On en a assez, certes, de la repentance en gros, de la contrition de masse à propos d'un passé lointain ou parfois proche. Nous sommes lassés par cette obsession de gratter des plaies souvent à peine cicatrisées, pour qu'elles ne cicatrisent jamais. Qui a besoin d'installer, à perpétuité, la purulence au coeur de l'esprit français ?
Mais rien n'est plus nécessaire, en revanche, que la repentance au détail, la contrition singulière. Ce qui a attiré mon attention sur cette ardente obligation, c'est, d'une part, le fait que France 3 va consacrer trois soirées exceptionnelles et six épisodes de cinquante-deux minutes à l'affaire Villemin vieille de vingt-deux ans et que d'autre part, le juge Lambert qui l'a instruite d'octobre 84 à décembre 86 a accordé un entretien à TV Magazine.
Je n'ai vu que les deux premiers épisodes de cette fiction et par conséquent je ne peux émettre qu'un jugement partiel sur sa qualité et sa vraisemblance. Mais là n'est pas mon propos central. Je voudrais plutôt m'attacher aux dires du magistrat qui, actuellement, se trouve affecté au tribunal de grande instance du Mans en qualité de vice-président.
D'emblée, il affirme ne pas vouloir regarder le film parce qu'il est persuadé que l'image qu'on donnera de lui sera "partielle et partiale". Certaines de ses réponses ne laissent pas de m'étonner, au regard même de ce qu'il avance pour expliquer le caractère décevant des épisodes : le fait qu'on n'ait pas fait intervenir certains acteurs victimes de la tragédie, et il évoque notamment le rôle du capitaine Sesmat.
Ce dernier - aujourd'hui colonel( e.r.) - vient de publier un livre, "Les deux affaires Grégory". Avec un ton qui ne dissimule rien mais reste courtois, il décrit clairement les péripéties complexes de la double affaire Villemin ( avant et après l'action de la gendarmerie ) et fustige, en particulier, le comportement du juge Lambert. Pour qui a suivi à l'époque, la relation médiatique de cette catastrophe et lu le livre de Laurence Lacour, le procès à charge dressé par l'auteur semble fondé, une fois écarté le plaidoyer pro domo qui le conduit à donner le beau rôle aux gendarmes et à leur chef. De fait, je pense qu'ils ont vu juste dès l'origine et que la suite n'a fait que dissiper une vérité mal exploitée par une infinité de maladresses. A bien y réfléchir, tout était absurde dans cette accusation et pourtant, longtemps, elle a pourri beaucoup d'esprits. Dont le mien, qui n'avait pas eu besoin, sur ce plan, de la folie de Marguerite Duras ! Comme si on en savait long alors que nos soupçons étaient construits sur du très court !
Avant d'en venir à l'essentiel, trois remarques qui inquiètent le lecteur de l'interview. Jean-Michel Lambert reproche d'abord à l'acteur jouant son rôle de n'être pas venu le voir "pour s'imprégner de son personnage et me demander, par exemple, si j'avais des manies ou des habitudes". La critique est ridicule et révèle un narcissisme mis en lumière par certains lors de l'instruction. Il rend surréaliste, ensuite, la dénégation selon laquelle, tout en n'ayant aucune expérience de la pression médiatique, il aurait toujours su résister à celle-ci. Ma mémoire est fidèle sur ce point et me laisse pantois devant une telle assertion. Enfin, après l'audition de Murielle Bolle par les gendarmes, il n'avait pu être joint et cette carence avait constitué un fiasco majeur. Sans contredire le fond de ce grief, il se contente de faire valoir qu'il n'était pas parti en week-end mais se trouvait à Epinal, ce qui aggrave encore son cas.
Je laisse de côté ce que j'avais relevé dans son livre, écrit à l'époque, pour profiter précisément de sa gloire médiatique éphémère. Il y exposait des détails intimes, mentionnant par exemple qu'il ne pouvait plus faire l'amour quand il avait procèdé à une inculpation. Tout cela à la fois insignifiant et grotesque.
Dans cet entretien, il y a infiniment plus grave. Parce que c'est révélateur et d'une médiocrité personnelle et d'un parapluie collectif qui sert, croyons-nous, à nous préserver des gouttes de nos comportements individuellement sujets à caution.
Devant l'énormité des dysfonctionnements aussi bien judiciaires que médiatiques secrétés par la gestion longtemps erratique de l'affaire Villemin, devant l'image lamentable donnée par un protagoniste au coeur de cette tourmente, on pouvait espérer de la part du juge Lambert, surtout vingt-deux ans après, une repentance au détail, une contrition forte et singulière, une excuse adressée à tous ceux qui avaient souffert de ses négligences et de ses fautes, pâti de ses lacunes. On aurait dû entendre, avant même la publication du livre qu'il nous promet, non pas sa protestation d'impunité et d'innocence mais son aveu et sa détresse de coupable, son humilité de magistrat, sa compassion de citoyen. Rien, rien qu'un contentement de soi qui fait mal à ceux qui pensent que, pour demeurer un grand et beau métier, la magistrature doit exiger la vérité et la sincérité. Outreau nous a douloureusement plongés dans l' inaptitude à la reconnaissance de notre faillite. On adore le pluriel rassurant qui nous protége de l'affontement avec le singulier déficient.
Cette défaillance du coeur et de l'esprit corrompt toute l'interview qui est résumée par une phrase du juge Lambert, mise en exergue et qui me paraît totalement fausse : "Ce film est un nouvel écran entre le peuple français et la vérité".
Alors que c'est l'inverse. Aussi discuté que pourra être le film, aussi vigoureuse que pourra être la controverse, même si longtemps après, il n'est jamais inutile de poser sur une tragédie incommensurable un regard qui tente de faire réfléchir le citoyen, le téléspectateur d'aujourd'hui. Avant de craindre les risques d'une telle aventure médiatique, voyons-en les avantages probables. Cela pourra servir à mieux faire comprendre, à prévenir et à compatir.
Ce n'est pas rien.
Aussi, juge Lambert, de grâce, un mot d'excuse tout de suite !
Bonjour,
Personne n'a le droit de tuer, c'est tuer le droit je lis.
Mais cette histoire dramatique pointe du doigt que la justice, et finalement toutes les personnes assermentés ne font pas leur travail, et malgré tout ils se permettent des raccourcis, de continuer le cirque du début de cette affaire, continuer d'accuser des personnes sans preuves, ou le laisser entendre, c'est grave je trouve, personnellement je n'ai pas confiance en la justice, y a-t-il eu des profileurs qui bossent sur la personnalité de ce fameux corbeau, s'est-on penché sur les enregistrements et particulièrement sur l'intonation de voix, la façon de s'exprimer, car il doit bien y avoir des similitudes entre les gens interrogés ?
Finalement j'en viens à me demander s'il ne faut pas abolir la justice, et se faire justice soi-même dans le sens faire son enquête moi-même, trop de gens disparaissent et finissent dans des fosses communes, ce n'est pas normal.
L'assassin de Grégory, s'il est toujours vivant, ne doit plus être très jeune, finir sa vie en prison, oui pourquoi pas, mais ce que les gens veulent avant tout c'est la vérité et en même temps on a l'impression qu'on n'a pas envie d'entendre l'indicible, on nie l'évidence, que les gens passent à l'acte et tuent, le nier c'est quelque part ne pas vouloir comprendre, et pas évoluer, on parque les gens dans des cases, lui est fou, lui violeur, lui tueur mais il ne faut pas oublier qu'on vient tous de cette même pensée originelle ; on n'a pas demandé à être là, à partir de là je crois qu'on est capable de pouvoir tout entendre et comprendre, tout envisager, pour Grégory il faut repartir à zéro, et envisager toutes les pistes, particulièrement celles que l'on ne veut pas envisager ! C'est mon avis
Rédigé par : Anima | 04 avril 2021 à 14:37
Je viens de lire cette page très récemment donc rebondis avec beaucoup de retard sur tout ce qui est dit. Je suis profondément choqué, scandalisé, écoeuré par les discours de Mme Bezzina (le terme madame ne me semble même plus approprié). Elle nous parle de la haine de Mme Lacour, de la haine de JMV, s'offusque de la mort de Bernard Laroche en omettant de rappeler tout ce qui a conduit à ce drame (journalistes pourris et avides de sensationnel, justice à la ramasse, etc.). Mais la mort de Grégory elle en fait quoi ? Elle ne l'évoque même plus, se contentant de nous faire penser que le crime (certes c'est impardonnable de tuer mais ça on le sait, nous ne sommes pas dans le monde des bisounours) de Laroche par JMV est la chose la plus cruelle et la plus abominable, elle martèle bien le terme d'assassin pour bien montrer où est le mal à ses yeux. Et quand on la lit on voit bien que la mort de Grégory finit par passer au second plan. Ces discours vomitifs m'écoeurent profondément. La pauvre, elle s'étonne que JMV et CV lui en veuillent encore ? Etonnant non ? Après les affirmations de l'époque sur la culpabilité de CV et basées sur... rien...nada... nothing... c'est si surprenant de comprendre l'amertume de CV ? Par contre bien entendu, Laroche est innocent, lui a droit à la présomption d'innocence, tous les éléments à charge n'existent plus, tous les faits troublants n'existent plus. J'imagine qu'elle croit à la thèse de la menace des gendarmes sur Muriel Bolle, par contre pas à celle de la cordelette planquée par le SRPJ dans la maison des Villemin. Parce que c'est sûr les époux Bezzina savaient tout, ce sont de grands devins qui utilisent à la perfection le marc de café. A la place de cette femme, moi je ne ferais qu'une chose après avoir fait tant de mal, je me tairais. On n'en veut plus des ignominies balancées par de pseudo-journalistes à l'encontre de pauvres gens dont la vie a été brisée. Oser encore la ramener ironiquement en évoquant JMV comme étant un pauvre homme devant son ordinateur, c'est d'une bassesse, d'une médiocrité qui mérite notre respect...
Rédigé par : SPECTRE | 20 août 2015 à 21:27
Pour ceux qui ont l'intime conviction que Christine Villemin est l'assassin de son fils, je respecte votre "choix" d'intuition. Mais enfin... si vous assassiniez votre enfant, auriez-vous le culot et la maladresse de demander la réouverture de votre propre condamnation à chaque fois que ce présente l'occasion ?? Vous appuieriez sur le couperet de votre propre guillotine ! C'est une nouvelle règle de Justice d'aujourd'hui ? Maintenant les assassins se livrent d'eux-mêmes ??!! Quelle bonne nouvelle... Dans quelque temps la justice n'existera plus. Il y aura juste des prisons... ouvertes puisque les assassins iront d'eux-mêmes !
Allons donc...!! Je crois qu'il faut que vous rétablissiez la pesanteur dans laquelle vous vous trouvez pour retrouver au moins un pied sur terre...
De plus...
Ce meurtre, s'il a été prémédité par Christine Villemin, en aurait-elle "oublié" son alibi le jour du crime...?
Je vous rappelle qu'elle n'en a pas... ou du moins, pas très solide... Alors ? Un meurtre de cette envergure se "réfléchit", se "dissèque", se "comprend" et se "mûrit"...pour enfin accomplir l'acte criminel !
Et là, après maints et maints mois de réflexion, la ou les meurtriers ne pensent pas le moins du monde à un alibi...??!!
C'est la blague de l'année ??
Rédigé par : Claude | 14 décembre 2008 à 15:06
Mais oui chère Catherine (vous portez le même nom qu'une branche de la famille Villemin... Feriez-vous "partie" de cette communauté ?), tout le monde sait que trop de média tue le "média"... et que trop de pression d'opinion tuera toujours l'opinion...
Ceci dit, de nos jours "nous" pouvons retrouver ce que nomment les scientifiques l'infinitésimal...
Alors, pourquoi pas...?
Rédigé par : Claude | 12 juillet 2008 à 18:10
@Claude
J'ai vu ça en effet au journal télévisé de ce matin. L'illustration images de cette annonce étant un personnage, masculin semblait-il qui jetait à l'eau depuis une sorte de petit ponton un paquet oblong enveloppé dans du plastique bleu foncé d'un côté et bleu plus clair de l'autre.
Il semblerait qu'une nouvelle analyse ADN soit possible mais sans autres précisions.
"Tout le monde le sait."
Tant que la justice n'a pas tranché, personne ne sait rien du tout ! La pression médiatique, tout comme la pression de l'opinion populaire ne sont propres qu'à produire des vibrations perturbantes pour la sérénité du travail de la justice. Comment voulez-vous qu'elle travaille comme il faut au milieu des aboiements des chiens et des hurlements des loups !
Y a qu'à voir le nouveau chantage à la mode : c'est ou le Dalaï Lama ou le TGV et je ne sais plus trop quoi encore s'égosille un ambassadeur ou son sbire qui à force d'être grand pour tout le monde se prendra bientôt la tête dans M51 pour finir coincé dans un coquillage perroquet !
Rédigé par : Catherine JACOB | 10 juillet 2008 à 10:02
Voici une nouvelle absolument extraordinaire :
La très certaine réouverture du dossier se fera en automne prochain...! L'acharnement de ceux qui n'ont jamais laissé tomber l'affaire va être récompensé...! Le parquet de Dijon a enfin écouté nos plaintes...!!
Rédigé par : Claude | 10 juillet 2008 à 00:28
Je ne connais pas cet "humaniste-rêveur". J'ai visité son site, longuement... Comme tous les "assassinés" de la vie, il mystifie la vengeance et la rancoeur par l'écriture... Soulagement vital.
Un homme n'a pas le droit de tuer. C'est tuer le Droit... N'en déplaise à tous les détracteurs qui feront de ma route une impasse, je ne tolèrerai jamais qu'un voleur de vie jouisse d'une impunité totale... Dussé-je combattre les démons de la vérité !
Il est dommage que votre scepticisme fasse que votre plume en oublie ses doigts préférés...
Je terminerai par une phrase de Beaucarne :
"Chaque être humain est fait de la même matière que l’univers et le mégavers. Nous sommes donc toutes et tous beaucoup plus grands que nous ne le pensons."
Encore faut-il en être digne...!
Rédigé par : Claude | 12 mars 2008 à 23:39
@Claude
En point final je voudrais vous proposer cette lettre qu'écrivit Julos Beaucarne durant la nuit qui suivit l'assassinat de sa magnifique épouse, Loulou :
"Amis bien-aimés, ma Loulou est partie pour le pays de l'envers du décor, un homme lui a donné 9 coups de poignard dans sa peau douce ; c'est la société qui est malade, il faut la remettre d'aplomb et d'équerre....
Je suis maintenant très loin au fond du panier des tristesses... On doit dit-on chacun manger un sac de charbon pour aller au paradis. Oh comme j'aimerais qu'il y ait un paradis... comme ce serait bon les retrouvailles..."
Julos a ensuite enregistré cette lettre sur son disque "Chandeleur septante-cinq" (Nougaro l'avait enregistrée aussi). Achetez-le Claude et dans la foulée achetez tous ses autres.
Rédigé par : catherine A. | 12 mars 2008 à 17:23
@Catherine A.
Je n'oublie jamais le décès d'un homme. Un autre a été jugé pour cela. Jugement de complaisance, certes... Mais pour quelles raisons...? Jean-Marie Villemin savait pertinemment que Laroche était un des assassins de son fils. Tout le monde le sait. Le Président Ruyssen s'exclama à la fin du procès de Jean-Marie : "Il y a de très fortes chances que Bernard Laroche soit l'assassin (ou le ravisseur) de l'enfant". Ca ne s'invente pas...!
Je crois que la plus grosse "bourde" de l'affaire Grégory est l'assassinat de Laroche. Jean-Marie le sait. Faute d'inculpé une enquête ne sera jamais plus la même. Depuis les premiers balbutiements de l'humanité l'homme doit se faire justice lui-même lorsqu'un de ses enfants est victime d'un crime. Enfin c'est ce qu'il pense et surtout c'est ce qu'il croit juste...
Jean-Marie se basa sur :
1) Bien entendu, les accusations de Murielle, stipulant des détails croustillants quant au profil du pavillon et du centre de Lépanges (route barrée). Et j'en passe...
2) La lettre avec des exemples d'insultes que l'on a retrouvée chez Laroche avec ces mentions "...pauvres cons que vous êtes tous..."
3) La cassette que l'on a également retrouvée chez Laroche avec "Chef on a soif..." (appel anonyme)
4) La longue-vue que possédait Laroche pour surveiller les époux Albert et Monique Villemin.
5) Les contradictions de son ami Zonca.
6) Laroche savait ou croyait qu'Albert Villemin soutirait de l'argent à son propre père.
7) Laroche en voulait fortement aux Villemin de vouloir mettre Louisette et Chantal, sa fille, dans un asile...
8) Il n'y a jamais eu d'ordre d'arrivée chez Louisette entre Bernard Laroche et Murielle Bolle le soir du 16 octobre à 17h20-25. En admettant que Murielle ait menti quant à l'enlèvement de Grégory, même sur ce détail ils n'étaient pas d'accord...Un fait troublant qui n'a jamais été élucidé...
9) La pression de certains gendarmes et journalistes (Ker entre autres) envers Jean-Marie ("si on avait fait ça à mon fils je saurais quoi faire")
10) Les mystifications et falsifications de preuves de Corazzi (porte bien son nom corse celui-là !)
11) La même marque d'insuline retrouvé chez Jeanine Bolle et celle que Monsieur Grandjean, garde-champêtre, découvrit près du Barba.
12) Pierson, Richard...Témoins ayant vu Murielle monter dans la voiture de Laroche à 17h à la sortie du lycée.
13) Galmiche, chauffeur du car scolaire, témoin de l'absence de Murielle dans ce même car.
14) Bien sur, Claude Colin et Claudon ayant vu une voiture verte avec, à son volant et côté passager, un homme corpulent à moustaches et une jeune femme rousse.
15) Les experts graphologues ayant accusé formellement Laroche dès les premières investigations.
16) La forte complicité entre Laroche et Michel Villemin. Ce dernier étant l'informateur du premier.
17) Les "essais" de séduction de Laroche envers Christine, Liliane et Ginette. Econduit, Laroche s'en fut bien honteux...
18) La légère infirmité du fils Laroche alors que Grégory était en pleine santé.
19) L'achat du salon de cuir et le prêt pour agrandir le garage.
20) La visite de Michel et Ginette deux jours avant l'assassinat.
21) Le deuxième portrait-robot ressemblant étrangement à Laroche.
22) Les errances et fautes absolument grotesques du juge Lambert.
Etc...etc...
Tous ces "détails" ont fait de Jean-Marie un assassin... D'ailleurs, à la vue de ceux-ci, n'importe qui le serait devenu... Il ne suffit pas d'être violent ou d'avoir une haine quelconque 24 ans après ces événements.
Il suffit juste que justice soit rendue...
Rédigé par : Claude | 12 mars 2008 à 13:55
@Claude
Je ne clique jamais sur les pseudos... si vous vouliez que votre nom apparaisse il était aussi simple de l'utiliser pour signer... mais cela est secondaire ; ce qui m'effraie et n'y voyez pas trace d'une morale judéo-chrétienne, c'est de retrouver, tant d'années après, cette même haine, ces mêmes outrances prêtes à resurgir et une fois encore à alimenter, à vampiriser ce qu'il est convenu d'appeler un fait divers. Comme s'il fallait régulièrement, à beaucoup d'entre nous, à la société, ces espèces de catharsis collectives comme le fut, à cause d'un petit juge exalté, Bruay en Artois, avec un notaire et sa compagne, des riches, des tout-puissants désignés coupables, forcément capables des pires horreurs. Une espèce de lutte des classes rejouée hélas depuis un certain nombre de fois. Comme si le Bien et le Mal devaient régulièrement trouver leur incarnation pour que nous puissions après continuer à vivre tranquilles.
C'est ce qui me taraude le plus, ces violences jamais assoupies, cette folie collective prête à se réveiller. Malgré les "plus jamais ça".
Un dernier mot sur les pseudos utilisés par les Bezzina. Nombreux sont les journalistes à les utiliser, moi-même pendant plusieurs années j'ai eu deux identités professionnelles. Cela n'a jamais fait de moi, pas plus que des Bezzina, un corbeau. C'est juste un procédé pour éviter que la même signature apparaisse dans des journaux différents et parfois concurrents ou dans un même journal. Certains journaux ont même inventé des pseudos collectifs.
Ce que l'on peut regretter c'est qu'effectivement tant de médias aient fait appel à M. et Mme Bezzina, donnant à la couverture de cette affaire une quasi vérité unique . Mais la faute en revient d'abord aux employeurs et à l'hystérie du moment qui, vous l'avez oublié peut-être un peu vite, a abouti aussi à l'assassinat d'un homme.
Rédigé par : catherine A. | 12 mars 2008 à 10:19
@Catherine A.
Je n'ai aucune méchanceté envers ce couple. Il suffit simplement de lire leurs écrits et de les comparer avec les faits authentiques...Toutes leurs phrases écrites dans 8 ou 9 journaux différents, avec des pseudos différents (tiens... simulacre de corbeaux..!) étaient contraires -ou modifiés - aux interviews qu'ils avaient recueillies. Et ceci dans le but d'incriminer Christine Villemin alors qu'elle n'était même pas inculpée et encore moins soupçonnée... Je trouve cela déplorable. Les milliers de lecteurs ont été trompés par ces accusations sorties de cerveaux embués de haine envers cette femme... Et de ce fait, le mot "salope" que se complaisait à écrire et à dire Monsieur Bezzina, a fait de Christine Villemin une criminelle. Dans le monde journalistique une réputation est très vite mise à jour. La preuve ! Pourquoi cacher une vérité que ses propres auteurs ne dissimulent pas.
Je ne sais pas où vous "voyez" un anonymat quelconque en ma personne. Si vous cliquez sur mon pseudo vous arrivez sur mon site où mes coordonnées apparaîtront à vos yeux ébahis...
Je mettrai en ligne dans peu de temps la rubrique que je consacre à l'affaire Grégory...
J'aurais aimé n'incriminer personne, mais à la lecture de certains articles de presse de l'époque, ma liberté d'expression prend le dessus sur un silence qui m'envahit depuis 24 ans...
La justice doit la vérité au petit Grégory... sa vérité, que les journalistes ont compromis dès... le 16 octobre 1984...
Rédigé par : Claude | 12 mars 2008 à 00:17
J'ai suivi (par rédaction interposée en fait puisque j'étais dans la même que Laurence Lacour) l'affaire du petit Grégory, je mentirais si je disais que je n'étais pas souvent choquée (et même parfois plus que ça) par le traitement qui était fait de cette affaire sur d'autres antennes ou d'autres journaux mais là quand je lis ce que certains écrivent sur Marie-France Bezzina je suis terrifiée. Vous parlez de méchanceté Claude, vous ce sont des torrents de haine que vous charriez. Et franchement, embarquée dans un fait divers, je préférerais me retrouver face à Mme Bezzina que face à vous.
PS : relisant les commentaires à la faveur du vôtre, j'ai hésité à en remettre "une couche" mais vraiment je trouve votre comportement trop dégueulasse ; et franchement quel courage, bien à l'abri de l'anonymat.
Rédigé par : catherine A. | 11 mars 2008 à 18:18
Quoi qu'il en soit, Monsieur et Madame Bezzina ont "pleuré" le jour où Christine Villemin a bénéficié d'un non-lieu pour "Absence totale de charges"...! Eux qui l'ont meurtie, traînée dans la boue, accusée d'être une criminelle, salie dans sa chair...En écrivant surtout des articles falsifiés, avec des phrases dont le sens changeait de leur origine...
Ces deux "compères" ont juste servi à une chose : écrire l'histoire judiciaire...Car tout le monde le sait, l'absence totale de charge est unique dans les annales de la justice française...
Madame Villemin vous êtes grande...!
Cette affaire est une défaite plus que lourde pour les Bezzina... Ce fiasco leur a montré que la méchanceté n'est jamais gratuite... Ils en ont payé les conséquences par une honte qu'ils n'oublieront jamais...!! Que cela leur serve de leçon...!
En attendant, un enfant est mort pour rien...!
Il est grand temps de laver l'eau qui a sali Grégory... avant 2011...!
Rédigé par : Claude | 11 mars 2008 à 16:54
Laurence Lacour vient de se voir décerner le Prix du livre d'investigation pour son livre sur l'affaire Grégory. C'est la première fois que ce prix est décerné; il l'est par un jury composé de journalistes. Que Madame Bezzina en prenne acte...
Nota: cette page de blog était passionnante -avec des débats de haut niveau- avant qu'elle ne vienne y mettre ses gouttes de fiel...
Rédigé par : Eric Brelin | 05 décembre 2006 à 19:38
Pour M.Lefebvre
Le secret de l'instruction implique le silence total. Existe-t-il pour nous, journalistes, c'est non. D'ailleurs, il y a quelques jours, un de mes confrères a été relaxé à Paris. Le droit à l'information a primé. Je fais remarquer que chaque jour ce secret est largement transgressé dans la presse. Les "fuites" ne sont jamais innocentes, et en plus revèlent au grand public des vérités pas toujours bonnes à dire . Les journalistes sont beaucoup moins manipulés qu'on veut bien le dire. De plus, toutes les parties ne sont pas soumises à ce secret.
Pour ma part, jamais Jean-Michel Bezzina, ni moi-même, n'avons rapporté de rumeurs; les PV et les déclarations des témoins étaient (et sont) une preuve irréfutable.
La déontologie? Lorsqu'on nous demandait de nous taire, nous le faisions, et je le fais toujours. Il y a aussi l'auto-censure ou la rétention d'information...
Je ne pratique pas cela.La plupart de mes confrères, non plus, sauf pour, par exemple, l'existence de la fille d'un président de la République. Il y a des informations que j'ai et que je ne dis pas parce que je ne parviens pas à les recouper, pour l'instant. On verra.Que l'assassin soit x ou y, cela ne m'importe pas du tout. La déontologie est en général mise en avant bruyamment par les confrères qui n'ont pas d'informations.
Pour revenir à ces personnes qui veulent la vérité et agissent en conséquence, je dois dire que j'ai beaucoup d'admiration pour l'épouse du Juge Borel et pour Ginette Beckrich, la grand-mère d'Alexandre, tué avec Cyrille, il y a 22 ans près de Metz. Elle m'a dit encore, il y a quelques jours, qu'elle lutterait jusqu'à la mort pour la mémoire de son petit-fils qu'elle élevait. Elle a 80 ans.
Rédigé par : Marie-France Bezzina | 23 novembre 2006 à 20:54
@ Marie-France,
Quand la justice a-t-elle dit que la presse devait se taire ?
Qui reproche à certaines investigations journalistiques d'être utiles et pertinentes ?
Il est reproché à juste titre de ne pas toujours respecter le secret de l'instruction, de désigner tel ou tel coupable sur des allégations ou des informations non confirmées par l'enquête, de donner prise parfois à la rumeur. N'y a-t-il pas une marge entre la vindicte populaire aveugle, la présomption d'innocence, le respect des victimes, le souci de vérité d'un côté et la vente de papier, l'effet spectacle recherché, la précipitation de l'autre ?
À vous lire, c'est tout ou rien, nous acceptons le pire parfois ou nous n'avons plus d'informations du tout. N'y a-t-il rien d'autre possible ? Une remise en question des médias et un souci de qualité, une déontologie par exemple...
Rédigé par : LEFEBVRE | 23 novembre 2006 à 17:45
Si la justice veut que les journalistes se taisent, alors pourquoi leur demander la diffusion de portraits-robots qui peuvent prêter à confusion, pourquoi leur demander de publier des signalements de personnes disparues, pourquoi lancer des appels à témoins (AMBER),etc... Et si vous saviez le nombre de personnes qui nous confie des dossiers. Par principe, je les refuse. Une seule fois, j'ai regretté de pas avoir donné une suite mais je n'avais pas mesuré le problème. Pourquoi une émission telle que celle de Julien Courbet a-t-elle autant de succès, et celle de Watch crime en Grande -Bretagne? Et de Aktenzeichen xy.ungelost en Allemagne? Il est dit qu'au moins 50% des affaires citées avancent ou sont résolues par ce canal.
J'aimerais que les services de la Chancellerie nous communiquent le pourcentage d'affaires criminelles non résolues; pour ma part, couvrant l'Est de la France, j'en ai un vrai paquet.C'est vrai aussi qu'il y a des meurtriers particulièrement doués et ce n'est pas M.Philippe Bilger qui me contredira. Je constate que dans l'affaire Agnelet, si la mère de cette jeune femme n'avait pas passé sa vie à rechercher la vérité avec l'aide de la presse, il n'y aurait peut-être pas procès aujourd'hui, sans préjuger de la suite, évidemment.
Rédigé par : Marie-France Bezzina | 23 novembre 2006 à 07:54
Mille fois en accord avec Jean-Dominique sur son point de vue.
Certainement, les journalistes sont utiles, ils informent, soit.
Ils font parfois de remarquables investigations qui nous sont salutaires, que l'on ne peut que congratuler.
L'affaire du petit Grégory reste avant tout l'affaire de sa famille, des prôches, des principaux acteurs, de la justice.
Que des journalistes informent, c'est tout à leur honneur.
Qu'ils osent tirer la couverture à eux, faire des hypothèses fumeuses et pas des vérités, l'affaire est trop grave pour rester sans réaction.
Ne doutons pas que quelques individus sont persuadés qu'Elvis est toujours parmi nous, que JFK fut tué par les extra-terrestres, qu'Arthur est drôle. La conviction aussi forte soit-elle, n'est pas nécessairement la réalité. Cette dernière est le fait des juges d'instruction, des opj puis du tribunal compétent. Un avis ne reste qu'un avis et malgré mes précautions, ma réflexion, il m'arrive de constater que le mien n'est pas le bon.
L'intimité de l'enquête aurait du être respectée dans cette triste affaire comme elle l'est souvent dans d'autres où la vente de papier ne vient pas interférer.
J'entendais le confrère niçois de Ph. Bilger souhaiter que le secret de l'instruction disparaisse puisqu'il n'était jamais respecté. Je respecte cet homme pour sa fonction, son honnêteté, son courage et son intégrité. Je suis en désaccord avec cette tentative de démission, elle pourrait avoir des répercutions néfastes à l'instar de l'affaire d'Outreau ou de l'affaire Villemin. Imaginons que ces imbroglios se multiplient, ce qui sera inévitablement le cas si le secret n'est pas justement bien plus renforcé, que deviendrait notre justice déja bien en prise avec ses propres démons ?
Il y a des professions pour les egos, d'autres pour le service, il est important que nombre de places soient gardées pour que notre société reprenne son meilleur sens.
Il y a dans ces affaires des victimes, des familles en souffrance et c'est là, la bonne place que justice, police, journalisme doit savoir trouver.
Une personne décédée mérite respect, ce n'est pas cependant son absence, la douleur qu'elle engendre qui lui donne raison.
Rédigé par : LEFEBVRE | 22 novembre 2006 à 22:08
Entre amnésie et narcissisme.
C'est toute la subtilité de ce dossier.
D'un côté, avoir un inculpé et en faire un disculpé en ôtant toutes les preuves à charge avec des moyens fallacieux et des complicités d'encorbellement de la presse,
de l'autre côté, avoir une innocente et en faire une coupable en inventant des preuves.
Pauvre France
Et aujourd'hui, plus personne n'est coupable, ni le juge, trop narcissique, ni la presse, trop amnésique. Ce n'est pas moi, c'est l'autre. Reflet idéal de la faute diluée dans une foule anagramme de floue.
Reste à savoir si les témoins restants auront le cran de témoigner avant d'enterrer une 2ème fois ce pauvre enfant en atteignant la prescription. J'ai honte pour vous.
Rédigé par : Régal Jean-Claude | 22 novembre 2006 à 14:05
Pour Monsieur Régal,
J'ai précédemment envoyé un mail peut-être trop "hard"...
Vous dites n'importe quoi,vous consultez, je vois, le site JMV, particulièrement actif: je ne m'appelle pas Gillert. Mon ancien pseudonyme à France-Soir était Gellert en référence à une ville que j'aime beaucoup, Budapest. J'ai bien compris votre attaque téléguidée: j'ai gardé mon nom de femme mariée comme beaucoup et Lefèvre est mon nom de jeune fille, tout bêtement. Je travaillais sous ce nom pour le Quotidien et le Parisien.
Tout comme l'avait fait Jean-Michel, nous avons toujours assumé le contenu de nos papiers (un grand nombre lui sont mensongèrement attribués) et à ce jour, je ne regrette rien.
Quant à savoir comment j'agirais si l'un de mes enfants avait été assassiné comme Grégory ou disparu comme un autre enfant, comme Estelle, j'aurais passé ma vie à rechercher le meurtrier ou le ravisseur ou les deux.
Je me serais servi de tout, y compris de la presse et surtout de la presse (cf Sirven). Je vous fais remarquer que le non-lieu ne résoud absolument pas l'Affaire. Il importe d'ailleurs que l'assassinat de Grégory, tant que son auteur n'est pas identifié, ne puisse jamais être prescrit. Tout le monde sera d'accord avec moi.
Rédigé par : Marie-France Bezzina | 21 novembre 2006 à 09:18
[...J'ajoute que pour moi la lâcheté suprême est que Joris se cache derrière un pseudonyme. Ce type de comportement est caractéristique de l'Affaire Villemin.
Rédigé par: Marie-France Bezzina | le 13 novembre 2006 à 18:28 ...]
Si vous êtes réellement MF ex Lefebvre-Bezzina, voire Gillert, j'espère sincèrement que vous mesurez la teneur de vos propos sachant que Mr feu Bezzina (sans jeu de mots) était un spécialiste des pseudonymes non ? allons, allons, madame, et nous sommes sûrs que l'ensemble de la population est d'accord pour éviter le tabou de "on respecte les morts" surtout quand les intéressés ont à tort chargé des innocents et fait en sorte de les envoyer en prison.
Un peu de respect pour les vivants aussi MADAME. Quant à votre réactions sur JMV et son site internet, je vais vous poser une question à laquelle je souhaiterais que vous répondiez sincèrement (il va vous falloir faire un effort..) : pensez-vous honnêtement et vraiment sincèrement qu'une mère qui aurait été à l'origine d'un infanticide mette avec son mari autant d'énergie pendant autant d'années à continuer à chercher la vérité ? Ne pensez-vous pas que si cette dernière avait été coupable,elle n'aurait pas préféré rester dans l'ombre et vivre dans un anonymat largement mérité après un non-lieu ? Faites un effort. Non, au vu de vos invectives, à celles d'un commissaire à la retraite, je vois que cette affaire est une histoire qu'il faut continuer en mémoire d'un innocent de 4 ans. Madame, puisque je n'ai nullement l'intention de vous insulter, et puisque vous êtes fière des enfants que vous a donnés votre ex feu mari, voilà une autre question : si l'un d'eux avait subi le sort de Grégory, auriez-vous mis autant d'énergie pour trouver le coupable ? Quelle attitude auriez-vous adopté envers un triumvirat journalistique belliqueux tel que celui dans lequel vous avez oeuvré ? Réfléchissez, si vous le pouvez.
Pensées affectueuses à JMV et CV.
Rédigé par : Régal Jean-Claude | 19 novembre 2006 à 16:27
Bonjour,
j'ai vécu quelque temps à Epinal, ma soeur était à Gérardmer. J'ai connu des gens, j'ai connu une fille entre St Dié et Epinal. Gentille et bizarre la fille. Apparemment abusée dans sa famille. Je l'ai aidée. J'ai toujours privilégié le contact, le sentiment. L'intégration familiale fait partie de ma vie. J'ai donc connu les Vosgiens. Ils sont comme tous les gens attachés à leur terre et à leurs valeurs. Comme partout, les tabous, les secrets de famille, les rancoeurs et ressentiments font partie intégrante du quotidien. Il faut avoir connu cela. Dans ma famille, un oncle a violé ma soeur alors âgée de 8 ans pendant plus de 2 années. Elle me l'a avoué sur son lit de mort alors qu'un cancer est venue la chercher à l'aube de ses trente ans. Comment alors réagir quand cet oncle fait partie des privilégiés de la famille ? Fallait-il tout raconter en envoyant un tsunami dans une famille partagée entre les jalousies intestines, des cousins demeurés, d'autres instruits et d'autres introvertis au sein même du camp opposé ?
J'ai retrouvé une ambiance quasi similaire lorsqu'à l'âge de 27 ans je découvre l'impossible : la vengeance sur un petit garçon de 4 ans.
Il faut avoir vécu dans ce genre de vallée où quand vous éternuez, tout le village vous répond. Il faut avoir connu cette ambiance glauque parfois où l'on sait parfois que tout le monde a couché avec tout le monde. Je l'ai vécu, j'ai aussi perdu un petit garçon, je me suis aussi exilé dans la région parisienne pour vivre une autre vie. Je ne le regrette pas. Il me semble paradoxalement que l'air y est plus pur.
Muriel, vous avez des enfants maintenant. On ne voit pas les enfants à quinze ans comme on les voit quand on est maman. Pensez-vous réellement que votre vie va pouvoir être sereine en vous taisant ?
Libérez votre coeur, je n'ose vous demander d'imaginer une seconde qu'un de vos enfants subisse le même sort que Grégory. Pensez-y.
J'étais à Epinal au début des années 80. Si le sort m'avait aidé, je serais resté pour aider les époux Villemin à qui j'envoie mes plus sincères pensées affectueuses.
Rédigé par : Régal Jean-Claude | 18 novembre 2006 à 15:12
Non, je ne suis pas distingué !!
Je disais simplement que ce téléfilm n'intéresse le public que parce qu'il s'agit de l'affaire Grégory-Villemin-Laroche. Vos bisbilles avec L. Lacour sont hautement dérisoires. Vous souhaitez que le dossier soit rouvert uniquement pour que la justice démontre que votre mari avait raison et que Mme Lacour avait tort, mais où va-t-on ?!!
Le seul intérêt de cette querelle est de montrer combien le système médiatique s'autonourrit, créant ses rumeurs et les érigeant au statut d'informations. Cela rejoint plusiseurs préoccupations évoquées dans ce blog : le contenant médiatique vampirise le contenu.
Jeandominicus rex non-distingorum
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 15 novembre 2006 à 09:55
Pour Jean-Dominique Reffait, il y a quand même un problème, c'est que le feuilleton , concocté par, entre autres, les Villemin, s'en prend en grande partie à Jean-Michel Bezzina, partiellement à moi.
Je ne sais qui vous êtes, mais ni moi, ni nos enfants n'ont cherché la guerre. Nous n'avons rien demandé. C'est par la grâce d'une certaine L.Lacour que tout est arrivé. Je précise que Jean-Michel Bezzina est décédé en 2001. De sa tombe, il ne peut répondre, je suppose que vous le savez. Je suis la première à désirer aujourd'hui que l'enquête de justice reprenne. Je constate aussi que votre façon de parler n'est guère distinguée.
Rédigé par : Marie-France Bezzina | 14 novembre 2006 à 19:44
Oh comme les derniers commentaires illustrent bien l'incroyable folie de cette affaire !
Madame Bezzina apparaît. Moi : "Tiens donc, aurais-je loupé un épisode ? Villemin, Laroche, Lambert, je connais, mais Bezzina, point. Nouveau protagoniste ?"
Eh bien non ! Journaliste, femme de journaliste et, à la lire, élément déterminant de l'affaire Grégory ! Je n'en reviens pas de ce contournement des hiérarchies ! Les bagarres d'ego entre journalistes prennent le pas sur les véritables protagonistes de l'affaire. La mémoire d'un journaliste devient l'instrument de mesure de la vérité.
Mais, Madame, on s'en fout ! Ce qui est important, c'est la marche, bonne ou mauvaise, de la justice. C'est le drame vécu par les familles Villemin et Laroche, dramatiquement amplifié par l'incurie d'un juge. A côté de cela, les conflits de vanité des journalistes sont profondément dérisoires ! Mais alors, qu'est-ce qu'on s'en fout !
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 14 novembre 2006 à 11:07
J'ajoute que pour moi la lâcheté suprême est que Joris se cache derrière un pseudonyme. Ce type de comportement est caractéristique de l'Affaire Villemin.
Rédigé par : Marie-France Bezzina | 13 novembre 2006 à 18:28
Non, nous n'avons pas gagné d'argent sur cette affaire. C'est un mensonge de Laurence Lacour. La plupart de nos correspondances était mensualisée. Lacour se venge de n'avoir pu rivaliser avec nous. Il est vrai que nous étions très puissants. Ni Jean-Michel, ni moi-même, même après notre divorce beaucoup plus tardif que vous le dites, n'avons changé de certitude. De toutes façons, il s'agit d'atteinte à la vie privée téléguidée. Je dis bien CERTITUDE quant à l'auteur de l'assassinat de Grégory. Je dois dire que c'est moi, et moi seule qui suis à l'origine de l'affaire du demi-timbre et de l'expertise ADN. J'avais abandonné ce dossier mais puisque les attaques et les menaces reprennent de plus en plus, croyez-bien que je n'entends plus du tout abandonner la partie. Trop tard, comme il est dit dans le feuilleton, le rouleau compresseur s'est remis en marche. Si vous êtes aussi furieux...au fait ,pourquoi? J'ai dit et je répète que je ferai expertiser la voix du Corbeau? Au fait encore, vous l'avez reconnue, cette voix, c'est celle d'une femme, n'est-ce pas? Par ailleurs, le doute s'est installé, pour de très nombreuses personnes, sur la validité de l'arrêt du 3 février 1993. Des incohérences grossières y sont patentes. C'est très lâche de s'attaquer à une personne décédée. J'ai été mariée à Jean-Michel Bezzina pendant 29 ans et nous avons eu 4 enfants. Croyez-moi, je connais parfaitement l'Affaire Villemin. J'ai tous les défauts du monde et un en particulier, je suis terriblement tenace.
Rédigé par : Marie-France Bezzina | 13 novembre 2006 à 18:08
Mme ex-Bezzina, votre mari vous a quitté et a divorcé au moment de cette affaire, n'est-ce pas ??? On comprend mieux votre haine envers cette famille !!!!
Par contre vous parlez argent, sans arrêt argent... mais vous, n'avez-vous pas gagné ENORMEMENT d'argent en écrivant n'importe quoi, tous les jours sur cette affaire.... Alors arrêtez de cracher votre venin sur ces gens-là....
Rédigé par : joris | 13 novembre 2006 à 11:52
Pour Marcel,
JMV a été inculpé d'assassinat et condamné pour assassinat également. L'avocat général Jacques Kohn avait requis contre lui 10 ans de réclusion criminelle, estimant que son geste ne devait pas servir d'exemple. Il avait dressé de JMV un portrait très sévère. JMV avait un président, et c'est le principal, acquis à sa cause. Tout le monde s'en est rendu compte.
JMV ne tire aucun profit de son site, certes, mais lisez tout et écoutez tout.Cela dit,
il a reçu de l'argent après sa condamnation pour son livre co-écrit en 1994 et pour le feuilleton qui a coûté une somme pharaonique, pour un résultat finalement minable à tout point de vue.
Je voudrais vous dire que les Villemin se sont exprimés,il y a quelques jours, pour la 1ère fois depuis 1994 sur La Croix. En fait ils ont un porte-parole permanent en la personne de L.Lacour et un site internet depuis 3 ans. La Croix fait partie du groupe Bayard Presse qui a édité le livre de L.Lacour sur son pélerinage à Saint-Jacques de Compostelle. Le nouveau "Bûcher des Innocents" de Lacour est édité par les Arènes, crée par Laurent Beccaria en 1998; du site internet des Arènes, on peut accéder directement au site internet de JMV.
Beccaria renvoie notamment sur Bayard Presse les manuscrits qui ne correspondent pas à sa ligne. Beccaria était auparavant éditeur chez Plon lorsque furent publiés le premier "Bûcher des Innocents" et "le seize octobre", oeuvre de C et JMV. Il a participé à ces publications.
Rédigé par : Marie-France Bezzina | 11 novembre 2006 à 16:25
"Profil pécuniaire " selon le dictionnaire ...
Rédigé par : Parayre | 11 novembre 2006 à 13:59
S'il n'est certes pas réhabilité, il a néanmoins purgé sa peine.
Pour ce qui est de la nature de la condamnation, j'ai lu sur une quantité phénoménale de site le terme meurtre ; mais je veux bien croire que vous soyez mieux renseignée que ces sites. On remarque cependant qu'une condamnation à moins de 5 ans ferme atteste d'une volonté de clémence manifeste, pour un crime faisant encourir la réclusion à perpétuité, ne suggérant pas qu'il s'agissait là d'une sorte de psychopathe ultra-dangereux.
Quoi qu'il en soit, je ne vois pas en quoi le fait qu'il tienne un site web pose problème (il n'a pas été condamné au silence), tant qu'il ne tire aucun profit pécunier de sa condamnation et qu'il n'y tient nul propos diffamatoire.
De même, s'il croit bon de citer un avocat général, je ne vois pas où est le problème, une fois encore. Tant qu'une citation est faite honnêtement (c'est-à-dire sans césures détournant l'esprit du propos original), je ne pense pas que l'on doive s'en outrer.
(Sinon, je dois dire qu'en fait je n'avais jamais vu son site auparavant, je suis allé le voir puisque le descriptif que vous en faisiez avait réveillé ma curiosité)
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 11 novembre 2006 à 11:51
Pas du tout, Jean-Marie Villemin a été condamné pour assassinat. D'ailleurs, il a reconnu bien volontiers, après avoir abattu Bernard Laroche, devant le juge Lambert, le 21 avril 1985, que sa première tentative remontait au 9 novembre 1984 ! Que le lendemain (10 novembre), il avait acheté à Saint-Dié, avec sa femme qui a signé le fameux chèque, un fusil à pompe. La carabine 22LR à 10 coups étant insuffisante.
Personnellement, je persiste et je signe. Je connais trop parfaitement cette affaire. Je ne reprends absolument pas le flambeau, Jean-Michel et moi-même étions surpris, entre autres, des déclarations de Christine Villemin des 18, 24, 27 et 28 octobre 1984 et des 2 premiers PV du Capitaine Sesmat, en date du 17 octobre, 18h. Le trouble, et c'est le moins que l'on puisse dire, est revenu lors du procès en cour d'assises de JMV. Quid du non-lieu? CV s'était émue de notre certitude, dès le début, devant le Sénat en 1994. Je vais la décevoir, nous n'avons jamais changé d'opinion. Je pense avoir le droit d'être étonnée que le discours d'un avocat général, hostile au juge Lambert qu'il ne connaît pas du tout, se retrouve aussitôt sur le site, je le répète, d'un assassin. A ce jour, JMV n'est pas réhabilité, mieux même, il est le héros d'un feuilleton, certes, père accablé par la mort de son fils mais aussi, sûr d'avoir fait justice.
Par ailleurs,je vois que vous êtes lecteur assidu de JMV, pourquoi pas, cela ne me gêne pas du tout. Etre la cible d'un tel assassin, traitée d'individu, photo style "wanted" à l'appui m'importe peu...Moi aussi , je regarde de temps à autre ce site. J'ai l'impression qu'il passe sa vie devant son ordinateur, pauvre homme.
Je constate que la haine entretenue contre nous provient en premier lieu d'une éphémère journaliste qui n'avait aucune information.
Rédigé par : Marie-France Bezzina | 10 novembre 2006 à 19:16
Marie-France,
Si Jean-Marie Villemin a été condamné pour meurtre (et non assassinat, si je ne m'abuse), il y a plus de dix ans, est-il honteux qu'après avoir purgé sa peine il tienne un site internet ?
Tant qu'à faire, il n'aurait pas été inintéressant que vous nous signaliez que vous êtes personnellement mise en cause par ce même site, celui-ci vous décrivant comme un des « principaux individus qui ont fait de Christine Villemin une forcément coupable au yeux de l'opinion publique » (page « Riposte »), impliquant dans la foulée également votre ex-mari.
Autant dire que votre désintérêt sur le sujet n'est pas des plus éclatants. Votre silence sur ce point donne à votre commentaire un peu acerbe un air embrumé.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 10 novembre 2006 à 13:46
Bravo, votre texte sur la repentance réclamée- par vos soins- du juge Lambert figure en bonne place sur le site internet de Jean-Marie Villemin. Les propos d'un avocat général mis en valeur sur le site d'un assassin, c'est original!
Rédigé par : Marie-France Bezzina | 08 novembre 2006 à 17:06
Etant du monde judicaire, je pense que cet article ne va pas vous laisser sans réagir
http://gregoryvillemin.free.fr/DossierGregory/Document%20site/site%20en%20cours/droitReponse/Humanite281006.pdf
Rédigé par : Bruno | 08 novembre 2006 à 13:33
Note : il ne s'agit pas d'un dictionnaire d'étymologie, tout simplement d'un dictionnaire (celui de l'Académie, en l'occurrence).
Moi je veux bien qu'on me dise qu'il ne faut pas comprendre les mots dans le sens qu'en donne le dictionnaire (c'est vrai qu'ils sont imparfaits). Mais lorsque le sens d'un terme n'est pas précisé par un auteur, je vois mal comment interpréter ce terme sinon en partant du principe que son sens est celui du dictionnaire.
Je ne me souviens pas de la précision « au sens largement entendu ». J'avoue ne pas savoir exactement quel est le sens largement entendu si ce n'est pas celui du dictionnaire.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 07 novembre 2006 à 19:27
Cela tombe bien que vous aimiez la déclaration de 1789, moi aussi.
Je ne vois pas à quel moment cette déclaration stipule qu'on devrait des honneurs aux condamnés.
Il y aurait une communauté humaine qui ne se divise pas ? Les Nations ont-elles été abolies ? La République est-elle abolie ? Moi je pense qu'au contraire il y a une communauté humaine qui se divise très bien au nom de l'utilité commune.
Il est de l'utilité commune de pouvoir définir une citoyenneté. Faute de quoi la démocratie n'existe pas. Or une telle définition comporte forcément une dimension exclusive.
Il est de l'utilité commune de réprimer les comportements nuisibles à autrui, à la société. Or on n'a pas trouvé mieux que l'enfermement pour parvenir à cette fin (on a mis de côté les châtiments corporels et l'exécution) dans le cas d'individus récalcitrants.
Qu'est-ce donc qu'une dignité minimale selon ce que j'en dis plus haut, « dignité minimale qu'on l'on doit à tout homme, même l'homme indigne, celle d'être traité en homme et non en animal ». Je crois qu'il s'agit de la dignité humaine tout simplement.
Je crois que cette dignité est différente de celle qui est due aux citoyens. J'ai donné un exemple dans mon précédent commentaire.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 07 novembre 2006 à 19:14
Parayre, là où, à mon sens, vous avez terriblement raison, c’est dans votre volonté de ne pas fuir ce blog, ni Philippe.
Voyez-vous, je pense que pour contester avec petite efficacité les écritures de notre humaniste, il faut s'efforcer d'éviter l’attaque frontale. Contourner les obstacles, à mon avis, c’est plus sûr. Cela dit, avec lui, le plus souvent, on ne gagne que très provisoirement la partie.
Des fois, c’est un peu décourageant.
Rédigé par : Véronique pour Parayre | 07 novembre 2006 à 06:06
Je suis d’accord, " Pourvu aussi que nous n'arrivions jamais à une société normalisée par des thérapeutes. "
Maintenant, Lefebvre, les victimes intimes dont il est question, ce ne sont pas ceux ou celles qui se piquent de " développement personnel ", qui s’entourent de coachs et qui sont dans la maîtrise forcenée et très lassante de leurs émotions et la domestication de leur ego.
Non, ces victimes intimes se sont fâchées avec l’école, ont le plus souvent un environnement qui désespère. La plupart d’entre eux, et dès leur plus jeune âge, ne connaissent qu’une sorte d’errance morale, matérielle, psychologique et intellectuelle, l’autre nom, à mon sens, de l’absence de repères.
Rédigé par : Véronique pour LEFEBVRE | 07 novembre 2006 à 05:54
Marcel, je ne crois pas que M. Bilger ait écrit son livre l’esprit plongé dans les dictionnaires étymologiques. Du reste, ce n’est évidemment pas le mot dignité qui me fâche, mais bien l’adjectif minimal.
Je voudrais aussi, apporter une précision à mon analyse de texte de dimanche. M. Bilger n’a pas écrit l’expression " victime intime " quand il était petit et quand, nous dit-il, il prenait toujours la défense de ceux qui étaient offensés ou attaqués, même si il ne les aimait pas. Non, cette expression a bien été créée il y a quelques mois à peine.
Dignité, il faut l’entendre " au sens largement entendu ". Les guillemets s’imposent car cette nouvelle expression est une de ses favorites, l'aviez-vous remarqué ? Respecter la dignité d’une personne, c’est faire écho, à mon sens, à une très juste phrase de F. Nietzsche qui, de mémoire, dit à peu près ceci.
" Qu’ y a-t-il de plus humain ? Epargner la honte à quelqu’un «
Marcel, votre expression " dignité du citoyen ", je ne la comprends pas bien.
Il y a une communauté humaine qui ne se divise pas. C’est un tout. Il y a aussi un grand texte de référence qui s’appelle " La déclaration des droits de L’HOMME et du CITOYEN ".
Rédigé par : Véronique pour Marcel | 07 novembre 2006 à 05:35
La dignité de l'écroué ne serait pas celle du citoyen...
Suivant la célèbre phrase du député Fournier , les hommes sont pourtant égals et fraternaux !
Rédigé par : Parayre | 06 novembre 2006 à 21:54
Véronique,
Vous avez certainement un peu raison en ce qui concerne l'amont. Il y a, en effet, dans la psychiatrie de ces dernières années, une politique du lit qui laisse le patient dehors. C'est un véritable fléau pour le malade, la famille, le praticien et la société. C'est avec impuissance que les psys du privé voient une clientèle si volumineuse qu'ils ne peuvent décemment gérer, ceux du publique sont tout aussi alarmés de cette crise programmée de leur science. Il y a, c'est vrai, un véritable rapport de cause à effet.
Tout ne se résume pas bien sûr à cet état de fait. Les émeutiers, par exemple, ne sont pas les malheureux pensionnaires de Saint-Anne réunis par hasard. Il y a des logiques autres que les nôtres qui ne sont pas pour autant de la folie. Pourvu aussi que nous n'arrivions jamais à une société normalisée par des thérapeutes. Nous vivons déja dans une atmosphère insupportable où tant de gens décident de "faire un travail sur eux." "d'être en contact avec leurs émotion." "d'aller chercher leur moi profond"... Si au lieu de ce verbiage pleurnichard, ils optaient pour un peu plus de conscience des autres au lieu d'être si impudiquement obsédés par leur petite personne, ils iraient certainement rapidement beaucoup mieux. Une vie peut être emplie d'infiniment plus de couleurs, chacun fait ce qu'il veut...
Rédigé par : LEFEBVRE | 06 novembre 2006 à 15:25
@Véronique : combien avec des mots mieux choisis que les miens , vous exprimez mes craintes sans risquer , pour votre part , "l'argumentum baculinum " auquel je commence à m'habituer sans pour autant , Philippe , fuir ...
Rédigé par : Parayre | 06 novembre 2006 à 14:24
Véronique,
Je ne crois pas que notre société soit cruelle et ne fasse rien « pour faire en sorte qu’il y ait dans notre société le moins possible de "victimes intimes" ». Je crois que s'il est sensé en la matière d'avoir un impératif de moyens, l'obligation de résultats est en pure perte.
Concernant la « dignité minimale », je pense que la polysémie du terme est peut-être en cause. Tout comme vous, je ne crois pas que monsieur Bilger défende un humanisme « minimal ».
Voici un copier/coller de la définition du terme :
DIGNITÉ n. f. XIIe siècle. Emprunté du latin dignitas, -atis, « mérite, estime, considération », « charge, dignité publique », « honorabilité ».
1. Valeur éminente, excellence qui doit commander le respect. La dignité de la personne humaine. La dignité de la pensée, du travail. 2. Attitude de réserve et de fierté, inspirée par le respect de soi-même. Conserver sa dignité. Savoir garder toute sa dignité. Manquer de dignité. Perdre toute dignité. Supporter le malheur avec dignité. Par ext. Gravité noble qui inspire la considération, commande le respect, les égards. Il a beaucoup de dignité dans les manières. Parler, agir avec dignité. 3. Fonction ou distinction qui confère un rang éminent dans la société. Les premières, les plus hautes dignités de l'État, de l'Église. La dignité de cardinal. La dignité de maréchal de France. Être investi d'une nouvelle dignité. Parvenir à la dignité suprême. La dignité de grand officier, de grand-croix de la Légion d'honneur. Les marques, les insignes d'une dignité.
Vous conviendrez qu'on ne peut parler de pleine dignité à l'égard d'un écroué : ce n'est pas un rôle honorifique, la fierté serait malvenue. La peine si elle est affligeante n'en est pas moins infamante.
Je pense donc qu'il faut comprendre, par la « dignité minimale » qu'évoque monsieur Bilger, que l'on parle de la dignité minimale qu'on l'on doit à tout homme, même l'homme indigne, celle d'être traité en homme et non en animal.
Mais quand on débat pour savoir dans quelle mesure il faut tolérer que les écroués aient des relations sexuelles avec leur compagne, je crois là qu'on se comporte comme si les écroués avait la dignité du citoyen, ce qui à mon sens est faux.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 06 novembre 2006 à 13:35
Marcel, réfléchissant à ce que je vous disais hier soir, il y quand même cette expression qui me chagrine :
« dignité minimale »
j’ai pensé, peut-être, là une bonne illustration de ce que notre hôte nomme l’humanisme vigoureux. Vous savez cet humanisme plein de petites douceurs et de grandes sévérités à la fois, le genre qui sait de quoi il parle et à qui il ne faut pas en raconter, bref, celui qui ne prend pas ses désirs pour ses réalités.
Vigoureux, bien sûr, il faut d'abord le comprendre comme l’envers de niais ou d’intermittent.
Mais j’ai un peu peur, Marcel, que notre hôte qui est un humaniste tout court, et pas un des moindres et des moins authentiques dans cette catégorie dépouillée de tout qualificatif, notre humaniste donc, par ses adjectifs un peu ironiques et la grande séduction de ses raisonnements, ne finisse pas infiltrer dans l’esprit de quelques-uns et de beaucoup, à son insu et contre sa volonté, l’idée d’un humanisme… minimal.
Des fois la portée de ce qu'on exprime dépasse notre pensée, aussi sophistiquée soit-elle, et peut emballer des esprits qui ne demandent que ça.
C'est comme pour son côté plutôt réactionnaire, assez particulier, je l'ai déjà exprimé. Si notre hôte n'y prend pas garde, il peut créer des envieux.
Oui, franchement, c’est ce que je crains
Rédigé par : Véronique pour Marcel | 06 novembre 2006 à 06:19
Marcel, que vous soyez plus convaincu par le reste du chapitre, je n’en doute pas. Croyez-le bien.
Comme vous n’avez pas le livre près de vous, voici donc ce que je retiens du chapitre évoqué.
Il y est question de l’humanisme niais et intermittent (expression de l'auteur) , autrement dit " les adeptes de la pensée pénitentiaire unique " qui contraint l’esprit " de se mettre au garde à vous et d’obtempérer devant des affirmations plus sentimentales que techniques ".
Les humanistes niais et intermittents ou, si vous préférez, les idéalistes, selon le portrait qu'en fait l'auteur, une fois le procès achevé, ne considèrent plus le délit ou la victime, mais seulement l’homme ou la femme souffrante qui vient d’être condamnée. Ils remettent en question l’individualisation de la peine qui a été définie par un jury populaire dans une cour d’assises. Ils doutent de cette individualisation-là et préconisent donc une personnalisation de la peine après la condamnation par le moyen des libérations conditionnelles.
Ce que défend principalement Philippe dans ce chapitre, c’est bien une exécution entière des peines prononcées. Pour être honnête, j’ajoute qu'il prône des mesures urgentes pour l’amélioration des prisons et du système carcéral afin qu’une dignité " minimale " des résidents soit assurée. A mon sens, le mot dignité tout court pouvait suffire. Mais ne jouons pas sur les mots. Quoique…
Ce que constate l’auteur :
" 75% de celle-ci (la population pénale) se trouvent, en effet, avec un faible niveau de formation et nous savons par des études récentes qu’au moins un détenu sur deux, voire sept sur dix, souffre de troubles de la personnalité et que les taux de pathologies psychiatriques sont vingt fois supérieures à la population générale. Par ailleurs 40% des détenus ont connu la psychiatrie avant la prison. "
Ce qui nous est également dit :
" Soigner et instruire ne constituent pas un cadeau fait à des condamnés mais l’élémentaire et structurelle assistance qui est due à notre prochain coupable. Le sens de la peine n’en n’est pas une seconde altéré. On tente de combler seulement les lacunes d’une vie et de réparer les ratés d’une personnalité. Dans beaucoup de détenus, il y a une victime intime. On s’occupe de celle-ci.
Vous voyez bien que l’expression " victime intime ", dans ce que je viens de citer, trouve tout son sens et toute sa justesse au sens exact mais aussi moral du terme.
A l’issue de cette lecture :
Vous devinez donc sans peine , question exécution des peines, que je me situe plutôt dans la catégorie niaise et intermittente.
Au-delà de sa très juste définition, ce qui me surprend et qui ne manque pas de m'interroger dans les propos de Philippe, c’est que notre " victime intime", d’une certaine manière, doit presque compter sur la prison pour sa restauration et son intégration dans la société. Je préfère moi, et très nettement, qu’on s’inquiète de son destin avant un délit et une incarcération.
Je ne peux pas imaginer une société qui envisage la prison comme une sorte de récupération " des lacunes d’une vie " et " des ratés d’une personnalité ".
Ce qui me préoccupe, c’est ce que nous sommes réellement capables de mettre en place en amont, pour faire en sorte qu’il y ait dans notre société le moins possible de " victimes intimes ".
Rédigé par : Véronique pour Marcel | 05 novembre 2006 à 23:18
Lefebvre,
Je suis certain que vous avez raison quand vous soulignez l'importance de l'encadrement. À tous les niveaux se trouvent des esprits influençables. Je ne sais pas si on peut éviter de donner à tort des responsabilités à des individus qui s'en montrent indignes. Ce que je dis, c'est qu'on doit avoir les moyens de retirer ces pouvoirs, quand le dérapage est avéré. Ce n'est pas incompatible avec ce que vous dites : « il n'aurait jamais dû avoir un tel dossier sans une adaptation installée dans sa profession ». On s'est trompé une fois, on devrait s'assurer que cela n'arrivera pas deux fois.
Evidemment, le dossier d'Outreau n'est pas sorti du néant. Il y a une véritable affaire au départ, l'inaction eut été coupable. Mais le volet concernant les Legrand, par exemple, me semble absolument hallucinant. En l'état actuel des choses envoyer un adolescent en prison avec l'étiquette « pointeur », je crois que c'est lui garantir un certain avenir, notamment s'il est isolé. Les dossiers de cette nature ont toutes les raisons d'être compliqués, notamment parce qu'ils opposent des sources fragiles, friables : les témoignages. Raison de plus pour être irréprochable dans les actes, en évitant les raccourcis faits par le magistrat instructeur lors de ses auditions (à quoi sert un tapissage si on indique qui devrait être reconnu ?). Par ailleurs, la crédibilité de la théorie du réseau international était contestée par des policiers belges et français ; ça aurait dû inviter à la mesure le magistrat instructeur.
Quant aux médias, ceci étant un sujet de prédilection avec un ami et collègue, un sujet duquel on a tant parlé que je crois qu'on l'a épuisé. Je n'en dirai rien, la sensation de radoter serait trop forte. Mais je ne peux que souscrire à ce que vous dites. Cependant, l'exemple judicieux de certains « fifis », ceux de la 25 ème heure et de la rancoeur, que vous évoquez est bien là pour nous rappeler que les bataillons de couards trouvent toujours du personnel en abondance, médias ou pas médias.
Aussi, je tiens à faire l'effort de ne pas trop vite me laisser aller à l'esprit de contre-courant. Ce n'est pas parce que les moutons pressés de se faire tondre tiennent un discours qu'il est forcément erroné. Ce n'est pas parce qu'un homme est à terre que c'est injustifié. Notre ère d'abondance de communication implique que les événements ont un fort écho. On en vient très vite au bruit. Lorsqu'un fait indigne se fait connaître, la masse d'indignation croît très vite et très fort. Puis le contrecoup arrive. Prenez l'exemple de la journaliste russe que je ne connaissais pas qui fut assassinée. Monsieur Bilger en fit un billet dénonçant le silence autour de ce crime. Il exprima son indignation. Depuis, je crois que tous les canards, de Libération au Figaro, en ont fait de même. Le propos à contre-courant de monsieur Bilger est devenu le courant. Ca ne fonctionne pas toujours ainsi, mais souvent. Le problème, c'est que si on veut à tout prix être à contre-courant, on perd son libre-arbitre. Finalement, les médias fonctionnent par modes. Et je trouve tout aussi ridicule d'acheter un habit parce qu'il est à la mode que de refuser d'en porter un pour la même raison. Le bon critère étant ailleurs.
Il faut se dire aussi que tous nos concitoyens ne sont pas intéressés par ces questions judiciaires. Pour nous, c'est là une réflexion sur ce que nous voulons en matière judiciaire. Pour bien d'autres, ce n'est qu'un prétexte pour ressasser des théories déjà digérées (j'ai entendu, en vrac : en fait, il n'y aurait aucun coupable du tout mais les condamnés l'auraient été pour que la justice ne perde pas la face ; en fait, c'est la preuve que notre justice est une justice de classe), des théories qui ne reposent que sur du vent, un manque d'information, mais contre lesquelles ont ne peut rien car ceux qui y adhérent ne cherchent pas l'information : le sujet ne les intéresse pas, leur idée est faite, point.
Merci, en tout cas, pour votre complément d'information informé.
Véronique,
Je dois dire que j'ai été plus convaincu par le reste de ce chapitre que par cette phrase-là - je ne suis pas certain de l'avoir tout à fait comprise. Je veux bien entendre que parfois les bourreaux ont un passé de victime. On sait qu'un certain nombre de violeurs d'enfants ont été violés pendant leur enfance, que les maris qui battent leur femme reproduisent souvent une tradition familiale. Mais ce qui leur vaut une peine n'est pas leur vulnérabilité passée. Même si on peut imaginer que c'est une forme de faiblesse qui dicte leur conduite criminelle ou délictuelle, concrètement, ce qui fait d'eux un bourreau est aussi intime que le reste. Ceci dit, je passe peut-être à côté du sujet, d'autant plus que le bouquin est dans ma bibliothèque chez moi et que je n'y suis pas, je suis donc un peu perdu, incapable de remettre la phrase dans son chapitre (sinon de mémoire).
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 04 novembre 2006 à 17:10
Lefebvre,
D'accord avec vous entre autres pour votre "club de notables" et "politique locale" aussi il faudrait arrêter ces "TER juridiques" qui laissant le magistrat dans une même région avec en général son domicile comme épicentre favorisent "son intégration dans la Cité", intégration qui ne se fait pas spécialement dans des clubs de belote...
Il faut donc rétablir une mobilité dans ce corps tant derrière la caricature "vulpine" de Nice se cachent mille petites ou pas d'ailleurs, "erreurs d'appréciation" facilitées par une proximité pour pas dire plus, par rapport à des microcosmes locaux alors que l'appartenance à ce corps impose l'indépendance.
C'est sûr, l'indépendance est synonyme d'une relative solitude mais il y a d'autres métiers où on est bien seul...
Rédigé par : doc | 04 novembre 2006 à 14:16
Marcel, comme le pénal est votre sujet de prédilection, pour ce qui est des vulnérables et dans ce domaine du droit, juste cette citation à laquelle j’ai pensé en vous lisant:
" Dans beaucoup de détenus, il y a une victime intime. "
Philippe Bilger - Pour l’honneur de la Justice, p. 96
Les clients en question, il les connaît un peu, non ?
Bon , je sais, le chapitre en question (La peine, une honte ?) n’est pas, tout au long des pages, dans ce registre-là…loin de là.
Mais " victime intime ", l’expression, je la pense très JUSTE. A méditer donc.
Concernant le juge Burgaud, nous sommes dans un autre ordre des choses. Je préfère attendre une éventuelle note consacrée aux dysfonctionnements (pluriel) mis en évidence par Outreau pour peut-être l’évoquer à nouveau.
Et puis, je sais aussi que parler sans cesser de Douai, ça fait de la peine aux magistrats.
Rédigé par : Véronique pour Marcel | 04 novembre 2006 à 07:24
Bonjour à tous. Je viens de découvrir ce blog en surfant longuement sur un autre blog à ce sujet, apparemment animé par Monsieur Corazzi et Madame Bezzina ; par souci d’objectivité, je me rends à présent sur le vôtre qui semble être opposé quant à l’affaire.
Voici mes questions : que répondez-vous à vos antagonistes lorsqu’ils s’étonnent, comme moi d’ailleurs, qu’une jeune femme harcelée par un corbeau et qui « ne vit plus » laisse son enfant dehors à cinq heures du soir, hors de portée de vue ni d’ouïe, dans un pays froid, vers la fin de l’automne, tandis qu’elle repasse, volets fermés ? Comment expliquez-vous ces cordelettes particulières trouvées chez eux, les mêmes que celles qui ont lié l’enfant ? Quid des quatre jeunes filles de la poste qui n’ont jamais varié dans leurs déclarations, et c’est bien les seules ? Des factures téléphoniques ? Du passé plus que trouble de cette famille, peut-être susceptible d’avoir généré des rancoeurs et même des haines durables deux générations après ? Comment un homme peut-il être assez benêt (je n’y crois pas un instant) pour aller kidnapper un enfant – et le tuer ensuite- en compagnie d’une jeune fille assez peu discrète et de surcroît intellectuellement fragile ? Comment a-t-il/elle pu, juste avant, revendiquer par lettre anonyme un tel acte s’il/elle n’était pas sûr/e de pouvoir l’accomplir ? Et comment pouvait-il être sûr de pouvoir l’accomplir ? Des zones d’ombre, donc, que j’aimerais éclaircir… j’ai bien une petite idée, mais… Merci. Hélène
Rédigé par : hélène | 04 novembre 2006 à 02:49