J'ai accepté de participer à "On a tout essayé", d'une part, bien sûr, parce qu'on allait y annoncer la sortie d'un prochain livre mais surtout parce que le thème se rapportait à une préoccupation importante du moment, l'enregistrement vidéo des gardes à vue et dans les cabinets d'instruction en matière criminelle. J'avais l'espoir de pouvoir soutenir un point de vue non pas iconoclaste mais peu partagé, à savoir le caractère dévastateur de la vidéo pour l'enquête de police, mais sans doute utile pour la procédure d'instruction. Je m'apprêtais aussi à défendre la police - puisque, dans certains milieux, elle est toujours attaquée quoi qu'elle fasse ou ne fasse pas et en tout cas ne bénéficie jamais de la présomption d'innocence - avec toute la capacité de conviction dont je me sentais capable. Le sujet était trop décisif pour que je m'abstienne même si je devinais les inévitables embûches d'un tel débat plongé dans du divertissement dominant.
Je n'ignorais pas, par ailleurs, que je me trouverais confronté à une équipe qui, c'est le moins qu'on puisse dire, ne serait pas portée naturellement à une écoute bienveillante de mes propos non "judiciairement corrects". Je pressentais que Pierre Bénichou serait un adversaire déterminé et il l'a été. Je n'étais pas non plus naïf au point de croire que le montage auquel on procéderait après l'enregistrement d'une vingtaine de minutes, à la suite d'une séquence interminable consacrée à Pierre Palmade, respecterait à la lettre l'ensemble de nos échanges. J'espérais qu' au moins le "charcutage" serait également réparti.
Quand j'ai quitté le lieu de l'enregistrement, il me semblait que j'avais pu m'exprimer, que certaines des questions étaient pertinentes, que mon empoignade avec Pierre Bénichou, pour être vigoureuse et sans concession, était restée, de part et d'autre, dans des limites acceptables et qu'enfin, j'avais pu bénéficier d'une attention sympathique de Laurent Ruquier, qui s'obstinait à m'appeler "Maître", et de ses partenaires, notamment Philippe Geluck, Caroline Diament et Virginie de Clausade. J'avais même pu terminer sur une pensée qui me tenait à coeur et qui se rapportait à la nécessité, pour le futur magistrat, d'intégrer à sa formation technique l'obligation d'humanité. Bref, j'avais connu pire et je ne m'étais pas senti ridicule en remerciant pour l'invitation.
Ce que j'ai vu le soir même était méconnaissable. Le montage avait tout démonté et clairement expulsé le meilleur. La bagatelle de dix minutes au moins était enlevée et surtout, on n'avait plus l'impression d'écouter un dialogue, même enlevé, mais d'assister à une prestation collective dans laquelle l'invité avait par miracle le droit de se glisser quelques secondes. J'étais critiqué, mis au ban sans que les répliques que j'avais formulées puissent rassurer sur l'équilibre de l'émission. Des questions fines, qui m'avaient été posées, demeuraient dans le vide puisque mes réactions avaient été coupées. Pierre Bénichou apparaissait odieux, alors qu'il ne l'avait pas été, tout simplement parce qu'on avait gardé l'essentiel de son discours polémique et qu'on avait fait disparaître mes ripostes. J'étais devenu "le petit chose" égaré dans le monde supérieur de la télévision.
Et puis, il y a eu Yves Calvi, le 7. Loin de moi l'idée de comparer une pure émission ludique avec un moment de réflexion destiné au grand public, une vulgarisation, dans le bon sens du terme, réussie. Reste qu'en direct, sur un sujet concernant l'hypermédiatisation, Yves Calvi est parvenu à rendre ses quatre invités à la fois accessibles et, je le crois, nuancés. C'était une respiration que la certitude qu'aucun "charcutage" ne serait effectué ensuite.
Et pourtant il ne faut pas fuir les émissions de divertissement. Elles ne sont pas méprisables en elles-mêmes. S'en abstenir par mépris constitue la raison principale du "discours unique" à la télévision sur les thèmes de société et de justice. En effet, dès lors que le dialogue devient impossible faute d'interlocuteurs plausibles, il n'y a plus que le sérail qui s'exprime et c'est souvent affligeant.
La différence est capitale entre les deux émissions : dans l'une l'invité est un faire-valoir, dans l'autre on le fait valoir. C'est aussi le grand talent d'un Serge Moati dans Ripostes. " On a tout essayé" met la lumière sur l'équipe de Laurent Ruquier et n'illustre réellement un invité que s'il appartient peu ou prou au monde du divertissement. Lors de l'enregistrement, j'ai patienté longtemps dans les coulisses et j'entendais Laurent Ruquier dire qu'il y avait du retard. Pourtant, on n'en finissait pas avec Pierre Palmade et il était gratifié, assez régulièrement, de " génial, génial", ce qui est peut-être excessif. Alors, imaginons le sort réservé à quelqu'un qui non seulement n'appartient pas à cet univers du copinage rigolard mais se trouve être avocat général à Paris avec la prétention de venir apporter son soutien à la police !
Le montage, dans ces conditions, ne pouvait qu'être fait à mon détriment. Si je m'en doutais un peu, j'étais loin du compte sur l'étendue de la catastrophe. La seule manière, pour un invité comme moi, d'être bien traité lors du montage, c'est d'être convié avec un partenaire médiatique et intégré au milieu. Cela a été le cas, il y a deux ou trois ans, à "Tout le monde en parle" avec Thierry Ardisson, quand il m'avait fait venir sur le plateau avec Bruno Gaccio, Laurent Ruquier étant d'ailleurs, lui aussi, présent. Seule avait été coupée une petite séquence où j'avais traité Arielle Dombasle de démagogue parce qu'elle s'extasiait avec ravissement sur la qualité "formidable de tous les publics". C'était tout de même trop !
On n'a pas tout essayé. En effet. Si "on essayait" le respect de l'invité, quel qu'il soit, et si on tentait, dans l'inévitable montage, de ne pas seulement servir la soupe à ceux qui font de la télévision, ce serait bien.
Si on essayait de donner l'envie de revenir à ceux qui y viennent ?
Vous vous rendiez à l'émission de Ruquier aussi pour prendre la défense de la police...à la télé ? Alors qu'ils jubilent de pouvoir jouer au Jean Moulin sans risquer leur vie, de pouvoir jouer au Brassens sans risquer la censure... Bien évidement, la police à plus que jamais besoin de soutien, mais elle est une des causes médiatiquement incorrectes par principe, nous l'avons tous remarqué. Il en faudrait des injustices supplémentaires pour seulement faire évoluer la mentalité média... J'ai lu une remarque similaire à la vôtre par l'écrivain Dantec qui était invité chez Ardisson et qui s'était retrouvé avec un détracteur surprise, des coupures parti-pris, un montage déformant. Il est curieux de constater que le prisme télévisuel en plus d'être uniforme, sans reliefs soit autant orienté, si peu représentatif, sans ambition intellectuelle. Ce n'est pas un biais qui stimule, donne l'envie de s'améliorer, de chercher le vrai. Cette transmission semblerait plutot transmettre l'apathie, la pensée plate, la mesquinerie, l'argent facile, le refus de la frustration, l'erreur du"tout, tout de suite (tout de suite chanteur ou acteur, riche, reconnu) parfois même avant d'avoir créé.
Je vous tire mon chapeau, tout en n'étant pas dupe, d'être allé nager à contre -courant. c'est un beau cadeau à s'offrir que d'aller dire la vérité sur la réalité de la police au pays des mensonges. Bien sûr, c'est donner un uppercut sur un bloc de gelée qui absorbe le choc et reprend aussitot sa place initiale, mais ce doit être bon quand même. Je vous envie cette liberté prise, monsieur Bilger.
Rédigé par : LEFEBVRE | 03 octobre 2006 à 22:19
« « Mais, une question, ne pouviez-vous exiger de voir l'émission "après montage" et vous réserver la possibilité de refuser sa diffusion si vous n'étiez pas satisfait ? » »
Je m’excuse de répondre ,et dire ce que je pense,alors que c’est à Monsieur l’avocat général que vous avez posé la question,Boudon.
Mais voyons, cela eût été interprété,j‘en suis convaincu,comme une grave suspicion de désinformation ou de travestissement de la vérité,au pire de malhonnête avant même que le forfait ne fut commis!
On ne peut pas faire cela. Même le fait d’exiger ( et d’obtenir ) de voir préalablement à la diffusion le rendu d’une émission,pour techniquement possible que ce soit, ne garantirait en aucun cas la sincérité de l’émission,rien n’interdisant aux techniciens du montage de préparer deux versions et de montrer la bonne qui ne serait pas passée. Toutes sortes de ruses sont possibles.
N’ayant plus de télévision depuis vingt-cinq ans,comme je l’ai écrit plus haut,je ne sais plus comment s’appelle l’autorité qui doit veiller au respect de la déontologie sur les ondes ,ni si elle existe encore,mais je pense que si ce n’est pas le cas,une telle autorité devrait se voir attribuer dans ses prérogatives ,un certain pouvoir de sanction immédiate,sans état d’âme,comme le font ces « ordres » de certaines professions qui régulent ces professions.
Là nous nous trouvons dans le même cas que pour les « courriers » adressés par les lecteurs à la rédaction de leurs quotidiens ou périodiques. Certaines rédactions coupent,à leur gré, certains passages ,qui ne sont ni diffamatoires,ni attentatoires aux bonnes mœurs ,ni illégaux (copyright) ,mais tout simplement informatifs. Je le sais : cela m’est arrivé à plusieurs reprises ,bien qu’une fois des points de suspension indiquaient les coupures,ce que tout le monde ne sait pas forcément. Les rédactions ne sont pas autorisées à couper ou modifier les textes envoyés par les lecteurs,sans aviser préalablement ceux-ci,qui peuvent dans ce cas,se rétracter et exiger la non publication,s’ils estiment que les modifications sont susceptibles de rendre possible une fausse interprétation de leur pensée.
Enfin ,je ne sais pas comment cela se passe sur un plateau de télévision lors d’une « préparation d’émission différée » mais je pense,si ce n’est pas le cas, que tout invité devrait avoir le droit,sans avoir à demander d’autorisation à quiconque, de se filmer très discrètement lui-même avec un camescope ,braquant également…un réveil avec une trotteuse pour les secondes,de façon à pouvoir vérifier le timing et déceler éventuellement les coupures .Ainsi,après avoir magnétoscopé l’émission passée effectivement sur le petit écran,l’invité grugé,trompé ou tourné en dérisoire à posteriori, pourrait se présenter avec du solide devant cette autorité qui ne serait pas là uniquement pour la cérémonie des vœux de chaque nouvelle année.
Dans le cas présent,Monsieur l'avocat général n'a rien ,sinon sa bonne foi et sa mémoire ,pour se plaindre.
Ce n'est pas suffisant,à mon sens,dois-je ajouter.
Rédigé par : dab | 14 septembre 2006 à 16:13
Je garde une toute autre saveur de votre passage chez Ruquier: pour moi, il était tout à fait délectable de voir à quel point les gens favorables aux gardes à vue filmées pouvaient par contre se servir de l'invité comme d'un faire-valoir (voire d'un exutoire), puis faire des montages à la scie-sauteuse afin d'éluder la plupart des moments ou l'invité aurait l'outrecuidance de penser pouvoir rivaliser avec les "grosses-têtes" bien pensantes de l'équipe.
Ne vous sentez pas la seule victime, c'est une habitude du commissariat "on a tout essayé".. Peut-être le pire en ce qui concerne les montages, absolument dévastateurs.
Bravo pour votre courage M.Bilger,
la prochaine fois, vous serez certainement plus fort!
Rédigé par : ahmed | 14 septembre 2006 à 16:01
Je suis partagé entre saluer votre courage d'avoir affronté les caméras pour essayer de faire passer votre message, et le regret que vous ayez eu la naïveté de penser que le montage respecterait vos propos. Mais, une question, ne pouviez-vous exiger de voir l'émission "après montage" et vous réserver la possibilité de refuser sa diffusion si vous n'étiez pas satisfait ?
Rédigé par : Boudon | 14 septembre 2006 à 09:42
Vous dites, lors de l'émission de Ruquier, que vous pensez que si les PV d'auditions pouvaient être remplacés par la vidéo, vous seriez prêt pour la vidéo dans les commissariats (si j'ai tout suivi)...
Vous pensez qu'un magistrat préfère lire un PV d'audition ou regarder une vidéo de 1 à 2h ?
Rédigé par : Raphaël | 13 septembre 2006 à 17:45
Ce type d'émission (On a tout essayé) a la fâcheuse tendance à "objetiser" ses invités. Considérés comme des produits , il ne reste plus beaucoup de place pour le respect et donc la pensée. Saint audimat priez pour nous!
Je regrette sincèrement que vous en ayez fait les frais.
Rédigé par : Aude | 12 septembre 2006 à 18:05
Loin de donner l'absolution aux émissions identiques à celles de Ruquier and co, je pense qu'elles ont un contenu purement superficiel et que le but est non pas d'apporter la vérité aux téléspectateurs mais de faire de l'audimat!
Donc pour une fois, "maître" (!!!), je pense qu'avoir pensé qu'"ils" respecteraient aux montages votre discours était naïf...
Je pense que votre propos ne les intéressent que peu. Le but c'est de parler d'un sujet d'actualité qui attire et de fustiger toujours les mêmes personnes: les flics (depuis toujours...), les magistrats (depuis Outreau...)
Toutefois, la lecture de votre post me confirme que vous occupez un poste qui vous convient; étant donné votre objectivité et votre recul vis à vis des faits qui se présentent à vous.
Et comme toujours: bon courage pour le reste de votre journée...
Rédigé par : marie | 12 septembre 2006 à 14:31
Mea culpa.
Pour le titre du film avec Paul Meurisse et Alain Delon qui doit remonter fin des années soixante,début des années 70,je me suis trompé,ça doit être "Doucement les basses"
Rédigé par : dan | 12 septembre 2006 à 12:21
"Voilà je me retire car nous restons loin du justiciable de la France profonde..."
Non,Englebert,restez quand même et revenez dire de bonnes choses.
J'ajouterai aussi ,que dans certaines professions,outre l'indispensable mobilité,qui s'est imposée en son temps,aujourd'hui,l'interdiction de certains loisirs devrait être de règle pour les mêmes personnes dans le secteur géographique où elles exercent leurs responsabilités,au cas où cela ne leur viendrait pas à l'idée.
Comme Paul Meurisse,dans le rôle de l'évêque ou l'archevêque dit à Alain Delon,petit curé de campagne qui se déplace en mobylette,dans un certain film, "Vos gueules les mouettes",si je ne me trompe,et où il lui explique son problème ,"moi,pour ces choses là,jamais dans mon diocèse".
Rédigé par : dab | 12 septembre 2006 à 11:55
Je craignais ce qui s'est passé et je le regrette pour vous.
Mais jusqu'où ce pays qui se disait intelligent va-t-il tomber?
Et pourtant, je ne suis pas "déclinologue" et espère en mon prochain.
Rédigé par : mike | 12 septembre 2006 à 11:31
Mon père était militaire...
Le primum movens à certaines fonctions est la mobilité donc foin des "TER juridiques" qui favorisent ce que vous savez tous...
Mobilité = sérénité de la chose jugée...
Faute de se poser les bonnes questions, on n'a pas les bonnes réponses.
Respects à P. Bilger dans sa tentative.
Voilà je me retire car nous restons loin du justiciable de la France profonde...
Mais je tenais modestement à le dire.
Rédigé par : Englebert Hubert | 12 septembre 2006 à 00:31
Marcel, rappelez-vous la discussion sur la régularisation des écoliers. J’ai apprécié, beaucoup, de la part de Jean-Dominique, la manière de revenir sur certains aspects de ses arguments sans rien céder sur ce qui, à ses yeux, était essentiel, et devait être défendu. Bel exemple de vérité intellectuelle.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 11 septembre 2006 à 16:43
Cher Marcel, je crains que vous n'ayez pas entrevu mon allusion : j'évoquais la présence de la vidéo (qui nous a occupés lors d'un précédent billet de Philippe Bilger) lors d'une enquête et non lors de l'audience d'un tribunal, qui elle, est publique, je ne l'ignore pas !
Des dépositions charcutées au montage, cela existe, Marcel !
Et si mon parallèle est intellectuellement malhonnête, ce dont j'ai averti consciencieusement, il ne l'est qu'autant qu'une fable puisse l'être : la juxtaposition de situations aux enjeux si divergents n'est effectivement pas appropriée, mais la moralité qui en ressort me semble avoir sa valeur.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 11 septembre 2006 à 15:29
Jean-Dominique, intellectuellement, c’est honnête et même très pertinent. Mais chez les policiers ou les juges, ce ne sera pas du live. Il y en a aura forcément un pour couper et monter, j’ai peur, comme dans cette télé là. Et puis, chez L. Ruquier, ils étaient tous pour les caméras. Ce qui ne manque pas de me renforcer dans ma réflexion en faveur du non. Je suis sûre, Philippe va revoir sa position. Non ?
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 11 septembre 2006 à 14:14
Jean-Dominique Reffait,
Votre parallèle est en effet intellectuellement malhonnête, d'autant plus que vous ne dites pas en quoi il l'est.
Personne ne coupe au montage dans un tribunal. Aucun accusé ne se voit retiré le droit de s'exprimer. Votre analogie ne tient donc absolument pas la route.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 11 septembre 2006 à 12:45
..."coupé au montage", ce qui, pour un avocat général, comme pour tout individu, est tout de même moins grave depuis que les ...bois de justice ont disparu.." dit M.Sbriglia !
sans parler de notre télé , justement , nouvelle belle aux bois , dormant si profondément qu'on en mate plus que l'Audi ! ( haaa l'époque Rolle Royce ! )
même Michel Polac de rejoindre Ruquier lors de prochaines fièvres du samedi soir (?), signe des temps et preuve qu'on n'a pas encore tout essayé ? ( je sais ," ça détend ", disent-ils , cette télé là ! )
Rédigé par : cactus nostalgique qui rebondit sur Sbriglia | 11 septembre 2006 à 11:51
..."coupé au montage", ce qui, pour un avocat général, comme pour tout individu, est tout de même moins grave depuis que les bois de justice ont disparu... Promis,vous nous dites si, lors d'une audience d'assises prochaine, un ténor vous houspille d'un "au lieu de courir les plateaux télé, il vaudrait mieux, Monsieur l'avocat général, que vous maîtrisiez mieux votre dossier" (j'ai failli écrire "maîtrisassiez mieux")...
Bien sûr,je taquine, comme d'hab!
Rédigé par : sbriglia | 11 septembre 2006 à 11:29
Osons un parallèle intellectuellement malhonnête !
De votre déposition longue et argumentée, Ruquier ne retient que ce qui vous charge. De vos détracteurs, il ne retient que ce qui est excessif. L'objectif n'est nullement la recherche de la vérité mais l'obtention de votre condamnation par le jury populaire de l'audimat. Ce type de "juge" aura toujours peur du direct, de la continuité du discours, du respect de la parole prononcée, d'une caméra présente à tout moment.
D'un autre côté, je prends Calvi, dont la qualité n'a rien à craindre du direct, qui n'a pas peur de ses propres questions ni des réponses qui y sont apportées. Une caméra le filme en continu ? Il n'en est nullement gêné, bien au contraire ! Le jury populaire peut apprécier dans sa complexité la cause qui lui est présentée.
Vous voyez où je veux en venir. Ceux qui auront à coeur, par incompétence ou inculture, de fabriquer une vérité, n'ayant pas confiance en eux-mêmes pour faire émerger La vérité, craindront toujours l'oeil de Caïn fixé sur eux. Et ceux qui laissent à la vérité le soin de parcourir son chemin oublieront vite ce regard, concentrés qu'ils seront sur l'échange.
Mauvais policiers, mauvais juges, mauvais producteurs télés, craignez que le peuple découvre vos arrière-cuisines ! Bons policiers, bons juges et bons producteurs télés, votre arrière-boutique est propre et ne craint aucune inspection sanitaire.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 11 septembre 2006 à 11:25
Je n’ai pas vu votre passage dans l’émission de Ruquier mais celui chez Calvi… Comme très souvent dans cette émission on va au fond des choses, en général on en sort plus « intelligent » et plus ouvert sur le monde qui nous entoure.
Philippe, vous nous expliquez qu’il ne faut pas mépriser les émissions de divertissement ! Tout à fait d’accord et qui parmi nous n’en regarde jamais ? Mais en revanche je ne suis pas aussi tolérant que vous s’agissant des émissions de divertissement qui prétendent en même temps faire œuvre d’information. Le plus souvent c’est catastrophique et comme vous le dites à juste titre elles ne servent que de faire-valoir à des animateurs.
Le mélange des genres ne mène à rien. Il n’est qu’à regarder le traitement fait aux politiques sur les chaînes généralistes depuis dix ans. Heureusement que de bonnes émissions sur le câble sont là pour permettre tout simplement à des personnes de s’exprimer sans pour autant accepter les persiflages débiles d’animateurs qui portent en cocarde leur soi-disant irrespect.
J’apprécie suffisamment vos interventions, en particulier sur ce blog, votre hauteur d’esprit, pour me permettre de vous interpeller amicalement : « Franchement Philippe ! Qu’avez-vous à vous rendre chez Ruquier ? ». Je vais vous donner mon sentiment de simple téléspectateur, un peu habitué je reconnais à la lecture et l’analyse des médias : RIEN !
Vous n’avez rien malheureusement à y gagner, sinon cautionner par votre intelligence des animateurs qui n’ont pas le 10e de celle de leurs invités (je ne parlais pas bien sûr de Palmade).
Yves Calvi, en forme de clin d’œil, vous a défini comme un « bon client » de la télé ! Certes, mais un bon client doit-il se rendre dans toute émission où il est invité ?
Rédigé par : Eric Nicolier | 11 septembre 2006 à 09:29
ho ho Davideo , tu vas bien ?
( faut bien une exception , non ?... pour bien respecter la grammaire ce qui est le cas depuis toujours dans mon bled de 333 habitants ! )
Rédigé par : cactus à Davideo l | 11 septembre 2006 à 08:26
Ce n'est pas tant la naïveté de M.l'Avocat Général que je relève, mais sa constance.
Bien après les faits et à deux reprises, il s'étonne encore des attentions de Ruquier pour Palmade !
Comment pourrait-il ne pas le trouver "génial" ?
De surcroît, notre hôte connaît la parade à ce genre de désagrément puisqu'il fait le constat : "La seule manière, pour un invité comme moi, d'être bien traité lors du montage, c'est d'être convié avec un partenaire médiatique et intégré au milieu".
Comment donc a-t-il pu vous échapper, M.l'Avocat Général, de vous adjoindre sous un prétexte quelconque le partenaire de circonstance ?
Que sais-je moi ?
Karl Lagerfeld par exemple ?
Très respectueusement.
Rédigé par : CRAPULOX | 11 septembre 2006 à 04:42
Oups! Je m'aperçois juste maintenant que tout le monde se vouvoie sur ce blog. Mille excuses dab.
Rédigé par : davideo | 10 septembre 2006 à 22:30
Cactus, à vous on pardonne tout. Je confirme que sur le net, chez Y. Calvi, tout était classe, élégance et...spontanéité.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 10 septembre 2006 à 21:38
dab,
La télévision apporte de la visibilité. A l'école, dès que tu arrives le premier jour, tu as ton porte-manteau avec ton nom dessus. Dans le monde adulte, si tu n'es pas dans les médias, tu n'existes pas.
Ce qu'il nous faut aujourd'hui, ce sont d'autres médias internet à côté de la télévision.
Rédigé par : davideo | 10 septembre 2006 à 21:33
N'est-ce pas là une raison de plus pour que les enregistrements d'interrogatoires deviennent la règle?Pour,au moins,que juges et policiers soient absolument inattaquables quant à leur intégrité et hors de portée de tout soupçon de malhonnêteté.
La télévision,je n'en ai plus depuis vingt-cinq ans.Je ne m'en porte que mieux.On me rétorquera:comment cela est-ce possible?Je réponds:c'est comme d'arrêter de fumer!
Ce que je ne comprends pas,c'est que des gens honnêtes continuent à accepter les invitations et, ce faisant, en définitive,cautionnent ces opérations de désinformation,en les crédibilisant par leur participation à de telles émissions,comme s'ils raisonnaient que ce que vous venez de décrire ne puisse arriver qu'aux autres!
Rédigé par : dab | 10 septembre 2006 à 18:19
shame on me :
"( déjà la classe que j'avais sursautéE il y a longtemps )"
corriger ce sursaut m'évitera-t-il les foudres ? !!!! :-(
Rédigé par : cactus oops làlà l | 10 septembre 2006 à 15:08
Cette histoire est un exemple parfait de la pertinence de la phrase : DON'T HATE THE MEDIAS, BE THE MEDIA.
Il est grand temps que nous reprenions en main tout cela.
Rédigé par : davideo | 10 septembre 2006 à 13:22
Et si, en plus de l’égard dû aux invités, on essayait , chez Laurent Ruquier, le respect du téléspectateur. Si on essayait la considération pour les chroniqueurs dont les propos, comme ceux des invités, n’ont pas à être caricaturés par un montage dont ils peuvent , eux aussi, mesurer les effets redoutables. Pourquoi ne protestent-ils pas ?
Vous lisant, spontanément, et dans l’instantanéité chère à Ras, je pense au père de Bruno Gaccio que ce dernier évoque dans les conversations qu’il a eues avec vous.
Si le divertissement doit s’occuper des sujets sérieux, ce dont je ne suis pas tout à fait sûre, le père de B. Gaccio et le mien ont droit, absolument, au meilleur. En matière d'information, Yves Calvi, les respecte bien, lui.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 10 septembre 2006 à 11:32
j'ai manqué la seconde dommage ! ( déjà la classe que j'avais sursauté il y a longtemps )
c'est un homme que j'admirev et que je suis : rattrap'âge sur le net , vite !
bien à vous !
"jamais deux sans trois" , dit le proverbe alors faites pas comme Gaston la prochaine fois !
Rédigé par : cactus | 09 septembre 2006 à 21:49
Je m'empresse d'envoyer copie de ce billet à une amie qui, récemment, m'expliquait pourquoi elle avait refusé, au grand dam de son attachée de presse, d'aller chez Ruquier car elle savait qu'elle allait à l'abattoir et qu'on y sacrifierait son livre.
Rédigé par : bulle | 09 septembre 2006 à 17:15
Il est certain que si toutes les chaînes pratiquaient la diffusion intégrale de leur émission par internet, ce que fait l'émission de Daniel Schneiderman « Arrêt sur image » (France 5, une fois de plus - la seule chaîne qui fait honneur au service public ?), le public y gagnerait en sincérité. Les monteurs auraient en effet l'assurance qu'un charcutage ne passerait pas inaperçu, car il se trouverait toujours quelqu'un pour comparer la version télé de la version complète.
Thierry Ardisson, que je n'apprécie guère, laisse tout de même dans ses émissions plus de place pour les propos qui détonnent. Notamment, le commissaire-divisionnaire retraité Charles Pellegrini, ancien de l'OCRB, s'en est très bien sorti (il n'a pas fait l'objet de coupages manifestes lui donnant une posture de plante verte), lors de son passage dans feu-l'émission d'Ardisson sur France 2, alors qu'on ne peut dire que son franc-parler et ses positions sont si courantes (venu présenter son ouvrage « banlieues en flamme »).
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 09 septembre 2006 à 12:28