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16 septembre 2006

Commentaires

Marine Zitoun

Paul Wermus anime une émission sur France 3 et je ne sais pas pour qui il se prend. Il coupe inlassablement la parole à ses invités, il leur parle comme à des chiens. On a l'impression qu'il ne les écoute pas et qu'il s'ennuie sur le plateau.
Je le trouve pédant, trop sûr de lui et irrespectueux envers ses invités, sa co-animatrice, et nous, le public...
Je ne connais pas l'histoire de ce Monsieur, qui se dit journaliste de longue date, en tout cas, il me répugne et je ne regarderai plus jamais son émission.


Je zappe !

cactus à Parayre sans rebondir

"Je suis confus mais j'ignore qui est Paul Wermus ...
Rédigé par: Parayre | le 17 septembre 2006 à 20:53"

monsieur Parayre ne connait pas Popaul pour les intimes :-(
je vous le donne pour Emile,hii : en plus il "travaille" chez.........Ruquier une crise de fois par semaine !

Véronique pour Marcel

Marcel, Philippe a tort de vous encourager à faire long. Son regret du court, je le vois plutôt comme de l’ironie tempérée. Cela ne me gêne en rien que D. Barella soit le conseiller de S. Royal et je prendrai connaissance, comme toujours, de ses prises de position avec beaucoup d’intérêt. Simplement, sur ce forum, je lirai aussi ses réponses comme étant , peut-être, partie prenante d’un engagement qui va au-delà de ses responsabilités syndicales. Je ne lui reproche en rien, mais il me semblerait mieux, de la part des médias, de le présenter en précisant également son rôle de conseil. De toutes façons, j’attends des magistrats qui s’expriment dans les médias, qu’ils défendent aussi leur philosophie judiciaire. J'apprécie également qu’ils nous expliquent la justice, le monde judiciaire et cette réforme, en l'approuvant ou en la contestant. Finalement, le devoir de réserve, c’est bien compliqué. Je crois que c’était cela le sujet du post.

Marcel Patoulatchi

Veronique, il est vrai que le sens du syndicalisme dans la fonction publique impose quelques questionnements.

Un fonctionnaire doit faire preuve de réserve, ne pas nuire à l'image de sa fonction, ne pas nuire à l'action de l'entité à laquelle il appartient. Ce n'est que le bon sens : on ne choisit pas d'adhérer à une fonction, un mandat public, par hostilité de principe à son endroit. Le nihilisme n'y a pas sa place.

Néanmoins, lorsque le fonctionnaire est syndicaliste, on ne saurait tout à fait l'astreindre au devoir de réserve. Il est censé représenter ses collègues (un autre problème du syndicalisme, c'est lorsque les syndicalistes cessent pendant plusieurs années, voire décennies, d'être de réels collègues, qu'ils se contentent de représenter - le même problème, de fait, que celui des élus de la Nation ; mais c'est un autre débat, je ferme la parenthèse), or cette représentation impose parfois de souligner des aspects des choses qui peuvent, d'une manière ou d'une autre, nuire à l'efficacité des services, à l'image de la fonction. Ce serait pour le moins étrange d'exiger d'un syndicat qu'il ne dise que des choses plaisantes à entendre.

Dès lors que le devoir de réserve saute, dès lors que le syndicaliste tient un discours critique, il n'est guère surprenant qu'il se politise. Peut-être même s'est-il syndicalisé parce qu'il était politisé en premier lieu. Ne dit-on pas qu'il y a des syndicats de gauche et des syndicats de droite ? On entend bien que le syndicat Force Ouvrière et la Confédération Générale du Travail soient présents dans le monde industriel. Reposant en partie, historiquement ou encore maintenant, sur la vision d'une monde où se jouerait une lutte des classes, il est de leur nature d'agir dans le monde privé en se plaçant du côté, ou du moins en croyant le faire, des ouvriers (j'en reste à la théorie ; parfois l'action syndicale se fait avant tout au détriment de ceux pour qui le syndicalisme n'est pas une option, comme les intérimaires - c'est un exemple pour souligner un paradoxe, je ne dirais pas que c'est un cas général et fréquent).

Lorsque des adeptes de la vision d'un monde en lutte des classes sont fonctionnaires de police ou magistrats, on peut néanmoins se demander dans quelle mesure l'idée qu'un supposé pauvre est irresponsable pénalement -la responsabilité en reviendrait à la société, et on évite de rappeler que la société c'est nous, coupable de n'avoir pas su offrir aisance et bonheur à tous- n'est pas franchement incompatible avec leur mission. Ceci dit, c'est un cas de conscience qui les regarde, tant qu'ils font effectivement ce pourquoi la société les a mandatés. S'ils cessent de le faire, naturellement, l'issue est du registre disciplinaire.

Que dire lorsque ces derniers sont syndicalistes ? De fait, leurs vues les conduisent à tenir un discours empreint d'une hostilité de principe à la fonction qu'ils sont eux-même censés représenter. Mais comme ils sont syndicalistes, on ne saurait réprimer leurs paroles. Voilà un paradoxe : on ouvre une porte pour la critique interne, car cela est toujours positif, mais cette porte peut servir à une critique purement externe, dans le désintérêt absolu de la fonction publique en question. C'est vrai évidemment pour les métiers qui touchent au maintien de l'ordre public (insupportable aux révolutionnaires) et à la justice (forcément injuste selon les révolutionnaires, étant incarnation d'une ordre contesté). Ca l'est aussi dans des domaines comme l'éducation, même s'il y est plus banal de contester la société, comme si on y avait pris goût à taper sur la main nourricière, à insulter la corne d'abondance. A ce propos, l'exemple Bourdieu est patent, non pas pour son contenu, des absurdités habilement dissimulées derrière un verbiage sans nom qui étaient tout à fait de leur temps (il a beau jeu d'ailleurs de disserter sur l'élite qui utiliserait le langage comme un outil de ségrégation - j'ai croisé plus d'une personne émerveillée par Bourdieu mais en fait complètement incapable d'expliquer des paragraphes tirés au hasard dans ses bouquins, ou bien acculée à reconnaître qu'on y trouve énoncée de manière abusivement complexe des banalités de type : 'un enfant d'ouvrier qui n'a jamais lu aura plus de mal qu'un fils de prof qui a passé son enfance dans les bouquins à réussir un cursus universitaire'), mais parce que 25 ans plus tard un authentique culte lui est voué par de nombreux enseignants, ne voyant même pas que l'aggravation de certains problèmes récurrents que Bourdieu prétendait révéler dans leurs causes découlent de leur adhésion à certains pans de la pédagogie égalitarisante façon Pol Pot. Par exemple, Bourdieu plaçait les exigences et coutumes de l'élite culturelle comme un facteur de ségrégation (une évidence) : il semble qu'à force de tenter de les démolir, le fossé se soit creusé, puisqu'on a contesté à l'école la mission de faire acquérir ces exigences et coutumes, creusant encore plus la différence entre les enfants de ceux qui ont ces exigences et coutumes et les autres (exemple : la suppression des devoirs scolaires).

Je reviens aux syndicats. Ce problème de heurt entre vision politique et mission d'ordre institutionnelle n'est, il est vrai, criant qu'avec les extrêmes politiques. Néanmoins, ce paradoxe illustre, à mon avis, à un degré moindre, le phénomène Barella (qui, au sein de l'USM, il est vrai est bien plus modéré que ses homologues du SM).

Ce qui devrait, quelque part, nous rassurer, c'est l'idée que ces syndicats de tendances immodérées semblent régulièrement placer les intérêts de ceux qu'ils représentent avant même leur discours politique. Ca s'explique sans doute en partie parce que, après tout, ils restent des élus. Peut-être aussi, dans certains cas, tout simplement par sympathie pour leurs pairs. On ne peut pas dire qu'ils faillissent donc systématiquement à leur mission.

Néanmoins, cet élément rassurant est tout à la fois inquiétant. Les positions des syndicats de magistrats sur la polémique sur les caméras dans les bureaux du juge d'instruction en attestent. Il semblerait que la défense des intérêts de ses pairs permette aussi de dire des énormités. J'évoquais cela sur mon blog le 1er de ce mois ( http://riesling.free.fr/20060901.html ),
en tentant de déchiffrer le « communiqué de presse publié le 25 août par le Syndicat de la Magistrature », un communiqué étonnant finalement en faveur d'une justice toute-puissante face aux justiciables, étonnant quand on entend les positions générales de ce syndicat (qui au nom de la défense des justiciables n'hésite pas à créer des commissions se substituant aux services de police et aux juges d'instruction http://www.syndicat-magistrature.org/article/252.html ).


PS : Je sais, ce commentaire est trop long. Récemment, après un court commentaire, Monsieur Bilger m'a envoyé un message pour me signifier qu'il le trouvait « un peu court ». Était-ce de l'ironie, en tout cas je prends ça pour un accord tacite à prendre le droit d'oser commettre l'ignominie de forcer -une contrainte insoutenable- le lecteur pour qui mon brouet verbal n'est point comestible à user de la molette de sa souris pour descendre fissa au commentaire suivant qui sera, espérons-le, peut-être plus court.
Le lecteur attentif aura remarqué que j'ai aussi un blog (lien en cliquant sur mon pseudonyme), ce n'est donc pas par manque que je m'épanche céans.
J'ajoute que je suis bien conscient que ce commentaire est de l'ordre de la digression inspirée par l'article de monsieur Bilger et le commentaire de Véronique, plutôt qu'un message stricto censu commentant l'article.
PPS : Je sais également que mon PS pourrait être plus succinct, il n'en perdrait pas sa moëlle - j'y penserai, à l'avenir. :P

Véronique

Le devoir de réserve, bien sûr. Mais pourquoi dans cela:
« Dominique Barella, président de l’Union syndicale des magistrats (USM), sera le Mardi 26 Septembre 2006 de 09h00 à 10h30 l'invité des forums de nouvelobs.com. Thème du forum : la réforme de la justice. Avec Dominique Barella, président de l’Union syndicale des magistrats (USM). » (Nouvel Obs. com).
ne précise t-on pas dans la présentation de ce monsieur qu’il est aussi conseiller de S. Royal pour les affaires judiciaires ? J’ajoute que je n’ai aucune inclinaison pour, ni aucune activité dans quelque militantisme politique quel qu'il soit et que, comme beaucoup, je ne sais pas, aujourd’hui, pour qui je voterai en 2007. D’autre part, cela ne me gêne pas, et il est souhaitable, que ce magistrat exprime et défende sa vision des choses. Ce qui me dérange, c’est que ne soit pas mentionné dans les médias son engagement.

mike

J'avoue que je ne "vois" pas Monsieur Sarkozy comme président de la République.
Même si ceux que nous avons subis depuis trente ans ne sont guère des modèles, ils soignaient leur langage, respectaient leurs adversaires et leurs amis et avaient une vue compétente sur les affaires du monde. Toutes qualités dont je ne suis pas convaincu que NS en soit vraiment doté.
Mais la fonction crée l'organe, dit-on.
Puisque vous donnez votre opinion franchement, ce qui est noble, je me permets de faire de même.
Bien à vous.

Bulle

Premier point : le devoir d'explication est une belle formule mais, reprise par quelque apprenti sorcier, elle peut servir de bouclier pour sortir du devoir de réserve.
Deuxième point : vous n'aimez guère ceux qui sortent de leur terrain professionnel (footballeur, acteur) pour intervenir médiatiquement sur la politique. J'aurais aimé que cela soit votre réponse au journaliste de France Soir à la question sur Sarkozy...

koz

"Même dans les situations les moins confortables, les plus risquées, on ne doit pas se soustraire au devoir d'explication."

Non, mais visiblement, vous anticipez la critique, non ?

Parayre

Je suis confus mais j'ignore qui est Paul Wermus ...

Patacet

Bonjour,

Je m'interroge sur le sens (médiatique ?) que l'homo économicus donne aujourd'hui au mot médiatisation. Le Petit Robert en donne la définition suivante : Rendre médiat. Action de médiatiser. Définition de médiat : qui agit, qui se fait indirectement. Force est de constater qu'aujourd'hui la référence commune implicite est celle qui renvoie au processus de diffusion par les médias, audivisuels, notamment. Quel rôle peut jouer "l'anonyme nul", le "citoyen lambda" dans une communication efficace de ses compétences ? Prenons l'exemple d'un diplômé en droit qui s'investit dans la création d'un point d'accès au droit, en concertation avec le Conseil Départemental d'Accès au Droit. Cette démarche pourra s'inscrire dans une logique de transmission de l'information, conciliation (médiation).
A l'ère des nouvelles technologies, de l'Internet,le citoyen n'a jamais bénéficé d'un tel espace d'accès au savoir et , paradoxalement, cela conduit à une uniformité de la culture. Demandez à un étudiant en droit titulaire d'une maîtrise s'il connaît l'existence du CDAD. Demandez-lui ensuite de nommer le joueur de foot qui a donné un coup de boule lors de la finale de la coupe du monde...

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