice, admettons. Ça ne sera donc pas eux. Comme le citoyen anonyme pourra-t-il se faire entendre pour faire connaître ces dysfonctionnements ?
Si dysfonctionnement il devait y avoir, ne faudrait-il justement pas compter sur ceux qui peuvent se faire entendre pour répandre l'information ? Aurait-ce été moins choquant pour vous si Carole Bouquet avait critiqué une décision de justice qui ne la concernait pas directement ? Considérez vous également qu'elle abuse de sa notoriété lorsqu'elle plaide, usant de ses possibilités d'accès au public, une cause humanitaire ?
Rédigé par : Samuel Tardieu | 20 novembre 2005 à 00:28