Il s'agit d'un entretien paru aujourd'hui dans le Figaro Madame. Eva Green, qui joue dans le prochain James Bond, est questionnée ainsi : "Une photo emblématique des "Innocents", très diffusée, vous montre nue. Cela vous embête ?" Elle répond : "Je m'en fiche royalement. Je savais que ça allait arriver, j'étais prévenue. Des gens m'envoient cette photo en me demandant de la signer, je ne leur réponds même pas, cette démarche est obscène et irrespectueuse pour l'actrice que je suis..."
Tout y est. Se laisser filmer et exposer nue n'a pas l'ombre d'une importance. Cela n'empêche pas de se prendre pour une artiste. On croit même sentir implicitement qu'une véritable actrice se signale en passant par là. En tout cas, cette exhibition offerte au regard de tous ceux qui veulent "se rincer l'oeil" n'a rien d'obscène et manifeste sans doute le respect qu'on se doit et qu'on doit au public. Ce serait une opinion discutable, révélant un singulier rapport à soi et aux autres, mais guère plus sujette à caution que mille propos d'actrices, si "la pensée" d'Eva Green s'arrêtait là.
Ce qui gâte et permet, à mon sens, qu'on se moque, c'est la suite. Quoi ! Des imbéciles prétendent prendre au premier degré cette nudité et me faire signer sa représentation. Hors de question de répondre, même négativement, à ces ploucs. Leur démarche, elle, est obscène et irrespectueuse parce qu'ils ont affaire à une "artiste" et n'ont pas l'air de le savoir.
La nudité n'est rien, la montrer est indifférent. L'arrogance de l'artiste qui s'affiche telle. On l'est, on le demeure quand on joue nue et les obtus qui se fient à leur regard vous offensent. Inversion des évidences, le bon sens cul par-dessus tête. Mépris et vanité. Tout ce que je déteste.
En art, les précieuses ridicules, parfois belles, sont innombrables.
Je cherchais de qui pouvait être la fille, Éva Green (Ève verte pour parler français), pour pouvoir faire du cinéma.
Comme elle n'a visiblement pas une tronche d'alibi social choisi par ce qui fut un jour le septième art, elle ne pouvait être qu'une enfant de comédien, il n'y a plus qu'eux.
J'ai trouvé sans chercher (autres sujets infiniment plus intéressants en cours): c'est la fille de Marlène Jobert.
L'étayage du cinéma français est tellement caricatural que j'avais misé sans risque sur une filiation dans mon premier post sur ce sujet.
Si j'étais provocateur, j'oserais même parler de filiation de la nudité comme talent ou pire. Je suis heureusement médiatiquement correct, je ne parlerai donc pas de pain de fesses et je le subis en silence.
Note à l'intention du spectateur : droit de regarder, mais pas de toucher ou d'en parler, vous êtes là pour enrichir pas pour réfléchir.
À quand un cinéma de nouveau au service du public et non le contraire devenu.
Rédigé par : LEFEBVRE | 07 décembre 2006 à 04:00
Moi, je lui pardonne tout à cette demoiselle !
Rédigé par : Udd | 23 novembre 2006 à 01:22
@ cactus,
J'ai bien compris votre amusant jeu de mots, mais je n'en trouve pas en réponse. Je suis nul en jeu de mots. Jeu de mots laid, mais ce fut déja fait par Bobby Lapointe, pointe d'humour me répondrez-vous ? Je n'en ai pas laid. Népalais...
Rédigé par : LEFEBVRE | 21 novembre 2006 à 18:36
...."pire" alors , non ?
amicalement vôtre !
Rédigé par : cactus sue sur Monsieur Lefebvre | 21 novembre 2006 à 11:36
@ nicolas,
J'y penserai à l'avenir, Nicolas, vous avez raison de me le signaler, merci.
Je vais tenter de me détacher de l'écriture automatique et de sortir de la transe.
Rédigé par : LEFEBVRE | 20 novembre 2006 à 18:13
Toute nudité n'est pas offensante, il y en a qui sont parfaitement légitimes. Bien sûr, jouer ou poser nu nécessite l'acceptation de ses conséquences, et quand on affirme : "je m'en fiche royalement", ce n'est pas précisement une acceptation.
Ceci dit, je peux comprendre. Lorsqu'un fan demande à Eva Green une dédicace d'une photo ou elle est nue, cela peut se comprendre qu'elle interprète cela comme un acte déplacé. Le même fan lui demanderait-il une dédicace d'une photo ou elle est vêtue ?
lefevre: c'est fou ce que vos commentaire gagneraient en lisibilité si vous passiez une ligne de temps à autre.
Rédigé par : nicolas | 20 novembre 2006 à 12:42
Il est clair que pour devenir acteur, chanteur, de nos jours, il faut être fils ou fille de quelqu'un de connu. Inutile de faire le Conservatoire ou de prendre des cours de théâtre. Il s'agit en quelque sorte d'une nouvelle aristocratie, bobo et donneuse de leçons !!
Rédigé par : NPC | 20 novembre 2006 à 12:26
Je ne connais pas Eva Green ni sa plastique, je ne saurais donc dire si j'en ornerais la cabine de mon 38 tonnes. Mais bon, notre société est textile, on peut s'en réjouir souvent, le déplorer parfois. La nudité ne me choque nullement, mais elle constitue, dans la vie publique, une transgression de la situation commune. Transgression motivée par l'érotisme. Là encore, ça ne me dérange pas. Mais alors, il faut admettre que, si l'on publie les images de son corps, fusse pour un personnage, des émotions hormonalement saines s'expriment.
Je crains seulement que, dans le cas de cette starlette, son talent n'ait pas encore éclaté à la face du monde et qu'elle craigne de ne gagner les casting qu'avec la partie inférieure de son anatomie. Marilyn ne dédaignait pas de poser nue pour des calendriers de camionneurs, car son intelligence et son talent s'y exprimaient déjà. C'est quand l'esprit est absent que l'obscénité triomphe.
C'est Tartufe à poil : "Cacher ce cul que je ne saurais signer".
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 20 novembre 2006 à 10:30
sbriglia, pour être tout à fait dans la vérité.
Je crois savoir qu'au cours de cette mémorable partie de whist chez Mme Verdurin, Madame de Guermantes, duchesse par son titre, avait mis Swann au courant, que la gazette remplie de rubans, de taffetas, de satin et de carmin qu’on pose sur les lèvres ou sur les joues, présentait dans ses pages les propos d'un autre Bond (James Bond). Vous savez, une ces hautes et belles figures de ces temps modernes, ce grand brûlé de justice lui aussi, plein de peine et de révolte à l'idée de la pauvreté infligée à d’autres.
Ce sont les mots de ce James Bond-là dans la gazette, qui mit Swann en chagrin et qui, peut-être, lui fit détester les paroles de la petite égérie déshabillée chez Nadar. De retour dans sa chambre, Swann ne put s'empêcher d'ironiser tout haut sur la vanité des actrices.
Rédigé par : Véronique pour sbriglia | 20 novembre 2006 à 08:33
oui merci pour cet Interlude !
et que de patinages logiques sur votre " post ".... dont un triple Proust :
une belle idée pour détendre l'atmosphère parfois lourde ici hooo depuis peu :
"bahhhhhhhh c'est la vie" va-t-on me répondre et moi de faire l'oeuf , toujours !
( au fait on ne respecte plus rien : un tremblement de terre vient de frapper Lourdes il y a deux jours )
Rédigé par : cactus rebondit aussi | 20 novembre 2006 à 08:10
Parayre, sbriglia
Swann aime et déteste sa demi-mondaine dans cet extrait d'Un amour de Swann, c'est sentimental dans tous les cas. Il en est proche et éloigné à la fois mais la côtoie, ce n'est pas l'image abstraite d'une actrice inaccessible ou d'un panneau publicitaire. Ceci dit l'occasion d'exposer Proust n'a pas besoin de prétexte et c'est une bonne idée de toute façon tant il est agréable. Merci Sbriglia pour cette symphonie (sym:ensemble riche et harmonieux) littéraire.
Rédigé par : LEFEBVRE | 20 novembre 2006 à 02:00
La nudité, certes, bien des femmes sont agréables à regarder, mais dans l'intimité, en présence. Le voyeurisme n'est qu'une obole, une malsaine substitution. Comme toutes les compensations, il est bien en-deçà du plaisir original. 10 Euros pour voir Eva Machin dans le plus simple appareil ne vaut pas le plaisir de boire un café avec une parfaite inconnue pour faire une comparaison de tarif. Pauvre cinéma et pauvre condition féminine, à l'heure où tout ce qui est nouveau est progrès, qu'il doit être éprouvant d'être femme et sincère au milieu de cette régression sociétale. Qu'est devenue l'actrice globalement ? Gérard Depardieu disait sur un plateau de télé un soir que le cinéma était un champ de c... au milieu de b...., c'est cru, mais tellement vrai. Il ne s'agit pas d'être pudibond, grenouille de bénitier, censeur, moraliste, juste qu'un peu de pudeur, un peu d'autres couleurs viennent contrebalancer ce strip-tease cinématographique permanent, c'est l'excès, l'unicité, la monochromie qui tuent tout. C'est beaucoup comme la pensée politiquement correcte, lorsqu'il n'y a plus de place pour le reste, c'est étouffant. Les conneries émises par Lefebvre valent bien celles émises par Renaud, Joeystarr ou Gérard Miller, mais elles sont différentes. Il y a une surconsommation, une palette de supports inédits dans l'histoire humaine, une technologie impressionnante dans la vitesse de son évolution et pourtant si peu de choix, d'originalité, de véritable créativité, cela se ressent partout au cinéma, en littérature, en économie, en idéologie, seule la politique sclérosée dans une fonction qui meurt va à l'assaut du changement par survie, c'est une bonne nouvelle. J'ignore si nombre d'entre vous ont fait ce rapprochement aussi je m'y risque : il y a une grande similitude entre le dix-huitième siècle et le nôtre. Il y avait ce même vide existentiel, cette même fin des idéaux, quelques crises politiques similaires, non dans le fond, mais dans la forme et c'est de là que sont sortis et restés les philosophes des lumières, les grandes inventions, les belles évolutions. Il est à parier qu'il va sortir de notre époque le meilleur par réaction. Il n'y aura pas à terme un retour au fondamentalisme, mais bien, soyons-en convaincu, au qualitatif. Nombre de personnes souhaitent de nos jours une assiette saine, un air frais, de la convivialité, de la politesse, un spectacle de qualité plus que l'opulence ou l'idéalisme. Anticipons sur le fait que le réalisateur en vogue sera celui qui saura faire un film avec un fond et une forme plutôt qu'avec la recette d'un tiers violence, un tiers sexe et un tiers course-poursuite. Un peu de tout y compris Eva Truc à poil serait ma recette. Puisque nous entendons parler sans cesse de diversité, qu'elle soit présente dans tous les domaines, il faut prendre le risque de faire des essais infructueux plutot que d'être rentable à tout prix. La société se règle en ce moment comme un moteur dont le mélange air, carburant serait défaillant. Il suffira de quelques esprits et de quelques idées autres, qu'elles soient anciennes ou nouvelles. Souhaitons à Éva Bidule de se trouver un pull-over, elle ne sera ainsi plus importunée par le regard de quelques sots qui ne regarde que ce qu'elle montre.
Rédigé par : LEFEBVRE | 20 novembre 2006 à 01:44
@sbriglia : En Combray par Marcel ( Proust bien sûr pas le blagueur )relatées , les poses en tenue légère d'actrices arrivistes ne manquaient déjà pas d'irriter ...
Merci à notre hôte de vous/nous avoir permis ce " bond " en arrière , à la recherche du temps perdu ou retrouvé , en toutes hypothèses pour les plaisirs et les jours à lire vos commentaires !
Rédigé par : Parayre | 19 novembre 2006 à 22:32
Le dimanche, quand Odette, comme à son habitude, faisait préparer la calèche pour descendre l'avenue du Bois en direction de la cascade, Swann aimait à pénétrer dans le boudoir délaissé, sentir les subtiles fragrances qui en imprégnaient les murs et parcourir le journal qu'Albertine, fidèlement, lui apportait. De l'Aurore, Swann ne lisait guère que les articles de politique intérieure ; parfois, cependant, il se surprenait à lire les pages préférées d'Odette, celles-là même que Charlus affectionnait et dont les cousettes, demi-mondaines et cocottes étaient la matière principale... Un soir que Charlus, soucieux qu'il soit coupé court aux rumeurs qui bruissaient sur sa vie d'inverti, s'était rendu à une partie de whist chez Madame Verdurin, accompagné de l'une de ces créatures que Swann abhorrait et où,dans le feu de la discussion, l'égérie d'un soir de Charlus s'était risquée, à la stupéfaction des invités, à commenter sottement les derniers soubresauts de l'affaire Dreyfus, Swann avait quitté brutalement ses hôtes, prétextant une soudaine et salvatrice migraine ... A Odette qui, sur le chemin du retour, lui demandait les raisons de son départ, peu dupe de celle diplomatiquement avancée par Swann, ce dernier s'était emporté contre ces pseudo-actrices qui se paraient de vertus qu'à l'évidence elles ne possédaient guère et dont le seul titre de gloire,selon lui, était de poser en tenue légère chez Nadar, à seule fin de faire circuler les daguerréotypes de leurs charmes auprès des directeurs de théatre, ce à quoi Odette avait répondu :"mais mon ami, mon pauvre ami, il en faut pour tous les goûts !"...
Rédigé par : sbriglia | 19 novembre 2006 à 19:24
Moi je suis d'accord avec le fait qu'on ne peut se donner en spectacle et ensuite refuser qu'on soit considéré au regard de ce spectacle.
Ca me fait penser à Loana de l'émission Loft Story qui s'évertuait à raconter qu'il ne faut pas se fier aux apparences et aux préjugés, notamment à l'apparence d'une poitrine surdimensionnée par magie chirurgicale (loin de moi la volonté de suggérer une comparaison avec le docteur Josef Mengele, mais tout de même, cela pose quelques questions, quand un medecin dégrade l'organisme humain selon des critères esthétiques définis par idéologie), quant à la profession de gogo danseuse. Alors que l'ensemble de sa célébrité médiatique télévisée finalement n'était que confirmation de ce que son apparence renvoie et des préjugés qu'on peut avoir quant au métier qu'elle pratiquait avant l'émission : c'est le genre de femme qui a des relations sexuelles avec un inconnu devant les caméras d'une des plus grandes chaînes de télévision française. C'est son droit. Tout comme c'est celui du spectateur de n'être que conforté dans ses a priori.
On peut bien parler de l'immaturité supposée des débuts. Le fait est qu'on ne peut pas impunément renier ce qui nous a fait. Ces demoiselles dont la célébrité est née de leur « immaturité » (point qui reste à voir ; ce n'est pas tout à fait comme si nous vivions dans un monde où personne ne place l'argent et la célébrité avant toute autre considération) ne peuvent faire l'impasse sur le fait que ces étapes fondent leur personnalité publique.
Quand une comédienne accepte d'impliquer son intégrité physique pour un rôle (chose qui ne me paraît pas tant aller de soi qu'on le dit), quand une comédienne accepte le principe qu'il faudrait qu'elle vive (au sens strict) ce que vit le personnage, quand elle accepte le principe que son anatomie sera connue de qui le veut, je ne vois guère ce qui lui permet de se situer au-dessus de son public. Si elle est célébre, c'est bien parce que l'oeil du public, qu'il se pare de gages pseudo-intellectuels de culture ou qu'il soit honnêtement lubrique, a accepté ce qui lui a été donné tel quel. Qu'ensuite il persiste à garder en mémoire ce qui a été donné peut difficilement lui être reproché.
Ca me fait penser à la plage en période estivale. On est contraint et forcé d'avoir sous le nez l'affligeant spectacle d'étalage de viande, avec cette manie des seins à l'air - spectacle des plus anti-érotiques à mon goût. Je suis sûr qu'on doit bien trouver parmi les adeptes de cette pratique du bronzage intégral ou presque intégral (dont je n'ai jamais compris l'intérêt ; je peux comprendre qu'une demoiselle ne veuille pas avoir des traces blanches qui romprait l'uniformité d'un bronzage, même si je pense que justement c'est ce qui est charmant, dans les parties normalement visibles, je vois mal l'intérêt du bronzage des parties dont le dévoilement est de l'ordre de l'attentat à la pudeur) des personnes persuadées qu'elles sont au-dessus de tout les regards posés sur elles, consciemment ou incidemment.
C'est une chose que je trouve pénible, à la plage, de devoir faire des efforts pour éviter de regarder dans certaines directions, pour ne pas donner l'impression d'être voyeur. Drôle de situation où c'est le pudique qui doit avoir la crainte de commettre quelque acte immoral.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 19 novembre 2006 à 17:34
Qu'avons-nous à faire des considérations d'une paire de fesses ?
Que pensez-vous plutôt de la confusion qui règne au plus haut niveau de l'ordre judiciaire comme en témoigne la première chambre civile de la cour de cassation qui apprécie les éléments constitutifs d'une infraction comme c'est le cas dans l'arrêt Grinbert ?
C'est la 1° civ qui pose la jurisprudence pénale maintenant ?
En l'espèce celle d'injure, surtout quand le site du gouvernement précise que l'injure portant sur une appartenance religieuse est un élément d'aggravation.
Votre avis sur l'institution judiciare m'intéresse plus que sur les considérations d'une actrice. Ce n'est pas l'actualité qui manque.
Cet arrêt témoigne une fois de plus des errances de la Justice en France.
Rédigé par : Qwyzyx | 19 novembre 2006 à 16:59
Je ne suis pas d’accord avec votre propos. La photo qu’ont les fans d’Eva Green n’est pas une photo de cette jeune femme, mais la représentation d’un personnage de fiction dans une fiction.
Je pense que pour une actrice de cinéma, ce débat n’est pas vain. Concernant des photographies extraites d’un film, ce ne sont pas elles qui sont montrées nues mais les personnages qu’elles incarnent. Je pense qu’E. Green a peut-être voulu exprimer cela. Elle l’a juste fait avec beaucoup de maladresse et pas mal d’immaturité professionnelle. Ce qu’elle voulait dire, je pense, méritait un développement plus important et surtout plus fin.
Et puis finalement, les icônes, elles sont splendides quand c’est juste leur visage qu’un photographe saisit. Je pense à certains clichés du visage de M. Monroe.
PS: Je me permets, Philippe, de signaler à vos lecteurs qu’à l’intérieur de ce même numéro de Madame Figaro, il y a également Martin Hirsch, le président d’Emmaüs France qui nous parle de la pauvreté chez les enfants.
Rédigé par : Véronique | 19 novembre 2006 à 09:34
3 remarques vides de bon sens unique ?
"En art, les précieuses ridicules, parfois belles, sont innombrables."
certaines sont un peu ridicules si on jette un oeil à leurs précieuses , non ?
"Inversion des évidences, le bon sens cul par-dessus tête."
là cela relève du contorsionisme , j'ai essayé une fois et ne m'en suis jamais remis !
" le sexe montré sur un lit gigogne sans cigogne tue l'érotisme "
c'est trop vrai : depuis l'achat d'une petite boîte posée sur mon étable de chevet pour mes longues nuits , je dors mieux !
Rédigé par : cactus aime le mot dit | 18 novembre 2006 à 19:41
La nudité à outrance, le sexe montré sans vergogne tuent l'érotisme, le désir, la découverte. Quand à part quelques oeuvres littéraires comme Le diable au corps, La bicyclette bleue, Nana... sont adaptés à l'écran, le sexe est-il indispensable au scénario. Quelle alchimie devenue entre l'exigence du métier d'actrice et le diktat du corps parfait exposé ? Dans quel film aurait le droit de jouer aujourd'hui un être ordinaire physiquement ou laid ? Nous sommes fatigués de la pin-up que l'on retrouve dans la pub sur le dentifrice, l'automobile, le chocolat ou accessoirement dans un film d'auteur ou grand public s'il existe encore une différence notable. Il est de bon ton qu'après la ménopause, les impudiques se reconvertissent dans l'humanitaire, nous les retrouvons alors nous donner des leçons de chose sur la vie, la morale, la compassion, la psychologie, l'existentialisme. Eux, sont allés en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud et de leur révélation post-vergeture, nous sommes obligés de donner, nous les ordinaires qui restons confortablement égoïstes soi-disant. Il y a des dons qui s'ils ne sont pas silencieux perdent de leur valeur pourtant. Quelle leçon va nous donner Eva Green dans quelques années ou l'une de ses comparses ? De qui est-elle la fille ou la maîtresse ? Je l'ignore, mais je doute que ce soit une inconnue qui a passé des années au Conservatoire à étudier la méthode Stanivlasky et les grands classiques. L'art des Renoir, Melville, Godard, Truffaut, Oury est sacrifié au pain de fesses, à la facilité. Je me souviens de films comme l'excellent Little big man, Pain ou chocolat, Les diaboliques, L'assassin habite au 21, de spectacles d'émotions avec des filles, jolies ou non, mais chargées d'âme, d'histoires captivantes. Il manque au cinéma contemporain souvent une magie. Il faudrait pour ce genre d'actrice une intouchabilité dans l'exposition, que quelques esprits faibles ne soient pas grossiers avec elles, que leur escroquerie soit considérée comme de l'art, que la presse people ne les prennent en photo que quand et comment cela les arrange, que nous soyons au garde-à-vous devant leur médiocrité et pourquoi pas que nous leur cirions les chaussures gratuitement. Bien des fonctionnements peuvent être reprochés à nos anciens aristocrates, mais eux, au moins avaient la noblesse de coeur comme obligation et des devoirs envers leurs serfs. Ces comédiennes ont-elles une assurance spéciale en cas de grippe lorsqu'elles tournent à poil pour l'art que nous sommes sensés ne pas comprendre, mais consommer ? Même le héros de Ian Fleming a perdu de sa superbe au fil du temps et de la dégénérescence cinématographique. C'est bien la peine de parler de l'esprit de corps des magistrats, je doute que les enfants de ces derniers puissent avoir fonction sans avoir usé leur fond de culotte sur les bancs d'Assas ou d'ailleurs et obtenus diplômes et compétences nécessaires. Comédiens est enfin une profession d'abnégation certes, mais pas bien compliquée, ni aussi éprouvante qu'il nous l'est si souvent dit. Nous devrions faire un film caricature du film, "Tous à poil" serait un bon titre.
Rédigé par : LEFEBVRE | 18 novembre 2006 à 18:12