Dans un entretien récent accordé au quotidien "Le Parisien" pour la promotion de son livre, Patrick Sébastien affirme qu'il "représente les gens normaux" et que "les élites méprisent le saltimbanque que je suis". Pour ma part, cette volonté de normalité et ce désir de divertir le plus grand nombre me le rendent tout à fait sympathique. Je n'en suis que plus à l'aise pour dénoncer, dans la même interview, les propos absurdes qu'il tient sur Nicolas Sarkozy. A la fois, il s'affiche chiraquien et reproche à ce dernier de vouloir "le pouvoir à tout prix". Il y a là comme un paradoxe. Certes, dans le PAF, il faut un certain courage pour proclamer aussi vertement ce qu'on pense mais l'audace n'a jamais garanti la pertinence du fond.
Pour autant, ce n'est pas son intime conviction sur le plan politique qui m'intéresse au premier chef, mais "Intime conviction", sa nouvelle émission, dont j'ai vu la deuxième diffusion. "Intime conviction" étant un concept qui renvoie à la cour d'assises - la promotion a été faite, peu ou prou, sur la caractéristique judiciaire -, j'ai été curieux de voir ce qu'il en était exactement et si, en particulier, ce spectacle télévisuel méritait de diviser les juristes.
Ma réponse est clairement négative. Cette émission - et je reprends les termes utilisés par le Président Sébastien lui-même puisqu'il joue le rôle du Président de la cour d'assises - est" un divertissement, un jeu de hasard, un jeu" et ce serait l'accabler que de prétendre chercher en elle une quelconque finalité pédagogique ou exemplaire. Elle ne concerne que le téléspectateur et en aucun cas le citoyen. Sur le plan criminel, elle contient un nombre incalculable d'erreurs, des plus bénignes aux plus graves et elle ne donne absolument pas une image fidèle, même adaptée pour l'audiovisuel, du tragique, de la gravité et du rituel de la cour d'assises.
Plus que l'intervention d'un jury composé de personnalités très inégales (Sarah Marshall !), la présence de deux véritables avocats pouvait en donner l'illusion. L'un se voyant attribuée la mission de l'avocat général, c'est dire que vraisemblablement, aucun magistrat n'a voulu s'impliquer dans cette entreprise dont le caractère est faussement hybride et à ce titre plus ridicule qu'éclairant. Qu'on me permette de dire que voir maître Gilbert Collard promu conseiller technique de l'émission n'a pas été pour me rassurer ou plutôt m'a confirmé que nous allions bien tomber en plein divertissement !
Il faut dire que, dans ce seul registre, j'ai trouvé l'émission remarquable. La qualité du scénario, l'habileté des pièges et des indices, la construction et l'intensité dramatiques, le talent des acteurs, l'absence de vulgarité de Sébastien qui, s'il avait eu un autre look, aurait fait un Président tout à fait passable avec sa bonne voix et ses propos convenables, faisaient un spectacle qui maintenait le téléspectateur en haleine.
Mais le citoyen et le passionné de vérité judiciaire restaient totalement sur leur faim.
Alors que la structure du procès est si naturellement accordée à l'univers de la télévision qu'on pourrait concevoir une infinité de projets à la fois sérieux et attractifs, fondés sur l'antagonisme des thèses et des discours, Patrick Sébastien a manqué une occasion et a fait regretter, pour les plus âgés d'entre nous, "Messieurs les jurés". Le parti était inverse : celui du respect le plus scrupuleux possible de la cour d'assises et de son fonctionnement.
J'ai cru comprendre que Patrick Sébastien n'était pas satisfait de l'audience. Il ne lui reste donc qu'à se remettre au travail et à imaginer autre chose.
Que le saltimbanque talentueux n'oublie pas le citoyen qu'il sait être et on aura une bonne télé !
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"j'ose à peine y croire ! un Avocat Général près la cour d'appel de Paris qui déclare qu'avec Patrick Sébastien on a une bonne télé ! c'est affreux, insuportable
" dit un illustre reconnu en hooooooo !
en plus je parie qu'il regarde la coupe du monde : c'est bien plus grave , non ?
à la Bastille avec Marie Antoinette , monsieur Bilger !!!!!!!!!!!!!!!
veinard :-)
Rédigé par : cactus | 12 juin 2006 à 11:54
@Jean-Dominique
Petit complément par rapport à la fin de votre post.
Vous mentionnez le côté people de certains acteurs du monde judiciaire.
Sachez que je le déplore tout autant que vous sur certains points.
Sachez aussi qu'il existe partout en france des gens totalement anonymes qui ne cherchent pas l'éclairage d'une caméra et qui pour autant font leur métier avec passion.
Ne mettez pas tout le monde dans le même sac.
Vous écrivez aussi:
"Oui, je parle d'expérience, de douloureuse expérience, oh non, pas la douleur de l'avocat qui reste seul mais qui va quand même rentrer chez lui et passer sur sa défaite, non, une douleur bien plus médiocre, moins raffinée".
Vous êtes le seul ici à faire des comparaisons de ce genre.
Je n'ai jamais prétendu que la "douleur" d'un avocat qui vient de se prendre une veste est comparable à celle d'une victime incomprise ou d'un accusé qui s'estime condamné à tort.
Comment pourrait-on faire cette comparaison ?
Je vois surtout dans votre discours quelqu'un qui malgré le dévouement de son conseil a perdu confiance en la justice et à la mécanique qu'elle peut représenter.
Je vous comprends rassurez-vous.
Rédigé par : zadvocate | 05 juin 2006 à 16:40
@jean-Dominique Reffait
1. Je suis mignon et pas mignonne.
2. Vous voyez quand vous évitez les généralités, vos propos en deviennent plus interressants.
Je peux comprendre vos propos car les acteurs de la justice peuvent parfois paraître finalement assez froids, distants en comparaison de ceux dont l'histoire se joue au cours d'un procès.
Mais personnellement, un dossier pénal même minime ne me laisse jamais indifférent et j'ai pleinement conscience que ce qui n'est peut être qu'un dossier de plus pour moi est surement le dossier d'une vie pour le client.
Reste que pour exercer dans cette profession, il est nécessaire d'avoir un vrai recul (que certains interpreteront comme une froideur, le côté technique que vous décrivez). Dans le cas contraire, on ne tient pas bien longtemps.
Rédigé par : zadvocate | 05 juin 2006 à 16:34
Bonjour. Les téléspectateurs aiment voir ses animateurs et journalistes préférés dans des rôles inhabituels. Au moins deux nouvelles émissions le démontrent. C'est un nouveau genre de spectacle et je comprends que ça puisse amuser ceux qui y participent mais le talent n'est pas obligatoirement au rendez-vous et le public risque de se lasser assez vite après l'étonnement des débuts. Dans un spectacle de ce genre, le jeu n'est pas de chercher l'erreur et il y en a nettement plus de 7. Quant au tonton flingueur dont parle Maître Eolas, j'aime assez ses coups de fusil mais il me semble tout de même qu'il a ses têtes...
Rédigé par : olaf | 03 juin 2006 à 05:57
Zêtes mignonne Zadvocate, non je ne connais pas les cours d'assises !!! Je n'y ai passé que 23 jours, au cours de 3 procès dans une même affaire rocambolesque (Vous avez bien lu : 3 pour une même affaire, et ce n'est pas fini) où je suis, hélas, un des témoins principaux. Oui, je parle d'expérience, de douloureuse expérience, oh non, pas la douleur de l'avocat qui reste seul mais qui va quand même rentrer chez lui et passer sur sa défaite, non, une douleur bien plus médiocre, moins raffinée, celle d'un homme qui voit sa mère mourir de cette affaire, qui fait gentiment la queue à Fresnes pour visiter un innocent brisé, qui se bat encore pour que la justice qui un jour casse, un autre jour acquitte et un troisième condamne, avec un dossier identique et maintenant deux morts, ouvre les yeux devant ses multiples manquements.
Que croyez-vous que je fasse ici ? J'ai entâmé, il me semble avec courage, un dialogue avec un avocat général : imaginez-vous ce que représente pour moi un avocat général ? Trois m'ont interrogé, cuisiné,assez sottement je dois le dire, mais confits dans leur autisme. Je ne sais pas comment Philippe Bilger m'aurait interrogé, comment il aurait requis et je suis aujourd'hui aussi prêt d'être son ami véritable que son ennemi irréductible. Je fais cet effort énorme - il l'est beaucoup moins en apprenant à mieux connaitre et à apprécier la sincérité de notre hôte - parce que je veux comprendre, je le veux.
Croyez-vous que je mésestime l'implication de l'avocat ? J'en ai vu un, non des moindres, Francis Szpiner, sur trois procès, se battre, et se battre, posséder le dossier à plein esprit et, bouffé par ce mini-Outreau sans médias, il se bat encore et pour pas un rond maintenant parce qu'on n'en a plus et qu'il veut que la vérité soit faite. Oui je sais cela.
Mais je dis aussi, et il faut savoir bien lire, que la médiatisation de X ou Y transforme les douleurs en routine banale, que Me Collard en histrion d'une cour d'assises people méprise ses clients, que l'expression des états d'âmes des Lambert, Halfen, Joly ou Burgaud, sitôt qu'une caméra se pointe pour éclairer leurs palôtes figures sont autant de pierres dans le jardin d'une justice respectée et respectable et qu'il n'y a plus lieu de s'étonner qu'on en rit à la télévision alors qu'on devrait en pleurer.
Je ne suis pas ici pour passer le temps.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 03 juin 2006 à 04:11
Le summum en la matière restera tout de même l'épisode de Navarro où le commissaire (en fonction dans un commissariat où l'on ne tape jamais de rapports) fait usage de son arme de service à l'encontre d'un mineur, bien propre sur lui, en patin à roulettes, parce qu'il refuse d'obtempérer, sans pour autant constituer la moindre menace que ce soit, et d'ailleurs sans être habile en patin à roulette (ce qui laisse penser qu'il serait tombé 5 mètres plus loin).
L'épisode ensuite disserte sur les dures réalités du métier de policier où personne ne songe à penser qu'il puisse s'agit d'un usage absolument illégal de l'arme de service.
Bref, ça doit laisser songeur les policiers qui se sont vu accusés d'homicide parce qu'ils ont utilisé leur arme de service contre un individu à bord d'un véhicule tentant délibérément et manifestement de les écraser, policiers à qui on a rétorqué qu'ils auraient du se protéger en faisant un bond de coté.
Les séries nord-américaines comme NYPD blue, The Wire ou encore The Practice ne présentent pas d'erreurs manifestes (du moins en tout cas pas à mes yeux d'ignare en droit pénal nord-américain). Mais on ne peut les regarder qu'en VO, même lorsqu'on n'apprécie guère la langue anglaise, parce que les doublages sont systématiquement insupportables.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 02 juin 2006 à 11:15
@Jean-Dominique:
"c'est vous, magistrats et avocats qui en êtes responsables. A force de réduire toutes les détresses qui se présentent à une routine technique banale, à force de plastronner qui sur son instruction, qui sur sa plaidoierie, qui sur son réquisitoire, vous renvoyant les balles par dessus les épaules anonymes et souffrantes des victimes ou des accusés, eh bien voilà le résultat : le cirque a gagné le prétoire. Il ne le quittera pas de sitôt"
C'est bien beau votre histoire, mais les généralités ca n'a jamais mené bien loin.
J'ose pensé que vous ne parlez pas de tous les avocats et magistrats anonymes qui font leur métier avec passion sans se soucier d'une possible médiatisation.
On parle de cour d'assises et vous parlez de routine technique banale. A croire que vous n'avez jamais mis les pieds dans une cour d'assises.
Il ya deux mois je plaidais cote partie civile. L'avocat de l'accusé était un de mes amis. Son client avait fait appel d'une décision le condamnant à 15 années de réclusion. Le confrère a tout donné pour finalement que la Cour en appel aggrave la sanction passant à 18 ans.
Voir le confrère resté seul après que tout le monde soit parti complètement abbatu au point d'en pleurer, je n'appelle pas ca de la routine technique banale.
Rédigé par : zadvocate | 02 juin 2006 à 00:06
Ce qui me dérange dans ce type d'émission, ca n'est pas tellement que ce soit du Sébastien dans le texte (après tout on a le droit d'aimer, ou pas !).
Ce que je trouve dérangeant, c'est qu'il est tout de même certain qu'une partie du public va garder l'image de cette émission comme conforme à la réalité.
Quant on voit également toutes les séries judiciaro-policières (un mot dont je détiens les droits :)françaises qui sont remplies d'erreurs dont certaines sont volontaires pour plus d'impact, ca laisse songeur.
Parce qu'ensuite, lorsque vous recevez un client qui est convoqué en correctionnel, dans sa tête, il sait déjà comme ca se passe, il a tout vu à la télé !
J'ai un souvenir particulier en la matière d'un épisode de la série Maître Da Costa avec Roger Hanin.
Notre Roger national joue le rôle d'un avocat qui n'hésite pas à provoquer une reconstitution en pleine cour d'assises. Et voila qu'un motard rentre sur sa machine dans la salle d'audience pour faire du trial sur le bureau du Président ! Crédible non ?
Ou encore cet épisode ou il fini par faire accuser son client partie civile pour faire innocenter l'accusé.
Que dire des séries ou l'on voit des avocats s'entretenir avec des gardés à vue dans des locaux qui ressemblent à des bureaux de ministre.
A chaque fois, j'enrage en me disant que je devrais postuler comme conseiller technique. Après tout, c'est surement bien payé et personne ne vous demandera de compte même si la série n'est que betises (au fait que font nos autorités ordinales à ce sujet ?)
Bref, l'objectif de Sébastien n'est peut-être pas le réalisme mais l'effet sur le public lui reste entier j'en suis sûr.
Je préfère réécouter louis régo et desproges en avocat et parquetier (au moins c'était drôle) dans le tribunal des flagrants délires.
Rédigé par : zadvocate | 01 juin 2006 à 19:34
C'est drôle, Patrick Sébastien, pour ma génération, c'est comme le couteau à pain familial, voire les maniques à tête de crocodile, on a grandi avec.
Ce sont mes premiers souvenirs télé, avec Sébastien C'est fou, programme hebdomadaire autorisé avec Cousteau et SamediNamyte. C'était bien, il y a vait Tatayé, je ne comprenais pas tout mais j'avais aperçu un sein de la ciccolina. Olé olé.
Et puis à l'adolescence, lorsque les ballades en forêt du dimanche après-midi en famille sont le comble de la ringardise, Patrick Sébastien a disparu dans le siphon de la fronde anti-parentale en même temps que les poussées acnéiques vengeresses pointaient.
J'ai redécouvert l'animateur il y a peu de temps, pendant les quelques mois ou France Telecom nous a prété Internet - promis on paye bientot M. Lombard. L'homme est populaire, je ne le crait pas. J'admire ses invités au Cabaret, l'horaire, n'est pas des plus pratiques mais je ne rechignais pas à regarder la rediffusion sur TV5.
Bref, je n'ai pas vu la nouvelle émission, mais de toutes les façons, niveau irrespect de la procédure pénale, jamais les scénaristes des cordiers juge&flic ne seront égalés.
Rédigé par : PissTroiGüt | 01 juin 2006 à 11:38
Je n'ai pas eu envie de regarder cette émission. Non que je méprise le caractère populaire de Patrick Sébastien qui, lors de ses émissions de cabaret, nous fait découvrir des artistes époustouflants.
Non, la cour d'assises, même pour de rire, c'est pas possible pour moi. Les producteurs de cette émission ont simplement oublié que la cour d'assises est toujours le lieu du malheur extrème, de la détresse absolue: il y a des victimes, des familles, des erreurs judiciaires, des destins broyés mille fois et la cour d'assises n'est que cela. Après tout, peut-être est-il permis de se distraire avec cela. Je pense aux clients de Me Collard le voyant faire le pitre avec le shobiz dans une simili-cour d'assises...
Que tout cela soit une farce, également en terme de procédure, n'est pas grave : cela fait des dizaines d'années que nous voyons des séries policières qui n'ont que peu de rapport avec le vraisemblable. Mais une fiction entièrement scénarisée n'est pas gênante : dans cette émission, dont j'ai lu le principe, on joue aux jurés, on joue à l'avocat général et on en attend un verdict.
J'ai quelques autres propositions du même bon goût : "Brulera, brulera pas" en direct de Birkenau où l'on suit le trajet en wagon à bestiau d'une douzaine de people jusqu'au quai de tri. "La tournante enchantée" depuis la cave du batiment A de Bondy : le top ten du rap français dispose d'une heure pour départager les deux candidates Fatima et Jennifer. "Où y a de la gégène, y a du plaisir", sponsorisé par EDF : Smain, Gad Elmaleh et Jamel Debbouzze doivent faire chacun un sketch avec des électrodes sur les roubignolles. Le public vote pour le plus drôle et augmente ainsi le voltage.
Le malheur est tellement distrayant !
Je vais vous dire pourquoi on peut se permettre de faire ce genre d'émission de divertissement sur un thème porteur de malheur : c'est vous, magistrats et avocats qui en êtes responsables. A force de réduire toutes les détresses qui se présentent à une routine technique banale, à force de plastronner qui sur son instruction, qui sur sa plaidoierie, qui sur son réquisitoire, vous renvoyant les balles par dessus les épaules anonymes et souffrantes des victimes ou des accusés, eh bien voilà le résultat : le cirque a gagné le prétoire. Il ne le quittera pas de sitôt.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 01 juin 2006 à 01:58
Monsieur l'Avocat Général,
Merci pour ce billet, ainsi d'ailleurs que pour tous les autres.
J'attendais que les juristes les plus réputés sur l'internet publient leur commentaire sur cette émission.
Grâce à vous, celà commence à être chose faite.
Pour mon Confrère Eolas : puisqu'il n'a pas regardé l'émission jusqu'à la fin, il a manqué une scène qui démontre évidemment qu'on ne se place pas dans le registre de la reproduction fidèle du procès d'Assises, mais dans celui du divertissement : après le prononcé du verdict de culpabilité (rien sur la peine à infliger au coupable), la victime de l'assassinat est appelée à la barre pour confirmer qui est l'assassin !
Je doute fort qu'une victime d'un tel crime, accompli et non pas resté au stade de la tentative, ait jamais pu tenir quelque propos que ce soit à la Barre d'une Cour d'Assises !
Un point important, tout de même : on assiste au délibéré, ce que je n'ai évidemment pas pu faire lors des quelques procès que j'ai plaidés en Cour d'Assises.
Sauf erreur, seul un film de Cayatte dont le titre m'échappe, avec Jean Gabin, en Président de Cour dont la femme est kidnappée par la mère de l'accusé, m'avait permis de me glisser dans la salle des délibérés.
En conclusion, moi qui ai vu aussi la première émission, le vendredi précédent, où Lio fut acquittée du meurtre d'un Beauf' raciste, je partage votre point de vue, Monsieur l'Avocat général et fais fi des nombreuses différences que j'ai relevées dans l'émission par rapport à la Cour d'Assises.
Si c'avait voulu être une reproduction de Procès d'Assises, c'est raté. Mais je ne pense pas non plus que telle ait été l'intention de Patrick Sebastien.
Rédigé par : Neville | 31 mai 2006 à 19:32
Alors moi contrairement à Maitre Eolas, j'ai regardé que la fin, je peux dire que la réponse à la question était : Jean-Pierre Coffre avec le canif dans le TGV.
Et les peoples qui faisaient jurés, avaient paraît-il toutes les bonnes cartes, mais ils se sont à peu près tous plantés.
Après tout le doute doit toujours profiter au prévenu le plus connu.
Rédigé par : OuvreBoîte | 31 mai 2006 à 14:42
Pour ne pas risquer une note du genre de celle que vous venez de consacrer au procès d'assise selon Patrick Sébastien, je vous propose d'être le "conseiller technique" d'un "procès-spectacle" que je viens de mettre en ligne sur http://danseavecleshoux.blog.20minutes.fr/
Je ne sais ni où ni quand, mais on va le faire.
Rédigé par : Fleuryval | 31 mai 2006 à 07:35
" Propos absurdes sur [...] Sarkozy " : le cri du sentiment est toujours absurde ; mais il est sublime parce qu'il est absurde ...écrivait Baudelaire .
Sans qualifier Sébastien de " sublime " , pourquoi ne pas lui reconnaître une certaine lucidité sur l'absence de " fond " de ce candidat à la magistrature suprême dont l'action , notamment au ministère de l'Intérieur , ne manque pas d'interroger tant elle est superficielle , dictée par l'apparence et peu productive à long terme alors même qu'elle se veut dictée par la culture du résultat !
Exemple : les vols à l'étalage qui , désormais , donnent lieu à des gardes à vue afin d'abonder le taux d'élucidation de chaque circonscription de sécurité publique ...alors que les vols avec effraction , les cambriolages , connaissent toujours une absence de réponse et notamment de transport sur les lieux de la part d'OPJ retenus dans leurs commissariats à bonifier artificiellement leurs statistiques en traitant des affaires pré-élucidées .
Le triomphe des démagogies est passager mais leurs ruines durables ...
Rédigé par : Parayre | 30 mai 2006 à 22:51
Il en fallait, du courage, tout de même, pour oser regarder du Sébastien. Sans vous, nous serions incapables d'imaginer qu'il puisse ne pas être vulgaire, voire être un président pertinent s'il fut mieux vêtu.
Néanmoins, un avocat pour représenter le parquet, c'est un choix plus que surprenant, voire parodique, puisqu'il apparaît que ce choix de métier puisse dans bon nombre de cas correspondre à une opposition intellectuelle fondamentale à l'idées de poursuites judiciaires. J'en veux pour preuve ce qui est disponible à
http://resistons.lautre.net/article.php3?id_article=280
« fruit du travail d’observation d’un collectif d’élèves avocats » dont l'esprit de fond me semble flagrant.
Pour être crédible, il eut fallu, à défaut d'avoir à disposition un magistrat ou un membre d'une structure judiciaire, un individu connu pour prendre position en faveur de l'intérêt commun.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 30 mai 2006 à 22:28
Je sais bien qu'il fait un peu frais, mais en alternative à ces âneries télévisuelles, (Bon Dieu, mais c'est bien sûr...) il y a les rosiers qui bourgeonnent, les glycines qui exultent et Voltaire à relire. Les blogs aussi.
Canal Lumières, chez vous, chez Eolas, chez Birenbaum, chez Attal, et puis sortir de France, au Québec, en Louisiane, Algérie, Australie, Pacifique, et pour les aventuriers de la langue anglaise, le monde entier. La télé vous scotche chez vous. L'ordinateur vous en sort.
Monsieur Sébastien a au moins ce mérite de nous apporter certains samedi soirs de magnifiques numéros visuels.
Qu'il confonde une cour d'assise avec un grand cabaret a quelque chose, dans le fond, qui devrait faire avancer... pour Outreau.
Rédigé par : Fleuryval | 30 mai 2006 à 22:28
Voilà pourquoi je confesse un lâche soulagement de ne jamais avoir eu à plaider face à vous. Vous avez un talent pour flinguer sans avoir l'air d'y toucher qui n'a pas son pareil.
"A la fois, il s'affiche chiraquien et reproche à [Nicolas Sarkozy] de vouloir "le pouvoir à tout prix". Il y a là comme un paradoxe. "
Pan.
"Qu'on me permette de dire que voir maître Gilbert Collard promu conseiller technique de l'émission n'a pas été pour me rassurer ou plutôt m'a confirmé que nous allions bien tomber en plein divertissement !"
Re-pan.
Vous êtes le tonton flingueur du parquet général.
Sur cette émission, la curiosité et un pont de l'Ascension bienvenu m'ont fait regarder le début de l'émission où Jean-Pierre Coffe était accusé. J'ai eu du mal à suivre des "débats" tant j'étais assailli de questions sur "si ça se passait réellement comme ça". Et j'ai eu du mal à expliquer que tout était faux, sauf les avocats. Même la robe du président était fausse, avec une épitoge herminée de noir.
Du coup, la fraîcheur de la terrasse m'a paru plus plaisante que cette atmosphère de prétoire en toc pour un Cluedo pour personnalités médiatiques.
Alors dites-moi, Coffe était-il le coupable ?
Rédigé par : Eolas | 30 mai 2006 à 16:42
Et bien, monsieur l'Avocat général, vous voila sauvé ! Vous vous retrouvez sous une sévère férule et qu'on ne vous y reprenne pas à vouloir vous détendre !
Marissé, sincèrement, je crois que Philippe Bilger est un grand garçon et qu'il a le droit de regarder ce qu'il veut et même si ça ne vous plaît pas.
Je vous dirais même le fond de ma pensée, je suis ravie de savoir qu'une personnalité si importante pour notre justice regarde ce que regarde le citoyen lambda. Comment pourrait-il être juste lorsqu'il se fait l'avocat de notre pays s'il en ignorait la culture ?
La coupe est-elle pleine ou dois-je parler aussi du droit à la détente de chacun d'entre nous ?
Rédigé par : Delphine Dumont | 30 mai 2006 à 16:27
j'ose à peine y croire ! un Avocat Général près la cour d'appel de Paris qui déclare qu'avec Patrick Sébastien on a une bonne télé ! c'est affreux, insuportable ... dès à présent, je pense à vous faire un mail de temps en temps pour vous dire exactement quoi regarder à la télé (vous allez voir que ça va vous laisser du temps libre !!!)parce que là, je crois que avez besoin d'être sérieusement pris en main !
allez ce soir vous pourrez regarder sur la 2 "Louise Aubrac". jamais vu personnellement, mais c'est encore ce qu'il y a de moins con ce soir. ou bien lisez un livre. tentez le nouveau Philip Roth "le complot contre l'Amérique". Roth c'est un bon, son livre devrait l'être aussi, moi je l'ai pas encore commencé.
mais par pitié ne regardez plus sébastien-truc-nul !
Rédigé par : Marissé | 30 mai 2006 à 14:50