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02 septembre 2006

Commentaires

Thomas

Bonjour,

J'ai lu avec attention votre point de vue, et j'avoue ne pas bien comprendre pourquoi ce serait bénéfique dans les cabinet d'instruction, et pas dans les commissariats. La caméra pourra modifier le comportement de certains juges, certes, mais c'est tout aussi vrai pour la police! non? "Si les accusations formulées par les acquittés contre le juge Burgaud sont exactes, ce dernier a tenu des propos et fait preuve parfois d'une intimidation dont à l'évidence il aurait été contraint de s'abstenir s'il avait été filmé." n'est-ce pas également vrai pour les enquêteurs de police? Franchement, je ne vois absolument pas la différence.
Au final, il me semble que dans les deux cas, c'est une mesure parfaitement démagogique, qui ne servira à rien (les enregistrements vidéo des gardes à vue des mineurs ne sont presque jamais utilisés). Cela ne sert qu'à jeter un peu plus de discrédit à la fois sur la justice et la police. Plutot que de gaspiller l'argent public dans des caméras, peut-être faudrait-il former plus de magistrats, fonctionnaires de police... cela serait sans doute beaucoup plus utile que les gadgets proposés actuellement.

Armand

Certes dans 95% des procédures d'instruction le but du juge est de parvenir à la manifestation de la vérité.
Restent les 5% restants, qui justifient cette réforme.
Attendons aussi de voir selon quelles modalités ces enregistrements pourront être utilisés. Déjà les avocats ont du mal à se faire communiquer le dossier ou à prendre connaissance des scellés dans les affaires douteuses.

Véronique Raffeneau

Marcel, je n'ai pas de préférence pour le modèle anglo-saxon que je ne connais pas. Je crois qu’Alain dit juste quand il écrit qu’il est périlleux de « juger la sincérité d'une déclaration en se fondant sur des "signaux" émotionnels envoyés par l'interlocuteur, plutôt que sur la cohérence interne du discours ou sur la réalité des faits matériellement vérifiée ». Je suis inquiète quand il nous dit que pour les auditions d‘enfants victimes « nombre de personnes souhaiteraient que les experts psychologues fassent une analyse uniquement "émotionnelle" de ces enregistrements sans se pencher sur le dossier ! ». Avec les caméras, je ne peux pas m’empêcher de craindre une plus grande économie de la réflexion, de l’analyse et de la maîtrise d’un dossier . Et je pense qu'une mesure de cette sorte ouvre des avenues à des dangers ultérieurs . Il y a des territoires où les caméras doivent être bannies . C'est tout.

Marcel Patoulatchi

Veronique,

L'assistance d'un avocat au cours d'une garde à vue (et non pas en début de garde à vue pendant 30 minutes sans accès au dossier comme actuelle) nous ferait passer au modèle nord-américain. Dans l'absolu, pourquoi pas. Mais il faut savoir qu'alors par garde à vue, nous entendrons quelque chose de tout à fait différent. La garde à vue ne sera plus un moment permettant d'éclaircir des situations floues mais elle n'aura de sens plus que dans les cas où la culpabilité des auteurs est manifeste ; seul cas où leur avocat leur conseillera de négocier, et donc de parler.
C'est un choix de procédure. Assurement, il faudra trouver de nouvelles manières de faire, de procéder. Si on veut à tout prix s'inspirer des nord-américains, nous devrons aussi songer à modifier d'autres éléments de notre procédure, par exemple y retirer le principe de loyauté de l'enquêteur dans la recherche des preuves. Et bien oui, on ne peut prendre un bout d'un autre système procédural réduisant largement le potentiel des services enquêteurs sans prendre également d'autres bouts renforçant ce même potentiel. Je ne sais pas si notre système est meilleur que le leur ou pire. Néanmoins, je n'ai jamais entendu dire que les États-Unis ne connaissent pas l'erreur judiciaire.

Vu le problème que constitue la délinquance et la criminalité à l'heure actuelle en France, je ne suis pas sur qu'il est vraiment bon de changer une procédure qui offre des résultats selon l'idée que l'on rapporte quelques abus. Je trouverais plus justifié que l'on s'interesse à ces abus. Notons qu'au registre des abus, la privation d'alimentation fit souvent scandale : je ne crois pas me tromper en disant que jusqu'il y a peu de temps, souvent les fonctionnaires de police devaient, de leur poche, payer l'alimentation pour les gardés à vue, rien n'étant alors prévu.


Qwyzyx,

Considérer comme une faute un oubli faisant tomber une procédure entière, soit. Néanmoins, il faudrait pouvoir s'assurer que la négligence n'est pas due à une surcharge de travail. On ne peut reprocher à un homme de ne rien oublier alors qu'il travaille avec des outils obsolètes (existe t-il des outils informatiques à disposition des magistrats pour qu'ils puissent facilement savoir où ils en sont sur chaque dossier ?) et qu'il n'a matériellement pas le temps de faire tout ce qu'il devrait impérativement faire.

Notez au passage que la prescription de l'action publique pour les crimes est de 10 ans, et non pas 5 - 20 ans pour les crimes sexuels sur mineurs à compter de leur majorité.

Notez également que la sanction pour « violation des principes directeurs de la procédure » n'est à l'heure que projet de loi.


Armell,

Vous avez raison de dire qu'il est anormal que la version papier des auditions ne soit pas une transcription telle quelle de l'audition. On devrait pouvoir, à la lecture du dossier, avoir une idée du niveau de langue des concernés, de leur agressivité, de leur timidité, cela devrait être présent dans le dossier. L'écrit ne devrait pas être formaté et donner une vision des concernés finalement complètement éloignée de la réalité - même s'il est toujours délicat de prétendre pouvoir décrire la réalité d'un individu, cette difficulté n'est pas un argument pour ne pas tenter le coup, pour se résigner. Sur ce point, rappelons aux syndicats de magistrats, USM et SM confondus, que contrairement à ce qu'ils annoncent à la presse, les greffiers des cabinets de juge d'instruction ne sont pas plus irréprochable que la police - si caméra il doit y avoir pour ce problème, c'est donc partout.

Néanmoins, on peut estimer que le prix des enregistrement vidéo est lourd à payer pour cela - financier et peut-être aussi d'efficacité. A moins d'estimer qu'on ne peut faire confiance aux OPJ et aux juges d'instruction, n'aurait-on pas pu écrire noir sur blanc dans la loi que la transcription des propos tenus doit être exacte, non reformulée ?

Armell

Caméra ou pas... Je serais plutôt pour. Et ce pour des raisons que certains ont déjà expliquées ici. Mais aussi pour d'autres. Notre système est basé sur des résumés en quelques lignes, d'heures longues d'interrogatoires. Un procès-verbal d'audition n'est pas toujours, dans sa structure, dans ses mots, le reflet de ce qui a été dit par un accusé. Or, c'est ce document qui est joint au dossier d'instruction. C'est sur un bout de papier lu d'une voix monocorde que des jurés entendront qu'un accusé a avoué, s'est retracté. C'est tout le problème de l'oralité de nos débats qui fait que des témoins qui accusent en première instance et disent l'inverse en appel, passent parfaitement inaperçus, de même pour des témoins de la défense. A tel point d'ailleurs que finalement, hormis en cas de dysfonctionnement médiatique comme pour Outreau, que ce soit par vidéo ou sur papier, qui prendra le temps de lire des tonnes d'auditions pour déceler l'erreur ou de visionner des heures d'enregistrement ?
La caméra, oui. Juste pour assurer, de part et d'autres, que les droits et les devoirs ont été respectés. Ne jouons pas l'autruche. Nous savons fort bien que ça n'est pas toujours le cas.

Alain

La proposition d'un enregistrement audio visuel des auditions en garde à vue et en cours d'instruction, doit être rapprochée de l'existence déjà effective des caméras pour les auditions d'enfants victimes .
Cette utilisation de la caméra pour "recueillir" la parole du prévenu ou de la victime vient flatter un penchant très naturel : Celui de juger la sincérité d'une déclaration en se fondant sur des "signaux" émotionnels envoyés par l'interlocuteur, plutôt que sur la cohérence interne du discours ou sur la réalité des faits matériellement vérifiée .
Ainsi, selon que le prévenu baissera ou lèvera les yeux, tordra ou croisera les mains, les enquêteurs, les juges (et même le public à l'audience?) décideront si les dénégations sont sincères ou mensongères, si les aveux sont spontanés ou extorqués . Cette dérive est déjà très nette pour les auditions d'enfant victimes, puisque nombre de personnes souhaiteraient que les experts psychologues fassent une analyse uniquement "émotionnelle" de ces enregistrements sans se pencher sur le dossier !
Il est bien connu que l'écrit permet une réelle analyse approfondie de la cohérence interne d'un discours, en tout cas bien meilleure que le spectacle audio visuel de la personne en train de tenir ce discours .
L'un des principaux reproches faits aux procédures accusatoires, qui mettent l'accent sur la relation orale des faits (notamment à l'audience), c'est justement de favoriser le jugement arbitraire fondé sur les "impressions", les émotions, l'apparence de l'interlocuteur, plutôt qu'un jugement fondé sur une analyse logique, interne ou comparative des différentes versions retranscrites par écrit.

Finalement, alors que l'affaire d'Outreau a à nouveau montré le grand danger qu'il y a à fonder une enquête sur la sacralisation de la parole des enfants et la diabolisation de la parole des prévenus, la volonté d'utiliser les caméras pour enregister cette parole aura justement pour effet d'augmenter cet effet "émotion", de géner l'analyse logique rigoureuse des discours . En outre, le temps, l'argent, l'énergie dépensés dans l'acquisition, l'entretien, la manipulation et la conservation du matériel et des enregistrements, ne seront-ils pas perdus d'autant pour les investigations matérielles et la lecture des dossiers ?

Joel

@Ph.Bilger : je comprends votre réponse, même s'il y a des évidences qu'il est difficile de nier...
Je ne vais pas polémiquer ici et être hors sujet en évoquant les relations magistrature-politique (peut-être un jour un billet là-dessus, sauf si c'est déjà fait!...)
Mais j'ai quand même une anectode récente, significative de mon propos : dans un dossier "sensible" me touchant personnellement, le Président d'une Chambre correctionnelle vient de rendre un arrêt trés courageux dans la mesure où il y avait une note manuscrite du PARQUET sur son dossier souhaitant une condamnation sévère : le magistrat a prononcé, en son âme et conscience, une relaxe totale...C'était il y a 15 jours...je viens d'apprendre qu'il était muté...
Tout est vérifiable à la Chancellerie...ah bon, la Chancellerie n'était pas au courant ...à quand la séparation des pouvoirs?

Qwyzyx

Merci pour votre réponse.

Je parlais de "réclamation" parce que pour l'instant il n'y a rien de concret en droit (et en sera-t-il autrement un jour ?).

Vous n'ignorez pas pas qu'il existe des dossiers nombreux qui chaque année tombent sous le coup de la prescription parce que le juge d'instruction omet de réaliser un acte, que le dossier se perd entre son cabinet et le secrétariat du parquet ou que le parquet n'a pris aucune décision dans les délais. C'est malheureusement assez pratique pour lisser les statistiques d'activité des juridictions. C'est le bon côté de la chose.

Le mauvaiss côté est que les victimes et les dommages suivent le même traitement du dossier. Ils sont mis à la corbeille (on dit "archivé") avec toute l'estime qu'on porte à la misère humaine - juridiquement et administrativement parlant. Il est difficile de trouver du droit dans une gestion bueaucatique.

Non seulement les victimes se retrouvent abandonnées - méprisées ? - au bout de plusieurs années d'attente qu'ont duré leurs procédures, mais elles sont confrontées à une situation de non droit.

Il y a en effet un vide juridique en cas de carence de l'autorité judiciaire. Les parties n'ont aucun recours et doivent subir ce rangement vertical puissant et définitif.

Peut-on donc encore parler de négligence quand ce procédé est connu de tous et qu'il favorise "une bonne gestion" ? Peut-on parler d'une erreur quand de nombreux dossiers sont ainsi oubliés pendant trois ans (pour un délit) ou cinq ans (pour un crime) ?

Vous me surprenez beaucoup quand vous affirmez qu'il existe déjà dans la loi la sanction de la "violation des principes directeurs de la procédure". Je dis :"Banco !". Je ne connais aucun exemple de sa mise en oeuvre ni même le texte auquel vous vous référez. J'aimerai bien savoir où vous avez vu une pareille chose qu'auncun avocat ni même magistrat ne semble connaître. Les ignorants sont les plus insolents et en la matière je ne demande qu'à apprendre ;-)

Véronique Raffeneau

Il existe une liberté à l’autre que l’image n’autorise pas. Je sais bien que les procès-verbaux chez les policiers et les juges ne sont pas de la littérature. Au-delà d’un troc navrant entre deux ministères, je sais aussi que la finalité de cette mesure semble être une meilleure garantie contre d’éventuels dérapages. Mais je crois qu’une caméra peut avoir encore plus de puissance et de pouvoir qu’un écrit, pour fabriquer un visage de délinquant ou d’assassin.

Comme beaucoup, je suis ignorante sur les questions du droit et de ce qui constitue une procédure pénale. Mais contrairement à Jean-Dominique, je pense intuitivement que "les espaces entre le zéro et l'infini" sont déterminants dans une procédure. Quel sera l'espace de la nuance, du gris et du contraste dans un dispositif vidéo ?

Et la dissuasion souhaitée par l’image ne va-t-elle pas figer chacun dans un rôle et faire planer un risque de scénarisation, un peu comme dans la télé-réalité ? Les personnes concernées ne seront-elles pas tentées par une sorte de surenchère, mais celle-là, rigidifiée ?

La caméra n’est-elle pas un des plus mauvais et un des plus maladroits tiers ?

L’assistance d’un avocat au cours d’une garde à vue n’est-elle pas plus souhaitable ?

Si des procès-verbaux sont transmis à la presse, ne peut-on craindre que des « aveux » qui auront été filmés ne soient diffusés dans les journaux télévisés ? Que prévoit la loi pour la question éthique de l’archivage de ces images ?

Enfin, cette obsession de la transparence, ne finira-t-elle, par exemple, pas autoriser des caméras dans les salles de consultation des médecins, afin de "prévenir" l'erreur médicale.

Ne faut-il pas mieux, toujours, miser sur un meilleur professionnalisme des praticiens ?

Marcel Patoulatchi

Jean-Dominique, vous déclarez « ce qui est en cause, c'est la sincérité d'un aveu et moins les conditions dans lesquelles il a été obtenu ». Souffrez-vous de pertes de mémoire ?

Non, l'affaire d'Outreau, ce n'est pas une affaire basée sur un aveu qui aurait été obtenu dans des conditions douteuses.

Non, l'affaire d'Outreau, c'est bien l'histoire d'une instruction cauchemardesque, c'est à ce niveau que l'on peut parler de « quelques faiblesses ». Vous avez peur que la justice ne puisse se faire ? Pourquoi vous focalisez-vous alors sur ce hors-sujet manifeste ?


Joel, en quoi le fait d'être noté par son supérieur imposerait-il un manque d'intelligence dans son travail. Pourquoi toujours partir du principe que c'est un problème. Tous les supérieurs sont-ils des abrutis finis, pour que l'on décide qu'avoir quelque valeur à leurs yeux impose poltronnerie et veulerie ?


Qwyzyx, vous parlez « d'élever une réclamation en cas de négligence ». Réclamer, c'est beau, mais encore faut-il savoir en quoi cela peut-être suivi d'effet. Quant à la négligence, il faudrait encore qu'elle soit tout à fait délibérée pour qu'on puisse légitimement la sanctionner.
Il serait déjà bien que désormais puisse être sanctionnée la « violation des principes directeurs de la procédure », comme cela est prévu par la loi. A vrai dire, en y pensant bien, je me dis qu'une telle suggestion est à tomber sur la tête et qu'on ne s'en rend pas compte par habitude : n'est-ce pas fantastique qu'on songe seulement aujourd'hui à estimer qu'une violation d'un principe directeur puisse être sanctionné ? Existe t-il un seul autre métier où cela ne serait pas sanctionné ? Existe t-il un métier ou on peut violer des principes directeurs de l'exercice professionnel sans que cela soit considéré comme une faute grave ? En ce sens, on est encore loin de pouvoir inciter les magistrats à se soucier de ne pas faire « erreur manifeste d'appréciation », mais c'est tout de même un début.
C'est tout de même époustouflant que les règles disciplinaires des magistrats, c'est à dire des individus qui en France ont le plus de pouvoirs directs sur n'importe quels autres individus, soient empreintes d'une telle légèreté, que l'on pourrait nommer désinvolture.


Parayre

Pourquoi avez-vous retiré le paragraphe relatif à votre participation à une émission de L.Ruquier ?

Qwyzyx

Je trouve que vous axez beaucoup votre post sur la police plutôt que sur la justice.

Que pensez-vous de la possibilité d'élever une réclamation en cas de négligence au regard de la procédure civile ou pénale ?

Mais dans combien de temps ce projet passera-t-il dans le droit positif ?

Il est fort à parier qu'il n'y passera jamais. Il va se perdre dans les tiroirs et les élections vont s'occuper de le faire passer définitivement à la corbeille. Comme d'hab'.

La corbeille ne devrait-elle d'ailleurs pas remplacer la balance dans la symbolique juridique ?

sbriglia

...ai-je rêvé ou avez-vous supprimé la référence (horresco.....!)à l'émission du sieur R.entre dimanche et ce jour?
Cancellez,cancellez,il en restera toujours quelque chose!...
"mais que diable allait-il faire dans cette galère?"
...faut-il qu'on vous estime pour ne pas trop s'en offusquer!

cactus  à Joël

" ont-ils vraiment leur liberté quand on sait que pour leur carrière, ils sont notés par le Procureur...." m'interroge Joel

faut demander à monsieur Bilger , moi je ne suis là que pour la déco :-)
( je sais , je m'en sors comme un politichien là : juste une fois alors ! :-)

Joel

@ cactus : ont-ils vraiment leur liberté quand on sait que pour leur carrière, ils sont notés par le Procureur....

Pangloss

C'est marrant mais malgré un empêchement qui m'a... empêché de voir l'emmission, j'ai la sensation que mes craintes concernant la qualité de l'emmission étaient fondées.

Je ne suis pas du genre a dire "je vous l'avais dit", mais ... bon c'est une emmission avec christine bravo et steevy...

Aude

Le ridicule ne tue plus c'est certain! Voir "Monseigneur" Bénichou se comporter de façon si grossière en a été la preuve.

Jean-Dominique Reffait

Mais non ! La présence de la caméra ne rendra pas le travail des policiers plus difficile ! Nous entendons en permanence des policiers proclamer qu'ils n'ont rien à cacher mais qui semblent tenir à le planquer quand même...

Ce qui est en cause, c'est la sincérité d'un aveu et moins les conditions dans lesquelles il a été obtenu. Pour une personne épuisée qui avouera de manière circonstanciée, il peut s'en trouver une autre qui avouera n'importe quoi, et cela dans des conditions d'interrogatoires similaires. Et il n'est pas juste de dire que l'on peut revenir sur des aveux en garde-à-vue : ceux-ci sont continuellement resservis au cours de la procédure. A contrario, la vidéo permettra de constater dans quelles circonstances ont été obtenus des aveux lors d'une rétractation factice.

Cette pratique de la vidéo est présente dans d'autres pays d'Europe et ne semble pas empêcher le travail d'enquête : sachons nous inspirer des bonnes pratiques extérieures dans la mesure où notre système semble avoir montré quelques faiblesses !

Vous titrez "La caméra ou la vérité ?" Le sujet n'est pas là, tant il est vrai qu'entre l'aveu et la vérité, il existe des espaces allant du zéro à l'infini. Il n'est pas là question de se méfier des policiers en particulier mais du système en général, système éminemment dialectique auquel participent non seulement policiers et juges mais aussi gardés à vue dont certains ne sont pas les moins manipulateurs.

Faut-il avoir peur de voir la justice se faire ?

PS : Pas vu l'émission de Ruquier. M'énerve. Envie de donner des baffes chaque fois que je tombe dessus plus de deux millisecondes.

Delphine Dumont

Je me réjouissais de vous voir et de vous entendre, vos précédents passages télévisés étant aussi intéressants que ce blog.

Malheureusement, une fois encore, Ruquier et sa bande ont prouvé qu'ils n'étaient pas là pour informer, mais juste pour utiliser l'actualité et leurs invités à leur profit exclusif.

Je vous admire d'avoir su garder votre dignité dans une telle situation. :)

cactus

"Par contre dans les cabinets , peut-être celà inciterait-il les magistrats à pleinement jouer leur rôle"
dit Joel !

juste une remarque :
même si on a de gros besoins en certaines occasions fort délicates (d'après certains) , faut quand même leur laisser un espace personnel ( de liberté ) , non ? :-)
le débat reste ouvert !

Marcel Patoulatchi

Je n'ai pas pu voir l'émission mais ce qu'on m'en a dit est conforme à ce que je lis là.
Dommage, pour une fois que quelqu'un qui a quelque chose à dire se trouve devant une caméra, il se trouve des fats pour faire obstruction.

Joel

Je suis un peu réservé sur la présence des caméras pour certaines incriminations, notamment dans les locaux de la police, quand il s'agit de drogue par exemple.
Par contre dans les cabinets d'instruction, peut-être celà inciterait-il les magistrats à pleinement jouer leur rôle et à ne pas dire (comme je l'ai personnellement entendu): "de toutes facons, je suivrais les réquisitions du Parquet...", ou alors à obliger les magistrats d'appel à (re)commencer l'instruction parce que rien n'a été prouvé...

Véronique Raffeneau

Et puis, rappeler à Laurent Ruquier qu’on n’appelle pas un avocat général « Maître ». C’est Eolas qu’on nomme « Maître ».

Pour cette dénomination concernant Eolas, même si Marie en doute, j’en suis sûre.

Beaucoup ont le droit d'ignorer cela , mais pas Laurent Ruquier.

Véronique Raffeneau

Les sommités chroniqueuses, expertes en rien du tout, d’hier soir ont-elles seulement envisagé une seconde que parmi leurs téléspectateurs, certains avaient aussi envie, besoin et le droit de prendre connaissance d’un point de vue pour se construire leur propre avis, approuver votre position ou s’y opposer et la contester ?

Il y a certains pour qui l’accès à l’information ne passe que par la télévision. Il n’est pas acceptable qu’on les enferme dans ce qui est le contraire de la liberté et de l’expression. Il n’est pas acceptable qu’on ne leur propose que cette vulgarité de l’ignorance affichée.

Il restera un homme d’une élégance et d’une classe folles dont la courtoisie est remplie de respect et de patience pour autrui.

Juste un mot pour le tendre Cactus qui, souvent, me fait sourire. Comme je suis contente de son humour à lui !

cactus après vision

les jeux du cirque !
"L'improbable Bénichou et la grosse bécasse immonde" dit quelqu'un plus haut :
une fable de La Fontaine qui marche là dans les deux sens ( essayez)!

moralité de cette farce télévisée :
" la vérité ne peut passer par la caméra qu'en certains cas :
si trop coupé au montage alors le sire qu'on scie ( du moins qu'on essaye de ) de s'élever alors au dessus des dits chroniqueurs sans aucun effort ( suffit de regarder et d'écouter ):

l'agressivité subite de Monsieur Bénichou n'étant que le reflet du chiot blessé devant sa cour c.a d.celle du Roi Ruquier !
je pense que c'était une bonne idée d'apporter votre petite pierre pour bousculer un peu l'édifice pré-électoral télévisuel au consensus déjà bien trop mou !
( là ou je parle de GUET-APENS pour dénoncer le fait d'avoir " balancé " votre passage en tout premier : ILS sont vraiment trop forts pour nous faire prendre leur vessie pour une lanterne magique , non ?)

Marie-Christine Poncet

Les animateurs étaient affligeants de bêtise tonitruante et de vulgarité : j'ai admiré votre patience rassurante et apprécié les distances que vous avez su maintenir. Je tombais par hasard sur l'émission, je saurai qu'il faut la fuir!

Fleuryval

@ Panglos
Le bonjour de Candide, les respects de Cunégonde, qui progresse.

La transparence et les caméras ont au moins ce mérite indiscutable, à défaut des gardes à vue au moins sur les plateaux de télévision: Pierre Bénichou sonne creux. On le pressentait. On en est sûr. Dans votre prochaine vie, si je peux me permettre, essayez accordeur de piano.

JYG

Bonsoir,
Je suis atterré, mais pas vraiment surpris. La question que je me pose, c'est, eu égard à l'expérience des médias que vous avez, pourquoi aller se fourrer dans un guêpier pareil ? L'improbable Bénichou et la grosse bécasse immonde sont coutumiers de ces agressions vulgaires, démagogiques et poujadistes. Il est impossible d'exprimer quelque chose de sensé dans ces émissions.

cactus

Ha Marie si vous saviez ( pour conclure )
"Ces "violents" (= les flics= les méchants) ont tous les jours des contacts prononcés avec les victimes." dites-vous !
perso un d'entre eux m'a "remis" une contravention pour excès de vitesse et arrèt auto-matique donc avec un grand sourire !
en effet , à sa question :
" vous avez vu à quelle vitesse vous rouliez ? "
JO de répondre naïvement :
" si j'avais regardé mon compteur , je ne vous aurais pas vu et ne me serais pas arrèté , non ? la sanction aurait alors été plus lourde !"
je vous le donne pour Emile , IL a ri et est resté calme !
comme quoi faut pas généraliser , pas que des méchants !

cactus sous Marie

la caméra vérité avec vous !
c'est certain !

sinon "Bon courage chez Ruquier Giscar ..." dit Marie que je salue !
là on recule , non ? :-)


ps ou ump : pouvez lui parler de moi ?
merci !

marie

Merci Philippe (je me permets)
pour ce billet qui va à l'encontre de celui de Maître (et ceci est un bien grand mot!!!) Eolas.
Ne voulant pas m'énerver plus que nécessaire et laisser aller ma pensée plus loin qu'elle ne le souhaite, je ne lui réponds pas.
Toutefois en espérant qu'il vous lise, qu'il prenne un peu conscience de l'absurdité de ses propos en lisant les vôtres.
Il est évident que la présence de caméras dans les bureaux de fonctionnaires de police est totalement inutile.
De toute manière les interrogatoires "musclés" (et encore, vu les loustics de la grande criminalité, il va falloir qu'on m'explique en quoi les interrogatoires sont musclés!!) peuvent être effectués avant ou après les caméras...

Ce qui me choque le plus c'est de voir à quel point, les professionnels de la Justice et les journalistes oublient les victimes!!!
et c'est peut être là, la différence avec les flics!
Ces "violents" (= les flics= les méchants) ont tous les jours des contacts prononcés avec les victimes. A force de voir leur moralité mise à mal et mise en cause, je pense qu'un jour, lorsque la coupe sera pleine, ils vont craquer. On attend d'eux des résultats (comme vous le dites) mais avec de plus en plus de contraintes!
Etant une "spécialiste" (ceci est un bien grand mot!!) de procédure pénale, je me permets de dire que résoudre une affaire dans les temps et en luttant contre des moulins à vent devient de plus en plus difficile.
Et le pire c'est de savoir qu'un délinquant va se retrouver dehors à cause (ou grâce) d'une nullité de procédure due à la fatigue...
Notre société déresponsabilise de plus en plus les délinquants et c'est ce qui va nous conduire droit dans le mur (cf crise des banlieues). Toutes les excuses sont bonnes pour leurs méfaits!!
ça en devient pénible.
Je ne suis pas une adepte de la prison à tout prix mais il faut repenser la répression...
Quant à notre procédure pénale, je dois être la seule à le penser mais je trouve qu'elle n'est pas si mal faite que cela...
Des erreurs comme celle d'Outreau sont plus le fait de personnalité et surtout de manque de personnel!
Sur ce, je vous quitte en vous souhaitant une bonne journée.
Bon courage chez Ruquier car ...

mike

Monsieur Ruquier va donc essayer de contenir des acolytes turbulents et souvent injustes (car cela fait rire!?) et invite des gens responsables, compétents, modérés et cependant convaincus pour donner une tournure plus décente à sa "commission"
Bonne chance!

cactus

"Plus subtilement, l'une des motivations de Nicolas Sarkozy pourrait être, non seulement de donner des ........gags à ses troupes"
Haaaaaaa bon !
alors OK !

Véronique Raffeneau

Nous n’avons pas besoin, après Outreau, d’effets d’annonce précipités. Une confiance dans le judiciaire ne sera restaurée que le jour où le citoyen lambda sera assuré que le travail et les missions de l’ensemble des acteurs intervenant dans une procédure seront accomplis normalement et correctement.

Sans que pèse trop lourdement le risque pour le citoyen d’être pris dans un piège aux causes et aux aspects multiples où plus rien n’est vraiment réfléchi, ni maîtrisé. Car ce qui continue à sidérer ce sont les garde-fous demeurés inopérants.

Les personnes qui ont souffert d’Outreau, ceux qui, légitimement, expriment une forme de d'hésitation ou de défiance envers le monde judiciaire, la Justice elle-même - 3ème pouvoir dans notre pays - et ce n’est pas rien, méritent infiniment mieux que ces petits deals entre deux ministères.

" Expier le passé...", Philippe, nous n’en demandons pas tant.

Mais juste ne plus avoir, jamais, cette sensation de gâchis qui s’accroche. Outreau reste incompréhensible, sauf à comprendre à travers cette affaire, une sorte d’inertie ou de paresse intellectuelles dans les pratiques et une banalité angoissante dans les fonctionnements.

Udd

Comment faire pour que la loi , la norme générale, ne soit plus prise en réaction au fait particulier, singulier ?

Qui ne voit que cela est une méthode désastreuse ?
Répondre à l'émotion (comme dirait quelqu'un), d'accord, mais la sagesse alors ?

Gérard Lenne

Mon cher Philippe, je vais donner un avis de Béotien.
Pour moi, le fait de filmer les interrogatoires policiers doit avoir au moins une conséquence bénéfique: interdire (en principe) les abus et les excès de certains interrogatoires dits "musclés".
Or, on imagine volontiers que ceux-ci ne concernent pas exclusivement les affaires criminelles, mais aussi ou surtout une délinquance plus quotidienne.
Par ailleurs, s'il existe des fonctionnaires de police enclins à la brutalité (on peut tout imaginer, n'est-ce pas), ceux-là trouveront toujours le moyen de tourner le dispositif.
D'aucuns (à une autre époque, je veux le croire) ont bien inventé les coups qui ne laissent pas de traces, les fameux bottins téléphoniques...
Cependant, efficace ou non, le procédé de surveillance ne pouvait être approuvé par le Ministre de l'Intérieur, soucieux avant tout (comme la plupart de ses prédécesseurs, ne soyons pas injustes) de soigner et de galvaniser ses troupes.
C'est pourquoi son intervention n'a qu'un seul objectif, à mon sens: saboter d'avance le système en l'élargissant d'une manière irréaliste: la réaction inévitable des magistrats devenant un prétexte pour (une fois de plus en France) ne rien faire.
J'exagère ? Voyez l'exemple des prisons.

Pangloss

Ah, peut-être un peu d'intelligence va-t-elle apparaître dans cette "émission"...
Enfin, si on ne vous empêche pas de parler, ce qui n'est pas dit...

Et il n'y a rien à faire, la réaction de Nicolas Sarkozy ressemble plus à un "si tu filmes mes hommes, je filme les tiens, na!" qu'à une juste répartition des films.

Enfin, je suis bien d'accord sur le fait que cela rique plus de rendre l'enquête difficile que de faciliter la transparence. Sauf si l'absence de résultat est la transparence souhaitée.

Marcel Patoulatchi

Merci à vous pour cette brillante synthèse ! Il est agréable de savoir que lundi, dans l'émission de Ruquier, on fera appel à un magistrat de votre trempe, de ceux qui n'entretiennent pas la méfiance à l'égard de la police pour mieux éviter d'avoir à discuter les pratiques de ses confrères.

J'ai il y a peu écrit un court article évoquant ce thème http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=12841 , Il est heureux de voir qu'on peut compter sur certains magistrats pour ne pas se contenter de jouer sur l'image négative de la police pour faire disparaître le fiasco d'Outreau.

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