Le droit à la tranquillité

Non, je ne cherche pas un prétexte pour parler de la Coupe du monde et, pour l'instant, de la grisaille et de l'ennui français. J'ai simplement envie, au regard de mon expérience quotidienne qui, le soir, me fait revenir en autobus chez moi, de m'interroger sur le phénomène contemporain de la communication abusive. Celle-ci est également illustrée, si je puis dire, par la retransmission des matchs de football et les commentaires qui les accompagnent. Je pourrais parler de toutes les chaînes de télévision concernées mais je m'en tiendrai à TF1 et au trio qui officie.
Dans l'autobus, où les règles élémentaires de politesse ne sont plus respectées - combien de jeunes gens restent sereinement assis devant des personnes âgées debout -, chacun s'enferme dans son petit monde où le portable devient magique pour soi et une plaie pour autrui. Les mêmes qui, dans leur existence, seraient incapables de proférer le moindre mot sur leur univers intime n'hésitent pas, dans cette cohue "solitaire", à parler si fort et à entretenir un inconnu de sujets si privés qu'autrui ne peut qu'en être gêné. C'est un exemple éclairant de cette tendance consistant à multiplier les échanges parce qu'en profondeur, ils ne renvoient plus à rien d'authentique. Lorsqu'on se sert ainsi de son portable, stimulé par la présence des autres à côté de soi et qu'on leur impose des récits dont l'impudeur ou le dérisoire sont la marque, je ne peux pas croire qu'on ait la prétention de nouer un dialogue. C'est une provocation, l'irruption de la grossièreté dans un monde qui déjà ne la refuse plus par principe, c'est l'illusion d'une communauté qui accomplit un geste commun mais tourné vers ailleurs. J'ai envie, alors, de crier mon droit à la tranquillité, à une solitude à laquelle on offrirait le bénéfice du respect. Nous n'avons pas besoin en permanence de la comédie de la parole, du toc de l'échange et du simulacre de la convivialité. On a le droit, quelques instants, de respirer dans la paix, en s'écoutant soi-même ou en répondant à une envie sincère de dialogue.
Sur TF1, alors que les images nous parlent et qu'elles ont une force infiniment plus impressionnante que le tintamarre sonore et la volubilité ridicule des commentateurs, on nous contraint de subir, au lieu d'avoir le droit de regarder tranquillement et en paix n'importe quelle action de jeu, une profusion de paroles croisées mêlant la périphrase de l'image à des données techniques et à des banalités sur le climat ou la psychologie des joueurs, tout à fait affligeantes et parfois dans un français très approximatif. S'ils savaient comme le téléspectateur qui s'y connaît un peu préfèrerait écouter les images, non seulement les voir mais les entendre parler, de la même manière qu'il aimerait, lors des matchs de tennis et lors des échanges, qu'on ne lui gâte pas la qualité vivante du jeu par des murmures ou des appréciations déplacées.
Devant sa télévision aussi, on a le droit à la tranquillité. Qui a pu ainsi laisser croire, sinon le cours d'une société d'autant plus enivrée de bruit et de relationnel qu'elle a perdu tout sens véritable de l'écoute d'autrui, qu'on a besoin de commentaires et d'apparences ?  Et ils se mettent à trois pour nous répéter absurdement une réalité qui parle d'elle-même !
C'est devenu inéluctable, je le crains. Comme on ne se parle plus, on parle au portable. Comme on n'écrit plus, on communique par mails. Comme on ne sait plus regarder et qu'on a la flemme de juger par soi-même, on écoute des commentateurs épuisants.
C'est pour cela que j'aime couper le son et mettre de la musique à la place. Le spectacle n'y perd rien et l'image m'est restituée dans sa nudité et sa vigueur. Elle dit plus que les malheureux mots dont on nous accable.
Interdiction des portables dans les autobus. Interdiction des commentaires surabondants. Une véritable communication humaine. La paix, la tranquillité et le silence. Ce serait formidable, non?

Comments

[Rédigé par : clic]

à force de se gargariser de mots qu'on ne maîtrise pas pour se sentir profond, on en arrive à dire des choses assez contradictoires, n'est-ce pas, moa... il faut savoir jouer simple et aller à l'essentiel, en football comme en raison.
mon commentaire est assez inutile, mais devant tant d'autosuffisance, je n'ai pas pu m'empêcher...

[Rédigé par : alain schricke]

Un spectacle dont la qualité et la sérénité est atteinte par les commentaires bruyants et irraisonnés ; un arbitre qui sera de toute façon accusé de partialité ou d'incompétence par les uns (car trop laxiste), ou par les autres (car trop sévère); un spectacle d'où toute violence devrait être bannie, mais au cours duquel les agressions verbales et même physiques, de la part des acteurs comme des spectateurs, se multiplient ; pauvre justi...... oh pardon, c'est de football que vous parliez ?

[Rédigé par : sircam]

L'AR cité part peut-être d'une intention louable. Il est surprenant de devoir rappeler des règles élémentaires de politesse dans la loi pénale, mais en même temps, le droit vient renforcer ces dernières, pour tous ceux qui estiment ne pas devoir en tenir compte.

Bien entendu, si leur application tombe en désuètude, on retombe à la case départ, mais en pire. Car en même temps, ce texte de loi est franchement excessif. Et Dieu sait si la pénalisation "à outrance" ne me choque pas, a priori.

A quand des poursuites pour être rentré dans le métro avec une grosse grippe ? A quand des poursuites pour s'être adressé au personnel sans leur demander des renseignements indispensables au voyage ? Quoi, vous m'avez adressé la parole ?

[Rédigé par : moa]

et encore vous ne faites pas référence à ces morceaux d'anthologie que sont les interviews des joueurs dont la vacuité est inversement proportionnelle à leur rémunération.

[Rédigé par : Kagou]

@Sircam:
je suis stupéfié par la clarté de ces articles. Mais je suis aussi étonné de voir qu'il faut en arriver à mettre en articles de loi, des règles de savoir vivre élémentaires. Doit on y voir un manque d'éducation généralisé, ou bien la prise en charge de la justice pour éduquer les gens ?! Après l'éducation à l'école, n'est ce pas une faillite de la famille et de la citoyenneté ?!

Dans mon cas, je me gave de silence ou plutot devrais je dire du bruit de la nature en sortant mes chiens le soir et en m'asseyant simplement.

[Rédigé par : Marc Traverson]

Vous n'avez pas tout à fait tort, la dématérialisation des communications est un phénomène assez déplaisant à bien des égards.

Quant au niveau de bruit ambiant... Par exemple dans les cafés, la musique de fond est souvent une gêne. Comme s'il fallait à tout prix occulter tout risque d'un instant de silence.

[Rédigé par : Marcel Patoulatchi]

Noj Han, vous ne pouvez réellement comparer une discussion en direct avec une discussion au téléphone. Intrinsèquement, en tant qu'auditeur malgré-vous, dans le cas du téléphone, vous n'avez qu'un bout de la discussion. C'est donc inconstant en terme de débit sonore. Or c'est toujours ce qu'il y a de plus gênant, l'inconstance. On peut se satisfaire et s'acclimater à un environnement bruyant, il est plus pénible de devoir se réadapter toutes les 15 secondes. Par ailleurs, il est évident qu'avec le téléphone portable, absolument l'ensemble d'un wagon peut décider d'entamer une conversation et prendre le transport en commun comme une extension de son bureau. Cela signifie qu'alors que sans le téléphone il est probable que seulement une poignée de personnes discutent, avec cela peut-être un tohu-bohu continu et infernal.
Il y a donc deux différences majeures avec la simple conversation, expliquant que la gêne subie n'est pas comparable.

sircam, l'arsenal règlementaire ou légal suffirait sans doute. Mais se trouve un problème d'intention. Dans les trains, la SNCF colle des petits autocollants indiquant qu'il est interdit de téléphoner. Je vois régulièrement des individus qui téléphonent au vu et au su des contrôleurs qui apparemment pensent que ce n'est pas leur rôle de faire appliquer le règlement de la SNCF. Cela veut dire que concrètement, si vous aspirez à une quelconque tranquillité, vous devez être prêt à passer pour le pénible de service en n'hésitant pas à signifier votre mécontentement.

[Rédigé par : sbriglia]

...et pourtant ,vous pouvez changer de place ,prendre le bus suivant ou mettre des quiès,alors qu'aux Assises vous devez ,sans bouger ,écouter un avocat qui ,de l'éloquence a fait son deuil...et vous prend à partie sans retenue alors que vous êtes condamné au silence...quelle est la situation la plus inconfortable?
PS :petit retour en arrière :Madame de Talancé confirme que la foi du Palais est une notion qui ne saurait avoir cours entre magistrats et avocats...bon,c'est vrai,qu'il s'agit maintenant d'un sujet antédiluvien:c'était la semaine dernière!...et puis ,madame de T s'étonne...ah,le cachottier (j'ai pas écrit :cachotier!...quoique!)

[Rédigé par : Fleuryval]

A qui le dites-vous!? La tranquillité est-elle encore un droit dans une société où l'agitation apparaît comme un devoir et le stress comme un état naturel? Où la sérénité passe par la pharmacie ? J'ai été cette semaine "privé" de matchs de foot comme un mauvais gamin. A 55 ans,ça m'a peu perturbé ;-) Voilà que depuis hier je ne peux même plus inviter en image à la paix des jardins...
La tranquillité est devenue un délit.

[Rédigé par : Juju]

Cette manie des portables est un symptôme parfait de la « sursocialisation fondée sur le vide » qui caractérise notre époque, pour emprunter les mots de Marc – Edouard Nabe.
L’homme occidental moderne se fuit lui – même, abandonne sa vie intérieure, pour se divertir, au sens pascalien du terme. Méditer n’est plus à la mode ; ce qu’il faut, c’est gesticuler.

[Rédigé par : sircam]

L'arsenal pénal français serait-il à ce point incapable de pourvoir à la tranquilité dans les transports en commun ?

En Belgique, l'A.R. 15/07/1976 est un petit bijou en la matière, dont voici quelques extraits:

Art. 35. Il est défendu:

7° d'entrer dans le véhicule en état d'ivresse, de maladie contagieuse ou de malpropreté évidente;

8° de troubler l'ordre dans le véhicule, d'entraver le service et de parler au personnel si ce n'est pour obtenir de lui les renseignements indispensables au voyage;

9° de commettre des actes malseants, de tenir des propos inconvenants, de chanter, de crier ou de faire du bruit;

La politesse élémentaire n'est pas oubliée:

Art. 36. Les voyageurs ont l'obligation de céder les places assises aux invalides pour lesquels la station debout est difficile, aux vieillards, malades ou infirmes, aux personnes portant des enfants et aux femmes enceintes. Ces personnes ont la priorité d'accès dans les voitures.

Le non respect de ces dispositions est passible d'une peine correctionnelle (emprisonnement de huit jours à quatorze jours et d'une amende), Loi 06/03/1818.

[Rédigé par : eric nicolier]

Ah la plaie du portable! On en écrirait des pages et des pages… Pour y aller de ma petite anecdote, il y a trois jours je concluais mon cours de droit des affaires devant la petite quinzaine d'étudiants qui m'écoutaient... Et je vois l'un d'eux couché derrière sa table. Tout en parlant, je m'approche... Le bougre était en train d'engager causette avec sa maman ! Et de me mettre en rogne devant une telle absence de savoir vivre, voici que notre individu part dans une argumentation selon laquelle je ne comprends rien au monde qui m'entoure et qu'après tout rien n'interdit de téléphoner du moment qu'on ne gène personne… No comment…

Pour prendre un peu de hauteur avec ces sagouins du savoir vivre je recommande les pages de l'Immortalité où l'ami Kundera fustige avec ô combien de talent - comme vous Philippe - cette absence si cruelle de silence qui caractérise notre monde moderne…

[Rédigé par : Noj Han]

Confondre l'outil et ce que l'on fait avec, voilà bien une erreur commune qu'on aimerait voir moins souvent répétée.

Ce qui semble vous géner tant, ce n'est pas le portable, mais bien l'irruption des autres dans votre sphère privée.

Dès lors, j'imagine qu'une conversation à batons rompus sur les sièges d'à coté aurait le droit aux mêmes qualificatifs ? Sans doute que non, la discussion « en vrai » étant toujours présentée comme bien plus profonde et humaine que ce satané bout de plastique trop moderne pour être honnête.

Pourtant, qui oserait comparer ces deux discussions :
- la première, que j'ai entendue dans le RER, entre deux dames d'âge mûr, où il était question de ces foutus camemberts qui contiennent « des maladies » alors que dans le temps on-avait-pas-des-trucs-de-ce-genre-ah-ma-bonne-dame.
- la seconde, entre un homme de 25 ans (à vue de nez) et un anonyme correspondant, portabilisé pour l'occasion, où il était question de l'intérêt d'utiliser des algorithmes stochastiques dans le domaine du traitement d'image biomédical.

Si j'étais amateur de discours facile, je me contenterais de dire que ces satanés jeunes avec leur portable ne savent décidément pas ce qu'est une véritable conversation profonde, et que tout le monde sait bien que seule l'échange verbal dans le bus permet un véritable échange humain...

Je vais reprendre un peu de camembert, avant de finir par limiter mon cercle d'amis à ceux que j'aime plutôt qu'à ceux qui sont assis à coté de moi...

[Rédigé par : Eric C.]

Le téléviseur a cet avantage notable sur le téléphone (des autres!) que sa télécommande est généralement dotée d'un bouton "mute" (lire myoute) qui permet de se passer de son. Bon, évidemment, on perd aussi l'ambiance du stade ...

Pour ma part je dois dire que je leur trouve (aux commentaires) un charme certain. Meme quand ils sont idiots, ou déplacés, ou inutiles, ils font malgré tout partie d'un tout. J'ai grandi, rugbystiquement parlant, avec la paire Salviac-Albaladejo, et même si le premier nommé était loin de faire l'unanimité, son "licenciement" et la retraite de Bala ont subitement modifié mes repères, mes habitudes, mon "cadre de vie" devant le poste.

[Rédigé par : Jean-Dominique Reffait]

Un pauvre jeune dans le train venait de répondre pour la troisième fois à un appel. Vous savez, ces sonneries criardes et qui sont à la musique ce que le Big Mac est à la gastronomie. Passe encore la conversation, chapelet de borborygmes informes "Ah ouais... ouais, je kiffe...ouais, trop chelou", mais la sonnerie, non ! Alors qu'il s'apprêtait à répondre à un quatrième appel dont la portée intellectuelle n'aurait échappée à aucun des voyageurs, je passe la main par dessus son siège et je chope l'appareil. "Confisqué!" et j'éteins le bidule. Sans se fâcher - pourquoi se fâcher - je lui ai rendu son portable à l'arrivée en le remerciant de sa compréhension.

Mais le pire n'est-il pas l'ouverture des jeux olympiques ? Rien de sportif dans ce spectacle, parfois même des chorégraphies et des effets artistiques qui ont demandé beaucoup de travail et d'imagination. Eh bien non, Thierry Roland commente la danse contemporaine ! Pas moyen de le faire taire ! Couper le son, c'est couper la musique, le remettre c'est s'exposer à : "Et voici le drapeau du Mexique - Ah non Thierry, c'est le Belarus - Vous avez peut-être raison, je me disais aussi qu'ils étaient bien blonds pour des danseurs mexicains..."

Alors quoi ? Le mp3 vissé dans les oreilles pour s'abstraire de l'humanité qui nous environne ? Cette revendication effrénée de n'exister que pour soi-même, soit en cassant les oreilles aux autres soit en les bouclant à double tour provient d'une incapacité terrible : celle de séduire.

Oui, séduire son voisin ou sa voisine de train ou de bus par les marques de tact, la discrétion de l'eau de toilette, le sourire échangé lorsqu'on se fraye un passage, le petit mot plaisant pour s'excuser d'une gène inévitable. D'aucuns appeleront cela de la politesse ou de la courtoisie, comme s'il s'agissait d'un code formel contraignant. Pour moi, je suis poli parce que j'aime plaire.

[Rédigé par : nicolas]

L'impolitesse des gens qui hurlent dans leur portable est elle comparable aux commentaires de piètre qualité? Je ne le pense pas.
il y a d'un coté un manque évident de pudeur et de respect, trahissant souvent un peu d'égoisme. De l'autre, il s'agit de personnes dont la fonction première est de mettre des mots sur les événements que l'on peut apercevoir. Leur prose n'est certes en rien comparable à la votre, mais au moins le simple fait qu'elle existe n'est pas - contrairement aux conversations téléphoniques déplacées- un manque de respect envers les personnes nous entourant.

Ceci dit, j'ai également renoncé aux commen(tateurs/taires) de TF1 pour ceux des chaines belges( je suis frontalier).

[Rédigé par : Aude Bretonnal]

Cher Monsieur Bilger,
Mon frère est actuellement un des six réalisateurs de la coupe du monde .Il dirige plus de vingt caméras pour retranscire et faire vivre un match en direct.On oublie souvent de saluer la performance technique et le travail colossal de ces chefs d' orchestre de l'ombre.Comme vous le dites si bien, cela se passe de commentaires...
Bravo et merci pour Justice au singulier!

[Rédigé par : Marcel Patoulatchi]

J'ai cru comprendre qu'une chaîne anglaise faisait un tabac en diffusant les matchs sans commentaire.

Pour ce qui est de transports en commun, il existe une arme permettant de résoudre le problème : les bouchons anti-bruits, petit bouchons de mousse (utilisés notamment par les militaires lorsqu'ils s'entraînent au tir au FAMAS, ou encore par des ouvriers affectés à des machines bruyantes). C'est impressionnant ce que leur présence ou absence peut changer la nature d'un voyage.

[Rédigé par : Isabelle]

C'est une des choses qui a rendu mon retour en France difficile après un séjour de deux mois et demi aux Pays Bas. Limités à TV5 et aux chaînes anglo saxonnes, nous étions privés de fait de ces commentaires surabondants.
Quant à la vie quotidienne, il y a à La haye une tranquillité de vivre qu'on trouve difficilement dans les grandes villes françaises. On ne se rend que peu compte de l'agression quotidienne à laquelle nous sommes soumis par le bruit.
Toujours un immense plaisir de vous lire...

[Rédigé par : GL]

Concernant la plaie des portables, je partage entièrement votre sensation envers ces personnes qui ne savent exister, et le faire savoir, qu'en dialoguant avec le néant au sens figuré et très souvent au sens propre.
A propos des commentaires sportifs, il m'est arrivé de regarder un match avec le commentaire de la radio. L'effort des commentateurs à transcrire l'image est à noter. Cependant, la dernière mode n'est pas là et rejoint parfaitement votre sentiment
http://fr.news.yahoo.com/14062006/202/mondial-2006-la-bbc-seduit-en-offrant-des-matches-sans.html