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09 novembre 2006

Commentaires

bastistouze

Article bien sympa :)

Marcel Patoulatchi

Véronique,

Voilà qui donne à penser. Ma réponse risque d'être brouillonne, je suis un peu pris au dépourvu.


Que je place les relations d'affection au-delà du purement matériel, du bon vin et du bon repas, ça me paraît indéniable. Mais peut-être aurais-je du préciser que le bon repas et le bon vin ne le sont vraiment que lorsqu'on les partage avec des gens pour qui on a de l'affection ? Dans ce cas de figure, il ne sont pas vraiment à dissocier des relations d'affection, ni même de la sensualité, du désir.
Je crois que ça fait partie du même ensemble de choses.

Vous dites que la « pire des punitions ou sanctions à infliger est la privation de cet essentiel-là ». Je crois que ce qui est véritablement essentiel dans tout cela, c'est la sympathie des âmes. Et je crois qu'elle est possible même autour d'un simple plat de pâtes au beurre. Je crois que cet essentiel n'est pas vraiment du domaine du contrôlable, n'appartient qu'à ceux qui le vivent. Il n'y a pas de punition possible en la matière. Les privations matérielles ne sont rien. Je ne crois pas que l'amour est privilège de riches.


Il est vrai également que pour moi « la notion d’efficacité dans l’interdiction » est capitale. Ce n'est pas qu'il faudrait quelque chose de « pire », c'est tout simplement qu'un interdit ne m'apparaît acceptable que s'il est utile. Quand un interdit ne protège rien, ne sert à rien, c'est juste du tort causé aux hommes - une perversion.

Après avoir mis cela au clair, il est délicat de répondre à votre question sans donner l'impression de pratiquer la langue de bois : « pourquoi dans votre position, cette constance, ce presque acharnement à ne pas reconnaître à d’autres êtres humains le droit à ce que vous placez, vous, au plus haut dans ce qui peut définir un être humain ? »

Je reconnais aux humains le droit à ce que je place au plus haut dans ce qui peut définir l'humain. Je ne crois tout simplement pas que ses incarnations matérielles puissent être considérées comme constitutives de ce droit.

Vous semblez penser que je voudrais à tout prix qu'existe un châtiment plus fort que la mise au ban de la société dans la mise à l'écrou. Ce n'est pas en ce sens qu'il faut comprendre mon refus de considérer des arrangements matériels comme un droit.

LEFEBVRE

Lefebvre pour Véronique,
J'ai écrit et monté quelques pièces de théâtre comiques qui plurent à beaucoup de gens dans un cadre associatif où je me moquais des thérapies de groupes et des défauts mis en valeur dans ce genre de pratique et je fis rire bon nombre. J'eus mon petit moment de gloire au milieu de gens parfois connus dans le spectacle, ce fut très agréable d'être applaudi, en plus je jouais dedans. C'était une période où je me servais du cynisme pour me masquer et mes méchancetés amusaient les personnes dont je me moquais, j'en faisais également parti donc j'étais intouchable puisque je pouvais dire que je me moquais de moi. J'ai un peu compris ce que pouvait ressentir Bruant, tout en ayant des cibles différentes (j'aime la grande bourgeoisie et la noblesse en général et souvent dans le particulier, pas toujours.)
Jouer à l'idiot est parfois jouissif et permet une bonne observation en retrait.
Dans la séduction par contre, je trouve que l'humour n'est pas l'arme idéale comme on le dit. Le jour de l'éclipse totale en France, j'étais à Montmartre, il n'y avait plus de lunettes en vente, aussi un ami et moi avons du nous en fabriquer à partir de mes radios des poumons. Pour séduire une femme, je lui ai dit : "Tu es belle comme le soleil, je suis con comme la lune. Faisons une éclipse." Cette conne a ri, c'était le but, les lunettes de fortune ajoutées au personnage. Par contre, elle n'a eu de cesse par la suite de me prendre pour un clown, pour le bon copain voire le confident, c'était insupportable. Je pense que l'on séduit plus avec de l'écoute, son physique, de l'attention et de la sincérité qu'avec de l'humour. C'est du moins la leçon de cette expérience.
Peut-être ferai-je rire à nouveau un jour, d'autres obligations m'empêchent de réaliser ce projet pour le moment, mais jamais plus, je ne me servirai de cet état d'esprit pour plaire à une dame.
Je ne comprends pas bien les sérénités, mais merci pour l'hommage tout de même.
Le courage, nous l'avons certes tous en nous et des situations nous poussent vers lui. Je pense toutefois qu'il y a des gens qui vont vers lui de façon spontanée ou méditée dans une fonction par exemple et en apprécient l'esprit, ce qu'il leur apporte. Un certain avocat général qui a compris qu'il était bon de dire des vérités et de briser parfois avec courtoisie le consensus pour l'interêt commun et par satisfaction intellectuelle, ce raisonnement n'en est-il pas une bonne illustration ? Si je ne me suis pas trompé dans ma perception, c'est un procès d'intention après tout même s'il est louangeur. Qui peut réellement cerner les intentions, la psychée d'autrui ?

Véronique pour LEFEBVRE

Lefebvre, mon souhait de lire Armell le plus souvent possible sur ce blog n’est pas du tout de ma part le désir de créer une coalition féminine. Mais, très simplement, avoir le plaisir de la lire, elle, plus souvent.

Je suis d’accord. C’est assez idiot cette histoire de courage féminin. En fait, écrivant cela, j’étais dans mon subjectif. Par rapport à mes expériences, j’ai constaté que ce que j’appelle le courage, avait été plus présent chez les femmes que j’ai côtoyées que chez les hommes. Mais nous sommes effectivement là dans la limite de l’expérience individuelle.

Où je suis en opposition avec vous c’est, qu’au fond, je pense que nous avons tous dans notre vie des moments de courage et des moments de faiblesse. Que les deux notions existent ensemble chez une même personne. Il n’y a pas d’un côté les courageux et de l’autre les peureux, mais ce mélange à l’œuvre dans la façon dont nous affrontons des difficultés. Ce qu’on peut se dire, c’est que le courage entre dans le catalogue des vertus idéales. Ce qu'il faudrait juste s’essayer à faire c’est, qu’au bout du compte, il y en ait un peu plus que de la faiblesse.

Dans le domaine des idées, le courage ce pourrait être de tenter de se situer le plus souvent possible dans qu’on croit être au plus près de ce qu’on est et de qu’on croit juste, la capacité de choisir de résister aux pressions de toutes sortes. Et c’est une forme de courage au quotidien.

J’aurais également souhaité que nous discutions du mot " aveu " dont vous reconnaissez la pertinence pour ce qui est de l’emploi qu'en fait Philippe dans sa note du 16-11 (votre réponse 21-11 19:02). Si vous voulez bien y ajouter la notion de courage dans l'emploi de ce mot qui en est fait en fin de note, cela équilibrerait, à mon sens, la notion restreinte de culpabilité que j'y avais lue. Ainsi, je ne discute plus.

Et pour le mot sérénité. Vous concernant, il aurait été plus judicieux de ma part de parler de sérénités (pluriel).

Pour ce qui est de votre nullité quant au jeu de mots (votre réponse à cactus l 21-11 18:36 ). Bon, c’est vrai que vous avez quelques progrès à accomplir, mais l’effort était très méritoire. Cet effort m’a fait sourire.

Vous avez donc des courages, des sérénités et, cerise sur le gâteau, une bonne volonté pour faire de l’humour.

LEFEBVRE

Véronique et Armelle,
Ne soyez pas comme les machistes en entrant dans la généralité.
J'ai connu plein de femmes sans courage, hors de la réalité, sans finesse ou sensibilité.
S'il suffisait d'être une femme pour avoir courage et réalisme alors, je me ferais opérer demain.
Votre affirmation ressemble à un sketch de Guy Bedos, il est plein de ces nouveaux préjugés qui n'ont d'utilité que de remplacer les anciens par leur injustice et leur ineptie.
Je ne pense pas que la femme soit plus forte que l'homme ou l'inverse, je pense que tout est une question d'individus. C'est pareil pour les races : ce n'est pas parce que l'on est juif que l'on est intelligent, ce n'est pas parce que l'on est arabe que l'on est voleur, ce n'est pas parce que l'on est français que l'on est paresseux, ce n'est pas parce que l'on est allemand que l'on est nazi... Remettons la personnalité s'il vous plaît au premier plan, c'est plus juste.
Sinon je propose aux matous de ce blog, une coalition contre votre statut de femme et nous jouerons de notre nombre pour nous défendre. (je plaisante.)

Véronique pour Armell

Armell, merci pour ce que vous me dites. Je crois que la présence de femmes sur ce blog serait un + + +. Non pas parce que je pense qu’il y ait une vision " féminine " des choses mais, il y a, oui, chez les femmes, un courage dans leur façon de faire avec les réalités et de les affronter qui, exprimé ici, serait une sorte de valeur ajoutée... eh oui !

Si c’est envisageable pour vous, soyez là le plus souvent possible.

Jean-Dominique et la chose, c'est le volet décalé de ce blog et beaucoup de sourires. Le 38 tonnes à propos de " l’intermède galant et artistique " et la chute qui va avec, je dois dire, j’en souris encore. Des sourires donc. Et surtout, au fil de ses commentaires, de la vérité et de l’authenticité dans ses mots.

Parayre

@Patoulatchi : vous voyez que lire l'autre permet de le comprendre ou tout au moins de le respecter .Je vous sais gardien auto-proclamé des mots , même si vous ignorez le mot pécuniaire , et vous précise donc que j'ai utilisé à dessein les termes permissions de ...sortir - seuls employés par le législateur - et non de sortie .L'expérience n'est pas qu'une tare et l'âge , pardon d'être à la retraite , n'est pas qu'un handicap !

La formation des surveillants de prison est une vraie question , ne vous-en déplaise , et côtoyer ces derniers vous apprendrait que c'est même une revendication de leur part .

Je les connais et n'ignore pas ce qu'ils attendent : ils savent que la détention , sans autre mesure , n'est qu'une parenthèse .Ils sont plus ambitieux car , eux , n'ignorent pas que "leurs détenus " sortent un jour de prison et qu'il convient donc de les y préparer !

Voila une vraie action sécuritaire , agir contre la récidive plutôt que de bomber le torse en faisant appel à la presse pour faire constater que l'on a des pectoraux faute de mieux ...

Marcel Patoulatchi

Je suis plutôt favorable à cette suggestion de prévoir l'octroi de plus régulières permissions de sortie (sauf pour les criminels et délinquants sexuels) qu'à l'idée de faire venir la vie civile dans la prison.

Il va sans dire que pour qu'une telle politique soit acceptable, il ne faudra pas un seul conseiller d'insertion et de probation pour 1000 écroués en permission de sortie.

Véronique pour Marcel

Marcel, j’ai été surprise que vous ne voyiez aucun inconvénient à interdire la musique, la littérature, les gâteaux aux chocolat dans une prison. Je reparle de l'image du gâteau au chocolat que vous aviez évoquée le 19-11 18:16 car, si vous autorisez la musique, il n’ y a aucune raison de penser que vous interdiriez le gâteau. Je pense à certains jeunes gens en prison. Croyez-moi, ce serait pour eux une bien pire sanction de les priver de leur musique préférée que de friandises. Donc, et je pense que vous en serez d’accord avec moi, va pour la pâtisserie dans vos autorisations !

En fait je me suis pas mal cognée à votre histoire d’autorisation de musique. Cette mention de votre part m’a contrainte à reconsidérer, sous un autre angle, le fond de notre discussion.

Je m’explique:

j’ai pensé, si la musique qui représente un essentiel plaisir pour nous faire ressentir et appréhender notre propre humanité, ne posait pas de difficulté pour vous à l’intérieur d’une prison, pourquoi, alors, interdiriez-vous le désir, la sensualité, la sexualité, l’érotisme aux détenus, expressions par excellence, à mon sens, de nos virtualités humaines ?

Mon hypothèse:

le désir, la sensualité, la sexualité, l’érotisme, l’amour entre un homme et une femme, c'est, pour vous, bien plus qu'un gâteau au chocolat ou un bon repas, c’est bien plus fort et bien plus haut que ce que vous nous disiez ces derniers jours:

« En ce sens, je persiste à ne pas estimer que c'est un droit de l'homme que d'avoir des relations sexuelles. C'est une possibilité, tout comme le fait de manger un bon repas, boire un bon vin, échanger avec quelqu'un qu'on apprécie et tout ce qui fait plaisir en général. » vous, 15-11 15:03

Vous placez les notions de désir, de sensualité et d'amour au plus élevé possible sur la gradation du curseur de vos propres valeurs. Très au-dessus de la musique, la littérature, le bon repas, le bon vin . La plus absolue et la plus essentielle, je pense, des valeurs, dans votre échelle de valeurs.

Dans cette hypothèse vous pouvez alors être amené à considérer que la pire des punitions ou sanctions à infliger est la privation de cet essentiel-là.

Il y a dans votre réponse, Marcel, une autre phrase à laquelle je me suis également cognée:

« L'interdiction de lire, écrire et d'écouter de la musique, je ne vois pas bien à quoi elle pourrait très concrètement servir, je ne vois que ses aspects négatifs, donc non. »

Ce qui me frappe, c’est l’importance de la notion d’efficacité dans l’interdiction. Je pense que pour vous, interdire de lire, d'écrire, d'écouter de la musique, ce ne serait pas suffisant et même dommageable. Il faut quelque chose de pire et de plus efficace. Le pire, je pense, pour vous dont peut être privé un être humain, c’est ce que j’ai tenté de définir plus haut.

Partant de cette hypothèse, j’ai donc tout reconsidéré. Si quelques-uns ici seraient tentés de vous qualifier d’inhumain, ils se trompent, je crois, lourdement. Ce que je pense, c’est que vous êtes très humain…trop humain, peut-être. Et un grand, un très grand idéaliste.

Ma question, dans le cas où mon hypothèse ne serait pas complètement erronée:

pourquoi dans votre position, cette constance, ce presque acharnement à ne pas reconnaître à d’autres êtres humains le droit à ce que vous placez, vous, au plus haut dans ce qui peut définir un être humain ?

j'ajoute en précisant très fort, que je ne vous demande rien de personnel, d’intime ou de privé qui vous appartient et que je respecte d'une façon totale et entière. Mais seulement la confirmation ou l’infirmation de l’échelle de vos valeurs que je vous propose.

Je termine en essayant, par anticipation, de vous couper un peu l'herbe sous le pied. Par rapport à mon hypothèse, je m’attends de votre part à une opposition du genre:
"bah ! psychologie à la petite semaine". Pour votre information personnelle, Philippe nomme cela " l'évanescent psychologique ". Je crois sincèrement, dans ce que je viens de tenter de vous exposer, ne pas être dans ce registre-là, mais bien dans celui que je crois définir comme étant celui de la Morale ou de l'Éthique.

PS: désolée pour la longueur du propos.


Parayre

Et si le législateur faisait le pari de la confiance en prévoyant la possibilité d'octroyer des permissions de sortir plus nombreuses qui rythmeraient ainsi les peines , particulièrement les plus longues , en contournant l'écueil de la question tabou des rapports sexuels en prison avec un partenaire libre : le milieu fermé n'est à l'évidence pas un lieu propice à l'épanouissement sain et maîtrisé de relations sexuelles et affectives .

Pourquoi ne pas développer plutôt ces permissions de sortir ( leur taux d'échec est infime ) au cours desquelles selon le libre choix de chaque beneficiaire se construiront ou pas de telles relations qui n'ont pas , je pense , à être organisées , cautionnées par l'administration pénitentiaire .

Armell

Peste, que voilà un sujet qui pasionne ! Dès que l'on parle d'Amour... Quoique, j'en lis ici qui parle de tout sauf d'Amour. De copulation, de caillou,... Femme, un peu de sang d'immigrée (arabe) dans les veines, fondamentalement et totalement amoureuse du même homme depuis près de 25 ans, j'ai aussi la faiblesse d'avoir un penchant pour les plus faibles. Et je survis !
Le sexe, le mot lui même, comme "je t'aime" ne veut plus rien dire selon la personne qui le dit. Le désir sera obsène s'il vient d'une personne que nous ne désirons pas et sera un merveilleux présent si nous sommes réceptif à ce désir. Tout ceci est un jeu de séduction, de mystère, de charme. D'intelligence.
Cela, dans la vie quotidienne peut aussi devenir une blessure, une tristesse. Mais c'est à l'individu d'en faire le choix. Personne n'a le droit de le lui imposer. La banalisation par l'image de scène violente rend-elle la société plus violente ? Ou est-ce parce que les producteurs connaissent le goût du sang des spectateurs qu'ils produisent ce qu'ils savent être vendu ? Idem pour le sexe. La violence EST en chacun de nous. C'est le côté animal. Nous là maitrisons, l'apprivoisons, c'est le côté humain. Les détenus, en prison, n'ont plus rien pour apprivoiser quoi que ce soit. Si on leur redonnait cette part de tendresse, cette part de vie, ils sortiraient bien moins "animal" ! Nous avons, en France, supprimé la torture de la roue. Nous avons la prison, avec son rôle de "privation de liberté". Et nous y ajoutons, en plus, pour faire bonne figure et plaire aux instints les plus primaires de notre animalité, de notre férocité d'humain, une touche de plus, la torture, le dénie de l'humain, l'humiliation. Et l'on se repet à penser que l'ignoble individu qui est en prison n'a plus sa liberté, mais qu'en plus "il en bave !". Nous devenons, si nous en arrivons-là, à être bien pire, bien moins humains, bien plus vils que les "bêtes" que nous avons emprisonnées.
Et nous sommes en plus assez fat pour prétendre parler d'Amour ?

@Marcel : pourquoi refuser ce qui est triste. Imaginez-vous une vie, linéaire ? Tellement linéaire, où l'on fait abstraction de ce qui peine, de ce qui est douleur ? Alors comment saurons-nous que nous sommes, à un moment donné sur cette belle ligne si droite, heureux...?

@Veronique : peu de femmes sur ce blog. Dommage, mais si la quantité n'y est pas, à vous lire la qualité y est. Quant à savoir de quelle "chose" vous parlez avec Jean-Dominique...(lol)

LEFEBVRE

Je rejoins Jean-Dominique,
Certes il serait utile d'être très ferme, surtout actuellement pour "redresser ce mauvais pli" où il y a abus de confiance sur l'humanité. Donner la sanction, qu'elle fasse peur, mais que l'on s'attache à garder de l'humanité aussi. Ce serait un déshonneur que nous ayons les cachots de Turquie en France, en tant que pays des Droits de l'Homme, nous ne pouvons inclure les pratiques intolérantes et régressives que personnellement, je combats. Se défendre vigoureusement, prendre un fusil devant le fusil est une question de lucidité, nier les progrès de mentalité et de société que nous avons su adopter depuis la fin de la seconde guerre mondiale serait un échec, nous n'avons pas à glisser jusqu'au Moyen-Age pour se défendre de processus moyenâgeux. La culture n'a pas à se soumettre à la bestialité du délinquant, c'est le schéma inverse qui ne peut être qu'acceptable. Si l'asocial est en dehors de l'humanité par ses actions, il est enfermé, mais nous ne devons pas perdre notre dignité humaniste en échange. La brutalité est son choix, pas le nôtre.

Jean-Dominique Reffait

Je ne comprends toujours pas la fixette de notre ami Marcel concernant le droit à une relation affective pour les détenus. On ne peut pas rester à ce point théorique lorsqu'il s'agit d'humain.

Oui je parle depuis toujours de relations affectives et non de sexe. Il ne s'agit pas de baiser mais de permettre à un(e) détenu(e) de retrouver l'intimité avec sa compagne ou son compagnon, avec ses enfants. Il ne s'agit pas de faire entrer en prison des cohortes de prostituées.

L'administration pénitentiaire diffuse à l'envi des films pornographiques, distribue des préservatifs (qui ne sont guère utilisés parce que l'homosexualité pénitentiaire est cachée) : elle reconnaît par là qu'un problème existe et qu'il faut le traiter. La théorie s'écroule devant le réel. Doit-on se satisfaire de cela ?

J'entends bien le propos de Marcel : un détenu est puni et doit donc l'être au maximum. La privation de liberté s'accompagne d'autres privations légitimes dont la rupture du lien familial. Que la famille, les enfants soient également punis par cette rupture affective est également légitime : lorsqu'il y a un criminel dans la maison, on rase la maison.

C'est contre-productif. Si la femme n'est pas présente, non pas en tant qu'objet sexuel, mais en tant qu'être aimé et caressé, le détenu ne bénéficie plus de cet apaisement. La compagne ne veut plus que son compagnon aille en prison, elle l'éloigne de la récidive, elle constitue sa seule ouverture vers la réinsertion. Et ce n'est pas en sodomisant son voisin de cellule qu'on facilite cette réinsertion. Un couple, notamment jeune, sans relation sexuelle est un couple bancal. Le détenu, privé de cette relation, vit dans la crainte que sa compagne ne le quitte. Et cela arrive souvent. Après cela, quelle réinsertion ?

Comment les victimes vivraient une telle licence ? C'est la société qui juge, ce n'est pas la victime qui se venge. Et la société a le devoir, sitôt qu'une personne entre en prison, de préparer sa sortie dans les meilleures conditions. Nous connaissons aujourd'hui les résultats de politiques pénitentiaires différentes sur la récidive, notamment au Canada. Ils prouvent qu'un détenu qui retrouve sa famille sans rupture du lien affectif récidive moins qu'un autre. La prison aura servi à lui faire prendre conscience de la précarité de ce lien et de sa propre dignité.

Reportez-vous aux rapports de l'Administration pénitentiaire ainsi qu'aux doléances des syndicats de surveillants, ces gens qui sont dans le réel, qui vont tous dans le même sens.

Marcel Patoulatchi

Lefebvre,

Tout de même, le désir (et l'envie, synomymes) et le besoin caractérisent des choses précises.
L'homme pour vivre à le besoin physiologique de manger et de boire. S'il ne le fait pas, il meurt.
L'homme pour vivre à envie d'amour. Mais a t-on déjà observé un(e) esseulé(e) périr très concrètement d'un tel manque ?

Ces termes-là sont aussi relatifs qu'arbre ou voiture. Certes, on peut sans doute trouver quelqu'un qui estime que dans sa dimension très personnelle les voitures sont feuillues et que les arbres ont des phares, mais le sens commun n'y invite pas. A contrario, évidemment, l'amour, la virilité, sont des constructions culturelles, varient d'une culture à une autre, d'un individu à un autre.


Véronique,

Bien entendu, la littérature est une envie et non un besoin : les hommes n'ont pas commencé à vivre quand il ont su écrire. Pour autant, est-ce que toutes les envies sont superflues ? Ce n'est pas mon propos.

Sinon, non, je ne crois pas que le viol est imposé au violeur, je ne crois pas que le viol est fabriqué par autrui que le violeur. Je crois qu'on peut tenter quelque approche prophylactique mais ça ne saurait détourner l'auteur d'un crime de sa responsabilité.

« Qui est habilité pour placer le curseur au juste et au bon endroit et définir le niveau de "satisfaction suffisante" » demandez-vous judicieusement. Si on parlait d'individus libres, je répondrais : personne. Nous parlons d'écroués, de gens qui ont fait très concrètement CHIER la société, excusez-moi de cette vulgarité mais j'ai l'impression que lorsque j'écris « nuire à autrui » ça reste trop peu palpable, trop théorique et feutré. Pour moi, la priorité n'est pas de se soucier de leur satisfaction personnelle, uniquement de les écarter de la société dans des conditions dignes. On ne place pas des gens en prison pour le plaisir (en tout cas on ne devrait pas) mais quand ils sont intenables en liberté. C'est-à-dire que leur définition de la satisfaction, ils l'ont perdue quand ils ont commis une infraction pénale faisant encourir l'emprisonnement.

« Y a t-il dans la notion de "privation de liberté" l'interdiction de la santé , de lire, d'écrire, d'écouter de la musique » demandez-vous. L'interdiction de la santé, non, je suis d'accord, la santé des écroués doit être garantie autant qu'humainement possible. L'interdiction de lire, écrire et d'écouter de la musique, je ne vois pas bien à quoi elle pourrait très concrètement servir, je ne vois que ses aspects négatifs, donc non.

On est loin de la pratique sexuelle. Personnellement, je me demande comment vit la victime du mari de Béatrice Dalle le fait que son violeur puisse se marier alors qu'il n'a même pas encore fini de purger sa peine. J'espère de tout mon coeur qu'elle le vit bien. Si elle le vit mal, alors j'accuse notre système pénitentiaire de complicité avec un violeur.

Pour ce qui est de ma position, je suis peut-être dans l'univers du minimal - mais c'est ce que je peux appeler, comme vous, le nécessaire.
Quoi qu'il en soit, je ne suis absolument hostile à rien, moi je demande un cadre. Je crois qu'un tel cadre serait à l'avantage des détenus : ça s'appelle l'égalité de droit.

Véronique pour Lefebvre

Il va de soi, Lefebvre, que ce que je peux exprimer sur ce blog n’engage évidemment que moi et ne prétend à aucune valeur universelle ou à la Vérité.

Que du subjectif, donc.

Ce que je trouve de très intéressant dans votre réflexion de 19:20, c’est la question de l’échange avec l’autre. Une discussion, un débat ou une controverse confrontent deux visions personnelles. La résolution de l’échange, à mon sens, c'est d' essayer de trouver, avec parfois beaucoup de difficultés, de précautions et de tâtonnements une zone commune, la plus infime soit-elle, qui permettra de dégager, si l’objectif de la discussion est l‘action, une mise en chantier.

Il peut cependant arriver que les subjectifs ne parviennent pas à trouver un partage. Dans un débat, cette absence de résultat n’est pas une difficulté. Car ce qui est important, c’est l’effort de discussion, la réflexion investie dans nos propres arguments, le dépassement de nous-mêmes que cette discussion a impliqués . Et ce n’est que confronté à l’autre, remis en question et ainsi affiné que notre propre point de vue prend toute sa valeur et sa force. J’ajoute que cela peut aussi ressembler à une expédition ou à une aventure intellectuelle et humaine.

Je ne sais pas si ce que je vous dis là répond à ce que vous vouliez me dire. C’est ce que vos mots m’ont inspiré…en toute subjectivité.

Et je veux aussi vous dire que pour les débats qui peuvent surgir au hasard des notes que Philippe nous propose, je compte sur vous, bien évidemment, pour tout ce que vous avez à nous dire, et également pour la philosophie. C’est une discipline avec laquelle je suis fâchée depuis très longtemps tant l’effort d’abstraction qu’elle demande me donne mal à la tête, carrément de la super migraine. Et pourtant, je suis convaincue que c’est une des plus grandes et des plus riches disciplines pour comprendre les choses.

Vos éclairages en la matière seront pour moi plus que très bienvenus.

Véronique pour Marcel

" D’un organe de plaisir et d’amour la prison fait un objet de torture et de haine " A.A.B.

Marcel, la personne qui signe A.A.B. a été ou est encore détenu, je ne sais pas. Cette phrase est extraite de " Paroles de détenus ", un recueil de textes de prisonniers.

Pour reprendre votre comparaison, je crois qu’une personne qui ne s’alimente que du minimum vital souffrira de carences alimentaires qui, au fil du temps, compromettront sa santé.

Vous me dites que j’affectionne les autorités intellectuelles. Pas seulement celles qui sont intellectuelles. Mais à y réfléchir, mon métier, d’une certaine manière, pourrait être dans la catégorie du superflu. Pourquoi donc des livres, des librairies, des bibliothèques ? Chacun peut vivre sans. Je pense néanmoins que cet étrange objet qu’est le livre, l'écrit, la prose, la poésie, est une nécessité. Que sans la culture, l’art, la musique ou la connaissance, une société humaine ne progresse pas ou très peu.

De la même façon, l'affection, la tendresse, l’amour, la sensualité, la sexualité construisent un être humain, conditionnent et garantissent son équilibre mental, physique et affectif. L’interdiction de ces aspirations humaines élémentaires concernant ceux qui sont enfermés avec ce que nous savons tous de la prison , me semble constituer une mise en danger de ces personnes, et par extension, une mise en danger de la société quand elles sortiront.

doc nous a rappelé le viol en prison. Vous lui répondez que le crime ne doit pouvoir être commis. Ne croyez-vous pas que vos critères relatifs au " suffisant " ne soient pas également une mise en situation à fabriquer du viol et de la violence ?

Où je suis en opposition avec vous, Marcel, c’est sur cela: " Je crois aussi parfois qu'un peu de tendresse dans les mots peut être une satisfaction tout à fait suffisante."

Qui est habilité pour placer le curseur au juste et au bon endroit et définir le niveau de " satisfaction suffisante " ? Y a t-il dans la notion de " privation de liberté " l'interdiction de la santé , de lire, d’écrire, d‘écouter de la musique ? De quel droit peut-on amputer des hommes et des femmes de ce que je leur reconnais être une aspiration essentielle et un droit fondamental semblables à ceux que je viens de citer ?

Pour ce qui est de votre position nous sommes, je pense, dans l’univers du minimal. Pour ce qui est de la mienne, dans ce que je peux appeler le nécessaire.

LEFEBVRE

@ Véronique et d'autres,
L'Amour, c'est...
Le désir, c'est...
L'envie, c'est...
La virilité, c'est...
Les lettres sont...
Tout ce qui est subjectif, n'est guère définissable, cela reste une vision personnelle parfois jolie, pertinente , mais de toute façon incomplète. Je ne vois pas vraiment la virilité, l'Amour, la littérature sous cet angle. Je ne pense pas qu'Ellroy ou Racine ont une vision de la vie similaire. Les deux n'en sont-elles pas intéressantes pour autant ?

cactus à Véronique

alors qu'on dit toujours " le beau bébé " il était tout rouge mais plein de cheveux presque bouclés d'ou mon texte !
merci à vous ; je vous retrouve
sinon c'est oui à votre histoire de "conquètes"

Véronique pour cactus

cactus, je n'avais pas lu avec suffisamment d'attention.

Il n'empêche que 36 ans partagés avec votre Lady L,. pour que vous vous gardiez ensemble, il y a dû y avoir aussi plein de conquêtes et de reconquêtes de l'un pour l'autre.

Et puis, cactus, « un bébé vin rouge oui, » ça, j'avais vu ni entendu parler.

Avec toute ma virtuelle sympathie.

Cactus à Véronique

"@cactus
Je ne veux pas être pas dans le pessimisme, je vous assure, mais j'ai un tout petit peu peur que pour conquérir ou reconquérir votre Belle, votre poésie, elle ne soit pas vraiment suffisante . Elle sera sensible à l’effort de tendresse, je n'en doute pas, mais..."

elle est toujours là à m'élire vers son coeur , comme au premier jour , 36 ans plus tard
pas de problème me consternant pour l'instant :
sinon c'est vrai que là c'était "mâle" parti avec ce poème militant

Marcel Patoulatchi

Véronique,

Je réponds toujours - du moins je tente - aux questions qu'on me pose, excusez-moi de l'oubli involontaire.

Je crois Véronique, que le désir n'impose pas l'acte. Je veux dire par là que je trouve même effrayant que la pulsion sexuelle brute puisse être considérée comme critère suffisant pour agir. Je crois aussi parfois qu'un peu de tendresse dans les mots peut être une satisfaction tout à fait suffisante. Je ne crois pas qu'on puisse et qu'on doive avoir toujours tout tout de suite. Je pense que c'est d'autant moins vrai quand on parle d'écroués, c'est-à-dire souvent de gens que la société a décidé de peiner parce qu'ils ont tenté d'avoir tout tout de suite au détriment d'autrui.

Peut-être me reprochera t-on de me formaliser sur le sens des mots. « Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur des hommes » disait pourtant Albert Camus - je trouve le propos intelligent et me moque de savoir que son auteur était Camus et pas Joël Robuchon le pochetron du trocson du coin, mais pour vous les « autorités » intellectuelles comptent.
Peut-être me reprochera t-on de me formaliser sur le sens des mots, disais-je, mais je ne comprends pas que vous puissiez accoler l'adjectif « nécessaire » au mot « désir ». Comme le suggérait cette chanson de variété une peu niaise (de la variété quoi) « besoin de rien envie de toi », je crois que le propre du désir est justement qu'il ne correspond pas à une nécessité mais à une envie.

Mélanger désir et nécessité, c'est à mon sens dégrader les deux notions. Puisque c'est admettre que l'idée que manger un bout de gâteau au chocolat alors qu'on a plus faim équivaut à manger un quignon de pain lorsqu'on meurt d'inanition. C'est à la fois réduire le plaisir à de basses contigences matérielles et assimiler le besoin à un luxe.

Est-ce que cela répond à votre question ?

Véronique pour cactus, Jean-Dominique et Marcel

@cactus

Je ne veux pas être pas dans le pessimisme, je vous assure, mais j'ai un tout petit peu peur que pour conquérir ou reconquérir votre Belle, votre poésie, elle ne soit pas vraiment suffisante . Elle sera sensible à l’effort de tendresse, je n'en doute pas, mais...

Voici un exemple de mots qui peut rendre un masculin plus qu’irrésistible:

« Je veux dire simplement notre responsabilité d'hommes à l'égard de nos compagnes ou amies : notre rôle est d'apaiser, d'aider à la résilience, de ré-anoblir le corps avili, de couronner la reine déchue. Elle est là, la virilité. » (JDR - 18-11 19:18 - post 16-11)

@Jean-Dominique, merci à vous pour cela, pour celles dont il question dans les 2 notes.

@Marcel, juste un mot

Je pense et, sans doute très naïvement, que le propre de l‘homme, c’est aussi la tentative désespérée ou désespérante de faire de la paix à la place de la guerre.

Cactus et le sexe des anges

merci monsieur Bilger de me tendre cette perche en me laissant déborder du sujet abordé et ce sans me saborder !
oui oui !!
"Ras-le-bol du sexe !"
à force de mettre nos sexes à toutes les sauces , ceci devait arriver , non ?
j'oublie volontairement le dévia gras , les poupées silly connes nées nées et autres femmes gonflées aux souhaits de certains pour me concentrer sur ce vrai problème !
sans demander le retour au sexe des anges , ne pourrait-on pas s'arrêter au mot "bol" pour un grand bol d'air pur avec des femmes normales ou suggestion rimerait avec sensation ?
sinon j'avais écrit il y a longtemps cet hymne à ma bien aimée ( 36 ans d'union ):
alors je vais me la déjouer citoyen ignare et vous le copier-d'école,hé ici juste pour vous :
à ma Lady L.
ça y est enfin
moi qui étais si longtemps
resté à l'attendre
au bord d'Elle
ho my lady , lady L.
à sa périphérie
muet de bonheur
sic transit
ni ses vergetures
jamais bitures,hé
ho my lady , lady L.
on the border d'Aline
tant décriée
pour qu'elle revienne
valse,hé ou yéyé
ho my lady , lady L.
tel le facteur
je sonnet trois fois :
à sa surprise , mon général
elle s'ouvrit enfin
ho my lady , lady L.
passé décomposé ,
son bord d'Elle
sa flamme,hé
ma femme,hé
à femme,hé
affammé,ho
ho my lady , lady L.
mon amour à dorer
je t'ai aimé
je t'aime
je t'aimerai
à tribord toute
mille sabord,hé
ho my lady , lady L.
Extase,hi
point G,ho
trouve tout
loin de Léo
près des hoooooooooo :
un bébé vin ,
rouge oui
et ses boucles
furent bouclées,hoooooo
ho my lady , lady L.D.

oui mais là je suis de la vieille époque

Véronique pour Marcel

Marcel, ce que j’ai voulu exprimer dans l’idée de faire un commentaire sur la note que Philippe avait écrite, c’est qu’il est difficile pour moi, pour des raisons d’organisation, d'emploi du temps et de disponibilité de m’investir sur plusieurs sujets à la fois.

Ce que vous écrivez à mon attention, je le lis avec sérieux et j’essaie d’y répondre avec le plus de concentration et de soin possibles. C’est aussi une façon de vous dire que je m’emploie à vous répondre sans négligence.

Maintenant, si Philippe ne voit pas d'inconvénient à ce que nous engagions des discussions qui, tôt ou tard, par la force des choses, dériveront du propos initial de ses notes, je suis d’accord avec vous, c’est à lui de l'exprimer.

Pour la discussion que nous avions engagée , j’observe que vous n’avez pas répondu à ma question:

Pour les relations sexuelles contraintes aux parloirs :
connaissez-vous beaucoup d’hommes et de femmes qui s’embrassent amoureusement et qui n’ont pas le désir, puissant, humain, nécessaire, de finaliser leurs baisers ou leur caresses ?

Votre réponse m’intéresse car je pense que ma question illustre la difficulté d'apporter des réponses hâtives pour le sujet que nous discutions, à savoir, les droits et la dignité qu'on reconnaît ou pas à ceux ou à celles qui sont en prison.

Marcel Patoulatchi

Véronique,

Tout d'abord, je ne comprends pas très bien votre dernier paragraphe. Je crois qu'il n'y a nulle urgence, ni nécessité, à répondre à quelque commentaire que ce soit. Il me semble que chacun fait comme il l'entend, tant que cela convient à monsieur Bilger.

Sur « la maman et la putain », certes, certes, le culte marial, notamment, est là pour nous rappeler que le classement des femmes entre les putains et les saintes n'est pas une spécificité musulmane. Mais c'est une actualité musulmane, pas une actualité chrétienne.

Concernant les représentations sociales des enfants, bien sûr, elles ont de l'importance. Sans doute il y a un désespoir causé par l'idée d'un manque de perspectives. Mais la voie choisie est la plus infâme. La destruction, l'application de la loi du plus fort, la mise en avant du prétexte du desespoir, ce n'est pas le ferment des sociétés civilisées. L'ascenseur social n'est pas tant en panne que cela, si on cesse d'être obnubilés par les racailles et qu'on observe ceux qui construisent. On verra vite que dans toutes les professions, à tous les niveaux, certains ont fait quelque chose de bien de leur vie, même s'ils ne partaient pas dans les conditions les plus idéales.

LEFEBVRE

" Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime.
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et qui m'aime et me comprend"
Paul le messin nous dit tout dans sa poétique, faussement mal construite. Le sexe en devenant mercantile a perdu de son essence, de son intensité. C'est par ce romantisme exacerbé qu'il prend toute sa valeur. Si j'aime autant le XIX ème et le début du XX ème, c'est aussi pour cela. Qu'il devait être bon de pouvoir enfin soulever un jupon losqu'une cour longue et délicate avait porté ses fruits. Je suis convaincu que les plus grands plaisirs ne sont pas immédiats. J'ai la fausse naïveté de croire qu'en d'autres temps le verbe avait plus de poids qu'un billet de banque ou qu'une profession. C'est, bien entendu, complètement faux, mais il me plait de le croire. Ce qu'il y a de sûr, c'est que l'amour n'était pas considéré comme une projection ou un épanouissement personnel (Ha, si madame Freud avait avorté), le romantisme, la tendresse viennent tellement ajouter au plaisir mécanique qu'il est navrant de les supprimer. Angot devrait comprendre que les événements que l'on n'a pas traversés existent aussi au lieu d'aller toujours vers le connu, surtout lorsque celui-ci est si triste. La beauté est là parfois en ce monde, si on veut la regarder au lieu de la dénigrer. Si l'on veut ne voir le monde que dans toute sa laideur alors il ne faut pas pleurnicher sur le constat. Que de belles femmes de tous les horizons, quel plaisir et quelle souffrance, que d'histoires d'amour jamais vécues pour quelques autres. Ras le bol du sexe publicitaire, détourné de sa magnificience, mais vive l'amour.

Véronique pour Marcel

Pour les relations sexuelles contraintes aux parloirs :

connaissez-vous beaucoup d’hommes et de femmes qui s’embrassent amoureusement et qui n’ont pas le désir, puissant, humain, nécessaire, de finaliser leurs baisers ou leur caresses ?

Pour l’ interdiction du string:

c’est vrai, votre position était plus mesurée que ce que je peux laisser croire. Mais, c’est tout juste , Marcel. A vous relire, vous envisagez assez fortement la possibilité de la validité de l’affirmation de R. Redeker...mais si !

" Que l'interdiction du string soit un diktat religieux, je n'en sais rien, je ne trouve pas la suggestion inintéressante, même si je n'oserais pas à en faire une affirmation. " ( vous-même dans vos écritures le 02-10 21:24 )

Je ne suis pas une spécialiste des religions, mais le concept de " la maman et la putain " a tout de même imprégné l’histoire occidentale pendant des siècles. Ce n’est pas, me semble t-il, une exclusivité de l’islam. C’est aussi avec , si j’ose dire, cette double identité que les femmes, en Europe, ont eu à traverser et à combattre beaucoup de préjugés, pour s’affirmer par rapport à une vision presque essentiellement masculine des relations hommes-femmes. Et, ce n'est pas près se finir !

Oui, des centres culturels existent dans les cités dont nous parlons. Mais il y faut aussi le plus de professionnels possible, porteurs de valeurs fortes, pour ouvrir et rendre très accessibles ces lieux qu’on peut aussi penser comme des abris ou des refuges pour les jeunes gens que nous évoquons. Et puis, ceux de la BNF (Bibliothèque Nationale de France) n’y seraient pas de trop, comme les Normaliens pour l‘enseignement ou les HEC pour la mise en place de réseaux à vocation économique. Il faudrait juste ajouter, à mon sens, des hommes et des femmes du monde de l’entreprise pour " pragmatiser " au mieux l’ensemble.

Maintenant, question travail ou emploi, il y a aussi ce que l’on transmet. Quand un père ou une mère de famille est sans emploi sur de longues périodes, je ne suis pas persuadée que cette situation soit réellement encourageante pour ses enfants. Les représentations sociales ont de l’importance. Et il y a, je crois, chez ces enfants un désespoir et de la révolte liés à cette forme de violence faite à leurs parents, à leurs frères ou à leurs sœurs.

Question méthode pour ce blog, j'apprécie quand, par exemple, à propos de la note J. Starr, Jean-Dominique nous dit ce qu'il a à nous dire sur la question. Les autres nous permettent de dégrossir notre propre point de vue, et ainsi de progresser.

Marcel, il y a une nouvelle note de Philippe dont le propos me semble très important. On discute à nouveau ensemble sur ce qu’il nous dit là. Ce n’est absolument pas que notre conversation manque d’intérêt, soyez-en sûr. C’est juste , pour moi, une question de temps et de disponibilité. Et peut-être, y compris sur le dernier en date des posts, y a t-il des petits courants d'air qui s'imposent ?

D’accord ?

Marcel Patoulatchi

Véronique,

Concernant les relations sexuelles, je crois que personne n'est contraint d'en avoir à un parloir.

Concernant la question des viols collectifs et des strings, je ne crois pas être le seul à penser que le lien n'est pas tout à fait compliqué à deviner en observant que certains semblent manifestement persuadés qu'il y a deux types de femmes sur terre : les saintes (voilées) ; les putes (toutes les femmes qui imaginent pouvoir porter une jupe librement). Je ne pense pas que ce soit absolument contradictoire de mettre en relation les agressions contre les femmes allant du meurtre au nom d'une conception étrange de l'honneur familial au viol. Au contraire, je pense que ça arrange beaucoup de monde qu'on puisse avoir un tel découpage entre les femmes « impures » et les femmes respectables. Tout le problème du voile est là : pas pour ce qu'il signifie en terme de foi pour celles qui le porte, pour ce qu'il signifie pour toutes les autres femmes.

Je ne crois pas que Fadela Amara me contredirait. « Ni Pute Ni Soumise » - je ne crois pas être le seul à avoir la sensation que les banlieues à émeutes sont des zones où on ne laisse guère de libertés aux femmes, où on ne laisse guère le droit aux femmes de se déterminer autrement qu'en ces deux termes.

(point de détail qui ne change rien au fond : je n'ai sans doute pas voulu vous convaincre d'un fait que j'ignore (sur Paris-Plage) ; citez le passage litigieux et j'éclaircirai ce malentendu)


Concernant la vulgate des zones défavorisées, figurez-vous que je n'y crois pas. C'est idiot, mais j'ai déjà fait attention, observé, et je me suis rendu compte que dans les zones défavorisées, on construit plus d'infrastructures culturelles et sportives que dans les zones habitées par la classe moyenne. La défaveur qu'on peut observer découle directement des dégradations volontaires.
Quant aux commissariats, je suis peut-être de ceux qu'on n'aura pas de mal à convaincre qu'il n'y en aura jamais assez (enfin tant en tout cas qu'on incendiera des écoles en France). Je ne suis certes pas ravi d'avoir l'impression d'une trop grande timidité dans le déploiement de la force publique dans les banlieues à émeutes. Néanmoins, je ne crois pas que ce soit une cause. Un facteur aggravant, certes. Pas une cause.
De même, la loi des racailles fait que peu de commerces subsistent. Mais là, ce n'est pas une cause mais une conséquence.
Pareillement, la question de l'emploi me parait tout à fait hors-sujet quand on parle d'un délinquant mineur qui n'a jamais essayé de tenir un tourvenis de sa vie et qui vit dans un certain luxe grace à une implication dans les petits trafics environnants.

Ceci étant dit, je suis à 100 % favorable à la destruction de tous les grands ensembles et à un grand programme de construction de logements sociaux de petites dimensions, éparpillés, notamment en milieu relativement rural (je ne dis pas que c'est une chose facile à faire, je dis seulement que j'y suis favorable). Je suis certain que le fait qu'il y ait plus de 10 familles dans un même immeuble contribue aux dégradations ; l'anonymat tue le respect et la crainte de son entourage. Il existe encore en France des HBM (habitation à loyer « bon marché »), les HLM d'avant les HLM. Ces petits ensembles me semblent bien plus gérables.


Sinon, je suis évidemment d'accord avec vous pour dire qu'il faut « se garder d’émettre des avis hâtifs et peu documentés ». Je ne me sens pas concerné. Je veux dire par là que j'ai rarement tendance à parler en toute gratuité, et si ma documentation paraît contestable à quelqu'un, j'ai hâte qu'il me présente la sienne, histoire que de la confrontation sorte un gain de connaissance. Aussi, j'ajoute que s'autoriser à questionner me semble nécessaire pour avancer. Je crois plus aux vertus de la parole qu'à celles du doute. Je veux dire par là que je crois qu'on avance plus vers la vérité quand on met en forme ce qu'on ingurgite, qu'on articule réellement ce qu'on pense, et qu'on le confronte à d'autres perceptions, plutôt que lorsqu'on se bloque par perfectionnisme.
Je veux bien reconnaître être plutôt impatient et plutôt imperfectionniste. Je crois que les qualités de ces défauts me conviennent assez bien.


Sbriglia,

Je suis d'accord

Véronique pour Marcel

Marcel, l'idée d'écouter aux portes, c'était juste un peu de décalé.

Soyons d'accord:

ce que nous pouvons écrire ici concernant ceux qui acceptent d'échanger et de confronter des points de vue, ce ne peut être écrit qu'en toute indiscrétion.

Même les notes de notre hôte, je ne m'emploie à les commenter...qu'en toute indiscrétion !

Véronique pour Marcel

" Vous demandez-vous aussi pourquoi on autorise une embrassade en public et non pas un acte sexuel ? " (c'est Marcel qui parle)

Je suis d’accord. Voir des gens avoir des relations sexuelles en pleine rue ou dans quelque endroit public que ce soit, ça me gêne, et pas qu’un peu !

Alors je ne vois pas pourquoi nous devrions infliger ça à quiconque se trouve placé à observer la chose. Je pense au personnel de surveillance des prisons et à ceux que les circonstances désignent à être là à ce moment-là.

Pour votre notion " d’origine immigrée ", il faudrait savoir, Marcel. Ne les accablez pas de tous les maux. Déjà, d'une part, en octobre, au moment de la prise de position de Philippe contre l’intolérable infligé à R. Redeker, vous vouliez me convaincre que le string avait été interdit à Paris-Plage par ceux qui inspireraient certains de ces jeunes gens ou par ce qui constitue leur appartenance culturelle ou religieuse. Et, d'autre part, à vous lire, ils ne sont que des hordes de violeurs ou, dans le meilleur des cas, des super excités de la chose.

Et aussi, Marcel, en relation avec vos épouvantails anti-nationaux, considérez également le travail entrepris par celles qui ne sont ni putes et ni soumises. J’en profite pour saluer ici leur travail, immense et absolument nécessaire.

Vous interrogez-vous au sujet des environnements auxquels ils sont confrontés dès leur plus jeune âge, je parle de ces zones sinistrées au niveau du travail ou de l’accès à l’emploi et qui sont souvent aussi des déserts pour ce qui est la présence de symboles forts liés à la notion de sécurité, par exemple les commissariats ?

Des fois, Marcel, ce n’est pas par excès d’humilité qu’il faut se garder d’émettre des avis hâtifs et peu documentés. Philippe disait très justement dans une réponse à Jean-Dominique (Post R. Redeker) "qu’avant de comprendre, il faut apprendre". Je suis en total accord avec lui sur ce point.

Pour finir, je pense , Marcel que les relations sexuelles ne sont pas du superflu mais du nécessaire. Quant à ceux ou à celles qui sont seuls, je veux dire sans compagnon ou compagne à l’extérieur de la prison, ce qu’il importe pour eux ou pour elles, à mon sens, c’est de savoir qu’ils peuvent être garantis de ce droit.

Marcel Patoulatchi

(Ce n'est pas écouter aux portes que d'entendre ce qu'on hurle devant votre nez)

Véronique pour Marcel

Marcel, reprochez-moi, en premier, d'avoir parlé de vous à doc en toute indiscrétion ( lire Véronique fait des cachotteries en parlant de Marcel à doc 14-11 6:36 ).

Et puis , c'est quoi ces manières " de fripon " (expression sbriglienne - post: Une conscience civique), d'écouter aux portes ?

Pour le reste de votre palette de " nuances " que vous me présentez à 15h03... plus tard, Marcel, plus tard…il faut que je m’habitue un peu, certaines des couleurs de votre catalogue me piquent les yeux.

Marcel Patoulatchi

Doc,

Si vous avez quelque chose à dire sur mes propos, je préfère que vous m'adressiez directement vos remarques, plutôt que de les adresser à Véronique en toute indiscrétion.

De même, que vous tentiez d'expliquer que le lancé de caillou est une métaphore m'irrite vaguement. N'avez-vous pas remarqué que la métaphore reste présente dans mes exemples conséquents.

Quant à votre exemple israélo-palestinien, j'aimerais croire que les problèmes se posent ainsi, en ces termes. Un gamin qui lance un caillou, un adulte qui réplique avec un fusil d'assaut. Si c'était ainsi, alors on n'aurait plus besoin de réfléchir. Mais je ne crois pas que ce soit le cas. Je ne crois pas que c'est un caillou qui a atteint Sderot aujourd'hui.

doc

Véronique,


Vous avez raison : il ne faudrait pas accepter que Marcel reçoive trop de cailloux !

Pour Noël, je pense que deux ouvrages lui seraient plus profitables : l’un sur la grammaire historique afin de mieux appréhender l’évolution des mots à travers les âges et un autre de Droit Canon afin qu’il puisse y retrouver, sans vulgarité aucune, le mot copule (la).


Marcel,

L’expression du caillou faisait plus référence à une image par rapport à celui qui peut être visé par l’anathème qu’à des agressions physiques voire des guérillas urbaines. D’ailleurs dans ces derniers exemples, le caillou est le plus souvent remplacé par le pavé dans le meilleur des cas…

Cependant, je ne me dérobe pas et vous suis quand même sur ce terrain : donc ne confondez pas la faute et l’état de faiblesse.

A titre d’exemple, un adolescent palestinien qui lance une pierre sur un colon israélien est fautif.

Quand le colon israélien lui tire une balle en pleine tête avec son fusil d’assaut M16, le fautif est devenu le faible sans pour cela ne plus être fautif mais sa faute est largement inférieure à la sanction de celle-ci.

Désolé mais je ne peux pas alors être du côté de la balle…

Marcel Patoulatchi

Véronique,

Vous demandez pourquoi on autoriserait une embrassade et pas un acte sexuel dans un parloir.
Vous demandez-vous aussi pourquoi on autorise une embrassade en public et non pas un acte sexuel ? Vous demandez-vous aussi pourquoi on autorise une embrassade dans une cour d'école et non pas un acte sexuel ?
Je ne crois pas être très extravagant dans la distinction que je fais.


Quand on parle de « petites frappes majoritairement d'origine immigrée », je ne vois pas en quoi cela conteste leur nationalité. Je pense que cette notion d'origine est importante à distinguer pour comprendre l'univers mental de cette déliquance. Il ne s'agit pas de dire que leurs parents et grands-parents n'ont pas donné de gages d'intégration - d'assimilation -, bien au contraire. Il s'agit de prendre en considération une nouvelle mentalité qui s'est répandue parmi une jeune génération pour qui « La France est une garce, N'oublie pas de la baiser, Jusqu'à l'épuiser, Comme une salope », une jeune génération qui tient à se distinguer des « céfran » qui seraient des « sales faces de craie ».
Tant qu'on n'aura pas réalisé à quel point une gangrène raciste et anti-nationale s'est développée, on ne comprendra pas pourquoi les violences urbaines ont pris tant de poids dans l'actualité.

Vous disiez Véronique, avec beaucoup de sagesse, que c'est toujours inquiétant lorsqu'un individu est déshumanisé. Demandez-vous pourquoi il y a une telle sur-représentation de certains profils dans la commission d'un certain nombre d'infractions, notamment les actes de violence presque gratuite (homicide pour un regard de travers, pour une cigarette ou un baladeur mp3) et les actes de violences faites aux femmes (que pensez des viols collectifs commis par de jeunes gens qui écoutent de la musique leur parlant de « salope à baiser jusqu'à l'épuisement » ?).


Concernant le conflit israélo-palestinien, ce n'était qu'une illustration, il ne s'agissait pas de traiter la question de fond en comble. Mais une fois encore, je ne partage pas votre humilité, je ne crois pas qu'il existe des sujets qu'il est bon de soigneusement éviter, au prétexte qu'on n'y comprendrait forcément rien, que tout serait forcément trop complexe. Je crois qu'il est toujours bon de s'autoriser à dire ce qu'on aperçoit, ce qu'on comprend, ce qu'on pense. Si on ne commence pas par là, on ne risque pas d'être sollicité pour affiner sa pensée.


Concernant la misère sexuelle, je n'ai pas d'avis sur la question. J'observe qu'on a déjà été arrêté des violeurs en série qui étaient socialement bien intégrés, mariés, de même que des violeurs d'enfants (je n'emploie pas le terme pédophile à dessein, terme participant à l'infernal détournement des suffixes grecs - ce qu'on reproche au violeur n'est pas une forme de sympathie ou d'amour) sont arrêtés alors qu'ils sont réputés bons pères de famille et bon mari. Je ne crois pas me tromper en disant qu'il me semble que les infractions sexuelles sont loin d'être socialement réservées, en disant que l'apparente normalité n'est pas une garantie (évidemment, concernant les viols collectifs, la question diffère, puisque le viol collectif suppose une adhésion collective à l'ignominie, ce qui implique certains traits culturels).

Il est vrai que, si je ne comprends absolument pas comment un homme peut prendre du plaisir à recourir à la prostitution, je suis sensible à l'idée qu'il est sans doute préférable que certains individus y recourent plutôt qu'ils se mettent à violer. Mais je ne vais pas me mettre à considérer la jouissance physique comme un besoin tel que manger et dormir.

En ce sens, je persiste à ne pas estimer que c'est un droit de l'homme que d'avoir des relations sexuelles. C'est une possibilité, tout comme le fait de manger un bon repas, boire un bon vin, échanger avec quelqu'un qu'on apprécie et tout ce qui fait plaisir en général.
J'insiste, si vous voulez considérer cela comme un droit à garantir, un besoin impératif, alors il faudra expliquer comment vous garantissez ce droit à tous les hommes et femmes seules, en prison comme ailleurs (Bon courage).

Véronique pour Marcel

Réponse 3 en 1: vos différentes attentions à mes écritures

Ah, Marcel, toujours le sens de vos " nuances " qui vous distingue sur ce blog !

Pour les relations sexuelles des détenus (post- La poursuite infernale), votre extrapolation aux " lupanars ", au " réseau de prostitution " et à D. Cohen-Bendit, je ne m’y arrête pas, tant elle dénature et caricature mes propos.

Seulement cela sur le sujet:
Pourquoi autoriserait-on un détenu ou une détenue à embrasser sa compagne ou son compagnon dans un parloir et, pourquoi lui interdirait-on une relation sexuelle à l’abri des regards et dans la dignité, celle qui préserve " le secret des vies et des amours. "?
Où commencent et où finissent la sexualité et la sensualité ? Est-ce votre " brillante " idée de commission qui serait chargée d’établir ce partage ?

Pour ce qui est des " petites frappes majoritairement d'origine immigrée " (post une conscience civique, vraiment ?), Marcel, ces jeunes gens sont français, je crois, majoritairement. Quand bien même, ils ne le seraient pas, ils vivent et ont leur place dans notre pays. Leurs pères ou leur grands-pères, ont donné tous les gages possibles d’une intégration.
On doit seulement être sans concessions pour qu'ils respectent les lois et les principes fondamentaux de notre pays.

Pour le Moyen-Orient, je m’en tiens pour ma part à ce qui est espéré dans l’Initiative de Genève (2003) . Et puis, entre vous et moi, je ne nous sens pas réellement à la hauteur pour régler à tous les deux l’ensemble des problématiques liées à ces guerres qui nous font remonter des siècles et des siècles d’histoire et d’incompréhensions. Je ne maîtrise pas suffisamment tous les paramètres géopolitiques à l’œuvre dans cette actualité de violences sans cesse recommencées.

Quant à la tristesse de la chair (post Ras-le-bol du sexe), il faut peut-être demander à Philippe, je pense, comment une certaine misère sexuelle fabrique des bons candidats aux Cours d’Assises, notamment ceux qui violent.

Je ne veux pas faire dans le raccourci facile qu’on peut difficilement élaborer en deux lignes. Mais, je pense, moi, que pour ce type de candidats, ce n’est pas l’excès de représentations du sexe qui est en cause, mais bien plutôt dans leur imaginaire, l’extrême pauvreté de la représentation qu’ils en ont, eux.

Et puis, quoi, j’ai le droit d’apprécier C. Breillat et C. Angot ! Non ? J’ajoute aussi cela ne regarde que moi.

J’intègre mon 3 en 1 sur cette note. Je prends en compte la dernière de vos réactions en date.

Marcel Patoulatchi

Veronique,

La question du caillou, c'est un simple rouage humain. J'ai lu ou entendu, je ne sais plus où, que c'est une réaction chimique/électrique, quelque part, dans notre cerveau, qui nous pousse à prendre le parti de celui qui reçoit le caillou.

Le désaccord repose parfois sur la perception du lancé de caillou...
Exemple. Quand deux jeunes refusent de répondre aux réquisitions d'agents de la force publique et décident d'entrer par effraction dans une propriété d'EDF où ils trouvent la mort, pour certains le caillou est lancé par les fonctionnaires de police. Ce serait leur présence et leur action qui auraient causé la mort. Pour d'autres, c'est l'inverse, le caillou vient de la masse qui s'empresse d'accuser de crimes des fonctionnaires qui ont fait leur travail, qui n'a jamais consisté à considérer qu'un individu fuyant à leur vue est un phénomène normal et acceptable qui ne demande pas investigation.
Si la perception du lancé diverge quelquefois (je n'oserais pas parler du conflit entre Israël et le Hezbollah, mais il y a de ça aussi), il semblerait que le mécanisme soit présent chez la plupart des humains.
La question des différentes perceptions du lancé repose sans doute en partie sur nos prédispositions, notre vision a priori des belligérants. Ainsi, dans mon premier exemple, je crois qu'il est certain que l'intellectuel persuadé qu'un jeune d'origine immigrée est forcement un « pote » (« touche pas à mon pote », je me souviens de cette grande époque pas si lointaine où tout paraissait plus simple) et que les policiers sont forcément des gros abrutis avinés (voire des SS, c'est à dire des nazis, s'ils font partie d'une Compagnie Républicaine de Sécurité) ne sera pas conduit à voir le lancé de caillou de la même manière que le banlieusard qui subit quotidiennement la loi de petites frappes majoritairement d'origine immigrée.

Mais l'idée du caillou reste présente dans les deux cas de figure.

Si j'ai bien compris, les seuls cas d'individus qui réellement sont détachés de cette histoire de caillou sont les sociopathes, généralement des tueurs en série ou en masse - mais selon certains psychiatres, parfois de talentueux boursicoteurs (apparemment, jouer la vie des autres à la bourse les comble)

Bref, quoi qu'il en soit, je pense qu'on ne doit pas s'arrêter au caillou. À un moment donné, on doit se demander si le lancé de caillou était juste ou pas. Alain Finkielkraut disait dans un ouvrage (je ne sais plus lequel, désolé - Les battements du monde ou L'imparfait du présent, je pense) qu'il avait la sensation que lorsque des gens attaquent Israël en affirmant que les Israéliens sont les nazis d'aujourd'hui et les Palestiniens sont les juifs d'hier, c'est une manière de reprocher à Israël d'être un Etat fort, un dominant, comme s'il s'agissait d'un parjure par rapport au stéréotype du juif forcément victime qui a succédé en Europe au stéréotype du juif forcément fourbe. Je crois qu'il n'a pas tort, un des rouages du succès improbable de la cause palestinienne (improbable car c'est tout de même impressionnant que des communistes marchent main dans la main avec des religieux ultra-orthodoxes ; je ne sais pas ce que Karl Marx dirait de la charia), c'est cette croyance que le faible est forcément le bon.


Concernant Catherine Breillat, je comprends mal pourquoi s'infliger une vision aussi consternante des rapports hommes/femmes. « La chair peut être triste ». Ah. A-t-on vraiment besoin d'y penser ? Est-ce qu'on construit le bonheur en s'obsédant sur le malheur possible. Doit-on s'interesser au plus minable de la nature humaine comme si c'était un objet d'art ? A t-on vraiment besoin d'ajouter du malheur au monde ?

Véronique pour Doc

Suite à votre commentaire du 10-11 10:46

Je voulais vous dire, Doc.

Je suis comme vous, j‘ai cette qualité " de me mettre du côté de celui qui reçoit le caillou ".

Je dis que c’est une qualité, et je pense que votre phrase est une belle définition de l’humanisme.

Et puis, entre vous et moi, si Marcel devait recevoir trop de cailloux ici, eh bien, je me mettrais de son côté. Cela pourrait illustrer ce que notre hôte nomme l’humanisme niais et intermittent.

Et c’est bien cela le problème ou les complexités de ce genre d’humanisme flottant. Les cailloux , quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent, on ne les aime pas.

Je pense que vous serez d’accord avec moi.

Et aussi, vous sur ce blog, c’est une excellente nouvelle.

Véronique pour Jean-Dominique

Eh bien voilà, c’est bien ce que je disais, " l'épouvantable tristesse qui envahit la pourtant ravissante Amira Casar ". C’est bien cela " l'impensable " dans ce que filme C. Breillat, ce tabou de la tristesse de certaines féminines, en dépit des performances d'un Rocco. Mais je reconnais, pas toujours, pas tout le temps. Et un Noé, un Brisseau ou un Costes n'arrivent pas à la cheville de cette " épouvantable tristesse ".

Pour ce qui est de la chose et des réjouissances à vous lire:

votre réponse, Jean-Dominique, elle est très rassurante... ...si, si

…mais si ! je vous assure !

Jean-Dominique Reffait

Véronique, si j'en juge par l'épouvantable tristesse qui envahit la pourtant ravissante Amira Casar après les démonstrations de Rocco, ma pratique de la chose est sans doute techniquement plus modeste mais, j'en parie mes attributs, mille fois plus réjouissante !

(Excusez-moi Philippe pour cet encart publicitaire personnel!)

Véronique pour Jean-Dominique

Jean-Dominique, vu de mes provinces qui sont peut-être les meilleures classées pour ce qui est des conformismes en tous genres, je peux vous assurer que Breillat et Angot, ça peut un peu rafraîchir les idées, et pas que cela.

Plus sérieusement, je pense que l’une et l’autre tentent de nous dire, dans leurs productions respectives, pourquoi la chair peut être triste, notamment du point de vue des femmes et pour une grande majorité de femmes.

Philippe, dans cette télé-là, je ne suis pas sûre que ce qui l’intéresse en premier ce soit : « "Allez-y choquez-moi ! Dites-moi l'impensable !", mais bien plutôt de mettre à jour ce qui lui semble être une imposture et le fait que personne n’y réagisse vraiment. De toutes les manières, Noé, Brisseau, Costes réunis , il n’y a pas de surprises, ni d’éblouissements à en attendre, non ?

Pour finir, et j’intègre là la colonne DECALEE du blog:

Jean-Dominique, vous vous rappelez notre chose. Je comprends. Oui, oui, je comprends que la performance de Rocco soit un tout petit peu vexante. Mais, dois-je pour autant en conclure que j’aurais pu être trompée par la promesse que pouvait me faire envisager la transmission de la chose ?

Jean-Dominique Reffait

Véronique, vous m'avez mal compris et je reprends ici le propos même de la note de Philippe Bilger : je ne suis ni choqué, ni scandalisé par Breillat, Angot et consorts, et c'est bien là le problème ! Oui, quand je relis "Notre Dame des Fleurs" de Jean Genet, j'ai du mal à aller au bout, oui, là je suis gêné en moi-même, choqué. Mais pas avec ces trucs là.

A l'inverse, ce que je reproche à tous ces petits pieds de la provoc littéraire, c'est leur étonnant conformisme ! Voici plus de 2000 ans qu'on nous dit que le corps est méprisable, qu' "inter faeces et urinam nascimur" (1), que "post coitum animal triste", alors quoi de neuf ? Rien. Breillat ne fait que disserter stupidement sur une compilation d'articles de Marie-Claire et de Elle.

Je pense que Philippe, en regardant cette émission, devait se dire : "Allez-y choquez-moi ! Dites-moi l'impensable !" Mais rien n'est venu, rien.

Il n'y a guère qu'une chose de choquante dans le film de Breillat, c'est que Rocco Siffredi tient plus longtemps que moi : ça c'est choquant !

(1) "Nous naissons entre la fiente et l'urine", Saint-Augustin.

Marcel Patoulatchi

(Est-ce que ça vaut bien la peine de préciser que faire le voeu de rendre la forme acceptable et compréhensible n'est pas une exhortation à faire taire le fond au prétexte de la forme ? Est-ce que ça vaut bien la peine de préciser que demander, par exemple, qu'on ne méconnaisse pas les règles de l'orthographe et de la grammaire ne stipule pas d'exiger l'absence de toute faute, mais seulement l'absence d'intention fautive, de manquement délibéré aux règles de l'écriture ? Il s'agit d'une obligation de moyen, pas de résultat.

Certains me font penser à la situation de l'enseignant face à un élève qui, dès qu'il trouve un quignon de pain à grignoter, un sujet de contestation, n'en démords pas, si sûr d'avoir compris où était l'essentiel. Ainsi, on trouvera toujours en première année de fac d'histoire un étudiant persuadé que si certains enseignants ont oublié certaines dates importantes concernant des périodes qui ne sont pas du tout leur propre objet de recherche et d'enseignement, c'est donc la preuve soit de leur incompétence, soit du caractère futile des chronologies. Ah le gros malin !

Ajoutons au passage que c'est un abus manifeste de la ponctuation que d'utiliser des guillemets pour autre chose qu'une citation)

Parayre

"Gardien des mots" , employez le terme pécuniaire et non pécunier !

Marcel Patoulatchi

Jean-Dominique,

On ne peut partir du principe que la prison regorge de victimes d'erreurs judiciaires. Aucune peine ne convient à une victime d'erreur, pas même la plus douce, pas même la prison la plus merveilleuse.

Vous dites que la « privation de relations affectives pour les détenus ne pouvait pas se justifier sauf pour des raisons d'intendance », et bien moi je vous dis le contraire.
La justification la plus flagrante, c'est le choix même du terme « réclusion » pour désigner les peines criminelles d'enfermement.
Même dans le cas de l'enfermement, je ne vois pas en quoi ce serait un dû pour celui qu'on écarte de la société d'avoir des relations sexuelles.

Il ne suffit pas que vous déclariez que seules les questions d'intendance vous paraissent valables pour que, hop, fiat lux, cela soit.

Apprenez aussi que l'emploi du terme « relations affectives » me semble bien plus condamnable que l'emploi du terme copuler. N'a t-on de relations affectives qu'avec le rapprochement physique ? Diantre, que c'est triste. Mais je suis sûr que vous ne pensiez pas cela, je ne vais donc pas, moi, vous faire un procès pour des idées que je sais que vous n'avez pas.

Quant au fait de connaître ou pas le sujet, est-ce à dire qu'il faut avoir des proches écroués pour avoir le droit de s'exprimer sur la prison ? L'essence de la peine découle de la société, le vécu n'est donc pas cause de légitimité de revendications.
J'entends bien qu'on pourrait vouloir modeler le monde carcéral selon les volontés des écroués et de leurs proches. Mais est-ce une vertu d'être partie pour pouvoir être juge ?

Sur l'ensemble, j'insiste, vous ne vous y prenez pas par le bon bout. Sauf si vous considérez que les gens qui pensent comme moi sont négligeables (numériquement, je demande à voir), il va pourtant falloir songer à admettre que l'exigence du principe du droit de l'écroué à [avoir des relations conjugales|copuler|baiser|avoir des relations affectives] (je fais l'historique des termes, chacun choisira celui qu'il trouve adapté) n'est pas pour demain. Partant de là, vous pourrez peut-être admettre qu'obtenir comme faveur pour les écroués disciplinés, non condamnés pour crimes sexuels, l'accès à une vraie chambre avec leur compagne, ça pourrait déjà être quelque chose de bien. Ce ne serait pas au nom d'un droit garanti à [avoir des relations conjugales|copuler|baiser|avoir des relations affectives] mais au nom de la mission de réinsertion de l'écroué dans la vie sociale.

Véronique pour Jean-Dominique

Breillat, Angot… Oui, Jean-Dominique, on peut trouver chez ces deux-là de quoi nous heurter ou nous scandaliser Mais ces deux-là, dans ce qu’elle filme pour l’une et dans ce qu’elle écrit pour l’autre, l’intention et le propos ne sont pas dans le plus petit, le juste moyen et le médiocre, l’appellation pour moi de ce que pourrait être la vulgarité.

Je vous reconnais absolument le droit d’être indigné par un film de C. Breillat. Pour ce qui est du sexe et de sa représentation, chacun a sa propre tolérance, ses acceptations ou ses refus. Mais Breillat et Angot ont de l‘intelligence et de la singularité. A leur façon, ce sont deux blocs d’hypersensibilité brute. Je pense très sincèrement ou je veux le croire, que l’une ou l’autre présentes sur cette télé-là, à leur manière, elles auraient dit non !

Je fais une différence entre un livre ou un film, même dérangeant, même choquant, même perturbant , qu’on lit ou qu’on regarde dans la plus stricte intimité , je veux dire dans le plus court chemin de soi à soi, et un prétendu débat consacré au sujet du viol sur une chaîne à vocation de service public, et où on ne choisit les intervenants qu’en misant sur leur supposé sulfureux pour créer du petit scandaleux, du crapoteux, du graveleux.

Dans le premier cas, nous sommes dans la littérature et le cinéma et la liberté de chacun. Dans le second cas, nous sommes dans le cirque (au sens grotesque)

Maintenant, je n'ai pas lu tous les livres de C. Angot et je n'ai vu tous les films de C. Breillat. Et j'ai aimé votre réponse car...elle est vous.

Jean-Dominique Reffait

Reprenez vos esprits, Marcel, ne dites pas et ne faites pas dire n'importe quoi.

Vous apprendrez tout d'abord que 33% de la population carcérale n'est pas condamnée.

Vous irez ensuite expliquer aux 13 d'Outreau qu'ils n'étaient pas en prison par hasard. Vous vous l'expliquerez à vous-même si un jour, comme cela peut vous arriver comme à nous tous, des gendarmes viennent vous réveiller à 6 heures du matin.

Vous relirez mon propos et admettrez que vous le caricaturez à outrance : je n'ai pas contesté le principe de la peine, je n'ai d'ailleurs rien écrit de ce que vous dites ! Je ne saurais délirer à ce point. J'ai simplement et gentiment dit que la privation de relations affectives pour les détenus (vous copulez mais d'autres font l'amour, voyez, le monde est plein de nuances) ne pouvait pas se justifier sauf pour des raisons d'intendance, pour lesquelles j'ai précisé que je les comprenais.

En vérité, cela se sent dramatiquement, vous ne connaissez pas le sujet abordé. Et vous en devenez effrayant de brutalité.

Marcel Patoulatchi

doc,

Vous me voyez désolé qu'il faille désormais se justifier d'employer des mots selon leur sens dans le dictionnaire et se pâmer devant n'importe quel écrit grandiloquent publié par une organisation internationale.
Tellement désolé que je pense ne pas parvenir à un tel effort.
Mais si à un moment donné on reprend le raisonnement, c'est-à-dire une discussion sur le fond, je n'en serais pas mécontent. Parce que je commence à me lasser de savoir quel mot paraît convenable, je crois tout de même que ce qui compte n'est pas tout à fait là.

doc

Marcel,
Je n'ai pas ou plus la vocation de bretteur depuis longtemps, alors que vous contestiez tout et tous en tombant dans le dénigrement et non plus la critique, est très dommageable.
Vous vous servez des définitions comme bon vous semble, utilisant ici copuler, un mot familier, limite trivial, pour appuyer votre raisonnement, en précisant à nous ignorants que c’est le verbe juste, et là en qualifiant de collégien ce qui vous déplaît ou ne vous agrée pas.
C'est toujours surprenant et instructif de croiser un Pic de la Mirandole, sachant tout sur tout…
Marcel, ne devenez pas un fâcheux…
Cela affaiblirait la justesse de nombre de vos écrits.

Marcel Patoulatchi

doc,

Il faudra que vous m'expliquiez le sens profond de cette charmante déclaration digne d'un collégien.

J'ai la chance de connaître Genève et d'avoir eu l'occasion de voir au cours de quelques dîners qu'à l'ONU et à l'OMS, on trouve de tout. Des individus passionnés aussi bien que des abrutis aux motivations de banquiers... et parfois de grandes grandes déclarations qui n'engagent à rien pour soi, sinon à satisfaire l'ego, la certitude d'être dans le camp des gentils, bien utile lorsqu'on vit dans un luxe dément au frais des contribuables - et parfois des contribuables de pays où il n'est nul besoin d'une déclaration de l'OMS pour savoir que le niveau de santé et de pauvreté des citoyens est des plus inquiétant.

Ah l'humanisme, l'humanisme... comme il est beau quand on en discute entre la place du Molard et la place Bel air, devant les vitrines d'orfévrerie et autres boutiques spécialisées en caviar, sur fond de buildings laids qui ont tous sur le toit le nom d'un établissement bancaire international.

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