Le Parisien a publié hier un entretien avec Maître Charles Libman, avocat réputé dont la carrière a commencé en 1946. Il y évoque le caractère atroce de la peine de mort et se félicite de sa bienfaisante abolition.
Ce n'est pas ce propos, au demeurant banal, qui m'intéresse, même s'il met l'accent sur l'argument décisif pour sa suppression, si on veut bien laisser de côté un discours humaniste trop général pour emporter la conviction : le caractère absolu de la peine de mort qui aurait imposé une justice elle-même absolue. Or on sait bien, même si on n'appartient pas au camp de ses contempteurs frénétiques, qu'elle n'atteindra jamais la perfection, qui éliminerait à coup sûr le doute et l'erreur.
Sur le plan intellectuel, ce qui me passionne dans l'entretien, c'est la lumière qu'il projette sur le rôle de l'avocat. Charles Libman, avocat hostile à la peine de mort et citant Robert Badinter avec admiration, n'a cependant pas hésité à plaider en qualité de partie civile à la suite du meurtre de deux enfants par un agriculteur, Jean-Laurent Olivier. Dans sa plaidoirie, il a exclu toute circonstance atténuante. L'accusé, condamné à mort, a été éxécuté en 1969.
La journaliste tente de mettre l'avocat en face tout de même d'une réelle contradiction mais il s'en débarrasse trop aisément en répliquant "Je n'avais pas le droit d'être tendre avec mes adversaires. Cela aurait été trahir ma mission d'avocat."
C'était quoi, sa mission d'avocat ? Accepter de défendre une cause à l'issue de laquelle, refusant les circonstances atténuantes, il réclamait au moins implicitement la peine de mort que ses clients souhaitaient ? Ou faire passer sa philosophie et ses principes avant sa mission de défendre qui, se rapportant à tout et appliquée indifferemment à l'accusé ou à la victime, perdait forcément de son authenticité ?
Profondément défavorable à la peine de mort, il admet pourtant l'avoir permise. Et il nous dit que cette ambiguïté, cette contradiction, cette trahison par rapport à soi, c'est cela, défendre.
Je suis persuadé que tous les avocats, dans ce même contexte, n'auraient pas réagi de la même manière. Certains, si la partie civile avait exigé la peine de mort, auraient abandonné la cause. J'en connais d'autres, notamment Maître Thierry Lévy, qui n'ont jamais plaidé en qualité de partie civile à l'encontre de prévenus ou d'accusés détenus dans le box. On peut toujours tirer les conséquences d'un choix humain, qui devrait interdire la participation à tel ou tel débat judiciaire.
Je ne juge pas et je ne dénonce pas. Je suis heureux que mon métier de magistrat m'ait toujours fait échapper à cette gestion de la complexité et du clair-obscur qui est au coeur de la profession d'avocat. J'ai commencé à requérir aux assises alors que la peine de mort était toujours en vigueur. Même si mes premières affaires l'avaient, par le comble de l'horreur, rendue plausible, je ne l'aurais pas requise. J'aurais seulement hésité sur la démarche à suivre. Aurais-je tenu ma place à l'audience en développant mon refus, aurais-je prévenu ma hiérarchie pour qu'elle me fasse remplacer par un collègue en phase avec ce qu'on attendait de lui ?
Dans la mission du magistrat, il y a une exigence, un sens de la responsabilité et un besoin de rectitude qui ne font jamais de la justice un jeu supérieur. Mais une gravité en action.
On n'est jamais magistrat par hasard.
Lors du procès de Dutroux, les avocats les plus prestigieux de Belgique se sont précipités au parloir pour pouvoir le défendre, les familles des victimes ont parfois eu du mal à trouver un conseil faute d'argent. Bien sûr, cet homme peut et doit être défendu. Des cas comme celui-ci sont légion. Que dire de cette avocate de Pontoise qui s'est ou s'était fait la spécialisation d'accuser les pères de pédophilie pour faire gagner les divorces des mères. Alors bien sûr, mentir est un droit pour la défense et l'accusation. L'on peut abuser de la sémantique et du sens de la vérité jusqu'à un certain point. Je pense sincèrement que ce point est dépassé depuis quelques années et qu'au nom des intérêts du client et du porte-monnaie justice, même en y enlevant la notion de morale finit par ne plus vouloir rien dire. Il est coutume de penser que le plus intelligent est le plus vicieux, celui qui gruge le mieux, qui fait fortune en prenant les autres pour plus bêtes qu'ils ne sont. La position inverse ne deviendrait-elle pas le cheminement le plus ardu, le plus complexe, le plus enrichissant ? L'abus de confiance, la pirouette de conscience sont si faciles. L'aide à la "bonne cause", l'honnêteté ne sont-elles pas devenus les chemins les moins fréquentés donc ceux sur lesquels il faille se promener. Il est dommage que l'incitation à mal se conduire par l'exemple ne soit pas un délit.
Rédigé par : LEFEBVRE | 18 octobre 2006 à 03:06
Je suis d'accord avec le commentaire de sbriglia. Il y a du clair-obscur PARTOUT.
Rédigé par : Véronique | 23 septembre 2006 à 17:24
Dans ce qu’on écrit sur l’autre, croit-on, n’est-ce pas de soi, à coup sûr, dont on parle ? Commenter les propos de Me Libman, n’est-ce pas débattre de vos propres interrogations ? François Besse, Hélène Castel. Christian Didier, ceux qui ont poussé et assassiné Brahim Brouham, clartés nettes de la conscience et de la responsabilité ou " "compromis" avec les convictions " comme le souligne A. Sckricke ?
Refusant de requérir une peine de mort, et, je suis sûre, choisissant de développer à l’audience les motivations de votre refus, vous auriez été, exactement, dans la « gestion de la complexité et du clair-obscur. " L’honneur de la Justice", tel que vous le défendez dans le livre, j'ai cru comprendre que c’est aussi accepter pour le magistrat, cette tension permanente entre soi et soi, entre le bien, la protection de tous et la encore possible chance d’un seul.
Rédigé par : Véronique | 23 septembre 2006 à 15:21
La Vieille,
Vous dites « on n'est pas avocat par hasard, on l'est par passion et fondamentalement par humanité ». Qu'il serait bon de croire qu'une profession ne puisse être constituée que de gens intègres et sympathiques. Si on fait abstraction de ce simplisme, lorsqu'on défend un intérêt particulier, on ne défend pas l'humanité mais un humain. Et oui, même si ça chagrine les avocats et les partisans de l'irresponsabilité individuelle, seuls les magistrats peuvent prétendre avoir pour mission de servir l'humanité dans son ensemble. Ce n'est pas chic de le dire, j'en conviens, parce qu'on n'aime pas de nos jours oser penser l'horreur que tout ne se vaut pas, c'est pourtant la stricte réalité.
Vous dites par ailleurs que les avocats « plaide[nt] à décharge, en général ». C'est vrai. Néanmoins, je ne suis pas sur que c'est dans ce cadre qu'on les entend le plus, qu'ils sont les plus bruyants. On les entend souvent en accusateurs, car souvent, la défense signifie accusation ; le procédé est connu, lorsqu'on défend l'indéfendable, comme Jean-Pierre Mignard lorsqu'il défend un individu soupçonné de « dégradation de bien public en réunion » (pour ne pas dire tentative de violences volontaires en réunion), on minimise le fait (« faits dérisoires », toujours selon Me Mignard - il conteste les faits, soit, mais de plus il les qualifie de « dérisoires » : belle mise en lumière des tréfonds de sa pensée) et on accuse l'accusation (« on a tenté de légitimer la course-poursuite des fonctionnaires de police », nous dit-il - sans rougir, il nous explique donc que les fonctionnaires de police commettraient une faute en poursuivant des individus qui leur paraissent suspects, parce qu'ils fuient à leur approche) et la société (« ne rien concéder à la délinquance n'est possible que si l'on fracasse la pauvreté », nous explique t-il par ailleurs).
Avec une telle logique, on ne se surprend guère, même si c'est évidemment triste, que certains avocats subissent les foudres des victimes, comme Me Jean-Louis Pelletier, agressé en pleine audience par le père d'une fille violée et tuée à l'Ile de Ré ( http://riesling.free.fr/20060712.html ).
Column,
Que la question « comment faites-vous, bla bla » soit récurrente, la chose paraît certaine. Qu elle soit stupide, voilà qui est étonnant - on dirait la pensée d'un individu qui se croit initié à une vérité absolue que seuls les ignares, les stupides, auraient le culot d'interroger avec insistance.
Pour le reste, votre histoire de tableau de couloir, culte de l'hyper-relativisme (oui, on peut, si on veut, dire qu'un arbre est une voiture ; on a le droit, dans l'absolu, de dire que c'est très relatif que de dire qu'il existe une différence entre un arbre et une voiture, que c'est un honteux préjugé social, une construction mentale rétrograde) colle bien avec le domaine des procès civils, où il s'agit de juger de désaccords entre individus, et non pas d'actes faisant atteinte à la société dans son ensemble au point que l'on décide de les pénaliser, de prévoir une peine pour leurs auteurs.
Je vous invite à aller raconter à l'auteur de l'agression de Me Pelletier (voir plus haut) que finalement l'acte subi par sa fille n'est qu'une question de mise en lumière, qu'en changeant l'ampoule, l'acte perdra ses effets et son sens.
Paracet,
Que des actes soient d'importance égale, soient tous deux nécessaires, ne leur donne pas les mêmes vices et vertus pour autant.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 23 septembre 2006 à 13:51
Sur la scène judiciaire, le magistrat porte le masque de représentant de la société. Dans le cadre d’un procès équitable, le juge du siège est théoriquement à équidistance entre le procureur et la défense.
Comment, dès lors, peut-on présenter la mission du magistrat comme supérieure dans ses exigences à celle de l’avocat sans prendre le risque de donner une image aristocratique de la magistrature ? D’un côté, la noble mission de défenseur de la société et de ses valeurs ? De l’autre, la mission de l’avocat roturier, prompt à tourner sa veste toujours du bon côté ?
Mes propos peuvent vous sembler iconoclastes, mais j’ai la conviction que l’Avocat, en portant la voix de son client sur le terrain judiciaire, doit également faire preuve d’une rectitude irréprochable. Il n’y pas de jeu supérieur ou inférieur, mais des rôles d’égale importance dans le fonctionnement d’une société démocratique.
Rédigé par : Patacet | 22 septembre 2006 à 22:44
Mon jeune frère, que j'aime et dont j'ai trop de pudeur pour le lui dire, peut-être que l'âge permettra de franchir ces barrières, comme le vôtre l'a fait à propos de votre livre, est avocat. Un jour qu'il était dans une classe pour expliquer son métier, l'on lui posa la question réccurente et stupide de comment faites-vous, bla bla bla. Heureusmeent, il n'est pas pénaliste, ce qui lui permet d'éviter les assises. Il n'en écarta/éluda pas pour autant la question. Il répondit, sans avoir réfléchi auparavant. Il désigna le tableau et demanda au questionneur, ce tableau, tu le vois vert foncé ? oui, répondit l'impétrant. Eh bien moi, je le vois vert rouge. Etonnement de la salle. Il continua en montrant l'ampoule au-dessus du tableau. Il me suffit d'enlever cette ampoule blanche que représente la Justice. Et de la remplacer par une ampoule rouge. Que je suis. Voilà. Je montre une couleur de la Vérité. Les avocats de la partie adverse d'une autre couleur. La lumière se fait donc ainsi avec plusieurs éclairages. Voilà le rôle de l'avocat.
Je suis très fier, cela va sans dire, de mon frère.
Rédigé par : Column | 22 septembre 2006 à 19:24
Monsieur l'Avocat Général,
vos commentaires sur la difficulté d'être avocat m'étonnent à plus d'un titre.
D'une part, vous partez d'une réflexion sur cette profession face à la peine de mort pour conclure sur la grandeur de la fonction de magistrat. N'y aurait-il pas là la trace d'un certain nombrilisme ?
D'autre part, toute personne étrangère à la profession d'avocat qui suivrait votre raisonnement en viendrait à soutenir que seul les avocats qui seraient, par exemple, favorables à la pratique du viol pourraient défendre des violeurs...ce discours trop souvent entendu du grand public me pose toujours question lorsqu'il trouve son origine dans le dscours d'un magistrat. Il nous renvoie en effet au serment des Avocats du Moyen-Age qui s'engageaient à ne défendre que les causes jugées Justes par l'Eglise.
Enfin, et voilà le fruit de mes réflexions depuis quelques années de pratique de cette profession, vous, et bien d'autres magistrats, ne comprenez pas que notre rôle est d'aider les justiciables à se frayer un chemin jusqu'à vous en portant leur parole et non la notre. Notre Confrère adverse fait la même chose pour son client et je suis persuadé que cette mise en perspective, d'une façon organisée, de deux vues opposées permet au Juge de trancher plus aisément. Mon Confrère Libman avait donc raison de défendre, avec ses qualités et son talent, le point de vue d'une victime car en face de lui j'imagine que le même travail a été effectué. Au final cependant, c'est le Jury et la Cour qui portent la responsabilité du verdict et non l'une ou l'autre des parties.
Pour la petite histoire, ces réflexions et mon choix d'enfin vous interpeler, proviennent d'une expérience personnelle récente à l'occasion de laquelle, après un drame dans notre Palais de Justice, j'ai dit, encore sous le coup de l'émotion à un Avocat Général qui me félicitait d'avoir éteint une greffière prisonnière des flammes avec ma robe d'Avocat : "vous voyez Madame, vous ne pourrez désormais plus dire qu'une robe d'Avocat dans un Palais de Justice, ça ne sert à rien, parfois ça permet de sauver des vies." Son silence presque gêné est encore bien présent à mon esprit.
J'aurais encore bien d'autres choses à vous dire sur ce que m'a inspiré ce drame au sujet du comportement des uns et des autres dans nos Palais. A suivre, donc. Frédéric CAULIER
Rédigé par : Frédéric CAULIER | 21 septembre 2006 à 12:48
Exigence, sens des responsabilités et besoin de rectitude, ce sont des mots forts et passionnés pour exprimer votre engagement de magistrat et je salue respectueusement cet engagement exemplaire.
Plaider à charge sur des faits, dans l'intérêt général et le protection de la société, avec une telle conscience et une telle objectivité rassure le justiciable.
Oui il me semble que l'avocat est au coeur d'une mission qui allie complexité et clair obscur, car il plaide à décharge, en général, en tenant compte de la personnalité du prévenu et des caractères subjectifs qui l'entourent.
Cette mission réclame les mêmes qualités d'exigence, de sens de responsabilité et de rectitude.
on n'est pas avocat par hasard, on l'est par passion et fondamentalement par humanité.
Rédigé par : La Vieille | 21 septembre 2006 à 09:19
Monsieur l'Avocat Général,
Maître Eolas, qui plaide une marche en dessous de vous, vous a répondu sur son blog...
Rédigé par : Voltigeur | 21 septembre 2006 à 08:51
Ce jour-là, Libman, qui a peut-être été toujours hostile à la peine de mort, avait pour mission de défendre les intérêts de la partie civile. Il a fait son métier.
A supposer même que la plaidoirie de Libman ait installé dans les esprits du jury l'empire rhétorique que vous lui prêtez, cette parole a été rééquilibrée par celle des deux autres avocats présents dans la cause, qui avaient charge de défendre des intérêts différents.
Il faut être journaliste pour voir dans les propos passés et présents de Libman une contradiction...
Enfin, vous faites, monsieur l'Avocat Général, un métier très proche de celui de l'avocat. La gestion de la complexité et du clair-obscur n'existe-t-elle pas au parquet, en raison, par exemple, des interférences politiques dans le travail de juriste qui est le vôtre ?
A Marie-Christine BLIN :
Juriste, vous savez sans doute que la vérité judiciaire n'est pas absolue et préexistante au procès. Un avocat ne fait que présenter la thèse la plus vraisemblable possible et la plus conforme aux intérêts du client. La contradiction et l'expérience de l'écoute des plaidoiries font le reste.
Quant au délibéré collégial, il est secret. Un magistrat peut se désolidariser de ses deux autres collègues. En cas d'opposition farouche en délibéré, il y a un Président de chambre qui peut avoir le dernier mot, en rédigeant lui-même la décision voire en demandant la mutation d'un de ses collègues...
Rédigé par : Voltigeur | 21 septembre 2006 à 08:48
Nous avons finalement peu parlé de jurés. On notera que selon http://www.danielfaulkner.com/indexmyth3.html dans la plupart des États des États-Unis où la peine de mort est pratiquée, c'est une règle de droit que les jurés en délicatesse avec la peine de mort soient récusés. Ce qu'on comprend très bien : un juré est censé représenter la société et non pas s'y substituer en réduisant d'emblée la peine encourue avant même le début du procès.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 21 septembre 2006 à 08:17
J'ai copié à l'adresse ci-dessous la fin du réquisitoire d'un de vos prédécesseurs, avocat général en... 1888, tant ce passage me paraît illustrer votre réflexion, pas forcément dans le sens que vous indiquez d'ailleurs. Merci en tout cas pour vos réflexions.
http://www.lalettrevolee.net/article-3905183.html
Rédigé par : edgar | 20 septembre 2006 à 23:44
Le métier de magistrat n'implique - t'il pas aussi des "compromis" avec ses convictions(et non pas des compromissions !), par exemple quand il est impossible d'appliquer la loi sans porter atteinte à ce que nous croyons être l'équité ? Bien sûr, de telles situations n'ont pas un enjeu tel que la vie ou la mort d'un accusé, et surtout nous pouvons nous réfugier derrière l'obligation légale . Mais cette "obligation légale" n'est - elle pas parfois un confort intellectuel, plus qu'un facteur de rectitude et de prise de responsabilité ?
Rédigé par : Alain Schricke | 20 septembre 2006 à 17:54
Me faire un tel article le jour ou je présente le concours d'entrée au CRFPA, vous souhaitez ma mort Monsieur le Procureur, avant même la première joute vous me jetez un poignard dans le dos ! A moi l'ordre !
Rédigé par : PissTroiGüt | 20 septembre 2006 à 17:49
Lorsque j'étais en terminale, un professeur m'a demandé pourquoi je voulais être chirurgien et non avocat et je lui ai répondu que je me sentais incapable de mettre le talent oratoire qu'il me prêtait au service d'un criminel me disant qu'il avait torturé puis tué un autre être humain avec délice, même dans le cadre d'une désignation d'office.
40 ans et quelques changements d'orientation plus tard, je suis une professionnelle du droit, pour la gymnastique intellectuelle, mais toujours pas avocat ... en raison de la disparition progressive des confrères potentiels résolument contre les "arrangements avec la vérité" exigés au civil, au commercial, au social autant qi'au pénal par des clients dont l'argent est indispensable pour vivre ... ni magistrat ... en raison du besoin de puissance dont souffrent trop de ceux qui seraient des collègues avec lesquels trouver un compromis en délibéré collégial.
Rédigé par : Marie-Christine BLIN | 20 septembre 2006 à 00:55
quelle époque quand même !
avant c'était " Dur dur d'être un bébé " , non ?
ON ne respecte vraiment plus personne !
Rédigé par : cactus | 19 septembre 2006 à 18:32
pour l'histoire:
site.voila.fr/guillotine/olivier.html
Rédigé par : sbriglia | 19 septembre 2006 à 16:01
Il est des raccourcis (pardon du choix ,involontaire,du terme compte tenu du sujet...)qui se révèlent quelque peu réducteurs(décidément!...) :le condamné l'a été par une Cour d'assises,présidé par un Magistrat...après un réquisitoire d'un autre Magistrat,libre de sa pensée...laisser croire que le refus de voir des circonstances atténuantes dans un acte criminel ,lorsqu'on représente les victimes comme partie civile, relève de la même démarche que celle de l'avocat général réclamant ,au nom de la société,la peine capitale, ou que celle de la Cour la prononçant au nom du peuple français,me paraît assez discutable...comme quoi chacun voit midi à sa porte!...combien d'avocats se sont dits ,un jour,qu'ils n'aimeraient pas être à la place du Juge...il y a du clair obscur partout ,au Parquet ,au Siège ,au Barreau et ,sans doute,chez l'agent de police de base ...des plaidoiries ,fussent-elles inadaptées ,n'ont jamais la même force qu'un arrêt passé en force de chose jugée...et le greffe ne les enregistre pas...
Rédigé par : sbriglia | 19 septembre 2006 à 14:14
Dur d'être avocat, l'exemple que vous prenez est tout de même le cas de figure où l'avocat s'approche du procureur, puisque s'il, certes, n'est pas du côté de l'action publique, il est néanmoins demandeur et accusateur.
Pour ma part, je crois qu'il y a tout de même un problème à accepter par « authenticité » de réclamer quelque chose dans un cas particulier qu'on dit vouloir supprimer en général. Je ne suis pas sûr que la conscience d'un homme doive passer après sa profession. Lorsque l'affrontement est net, un choix, à mon avis, s'impose.
Pour ma part, j'aurais été moins ennuyé par ce dilemme, tout simplement parce que je ne suis ni favorable ni opposé à la peine capitale. Ce propos peut choquer, j'en suis conscient. Ce n'est pas par indifférence, c'est par incapacité de trancher. Je considère toujours dommage le caractère définitif de la peine de mort - à proscrire lorsque les faits ne sont pas établis avec une force telle que nul ne les mette en doute. Mais je ne voue pas un culte à la vie si fort au point de trouver qu'il y a une place pour les Pierre Bodein, les Francis Heaulme, les Marc Dutroux, etc. Je veux dire par là que je ne saurais parier sur leurs chances de devenir des individus non-dangereux pour autrui. Après tout, des gens meurent tous les jours par accident, je ne trouve pas dramatique au plus haut point qu'après de tels crimes une sanction de cet ordre soit appliquée. La vie de ces individus est associée à trop d'ignominie et leurs chances de réinsertion semblent à ce point inexistantes que je ne m'autorise pas à être opposé à leur mort - je ne m'autorise pas à dire qu'il était préférable de conserver un individu comme Bodein en vie après ses premiers crimes (viols et tentative de meurtre) au regard des petites victimes suivantes. Je n'aurais pas le culot de faire de la théorie humainement généreuse lorsqu'elle impose un bilan concret aussi abject, ne serait-ce que par égard pour les proches des victimes qui porteront probablement jusqu'à la fin de leurs jours le tourment du calvaire subi par leurs défunts. Si en droit il y a toujours à faire de mettre en parallèle des intérêts contradictoires et de protéger les plus importants, je dirais que la vie d'une gamine vaut plus que celle d'un violeur, si le problème se pose en ces termes. Or, vu que la perpétuité réelle n'existe plus, il se pose malheureusement en ces termes (la perpétuité réelle n'était toutefois pas forcément plus humaine que la peine de mort - en particulier dans des prisons surpeuplées).
Quoi qu'il en soit, je ne jette pas la pierre à ceux qui ont une certitude sur cette question, ça les regarde - quelque part, je les envie, tant mieux pour eux s'ils arrivent à prendre parti, à trouver une réponse qui les satisfasse pleinement. Mais je vois mal comment vivre avec une telle certitude tout en, dans les faits, la contredisant. L'activité professionnelle, certes, n'est pas à confondre avec l'activité citoyenne. Mais lorsqu'il y a contradiction entre les deux, je pense qu'un choix s'impose, à un moment ou un autre, un changement d'activité ou un abandon de la certitude.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 19 septembre 2006 à 13:28
Comme toujours vous traitez aujourd'hui d'un problème intéressant: doit-on aller à l'encontre de ses convictions lorsque nous y sommes confrontés?
Dur dur de trouver une réponse juste.
Toutefois, pour défendre Maître Libman, peut être a-t-il pensé qu'en étant avocat de la partie civile, l'intérêt qu'il défendait était plus important que la "mort" du prévenu???
et là soyons ironique qu'y a-t-il de plus important sur terre que la vie ou la mort???
Bon, en fait, je n'arrive même pas à défendre cet avocat et il est vrai qu'il y a des contradictions dans son discours...
Mais il est bon d'aller dans le bon sens du vent à l'heure actuelle et surtout de ne pas avoir d'opinions contraires à celles érigées comme "de bon ton"!!!
une pensée unique
dans un monde à sens unique...
ça devient fatigant!
Rédigé par : marie | 19 septembre 2006 à 12:02