Chaque matin, on espère que le monde, miraculeusement, sera comme un sou neuf.
Chaque matin, cette naïveté si vite dissipée, le pire vient à notre rencontre. Le pire sans masque, brutal, violent, criminel ou le pire mêlant habilement l'ignominie, l'argent et le dévoiement intellectuel. Battisti, on connaissait déjà ! On avait suivi de près les polémiques et la nouvelle fuite de cet homme, en mars 2004, n'avait fait que confirmer sa lâcheté. Lorsqu'on n'a pas de sang sur les mains, on ne fuit pas ou on se laisse interpeller. Il suffit de penser à François Besse ou à Hélène Castel qui n'ont en commun que ce courage devant une réalité qui les avait rattrapés et qu'ils ont su regarder en face. Si on fuit, si, en 1981 comme en 2004, la seule ressource tirée du fond de soi consiste à éluder sa responsabilité de criminel "politique" ou à rompre le pacte de confiance qu'on avait prétendu nouer avec l'institution judiciaire, c'est qu'on a du sang sur les mains et même dans l'esprit, selon la belle formule utilisée par Me Szpiner dans un procès ancien. Cette attitude répétée en aval montre que sa personnalité à la morale élastique et aux misérables justifications était capable, coupable des crimes en amont.
On ne reprendra pas l'histoire judiciaire de Battisti en Italie et en France, la "doctrine Mitterrand" qui n'engageait que ce Président et excluait d'ailleurs de son bénéfice les auteurs de crimes de sang, les demandes d'extradition, la carrière de l'écrivain qui, selon certains, aurait du le protéger du boomerang de ses actes, les apologies d'abord arrogante puis bien plus embarrassée de Fred Vargas. Il me semble que la disparition de Battisti a couronné de manière sordide la controverse le concernant en confirmant l'absolue validité de tous les procès qui lui étaient faits. Elle a réduit à néant l'argumentation de ceux qui, à cause du parisianisme snob, d'une solidarité mal placée ou d'une méconnaissance injurieuse de l'Etat de droit italien, s'obstinaient à défendre un homme louvoyant et biaisant dans l'assomption de son passé criminel.
En 2004, bien peu ont fait honneur à la vérité. La démagogie, qui ne coûte rien, a prospéré chez les socialistes et dans les propos d'un François Bayrou. Le Figaro, avec Guillaume Perrault, le Monde qui a rendu compte de manière équilibrée des polémiques et publié la tribune libre décisive et d'une sécheresse factuelle et juridique redoutable d'un haut magistrat italien, ont su sauver la réputation des médias.
Le 27 avril, Battisti en fuite publiera un livre chez Grasset-Rivages sous le titre : Ma cavale. Une préface de Bernard-Henri Lévy et une postface de Fred Vargas. Une telle publication est un scandale pour d'évidentes raisons mais il faut croire que, chez Olivier Nora, le citoyen est moins présent que l'éditeur. C'est une honte mais l'édition française n'en est plus à une honte près. Après tout, que viendrait faire, dans une telle entreprise, la démocratie et la vigilance qu'elle devrait appeler ? Laissons Fred Vargas poursuivre son chemin de croix car je reconnais bien volontiers que ce doit être douloureux, à la longue, de se battre pour un Battisti dont le comportement dément chacune des protestations d'innocence qu'on formule à sa place !
Non, ce qui m'indigne, c'est la participation de Bernard-Henri Lévy à ce "coup" nauséabond.
C'est l'éditeur qui, paraît-il, lui a demandé la préface. Il aurait pu, il aurait dû refuser. C'est cette acceptation qui révulse ceux qui l'ont toujours estimé en dépit de mille traits intellectuels, médiatiques et personnels exaspérants. Même s'il avait, dans son texte, dénoncé de manière violente - et quel talent il aurait eu pour défendre la morale ! - l'attitude de Battisti, je lui aurais reproché d'avoir mis l'esprit dans cette "magouille". Qu'il développe, paraît-il, des considérations générales sur les Années de plomb n'aggrave pas son cas dont l'indignité ne tient pas au fond de la préface mais à son existence, sous sa prestigieuse signature.
Tentons une seconde d'entrer dans l'être de ce remarquable littéraire qui aurait tant désiré être consacré philosophe. Tentons de l'imaginer dans sa somptuosité de vie et dans sa gloire médiatique inaltérable, quoi qu'il fasse ou qu'il dise. Songeons à lui parcourant avec mépris, irritation mais aussi amertume et regret les livres hostiles qui lui ont été consacrés, notamment le dernier, le plus dur, celui qui fait le plus mal : L'imposture française. Ce n'est pas, selon lui, que ce pamphlet vise juste mais Bernard-Henri Lévy, à le lire, est trop intelligent et lucide pour ne pas comprendre qu'en effet, son personnage a besoin d'autre chose que de cette médiocre mythologie où fortune, pouvoir et influence font trop bon ménage. Pensons à lui qui rêve d' espaces plus nobles que ceux de Paris-Match ou des publications et émissions qui lui sont toutes dévouées. On lui a tellement dit que son meilleur livre était la biographie intellectuelle et politique de Sartre, une auto-célébration anticipée en quelque sorte, qu'il en a assez de ne pas faire le poids dans le bon comme dans le mauvais. Quand il dialogue avec lui-même, il ne se cache pas que l'intellectuel français est d'autant plus admiré que sa résistance face à l'ignominie a été faible. Sartre a eu l'URSS. Foucault, le terrible Iran. Sollers, la Chine de Mao.
Mais il faut aller plus loin. Il le sait, il le sent. Sartre, encore lui. Cette ombre monstrueuse trop présente qui écrase tout. On n'a pas de place avec un tel génie qui est le temps à lui seul. Sartre a écrit une odieuse préface au livre de Fanon. Il a annoncé le sulfureux d'exception qu'était Genet.
Lui, il n'aura que Battisti. Ce sera son Fanon. Il sera un peu Sartre. En réalité, seulement le Rouart du riche. Il aura son malfaisant comme on a ses bonnes oeuvres.
Tentons une seconde d'écouter Bernard-Henri Lévy quand, sorti du champ aveuglant du culte de soi et de son adoration par les autres, pas les meilleurs ni les plus lucides il le craint, il se dit la vérité.
Il n'est pas fier d'avoir écrit cette préface. C'est ce qu'il se murmure à lui-même.
Son image en sera grandie auprès de l'écume du monde. Les mondains, les progressistes de salon. Ceux qu'il déteste pour les connaître.
Mais lui, il sait.
GL, je pense qu'il y a une différence énorme entre l'État Français (puisque c'est le nom que s'est donné le régime de Vichy) et la démocratie italienne.
Cette différence n'est pas celle de la légitimité du régime. Si on analyse la chose du point de vue strictement historique, Vichy était légitime et c'est une prouesse magistrale qu'a réalisé de Gaulle en y substituant le GPRF et en faisant passer la France pour un pays allié, alors que ce n'était un réalité qu'un pantin de l'Axe (n'oublions pas que les Alliés voulaient négocier avec l'amiral Darland à Alger, avant que de Gaulle parvienne à le mettre hors-circuit). Les lois de Vichy était légales bien que parfaitement scandaleuses, et je ne crois pas me tromper en disant que les magistrats de cette époque ont été bien légalistes, justement, respectueux du régime.
La différence est, à mon sens, basée sur la nature des régimes elle-même. Je veux bien entendre qu'un résistant dans une dictature sera très probablement vu comme terroriste, tout comme un résistant dans une démocratie. Mais le fait est que le résistant dans la démocratie, même imparfaite, est un anti-démocrate. Or, tant que nous restons en démocratie, de tels résistants ne peuvent être que comme terroristes.
Alors, bien sur, Vichy fut aboli et les résistants autrefois terroristes sont maintenant valorisés. Et parfois sans finesse ; on pourra longuement disserter de la gloire qui consiste à se faire passer pour civil et abattre dans le dos une dizaine de soldats allemands en train de marche paisiblement en campagne, c'est sans doute acte de résistance mais la chose peut-être considérée comme crime de guerre sans trop de difficulté, sans parler des aspects contre-productifs de l'acte.
On peut s'interroger sur le fait que certains actes que peut difficilement considérer comme nobles, commis par la resistance française, n'ont jamais été condamnés ; dont les executions sommaires de l'été 44, dont certaines étaient manifestement animé par un esprit malhonnête, de celui qui poussait à dénoncer son voisin comme juif pour disposer de son appartement.
Mais on ne peut oublier qu'une des conditions de la prouesse de de Gaulle évoquée précédemment reposait sur l'amnistie nationale : trop de torts et de mal avait été causé en France, par trop de personnes, pour que l'on puisse faire le choix de poursuivre tout le monde (questionnement que l'on retrouve à l'heure actuelle concernant les juridictions de Gacaca, portant sur les exactions commises au Rwanda), avec le risque que cela sabote encore plus une France en ruine.
Mais dans le cas Battisti, il n'y a aucune raison pragmatique de promovoir une amnistie. Ce n'est pas l'ensemble du population qui s'est mutuellement saigné. C'est une poignée d'individus qui a décidé de faire couler le sang. Et, là est un aspect essentiel, rien ne permet aujourd'hui de dire que la démocratie italienne était un état scandaleux à abattre par tous moyens, en prennant la Déclaration des droits de l'homme comme repère - l'histoire, la mémoire des démocraties devrions nous dire pour être juste, n'a aucune raison de valoriser Battisti.
(L'histoire designe une science, qui en soit ne peut juger, puisque ce n'est pas son objet, s'agissant d'une démarche et non d'un résultat ; la mémoire, a contrario, est la construction sociale batie sur un souvenir, qui parfois se sert de l'histoire, parfois choisi de l'ignorer)
Vous parlez ensuite de la qualification d'infraction politique. Selon une conception subjective, le mobile est le critère déterminant si l'infraction est politique ou pas. Sauf erreur de ma part, parce que l'approche subjective méconnaît le principe de l'indifférence des mobiles et suppose des investigations psychologiques hasardeuses, la jurisprudence française penche en faveur de la conception objective, qui regarde l'effet (atteint ou pas) de l'infraction, et considèrera politique l'infraction dirigée contre l'existence, l'organisation et le fonctionnement de l'Etat et des pouvoirs publics. Si je comprend bien le cas Battisti, dans cet esprit, on peut récuser l'idée d'infraction politique.
Concernant Mitterrand, comme de Gaulle, ce fut un grand homme pour la France. Comme de Gaulle, c'était un homme d'autorité et de pouvoir, un homme de ceux, rares, pour qui la Vème République fut taillée (rien à voir avec Giscard d'Estaing ou Chirac). Il n'est guère surprenant qu'il n'en fit qu'à sa tête et raisonna en prince, puisque cela correspond sans doute à l'idée qu'il avait de lui-même. Voir là-dedans la marque de la raison semble discutable. J'apprécierais peu qu'un chef d'État d'une grande démocratie européenne décide qu'un individu condamné par une juridiction criminelle française ait légitimité à trouver asile en son pays.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 08 mai 2006 à 12:39
A propos d'égarement, de terrorisme et de culture...
Ce jour "Le Monde" version internet titre sur la requête de "transfèrement" du coupable Messaoui afin qu'il purge sa peine en France.
"Transfèrement" !!!
Mieux vaut sans doute croupir dans une prison yankee et perfectionner son anglais!
Tout fout le camp...
Rédigé par : Jean Pierre Chaume | 04 mai 2006 à 19:23
@ M. PATOULATCHI
Je partage entièrement votre opinion à propos de l’indélicatesse et du mépris pitoyables qui, de manière inédite, ont animé certaines réponses dans ce billet. En outre, et comme il est traditionnel et bien révélateur de ce type d’attitude, on hésite pas à revendiquer pour soi-même ce que l’on est incapable d’accorder aux autres ! Cela devient risible.
Là s’arrête notre convergence de vues.
Pour le reste, je pars de votre formule : « J'ai personnellement meilleure opinion de moi-même et n'envisage pas de commettre un jour un acte faisant encourir une telle sanction, en tout cas pas dans une démocratie, pas dans un pays de Droit ».
C’est effectivement tout le débat.
Je ne connais vraiment pas grand chose du dossier Battisti. Il me semble cependant impossible de l’aborder dans ses facettes sans l’examiner sous l’angle de la distinction entre « militant politique » et « délinquant de droit commun ».
Il me semble que c’est justement parce qu’il n’avait pas la sensation d’être dans une démocratie ou dans un Etat de droit (cf. L’Italie des années de plomb) que Battisti a agi comme il lui est reproché trente ans après.
Certes, il y aurait beaucoup à dire à ce sujet au moment où les peuples sont de plus en plus manipulés et désinformés par des médias dits "libres" et des "élus" issus de modèles de démocratie (ex. La traditionnelle psychose sécuritaire préalable aux élections, les origines de l’intervention américaine en Irak : Dans les deux cas, Fox News dans le rôle de l’agence Tass américaine,…).
Il est surtout notoire que la distinction ci-dessus est totalement inconcevable par définition dans le discours conservateur.
Mais rappelez vous qu’aux yeux du Gouvernement de Vichy, dont la légalité n’est remise en cause que grâce aux prouesses de certains constitutionnalistes intervenant surtout après guerre, les résistants n’étaient aucunement des militants politiques, mais bien de la vulgaire délinquance de droit commun. L’histoire en a jugé autrement et c’est heureux.
Battisti et les siens n’ont pas "triomphé" et cela peut aussi apparaître comme heureux.
Pour autant, devraient-ils être considérés comme des délinquants de droit commun et a fortiori trente après les faits reprochés ? Il y a à l’heure actuelle d’"authentiques démocrates" qui font bien plus de mal à la société que les faits de Battisti commis dans les années soixante-dix.
Quels que soient ses défauts et ses affinités personnelles, le Président Mitterrand était sensible à la distinction précitée et à ses fondements. Il avait, lui, certaines conceptions et en rapport une démarche logique lui permettant de l’appliquer à des gens aussi disparates que Battisti ou Salan, amnistié dans les années quatre-vingt.
Rédigé par : GL | 02 mai 2006 à 20:35
Jean-Dominique, la cavale ne prouve pas la culpabilité mais la peur, en effet. Par contre, la cause de la peur elle-même prend diverses colorations selon les cireconstances et identité de ceux qui la vivent.
Entre la perpétuité et la cavale, que choisir ? Répondre à cette question impose de croire que nous sommes tous des criminels potentiels et que nous aurions tous fuit la justice à l'heure du procès. J'ai personnellement meilleure opinion de moi-même et n'envisage pas de commettre un jour un acte faisant encourir une telle sanction, en tout cas pas dans une démocratie, pas dans un pays de Droit, ni de ne pas me rendre devant un tribunal où je serais convoqué. Votre question de départ reposant sur deux postulats douteux est donc elle même douteuse.
Et il est ridicule de poser cette question en déclarant ensuite se « battre les meules » de savoir s'il y a culpabilité avérée du criminel ou pas. Puisque c'est quand même un point capital permettant de savoir s'il s'agit de se défendre contre une injustice ou s'il s'agit de refuser les règles communes.
Concernant l'idée de « ranci de loge de concierge », hormis le fait que la remarque semble désobligeante à l'égard d'une profession de nos jours quasi-morte, qui pourtant n'était pas stupide (un peu d'humanité, dans ses qualités et travers), je ne sais pas si on peut trouver attitude qui sente plus le « ranci » que l'insulte à peine déguisée d'individus non-identifiés. Lorsqu'on cesse d'exprimer des idées, son avis sur des idées, et que l'on se met a exprimer des propos péjoratif à l'encontre de ses interlocuteurs, on quitte le champ de la communication pour aller vers celui du pugilat stérile. Et il est indélicat d'ensuite de s'étonner de voir des tomates voler, et d'en appeler au respect du maître des lieux.
Par ailleurs, si un policier consent à être tué en service, car cela fait partie des risques du métiers, alors accordez-vous à dire qu'un prof aussi consent à se faire frapper par des élèves, car cela fait assurément partie des risques du métiers (il faut ne pas connaître le monde enseignant de nos jours pour croire le contraire). Il reste à clarifier ce que vous voulez dire en parlant de consentement au danger, consentement aux risques d'un métier. Il m'a semblé que vous vouliez dire par là que cela attenue la gravité de la chose. En ce cas, considérez aussi qu'il n'est que peu grave qu'un maçon se tue sur un chantier (selon les statistiques, il est plus dangereux d'être maçon que gardien de la paix) et qu'un prof de fasse battre, car ce sont des risques connus... et consentis.
(PS : s'il existe un espace commentaire, c'est pour commenter le billet bien sur, mais rien ne dit que ce n'est pas non plus pour commenter les commentaires. Cela dépend sans doute de la volonté de l'auteur du blog. Mais je n'ai pas l'impression que monsieur Bilger désire restreindre les pistes de discussion qu'il ouvre à ses propres déclarations)
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 02 mai 2006 à 13:50
Comme à tous les lecteurs qui ont déjà réagi à ce blog, BHL m'inspire tantôt de la sympathie, tantôt de l'agacement, tantôt un mélange des deux en proportions variables.
Il n'est donc pas vraiment surprenant que, le nom de BHL apparaissant dans un blog, la plupart des commentaires que ce blog suscite gravitent autour de lui...
Ce qui me choque, ce n'est pas tant la place que vous consacrez à la tâche (qu'avec quelque indulgence on peut qualifier de futile) de donner à ce Monsieur des conseils sur la façon de gérer ses rapports avec les média, que le fait que vous le fassiez après avoir expédié le "cas Battisti" en un court paragraphe, dans lequel je relève
entre autres phrases ahurissantes, l'incroyable "quand on n'a pas de sang sur les mains, on ne fuit pas, ou on se laisse interpeller".
J'ai eu du mal à admettre que cette partie de l'article avait été écrite par la personne dont je lis le blog depuis des mois, et dont j'aurais dit jusqu'à aujourd'hui que les opinions étaient toujours mesurées et argumentées de façon rigoureuse. J'ai pris le temps de lire l'article suivant, "penser contre soi, dialoguer avec l'autre"... un titre dont, en le rapprochant de cet article-ci, je commençais à me demander s'il n'était pas sarcastique. Il ne l'était pas et c'est ce qui est incompréhensible. Que vous ne viviez pas tout à fait sur la même planète que la plupart des personnes contre lesquelles vous êtes appelé à requérir, c'est l'évidence même... mais le simple fait que vous teniez ce blog prouve que vous êtes conscient que ce ne serait pas dans une tour d'ivoire que la justice serait le mieux rendue.
"Quand on n'a pas de sang sur les mains..." Dans quel mauvais feuilleton êtes-vous allé pêcher cette phrase? Dans un bistro, je ne serais pas surpris d'entendre un pilier de comptoir répéter sans réfléchir ce genre de cliché, mais un magistrat? dans un prétoire?
Alors si les deux jeunes crétins qui, récemment, ont préféré s'enfermer dans un transformateur plutôt que de décliner leur identté à des policiers avaient survécu, je présume que vous auriez requis contre eux le maximum, leur attitude suffisant à établir au-delà de tout doute raisonnable qu'ils avaient du sang dans l'esprit, à défaut d'en avoir sur les mains?
Mais dans quel monde vivez-vous? Quel regard d'extra-terrestre portez-vous sur les personnes contre lesquelles vous êtes appelé à requérir?
Pour ma part, citoyen (au casier judiciaire vierge) d'un pays qui ne possède fort heureusement pas d'équivalent à la loi sur les repentis, je peux me permettre d'accorder à la justice de mon pays la confiance raisonnablement mesurée que celle-ci me semble mériter au jour le jour... conscient que dans notre monde, c'est une sorte de privilège que de ne pas vivre dans un pays dont la justice n'en mérite aucune. Si j'avais la malchance d'être ressortissant d'un Etat où l'on peut proposer à un "repenti" un marché dont un des termes est que plus il balancera de noms, plus on lui garantira de passe-droits, je considèrerais que, mis en cause de la sorte, me mettre hors d'atteinte des tribunaux avant même de songer à commencer à préparer ma défense serait une précaution relevant du simple sens commun, plutôt qu'un aveu de culpabilité.
Rédigé par : Rolland Barthélémy | 02 mai 2006 à 01:27
Devinez qui est l'invité de la prochaine Conférence Berryer ?
Et oui, ce sera Bernard-Henri "gloup gloup" Lévy !!
Date et lieu, sur le site du Peuple de Berryer (http://berryer.info).
Merci.
[spam mode off]
Rédigé par : Stéphane | 28 avril 2006 à 04:00
Jean-Dominique,
C'est vrai que je n'aurais peut être pas dû commenter directement vos propos, mais en rester à ceux de Philippe Bilger. En effet, nous ne sommes pas sur un forum mais sur un blog.
Je reconnais que je n'en sais pas plus que vous sur le dossier judiciaire Battisti. J'affirme juste que sa culpabilité n'est plus à prouver car j'ai confiance en la justice italienne qui l'a condamné. Peut-être ai-je tort? Mais ayant été formé en faculté de droit, j'ai été imprégné par la puissance des fictions juridiques.
Quant à mon sens civique, je vous réponds en rappelant l'exemple de Socrate et de la cigüe. En effet, l'intérêt individuel doit parfois être dépassé pour préserver l'intérêt général de la société que l'on voudrait voir prospérer.
Pour finir, je ne serai jamais d'accord avec votre conception du "risque consenti du métier". Un policier ou un militaire ne s'engage pas en consentant à être blessé ou tué mais à faire le bien autour de lui. Un boucher ne consent pas à se couper un doigt avec son couteau mais à exercer un travail passionnant.
Et d'ailleurs, s'il s'agit de "risques consentis du métier", pourquoi ne reconnaissez-vous pas que dans une société de plus en plus décadente un professeur devrait consentir au risque de se faire tabasser par un élève? Pourquoi ne pas dire qu'un terroriste italien d'extrême gauche a tout simplement consenti au risque d'être emprisonné à vie, même des années plus tard? A ce titre, il devrait donc se rendre dans la dignité et non écrire dans la clandestinité. Ce serait le seul moyen de respecter enfin le "consentement au risque" auquel il s'est volontairement exposé en terrorisant le peuple italien.
Rédigé par : basba | 28 avril 2006 à 00:38
Bonsoir,
Simplement merci M. Bilger d'avoir ouvert cette discussion.
Avec quelques amis, simples citoyens, nous nous disions que la notion de justice se perdait un peu dans cette affaire Battisti où le bruit des intellectuels couvrait la sourde indignation des gens de la rue.
Réellement merci infiniment.
Rédigé par : Armorik | 28 avril 2006 à 00:09
Desolé par cet article.
Même si sur le fond vous avez peut être raison. La logique que vous suivez est insoutenable.
J'aimais mieux "justice à l'écoute".
Le "singulier" ne vaut rien
Le changement n'est pas forcement innocent.
Rédigé par : GUILLANEUF | 27 avril 2006 à 20:48
Cher Basba, cela n'est pas courtois de votre part de commenter mon commentaire alors que nous sommes ici chez Philippe Bilger qui ne nous accueille pas pour voir voler les tomates par dessus sa tête !
Ce qui est excessif est insignifiant, ainsi il en va de votre propos. Jugez-en pareil des miens et nous serons quitte !
Battisti n'est pas poursuivi par la justice pour rendre des comptes : il est condamné définitivement par contumace et il n'aura pas d'autre procès s'il est repris par les autorités italiennes. Son choix est donc simple : perpétuité assurée ou cavale. Si vous, vous choisissez perpète, chapeau, quel sens civique ! Si la peine de mort existait encore, vous vous couperiez la tête vous même, j'ai confiance en votre sens de la loi !
Il vous a sans doute échappé que, contrairement à pas mal ici, je ne porte aucun jugement sur la culpabilité de Battisti dont je me bats les meules à un point que vous ne pouvez imaginer. Vous affirmez que sa culpabilité n'est plus à prouver. J'en déduis que vous êtes dans les confidences des magistrats italiens, vous savez tout sur ce dossier sur lequel je ne sais rien (vous me le rappelez cruellement), vous avez donc raison !
Si Battisti pouvait disposer d'un nouveau procès en Italie, comme ce serait le cas en France, mon appréciation sur sa conduite serait différente.
Je ne trouve pas normal qu'un policier soit blessé ou tué, je dis que c'est un risque consenti du métier. Un pompier qui se brûle, un boucher qui se coupe un doigt ou un funambule qui tombe de son fil, c'est regrettable, mais ce sont les risques de leurs métiers. Quand une prof se fait tabasser par un élève sous l'oeil vidéo d'un comparse, cela ne fait pas partie de sa mission éducative. Telle est la différence et je n'ai rien dit de plus.
Je mets du temps pour écrire soigneusement ce que je veux dire, ayez la gentillesse de faire le même effort en lisant. A défaut de gagner du temps, nous n'en perdrons pas.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 27 avril 2006 à 20:37
Triste prose publique...
Lisez Ma cavale de Cesare Battisti et revenez ensuite sur ce blog comparer le talent, l'engagement, la sincérité.
Il y a du blabla néfaste !
Rédigé par : Rue des boulets | 27 avril 2006 à 14:54
Encore BHL ? C'est une manie ?
Il serait bénéfique pour l'image de la culture française de cesser de citer BHL même quand il s'agit de dénoncer ses gesticulations médiatiques - ou sa loghorée absconse et obtuse - qui sont à la pensée ce que le fast food est à la cuisine.
J'ai lu son verbiage initial et je n'ai jamais compris son succès médiatique. Il est l'incarnation des deux tailleurs du conte des "habits neufs de l'empereur ".
http://www.chez.com/feeclochette/Andersen/habitsneufs.htm
Maître à penser de cette "école" qui écrit depuis trente ans, non plus l'histoire de France, mais une histoire d'errance. Il a prospéré en flattant la paresse intellectuelle, l'approximatif, la confusion et le clinquant. Il a promu la médiocrité comme nouvel art de vivre, dans lequel se sont engouffrés tous ceux qui ne veulent ou ne savent pas réfléchir, et par là même fuient leurs responsabilités. Pauvres enfants de l'apathie...
Le voile se déchire...
http://www.arenes.fr/livres/fiche-livre.php?numero_livre=132
http://www.eyrolles.com/Entreprise/Livre/9782707144782/livre-le-b-a-ba-du-bhl.php?xd=8acd2864ae65502ce05ea106810e2433
En lisant ces deux livres vous oeuvrerez pour la démocratie et la sauvegarde d'un journalisme authentique, qui, à mon avis, est ce qu'il manque le plus en France aujourd'hui.
Quant à Battisti, peut-on m'expliqur comment cette personne poursuivie et condamnée en Italie a pu jouir d'une pareille mansuétude pendant d'aussi longues années ?
BHL est-il le Knobelspiess de la philosophie ?
Rédigé par : Qwyzyx | 27 avril 2006 à 12:31
La République humiliée ….
Mais que voilà de belles indignations… sélectives Monsieur l'Avocat général !
J'ai toujours admiré les indignations qui permettent de ne pas se poser les questions qui nous concernent tous…
Et j'apprécie de plus en plus Maître Szpiner quand il endosse le rôle du moraliste !
Peut être que l'histoire lui donnera enfin la place de moraliste qu'il mérite amplement…
Mais que ne vous indignez-vous pas Monsieur Bilger du traitement par la justice française de l'assassinat du juge Borrel ?
Combien de magistrats et "d'experts" ont fait obstacle à l'établissement de la vérité dans cette affaire "sensible" ?
Combien de fois avez-vous été sollicité sur ce blog pour donner votre avis sur le traitement indigne par la justice française de l'affaire Alègre et du drame des familles de 37 victimes qui attendent 15 ans après une réponse de la justice ?
Quelle a été systématiquement votre réponse : "je ne connais pas le dossier".C'est quand même un peu court.
Je constate que vous connaissez mieux le dossier Battesti. A moins qu'il vous arrive d'avoir des avis tranchés sur des dossiers que vous ne connaissez pas plus ?
Eh bien rappelons ce que tout le monde peut savoir : il suffit d'aller à l'adresse http://www.stopaloubli.org/
Il y a 37 dossiers complètement verrouillés par la justice depuis des années et particulièrement chaque fois que l'on s'approche du tueur en série Patrice Alègre.
Des pressions sur les témoins, des pièces escamotées, un rapport celui du Procureur Bréard complètement occulté par toute la hiérarchie judiciaire,
un Procureur Général nouvellement nommé à Toulouse, le procureur Davost,
qui admet il y a un mois devant les caméras de France3 Toulouse"le profond malaise" au Palais de Justice de Toulouse", les "nombreux cadavres inexpliqués sur les bras de la justice", le "fameux rapport Bréard", le "dossier des médecins légistes" (oui, celui de spécialistes des suicides "à la toulousaine") et qui semble prendre la mesure de l'affaire. Il dit même que ce rapport Bréard " je vais le regarder, l’examiner et l’étudier » (pourquoi autant de précautions oratoires ? Qu'il le lise et vite !).
Eh bien, 3 mois après son arrivée à Toulouse et un mois après ses déclarations sur France3, il n'a pas du encore le "regarder, l'examiner et l'étudier" puisqu'il n'a pas encore répondu au courrier du 22 Février dernier de l'association "Stop à l'Oubli" qui lui demandait de saisir le CSM devant tant d'anomalies (rappelons que ce dossier a maintenant 16 mois d'existence…très discrète). .
Voilà ce qu'écrit le 22 Février dernier le Président de l'Association "Stop à l'Oubli" au Garde des Sceaux et au Procureur Général de Toulouse :
" Depuis trop longtemps, la justice toulousaine est montrée du doigt pour de nombreuses affaires de disparitions, de meurtres classés en suicides, de meurtres non élucidés et pour des disfonctionnements de toutes sortes qui ont permis au tueur en série, Patrice Alègre, d’agir en toute impunité durant une douzaine d’années (disparitions de scellés, refus d’entendre certains témoins, menaces, entraves à la recherche de la vérité et autopsies bâclées par les deux médecins légistes, les docteurs Bras et Alengrin,….)
Parce qu’elle ne s’en remet pas qu’à la lecture de la presse, notre association recueille depuis deux ans des témoignages qui mettent à jour des relations contre nature entre divers malfaiteurs et des fonctionnaires, et qui semblent corroborer ce qui constitue l’essentiel d’un rapport réalisé par Monsieur Michel Bréard, ancien Procureur de la République à Toulouse.
A ce jour, il est toujours inexploité, pour ne pas dire gardé secret. Il en va de même pour les témoignages que nous avons reçus et remis en main propre au représentant du Ministère Public , ainsi qu’à la Direction Technique de la Gendarmerie Nationale et qui à ce jour n’ont pas été versés dans les dossiers où ils peuvent être utiles à la manifestation de la vérité (dossier Galbardi notamment)
. A l’heure où le Conseil Supérieur de la Magistrature demande à l’opinion de respecter l’indépendance des pouvoirs politiques et judiciaires, nous vous demandons de saisir cette haute instance pour qu’elle examine le cas de Monsieur Bourragué au regard de ses obligations professionnelles et morales de magistrat, en prenant connaissances du rapport rédigé par Monsieur le Procureur Bréard à ce sujet ;
Nous nous tenons à votre disposition pour vous apporter la quantité d’éléments et les nombreux témoignages qui fondent notre attente et notre vive insatisfaction devant la situation actuelle".
Pourquoi le Garde des Sceaux et le Procureur Général de Toulouse ne répondent-ils pas à l'association ?
Ne croyez-vous pas qu'il y a matière à s'indigner ?
C'est vrai qu'il n'y a que 37 personnes qui ont laissé leur vie et que cela ne se passe pas boulevard Saint Germain chez des "notables" ou des "people".
Pauvre République…
Rédigé par : Goupil | 26 avril 2006 à 23:57
Au revoir, Monsieur Parayre. Je ne sais, hélas, ce que vous sous-entendez par «entre convaincus». Ciel, de quoi nous accusez-vous ? Il manque à votre révérence quelques références, voire quelques nuances, pour mieux vous comprendre.
Bloguement à vous.
Rédigé par : bulle | 26 avril 2006 à 17:39
Je suis assez de votre avis. L'attitude de Battisti et du groupe d'intellectuels et de politiques qui l'a soutenu est nauséabonde. Hollande, Vargas et les autres ont appellé à l'oubli et à la clémence sans jamais parler des crimes de sang dont Battisti est comptable. Si il y a eu un moment de flottement au début de l'affaire ou on mettait trois victimes présumées dans la balance contre la liberté d'un terroriste italien. La France ou plutôt l'opinion a résolument penché vers la grâce de Battisti. La justice française a tranché: Battisti doit répondre de ses actes. Cette décision aurait dû être suivie, par les politiques, les intellectuels, tout le monde. Malheureusement, la publication de ce livre d'un homme en cavale est immorale. La morale veut qu'un homme réponde de ses actes devant la justice des hommes. Et qu'il écrive ensuite.
Rédigé par : raph | 26 avril 2006 à 15:17
Jean-Dominique Reffait,
A vous lire, tout personne poursuivie en justice devrait donc s'enfuir puisqu'un procès n'est qu'"une loterie" (sic). Mais dans ce cas, quid d'un Etat de droit où personne ne serait en mesure d'être condamnée?
Vous estimez normal que les policiers soient les cibles expiatoires de tous les mécontents de service, et soient à ce titre grièvement blessés (cf. nos messages respectifs d'il y a quelques jours). Vous justifiez la fuite des personnes poursuivies ou condamnées.
Mais dans quel monde voulez-vous vivre? Un monde sans loi? sans raison? sans morale?
Je suis d'accord pour dire que la seule cavale d'un homme ne prouve pas sa culpabilité. Mais dans l'affaire Battisti, la culpabilité n'est plus à prouver. Elle n'est plus une hypothèse mais une certitude. Il a été condamné par des tribunaux impartiaux. Il se reconnait lui même être au moins complice des crimes qui lui sont reprochés.
Enfin, vous n'avez jamais accédé au dossier d'instruction de cette affaire. Alors à quoi bon parler de chose fumeuses et hypothétiques?
Rédigé par : Basba | 26 avril 2006 à 12:27
Non la cavale de quelqu'un ne prouve aucunement sa culpabilité mais prouve qu'il a peur. A ce compte là, Philippe, ceux qui ne craignent pas d'affronter la justice prouveraient ainsi leur innocence ? A moins qu'une déformation professionnelle - et là je vous taquine - vous engage à penser que dans les deux cas, cela prouve la culpabilité ?
Peur, simplement peur et c'est excusable d'avoir peur car je ne connais personne qui, à la perpective de la perpétuité, ne profite de tous les moyens pour échapper à ça. Vous-même, Philippe, entre la perpétuité et la cavale, que choisissez-vous ? Moi je me tire !
Peur pourquoi ?
Peur de ce qu'en Italie, contrairement à la France, il ne sera pas rejugé après une condamnation par contumace. Ce n'est pas un petit point de droit, tout de même !
Dans le contexte des années de plomb, Battisti était certain de ne pas échapper à la perpétuité, quand bien même n'aurait-il pas tiré. Il s'est enfui, a refait sa vie. En Italie, on l'a jugé par contumace, il y avait des victimes, des douleurs qui demandaient justice. Puis la France décide de renvoyer Battisti. Lui sait qu'il ne sera pas rejugé, et il a peur, tout simplement. Il affirme qu'il a bien appartenu à une organisation criminelle mais que lui-même n'a pas tiré sur quelqu'un : ce serait à un nouveau procès de le déterminer et non à nos ressentiments ou supputations. Or il n'y aura pas de nouveau procès. Avouons que c'est gênant.
Tout le monde n'a pas la chance d'avoir déporté 273 juifs et de s'appeler Papon, de pouvoir se tirer en Suisse la trouille au ventre et de bénéficier malgré tout de l'exceptionnelle mansuétude de cette bonne justice, redevable quelque part.
BHL dans tout cela va à la soupe, Sartre de pacotille en quête de son Jean Genet de série B, mais il serait absurde de reprocher à Battisti les coups médiatiques de BHL. Ce n'est pas spécifique à notre époque : de Cartouche à Knobelpiels en passant par Baader ou Bonnot, la mythologie du hors-la-loi fait partie de notre imaginaire.
Je connais bien le cas d'un homme qu'on a accusé et qui se sait innocent. Il a écourté un séjour en Italie pour venir vers la justice. Il fut libre, puis embastillé, puis libre, puis retrouva son passeport et ne songea pas à s'enfuir, se représenta ainsi 3 fois pour répéter son innocence, cru par une cour, pas cru par une autre, la loterie judiciaire avec un acquittement et au final un gros lot de 8 ans. Ce courage n'est pas rentable et croyez-moi, face à certains juges, il vaut mieux s'enfuir.
Pour Parayre : Je ne suis pas certain que l'ami Philippe ne soit pas gêné de certains soutiens qui sentent le ranci d'une loge de concierge.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 25 avril 2006 à 18:52
je rebondis une dernière fois :
"le terme de "quérulent"utilisé parMonsieur Parayre ne me paraît pas adapté en l'espèce ,de par sa connotation fortement psychiatrique ...entre deux mots ,choisissons le moindre...virulent me semblait préférable...
Rédigé par: sbriglia"
ou "purulent" , non , si entre deux maux ?
sinon , à bientôt !!!!!!!
Rédigé par : cactus | 25 avril 2006 à 16:47
Ouch ! Quelle virulence ! Je dois dire que vous m'avez totalement étonnée.
Je pense, mais je peux me tromper, que ce qui vous choque le plus c'est que Battisti et ses soutiens, surtout eux d'ailleurs, bafouent cette institution que vous servez et défendez si bien : la justice. Cela vous touche personnellement.
Qu'un criminel tente de fuir, c'est compréhensible, il reste dans "son rôle". Par contre, qu'une intelligentsia qui se veut éclairée soutienne cette fuite, c'est choquant, pour moi, du moins.
On ne peut justifier les assassinats punitifs des personnes qui se sont opposées à leurs braquages, ils sont terriblement révélateurs des motifs des terroristes. Soustraire Battisti à ses juges, c'est cracher sur les Italiens, sur leur douleur, sur leur histoire, j'en ai honte pour la France.
Mitterrand s'est souvent montré mal inspiré dans le choix de ses fréquentations, il nous appartient de réparer ses erreurs.
Pour ceux qui confondraient Battisti et Fanfan la Tulipe, voici l'url de la Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cesare_Battisti_%281954-%29
A noter que cette page ne fait pas l'objet de discussions, ce qui est pourtant courant sur ce type de sujet sensible.
Je vous souhaite de retrouver votre sérénité coutumière, Battisti et BHL ne valent vraiment pas votre peine. :)
Rédigé par : Delphine Dumont | 25 avril 2006 à 12:57
Monsieur Marcel P. nous avoue :
"Quant à BHL, que dire ? Je dois avouer.... n'avoir jamais ouvert un de ses bouquins. Est-ce un tort... ? Je n'en sais rien. "
simple parenthèse : moi non plus mais , moi ( répétition oligée , non ? ) , je les utilise comme " table de chevet de nuit " ( ...improvisée c'est un fait non un méfait ): ma lampe est alors juste à la bonne hauteur pour relire tout Philippe Bilger , Boris Vian et Raymond Queneau !!!
( dernière précision à ne point négliger pour être précis : mon lit est à même le sol ! )
Alors , inutile BHL/BHL ( me souffle God'Art )????
VOUS voyez bien que non !
évitons donc tout jugement dernier hâtif mais ceci ne consterne que mon moi voire mon égo :-)
Rédigé par : cactus | 24 avril 2006 à 16:05
le terme de "quérulent"utilisé par Monsieur Parayre ne me paraît pas adapté en l'espèce ,de par sa connotation fortement psychiatrique ...entre deux mots ,choisissons le moindre...virulent me semblait préférable...
Rédigé par : sbriglia | 24 avril 2006 à 15:16
"Battisti et BHL( ... et Battiston )"
je me permets de "rebondir" une nouvelle fois :
à la lecture de votre dernier " billet " me revient en mémoire telle une madeleine cherchant sa Madelon Proustienne un autre moment d'égarement ou le pire vint en une rencontre de foot :
.... Battiston :-(
en ces temps de Coupe Du Monde de foot à venir des hommes ,ce "renvoi" à un autre "crime" ou plutôt " moment d'égarement " me semble couler de source sûre !)
(Shoemacher , lui aussi savait et son image n'en fut jamais grandie auprès de l'écume du monde voire même des jours !)
Rédigé par : cactus | 24 avril 2006 à 14:43
Bigre!quel réquisitoire,Monsieur l'avocat Général!...je n'ai pas d'avis particulier sur le sujet ,que je connais mal...toutefois j'aurais aimé une brève sur les différences de la condamnation par contumace ,en France ,et de la condamnation par défaut en Italie ,ce qui nous aurait éclairé sur les risques et les peurs du sieur Battisti à retourner dans son pays...
Quant à BHL ,on a les Zola et les Dreyfus de notre ère médiatique...
Bravo ,toutefois ,de ne pas hurler avec les loups du politiquement correct,c'est bien ce que l'on attend de votre blog...même si la virulence du propos ...bon ,j'y vais :vive la magistrature debout !...
Rédigé par : sbriglia | 24 avril 2006 à 14:20
La nuance qui m'est chère ne semblant plus devoir présider dans votre blogue , je suis contraint de lui dire ADIEU !
Dommage , pour moi bien entendu , je vous laisse entre convaincus ...
Rédigé par : Parayre | 24 avril 2006 à 13:33
Pour ma part, je mentirais si je disais être étonné de votre position sur le cas Battisti. Sur un sujet pareil, j'aurais été franchement surpris que nous ne soyons pas d'accord.
Alors redisons le, oui, patfalc, l'attitude de Battisti est éminement condamnable. Qu'on ne joue pas sur les mots, les faits sont connus et reconnus, l'agissement matériel ne semble plus à démontrer du tout. Il ne s'agit pas d'un procès d'intention ni d'un procès d'idéologie. La ligne de défense de Battisti ne repose que sur le contexte supposé des années de plomb. Sa ligne de défense repose sur son attitude qui aurait été légitime selon lui dans pareil contexte. De fait, il n'est pas nécessaire de posséder des infos toutes spéciales, sa ligne de défense nous en donne à profusion.
Il aurait été parfaitement acceptable que devant une cour de justice, il s'en explique, qu'il évoque ce contexte, qu'il dise dans quel mesure cela a affecté sa moralité au point de se résoudre à faire couler le sang.
Mais dès lors qu'il décide de disparaître, il se révèle incapable de se justifier, il révèle son incapacité à assumer devant la société les conséquences de ses actes. Il se place en fait hors la société, hors de ses règles. Ceci tout particulièrement parce que ce n'est pas un droit commun avec un qi rivalisant avec le cri du chat qui s'enfuit : il est parfaitement intellectuellement capable de comprendre le sens de ses actes.
Ce n'est pas tout à fait étonnant qu'un tel individu prenne une telle posture. Mais alors, il apparaît évident qu'il n'a guère de problème avec la transgression de nos règles sociales comme celle qui indique que tuer est un acte gravissime. Et, de fait, il doit être considéré comme un danger, un ennemi de la société.
Mais le pire n'est pas là. Qu'il se place en ennemi de la société, ce n'est pas étonnant disais-je, c'est le propre des révolutionnaires (on note au passage qu'un révolutionnaire dans une démocratie, c'est par essence un totalitariste).
Non, le pire c'est qu'il se révèle hypocrite à vouloir jouer sur les deux tableaux. Car faire ses petits bouquins publiés par des éditeurs qui ont pignon sur rue, c'est faire partie de la société... Jouer avec ses avocats des règles de procédure et jouer la fille de l'air lorsque ça tourne au vinaigre, c'est aussi faire partie de la société, c'est vouloir se placer au dessus des autres en imposant ses propres règles lorsque les règles communes joue à notre désavantage.
Alors juger Battisti 20 ans après, ça veut dire quoi ? Ca veut évidemment dire juger ce qu'il a fait mais aussi ce qu'il est devenu, juger le recul qu'il a pris ou pas sur les actes auxquels il a participé. Et son attitude d'aujourd'hui parle d'elle-même. Il croit qu'il n'a pas de comptes à rendre, il croit qu'il n'a pas d'explication à donner. Publier un bouquin en étant en fuite, ce n'est pas donner des explications, puisque s'expliquer, assumer, c'est aussi accepter les conséquences d'un éventuel rejet partiel ou total des explications données. Juger Battisti aujourd'hui, ça implique de se demander si le tort causé est réparé et si le criminel est réinséré socialement.
Un crime ne peut jamais être totalement réparé lorsque le criminel persiste à penser que ses victimes méritaient de l'être.
Un criminel n'est jamais réinséré socialement tant qu'il n'a pas cessé de justifier le crime.
Et c'est bien l'examen de l'attitude, justement, qui permet de répondre à ces deux questions.
S'il ne saurait être envisageable dans un état de droit de sanctionner pénalement une pensée (bien que malheureusement c'est ce qui est fait en France par certaines lois simplettes, cf la risible affaire Vanneste où l'UMP se prend les pieds dans le tapis de son jeu communautariste), une intention, lorsque l'élément matériel ne laisse plus de doutes, c'est bien l'analyse de l'intention, de son intensité, qui porte en elle le sens d'une condamnation.
Voilà pour le cas Battisti.
Quant à l'oubli évoqué par Parayre, il est vrai que c'est un besoin reconstructeur. C'est la raison qui fait qu'un bon sujet d'étude en histoire implique en général que la plupart des personnes impliquées soient décédées (ce qui fait perdre une source passionnante et hyper délicate : les témoins). Quand la mémoire est trop présente, elle empêche de bien comprendre l'histoire, car il y a trop d'intérêts non-dits qui se cachent derrière. Si on prend le cas Aussaresses, alors que ça n'impliquait qu'une prise de risque sans récompense, il a apporté beaucoup à la compréhension du déroulement de la guerre d'Algérie. Mais le sujet était encore trop brûlant pour qu'il permette une réelle discussion et on a préféré le condamner, en condamnant une attitude qui était pourtant celle d'un résistant, de ceux qui font que la France a pu se prétendre dans le camps des vainqueurs en 1944 (sacré challenge !). Ca va sans doute en choquer quelques uns, notamment parce qu'il s'agit indirectement de valoriser une attitude déjà condamnée par la justice, mais moi je pense que l'attitude d'actuelle d'Aussaresses, tout comme son passé militaire, fait l'honneur de la France et est à son honneur. Bien sur, il a torturé et c'est ignoble, c'est un triste abandon des remparts moraux qui font perdre aux hommes leur humanité. Bien sur, il est entré dans le camp des Créon, comme ce Churchill qui déclarait « We are no longer to be bound by our previously held scruples » dès 1940 confronté à une Allemagne nazie ayant déjà bafoué à de multiples reprises l'humain, comme les terroristes du FLN ont pu le faire. Bien sur, il est devenu un Créon parmi d'autres ; avez-vous déjà vu des photos d'un individu égorgé ; pouvez-vous imaginer trouver ainsi un de vos amis, avec de plus les parties génitales dans la bouche ? Pour tous ces sujets là, il est évident qu'il faut que du temps passe, que de l'eau coule sous les ponts, pour que l'on puisse avoir un avis raisonnable sur la question. Car aussi vrai que ce qui a conduit Aussaresses à la torture est aussi ce qui l'a conduit à la Résistance, il est certain que ceux qui ont été touché de proche ou de loin par la torture ne peuvent entendre sa parole. Allez demander à une Allemande qui a vu sa maison bombardée et s'est faite violée à de multiples reprises ce qu'elle pense des Libérateurs anglo-britanniques ! Demandez-vous pourquoi dans l'abbaye de Westminster, un monument rend hommage aux équipages du Fighter Command et oublie ceux du Bomber Command. Bien entendu, seul l'oubli peut apaiser les discussions, et si l'honneur d'un Aussaresses est d'assumer publiquement ses actes et les expliquer, au lieu de les taire, alors que cela lui aurait été parfaitement loisible, au contraire de Battisti, il est certain néanmoins que trop de personnes de cette époque sont encore en vie pour que sa parole puisse être écoutée froidement et raisonnablement. Bien entendu, il est important que vienne à un moment donné l'oubli, pour qu'un fait historique ne devienne plus qu'un bout de viande froide pour historiens, un sujet à disséquer pour le savoir et non plus pour condamner. L'oubli sert grandement à la compréhension. L'oubli, c'est le deuil, c'est quand les plaies sont refermées et que l'on peut parler des défunts en tout simplicité, sans en faire l'hagiographie mais sans non plus en faire le procès. Parfois, ce deuil doit être fait en marche forcée, pour que la vie reprenne ses droits. C'est le sens même de l'amnistie, sa seule justification acceptable moralement, le cas de figure où faire appliquer l'État de droit menerait à une lutte fratricide sans fin. Mais quand la persistance de l'État de droit n'est pas incompatible avec la survie de la société elle-même, il s'agit de panser les plaies, de soigner les âmes meurtries, en invitant ceux qui ont blessé à s'en expliquer. Il me semble que dans l'affaire Battisti, nous sommes dans ce cas de figure, très différent des cas Churchill et Aussaresses (comparer l'Italie des années 70 à l'Allemagne nazie ou au FLN est de l'ordre évident du négationnisme).
Voilà pour la question de l'oubli.
Pour les autres, ceux qui soutiennent un tel invididu en disent long sur leur moralité.
Sympathisant de gauche, je dois dire que si la présidentielle se fait entre Sarkozy et Hollande (ou sa femme, c'est du même acajou), je voterais pour le premier sans hésitation, même si je suis globalement opposé aux trois quart de ses positions. Car je préfère un président efficace et défenseur d'une morale valable (je parle de ce qu'il veut incarner et incarne publiquement, pas de ce qu'il est réellement) qu'un lamentable pantin qui lorsqu'il n'insulte pas la majorité des citoyens (http://riesling.free.fr/20050530.html) s'empresse d'insulter les fonctionnaires blessés au service de la Nation (http://riesling.free.fr/20060325.html)... s et n'est pas gêné d'aller faire ami-ami avec un lâche comme Battisti.
Outreau oblige, on a parlé d'un contrôle accru des activités des magistrats. Il me semble que celui auteur de la remise en liberté de Battisti mériterait que son travail soit inspecté. Il n'y a pas besoin d'avoir longuement étudié le droit pour comprendre qu'un individu en fuite, prétendant qu'elle était justifiée, n'est pas de ceux qui offrent des gages de représentation valable.
Lorsqu'un magistrat prend une décision au nom d'une Nation, il en est comptable.
Que penserait-on des britanniques s'ils s'étaient permis de favoriser la fuite d'individus liés aux attentats commis à Paris dans les vingts dernières années ?
Quant à BHL, que dire ? Je dois avouer n'avoir jamais ouvert un de ses bouquins. Est-ce un tort ? Je n'en sais rien. Je vois que certains se réfèrent beaucoup à lui et semblent trouver ce qu'il écrit comme nourrissant sur un plan intellectuel. Mais je suis d'une génération qu'il a découvert BHL par les médias et non par la lecture. Or son image médiatique fait de lui un pot de fleur, un intellectuel de salon, toujours là pour dire haut et fort ce que tout le monde pense déjà. Ainsi, je n'ai pas été surpris de le voir dans une émission télévisée nord-américaine, à l'occasion de son voyage dans ce pays, participer au french-bashing si courant depuis 2001.
En quelque sorte, s'il n'a pas l'air vraiment idiot, il n'a pas l'air d'avoir grand chose à dire et à apporter. Il n'a pas l'air rigoureux, il n'a pas l'air intègre, il n'a pas l'air lucide.
Le voir imiter Sartre est donc plutôt cohérent.
Ceci étant dit, je dois reconnaître qu'après les sociologues, les philosophes n'ont que très exceptionnellement ma sympathie. Pour les sociologues, c'est évidemment leur pivot idéologique si fréquent qui me désole. Pour les philosophes, c'est un constat plus terre à terre. Je me suis rendu compte que les brillants chercheurs en sciences humaine en général, notamment en histoire, travaillent à expliquer en toute simplicité des choses extrêmement complexes alors que les philosophes très souvent expriment des choses d'une simplicité et puérilité déconcertante d'une manière absolument indigeste et incompréhension pour le commun des mortels (sauf cas exceptionnels comme Dessanti parfois ou bien l'auteur du Monde de Sophie dont j'ai oublié le nom).
La philosophie me parait donc être une aberration au sein des sciences humaines, une science qui de manière très prétentieuse prétendrait étudier le monde en ayant quitté le champ de la connaissance du monde offert par les autres sciences. Alors qu'au fond, ceux qui ont authentiquement (en commençant par les grecs de l'antiquité) fait oeuvre de philosophie n'étaient-ils pas avant tout des individus polyvalents, dotés d'autres talents et savoirs ?
Que cette discipline soit d'un grand attrait pour des sophistes lamentables, près à tout soutenir du moment que ça fait du bruit, cela ne me surprend guère.
BHL est pour moi un exemple de ce genre d'individus parmi d'autres ; comme pour Battisti, son attitude aujourd'hui, sa participation à cette insulte à l'idée d'État de droit ne fait qu'appuyer l'accusation que l'on pouvait formuler de longues dates.
(Un bien long message, je m'excuse s'il parait parfois un peu confus ; mais le sujet est si vaste d'implications qu'il impose de nombreux recoupements)
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 24 avril 2006 à 12:10
L'honneur des socialistes, bien malmené effectivement dans l'affaire Battisti, a été sauvé par l'attitude impeccable de Gilles Martinet, ancien ambassadeur de France à Rome. Fin connaisseur de l'Italie et concepteur dans l'ombre de la fameuse "doctrine Mitterand", il a rappelé fort à propos que celle-ci ne concernait pas les auteurs de crimes de sang. Il a aussi parfaitement démontré à quel point l'aveuglement de la gauche française sur ce sujet l'empêchait de se rallier à un réformisme conséquent.
Quant à BHL, je préfère me souvenir qu'il ,se trouva un jour au côté des femmes algériennes luttant contre le FIS...
Rédigé par : daniel | 24 avril 2006 à 12:01
Ce qui est étonnant, c'est que l'on soit étonné par une énième légèreté de BHL. Et merci d'avoir rappelé la préface de Sartre à l'ouvrage de Fanon dont on ne répétera pas assez que trop de légèretés de JPS ont, elles aussi, été saluées sans discernement… Notons au passage, sur un sujet proche, les envolées lyriques de BHL sur Tocqueville en oubliant de nous rappeler que le grand homme a écrit aussi quelques textes saluant les premiers pas de la France en Algérie sans beaucoup d'états d'âme pour les Algériens. Sartre, lui, auraient fusillé tous les colons, Tocqueville n'avaient guère d'empathie pour l'autotochne, et dépendant du politiquement correct du jour, on met en lumière ou l'on cache les grandes idées d'hommes pas toujours très grands...
Que de complices, par ailleurs, de BHL pour qu'autant de «petits mensonges entre amis» deviennent vérités. On a le sentiment que la peur de ne plus être du cercle des privilégiés médiatiques impose, à ceux qui pourraient nous éclairer, de jouer les courtisans (tout en s'en défendant bien sûr).
Vous connaissez l'anecdote de l'amitité déclarée de BHL pour Massoud après la mort de ce dernier... et des journaux qui ne voulaient publier un texte révélant que cette amitié n'avait pu être. Mais c'est le mensonge qui restera, dans les mémoires grâce à la répétition dans les medias des légèretés de BHL et c'est bien ce qui devraient tous nous inquiéter.
Rédigé par : bulle | 24 avril 2006 à 10:00
partagé sur votre note: si il est scandaleux de vouloir faire du fric sur cette affaire est condamnable, en revanche la première partie de votre billet qui condamne quelqu'un du seul fait de son attitude et comportement m'est insupportable.
C'est sur du factuel,du concret,du matériel qu'on porte un jugement sur autrui, pas sur une analyse psychologique,morale, voir les deux à la fois.Mais, peut-être êtes vous en possession d'infos, comme le dit un commentateur, plus haut,ce qui donnerait un peu plus de crédibilité à cette hargne.
Rédigé par : patfalc | 23 avril 2006 à 22:58
BHL, celui qui "romanquête", médiocrement, sur la trace des terroristes islamistes dans son livre "Qui a tué Daniel Pearl?".
Le voilà donc aujourd'hui à faire preuve de mansuétude à l'égard d'un terroriste d'extrême-gauche. Quel beau paradoxe entre l'innocence intrinsèque du terrorisme rouge et la culpabilité radicale du terrorisme vert!
Cela me rappelle François Hollande qui a accourut à la Santé pour s'enquérir de la santé du terroriste italien... Et ça se veut présidentiable?
Ce que je sais, c'est qu'à cause de Battisti un père a été tué et son fils est aujourd'hui encore en chaise roulante.
Ce que je sais aussi, c'est que l'Italie est un grand Etat de droit qui n'a rien à envier à la France. Certains, pour "faire chic", peuvent critiquer la condamnation de Battisti. Toujours est-il qu'ils ne connaissent ni les pièces du dossier ni la personnalité de Battisti à l'époque de ses méfaits.
Rédigé par : Basba | 23 avril 2006 à 18:52
Faire de l'argent sur le dos de ses victimes n'appelle ni la clémence, ni le pardon, ni l'oubli.
Que Messieurs BHL, Vargas et autres intelligencia trempatouillent dans cette combine fricolittéraire ne change rien à l'affaire et montre bien le niveau de corruption des esprits ou nous en sommes.
Quand ceux qui ont la charge morale d'éclairer notre humanité jouent les naufrageurs alors oui "la France ton café fout le camp".
frico : "fricoter dans" ou "faire du fric avec"
Rédigé par : Félix | 23 avril 2006 à 10:56
Vous avez bien le droit et aussi raison de vous élever contre la "tolérance" de soi-disant intellectuels;
Ou BHL ne connait pas les faits reprochés à Battisti et il peut être excusé, ou il ne veut pas les reconnaître ce qui ne l'honore pas.
Rédigé par : mike | 23 avril 2006 à 09:39
Votre quérulence inhabituelle me heurte et j'ai donc , fort de la haute estime que je vous porte , le douloureux sentiment de ne pas posséder les informations que vous devez détenir !
J'ai , par faiblesse certainement - comme A. France cette dernière m'est chère .Je tiens à mon imperfection comme à ma raison d'être - du respect pour ceux qui s'élèvent contre les évidences ...
Non que " BHL " me soit sympathique , pas plus que Battisti , mais , je crois au temps qui passe ...Je ne mesure pas , à tort certainement , l'intérêt que présentent aujourd'hui des poursuites contre cet activiste longtemps " protégé " ou tout moins soustrait à ses " juges " qui , eux-mêmes , l'ont durablement oublié ...
" A défaut du pardon " , nous a enseigné Musset , " laisse venir l'oubli " .
Rédigé par : Parayre | 23 avril 2006 à 00:34