Il faut du courage pour se remettre dans ses pas anciens et à ce titre, déjà, je félicite Eric Halphen de ne pas s'être laissé dominer par la peur du ridicule.
Depuis sa mise en disponibilité et le succès de son livre "Sept ans de solitude", j'avais eu l'occasion de le rencontrer à deux ou trois reprises sur des plateaux de télévision. Nous n'étions pas d'accord sur grand-chose mais j'avais apprécié sa gentillesse et son urbanité. Il y avait d'ailleurs comme un contraste entre l'expression, qu'il souhaitait sans concession, de ses idées et de ses convictions et l'étrange flottement de sa personnalité. Comme si celle-ci avait du mal à se trouver sur la même longueur d'onde que les précédentes.
Il lui a fallu d'autant plus de détermination pour opérer ce retour au bercail qu'il l'avait quitté dans des conditions où il s'était donné exclusivement le beau rôle, affichant une sorte de lassitude indignée qui était du meilleur effet pour convaincre et séduire " le bon peuple " sans cesse à l'affût de tout ce qui pouvait laisser croire à un complot des puissants. La France déteste que les dysfonctionnements soient causés par l'incurie ou l'incompétence : alors, elle fabrique des méchants ou exagère leur rôle. Je m'étais permis de répliquer à l'époque, avec d'autres, qu'Eric Halphen avait beaucoup échoué de son fait et que rien n'est plus difficile que de se camper judiciairement dans une posture de justicier parce qu'elle nécessite une impeccable technique qui, à l'évidence, lui faisait défaut. Pour ne pas évoquer le caractère délibérément grossier - et donc contre-productif - de la convocation banale adressée au Président de la République.
Tout cela est du passé. Eric Halphen, avec beaucoup d'honnêteté, évoque le besoin d'avoir des revenus réguliers pour expliquer son retour. Il affirme avoir pris du recul. Même si dans un entretien qu'il a accordé au Parisien, il n'est pas loin de vouloir continuer à donner des leçons et à la magistrature et au pouvoir politique, je suis sûr qu'au fond de lui il a analysé son parcours chaotique depuis quatre ans et en a tiré les conséquences. Aujourd'hui, je veux croire qu'il ne se vit plus comme l'archange qui, dégoûté, a quitté des collègues qui ne le méritaient pas mais comme un magistrat qui est parti et qui avait commis beaucoup d'erreurs sur le fond et sur la forme. La modestie est sans doute venue heureusement dissiper l'arrogance subtile du contestataire d'hier.
Ce serait d'autant plus utile que de Jean-Pierre Chevènement au parti socialiste, d'interventions en colloques, Eric Halphen a durant ces quatre années agi comme s'il ne devait jamais revenir. Sa crédibilité de magistrat est fortement atteinte et ce n'est pas le fait qu'il nous indique "préférer de loin la candidature de Laurent Fabius" qui va la restaurer. Il me semble que, pour lui-même, il devra accomplir de rudes efforts pour que le juge laisse le militant à sa place.
Il y parviendra car même dans ses errements d'hier, il y avait une flamme, une tension et un élan qui n'existaient pas forcément chez des collègues qui ont quitté notre grand métier pour faire de la politique partisane ou gagner plus d'argent. Chez lui, à l'évidence, la passion de la justice était comme une brûlure.
Aujourd'hui, c'est une bienfaisante nouvelle, pour le monde judiciaire, que ce retour aux sources. Il y en a un, pas le plus médiocre ni le moins engagé, qui a compris où se trouve le coeur de tout. Le creuset où se téléscopent les détresses individuelles, le désordre et la fureur sociale et les rêves d'avenir. C'est aux magistrats d'ordonner, pour le meilleur, ce mélange détonnant et d'éviter avec vigilance d'être responsables du pire.
J'aime ce retour à l'essentiel et je souhaite bonne chance à Eric Halphen à l'aube de cette nouvelle vie.
le retour à l'essence ? ciel !
moi qui ne roule qu'à l'optimisme démesuré , je vais donc devoir éviter de dépasser les bornes des limites : mais vais-je pouvoir éviter quelques sorties de route si peu prévisibles ?
j'ai tant à lire : à bientôt pour quelques commentaires avides de sens unique une fois mon retard attrapé !( vous m'avez manqué )
Rédigé par : cactus aime le mot dit | 17 novembre 2006 à 22:57
Marie, je converse un peu avec vous, en rapport avec ce que vous nous dites suite au post dédié au juge Halphen.
« Toutefois quelle que soit sa personnalité, son caractère, n'est-ce pas courageux de revenir de sa disponibilité "ratée" en sachant les commentaires que cela va entraîner??? «
Je veux seulement vous dire que je suis en total accord avec vous sur cette phrase. Une rupture ou une reconversion ou une réorientation professionnelles est toujours quelque chose de difficile et de âpre à traverser. Il faut y déployer un trésor de talents, de compétences, de courages et de lucidités sur soi. Y compris, je pense, quand on réintègre un corps qu’on a quitté.
Je voudrais par l’intermédiaire de cette petite conversation, dire au juge Halphen que je lui souhaite le meilleur dans ce qu’il (ré)entreprend à nouveau.
Dans son livre que j’ai cité dans mon premier commentaire au sujet de cette note, il y a cette phrase :
" tout continuer, comme avant ".
Quand il y a bifurcation dans un chemin, je ne crois pas le " comme avant " vraiment possible, ni même souhaitable. Il continuera sa route, mais ce ne sera pas comme avant. Ce sera mieux qu’avant.
Ça, je ne l'ai pas lu dans un livre, c'est une sorte de témoignage live.
Rédigé par : Véronique pour Marie | 06 novembre 2006 à 07:55
Véronique (même prénom que mon ex, brrrr)
Je parlais des téléspectateurs dont je fais partie. Je n'ai pas reconnaissance ou pignon sur rue. Je suis comme vous et rien ne me déconnecte de la réalité, je ne crois pas que ce soit le cas de tous les gens de télé, ceux qui le sont l'étaient déjà avant d'être sur ce média à mon avis, d'autres font mine de l'être pour prendre une position plus confortable, d'autres enfin sont seulement cyniques. Je faisais allusion à une certaine désinformation, à la pub excessive, à la fameuse déclaration de P. Le Lay sur le temps de cerveau disponible pour Coca-Cola et sur ce point de vue victimaire peu crédible même pour le moins informé des hommes.
Rédigé par : LEFEBVRE | 05 novembre 2006 à 04:03
Dab,
C'est une guimauve coupée en cube et servie dans des sachets de bonbons. Il y a si longtemps que je n'en ai pas acheté que j'ai un petit doute sur la justesse de l'orthographe. On les appelle Marshmallow je crois, outre-Atlantique, les Américains en font même des brochettes.
Rédigé par : LEFEBVRE | 04 novembre 2006 à 20:54
Verba volant, scipta manent.
A Lefèbvre,
Je pose une question peut-être idiote, pour moi-même et sans doute pour d'autres sur ce blog, mais c'est quoi un "chamallow"?
Rédigé par : dab | 04 novembre 2006 à 09:30
Pour LEFEBVRE
Dans vos précédents commentaires, il y a , à mon sens, une légère erreur d'appréciation que vous faites assez régulièrement. Comme Philippe, à mon très humble avis, la commet également assez régulièrement dans ses notes.
Il y a la réalité, la vie et les gens de tous les jours et de tous les travaux. Il y de l’autre côté les médiatiques et la télé. Ces deux mondes ne disent pas la même monde.
Avec Philippe, vous êtes trop dans des univers d’intellectuels et vous surestimez l’importance ou le crédit que ceux de tous les jours et de tous les travaux peuvent apporter à ma seconde catégorie. 2002 ou 2005, à cet égard, nous en apprennent beaucoup.
"… au milieu de toute cette indolence journalistique. Nous n'avons pas été atteints, nous pensons et ressentons encore. ".
Vous voyez, les choses sont plus nuancées. Peut-être que comme Philippe, vous lisez trop les journaux et que vous regardez trop les télés.
Ah, j’oubliais ! Il y a en un autre ici qui n’est pas mauvais non plus, question télé. Je parle, bien sûr, de sbriglia.
@sbriglia, c’est promis et juré, je m’y engage absolument et formellement ! Après cette petite intention, j’arrête avec votre passion de la télé et …de son exacte réalité.
Rédigé par : Véronique pour LEFEBVRE | 04 novembre 2006 à 06:29
Je lis les posts et je nous trouve délicieusement gaulois. La dispute ou la polémique comme élément de notre culture, c'est à mon goût. Ouf, des gens éveillés et passionnés qui râlent, bougent, ont un avis, sont en vie, sont attachés à leur justice... au milieu de toute cette indolence journalistique. Nous n'avons pas été atteints, nous pensons et ressentons encore. C'est bon de lire du coeur et de la raison fougueuse. Tant qu'il y aura des Philippe Bilger, des Marcel, des Jean-Dominique... je n'aurai pas peur que des voitures brûlent car je sais qu'il y aura des réactions, que nous ne sommes pas tous dans une paralysante culpabilité mal placée et suicidaire. Il n'y définitivement pas un magicien à la télé qui ait su changer des hommes en chamallow.
Rédigé par : LEFEBVRE | 03 novembre 2006 à 22:22
Merci sbriglia , " veritas odium parit " ...
Rédigé par : Parayre | 03 novembre 2006 à 21:30
Aquila non capit muscas.
Rédigé par : Parayre | 03 novembre 2006 à 13:50
@ Marcel
Napoléon Bonaparte, Audiard, Jacques Brel, Higelin et quelques autres
Rédigé par : Fleuryval | 03 novembre 2006 à 12:12
Et dire que certains d'entre nous ici peuvent se retrouver jurés en cour d'assises...
Ca ne vous fait pas peur vous ? J'aurais peur de moi-même...
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 03 novembre 2006 à 11:50
...Philippe ,vous n'avez pas sifflé assez fort!...allez ,Marcel ,Jacques ,on rentre ,la cloche a sonné ,les premiers frimas arrivent...Marcel ,rapportez votre verre à l'étude,le vent pourrait y créer des débordements...bon ,on va étudier cette pièce d'un auteur anglais "much ado about nothing"...on y va?
Rédigé par : sbriglia | 03 novembre 2006 à 10:58
Suite à votre commentaire de 8:56
Je corrige, Marcel, mon commentaire pour sbriglia de 5:13:
"... vos visions sur l’affaire Pa/Ma, JDR, Sbri, LEF, Vér et même PB... "
".... Que de déchirures entre ces SIX-là (Pa/Ma, JDR, Sbri, LEF, Vér et même PB. ). Oui, chez ces SIX-là: " à l'évidence, la passion de la justice était comme une brûlure. "
Cela peut-il convenir ainsi ?
Rédigé par : Véronique pour Marcel | 03 novembre 2006 à 10:13
J'aime décidément beaucoup votre blog!
Pas un jour,sans que je vienne y faire un petit tour, et j'en repars toujours enrichie de vos billets et de ses commentaires.
Alors,merci.
Rédigé par : Aude | 03 novembre 2006 à 09:36
Veronique,
Mais de quelle « affaire » s'agit-il ?
Il y a un type, qui dans aucun de ses commentaires n'a été capable de fournir le moindre argument pour soutenir ses allégations, qui fait des pieds et des mains pour ne pas reconnaître que son premier commentaire était douteux.
Tout est là, au-dessus, relisez.
De son premier commentaire l'un écrivait « Sans vouloir vous offusquer, je crois que votre commentaire est très précisément dans ce risque-là. Car enfin, ce qui est nous est dit dans ce post au sujet du juge Halphen est bien plus nuancé que ce que vos mots nous disent. », l'autre écrivait « Parayre, il ne semble pas prioritaire, de mon seul point de vue, que Philippe soit complaisant dans son appréciation de ses collègues dans le seul but d'obtenir une onction du "corps" qui est le sien », un autre encore écrivait « a écrit Parayre, un peu cruellement...in cauda venenum... mais là, Parayre, je ne saurais vous suivre ».
Parayre a ensuite proclamé qu'il était difficile de s'exprimer du fait de « défenseurs » que son regard indique. En somme, la réponse de celui qui croit qu'il suffit de se dire attaché au « respect, courtoisie, écoute, aménité, prudence, tolérance » pour être effectivement respectueux, courtois, à l'écoute, amène, prudent et tolérant, c'est une fin de non-recevoir à l'adresse de tout ceux qui n'ont pas agréé à son commentaire - cela vous inclue vous aussi.
Mon rôle s'est borné à souligner ce point. Il n'y a pas là de polémique, tout simplement parce qu'il n'y a même pas de débat.
Maintenant, si ce monsieur arrive à faire croire que lorsqu'il parlait de ces « défenseurs », au pluriel, qui lui sont tombés dessus en lui reprochant d'avoir commis un « crime de lèse-majesté », ce serait moi, moi avec mon commentaire de 10 mots (le seul que j'ai posté avant que Parayre ne demande à ce qu'on suive son regard), je le félicite, c'est un pari que je n'aurais pas tenté de tenir. J'ai du mal à croire qu'on puisse ainsi parvenir à ne jamais justifier les absurdités que l'on profère (ni le premier commentaire contre monsieur Bilger remis en cause par 4 personnes, ni le second commentaire contre les « thuriféraires aveugles »), pour peu que l'on attire le regard sur un homme précis.
Je précise, dans la foulée, que je trouve curieux qu'on ne trouve pas de références à un « Jacques Parayre » qui serait magistrat sur internet (rien au JO notamment).
Pour conclure, moi je ne vois là-dedans aucune affaire « Parayre / Marcel », je ne me sens pas impliqué par les divagations de cet individu. Je suis à présent certain qu'il ne mérite pas qu'on s'y attarde, sans savoir si c'est par mauvaise foi ou par limitation intellectuelle, je prendrai donc le soin de l'ignorer, ou à la rigueur je me contenterai d'ajouter un commentaire explicatif ne s'adressant pas à lui lorsqu'il délivrera des informations/attaques, du partiel et partial comme il sait si bien le faire, qui appellent à plus d'information pour un jugement lucide (par exemple, comme lorsque sur « Justice en transe », il dénigrait les pouvoirs accrus donnés à un certain nombre de fonctionnaires de police sans toucher mot de la refonte des corps de la police nationale faisant que les grades d'auparavant et ceux d'aujourd'hui, même lorsque leur nom n'a pas changé, n'ont plus guère de rapport, ni dans leurs attributions ni dans les exigences de recrutement).
Pour faire une bonne affaire, il faut deux parties qui s'opposent. Or nous ne disposons même pas des moyens nécessaires pour nous opposer, c'est à dire la croyance qu'il y a un élément commun quelque part.
Fleuryval,
Où avez-vous appris à faire si court ?
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 03 novembre 2006 à 08:56
sbriglia, à vous lire hier soir, j’ai eu un peu chaud. Je me suis dit, vos visions sur l’affaire Pa/Ma, vous auriez peut-être mieux fait de les garder pour vous. Faire la Marguerite, c’était le post d’avant. Une fantaisie de ce genre, une de plus de votre part, la fantaisie de " trop " ( le " trop ", je cite Bulle) et je craignais l’explosion de l’univers en général et de Galgala en particulier.
j'ai pensé: le " too much " de notre première soirée de novembre aurait-il été trop bien que sbriglia en perdrait la tête ! Non, je ne vous aurais rien pardonné.
Mais, l’harmonie à nouveau dans le virtuel. Que de déchirures entre ces deux-là (Pa/Ma). Oui, chez ces deux-là: " à l'évidence, la passion de la justice était comme une brûlure. "
Force est de constater à l'aube que vos mots de concorde ont mis du baume sur les cœurs et de la sérénité dans les esprits...nous retrouvons notre Galgala.
Rédigé par : Véronique pour sbriglia | 03 novembre 2006 à 05:13
En voyage loin de France, je mesure l'inanité de certaines polémiques.
Pour ce qui est du juge Halphen que je connais pas je remarquerai qu'il a bien de la chance de pouvoir quitter son poste puis y revenir quand il le désire.
Ceux qui travaillent dans le privé ne peuvent le faire.
Rédigé par : mike | 03 novembre 2006 à 04:26
@ Marcel Patoulatchi
Où donc avez-vous appris à faire si long?
Rédigé par : Fleuryval | 02 novembre 2006 à 22:31
Je rassure les nombreux lecteurs qui m'ont témoigné leur soutien: je cesse la polémique avec Monsieur Patoulatchi qui , sous riesling comme il le revendique sur son blog , semble perdre de vue les conventions auxquelles , avec beaucoup heureusement , je tiens : respect , courtoisie , écoute , aménité , prudence , tolérance , etc...
Rédigé par : Parayre | 02 novembre 2006 à 20:44
"Un air de patchouli flottait sur Galgala
Marcel ,de sieur Parayre, visait sans tralala,
Son conformisme vil et son honnêteté,
Soudain Bilger survint:sous l'hermine ,entêté,
De la récréation siffla aux deux la fin...
A trop parler du juge ,on n'en voit que l'Halphen !
(Dieu,Bilger et tous,vous me pardonnerez d'être aussi potache!)
Rédigé par : sbriglia | 02 novembre 2006 à 16:45
Parayre,
Je n'ai rencontré nul homme sur cette terre qui puisse prétendre n'avoir de leçon à recevoir. Non pas que toutes les leçons soient bonnes à prendre, certes, non pas que toutes les leçons soient bienvenues, certes, mais, tout de même, que vous ne ressentiez nul besoin de correction ne signifie pas qu'il est superflu.
Quand je dis que vous ne me semblez pas honnête avec vous-même, c'est parce que j'ai l'impression que vous êtes parfaitement capable de constater par vous-même l'ensemble de ce que j'ai rapporté, en particulier que vos histoires de « laudateurs », de « lèse-majesté », de « suivez mon regard », sont bien légères pour justifier votre commentaire initial. J'ose espérer, je suis certain, qu'en magistrat que vous êtes (car vous l'êtes, n'est-ce pas, si j'ai bien suivi), vous êtes capable de motiver vos jugements par autre chose que des déclarations d'intention gratuites (« je hais la caricature », « je respecte », « [je suis] soucieux de l'autre ») et des jugements de valeur d'une platitude consternante (« des diatribes simplistes [...] intolérables »).
Maintenant, il est possible que je me sois trompé sur votre personne et que vous soyez absolument incapable de voir tout cela. Cela expliquerait votre persévérance. J'ai du mal à imaginer cela de la part d'un magistrat, corps dont malgré tout je tends à me faire une haute idée, une idée qui peut-être n'est pas toujours conforme aux faits mais qui à mon sens est conforme à l'esprit du mandat donné.
À choisir, je préférais que vous ne marquiez pas tant de respect pour ma parole (« je respecte ce que vous exprimez ») mais que vous montriez une authentique volonté de dialogue, pas un jeu d'apparences où aux contours on devine la certitude d'être un patricien méritant des égards tous particuliers face à un plébéien (« vous devez penser vous adresser [...] à une de vos connaissances », « [je] vous demande très simplement de cesser vos attaques à mon endroit » dit celui qui il y a peu estimait « difficile de s'exprimer » céans du fait de « défenseurs » « thuriféraires aveugles » désignés du regard).
Vous l'aviez peut-être oublié, dans le monde brut et réel, pas celui des courbettes en cercle restreint, quand on brandit la main, on prend le risque d'un retour, d'un écho, un écho qu'on ne peut faire taire en suspendant la séance. Internet est un vrai malheur pour le respect de l'oligarchie, nul n'en doute. Moi je ne m'en plains pas, j'aime les discussions franches et sincères, j'aime qu'on appelle un chat un chat. Internet peut être une belle fenêtre, comme dans la chanson de Jacques Brel, « Ah je n'ose pas penser, Qu'elles servent à voiler, Plus qu'à laisser entrer, La lumière de l'été ».
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 02 novembre 2006 à 15:29
M.Patoulatchi , par éthique , je respecte ce que vous exprimez mais , me traiter " de pas tout à fait honnête avec " moi-même relève d'une conception du débat que je réprouve au risque de vous paraître , une nouvelle fois ," conformiste " c'est à dire soucieux de l'autre , de ses idées ...
Effectivement , je hais la caricature et vous prie de ne pas vous livrer à ce jeu- vous ignorez tout de moi et il en est de même , en ce qui me concerne , de vous - et de ne pas vous adonner à des diatribes simplistes sur l'honnêteté qui sont intolérables .
Je n'ai pas de leçons à recevoir dans le domaine de l'honnêteté morale et vous demande très simplement de cesser vos attaques à mon endroit qui sont lassantes tant elles laissent imaginer que vous devez penser vous adresser , ce qui n'est , j'en suis certain , pas le cas , à une de vos connaissances.
Mille excuses à notre hôte mais trop , c'est trop et je ne peux que réagir !
Rédigé par : Parayre | 02 novembre 2006 à 14:25
" ...le coeur de tout, le creuset où se téléscopent les détresses individuelles, le désordre et la fureur sociale et les rêves d'avenir"... Je ne vois pas comment un billet au coeur duquel se trouve cette définition de la condition de magistrat - car il me semble, à la lecture comme à la relecture, que c'est dans cet avant-dernier paragraphe que notre hôte a voulu faire passer le message qui lui importe le plus - pourrait ne pas être considéré comme une profession de foi humaniste.
Rédigé par : Rolland Barthélémy | 02 novembre 2006 à 14:03
Qu'il est doux, drôle de voir combien les "posts" de notre magistrat entraînent la passion, les débats et les contradictions...
Je ne me permettrai pas d'apporter ma petite part à ce débat, car je ne connais pas Mr Halphen..
Toutefois quelle que soit sa personnalité, son caractère, n'est-ce pas courageux de revenir de sa disponibilité "ratée" en sachant les commentaires que cela va entraîner???
et à l'heure actuelle, qui n'est pas donneur de leçons??
ps: Bonjour à vous Mr Bilger...
Rédigé par : marie | 02 novembre 2006 à 13:49
Parayre, je ne doute pas que le monde clos des magistrats soit un panier de crabes et que notre hôte n'y fasse pas figure de pucelle ingénue. Je vous ai juste précisé que le fait que Philippe n'obtienne pas des brevets d'humanisme de la part de la corporation m'indifférait, voire me rassurait quand on voit ce qu'on voit et qu'on sait ce qu'on sait. Peut-on lui reprocher d'être vache ... avec des bourrins ?
Je préfère que son humanisme soit prioritairement destiné aux justiciables.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 02 novembre 2006 à 11:30
Parayre,
Il est parfois des instants où nous sommes confrontés à nous-mêmes, à nos abus, aux dérapages de notre fougue.
En ces instants, perseverare devient éminemment diabolicum.
C'est très humain, je ne vous jette pas la pierre. Mais lorsqu'il devient nécessaire de travestir la réalité pour donner l'impression du bien fondé d'un propos, c'est bel et bien qu'il ne l'est pas tant que ça, n'est-ce pas.
Ainsi, n'êtes-vous pas chagriné de parler de « ses défenseurs » qui vous tomberaient dessus car vous auriez commis un « crime de lèse-majesté », alors qu'apparemment tous les commentateurs réguliers du blog vous sont tombés dessus, quelles que soient leurs positions habituelles ?
Vous pouvez, certes, tenter de vous faire passer pour l'enfant rebelle, rôle peu conforme au conformisme habituel de vos déclarations (si je puis me permettre un avis personnel), celui qui « suscite la controverse » habilement. Vous pouvez certes user de dérivatifs, détourner l'attention sur de supposés « thuriféraires aveugles » - « suivez mon regard », nous dites-vous, devenant urgent qu'on cesse de regarder en votre direction.
Vous pouvez même anticiper les critiques en vous déclarant « esprit indépendant [...] pas partisan », en affirmant vous situer là dans le « débat d'idées » auquel vous « persisteriez » à vouloir participer.
Je ne pense pas que vous soyez tout à fait honnête avec vous-même.
Votre commentaire initial était très discutable, il a été très discuté. Je crois que cette fois, il ne suffira pas de donner l'impression d'être très convaincu pour que la chose s'envisage comme convaincante, quand bien même vous auriez traité de flagorneur le consensus qui s'est dressé contre cette chose, quand bien même vous auriez fait passer votre défense pour un hommage rendu à monsieur Bilger.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 02 novembre 2006 à 08:34
Malaise à la lecture de ce billet... Je ne sais pas grand-chose sur le juge Halphen et ses dossiers et s'il vous semblait nécessaire de le mettre à terre, c'est fait ! Mais inutile de l'aider à se relever en lui souhaitant bonne chance en fin de post ! Il y a là une note de trop !
Rédigé par : Bulle | 02 novembre 2006 à 04:29
Je lis : "aujourd'hui, c'est une bienfaisante nouvelle, pour le monde, que ce retour aux sources", "Il y parviendra car même hier, il y avait comme une flamme, une tension, un élan...", "j'avais apprécié sa gentillesse et son urbanité". Je veux bien "une attaque d'une sévérité injuste" telle que celle-ci tous les matins au petit-déjeuner avant de commencer la journée. Je pense, pour finir, étant donné la teinte des derniers articles que lorsque monsieur Bilger dit : " Il y en a un, pas le plus médiocre, ni le moins engagé, qui a compris où se trouve le coeur de tout."que c'est un vibrant hommage au contraire, je trouve, à l'intelligence, au courage, à l'énergie du juge Halphen et une forme de "bienvenue chez toi". Je comprends à travers les articles : De la justice, rien que de la justice, pas autre chose. Est-ce que je lis bien ? Entendez-vous tous aussi la même chose entre chaque phrase ?
Rédigé par : LEFEBVRE | 01 novembre 2006 à 23:47
Est ce normal de pouvoir faire des "aller et venue" entre politique et judiciaire ?
Je comprends que les magistrats sont des citoyens, donc qu'ils aient les mêmes droits, mais on pourrait légitimement se demander si ce juge pourrait instruire ou juger le même dossier mais avec des acteurs de son bord politique.
Rédigé par : Raphaël | 01 novembre 2006 à 23:32
Décidément , il est difficile de s'exprimer en utilisant , certes à petits pieds , le ton de notre hôte ...tant , sans délai , ses défenseurs se lèvent pour le soutenir .
J'appartiens à ces derniers mais , je m'autorise - crime de lèse-majesté apparemment - d'appeler son attention sur le fait qu'il utilise beaucoup le "glaive" , contre Dhorasoo , Halphen ou d'autres et , pardonnez ce jeu de mots tentant , " balance " beaucoup ...même lorsqu'il complimente ( Magendie , le rare...) .
Des erreurs , nous en commettons tous , dans notre vie comme dans nos fonctions , requérir par exemple des peines non prévues par la loi mais , pour autant nous ne pouvons être réduits à ces manquements ponctuels .
J'ai de l'estime pour Ph. Bilger -sinon je ne lirais pas avec assiduité - mais pas de révérence . Le quereller ponctuellement légitime , je pense , l'adhésion que je lui apporte souvent sur son blog comme dans d'autres lieux .
Sans la liberté de blâmer , il n'est pas ...
Sauf à me tromper sur son compte , je pense qu'il se méfie des thuriféraires aveugles et apprécie de susciter la controverse lorsqu'elle reste courtoise autant que respectueuse .
Je ne doute pas que ces prochaines notes me confirmeront qu'il n'est pas réductible à la critique de certains et à la "laudation" d'autres - suivez mon regard .
Les esprits indépendants ne sont pas partisans .
Il en est assurément , j'en suis , vous en êtes , persistons et le débat d'idées cher à l'un d'entre vous sera !
Merci simplement à Ph . Bilger de nous offrir un espace à cette fin ...
Rédigé par : Parayre | 01 novembre 2006 à 21:49
Le rêve ! Moi, entre les signatures les plus brûlantes du blog.
ce casting... " too much ".
Rédigé par : Véronique pour sbriglia et Jean-Dominique | 01 novembre 2006 à 21:18
"Vous méritez mieux, comme du reste vos cibles et retenir vos flèches vous donnerait une crédibilité humaniste méritée ...qui vous est refusée aujourd'hui "
a écrit Parayre, un peu cruellement...in cauda venenum... mais là, Parayre, je ne saurais vous suivre et ceux qui, comme moi, se souviennent de certains de ses réquisitoires, ceux qui ont eu la lourde tâche de prendre la parole de défense après PB se souviennent au contraire de son étonnante fibre humaniste... Combien de jeunes avocats, combien de jurés, combien même d'accusés ont été sensibles à sa volonté sans cesse tendue vers la connaissance et l'explication des tréfonds de l'âme humaine... Retirer à notre hôte cette qualité n'est pas faire preuve de vérité... Et si la vérité est celée, ou est donc l'espoir ? Si donc, comme je l'ai écrit je partage la critique exprimée au début de votre post, vous aurez compris que je me défausse sur sa conclusion... Mais qu'il est excitant, n'est-ce pas, de pouvoir jouer "petits meurtres entre amis" dans les couloirs du Palais, à la nuit tombée... et les castings sont "too much"!
Rédigé par : sbriglia | 01 novembre 2006 à 20:12
Parayre, il ne semble pas prioritaire, de mon seul point de vue, que Philippe soit complaisant dans son appréciation de ses collègues dans le seul but d'obtenir une onction du "corps" qui est le sien. Il m'importe, à moi, que sa crédibilité et son humanisme se vérifient devant le justiciable et lui seul. Le reste est accessoire et cosmétique.
Eric Halphen s'est ridiculisé en partant, ridiculisé par ses tentatives infructueuses de se recaser en politique (sans que personne n'en veuille, convenons-en), et se ridiculise en revenant pour la soupe. Il a ça dans le sang. Il appartient à cette pléthore de gugus falots qui flottent dans des costumes mille fois trop grands pour eux.
Et pour moi, qui ai testé en grandeur nature cette engence, je puis vous assurer que je préfère de loin un magistrat carré, fort, désagréable à sa hiérarchie comme à ses subalternes mais à qui, en tant que justiciable, je puis dire merde sans qu'il fonde en larmes.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 01 novembre 2006 à 19:45
"…juridiquement fondé à le faire que nous sommes dans notre quotidien , à ne cesser de porter des jugements péremptoires et plus qu'hâtifs …"
Sans vouloir vous offusquer, je crois que votre commentaire est très précisément dans ce risque-là.
Car enfin, ce qui est nous est dit dans ce post au sujet du juge Halphen est bien plus nuancé que ce que vos mots nous disent.
Ce que j’ai retrouvé dans la note de notre humaniste , oui, 10 000 fois humaniste, c’est aussi la mise en évidence de la personnalité contrastée et attachante de ce juge.
Les livres du juge Halphen sur la justice ne m’intéressent guère, pas plus que ses faits d’armes judiciaires. En revanche, j’ai lu et j'ai beaucoup aimé son livre le plus personnel où il nous parle de sa famille avec de la sincérité, du courage et du chagrin.
Lisant la note , au-delà des reproches professionnels qui sont adressés au juge Halphen et ce dont, bien entendu, je ne peux pas juger, c’est bien le souvenir de ce livre: " Au lieu des larmes " qui, spontanément m’est venu à l’esprit. Je crois très sincèrement que Philippe a rendu dans ses mots quelque chose de fort, de fragile et de très humain qu’on perçoit chez l'auteur de ce livre.
Vos collègues ont tort de dénigrer notre hôte. On ne dénigre que quand on ne sait pas ou que quand on ne veut pas contester ou combattre. Et si chez beaucoup des vôtres, il ne devait y avoir que dénigrement contre ce grand magistrat, alors moi, je serais assez inquiète d'eux.
Rédigé par : Véronique pour Parayre | 01 novembre 2006 à 19:34
Dieu, que sous la beauté du style la charge est féroce et comme les quelques fleurs dispensées sont autant de chrysanthèmes sous lesquels la mise au tombeau est minutieusement programmée ! Il ne fait pas bon, Monsieur, être l'objet de vos oraisons! A tout prendre, vos réquisitoires sont sans doute de doux panégyriques à côté de cet enterrement de première classe ! S'il est toujours aussi jubilatoire de vous lire, j'abonde un peu (pour la seconde fois!) dans le sens de Parayre : finalement, comme au Barreau, dans la Magistrature la confraternité est une haine vigilante... Carême est encore loin pour faire pénitence : Burgaud, Lambert, Halphen, c'est gravelotte ! J'attends les commentaires suivants avec impatience !
Rédigé par : sbriglia | 01 novembre 2006 à 19:23
(Mais qui compose donc les jurys de « crédibilité humaniste méritée » ?)
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 01 novembre 2006 à 18:38
Quoi de plus naturel, qu' un peu de crise en thème en ce jour de Toussaint où même le ciel de Lorraine s'est mis en deuil ?
Que dire sur le juge Halphen sans tomber dans le bis repetita ?
Une possibilité de laisser tous les partis pris hors du bureau est visiblement possible puisque tant d'autres le font. Simple ne veut pas dire facile, nous en sommes tous conscients à nos divers niveaux. La simplicité, si souvent snobée par notre besoin individuel d'afficher notre savoir, nos capacités de réflexion. Pourtant que de solutions simples sont efficaces, pas toutes, bien entendu, beaucoup pourtant.
User de sa compétence pour qu'un parti qui ne peut financer le coût faramineux d'une campagne présidentielle trouve légalement dans la réalité un moyen de le faire n'est-il pas une meilleure solution ? Quelle que soit la respectable opinion politique de chacun, oeuvrer pour son parti, c'est donner la perche à l'autre pour faire la même démarche et ses guerres de position enlisent finalement tout le monde dans les tranchées de l'immobilisme. Que de belles énergies perdues pour rien. Si les centaines de juges Halfen et autres mettent leur vive intelligence, leur esprit critique, leur soif de justice dans leur image alors le pilier constitutionnel, institutionnel sera l'Atlas démocratique : le politicien, l'économiste, le policier, le Français tout simplement s'appuieront dessus. Quel beau rôle à jouer !
Rédigé par : LEFEBVRE | 01 novembre 2006 à 16:39
Vous êtes décidément dur avec vos prochains et je me demande à titre personnel si notre métier n'aboutit pas inconsciemment , juridiquement fondé à le faire que nous sommes dans notre quotidien , à ne cesser de porter des jugements péremptoires et plus qu'hâtifs .
Il est vrai que beaucoup vous dénigrent dans notre corps : ne leur donnez pas raison en vous livrant , avec votre apparente courtoisie , à des attaques d'une sévérité injuste ...
Vous méritez mieux , comme du reste vos cibles et retenir vos flèches vous donnerait une crédibilité humaniste méritée ...qui vous est refusée aujourd'hui .
Cordialement .
Rédigé par : Parayre | 01 novembre 2006 à 13:57
Je suis d'avis que pour un sympathisant socialiste, je trouve plus crédible de préférer Laurent Fabius à Ségolène Royal, Dominique Strauss-Kahn et autres Jack Lang. Ce point étant précisé, je ne vois pas bien en quoi ce choix politique serait nuisible à la « crédibilité de magistrat » de quelque magistrat que ce soit.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 01 novembre 2006 à 13:11
Subtile et jubilatoire oraison funèbre, Philippe, pour celui qui, s'étant rêvé Zorro, après quatre années d'échecs dans tout ce qu'il a entrepris, s'en revient, poussé par l'essentiel (autrement dit : la faim), dans le costume du Sergent Garcia !
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 01 novembre 2006 à 12:29
Quel beau métier celui où l'on peut retrouver son grade et son salaire après 4 ans de vacances.
Rédigé par : all | 01 novembre 2006 à 11:22