Parce qu'on a quitté la magistrature, on aurait tous les droits, même celui de stigmatiser dans le confort !
La semaine dernière, le Monde a publié une tribune de Laurent Lèguevaque, ex-magistrat, enjoignant " Faites comme moi, démissionnez " aux " magistrats qui ont brisé la vie des innocents d'Outreau " et ajoutant que " s'ils n'avaient pas pensé uniquement à leur carrière, ils auraient rendu leur tablier ".
Etrange de voir comme les auditions devant la commission parlementaire font apparaître un paysage intellectuel et judiciaire infiniment plus contrasté que prévu. Pour ma part, je vais attendre la fin de celles-ci pour tenter d'y voir clair et proposer quelques solutions, au regard de la courte période politique opérationnelle qui nous reste avant l'élection présidentielle. Mais, sans déroger à cette règle, je ne crois pas avoir été le seul à remarquer deux tendances fortes. La première montre à quel point il sera difficile d'identifier les prémisses de fautes disciplinaires à l'encontre de tous les magistrats ayant connu ce dossier. Pour constituer indiscutablement un désastre dont l'analyse est plus que jamais nécessaire et appelle une grille d'appréciation fine et multiple, l'affaire d'Outreau rend cependant malaisée la recherche d'une démarche "punitive" qui comblerait les députés et l'opinion publique La seconde manifeste le hiatus éclatant entre les contrôles formels qui ont sans cesse avalisé la procédure et la relation avec les accusés, qui aurait du troubler et alerter. Au fond, la bureaucratie a failli parce qu'elle n'a jamais été confrontée à l'humanité des mis en examen.
C'est sans doute à cause de la perception de cette double incommodité que Lèguevaque, dont je n'ai pas lu le livre, s'abandonne à cette charge démagogique contre des magistrats désignés depuis longtemps à la vindicte publique et accusés d'être seulement des carriéristes qui devraient démissionner en masse. Comme Laurent Lèguevaque lui-même qui s'érige en modèle.
Ce dernier se sent-il si seul qu'il éprouve le besoin de jeter ainsi l'opprobre sur des professionnels qui méritent, dans tous les cas et quelles que soient leurs responsabilités, autre chose que ce procès humiliant et expéditif ? Veut-il favoriser, par cette dénonciation, un mouvement qui conduirait les magistrats à fuir leur mise en cause, au lieu de l'affronter ? Quelle vulgarité de l'esprit, aussi, que d'incriminer l'ambition médiocre qui serait la leur et qui leur interdirait de démissionner ! Comme s'il n'y avait pas plus de courage, pour un Burgaud, à demeurer qu'à partir, en pleine conscience des limites de sa vie professionnelle ! Je sais bien qu'on déteste, même si on est déçu par le corps auquel on appartient, s'éloigner sans pouvoir convaincre d'autres de vous rejoindre. On a connu le juge Halphen qui est un homme tout à fait sympathique et qui, longtemps, a réussi à faire croire qu'il avait quitté la magistrature parce que la justice le brimait alors que c'est sa compétence professionnelle qui posait problème. Mais, les médias l'adorant, qui aurait osé le soutenir ? Eric Halphen, au moins, n'a jamais appelé à une charretée de têtes !
Je trouve d'autant plus choquante la démarche de Lèguevaque que son imprécation est facile qui laisse penser que sa pratique judiciaire était excellente alors qu'aujourd'hui c'est évidemment invérifiable. Autant il me semble digne, à l'intérieur d'un système, de n'avoir pas la langue de bois et de refuser la solidarité mécanique, autant, quand on a abandonné le navire, se constituer en censeur confortable revient à bénéficier du droit du présent et de la liberté, en l'occurence aigre, de l'absent.
Personne ne peut dire, aujourd'hui, quel sera l'avenir des collègues entendus par la commission. On n'a pas besoin de sanctions disciplinaires ni de démissions collectives pour appréhender l'étendue du cataclysme et l'ampleur de la tragédie.
Je ne sais pas pourquoi mais lisant le texte de Lèguevaque, j'ai songé à l'inoubliable dialogue de Créon et d'Antigone, notamment dans la pièce d'Anouilh. Pour ma part, toujours j'ai préféré le réalisme solide et courageux de Créon à la belle moralité abstraite d'Antigone. Mais Antigone, dans sa pureté et sa dureté théoriques, a de l'allure.
Lèguevaque, c'est une Antigone qui fait des listes noires.
Faites comme moi, restez.
Il y a quelques mois j’ai lu "Un juge s’en va" de L. Lèguevaque. Je pense qu’il y a une vraie sincérité et une réelle déception professionnelle chez ce monsieur.
Mais à le lire on a le sentiment qu’il s’est trompé de métier. Il y a, me semble t-il, une distance affective avec ce qui était son idéal de jeune magistrat qu’il n’a pas su réellement gérer.
Je l’ai plus imaginé comme un personnage à la Torreton dans le film de B. Tavernier " L. 627 ". Mais, c’est un film qui nous parle...des policiers.
Maintenant, dans son livre, je me souviens encore de la scène d’un genre de barbecue à l’ENM avec les futurs magistrats entourés par des psy versés dans le tout évanescent. Ce passage m’a tout de même laissée un temps songeuse...et un peu inquiète pour ce qui est de la formation des magistrats.
Rédigé par : Véronique | 17 mai 2007 à 16:21
@ justice 68
"et ma plainte se termine en dysfonctionnements confus, malgré nos accusations irréfutables pour un délit très grave contre quelqu'un que L.L. nous avait qualifié d'intouchable".
Vous portez la contradiction en vous-même, dans votre post, en louant LL.
Un magistrat ne peut qualifier quelqu'un d'intouchable dès l'origine...ou alors LL n'était pas le magistrat que vous vouliez décrire.
Un magistrat c'est un "touche-à-tout", et je persiste à penser après un certain nombre d'années dans "ce mileu" qu'il n'y a pas a priori d'intouchables.
L'Histoire fourmille (et fourmillera encore) d'exemples.
Il faut simplement (façon de parler ?) des juges et des avocats qui fassent "leur métier", et il y en a ! Cela arrive, pas toujours j'en conviens, mais cela arrive tout de même !
Mais...mais parfois, il n'y a rien à toucher.
Il faut aussi, nous autres justiciables, savoir l'admettre.
Chacun veut voir "la justice" à sa porte, comme d'autres en regardant au dessus de leur porte voient toujours "midi" à la l'heure !
Rédigé par : J.W | 17 mai 2007 à 10:53
Moi, je salue L.Léguevaque : il m'a audiencé pour une plainte pénale que j'avais déposée 3 ans auparavant. La lenteur n'est pas de son fait, mais bien orchestrée avec échelons en pyramide. Je crois en cet homme consciencieux et loyal qui n'est pas une machine à broyer ou un bourreau humain. Il a malheureusement démissionné 3 mois après et ma plainte se termine en dysfonctionnements confus, malgré nos accusations irréfutables pour un délit très grave contre quelqu'un que L.L. nous avait qualifié d'intouchable. Ce qui confirme que les magistrats qui incarnent le soudoiement demeurent et agissent en âme et conscience. Un juge a autant de responsabilité qu'un chirurgien, ainsi la magistrature n'a pas à se dérober pour son propre idéal. A partir de cet instant l'erreur n'est plus humaine, elle devient un sacrilège de son serment, un crime de lèse-majesté envers le justiciable.Espérons que le pays des DDLH va en terminer avec ce despotisme actuel. Tôt ou tard nous finirons pas une insurrection, souhaitons-là de velours.
Rédigé par : justiciable58 | 16 mai 2007 à 19:09
Mieux qu'Antigone, c'est l'opposition entre Epicure et Aristote. Celle de l'utile et du juste, de la forme sur le fond, des apparences sur la conscience, du matérialisme sur la morale, de la procédure sur l'esprit de la loi.
Si Laurent Lèguevque était encore dans la magistrature tout en maintenant son discours, on lui dirait qu'il n'a qu'à démissionner (tout en le dissuadant de la faire, parce que cela ne se fait pas...). Ayant démissionné on lui reproche d'être parti. N'est-ce pas un peu facile ?
En France, quand on n'est pas d'accord avec le système, il n'y a finalement qu'une seule alternative : passer pour un traître ou un déserteur. Chantage subtil.
C'est pour cela que certains préfèrent se taire et s'évader en silence. Ils ont été un million de Français à quitter le pays l'an passé.
Créon est nu et de plus en plus seul. Il ne voit dans les lois que des mots que l'orgueil et la prétention ont vidé de leur sens. Liberté, égalité, Outreau.
Rédigé par : Qwyzyx | 04 décembre 2006 à 08:32
au fait ce jour à la fin du 13H30 de FR2 , "IL" est passé par ici : il repassera certainement par là , chez Ruquier !
moralité ????
sinon :"NB Je suis "tombé" sur votre blog en m'intéressant à Antigone de Jean Anouilh"
nous dit phjcg
-après nous avoir cité Camus , pas le téléstar connu ( un peu comme monsieur Lèguevaque ).. mais l'homme du procès de Meursault)-
MOI ce fut lors d'une recherche piquante que je tombai sur ce site : comme quoi il y a bien une justice !
Rédigé par : Cactus Jo | 14 mars 2006 à 14:57
@ Marcel Patoulatchi : Quand je disais "aveugle", je voulais dire presque "autiste", parfois, à force de ne fonctionner que sur elle même, sans oxygène, air frais, sang neuf. Quant à accuser un corps de métier entier, non. Il y a des hommes de bien partout, comme des brebis galeuses partout. Ce qui est détestable, c'est, dans la magistrature comme dans n'importe quel autre métier, le "corporatisme" de certains qui veulent nier, effacer, cacher ce qui ne va pas. Faire l'autruche aboutit à la mort de l'autruche. Des hommes comme l'hôte de ce blog ont eux, la tête dehors et le disent. Mais combien sont-ils à oser laisser les portes ouvertes, tant sur la noblesse de leur métier que sur les errances qui existent ?
Rédigé par : Armell | 14 mars 2006 à 01:06
Bonjour,
je me permets de vous poser une question littéraire : le déroulement du procès de Meursault dans l'Etranger (Camus) vous paraît-il possible sachant que finalement "l'intéressé" est plus jugé pour son comportement vis à vis de sa mère que sur son crime?
NB Je suis "tombé" sur votre blog en m'intéressant à Antigone de Jean Anouilh
Rédigé par : phjcg | 13 mars 2006 à 14:22
"Autant il me semble digne, à l'intérieur d'un système, de n'avoir pas la langue de bois et de refuser la solidarité mécanique"...
Mais combien de magistrats dans notre pays savent montrer une telle dignité. J'en ai de bonnes à vous raconter, tellement bonnes qu'elles ne sont pas racontables, puisqu'elles parlent de la lâcheté au quotidien de magistrats incapables de prendre des décisions sensées, équilibrés sans chercher à se couvrir de tous les côtés. Il n' y a plus, ou si peu, de gens qui n'agissent pas en fonction de leur seul plan de carrière, dans la magistrature comme ailleurs...Ne serait-ce pas là la source de tous nos maux! Oui, je sais "Sustine et abstine"...
Hier, j'étais face à quelques étudiants, amis, copains de mes petits enfants, qui, m'ont tout simplement dit qu'ils n'avaient pour objectif que d'entrer dans le service public, non pas pour servir, non pas pour être utile à la sociéte mais bien pour avoir la sécurité et en faire le moins possible. Il parait que je les ai surpris par la violence verbale de ma réaction...Mais comment accepter cette dérive sans pousser un coup de gueule? A-t-on déjà vu des parasites dignes?
Bien sincérement
Marc Fievet
P.S. : J'ai fait évoluer l'Aviseur déchaîné en AVISEUR INTERNATIONAL.
Rédigé par : Fievet Marc | 13 mars 2006 à 11:49
@ Marcel Patoulatchi : je suis obligé de vous dire que vous avez lu mes propos de manière orientée. Je ne conteste en rien la compétence du Commissaire ni ne dit que ss propos n'étaient pas clairs. Mais c'est justement parce que celui ci semble avoir une bonne idée de quel est son rôle, quelle est sa place, que de le voir simplement regretter de ne pas avoir été entendu à la Cour d'Assises me fait enrager.
Je ne partage pas votre avis. Dire Stop, c'est à dire Non est un acte de courage. Regarder les choses lorsque l'Histoire est écrite ce n'est pas simplement facile, c'est surtout essayer de voir comment on pout changer, c'est à dire améliorer les choses. Ceux qui donnent des leçons après l'histoire sont des imbéciles. Ceux qui cherchent à comprendre et à changer ont raison.
Rédigé par : Didier | 13 mars 2006 à 08:17
Didier, lors de son audition, le commissaire François-Xavier Masson, du SRPJ, m'a paru d'une clarté assourdissante. Vu les commentaires de la commission, je ne suis pas le seul à avoir eu ce sentiment.
En l'occurrence, lorsqu'il déclare avoir été très surpris de ne pas être entendu par la première Cour d'assises, cela dément parfaitement l'idée qu'il n'a pas conscience de son rôle. Lorsqu'il évoque son rapport de synthèse qui, fait rare selon lui, ne conclut pas, cela ne donne pas l'impression du travail d'un incompétent mais d'un individu agissant avec mesure.
Alors, bien entendu, c'est facile de proclamer une fois l'affaire finie qu'il n'aurait pas du se contenter d'avoir de sérieux doutes mais qu'il aurait du prendre position. Mais ce n'est pas honnête. Il doutait, il avait ce droit, et il l'a exprimé. On ne peut lui reprocher d'avoir été dans le doute. Par contre, on peut reprocher à ceux qui auraient du l'écouter d'avoir ignoré son doute, alors que le doute est censé profiter aux accusés.
Gl, je ne suis pas intéressé par les rumeurs et vérités sur « le système ». On pourra toujours formuler mille critiques sur « le système », formule magique explicative pour les carences et rejets des uns et des autres. Je ne dirais pas pourtant que « le système » n'est qu'une vue de l'esprit. Seulement, il ne m'intéresse pas.
En l'occurrence, ici, je ne défend pas monsieur Bilger pour qui il est réellement. Je ne le connais pas personnellement, je ne saurais en juger. Je le défend pour ce qu'il dit et ce qu'il, par conséquent, représente, et souhaite de tout mon coeur que cela corresponde à ce qu'il est réellement. Libre à vous, donc, de penser qu'il est arrivé à sa position pour des raisons autres que celles théoriquement attendues, ce qui importe à mes yeux est qu'il dispose de ces qualités.
D'ailleurs, je n'ai jamais croisé d'univers professionnel parfait. Pourtant, j'ai traîné mes guêtres dans divers endroits. Derrière chaque décor, il y a des problèmes, des nuisances.
Une seule chose m'apparaît certaine, ceux qui partent et abandonnent ne servent pas, ne servent plus.
Ceux qui restent sont-ils pour autant condamnés à rester subalternes s'ils veulent être fidèle à leur mandat ? Je ne crois pas. Je pense que si l'on choisit de ne pas donner dans de basses combines, il faut évidemment être irréprochable et compétent. Mais je ne crois pas et veux pas croire que la corruption doit être la règle. J'ai peut-être tort, je suis sans aucun doute naïf. Mais je pense que cette naïveté est justement un bon outil pour ne pas permettre à la corruption et la veulerie d'être en terrain conquis.
Aussi, toutes les corruptions ne sont pas aussi graves et définitives qu'il n'y parait. A titre d'exemple, untel dira que dans tel hôtel de police, sur le mur du mess sont inscrits des propos racistes. De quoi décourager des vocations. Qui voudrait travailler entouré de gens que de tels propos ne gênent pas ? Mais que gagne t-on à se fermer ? Une chose est sure, si seuls ceux que de tels propos ne gênent pas deviennent policiers, les choses ne changeront jamais. Il est tout aussi certains que les choses ne changeront pas si deviennent policiers des individus qui adoptent l'attitude extrême inverse, qui consiste à affronter tout ceux qui soutiennent de tels propos. La finesse et la démarche constructive consiste, selon moi, à être conscient de certains problèmes du « système », à ne pas les ignorer mais à tâcher
aussi d'oeuvrer avec bonne intelligence avec tous. On ne convaincra jamais personne de quoi que ce soit si on ne cherche pas à comprendre pourquoi il fonctionne d'une manière donnée. On ne convaincra jamais personne de quoi que ce soit si on se positionne de l'extérieur et si l'on condamne de l'extérieur. C'est de l'intérieur qu'on peut donner à certains des clés de compréhension qu'ils ne soupçonnaient pas.
Bien entendu, le prix à payer de l'attitude que je recommande est celui d'apparaître comme un vendu. Mais si ce risque est la contrepartie de la démarche constructive, le prix à payer n'est pas si lourd.
Quoi qu'il en soit, Dans aucun cas de figure, dire « stop » ne m'apparaît comme un acte de courage. Peut-être que dans une situation extrême, cela puisse être le seul recours, la seule solution.
Mais le courage n'est pas à cet endroit selon moi.
Armell, si on dit que la Justice est aveugle, ce parce que pour être juste, elle doit s'intéresser à tous sans regarder leur identité, leur rang social. A ce titre, il est bon qu'elle garde son bandeau.
Par ailleurs, est-il bien raisonnable de prendre l'exemple de quelques incompétents dont le pouvoir à été mal contrôlé pour accuser des corps de métier entiers ?
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 12 mars 2006 à 13:27
@ Voltigeur : vous nous dites que le législateur est l'organisateur de la chaîne. C'est un fait. Mais pour prendre une image, Renault construit des voitures mais ne peut être rendu responsable de la manière dont on conduit ces mêmes voitures. Voilà la métaphore pour le législateur.
Quant à l'opinion publique, vous lui pretez trop et mal. Vous savez sans doute mieux que moi que cette opinion confond allègrement Justice et Morale et que c'est dans ce contexte qu'elle réagit. Il y a donc un travail de pédagogie à faire de la part des magistrats vers cette opinion d'une part, des magistrats vers la presse d'autre part pour faire stopper toutes ces "fuites" aussi désastreuses qui empoissonnent le climat et font réagir l'opinion dans n'importe quel sens, manipulée qu'elle est.
L'Avocat Général Bilger l'a dit : la Justice ne doit pas de défiler et reconnaitres ses erreurs, assumer ses responsabilités. Se défausser sur le législateur ou sur l'opinion ne sert à rien, bien au contraire.
Rédigé par : Didier | 12 mars 2006 à 09:08
Entièrement d'accord avec "Didier". D'un côté, des Lois, faites et votées par des "humains faillibles". De l'autres, le système censé appliquer ces lois, rempli "d'humains faillibles". Déjà, là, ça coince. Après, il y a les phénomènes de mode, la médiatisation, l'honnêteté bafouée, le carrièrisme. C'est dans cette salade que se "joue" la Justice. Elle tombe juste parfois, mais se trompe aussi. On dit, et elle est représentée ainsi, que la Justice est aveugle. Je trouve qu'il serait grand temps, que pour juger, elle ouvre les yeux. D'un bout à l'autre de sa chaine.
Et pour revenir sur l'article du Monde, je pense que les magistrats qui sentent un malaise, qui voient des disfonctionnements, finalement, ne doivent pas démissioner. C'est de l'intérieur qu'ils seront plus efficaces. Peut-être. Mais je crains, au train ou avancent les débats, que ni ma génération ni celle de nos enfants ne voient cela. Et ça, ça me fait peur aussi.
"Si on m'accusait d'avoir volé les tours de Notre-Dame, je commencerais par aller me cacher." C'est Alphonse Allais, vers 1900. Le problème n'est pas récent...
Rédigé par : Armell | 11 mars 2006 à 14:09
Monsieur Marcel PATOULATCHI,
Je ne sais pas ce qui vous incombe ou vous décombe. En revanche, je pense que vous vous méprenez beaucoup sur le sens de mes propos.
Je ne conteste pas la critique adressée à M. Laurent LEGUEVAQUE. En revanche, je trouve savoureux et facile qu’elle vienne, surtout comme une volée de bois verts, de la part de notre hôte qui, par-delà ses qualités intellectuelles et professionnelles dont il ne convient pas de douter, n’a pu arriver au poste qui est le sien qu’avec adjonction d’autres critères assez éloignés de ce que la Justice et la Nation ont besoin. Tel est le système.
Après, on retombe sur l’éternel débat qui est de savoir, pour ceux uniquement que ledit système ne satisfait pas, comment le critiquer et agir à son encontre.
M. Laurent LEGUEVAQUE s’est positionné à l’extérieur après, ne vous en déplaise, avoir eu le courage de dire "stop" à lui-même.
D’autres, anonymes, sont situés à l’intérieur. Malheureusement, ils apparaissant bien peu nombreux, car les rares qui auront eu l’audace de prendre certaines positions ou de soutenir certains propos risquent de subir quelques désagréments de carrière. Une chose est sûre, ils ne seront jamais Avocat général à la Cour d’appel de Paris.
Rédigé par : GL | 11 mars 2006 à 11:37
@ Didier :
Le principal organisateur de la chaîne pénale n'est autre que le législateur. Personnellement, je ne vois aucun inconvénient à ce que la commission réfléchisse également à la qualité du travail législatif, notamment celui mené en matière de procédure pénale depuis 1993. Comme par hasard, le Président du Conseil constitutionnel est du même avis.
Trois inspections ont été lancées au lendemain de l'acquittement en appel dans l'affaire d'Outreau: IGAS (Affaires sociales), IGSJ (Services judiciaires), IGPN / IGS (Police nationale). Si des fautes lourdes même non détachables du service ont été commises, il sera difficile de les déguiser en petits accidents de parcours. Ce n'est qu'à l'issue de ces inspections que des poursuites disciplinaires pourront éventuellement être envisagées.
Il conviendrait aussi que cet autre acteur de la chaîne pénale, l'opinion publique, s'interroge sur son rôle. Elle n'accepte pas l'approche technique des dossiers judiciaires lorsque ceux-ci lui paraissent moralement scandaleux; et inversement, elle refuse avec le même élan toute immixtion du politique dans le traitement des "dossiers particulièrement signalés". Un peu plus de cohérence et un peu moins de démagogie aiderait sûrement les acteurs professionnels de la chaîne pénale à concevoir plus clairement leur mission de service public.
Bref, "justice à l'écoute", notamment pour déterminer si l'on peut attendre de chaque citoyen qu'il prenne conscience de sa part personnelle de responsabilité dans le bon ou mauvais fonctionnement des pouvoirs publics.
Rédigé par : Voltigeur | 11 mars 2006 à 10:29
Interessante votre info sur l'ex Juge Halphen. Lui qui court d'un plateau TV à l'autre, voilà qui en dit long sur la manière dont la presse se comporte et nous informe - passons.
Je suis avec passion les travaux de la Commission, toile de fond de votre billet. Je voudrais partager avec vous et vos lecteurs un sentiment que j'ai depuis quelques jours et qui va croissant.
Nous avons eu les auditions de l'émotion, du sens dessus dessous, avec les acquités. Nous avons les auditions de la parole avec les avocats de la défense. Ce fut brillant. Puis chemin faisant, avec l'audition des magistrats, des avoctas de la partie civile, des experts, hier de la presse et celle d'un Commissaire du SRPJ de Lille, nous sommes confrontés à des gens qui ne savent pas, qui n'ont pas pensé à tel ou tel aspect des choses, qui sont prisonniers d'un système qu'ils ne cherchent à pas mettre en cause, bref, qui n'ont pas dans leur tête une idée très claire de leur position dans la chaine des responsabilités qui est, in fine, le sujet d'étude de la Commission. Alors me vient le désagréable sentiment que beaucoup de ces gens sont dépassés par la fonction qu'ils occupent. Non pas qu'ils soient incompétents - qui suis je moi pour me permettre une telle affirmation? - mais on est frappé par le décalge entre les responsabilités qu'ils exercent et la façon dont ils "pensent" celles ci. Il ne s'agit pas de réclamer que les experts ou les magistrats soient obligatoirement des "intelectuels" mais cette apllication des règles de façon si technique me fait peur.
Rédigé par : Didier | 10 mars 2006 à 09:58
Alors, Mr Le Procureur Général on tape au-dessous de la ceinture sur Eric Halphen ? C’est marrant on dirait du Szpiner….
Ce seraient donc les compétences professionnelles d'Eric Halphen qui feraient que dans l'affaire des HLM de paris, il y aurait 55 corrupteurs dans le prétoire, des chefs d'entreprise, et pas un seul élu RPR ?
S'il y a des corrupteurs, il devrait bien y avoir des corrompus, non ?
Comme dans l'affaire des Lycées d'Ile de France qui celle-là n'a pas été instruite par Eric Halphen, un seul "politique" a été condamné à de la prison ferme : un obscur militant écolo et syndical F. Donzel...
Et la liste pourrait être longue de ces affaires instruites et jugées par des magistrats sans doute infiniment plus "compétents" qu'Eric Halphen....
Et si Eric Halphen était si incompétent pourquoi monter contre lui un complot (l’affaire Schueller –Maréchal), complot pour lequel la justice s’est encore illustrée en ne poursuivant pas les instigateurs (heureusement que le CSM n’a pas marché dans la combine…saisi par François Mitterrand car je doute que le garde des Sceaux ou la hiérarchie judiciaire de l’époque l’auraient saisi)
Je crois Monsieur le Procureur Général que votre missile s'écrase là où il ne devrait pas s'écraser !
Vous devriez consacrer vos tirs à cette justice qui fait honneur à la France. Tenez, je vous cite un exemple preuve que les citoyens ne sont pas dupes http://forums.lemonde.fr/perl/showthreaded.pl?Cat=&Board=franceaut&Number=1815555&page=0&view=collapsed&sb=5&part=
Rédigé par : Goupil | 10 mars 2006 à 06:59
"Pour les autres, ceux que je connais, ma vindict reste cependant intacte.
Rédigé par: Armell | le 08 mars 2006 à 19:13 "Pour les autres, ceux que je connais, ma vindict reste cependant intacte.
Rédigé par: Armell | le 08 mars 2006 à 19:13
suite à ces écrits ,
nous nous attendions à votre vindicte impopulaire Armell : reste le verdict :-)
Rédigé par : cactus | 09 mars 2006 à 19:00
GL, lorsqu'on s'exprime publiquement on s'expose. Je ne vois pas en quoi il serait déplacé que d'autres magistrats expriment un point de vue opposé à ceux du démissionnaire.
En quoi la démarche de la démission est-elle si courageuse ? En quoi la persévérance est-elle facile ?
C'est pourtant plus facile de cracher sur l'ensemble en condamnant sans procès ses anciens collègues, plutôt que rester dans la maison en menant sa barque avec fidélité à la Loi et Nation -donc aux citoyens- autant que possible.
On peut peut-être accuser monsieur Bilger d'être sévère dans sa critique, on ne peut en tout cas l'accuser de juger sans fondement un ensemble de personnes mal défini. Est-ce gênant qu'une critique soit sévère ? Je ne le pense pas, tant que c'est justifié. Est-ce gênant qu'un jugement condamne plusieurs individus en vrac sans se soucier de leurs actes précis ? Je le pense et je crois que la Loi dans un État de droit tient le même discours.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 08 mars 2006 à 21:26
J'ose me sentir concernée par le sujet. J'ai lu l'article du Monde, après avoir lu le livre "Plaidoyer pour le mensonge" de Laurent Leguevaque. Je pense qu'il est difficile de comprendre son "tir ciblé" du Monde, si, auparavant, on n'a pas lu le livre. C'est un livre bourré d'humour, malgré un sujet grave. Et si on ne le prend qu'au premier degré, il peut paraître n'attaquer que les "confrères". Mais, au fil des pages, c'est le récit d'une douleur, d'un doute sur soi-même, de renonciations par rapport à une vocation, à une croyance de justice vraie. On n'est sans doute pas juge d'instruction 13 ans sans y avoir cru, au moins au début. Et on ne quitte pas sa carrière, presque en se détestant soi-même, sans qu'il y ait eu des faits réels qui vous y aient obligé. Ni une grande douleur à leur faire. Car, arriver au bout de 13 ans à se dire que la seule solution est la démission doit être un constat personnel bien terrible en ce quoi on a cru.
Ce qui me parait à moi salutaire dans cette démarche, c'est qu'elle marque le côté "humain" des magistrats. Outreau a certes montré du doigt certains d'entre-eux. Mais cette affaire en a aussi libéré certains, qui osent dire, osent parler. Et la remise en cause, le débat, dans une démocratie, me paraît toujours sain. Pour tout vous dire, j'ai même offert ce livre à un détenu prévenu, qui pourtant ne souhaite rien de sympathique aux magistrats. Pas plus que moi, jusqu'à ce que je trouve, sur ce blog, un magistrat qui est un esprit ouvert, et d'autres, qui commencent à poindre.Pour les autres, ceux que je connais, ma vindict reste cependant intacte.
Rédigé par : Armell | 08 mars 2006 à 19:13
Le procès que vous faites à votre ancien collègue me paraît pour le moins bien sévère et surtout assez déplacé de votre part. L’intéressé a, me semble-t-il, plutôt eu le souhait de mettre ses prises de position et sa très grave démarche (une démission des fonctions de magistrat, ce n’est quand même pas rien) en adéquation avec son ressenti. Comment pourrait-on lui en faire reproche, de surcroît avec une certaine virulence ? Quand on sait que nombreuses sont les carrières de magistrats, a fortiori au Parquet et surtout au plus haut niveau, qui se font et se défont de matière notoire au gré de connivences, opportunismes, voire servilités, le tout bien éloigné de ce « réalisme solide et courageux » auquel vous faites référence, l’attitude de M. Laurent LEGUEVAQUE mérite le respect, même si on ne partage pas son point de vue.
En d’autres termes, il me semble qu’à la suite de votre accusation, la qualification d’imprécateur dit facile vous sied assurément bien mieux qu’à la victime de vos propos.
Rédigé par : GL | 08 mars 2006 à 18:32
"Lèguevaque, c'est une Antigone qui fait des listes noires.
Faites comme moi, restez."
alors j'Oreste tel Jaurès ! j'aurais quoi si Jo partait loin de vous et de tout ce monde si noir ?
"trop de nantis gônes ", comme nous disons ici , nous les Lyonniais !
Rédigé par : Cactus Jo | 07 mars 2006 à 08:54
De Bulle à Voltigeur :
Oui, aujourd'hui, quand la lumière a été trop forte, le juge Burgaud a eu ce poste mais, avant, il a été nommé substitut à la section antiterroriste du parquet de Paris…
Rédigé par : Bulle | 07 mars 2006 à 05:53
@ Bulle :
L'exécution des peines n'est pas une affectation recherchée.
Seulement, pour se débarrasser d'un magistrat du siège à un poste donné, il n'y a guère qu'une seule solution : lui proposer une promotion, en espérant qu'il l'acceptera.
Le juge Burgaud a donc été promu à une affectation peu prisée, parce qu'il fallait un magistrat à ce poste de l'exécution des peines, et parce que la Chancellerie souhaitait que le juge Burgaud cesse d'exercer ses talents à l'instruction au TGI de Boulogne.
Rédigé par : Voltigeur | 06 mars 2006 à 12:17
Il y a toujours un fossé entre le fond d'une réflexion, qui nécessite des pages et des pages de travail, et la forme squelettique de la pensée dans un article, fut-il publié dans Le Monde.
Que l'opinion publique réclame des têtes pour exorciser Outreau, on le sait : l'opinion publique réclame inlassablement des têtes depuis Cro Magnon. Après avoir réclamé les têtes des accusés d'Outreau, elle réclame d'autres têtes comme ces dieux Baal antiques qui réclamaient toujours et encore des sacrifices humains.
Que certaines victimes d'Outreau seraient satisfaites que leurs bourreaux souffrent un peu, c'est humain. Personnellement, je connais quelques magistrats à qui je souhaite d'être tour à tour cocus, paraplégiques, incontinents ou atteint d'une très très longue maladie douloureuse et incurable, mais ça, c'est mon affaire, ça n'est pas une politique !
Mais ceux qui sont confrontés réellement à la maljustice, je puis vous l'assurer, ne demandent pas de têtes. Les 64 magistrats qui sont intervenus dans Outreau ne sont pas pires que tous les autres et le système en lui-même est vicié. Incurie, carriérisme, complaisance, médiocrité intellectuelle : vous avez déjà évoqué ici la nécessaire exigence d'une meilleure formation des juges, avouant implicitement que les tares aboutissant à Outreau sont répandues. Dans tout corps professionnel, il y a toujours plus de médiocres que de gens de qualité.
C'est donc le système qui doit encadrer et contrôler la médiocrité humaine puisque celle-ci est inévitable. Réclamer des têtes revient à isoler des moutons noirs en oubliant que tout le troupeau est gris. Simpliste. Les victimes expiatoires permettent à la foule de pousser un ouf de soulagement et de repartir sur les mêmes bases : c'est ce que nous ne voulons pas. Les bases sont viciées, la machine est décadente et ceux qui la servent ne savent pas la faire fonctionner autrement. Notez là dessus, l'attitude contructive de Roselyne Godard, acquittée d'Outreau, qui prend à bras le corps le problème sans esprit de vengeance.
Un bémol : vous parlez "des limites de sa vie professionnelle" au sujet du juge Burgaud. Passer de Douai à Paris ne m'apparait pas comme une grande punition. Et que dire du procureur Lesigne que l'on promeut à Paris ? Je constate que, pendant les travaux, les promotions continuent...
Le système judiciaire tourne en boucle. N'est-ce pas ainsi qu'on qualifie l'autisme ?
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 06 mars 2006 à 11:41
Je trouve extrêmement rassurant qu'un avocat général ne soit pas favorable aux charretées de têtes et méprise les listes noires, fussent-elles dressées par Antigone.
Celles-ci n'ont pas, d'ailleurs, que des inconvénients. Figurer sur certaines compliquent certes la vie, mais tient souvent du compliment.
Rédigé par : Jean-Luc Masquelier | 06 mars 2006 à 10:12
Créon, vous me faites peur ! C'est une condamnation en règle de ce démissionnaire ! Je vous préfère plus nuancé. Par contre, vous étes clément en passant sous silence le style de l'auteur, j'ai lu cet article et j'ai le souvenir de quelque chose de bâclé…
Mais là où cette tribune est intéressante, c'est qu'elle souligne que le juge Burgaud, au yeux de sa hiérarchie, était «compétent» ou «méritant» puisqu''Yves Bot le nomme à Paris à un poste, semble-t-il, recherché dans la carrière d'un magistrat.
Rédigé par : Bulle | 06 mars 2006 à 06:06
Qu'il existe des « problèmes vraissemblablement récurrent dans la magistrature », qui en douterait ? Quel cadre professionnel est sans problème ? Errare humanum est, aucun dicton n'a jamais été aussi peu démenti.
Une chose est sure, on ne peut contribuer à l'améliorer des choses que de l'intérieur, en se montrant compétent et fiable, exemplaire.
Et, à vrai dire, la justice française n'est tout de même pas confrontée aux difficultés et paradoxes de la position d'un Créon ou d'une Antigone.
Sans doute le réalisme solide et courageux à la sauce du premier peut rester emprunt et animée par une belle moralité abstraite à la sauce de la seconde. Peut-être que l'enjeu est là, peut-être que l'enjeu est justement de tenter de nouer les deux. N'est-ce pas cela, d'ailleurs, le vrai idéalisme : savoir que l'idéal ne peut s'incarner sur terre mais néanmoins croire qu'on peut contribuer à son incarnation ? N'est-ce pas une voie vers l'idéal que d'y croire sans pour autant croire que la fin justifie tout les moyens (source évidente de déviances criminogènes) ?
Sinon, on remarquera qu'Antigone joua son rôle jusqu'à la fin, jusqu'à sa fin. A vrai dire, elle dressa une forme de liste noire, elle jugea et condamna. Mais elle assuma dans la foulée sa propre condamnation.
Ce que je veux dire par là, c'est que la seule raison valide pour moi de vouloir condamner définitivement la fonction de magistrat serait d'être capable de prouver que la fonction est structurellement mauvaise. Pour faire cela, il serait nécessaire de par son expérience prouver en quoi on a été incapable d'en faire quelque chose de bien, en mettant sa tête en haut de la liste noire, un peu comme Antigone elle même se condamna en allant donner sépulture à son frère.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 05 mars 2006 à 23:46
Les magistrats qui font leur devoir dans le respect de leur serment, des lois et des hommes et des femmes à qui ils sont confrontés dans l'exercice de leur fonction, doivent rester. Ils font un métier estimable et méritent le soutien du peuple.
Les autres, ceux qui bafouent tout cela, doivent partir. Ils sont méprisables.
Il est des magistrats qui, comme d'autres serviteurs de l'Etat, ont oublié la devise de la Republique. Cela ne devrait pas être.
Rédigé par : Sambucucciu | 05 mars 2006 à 23:35
Bénissez ceux qui font des imprécations contre vous , et priez pour ceux qui vous calomnient ,Saci , Bible ,Saint-Luc , VI , 28 .
Nil admirari .
Rédigé par : Parayre | 05 mars 2006 à 21:04
oui Messieurs les juges n'écoutez pas votre ex confère restez. On a besoin de vous
Rédigé par : brigetoun | 05 mars 2006 à 19:09
Cher M. Bilger, je souhaiterais ajouter mon commentaire.
Car, même si le papier de l'ex-juge Lèguevaque est opportuniste et certainement empreint de rancoeur comme vous le dites, il n'en est pas moins qu'il soulève un problème vraissemblablement récurrent dans la magistrature.
Sur ce point, je me réfère à l'excellent livre de la juge Joly dans lequel elle dénonçait le -trop- grand attachement des juges au pouvoir exécutif, dans le seul but d'avoir de favoriser leur carrière.
Et cela, bien entendu, est une entrave à une "bonne" justice....
Rédigé par : Étudiant en Droit | 05 mars 2006 à 14:03