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31 mars 2006

Commentaires

Ludovic

@bobferrester,

"Pourquoi la Justice n'utilise-t-elle pas le moyen de la déchéance nationale prévue par le code pénal, dans ces cas précis d'individus qui n'ont rien à faire en France ?"

Je ne suis pas juriste mais il me semble que vous vous trompez de code.

Le code civil prévoit à l'article 23-7 que "le Français qui se comporte en fait comme le national d'un pays étranger peut, s'il a la nationalité de ce pays, être déclaré, par décret après avis conforme du Conseil d'Etat, avoir perdu la qualité de Français".

Par ailleurs, l'article 25 du même code civil stipule:
"L'individu qui a acquis la qualité de Français peut, par décret pris après avis conforme du Conseil d'Etat, être déchu de la nationalité française, sauf si la déchéance a pour résultat de le rendre apatride :
1º S'il est condamné pour un acte qualifié de crime ou délit constituant une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou pour un crime ou un délit constituant un acte de terrorisme ;
2º S'il est condamné pour un acte qualifié de crime ou délit prévu et réprimé par le chapitre II du titre III du livre IV du code pénal ;
3º S'il est condamné pour s'être soustrait aux obligations résultant pour lui du code du service national ;
4º S'il s'est livré au profit d'un Etat étranger à des actes incompatibles avec la qualité de Français et préjudiciables aux intérêts de la France."

Vous aurez donc compris que la plupart des crimes et délits ne permettent pas de prononcer la déchéance nationale, et qu'en aucun cas cette déchéance ne doit rendre un individu apatride, elle ne concerne de fait que les détenteurs de nationalités multiples.
En tout état de cause, ce n'est pas de la compétence d'un tribunal puisqu'il faut passer par un décret, après avis conforme du Conseil d'Etat.

bobforrester

Bonjour

J'ai observé que la grande majorité des violences commises contre des Français dits de "souche" comportaient une composante raciste, déclarée la plupart du temps : par exemple, la manif contre le CPE ou l'agression dans le bus. Pourquoi la Justice n'utilise-t-elle pas le moyen de la déchéance nationale prévue par le code pénal, dans ces cas précis d'individus qui n'ont rien à faire en France ?

Ng

Je suis étudiante française en Grande Bretagne ( en Droit). J'ai toujours comparé les informations des médias français sur ces manifestations anti-CPE( comme je le fait aussi sur d'autres évènements) à celles proposées notamment par la BBC. Autant dire qu'elles n'étaient pas toujours semblables, à tel point que j'en fus moi même confuse.
En France, il a d'abord été question d'étudiants-casseurs. L'anologie était soit explicite soit implicite. Au même moment, on parlait ici de groupes de casseurs infiltrés au sein d'étudiants généralement pacifistes. Cette vu a été plus ou moins " reprise" par les médias français une semaine plus tard...Etant loin de tout ce qui se passait ( mais du fait de mon age, particulièrement intéressée), cela jetait vraiment le trouble dans mon esprit.
Finalement, les articles et photos publiés dans Libération et Paris Match ne font que confirmer, pour moi, l'étrange médiocrité de la presse française (et éventuellement aussi son irresponsabilité).

François Descamps

J’ai vu les photos de Paris Math, elles m’ont bien fait mal au bide, comme celles (sur les télés) de ce jeune homme qui donne un coup de pied à la tête d’un photographe qu’il vient de faire tomber..

J’admire le travail des forces de l’ordre aujourd’hui et du type qui les dirige. Quand on a des ministres de l’intérieur de mauvaise qualité on retrouve des morts qui flottent sur la Seine ou des jeunes manifestants à la tête éclatée. Ces ministres là sont presque tous en délicatesse avec la justice aujourd’hui.

La République doit avoir des policiers et des CRS au service de notre démocratie. Ils sont assez bien formés, si leur chefs sont de bonne qualité, on a rien à craindre.

Mais, ces grands corps peuvent tomber rapidement malade et conservent les séquelles des maladies honteuses. Le régime de Vichy a pourri pour longtemps l’image de la police et les actes courageux de la libération ne peuvent cacher le travail ignominieux fait pendant la guerre.

Le gouvernement de 1945/46 et la quatrième république ont jeté un voile pudique sur ces actions. Mais elles nourrissent encore la défiance de certain citoyen, d’autant plus que nous avons d’une façon récurrente le témoignage de ceux qui subissent les fautes.

Je suis en colère et pas fier d’apprendre que se sont les méthodes de torture de l’armée Française faisant la police en Algérie qui ont été exportées en Amérique du sud dans les années 70/80 et qui servent de bréviaire aux américains aujourd’hui.

Oui, une information complète est nécessaire aujourd’hui, Internet peut servir à cela, la justice doit communiquer pour nous éclairer sur ce qui arrive à ces jeunes hors la loi et à ceux qui sont chargés de la sauvegarder.

Marcel Patoulatchi

En en aura à souhait, jusqu'à dégoût.

Se conférer, sur la page suivante, à la partie "mise à jour à midi" : http://riesling.free.fr/20060406.html

bbr

je n'ai pas vu Match mais connaissant mais je suppose que les photos dont vous parlez peuvent se trouver sur le site du sun. http://www.thesun.co.uk/article/0,,2-2006130897,00.html

Basba

Jean-Dominique Reffait,

Vous faites donc parti de ceux qui nie la qualité d'individu-citoyen aux policiers. Les CRS ne seraient pas des humains, mais de vulgaires objets assoiffés de violence. Mais vos exemples et comparaisons sont bien peu convaincants.

Selon vous, les "forces de l'ordre" sont toutes les mêmes. Qu'elles servent Pinochet ou la République française, elles n'existent que pour brimer le peuple. Vous êtes donc de ceux qui qualifient les CRS de "SS". Voilà une comparaison fort malheureuse et véritablement négationiste!
Votre dernier exemple de violence policière remonte à 65 ans en arrière... Vous nous parlez aussi de Carmaux, à l'époque où les CRS n'existaient même pas et où seule l'armée assurait le maintien de l'ordre public. Non, vraiment, Jean-Dominique Reffait vous parlez d'un sujet que vous ne maîtrisez guère.

Ainsi, vous voyez le CRS comme l'individu casqué et dont la seule raison d'être serait de matraquer tout contestaire. Mais c'est aussi ce même CRS qui risquera sa vie en mer pour vous secourir en cas de noyade, ou qui bravera les montagnes pour vous sortir d'une mauvaise passe. C'est aussi lui qui ouvrira la route à l'ambulance qui transporte un de vos proches, ou qui escortera du sang ou un organe précieux pour un malade dont les heures sont comptées.

Ensuite, sachez que le maintien de l'ordre est guidé par des "doctrines d'emploi des forces". Dans ce cadre, si les CRS et autres gendarmes mobiles sont très protégés (casques, boucliers, jambières, gaz lacrymogène, canon à eau, flash-balls, etc.), ce n'est pas pour mieux mater le peuple. C'est pour mieux encaisser les coups. Car le but est de dissiper le trouble à l'ordre public. En France, de nos jours, on n'a jamais tiré à balles réelles contre des manifestants. Toutes les tactiques de la police sont conçues pour laisser le plus de liberté possible au fauteurs de trouble. L'encerclement de la foule est interdit, et il y a toujours plus de policiers blessés que de délinquants.

Enfin, vous m'avez choqué à parler d'une simple arcade sourcilliaire ouverte. J'ai parlé de traumatismes graves du crâne ou de la face dans mon précédent message. Lors d'opération de maintien de l'ordre, certains fonctionnaires restent handicapés à vie!

Quant à votre dernier argument selon lequel les CRS n'ont que ce qu'ils méritent car ils ont choisi ce qu'il leur arrive, il est tout simplement stupide.
Avec votre raisonnement, on peut aussi dire qu'un salarié n'a que ce qu'il mérite quand il est licencié car le chomage est un risque connu. Disons aussi que celle qui se fait violer n'a que ce qu'elle mérite car c'est une fille et que les filles se font parfois violer (les hommes aussi d'ailleurs). Je ne continue pas les exemples idiots.

Monsieur Bilger, pardonnez-moi d'utiliser vorte blog pour répondre à un de vos commentateurs. Mais là, la raison me semblait trop absente de certaines idées présentées.


etonne

@reffait

Vous avez parfaitement raison en ce qui concerne l'attitude du journaliste. D'ailleurs, étant personellement "photographe de guerre", je couvre depuis un an l'IraK. Vous n'avez d'ailleurs jamais vu une de mes photos, car dès que je vois arriver un camion piégé, je pose mes appareils, saute sur la cabine du camion, neutralise le chauffeur. Les photos des attentats que vous voyez ont toutes été prises par des journalistes irresponsables qui préfèrent se faire du fric plutôt que de se substituer aux force de l'ordre.

brigetoun

assez d'accord avec le précédent commentateur sur le photographe. Quand au passant ça pourrait être n'importe qui sauf peut être un de ceux qui ralent beaucoup contre l'insécurité et qui se drappent dans leur peur

Marcel Patoulatchi

A propos de : « Et celui qui prétend dénoncer un acte odieux se trouve être en fait, caché derrière son objectif, le plus dégueulasse de tous. »

Le témoin passif que constitue le journaliste est le « plus dégueulasse de tous » ? Il a pourtant le mérite de témoigner, de faire savoir.
Si ça ne lui donne pas la noblesse du témoin actif qui prête assistance, qui stoppe l'agression, ça ne le rend certainement pas plus infâme que le témoin moqueur et que le témoin passif qui ne témoignera pas ensuite.

Et dire que « le plus dégueulasse de tous » dans le cadre d'une agression pareille puisse être quelqu'un d'autre que le ou les agresseurs implique, décidément, une drôle de tournure d'esprit, où les acteurs de premier plan sont décidément soigneusement tacitement dé-responsabilisés.

Marcel Patoulatchi

Jean-Dominique, vous déclarez qu'être policier de quartier n'est pas la même chose qu'être CRS.

Au nom de quoi ?

Il n'y a pas besoin d'être CRS pour être pris à parti, pour prendre des risques. Il suffit de sécuriser l'intervention de pompiers dans certaines zones urbaines pour prendre autant, sinon plus (du fait de l'imprévu), de risques.

S'il paraît évident que les motivations qui mènent les uns à la sécurité publique et d'autres aux CRS, le fondement des deux métiers sont les mêmes : La protection de l'ordre public garant des libertés civiles.

S'il est connu qu'être policier peut s'avérer presque aussi dangereux qu'ouvrier dans le BTP, ce n'est pas pour autant que le policier mérite plus que tout autre citoyen de faire l'objet de violences à son encontre - le flic est tout aussi externe au conflit, dans l'absolu.

Vous poussez votre raisonnement jusqu'à prétendre qu'un bien matériel (une vitrine) est un intérêt plus important que l'intégrité physique d'un individu (arcade sourcilière) quand ce dernier est policier. Ce genre de réflexion m'apparaît comme tout à fait insultante. Si certains choisissent de faire profession de se mettre en péril pour vous protéger, ils n'en deviennent pas pour autant des denrées consommables dont vous pouvez dévaluer l'importance de la vie et de l'intégrité physique.

Le fait de parler « d'archers du roi » me semble doublement insultant également. Insultant car cela assimile les policiers à des archers, c'est à dire des gens dont l'art est spécifiquement et uniquement d'exercer une violence. Insultant car cela nie le fait que les policiers défendent les lois de notre démocratie et non les volontés d'un monarque.

Finalement, quand vous osez comparer la police nationale française aux escadrons de la mort de Pinochet, je crois que la coupe est pleine, que le seuil de la bienséance est largement dépassé.
Car là, non content d'insulter la police nationale, de plus vous insultez gravement les victimes desdits escadrons de la mort ; non, ils n'ont pas reçu un éventuel coup de matraque injustifié, leur sort fut sans comparaison.

Toutes les polices, justement, ne se ressemblent pas. La police incarne l'État a bien des égards. La police d'une dictature ne peut être assimilée à la police d'une démocratie. Les flics de la France de 2006 ne sont pas des gestapistes déguisés.

Aussi, si chacun peut « placer son curseur à sa fantaisie » lorsqu'il est question de résistance à l'oppression, il existe une limite à la fantaisie : la rigueur intellectuelle.

Dépourvu d'une telle rigueur, on peut en effet prétendre que lorsqu'on manifeste, on est opprimé par la présence d'un policier, et que cela justifie que l'on vienne casqué avec des cocktails molotovs déjà prêts à consommer sans modération.
Après tout, si en croit Tite-Live, la conquête romaine n'était qu'affaire de malchance : Carthage et les autres constituaient un danger, et c'est bien à contrecoeur, « il faut brûler Carthage » rappelait ce bon vieux Caton, qu'il a fallu faire de la méditerranée la mare nostrum.

Si on décide d'emprunter la voie de la rigueur, on estimera qu'une oppression ne peut être constituée par la présence d'un individu, et que la liberté de manifester dément elle-même l'accusation d'oppression.

Au-delà des insultes, qu'il m'était difficile d'ignorer, qu'est finalement le fond de votre propos, Jean-Dominique ?

Sa quintessence est-elle dans l'idée de « la légitimité d'une résistance à l'autorité installée » qui ferait que ceux qui « se heurtent » à la police ne devraient pas être considérés comme des délinquants, même si leurs agissements sont incriminés dans le code pénal ?

J'ai bien peur de ne pas être du tout d'accord. Mais là, il ne s'agit même plus d'un désaccord sur la manière de penser autrui (en l'occurrence les policiers) mais d'un désaccord sur les fondements civiques d'une démocratie. Car je dois reconnaître que je n'ai pas de sympathie pour les révolutionnaires dans une démocratie - par conséquent, je n'envisage pas de légitime « résistance » à la démocratie qui est « l'ordre installé ».

Je vous invite au passage à vous demander si l'idéologie de fond qui semble transparaître par ici n'influe pas sévèrement votre jugement sur la valeur de la vie de ceux qui constituent la force publique.

Bifrotin

Je n'ai pas vu les photos.

Mais vous dites qu'on peut y voir les sourires du groupe et la souffrance sur le visage de la victime.

J'en déduis que le photographe était relativement proche de la scène.

Vous dites également que si un homme courageux n'était pas intervenu l'agression serait allée à son terme, sous les yeux du photographe.

Ainsi un citoyen, au pretexte qu'il est journaliste, est témoin d'une agression et plutôt que de tenter de venir en aide à la victime, la mitraille de clichés

Bien sûr, il n'y a pas à lui reprocher de n'être pas intervenu physiquement, après tout, tout le monde n'en a pas les capacités.

Cependant, il y a d'autres façons d'intervenir, ne serait-ce qu'en criant pour avertir.

Mais non, il est resté là et a tiré des dizaines de photos, sans jamais ne prendre aucune initiative pour venir en aide à la victime.

Et ses photos sont publiées et ce qu'elles montrent est commenté, et jamais le commentaire n'aborde la façon dont ces clichés ont été pris.

Ce que révèle l'attitude du photographe et notre manque réaction par rapport à celle-ci ma semble être le signe d'un déclin du sens citoyen.

beaucoup plus que l'animosité envers certains éléments des forces de policce ou bien la justice.

( tudieu, voilà que je parle comme ma grand mère).

Jean-Dominique Reffait

Oh là ! Libération, que je ne lis pas, ou Paris Match, que je lis encore moins, ne constituent que des micro-fenêtres parisiano-parisiennes partiales et partielles sur un paysage bien plus vaste. Je ne veux pas plus m'émouvoir de telles ou telles photos ou vidéos que d'un film de propagande tendant à diaboliser les uns ou à sanctifier les autres. J'ai appris à prendre avec infiniment de pincettes les relations de la presse et ses manipulations : je n'oublie pas que tous servent une soupe qui va du brouet spartiate à la moulinée de légumes, mais qui demeure une soupe.

Etre policier de quartier est une chose, être CRS en est une autre. Ce n'est pas la même vocation et vivre son quotidien avec une matraque, un casque et un bouclier ne m'invite pas à une révérence infinie : les forces de l' "Ordre" se ressemblent partout, dans le Chili de Pinochet, dans les émeutes de Los Angeles ou dans nos démocraties lénifiantes. Offrant à l'opposant le profil cuirassé de l'agression, la tentation existe de tester la force réelle de cet ordre forcé.

Comprenons-nous bien : je ne justifie aucunement les agressions, les violences faites, notamment, aux biens et aux personnes, lors des manifestations. Mais je le dis sans détour, au risque de choquer : une vitrine brisée et pillée, représentant des années de travail difficile d'un commerçant qui n'est nullement partie prenante dans la cause envisagée, m'apparait comme bien plus grave que l'arcade sourcillière blessée d'un CRS. Pourquoi ? Parce que l'un est une victime externe au conflit tandis que l'autre a choisi en conscience de revêtir la cuirasse en vue de l'affrontement. Je comprends bien que l'un est là pour protéger l'autre, du moins dans notre pays. Mais les risques du métier de marchand de chaussures sont de nature différente de ceux du CRS et chacun les connait quand il choisit son métier.
La résistance à l'oppression est inscrite dans les Droits de l'Homme, sans que les moyens légitimes de cette résistance ni la nature de l'oppression n'y soient décrites : chacun place son curseur à sa fantaisie. Je n'oublie pas les morts de Carmaux, les militants des droits civiques aux Etats Unis, les manifestants pro-algériens du métro Charonne en 1961, ces exemples pris dans nos démocraties, et je me garde donc de considérer tous ceux qui se heurtent aux archers du Roi comme des délinquants. Sachons reconnaitre, même à la marge, la légitimité d'une résistance à l'autorité installée.

S'agissant de l'autre image, il ne convient pas de la mettre sur le même plan, elle est d'une nature radicalement autre. Du temps où je travaillais fort tard à Paris, je prenais souvent le train de banlieue à minuit pour rentrer chez moi. J'ai assisté à des agressions : verbales, physiques mais légères, tabassage en règle d'un SDF ou d'une femme. Je suis toujours intervenu et je tiens à le dire, je n'étais jamais seul, jamais. La légende de l'indifférence face à la violence me laisse pantois car je me suis toujours trouvé un ou deux compagnons de voyage, en vérité les quelques gugus présents comme moi, pour mettre fin, parfois de façon musclée, à la violence. Il faut cesser de laisser croire qu'on se fait violer ou voler son sac sous le sourire ou dans l'indifférence de ses voisins, ce n'est pas vrai. Je me souviens notamment d'une petite bonne femme asiatique qui venait de se faire voler son sac dans une station de métro et qui criait en courrant, à l'heure de pointe : malgré la presse, pratiquement tous les hommes de la station se sont instinctivement lancés à la poursuite des agresseurs, vite rattrapés, proprement maitrisés sans lynchage et remis aux agents de la RATP arrivés, comme la cavalerie, après la fête.

Dans la séquence d'images que vous citez, Philippe, une chose me choque. Non, pas les salopards qui s'en prennent à une femme terrorisée, la lâcheté est de ce monde. Non, pas les rieurs, car je ne sais pas de quoi ils rient et j'en ai vu bien d'autres badauds qui ne cragnaient pas les coups pour défendre la victime. Celui qui me choque, c'est le photographe : ainsi, on peut donc assister à une telle scène, sans poser son appareil, sans cesser de mitrailler, sans perdre de vue le scoop dont on tirera une juste rémunération ? Ah, ça c'est écoeurant, oui ! Et celui qui prétend dénoncer un acte odieux se trouve être en fait, caché derrière son objectif, le plus dégueulasse de tous.

Marcel Patoulatchi

Voici un petit exemple pour illustrer le tout, pour enfoncer le clou : http://www.dailymotion.com/video/97698

Que dire, sinon que cela montre bien que vous ne dénaturez aucunement « le point de vue unilatéral qui nous est offert ».

Je me demande par ailleurs dans quel mesure les propos comme celui tenu par l'avocat en fin de vidéo ne pourraient faire l'objet d'un procès en diffamation. Ici comme ailleurs (exemple évoqué à http://riesling.free.fr/20060328.html ), on dirait que c'est devenu un droit pour les avocats d'affirmer sans prouver, d'alléguer des faits attentatoire à l'honneur de policiers pour défendre leur plaidoirie.
Existe t-il une contorsion dans le droit pour les autoriser à agir de la sorte ?

Jean Pierre Chaume

Oui,on aimerait croire qu'internet devienne -et reste-un espace d'expression libre où ceux qui n'ont ni électeurs ni lecteurs à flatter puissent en effet dire leur vérité...
Il est grand temps -sous peine de décomposition accélérée d'une société déjà bien atteinte- de casser le duo infernal des politiques et des médias grand public...
Il n'est pas paraît-il pas nécessaire d'espérer pour entreprendre !

Basba

Monsieur Bilger,

MERCI!

Je n'en peux plus de lire les écrits de Dominique Simonnot et de Patricia Tourancheau dans Libération. Leur façon de victimiser les délinquants et de nier la gravité de leurs actes est terriblement dangereuse pour la démocratie.

Je tiens à rappeler que depuis le début du mouvement anti-CPE, des dizaines de policiers et gendarmes ont été blessés. Certains l'ont été grièvement et sont toujours hospitalisés pour des traumatismes importants de la face ou du crâne notamment. A force de nier la dangerosité des jets de projectiles contre les forces de l'ordre républicain, on prend le risque d'exposer à la mort des fonctionnaires d'Etat qui n'ont pour ambition que le service de leurs concitoyens.

Monsieur Bilger, merci de vous ériger contre cet état de fait. N'oublions jamais que sous les casques et derrière les boucliers, il y a des individus qui veillent au bien commun. Ne réifions pas les agents des forces de l'ordre.

Autre petite remarque : mardi dernier, le syndicat "Sud Justice" défilait à Paris contre le CPE. Sa banderole était claire : "police partout, justice nulle part". Si les manifestants de Sud Justice avaient été pris à parti par des casseurs, auraient-ils eu le culot de se plaindre du manque d'efficacité de la police dans les manifestations? Malheureusement, et paradoxalement, je crains que oui.

Cordialement.

Basba.

Marcel Patoulatchi

Vu de loin, je dirais que c'était un gardien de la paix en civil ou tout simplement civil...

N'est-ce pas tout le paradoxe de notre temps ? On veut la paix mais on ne donne la parole qu'aux pourvoyeurs de violence.

Si la presse grand public a prétendument fait son mea culpa concernant ses propres dérives touchant l'affaire d'Outreau, il parait clair au vu de son attitude dans l'affaire Halimi et l'affaire d'Oullins qu'elle n'est absolument pas disposée, dans les affaires de nature pénale, à donner la parole aux uns et aux autres. Dans certains cas, elle donnera la parole aux victimes, dans d'autres elle donnera la parole aux suspects qu'elle érigera en victimes. Mais l'accusation, elle, n'aura que l'audience pour s'exprimer - c'est déjà ça, me direz-vous.

Il n'y a pas très longtemps, on évoquait ci et là l'idée de création d'une chaîne de télévision qui transmettrait les procès. La justice ne gagnerait-elle pas à publier sur son site internet ses décisions pénales correctionnelles et criminelles, toutes ses décisions (ou toutes celles qui font l'objet d'une médiatisation) tant que le condamné n'est pas réhabilité, accompagné des réquisitions du parquet et de la plaidoirie finale de la défense ?

A défaut de mettre la Justice à l'écoute des citoyens, les citoyens pourraient alors se mettre à l'écoute de la Justice. Cela ne devrait pas coûter des milles des cents et ça contribuerait sans doute à améliorer l'image de la Justice quand elle est honorable.

Monsieur Bilger comme monsieur Thiel, dans leurs ouvrages, sauf erreur de ma part, semblent se désoler de la propension des médias à se placer d'un coté ou d'un autre dans les affaires pénales, et en particulier à donner la parole aux avocats empressés de parler d'erreur judiciaire lorsqu'un jury leur donne tort.
N'est-il pas temps que la justice entre dans la danse, et, au lieu d'envisager de mieux communiquer avec la presse, se mette à communiquer d'elle-même ?

Après tout, internet fait de n'importe qui un médium. Nos institutions ne devraient pas avoir peur d'exister médiatiquement par elles-même, d'être ce n'importe qui.

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