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24 novembre 2006

Commentaires

GuillaumeH

"C'est qu'il flatte les puissants et offense les faibles"

En effet et je pense aussi que seuls les puissants peuvent se permettre de rire surtout en ce moment...

cactus

n'entendez-vous pas ?
Antan en a tant été emporté par les vents d'autant - piqué plus souvent par la mouche du coche que par le taon si décrié - que ça ne m'étonne pas !
qu'est donc le rire ?
Le sourire , déjà , me comble !
mais c'est un méfait, que je me contente de si peu !

Qwyzyx

"J'attends avec impatience celui qui osera porter le fer de l'esprit dans toutes les plaies, dénoncer tous les ridicules. Qui saura ménager les faibles pour accabler les forts par le rire."

Il se prend non seulement des coups au ... de la part de ses adversaires, mais aussi de ses amis qui voient en lui un traître à la cause, ce qui réjouit les adversaires.

C'est sûrement la raison pour laquelle ce spécimen d'humoriste est porté disparu.

Les gens ne rigolent des vacheries que lorsqu'ils y ont intérêt (promotion, décoration, contrat, ...)

LEFEBVRE

Diogène se promenait parfois en plein jour avec une lanterne et disant qu'il cherchait une lumière. Je rêve de faire cela pendant une émission de télévision où les intervenants osent se prendre pour la huitième merveille du monde.

Marc Fievet

Bonjour, j'ai pris la liberté de mettre en ligne votre billet dans la catégorie "reflexions". Les lecteurs de l'Aviseur apprécieront.
Je vous ai écouté ce midi sur France Culture et j'ai apprécié vos propos.
Sincèrement
Marc Fievet

Citoyen ignare

On peut également considérer, que la "masturbation intellectuelle", est également l'intelligence des imbéciles. N'oublions pas que nous sommes toujours le bouffon de quelqu'un.
Je ne sais plus qui a dit: "la vanité est le bonheur des imbéciles"...(il avait sacrément raison).
Mais chacun trouve son bonheur où il peut...
Je conseille à tous ceux qui aiment la justice de lire l'Express de cette semaine. Il se pourrait qu'ils en aient une autre vision.

Véronique

Bon ! Je ne comprends toujours pas la fixette (expression Jean-Dominicaine - post 09-11) que fait notre hôte au sujet de la TELE. Je précise pour les lecteurs de ce blog que les chroniques, toujours remarquables, de J. C. Guillebaud sont à la fin du supplément TELE du Nouvel Observateur.

@Philippe
L'Ordre de l'ancien monde...c'est fini !


Question humour, sans vouloir être dans la médisance, certains, dans leurs commentaires du post, y compris l’auteur de la note, ne sont pas au mieux de leur forme pour cette fin de semaine...cactus et Jean-Dominique sont attendus (!!!).

L’humour a le pouvoir, pour la plupart des grands sujets, du plus dérisoire au plus grave, d’en décaper les aspérités et de mettre à jour les trop convenus ou les ridicules. La caricature, en somme, comme outil de compréhension. Ce qui peut devenir inopérant chez ceux dont le job est de faire de l’humour, c’est quand le choix de leurs cibles ne se renouvelle pas. Les exemples à la TELE sont innombrables.

@Marcel
Je suis d’accord avec l’idée que ce qui peut être très redoutable aujourd’hui pour la liberté de penser, c’est l’omniprésence et la pouvoir des " marketeurs " et des communicants.

@Lefebvre
N’en voulez pas trop à la fiancée qui a ri de votre turpitude (post - 09-11). Votre définition de l’éclipse, elle était drôle.
Et puis, si !
Une dame est souvent séduite par la drôlerie et l‘humour. Mais elle n’est que fragilement séduite. Le plus difficile , à mon sens, c’est de parvenir à conserver le plus longtemps possible la grâce du séducteur. Et pour elle, c'est de demeurer le plus longtemps possible dans l’état de grâce de la séduction

dab

A doc

Quelle est celle de vos deux vaches qui courait le plus grand risque de devenir "folle", la "sérieuse" ou la "rigolarde"?

sbriglia

"Un jour où fort lassé d'une audience trop vile,
Qu'ôtant robe et rabat contre tenue civile,
Au Caveau du Palais, ma gorge j'abreuvais,
Par pilier de comptoir et faquin de surcroît,
De bouffon fut traité, moi dont les plaidoiries
D'un auditoire acquis, dont je me croyais Roi,
Faisait du Procureur l'homme le plus marri
Pour éloigner l'intrus, je me crus obligé,
Car ne cessait sa fronde, de requérir Bilger."

Bon! Je pars en WE me reposer! Pas terribles les rimes, ça sent son vendredi...

LEFEBVRE

Celui que vous attendez est certainement dans une petite salle de Paris ou de province, il ne passera pas à la télé ou alors une seule fois. La moindre marge dans le politiquement correct, la critique des puissants est sanctionnée par la mise à l'écart, que ce soit en humour ou en débat intellectuel.
À propos de la responsabilité des Français sur leur télé. L'argument invoqué est qu'ils ont la télé qu'ils méritent. C'est mensonger et insultant.
Qui, hormis quelques publicitaires, demande un assommoir de publicité ?
Qui demande que les films commencent si tard et qu'ils soient de moins en moins nombreux ?
Qui demande que des greluches fassent office d'animatrices, de chanteuses, d'actrices ?
Qui demande que les divertissement soient pauvres et rançonnent le télespectateur par espoir de misère abandonnée sous forme de récompenses aléatoires par sms ?
Qui demande que l'humanitaire soit agréé par une caste médiatique ?
Qui demande Poivre d'Arvor en ersatz de Pivot ?
Il manque aussi, je trouve de vrais gentils dans l'humour : Bourvil, De Funès, Fernandel, Fernand Reynaud... Ils avaient un charme fou, une naïveté exposée bien reposante du cynisme ambiant. Nous n'avions pas la désagréable sensation avec ce type d'acteur d'être pris pour des cons, des vaches à lait.
Il reste, bien sûr, Élise Lucet et Claire Chazal qui sont très drôles, mais elles ne le font surtout pas exprès.

sbriglia

PB a écrit:


...."Jean-Claude Guillebaud a écrit un article où il met l'accent sur un point essentiel du rire d'aujourd'hui : le fait qu'il s'en prenne trop rarement aux puissants et aux forts."
"Enfin, et je rejoins Jean-Claude Guillebaud, ce qui disqualifie le rire d'aujourd'hui, c'est qu'il flatte les puissants et offense les faibles."

J'ai un peu de mal à suivre...

On ne peut pas aujourd'hui reproduire L'assiette au beurre ou écrire comme Courteline ou Jules Renard...la clientèle qui va écouter Jean Piat dans Sacha Guitry n'est pas, sans doute, de la génération de nos enfants... Je vous trouve sévère avec certains de nos humoristes qui me paraissent remplacer, haut la langue, les Amadou, Poiret, Yanne et Coluche... Bien sûr ,si l'on est un fan de Desproges, d'Audiard et autres Jeanson, on peut faire la fine bouche... Ne tombons pas dans l'élitisme et chantons, tous en choeur, que " la permanence du sérieux est la triste nécessité du médiocre " (je sais ,je me répète...)
PS : j'aime bien Carlier, même s'il s'est fourvoyé à la Télévision ... ses billets d'humeur du matin me mettent en joie, sans doute suis-je d'un naturel primesautier!
En plus il convole ces jours -ci : il a droit à une trêve! (comment je le sais? ben j'ai écouté sa chronique jeudi!...)

PS 2 : il n'embrassait pas la main d'Alain Delon, il sentait son dernier parfum...

Marcel Patoulatchi

Laurent Joffrin a surtout dit qu'il allait orienter « clairement à gauche » un magazine qui ne paraissait pas l'être qu'un tout petit peu.

Il n'y a qu'à voir comment on attaque fréquemment (et généralement mal) Nicolas Sarkozy pour mettre en doute que les apparemment puissants sont attaquables. Tout dépend du public qu'on vise.

Segmentation, voilà le leitmotiv du temps, j'en ai bien peur.

On ne fait plus une revue politisée pour diffuser des idées à un plus grand nombre. On ne fait plus une Humanité pour l'humanité (rappelons que l'Humanité n'était pas à son origine l'organe moscovite d'après 1921). On ne fait même plus une chaîne musicale pour diffuser une musique mais pour toucher un public communautaire (demandez-vous pourquoi M6 crée une chaîne de télé qui s'appelle « M6 Black » pour diffuser du rap : la musique a donc une couleur de peau ? Que fait-on des rockers noirs et des jazzman blancs ?).

Des services marketing analysent ce que tel ou tel segment de public aime entendre et lui produit cela, en boîte, et souvent dans l'excès.

Depuis que Télérama appartient au Monde, ceux qui lisent la revue depuis des années ont sans doute noté une évolution dans le ton : on voit, par exemple, que si on aime le Bleu Blanc Rouge et l'ordre, on est d'emblée ringard au vu des articles portant sur les sujets d'actualité (exemple : « Enquête, qu'est-ce qu'être Français », n° 2948, p. 16-18, cf http://riesling.free.fr/20060717.html ). Je pense tout simplement qu'une étude marketing a décidé quel était le profil habituel du lecteur de Télérama, et lorsqu'on ne rentre pas dans la petite case, on est évidemment assez vite déçu.

L'agressivité contre les faibles ou les puissants n'est que contextuelle : elle dépend du public visé. Quand les Guignols de l'info pensent s'attaquer aux puissants, on sait d'emblée que leur discours est souvent si caricatural qu'il est de l'ordre de la mission apostolique en terrain déjà converti : le public qui aurait pu avoir un intérêt à entendre une critique de ces puissants est d'emblée bloqué par l'excès du propos. De même, quand Michael Moore pond un bon documentaire, bien construit, mettant en lumière des éléments factuels importants, il reste que de nombreuses conclusions s'adressent tout de même à un public déjà embrigadé d'une manière ou d'une autre. Du coup, les éléments les plus intéressants, qui prêtent à interrogation, sont souvent noyés.

Quand chacun a sa petite chaîne de télé, son petit journal, sa petite émission, que chacun vise son petit public (en fait, le « chacun » dispose de public chaînes et journaux histoire de correctement transformer un développement autrefois horizontal - s'étendre en s'imposant par rapport aux équivalents - en développement aujourd'hui vertical - s'étendre en s'imposant sur divers niveaux), au final, chacun ne voit jamais qu'une partie de chaque problème.
Et celui qui se contente de ce qu'on lui sert sur un plateau, il est loin de pouvoir juger avec toutes les clefs nécessaires à une compréhension valable de notre société.

Le meilleur exercice intellectuel, je crois, c'est justement de refuser d'être segmenté et de lire ce qui n'est pas d'emblée écrit pour nous.
Mais il est certain que les discours segmentés sont assez vite médiocres, puisque s'adressant à un public déjà acquis, ils versent vite dans le prêchi-prêcha. Bien entendu, ce prêchi-prêcha est vite agressif lorsqu'il désigne ses ennemis.

Mais je ne crois pas que ce soit une question de fort ou de faible - mais une question de public visé...

doc

Note humoristique :
« Le rire est le propre de l'homme, le sérieux celui de la vache… » tel était le slogan apposé sur les boîtes de fromage de "La Vache Sérieuse ", propriété de la société Grosjean qui après de très nombreux procès intentés par la société Bel propriétaire de « La Vache qui rit » n’eut plus le droit d’utiliser ce nom en 1959.

La rivalité entre ces deux fromageries lédoniennes avait débuté dans les années vingt…

Comme quoi le fromage est une affaire sérieuse !

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