D'abord, et ce point est important car il sauve l'honneur des politiques, tout démontre que la peopolisation n'est pas une cause mais un effet. Ce ne sont pas les publications populaires ou, pire, " de caniveau" qui créent la célébrité de la personnalité politique. C'est la personnalité politique elle-même qui, se sortant par ce qu'elle est, ce qu'elle dit et ce qu'elle fait de l'ordinaire du groupe auquel elle appartient toutes tendances confondues, attire l'attention sur elle, suscite la curiosité et l'indiscrétion et se constitue d'emblée et par elle-même comme un être à part. Les magazines, ensuite, prennent acte en quelque sorte de cet atypisme et donnent un lustre populaire, parfois douteux, à cette consécration que l'analyse politique avait instaurée. Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal n'ont pas été rendus populaires par la presse que j'évoque mais cette dernière les a naturellement accompagnés dans un mouvement que leur tempérament et leur comportement avait initié. Les politiques qu'ils sont ont précédé le populaire et le voyeurisme qui se sont greffés sur eux. Il est d'autres personnalités, je pense par exemple à Laurent Fabius, qui ont tenté de s'engouffrer à un certain moment dans cette alliance du métier public et de la notoriété intime, mais sans succès. Parce que rien n'est pire, en l'occurrence, que l'artificiel. En politique, seuls sont portés au pinacle sur le plan médiatique, ceux qui naturellement se dégagent de l'univers qui les entoure.
Je voudrais, par ailleurs, tenter d'expliquer le raison de mon malaise devant la connivence du politique et de l'artistique. Certes, chacun a le droit d'avoir les amis qu'il veut mais lorsqu'un homme ou une femme politique que j'estime pactise avec ce qui, à tort ou à raison, me semble être le règne du toc, du superficiel, de la facilité, voire de la vulgarité, j'éprouve une déception, comme s'il y avait là une trahison du populaire au bénéfice d'une entente sujette à caution. Je ne serais pas loin de désirer - j'admets l'extrémisme d'une telle position - qu'en dehors même de l'attitude politique proprement dite, la personnalité qui aspire au plus haut rang républicain s'oblige à une manière de réserve et ne livre pas au clinquant friqué ou inepte tout le talent qu'une démocratie lui reconnaît. Peut-être y a-t-il là la marque d'un puritanisme civique qui place au premier plan le sérieux, la gravité, l'allure et la volonté de fuir un élitisme difficilement respectable. Ce qui me gêne, c'est la collusion d'une médiatisation de l'intelligence et de la vraie singularité avec celle des apparences et du n'importe quoi. Contre la futilité, j'aime la force d'un caractère qui se refuse les facilités de la démagogie.
Qu'on ne s'y trompe pas. Les politiques, aujourd'hui et encore plus demain, sont et seront jugés sur l'ensemble de leur oeuvre en quelque sorte. Cette intrusion de l'intime dans le professionnel est devenue inéluctable et fait qu'on ne pourra plus prétendre cacher par un décret de principe ce que le citoyen aura envie de voir. Cette démarche qui ne laissera rien en dehors du jugement démocratique sera sans doute à la longue étouffante mais c'est à ce prix que la morale redeviendra une exigence fondamentale.
Décidément, rien n'est dérisoire de ce qui vient éclairer la démocratie.
Je pense quand même que Carla est bonne, comparée a son petit mari.
Rédigé par : robin | 10 novembre 2008 à 14:53
M. Schricke, je ne suis pas sûre de pouvoir vous contredire dans la réponse que vous apportez. Elle est évidemment passionnante, mais je n’ai pas les repères intellectuels que vous évoquez. A l’exception de René Girard que j’ai lu, il y a quelques années. Et il pourrait être très largement un de mes correcteurs dans l’épreuve que j’ai suggérée, suite à la note de Philippe au sujet de la jeune major, pour le concours d’entrée à l’ENM.
Je pense aussi qu’une des principales fonctions de la culture et de la connaissance, c’est nous aider à nous affranchir des croyances qui font de nous des êtres prisonniers de leurs préjugés et de leurs atavismes.
Pour reprendre les arguments de votre réponse que je crois justes, ce qui peut chagriner alors, c’est la manière des communicants à « caresser », selon votre juste expression, notre appétit d’image. Elle est un peu atterrante et carrément affligeante, non ?
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 25 août 2006 à 19:57
Mme Raffeneau, votre objection complète celle de M.Bilger, qui rappelle que l'émerveillement ne doit pas être confondu avec le sacré .
Bien sûr, nous ressentons principalement et souvent uniquement un émerveillement, qui n'a rien de religieux, au contact des oeuvres artistiques, même si elles représentent le divin .
Mais si nous sommes tellement fascinés par l'image des célébrités (politiques, sportives, du spectacle), au point d'en oublier toute raison, ce ne peut pas être à cause d'un "voyeurisme" général naturel inné .
L'ensemble des commentaires, relatifs à notre perception de l'image des politiques, montrent l'importance de la question, puisque elle intéresse la manière dont nous choisissons ceux qui nous dirigent . C'est pourquoi j'insiste lourdement :
Il est maintenant largement admis (au moins depuis Durkheim, Mauss,etc)que la perception du sacré et le rituel religieux sont à l'origine de nombreuses institutions sociales dont sont issues les notres . Je vous invite à (re)lire René GIRARD, qui va même jusqu'à poser l'hypothèse que toutes les institutions sociales modernes seraient dérivées du rituel du bouc émissaire (il est vrai qu'il a plus tard atténué cette affirmation).
Nous sommes "civilisés" et nous raisonnons, me direz vous, ce qui excluerait toute influence du sacré dans dans notre relation avec le spectacle ou la politique ? Voire ....
Les exemples sont innombrables, pour le spectacle artistique ou sportif, de comportements collectifs mimétiques irraisonnés (même hystériques), de rituels apparemment absurdes, mais qui s'expliquent parfaitement sous l'angle du rituel religieux, consistant à renouveler le sacrifice de la divinité, pour que le groupe garde son unité, et à prêter à cette célébrité (inconsciemment, mais manifestement) des pouvoirs magiques .
Il me semble donc légitime de poser la question à propos de l'institution politique : Dans le rituel consistant à choisir puis à désigner ceux dont nous attendons la solution à tous nos maux (y compris l'immortalité !), la part de croyance "religieuse", irraisonnée, n'est t'elle pas par nature bien plus importante que ce que nous voulons nous avouer ? Ceci permettrait d'expliquer, mieux que le voyeurisme, notre appétit pour les images de nos politiques et notre désintérêt pour leurs programmes . L'image du sacré nous donne l'illusion, inconsciente, fugace, du contact avec le sacré (et je la distingue bien du symbole sacré lui - même ) .
Ceci dit : Gould, au clavier bien tempéré, n'est pas un dieu, mais il nous y amène tout droit !
Alain Schricke .
Rédigé par : Alain Schricke | 24 août 2006 à 18:28
Entre Raphaël, le Stabat Mater ou la prière de Francis Jammes chantée par Brassens et les rédacteurs et les photographes de Gala, il y a un monde et une civilisation qui les séparent. Alain, votre intuition est juste, mais est-ce que tout égale tout ?
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 20 août 2006 à 06:23
Il y a une certaine démagogie à vouloir se montrer sous un jour "très peuple" alors que ces hauts responsables ont une vie très éloignée de la majorité des citoyens de ce pays et de leurs problèmes à vivre journellement."L'iconisation" ou l'identification dans quelques leaders dans leur domaine respectif a toujours été historiquement selon moi le reflet d'une société en crise ne pouvant ou ne se retrouvant pas dans des valeurs fondamentales d'une nation. Certains pays ne semble pas autant touchés par ce phénomène et ils semblent qu'on y vivent mieux (en Scandinavie par ex). A l'opposé le pire est comme après la pâle république de Weimar, quand le peuple ne s'identifie plus que dans un seul...
Rédigé par : Englebert Hubert | 19 août 2006 à 23:29
Est- ce vraiment une question de connaissance de la vie intime des politiques ?
Aux sportifs ou artistes connus, nous prêtons déjà des pouvoirs magiques : Ils guérissent les enfants malades, ils marchent sur l'eau (avant ou après l'avoir purifiée). On leur voue un culte dans différents temples où ils daignent faire une "apparition" devant ceux qui sont suffisamment croyants pour avoir fait un sacrifice sonnant et trébuchant . On a même dressé un totem géant au plus puissant d'entre eux, dans une importante ville du sud de la France .
De la même manière, des politiques, ces rois thaumaturges, nous exigeont, entre autres, l'immortalité (cf l'indignation populaire quand une personne âgée a la mauvaise idée de mourir en juillet).
L'image du politique ne constitue - t'elle pas simplement l'image de la divinité ? Icône à laquelle on prête les mêmes pouvoirs que l'être représenté ? Selon que, del'image de Saint Nicolas ou de Sainte Ségolène, tomberont des larmes ou jaillira la lumière, catastrophe sur le royaume ou prospérité .
Très respectueusement pour les deux femmes, la photographie de Ségolène Royal avec ses enfants n'a t'elle pas la même fonction sociale que, il n'y a pas si longtemps, les peintures représentant la vierge à l'enfant ?
Alain Schricke
Rédigé par : Alain Schricke | 18 août 2006 à 10:14
Je dirai pour ma part que ceux qui se voit, à au moins se mérite.
Quid de certains "copinages" entre les réprésentants des diférents piliers de notre démocratie au niveau local.
Or le Quidam souffrira très peu qu'un politique national fasse le pitre ou pas d'ailleurs avec un saltimbanque. Par contre des copinages contre nature, par essence des professions en cause cela peut être beaucoup plus délétère dans la France profonde...
Et en plus c'est pas dans la presse...
Rédigé par : Englebert Hubert | 18 août 2006 à 01:01
:-)
je prends note et me retire donc un bon point !
bien à vous !
Rédigé par : cactus sage comme une image pour J-D Reffait | 17 août 2006 à 11:23
Malgré un régime récurrent suivi sans passion véritable, je conserve, il est vrai, une surface abdominale rebondie qui permet à mes enfants de jouer au trempoline. Toutefois je redoute la douleur, voire pire, l'éclatement de ma baudruche et je ne consents donc pas à ce qu'un cactus rebondisse sur moi !
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait pour Cactus | 17 août 2006 à 03:10
"Et lorsque le spectacle politique, qui doit exister par sa seule force, se pollue de frivolités accessoires, c'est sans doute parce que l'acteur est mauvais et que sans effets spéciaux, on le verrait à poil."
pour rebondir sur monsieur Reffait avec son consentement :
avec ou sans effets spéciaux , certains acteurs sont souvent à poil , frisés ou très longs bouclés ou pas ; certaines actrices aussi mais sans poil , elles et ce , à notre grand plaisir !
alors faut pas cracher dans cette grande soupe-opéra , non populaire , c'est vrai !
à bientôt !
( la frivolité comme seule et unique accessoire , j'adore loin de tout tch'adore au fait ! )
Rédigé par : cactus pour monsieur Reffait | 16 août 2006 à 08:59
Réduit à l'oisiveté et à l'opulence, que retenait le peuple romain des mérites de ses dirigeants ? Les fastes, les spectacles, les jeux. Germanicus se fit aimer de ses soldats moins par ses victoires (moyennes) que par la mise en scène de sa vie familiale, avec le petit Caius de 5 ans qui déambulait dans les camps chaussés de petites sandales qui le firent surnommer Caligula. Le même Caligula, devenu empereur, descendit dans l'arêne pour des courses de chars. Néron rivalisait avec les meilleurs poètes et musiciens de l'époque. Plus tard, Louis XIV se mit en scène, dansa, chanta, entretint les artistes. Sa popularité décrut lorsqu'il n'eut plus les moyens de ces fastes. Parce que lui, comme d'autres, n'avait rien à offrir que du toc.
La politique est un spectacle nécessaire. Qu'est ce qui justifierait la monarchie anglaise si Madame Elisabeth allait faire ses courses à Carrefour en jogging ? Le faste renvoit à la gloire et la gloire flatte le sentiment national.
Question de dosage. Lorsque le responsable politique existe par lui-même, par ses idées et son action originale, on lui pardonnera les facilités et les vulgarités qu'il commet. Mais les peuples ne sont pas sots et dénichent les fumistes, dont les deux personnes dont on parle beaucoup aujourd'hui me semblent être de parfaits représentants.
Vous ne pouvez, Philippe, dire ce que vous dites, avec justesse, et ne pas constater que l'estime que vous portez à tel ou telle à été usurpée. De Gaulle n'avait pas besoin de se mettre en scène, car sa personnalité suffisait à faire de lui le personnage central du spectacle de la gloire. Mitterrand, dans un autre genre, était de ce type : il occupait seul l'espace sans besoin de comparses à paillettes.
Et lorsque le spectacle politique, qui doit exister par sa seule force, se pollue de frivolités accessoires, c'est sans doute parce que l'acteur est mauvais et que sans effets spéciaux, on le verrait à poil.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 15 août 2006 à 18:03
"En politique, seuls sont portés au pinacle sur le plan médiatique, ceux qui naturellement se dégagent de l'univers qui les entoure."
Hélas, monsieur le procureur général, n'en nous sommes pas tous réduits au même point ? C'est le principe de la nouvelle paire de baskets dans la cour d'école, celui de la mode, celui qui dirige également l'espace dans lequel nous sommes.
Quand un homme politique répond à un "nouveau média", qu'il investit un blog bien connu par exemple, il intrigue. Clairement il se dégage de l'univers qui l'entoure habituellement, du 20h et de ses questions formatées.
Puis il ouvre lui-même son blog, celui de sa formation... puis tous font la même chose, investissent le même espace, le rendant plus naturel.
Portera-t-on au pinacle le premier ? Celui qui a eu du nez ?
Tout ça pour dire que nos politiques, habilement conseillés fonctionnent comme des capitaines d'industries, guettant - avec du retard, au moins pour internet - des nouveaux marchés.
Visiblement, on loue aujourd'hui le général de Gaulle pour sa maîtrise du média télévision. L'histoire retiendra-t-elle cette capacité à dompter l'Internet ? et la presse people ?
Si j'espère que le premier peut - sous réserve d'honnêté - peut servir la démocratie, je partage vos doutes quant à la presse légère.
Rédigé par : PissTroiGüt | 15 août 2006 à 12:29
«Cette intrusion de l'intime dans le professionnel est devenue inéluctable et fait qu'on ne pourra plus prétendre cacher par un décret de principe ce que le citoyen aura envie de voir.» Ce serait vrai sans compter sur l'intermédiaire entre le politique et le citoyen : la presse et les journalistes. Et le rapport ambigu de la presse et du pouvoir n'aidera guère à retrouver une certaine morale… La faiblesse des hommes politiques (miroir miroir suis-je le plus fort) et la faiblesse des journalistes (miroir miroir le Prince va-t-il m'accorder la faveur de son regard) font que nous, citoyens, serons toujours dupés. Pour plaire au Prince, on accepte quelques petits arrangements avec l'information, quelques retouches sur la photo. Et lui déplaire fait réfléchir à deux fois certains journalistes qui n'ont guère envie de perdre leur job.
Le journaliste devrait tenter de s'imposer la «non-fréquentation» des politiques en dehors des devoirs professionnels. On en est loin dans la presse française... Les exemples ne manquent pas. Loin de la morale retrouvant son exigence fondamentale.
Rédigé par : Bulle | 15 août 2006 à 09:53
Je vous rejoint sur votre conception d'un certain puritanisme politique, que j'appellerais plutôt un devoir de réserve. Je pense qu'en participant à la vie politique de son pays, chaque citoyen constitue une personnalité publique, certes emprunte d'éléments personnels, mais qui est basée sur ses idées, ses participations, et les différences que ces dernières entretiennent avec celles des autres. Dès lors, je pense que ce citoyen devient une personne morale en même temps qu'une personne physique, et que seule cette personnalité morale, mi-concrète, mi-abstraite, devrait avoir droit de cité dans la vie politique.
Nous pourrions aussi discuter de l'origine, de l'efficacité, du bien-fait et des inconvénients de cette personnalisation à outrance de la politique. Toujours est-il que j'ai l'impression que le débat d'idée s'en trouve stérilisé d'une certaine manière, puisque l'idée y étant associé à une personne, son adoption y serait considéré comme une récupération ou un aveu de faiblesse. Or le débat d'idée et la construction d'une vision de l'avenir est ce qui devrait pourtant nous préoccuper.
Rédigé par : Falko Sorenson | 14 août 2006 à 23:38
on devrait mettre juste une fois tous les "people" dans des "bateaux" pour qu'il sache ce que c'est , non ?
pendant qu'on y est aussi je propose une journée " peuple" aux politiques parfois si pleins de Tocs quelque soit la posture ( parfois même l'imposture ) !
( les Verts étant depuis longtemps dans leurs prés fabriqués à eux :-()
ceci est mon programme !
Rédigé par : cactus | 14 août 2006 à 22:07
je penserai plutôt que les articles mis en cause n'intéressent qu'un milieu relativement fermé et que le "peuple" se moque au fond totalement de la vie privée de ces gens
Rédigé par : brigetoun | 14 août 2006 à 11:07
Assurément, le débat sur la médiatisation des people n’est pas dérisoire. Ce qui peut l’être, c’est la tendance de ces derniers à croire que cette mise en images ait la moindre importance ou la moindre conséquence pour le lecteur.
Pour ce qui est des politiques, l’article du Monde mentionne que cette génération de rédacteurs de la presse people est à l’aise dans ce style de communication. La génération des politiques que vous citez l’est également. L’un et l’autre l’ont compris et l’ont utilisé. Pour Ségolène Royal, la naissance, il y a quelques années d’un de ses enfants. Pour Nicolas Sarkozy, la mise en scène de son cadre familial.
L’ennui, c’est que, assistés et conseillés en cela par les inévitables communicants et, enfermés dans les logiques médiocres des plans médias, seule une information lissée ne soit diffusée.
L’intérêt de ces communications maîtrisées est à comparer à celui, dans le domaine de la littérature, d’une biographie qu’on dit « autorisée » par rapport au travail de recherche et d’écriture sans complaisances d’une réelle biographie de qualité. Pour la première forme, on parle d’un condensé de ce qu’on veut faire savoir et qui est à peine résumé, rédigé... nivelé. Pour la seconde d’une authentique ambition esthétique et littéraire.
Je ne suis pas sûre que soumise au plus petit dénominateur commun, la grande idée de la démocratie y trouve réellement son compte.
Mais ce qui m’intéresse bien dans votre note, c’est votre « puritanisme civique », à l’évidence excessif. Peut-être valons-nous aussi, politiques compris, que par notre capacité à côtoyer l’infréquentable ? Les marges nous apprennent aussi beaucoup sur nous-mêmes. Il y a des spontanéités que, peut-être, vous qualifieriez de vulgarités, qui peuvent être réjouissantes et tendres. Il y a des préciosités que, peut-être, vous qualifieriez de distinctions qui peuvent être affligeantes et âpres.
Dans tous les cas, le n’importe quoi, l’inepte, le vain, c’est lorsqu’on sent la posture, le calcul et la stratégie, le fabriqué.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 14 août 2006 à 07:15