Jacqueline Coignard, dans Libération d'aujourd'hui, écrit un article où j'ai droit quasiment à la moitié d'une colonne qui se veut un procès en règle et de ma prétendue impatience médiatique - je bouillais, paraît-il, à l'idée d'un passage devant les caméras - et de l'aménagement d'une session d'assises à des fins qui m'auraient été strictement personnelles.
On peut s'étonner de la teneur, dans les circonstances que nous vivons, d'un tel texte qui, certes, permet à quelques avocats et magistrats de s'exprimer mais semble totalement dérisoire par rapport à la problématique de la justice.
Jacqueline Coignard, à laquelle m'oppose un contentieux à la fois insignifiant et signifiant, a cru trouver sur mon blog de quoi m'accabler. Ce qu'elle ne comprend pas ou ce qu'elle feint de ne pas saisir, c'est que la phrase qu'elle cite constitue une dérision à mon égard et que je me moque évidemment de la pensée que je prétends proférer. La note du 30 janvier, d'où elle a extrait ce passage, concerne tout autre chose qui ne l'intéresse pas, obsédée qu'elle est par la volonté de présenter comme sérieuse une saillie superficielle et me montrer comme affamé de sollicitations médiatiques. Un mot, tout de même, sur le début de notre querelle. Mme Coignard, annonçant une émission de Mireille Dumas à laquelle je devais participer, avait évoqué le "substitut Bilger zozotant ". Par courrier, je l'avais remerciée de communiquer une aussi formidable nouvelle et je lui avais promis, à l'avenir, de ne pas hésiter à parler d'elle sur le même mode éventuel : moche, grosse ou mal foutue. J'avais remis une couche dans le livre co-écrit avec Gaccio où j'osais dire - crime de lèse-journalisme - qu'il existait des journalistes nuls, même à Libération, ce qui ne me semblait pas une information d'une originalité stupéfiante.
Plus gravement, dans la demi-colonne qui m'est consacrée, Jacqueline Coignard prétend qu'une affaire de viol à huis-clos se serait terminée "à l'heure du thé " le 8 février. Même sur ce plan dont on peut se demander en quoi il pourrait susciter l'intérêt d'un lecteur normal, elle est incapable de fournir une nouvelle exacte. L'affaire de viol s'est terminée le 6 au soir, tard, et le lendemain la cour d'assises a été saisie d'un dossier de vol à main armée. Le 8 février, si son remarquable président n'avait pas reporté l'audition d'un fonctionnaire de police pour des raisons fort opportunes, je n'aurais pas pu, comme tant d'autres, assister à l'audition du juge Burgaud. Je l'aurais vivement regretté, d'ailleurs, et j'aurais été quitte, comme Alain Verleene, à la regarder plus tard.
Non, je ne bouillais pas d'impatience. Celui qui abaisse, c'est qu'il est bas, a écrit Montherlant. Mme Coignard n'en est pas loin. Il y a tant de vanité et d'arrogance, chez certains journalistes, qu'ils ne peuvent pas imaginer une seconde qu'on souhaite répondre aux invitations des médias pour d'autres motifs que le narcissisme et le culte de soi. Ils ne peuvent pas concevoir qu'on les apprécie pour ce qu'ils permettent, pas pour ce qu'ils sont forcément. Si j'étais obnubilé par le goût d'apparaître pour apparaître, je flatterais, je tiendrais un autre discours et j'adorerais Libération ! Je suis désolé de lui apprendre, puisqu'elle lit mon blog pour le travestir, que la passion de convaincre, l'envie de communiquer et la volonté d'expliquer constituent pour moi des stimulants infiniment plus puissants. Ils demeureront probablement toujours étrangers à cette journaliste déficiente quand elle recueille l'information - la rumeur a ses limites - et faible quand elle analyse la psychologie. Non, ce qui me préoccupe, ce n'est pas d'être un personnage mais d'avoir la chance de pouvoir dire et faire.
A Libération, heureusement, un Philippe Lançon, par exemple, me console d'elle ! Je sais bien que si je voulais plaire, il conviendrait que je courbe le dos et l'échine. Ce serait un honneur que de lire des faussetés sur soi. On sait qu'il ne faut jamais répliquer.
Outre le bonheur intellectuel que le blog me procure quand je lis tous vos commentaires, il me donne la satisfaction de réagir.
Je ne tendrai pas l'autre joue.
En même temps c'est une journaliste de libé ce qui veut tout dire, on se souvient du lynchage médiatique de Garfieldd avec Libé en tête, qui faisait de la presse people
Rédigé par : Kaoru | 24 mars 2006 à 10:24
Bonheur intellectuel partagé. Je confirme, je me sens plus intelligent quand je vous lis..
Bien cordialement,
Mathieu.
Rédigé par : Mathieu | 14 février 2006 à 21:20
Pour répondre à "Juriste en herbe": on ne peut à coup sûr trancher entrer l'aveuglement ou la volonté délibérée de nuire de la journaliste ; ce qui est certain, c'est qu'elle fait souvent preuve de l'un ET de l'autre, notamment dans ses compte-rendus très partiaux d'audiences de comparution immédiate (dont elle s'est fait une spécialité). Les magistrats, sous sa plume, y ont toujours monstrueusement tort. Or -et vous devrez me croire sur parole - pour avoir assisté à de nombreuses audiences, je sais par expérience qu'on ne peut généraliser en la matière: pour peu que l'on ait de bons juges du siège, un parquetier objectif et des avocats pertinents, certaines audiences de comparution immédiate sont de très haute tenue. Bref, tout est une question de personnes et de professionnalisme. Les chroniques judiciaires hebdomadaires de J.Coignard, bien loin de refléter cette idée simple et vérifiable, me semblent souvent biaisées.
Pour en revenir à son attaque -le mot est trop fort - du supposé "bouillonnement" médiatique de Ph.Bilger, je pencherais pour votre seconde hypothèse, celle de la myopie: la phrase de notre avocat général est manifestement ce que l'on nomme en rhétorique une "antiphrase" (on énonce l'inverse de ce que l'on souhaite signifier, tout en faisant en sorte que lelecteur comprenne et rétablisse), procédé commun de l'ironie, que malheureusement tout le monde ne perçoit pas -pour un(e) journaliste, c'est dommage. J.Coignard est sans doute de toute bonne foi, simplement incapable de saisir l'implicite d'une phrase. Ph.Bilger suggère d'ailleurs que c'est son impatience à le prendre en défaut qui lui a fait lire trop vite cette note du 30 janvier...
En ce qui concerne la seconde "attaque" (encore une fois le mot ne convient pas, il semble n'y avoir aucune élaboration ou construction dans les propos de notre journaliste), elle est plus sournoise: cette allusion déplacée à l'"heure du thé" veut manifestement choquer le lecteur et lui faire penser que la tenue d'une audience d'assises est soumise au bon gré des magistrats qui y interviennent, au nez et à la barbe des justiciables qui y sont convoqués et pour qui l'enjeu est souvent une partie de leut vie. Cette "pointe" est à la fois ridicule et infamante. La journaliste n'a pas d'excuse: elle sait, forcément, que les choses ne se passent pas ainsi! On en revient donc à l'attaque ad hominem gratuite...
G.Bellet
Rédigé par : Parlamente | 11 février 2006 à 23:28
"Très court mais très con" est le commentaire que je ferais devant les quelques phrases de l'article de Libération.
C'est troublant de lire ce genre de choses, moi qui lis Libé de temps à autre ça m'inquiète (à tort?) sur les autres articles...
Je me demande si la journaliste en question a médit sciemment ou a juste fait preuve d'un bêtise exemplaire en prouvant qu'elle ne savait pas lire un blog?
Rédigé par : Juriste en herbes | 11 février 2006 à 19:18
"ce qui me préoccupe, ce n'est pas d'être un personnage mais d'avoir la chance de pouvoir dire et faire" : merci, Philippe Bilger, de savoir vous donner simplement les moyens de faire passer ce que vous avez à dire, sans vous soucier outre mesure du "qu'en-dira-t-on".
Au contraire, il me semble que c'est là savoir faire preuve d'un certain courage, non seulement intellectuel, mais physique, que d'oser s'exposer médiatiquement (c'est-à-dire d'aller, tout simplement, là où l'on peut toucher le plus grand nombre).
Il est tellement plus facile et confortable de rester ronchonner dans son coin...ou, comme cette madame Coignard dont je ne sais rien, de cracher sa bile sur ce que l'on désespère d'atteindre (cf. La Fontaine, "Le renard et les raisins").
Rédigé par : André | 11 février 2006 à 10:19
Les commentaires multiples m'incitent à intervenir à nouveau et à oser un parallèle un peu audacieux et rapide , sûrement , entre la presse et la justice dont vous êtes un spécialiste reconnu des rapports .
Ses deux " pouvoirs " entretiennent , comme il m'a déjà été donné de l'écrire sur votre blog , des relations ambiguës du type " pulsion - répulsion " et surtout , se livrent au quotidien , chacun avec ses " armes " , à des jugements , souvent moraux et péremptoires , sur les individus , leurs actes ou leurs comportements réels ou présumés .En somme , médias et institution judiciaire sont des dispensateurs de " bons " ou de " mauvais " points , des donneurs de leçons qui , souvent de concert , se relaient ou s'appuient mais parfois aussi , s'opposent .
Habitués à " juger " , au nom de la loi ou en revendiquant la liberté légale de le faire , ils n'aiment guère - comme l'illustrent les suites de l'affaire d'Outreau - être eux-même jugés et sont , avec une similaire réticence , peu enclins à l'auto-critique ou à la contrition .
Je ne peux m'empêcher , en les observant , de penser à Saint Matthieu qui nous a conseillés en ces termes : " Ne jugez point , afin de n'être point jugés , car on vous jugera comme vous avez jugé , et l'on se servira pour vous de la mesure dont vous mesurez les autres ... "
Justement et le nombre de vos " visiteurs " le prouve , vous vous efforcez , avec mesure , talent et didactisme confondus , d'enrichir notre propre réflexion sur la justice ou la presse , leurs vertus comme leurs défauts ...Vous êtes donc une cible mais avec le poète persan Saadi , vous ne l'ignorez pas et n'oubliez certainement pas que " tous ceux auquels vous enseignez l'art invincible de bander l'arc et de lancer le trait vous prendront pour ...cible ."
Rédigé par : Parayre | 11 février 2006 à 09:39
Monsieur Bilger,
Gardez-vous, SVP, de réagir comme un journaliste "à la française"...
Est-ce inhérent à la médiatisation cette tendance à ne pas supporter la critique, même si elle est insignifiante ?
Est-ce inhérent à la médiatisation cette propension à déformer vos propos lorsqu'on est un tant soit peu mis en difficulté (cf l'échange que j'ai eu avec vous dans lequel je posais des questions de fond et où vous avez déformé mes propos pour me décrédibiliser...Je tiens cet échange à votre disposition. Les journalistes "à la française" font cela systématiquement).
Attention devenir aussi susceptible qu'un journaliste et utiliser les mêms grosses ficelles que lui, cela se remarque car les journalistes "à la française" ne sont pas trop finauds...
Bien cordialement.
Rédigé par : Goupil | 10 février 2006 à 22:58
et oui Philippe, il y a aussi malheureusement des jeunes journalistes beaux, minces, bien fichus et ... compétents.
Mais au chômage...
Rédigé par : djh | 10 février 2006 à 22:33
En fait, il aurait suffit d'offrir à Madame Coignard une tasse de thé…
Rédigé par : Bulle | 10 février 2006 à 19:02
J'aimerais bien entendre ce que Mme Coignard peut dire sur cette affaire. Ce blog m'apparait très ouvert et c'est le lieu où elle pourrait s'expliquer. On n'attend plus que vous Madame Coignard!
Rédigé par : Authueil | 10 février 2006 à 16:21
Salut Philippe (permet moi de te tutoyer, c'est de rigueur en principe sur les blogs, je veux dire que c'est le côté convivial et interactif qui crée une certaine proximité. D'autant, pour moi, que je n'ai pas l'occasion tous les jours de tutoyer un avocat général).
Salut, donc, et bien vu !
Un blog - et l'a bien compris - permet de quitter les sentiers bien balisés de la langue de bois journalistique, et de répondre aux petites piques qui surgissent au détour d'une colonne, Embusquées derrière un faux compliment ou tout autre circonlocutions.
Je peux d'autant mieux en parler que je suis moi-même journaliste.
Ni de droite, ni de gauche, mais simplement subjectif comme tout être humain (sinon je serais sans doute un robot, auquel cas je n'aurais pas éprouvé le même plaisir en lisant ta prose et c'eût été bien dommage).
De fait, j'ai bien compris le hiatus (pour ne pas dire contentieux) existant entre toi et J. Coignard. Il éclaire bien évidemment la teneur de son papier, dernière colonne en bas à droite.
Surtout, ne change rien. Certes, je ne te connais pas personnellement mais j'entrevoie un esprit libre et profondément humain. Je crois que je vais lire ton blog plus souvent.
Cordialement
Ph.G.
(non, à la fin d'un "post", on ne se fait pas la bise...)
Rédigé par : philippe gammaire | 10 février 2006 à 16:20
"Peut être Mme Coignard ne connaît-elle tout simplement pas l'heure du thé ?
Rédigé par: charles |"
ou elle s'est trompée de tasse :-(
( je lui conseille le thé à l'oponce , photo en lien )
Rédigé par : Cactus Joe | 10 février 2006 à 16:15
Faites lui un procès Philippe! :)
Rédigé par : Juriste en herbes | 10 février 2006 à 15:46
Peut être Mme Coignard ne connaît-elle tout simplement pas l'heure du thé ?
Rédigé par : charles | 10 février 2006 à 15:21
Je suis tout à fait d'accord avec Peckinpache : inutile d'entrer dans le cercle vicieux des attaques ad hominem et des règlements de compte. Répondez plutôt, Monsieur l'avocat général, par l'indulgence du mépris; et surtout continuez à mettre en oeuvre ce dialogue et cette réflexion sur la justice qui nous intéressent autrement que les sarcasmes faciles des journalistes.
Tout de même, on ne peut s'empêcher de penser que les colonnes de Libération ne coûtent pas cher à la rédaction : à l'heure où tant de débats graves et importants agitent la justice française, les chroniqueurs peuvent donc se permettre de remplir leurs colonnes avec des éléments aussi futiles et dérisoires?
J'ajouterai, par ailleurs, que votre propension, certes indéniable, à aller au devant des médias, n'a rien de condamnable en soi : dès lors que vous en faites un usage légitime, qui vise à établir plus de transparence et de clarté entre l'univers judiciaire et la société; bref, dès lors que votre "impatience" est guidée par votre civisme et l'amour de votre métier. En tout cas, qu'une journaliste ironise à ce propos me paraît être le comble de l'idiotie.
Rédigé par : Jean-Baptiste | 10 février 2006 à 13:54
Bonjour Mr l'Avocat Général,
hier, en zapant sur TF1, je vous ai reconnu, lors d'un bref commentaire sur l'affaire d'Outreau.
Sauf, qu'au lieu de dire ou d'écrire votre nom, TF1 s'est trompé et vous a appellez Burgaud.
Si j'étais vous, je serais tenté d'actionner au nom du droit au nom.
Un peu d'humour et d'élégance envers cette journaliste, s'il vous plait, pour élever le débat.
Rédigé par : Sophie | 10 février 2006 à 11:55
Petit réglement de comptes minable, effectivemment. Elle ne se grandira pas. Bien sûr, certains ne comprendront pas votre ironie : il faudrait pour certains des panneaux indicateurs. Mais tout de même, pour le coup, votre propos du 30 janvier eût été si scandaleux que l'on peut difficilement imaginer une personne de votre expérience venir benoîtement le tenir publiquement sur son blog !
Je trouve en revanche, comme vous, bien plus grave et bien moins acceptable qu'elle puisse se permettre d'affirmer que l'audience ait été aménagée de façon à vous permettre de rejoindre un plateau télé. La Justice n'a pas besoin qu'on la rabaisse, ces temps-ci.
Continuez à être ce que vous êtes, vous suscitez l'estime de ceux qui vous lisent.
Et puis, Madame Coignard, qui c'est ?
Rédigé par : KoZ | 10 février 2006 à 11:25
Philippe, ne vous acharnez pas, c'est sans intérêt. Libé aura toujours raison contre vous, car vous n'avez pas de "divisions blindées" à lui opposer.
Le désir secret d'être reconnu pour ce que l'on est ne me parait pas illégitime et attacher son nom à une réflexion, à une invention, à un progrès me parait une ambition normale. Sans narcissisme, point de Picasso, de Molière, d'Einstein ou de Newton. Oui, l'important est le fond, et, quand bien même votre affaire criminelle aurait-elle été interompue pour permettre à la cour d'assises d'assister à l'audition de M Burgaud, que cela aurait été justifiable : les vertus pédagogiques de cette audition peuvent exercer l'esprit critique de jurés qui viennent d'entendre un acte d'accusation, des experts, des témoins et qui auront à se prononcer.
Ne vous enfermez pas dans ces querelles de Trissotins.
PS : Je n'avais pas remarqué que vous zozotiez ! Est-ce bien sérieux pour requérir une perpétuité ? !
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 10 février 2006 à 09:39
Ah, j'oubliais ! Sur l'excellent blog d'à côté, nous avons crée la virtuelle SCBB (Section Commentaires du Blog Bilger). Bon la marque est déposée mais on peu en trouver une autre ! Seriez vous opposé au fait que vos commantateurs favoris se regroupent en un virtuel club (attention, je ne parle pas de fan club, pas de groupies !) et comme je lis le très passionnant compte rendu de Me Eolas d'hier sur l'audience du mauvais procès fait au blogueur Christophe G., je propose que ce club prenne Me Eolas comme "Secrétaire Général" ou quelque chose comme cela. C'est un club ouvert, bien entendu.
Rédigé par : Didier | 10 février 2006 à 09:20
Le système médiatique est rarement soumis à la concurence : cela permet à des gens médiocres de continuer a exercer.
En ce qui concerne l'écrit et les images, les bloggers inventent une alternative crédible.
Qu'en est-il de la justice à l'heure des blogs et de la nouvelle économie ?
Rédigé par : ~laurent | 10 février 2006 à 09:04
Je me retrouve dans le commentaire de Parlamente, et me réjouis qu'il soit possible aujourd'hui de disposer de plusieurs sources pour se faire une idée d'une information, même si à l'évidence, l'article de Libé aura plus d'impact que votre réaction sur le blog.
J'attends aussi votre opinion sur les auditions en cours devant la commission, et notamment suite à l'indécente déclaration de son président sur l'état physique dans lequel se trouvait F. Burgaud avant son entrée dans l'arêne.
Rédigé par : Emmanuel | 10 février 2006 à 08:55
Tout compte fait ne lui faites vous pas trop d'honneur à Libé et à sa journaliste ?
Je vois la chose d'une manière un peu particulière, je le reconnais, mais qui mérite d'être considérée, du moins je l'espère ?
Elle vous attaque vous, parce que vous avez un blog. Libé est un média classique très en difficulté et les blogs n'arrangent pas ses affaires.
Villepin a dit que les blogs étaient sous surveillance suite aux troubles des banlieues fin 2005.
Bref, les "institutionnels" commencent à se rebiffer contre la blogosphère, d'autant que que ceux qui sont supposés être de leur côté (et ne soyez pas faché Monsieur l'Avocat Général si je vous met du côté des "institutionnels") d'autant donc, que certains de ceux ci se mettent aux blogs ! De là à ce qu'ils vous regardent comme un vilain petit canard, il n'y a qu'un pas !
Je ne suis pas parano. Je ne crois pas à la théorie du complot ou autre sornette du même genre. Mais à l'inconscient oui je crois et rien n'est innocent.
Nous, enfin moi, resterons fidèles lecteurs et des blogs et de Justice à l'écoute.
Rédigé par : Didier | 10 février 2006 à 08:49
Encore un mot soufflé par Figaro sur l’air de la calomnie. Votre réaction à l’article vous concernant me paraît plus que salutaire car bien avant de travailler sur une refonte de la procédure pénale, il me semble nécessaire de réfléchir en amont à la culture du ragot qui s’enracine de plus en plus profondément dans les mentalités françaises.
A Toulouse, l’affaire dite “Baudis” reposait sur des mensonges proférés par trois individus dont on pouvait pensé que les propos n’étaient pas immédiatement à prendre pour des vérités premières. Et il n’y a pas d’affaire Outreau sans les élucubrations de Myriam Badaoui. Aussi je m’étonne que personne, parmi les membres de la commission parlementaire, n’ait songé à demander au juge Burgaud s’il était lecteur de Voici, Gala et autres diffuseurs de vérités fondamentales. Pour ma part, je l’ai trouvé plus proche d’Arthur que de Denis Diderot.
Ce ne sont pas tant les disfonctionnements de la machine judiciaire qui me consternent, c’est le manque de discernement du commissariat au garde des sceaux. Ce qui m’inquiète, c’est qu’on puisse se retrouver devant un juge d’instruction parce qu’un malade mental vous désigne sans la moindre preuve comme pédophile, escroc, canaille...
Hier, vous fûtes accusé d’ambition médiatique. Bon nombre des lecteurs l’ont pris au pied de la lettre et je lis dans l’un des commentaires à votre réplique: “Plus désolante est mon incapacité première - et peut-être hélas, celle de nombreux lecteurs de Libé - à faire preuve d'esprit critique, ou simplement de recul.” Heureusement, certain s’en rendent compte et l’ambition n’est pas un crime.
Avant d’analyser Outreau, il me semble indispensable de réfléchir sur les formidables armes de crétinisation massive qui peuvent nous amener tous, à un moment ou à un autre, à croire une énormité.
A quand un éditorial de Madame Badaoui dans ce grand quotidien du matin?
Rédigé par : Jean-Luc Masquelier | 10 février 2006 à 07:11
L'évangile selon Jacqueline Coignard ? Personne n'y croit. Au fait, puisque la période est propice, peut-on caricaturer Libération ? Serait-ce bien utile ? En "élevant le débat" à de telles altitudes, ce quotidien ne fait-il pas cela très bien lui-même? Peut-être est-ce une explication suffisante à la baisse de ses ventes.
Les chiens aboient, nos caravannes passent. Les chameliers lisent le Parisien
Rédigé par : Jean-Luc Masquelier | 10 février 2006 à 05:58
Je n'irai pas lire Libé. Ne pas être lu chatouille l'ego journalistique…
Ce blog dont la qualité a déjà été assez saluée pour que je ne fasse pas trop dans la répétition, est un lieu qu'il faut protéger des paparazzis !!!!!! (c'est de l'humour… il faut préciser en ces temps où s'exprimer semble de plus en plus source de danger !).
Et rassurons Parlamente, les lecteurs du Monde et du Figaro ne font pas toujours preuve d'esprit critique !
Rédigé par : Bulle | 10 février 2006 à 05:18
Ce qui est bas est insignifiant !
Rédigé par : olaf | 10 février 2006 à 04:55
Félicitations d'oublier vos principes religieux pour ne pas tendre l'autre joue aux coups d'une telle hystérique. Je croyais que les mauvais journalistes réservaient leurs inepties aux politiques ... me voilà consolée de partager ce désagrément avec un magistrat de votre niveau !
Rédigé par : ALCYONS | 10 février 2006 à 01:45
Bonsoir
""je lui avais promis, à l'avenir, de ne pas hésiter à parler d'elle sur le même mode éventuel : moche, grosse ou mal foutue.""
""qu'il existait des journalistes nuls, même à Libération, ce qui ne me semblait pas une information d'une originalité stupéfiante.""
""Celui qui abaisse, c'est qu'il est bas"".
Bigre ! Vous savez cogner franchement Mr Bilger, pour ainsi dire : la riposte est fulgurante. Partant je crois que Mme Coignard ne s'en remettra pas de si tôt, mais je dirai toutefois prudence parce qu' une contre-attaque risque de surgir à tout moment compte tenu du contentieux terriblement explosive qui vous réunit.
Maintenant, ce qui importe à mon sens et d'ailleurs comme le rappelle à la fois un commentateur (Peckinpache) et le titre de votre blog "Justice à l'écoute", c'est bien évidemment le lien établi entre un acteur judiciaire capital et les citoyens ordinaire que nous sommes notamment. Pour le reste, les chiens aboient, la caravane passe.
@+
Rédigé par : Hicham | 10 février 2006 à 01:08
Ha, cela faisait longtemps que je ne vous avais entendu requérir, voilà qui est roboratif.
Ce qui me désole dans l'article cité, outre l'évident règlement de compte purement gratuit, c'est que cette journaliste a eu la chance d'avoir sous la main Jean-Claude Kross et Serge Portelli, tous deux présidents de chambre, et surtout anciens juges d'instruction, dont la réputation est sans tache et la qualité reconnue unanimement dans le Barreau, et que fait-elle ? Elle cite en tout et pour tout deux phrases, avant de vous consacrer une colonne hors sujet.
Bon sang, qu'aurais-je donné pour pouvoir assister à cette audition en si auguste compagnie, échanger des idées avec eux ; enfin, écouter les leurs surtout. Il y avait de quoi faire une double page d'anthologie. Et à la place, une attaque ad hominem.
Quel gâchis.
Rédigé par : Eolas | 10 février 2006 à 00:02
Monsieur Bigler,
Même si je ne partage pas toujours vos réflexions sur certains sujets, et heureusement (pour la contradiction, l’avancement de la réflexion, et finalement le dépassement de certains préjugés).
À mon sens, l ‘échange constructif ne peut se situer sur les terrains des attaques ad hominem mais sur le terrain de la pertinence et de la richesse de la réflexion.
En tant qu’homme d’expérience, j’attends donc avec impatience votre réflexion sur la commission d’Outreau (s’agissant de la spécificité du contentieux relatif aux mineurs, à la formation et au travail des magistrats, au travail des auxiliaires de justice, de la place et du travail des experts).
J’attends également vos réflexions sur le terrain du budget de la justice, attendu qu’in fine nous avons aussi dans cette affaire, affaire à une justice des moyens, à une justice me semble-t-il avec des moyens qui ne sont pas à la hauteur de nos ambitions (cf. L’épisode du caméscope qui ne fonctionne pas au sein du commissariat de police de Boulogne, etc.).
Bref, en citoyen et en praticien, je salue votre courage de vous livrer régulièrement à un échange avec les citoyens que nous somesque, initiative rare faut-t-il le souligner.
Rédigé par : Peckinpache | 09 février 2006 à 23:04
"moi qui vous croyais catholique !
Rédigé par: Edgar "
je dirais même mieux :
" moi je vous vois cathodique ! "
( à quand chez Ruquier , par exemple ? )
sinon belle conclusion ou je vous rejoins :
"Je ne tendrai pas l'autre joue."
......même si jouer ( au qui perd , gagne par exemple )peut parfois "consoler" , non ?
Rédigé par : Cactus Joe | 09 février 2006 à 23:01
Laisser parler n'est pas forcément courber l'échine.
Il peut alors arriver que ce soit les autres, spontanément, qui rabrouent l'injurieuse (si elle l'est).
Et là, c'est encore meilleur.
Rédigé par : Udd | 09 février 2006 à 22:56
Votre note a le grand mérite d'apporter une réponse claire à un " ragot judiciaire " que J.Coignard s'est autorisée à relayer dans son journal .
Vos propos nuancés ou/et fermes , c'est selon , dérangent car ils révèlent votre indépendance intellectuelle qui fait que nous sommes nombreux depuis près de six mois à vous lire et à nous permettre de " vous commenter" ...
Au risque de vous provoquer un peu de rouge aux ...joues , je vous en remercie très sincérement .
Rédigé par : Parayre | 09 février 2006 à 22:33
Cher Ph.Bilger,
quel soulagement! J'ai effectivement sursauté à la lecture de Libération ce jour. Je n'avais pas repéré le nom de Jacqueline Coignard au bas de l'article, auquel cas je n'aurais pas longtemps ajouté foi aux attaques fielleuses portées contre vous. La fièvre médiatique dont vous sembliez, selon ses propos, avoir été saisi, ne correspond pas à ce que je connais de vous (par vos livres, par une ou deux Conférences du stage des lundis, et depuis ce soir par ce blog) mais j'avoue, à mon grand embarras, que je suis tombée dans le piège et me suis demandée quelle mouche vous avait piqué. Que Jacqueline Coigard soit incapable de percevoir l'ironie du passage qu'elle incrimine, le recours à l'antithèse et à l'autodérision que vous maniez si bien, avec constance et depuis longtemps, cela ne surprend guère. Plus désolante est mon incapacité première - et peut-être hélas, celle de nombreux lecteurs de Libé - à faire preuve d'esprit critique, ou simplement de recul. Je suis contente de ne pas avoir persévéré dans l'erreur et de m'être résolue à vérifier par moi-même. Il en résulte en outre pour moi l'agrément de désormais vous lire au jour le jour, ou presque.
Rédigé par : Parlamente | 09 février 2006 à 22:32
moi qui vous croyais catholique !
Rédigé par : Edgar | 09 février 2006 à 21:37