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15 décembre 2005

Commentaires

jlhuss

Votre note va dans le sens de l'abrogation de cet article imbécile...
La Loi n'a pas à "tracer" l'histoire.

koz

Excellent billet à tous points de vue, et dans tous ses développements.

"On a fait croire qu'ainsi on stigmatisait l'ensemble des jeunes alors que tout le monde avait compris que seule une minorité était visée par ce vocabulaire" : et ça a plutôt bien fonctionné. Il était évident que seule une partie des jeunes était conernée mais on a habilement fait croire le contraire, y compris à ces jeunes, dont on comprend parfaitement la révolte qui s'en est suivi. Je ne suis aps certains que les boutefeux soient toujours ceux qu'on croit, ou qu'on désigne.

Mais prenez garde : par les mots que vous avez écrits, par votre satisfaction à voir s'afficher "la vérité dans les mots", vous serez bientôt classés à l'extrème-droite. Lepénisation des esprits... L'entreprise de discrédit de l'opinion adverse est en cours. Surtout ne pas débattre.

Sur l'Histoire, j'imagine que vous n'aurez pas raté la tribune de François Chandernagor dans Le Monde datée de ce jour , "l'enfer des bonnes intentions" (http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-722124,0.html ) et sa conclusion sur ceux qui se réjouissent de ces lois mais ne les ont pas lues, contrairement à ce que sont amenés à faire les juges.

Je note un paradoxe amusant : ceux qui sont les premiers à affirmer qu'il faut dépénaliser certains comportements car la pénalisation développe le comportement qu'elle est censée réprimer, se recrutent dans les mêmes familles de pensée que ceux qui pénalisent le débat historique... sans parvenir aucunement à enrayer le négationisme. Voilà, en somme un atteinte à une liberté fondamentale bien inutile.

zouille

Il ne s'agit pas de prétendre que les négationnistes doivent avoir le même poids que d'autres historien. Il s'agit de dire qu'avec cette loi Gayssot, de fait, les députés se sont arrogés le droit de dire l'histoire, ce qui me parait un peu fort.

D'autre part, cette loi a-t-elle empêché des historiens d'extrême droite de prétendre par exemple qu'aucun historien sérieux ne croyait plus dans les conclusions auxquelles était parvenu le tribunal de Nuremberg?

L'histoire est l'affaire des historiens et je maintiens que le fait que certains puisse dire que le génocide des Juifs n'a pas été perpétré par les nazis ou n'a pas été perpétré du tout ne prouve que leur propre aveuglement, n'importe quel homme de bonne foi s'intéressant à cette question peut lire les livres tirés des archives du tribunal de Nuremberg, les témoignages de Primo Levi ou même l'excellent article écrit en 1944 par Vassili Grossmann au moment de la libération du camp de Treblinka et qui relatait en détail l'horreur des chambres à gaz.

J'ai la conviction que n'importe quelle opinion, même la plus déplaisante, lorsqu'elle ne fait pas l'apologie du crime, doit pouvoir être exprimée. Aux Etats Unis c'est le cas, et je ne crois pas que la démocratie américaine ait jamais été remise en cause a cause de ce principe.

Didier

Je ne suis pas sûr de bien comprendre de quelle réalité vous parlez ? C'est quand même bien parce qu'il y a un énorme fossé entre la réalité du monde et la manière dont les Français veulent percevoir les choses que nous traversons une crise très grave car profonde.

La question de la pétition des historiens est quand même bizarre. Je me permets de livrer mon analyse, quand bien même allez vous la trouver simpliste : les Lois sont les règles avec lesquelles nous vivons ensemble. Elles nous disent ce qu'il faut faire, ne pas faire et sont décidées par nos réprésentants élus démocratiquement. Ces Lois ont besoin de répères afin de déterminer ce qui est acceptable ou non en fonction des valeurs que nous avons en commun. Prenons l'Egalité, valeur première de la République. Beaucoup de Lois ont été conçues pour mettre en oeuvre ce principe d'Egalité, c'est à dire mettre en pratique un concept auquel nous sommes fort attachés. Dans ce cadre là et se référant à l'Egalité, le racisme, l'esclavage, les géncocides, l'antisémitisme, etc. excusez du vrac, sont des valeurs incompatibles avec la République. Le législateur est donc tout à fait à sa place en le disant, en définissant de manière claire et concrète, qu'elles sont les lignes jaunes à ne pas franchir pour notre République et ceux qui y vivent. Il n'y a rien là de choquant. La République et ses législateurs ne sont pas là pour dire comment se sont passés les massacres de Septembre, la Terreur ou la traite des Noirs. Les Législateurs doivent dire que nous condanmons les massacres, la Terreur et la traître des Noirs. Ce travail là n'est pas celui des Historiens, c'est le travail des citoyens par le biais de leurs élus.

Félix

Bonsoir,

Je pensais que notre "Histoire de France" avait été réécrite sous le Second Emprire pour mieux exhalter le nationalisme Français... je pensais aussi que la 3ème République avait allègrement utilisé une aussi bonne idée... Je pense naïvement sans doute car le silence de nos historiens d'aujourd'hui sur cette réécriture est assourdissant.

Félix le Chat

véronique dautais

Message pour ZOUILLE, comment pouvez-vous considérer qu'il puisse y avoir un débat entre les "historiens sérieux" et les négationnistes? Ces derniers construisent un discours fondé sur un postulat ou plutôt une contre-vérité. Par conséquent, il ne peut y avoir argument à échanger. Il n'y a pas d'un côté des historiens sérieux et de l'autre des non-sérieux. Il y a d'un côté des historiens,de l'autre des imposteurs au service d'une idéologie. Ramener le travail des négationnistes au même plan que celui des historiens reviendrait à travestir l'histoire!

zouille

Je vous remercie pour cette note à propos d'un sujet si sensible.

Bien que considérant les théories négationnistes au mieux comme une preuve éclatante de l'aveuglement idéologique de ceux qui les tiennent, je considère l'interdiction de les exposer comme absurde, du moins tant que les négationnistes ne font pas l'apologie du crime contre l'humanité lui même.

Je pense que l'histoire est une science humaine, que certaines choses doivent faire débat, et que refuser le droit à l'expression des négationnistes prive du même coup les historiens sérieux de la possibilité de répondre à leurs arguments.

parayre

L'histoire ne repasse jamais les plats : c'est pourquoi les restaurations échouent !

ALCYONS

si ce besoin de réalité et de vérité pouvait gagner ceux parmi les juges du siège qui croient être habilités à dévoyer la loi dans le sens de leurs opinions personnelles, le progrès serait aussi important dans cette sphère que dans celle de la politique.

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