Depuis longtemps, on a abandonné l'idée, le rêve ou le cauchemar d'un Grand Soir judiciaire qui viendrait comme par magie bouger les lignes, détruire les conservatismes et mobiliser les énergies et les enthousiasmes.
Alors, on est obligé de se rabattre sur les petits matins dont l'horizon est modeste et les actions sans éclat.
L'étonnant, à lire les communiqués de tel ou tel syndicat, c'est que ces petits matins, qui pourtant ne "décoiffent pas", sont perçus comme s'ils étaient précisément ce Grand Soir jeté dans les oubliettes d'une société qui n'aime rien tant que les bouleversements en parole mais raffole de l'immobilité protectrice des acquis. Ainsi, ce communiqué de l'Union syndicale des magistrats (USM) en date du 12 décembre dénonce le texte sur la responsabilité des magistrats tel qu'il a été élaboré par la Commission des Lois de l'Assemblée Nationale en osant prétendre que son "seul objectif est de reprendre en main une magistrature jugée trop indépendante".
Cette suspicion est déjà absurde quand on sait que cette réflexion sur la définition élargie de la responsabilité n'est pas née mais a été amplifiée à la suite de la catastrophe d'Outreau qui ne renvoyait à aucun dysfonctionnement politique mais seulement à des détentions provisoires interminables de mis en examen acquittés plus tard.
Regardons d'un peu plus près cette affreuse perspective qui représenterait une atteinte intolérable à notre indépendance. Elle mentionne que "constitue notamment un manquement aux devoirs de son état la violation grave et intentionnelle par un magistrat d'une ou plusieurs règles de procédure constituant des garanties essentielles des droits des parties, commise dans le cadre d'une instance close par une décision de justice devenue définitive". Imagine-t-on qu'avec de telles précautions de fond et de forme, l'exigence de gravité et d'intentionnalité pour les violations constatées, la nécessité d'une procédure devenue définitive, la responsabilité du magistrat soit mise en cause de manière légère, soit même mise en cause ? On a tellement voulu éviter la confusion avec une quelconque contestation de l'acte juridictionnel qu'on a créé les conditions d'une impunité quasi totale sur le plan disciplinaire. Il suffit, à nouveau, de se pencher sur la tragédie d'Outreau et les comportements qui lui sont liés pour se rendre compte que cette nouvelle approche n'aurait, pas plus que la précédente, autorisé l'incrimination des magistrats concernés par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et de ses fourches caudines. Je sais bien que le juge Burgaud et le procureur Lesigne attendent la décision du CSM mais je ne pourrai m'empêcher de penser, s'ils sont sanctionnés, qu'ils le devront plus à la démagogie ambiante qu'à l'application stricte de la règle. L'opinion publique serait-elle incapable de comprendre qu'entre le comportement professionnel satisfaisant et la faute disciplinaire,il existe une médiocre et large zone grisailleuse à laquelle, précisément, il aurait fallu porter une attention toute particulière ?
Je relève également que certains scandales tenant à des décisions collégiales aberrantes - considérées en tout cas comme telles rétrospectivement par l'irruption de la mort et du crime dans leur environnement lointain ou proche - échapperaient à la suspicion disciplinaire alors que la grossière erreur d'appréciation aurait constitué un outil d'analyse pertinent et adaptable à toutes les situations, pour peu qu'on parvienne à résoudre le problème posé par le secret du délibéré. Il serait paradoxal, en tout cas, que la réflexion collective bénéficie d'une immunité plus étendue que la pensée solitaire, la première étant moins excusable de s'être trompé.
C'est cette même exclusive alternative entre le normal et le disciplinaire qui entache une mesure et un processus qui en eux-mêmes sont tout à fait souhaitables puisqu'ils favoriseraient un contrôle externe sur le fonctionnement de la justice. Je n'évoque pas la lourdeur bureaucratique des mécanismes qui impliquent la personne requérante, le Médiateur de la République, le garde des Sceaux, les Chefs de cours d'appel et un membre du Parlement. Avec un chemin aussi compliqué, à l'évidence on espère que le réclamant sera découragé avant même d'avoir tenté d'écrire. Mais il y aura peut-être des intrépides, des audacieux ! Comme on n'évoque la plainte que par référence à la faute disciplinaire, que fera-t-on de la requête qui dénoncera une incurie, une carence, des lenteurs, des abus d'autorité ou des négligences suffisamment nettes pour n'être pas laissées de côté mais situées en-deçà de la faute disciplinaire ? Il est vraisemblable qu'on la transmettra à la hiérarchie du magistrat mis en cause et qu'en définitive ce dernier sera amené à fournir des explications sur la dénonciation le concernant, avec les suites indolores que l'on devine.
Alors comment oser faire de ces esquisses, de ces embryons de rapprochement entre la justice et les citoyens une sorte de monstre qui n'aurait pour dessein que de briser le corps judiciaire et de ruiner ses libres pratiques ? Au contraire, il convient de voir dans ces textes à la fois utiles mais trop technocratiques une prise de conscience, mais gâchée par la crainte des réactions corporatistes des magistrats. Apparemment, seule l'USM s'est élevée contre ces dispositions. Il y a tout de même quelque chose de navrant dans cette volonté judiciaire de rapporter tout risque de métamorphose à soi et à son univers au lieu de la voir s'interroger sur les bienfaits démocratiques à en attendre.
Aujourd'hui, tout ce qui permet de contrôler l'exercice d'un pouvoir, l'accomplissement d'une mission, ne doit pas être perçu comme une offense mais comme une garantie et une chance. Une garantie pour le citoyen, le justiciable. Une chance pour nouer ou renouer le pacte de confiance entre l'institution et la société, au plus grand bénéfice de la démocratie.
Un espoir, enfin.
Ségolène,
Je renonce à vous faire voir ce que vous ne voulez pas voir, mais je garde la liberté de m'exprimer comme je l'entends, de rester fidèle à mes observations.
L'école est un désastre culturel où demander à des élèves de connaître leurs tables de multiplication et de ne pas insulter le professeur est un grave traumatisme engendré.
La situation est actuellement noire, je la dépeins telle quelle car c'est une couleur qui fait partie de ma palette, je l'utilise comme le blanc ou le rose en fonction du tableau.
Le communautarisme victimaire, la dictature des racistes de couleur n'est pas un progrès, mais une régression consternante et un poison pour notre société.
La réalité n'est pas noire, c'est moi qui le suis, vous me faites rire.
Donc la société va bien, il n'y a pas de corporatisme dans les médias, la politique, le cinéma, la justice....
Bientôt vous allez me chanter que les avocats sont tout en haut de l'échelle morale, que les dealers de quartiers sont des enfants de coeur incompris, que BHL est un philosophe et que Diam's a du talent.
J'ai vécu à Montmagny entre Sarcelles et Saint-Denis, je vous conseille d'y mettre vos enfants à l'école, d'y prendre les transports en commun, d'y vivre tout simplement et vous verrez si ma vision est noire.
Mon but en philosophie est de montrer le monde tel qu'il est, non tel que nous voudrions tous qu'il soit, je ne cherche pas l'approbation, mais la solution pour vivre dans quelque chose de plus respirable, c'est nous tous qui sommes importants, pas moi.
Rédigé par : LEFEBVRE | 09 janvier 2007 à 21:22
Vous vous désolez de cette immense inertie de la magistrature et de son incapacité à se remettre en cause. Elle n'est pas la seule des corps constitués. A la vérité la France est noyautée encore pour longtemps par de véritables structures soviétiques au sens premier. On les trouve aussi à l'Education nationale, à l'Assistance publique, à la SNCF, à EDF,à GDF, etc. Ces soviets distillent une mentalité immobiliste, "vertueuse", sûre de soi et dominatrice qui bloque notre société.
Rédigé par : Béatrice de Fonclare | 01 janvier 2007 à 12:39
Ségo,
Vous dites que « Or dans la majorité des écoles, collèges, lycées de France : tout se passe bien. Je ne nie pas que certains sont frappés par ces actes de violence. Mais n'était-ce pas déjà le cas il y a 20 ans, il y a 40 ans, il y a 60 ans. Il y a toujours eu des violences scolaires sauf qu'à la différence d'il y a 20, 40 ou 60 ans ce n'était pas médiatisé comme maintenant. ».
Ce que vous dites est faux. C'est trop facile de prétendre que les faits relatés par les médias n'ont pas de prise sur le réel. Ces faits se produisent bel et bien et cela fait 10 ans que de nombreux personnels de l'Education nationale signalent des situations tout à fait nouvelles.
Bien évidemment, la violence n'est pas un fait nouveau, y compris dans le cadre scolaire. Mais l'expression de la violence et sa répression sociale n'est pas une donnée constante. Si des élèves faisaient bien des guerres de boutons déjà autrefois, les gamins ne se lançaient pas de compas les uns sur les autres devant l'enseignant. Aujourd'hui, et bien au-delà des bahuts classés ZEP, le seuil de violence atteint est impressionnant mais, surtout, n'est pas contenu par l'autorité. Car l'autorité est défaillante. Que des élèves fassent une blague à un prof, voire un sale coup, une punaise sur le fauteuil, ce n'est pas innovant. Mais ce n'était pas au point qu'il apparaisse nécessaire de placer des caméras pour surveiller les automobiles des enseignants.
Non, notre société n'est « pas violente comme elle l'a toujours été », notre société est violente parce que la violence est un fait humain, mais sa violence a des traits bien particuliers et prend des proportions absolument effarantes, tout simplement parce que les jeunes les plus violents ont entendu pendant toute leur jeunesse qu'ils ne sont jamais responsables de leurs actes. Et aucune autorité ne peut s'imposer face à des irresponsables perpétuels.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 26 décembre 2006 à 10:52
Il n’y a pas à tergiverser, le juge Burgaud doit prendre la porte ainsi que le procureur Lesigne !
Lors de la perquisition chez l’huissier Marécaux le juge Burgaud a saisi un agenda de 2001 postérieur au fait. ?
Lors de son interrogatoire, c’est le juge Burgaud qui a soufflé le nom de l’huissier à Mme Badaoui. ?
Le juge Burgaud a instruit uniquement à charge. ?
Indépendamment des mises en détentions arbitraires, n’oublions pas qu’il y a eu mort d’homme !
J’irais même plus loin, ils doivent être jugés par une juridiction pénale.
Nous verrons bien si nous allons encore assister à une justice de classe…
Et ferez justice
Rédigé par : Hubert Delompré | 23 décembre 2006 à 11:57
@ LEFEBVRE,
mon dieu quelle vision noire, que dis-je, très noire de notre société.
Ca me fait froid dans le dos de vous lire. Si certains de vos propos sont probablement justes ( notamment sur la radicalisation de certains religieux ), d'autres me semblent très excessifs. Notamment vos propos sur l'excès de culpabilisation mutuelle de notre société dont l'un des maux remonterait à la Loi Badinter sur la discrimination.
Je crois que le souci d'égalité et de lutte contre la discrimination est essentiel à la vie de notre société et ne la paralyse nullement. J'espère que vous ne préconisez quand même un pas un retour 50 ans en arrière.
Chaque période a ses problèmes. Arrêtons de dramatiser tout ce qui se passe. La médiatisation n'arrange rien dans la mesure où dès qu'un fait divers se passe dans une ville : il passe en boucle sur les télés et dans les journaux et on va en faire une généralité.
Je prendrais l'exemple malheureux que vous citiez dans le début de votre intervention à savoir ce jeune garçon mort d'une crise cardiaque à la suite de coups reçus par d'autres jeunes de sa classe.
Certes ce drame est malheureusement réel mais voilà que nous allons généraliser cette situation à l'ensemble des écoles, collèges et lycées de France. Et on va voir des gens, qui conditionnés par les médias qui diffuseront en boucle cette histoire, vont dire que la violence scolaire est incroyable; qu'on a atteint une situation de non retour; que c'est la guerre dans les écoles;qu'on n'a jamais vu ça; de se demander où est passé l'autorité : tous les clichés traditionnels.
Or dans la majorité des écoles, collèges, lycées de France : tout se passe bien.
Je ne nie pas que certains sont frappés par ces actes de violence. Mais n'était-ce pas déjà le cas il y a 20 ans, il y a 40 ans, il y a 60 ans. Il y a toujours eu des violences scolaires sauf qu'à la différence d'il y a 20, 40 ou 60 ans ce n'était pas médiatisé comme maintenant.
J'ai envie de dire que la violence entre élèves est aussi vieille que les élèves eux-mêmes.
Et je connais particulièrement bien le sujet pour l'avoir étudié dans le cadre de mes études. Et on sait qu'au 19e siècle, les élèves réglaient leurs conflits à l'épée et que certaines rixes entre les élèves dans l'établissement ne pouvaient être maîtrisées que par la troupe. Les lycées possédaient même des prisons. Socrate témoignait déjà des violences entre prof et élèves.
Alors arrêtons de dire que notre société est plus violente que jamais. Ce n'est pas vrai : notre société est violente mais comme elle l'a toujours été.
Je ne dis pas qu'il faut s'en contenter mais je dis qu'il faut arrêter, qu'à chaque affaire de violences ( scolaire ou pas ), on nous dise qu'on vit dans un monde de barbare et qu'on essaye de trouver des explications à droite et à gauche qui ne tiennent pas la route.
Rédigé par : Ségo | 22 décembre 2006 à 16:13
Parayre,
Avant tout si ma déduction géographique est bonne, je vous échange volontiers votre Espagne contre mon Luxembourg.
Pour revenir à vos inquiétudes, je suis de ceux qui pensent qu'il vaut mieux détruire l'avion de ligne en vol lorsqu'il va s'écraser sur la ville, quitte à en être malade jusque la fin de mes jours, car je pense au plus grand nombre, il existe des situations où le choix est cornélien, vous le savez bien mieux que moi.
Vous ne vivez pas cette situation de l'intérieur et c'est tant mieux, il y a des gens épargnés, c'est une bonne chose, il y a donc de l'espoir, des lieux de vie encore normaux, j'ai hâte de retrouver un de ces havres de paix, de pouvoir m'acheter cette belle voiture en toute quiétude, d'avoir une réalité de visu qui me donne d'autres pensées.
Le noir doit pouvoir se changer en gris, il y a certainement des solutions.
Rédigé par : LEFEBVRE | 22 décembre 2006 à 11:08
Je suis né lorsque le premier homme a marché sur la lune, peut-être Armstrong est-il mon père et face à l'ampleur de la tâche pressentie s'est-il choisi l'exil le plus éloigné ?
Je suis né braillard, avec des cheveux hirsutes et j'ai tout de suite ouvert les yeux, ce qui est assez rare (doc, vous en direz plus et mieux), la vieille sage-femme a dit à ma famille que j'allais être plus que terrible, elle a vu juste. J'ai cru au contact des analystes que mon agitation était due à une absence, une carence affective, mon fils est gavé d'amour, d'attention, de tendresse, je suis là et il est à l'identique. Je ne suis donc qu'un cas génétique, sans espoir de thérapie, un loup de nature, mais je me suis accepté et j'adore maintenant ce trop-plein de tout, cette opulence de vie, j'aime le loup d'Ésope qui renonce au collier, aux sentiers battus, à l'uniformité, je reste dans la loi par amour des autres, de tous ces bons animaux : chiens, veaux, vaches, cochons, tigres, serpents...
Vous ne m'avez pas offensé, vous m'avez fait un compliment et je vous sais bien attentionné à mon égard.
Une petite pique de temps en temps est souhaitable, de même que je remercie Parayre de m'ouvrir les yeux sur une trop grande importance donnée à certains constats et certainement Sbriglia aussi, avec une petite réserve, ne sachant plus qui est monsieur Verdurin tant Proust est loin derrière, s'il est simplement colérique, je prends bien que je ne sois pas que cela, si c'est un monsieur Jourdain dépourvu de finesse, d'esprit... je laisse, car je ne me range pas dans cette catégorie, la provocation et la rupture du non-dit n'étant pas du faste ou du manque de discernement.
Vous avez le droit à la douce vengeance, bien sûr puisque vous êtes femme.
Je ne dirai plus Véro, excusez moi, je ne voulais pas vous manquer de respect, ce n'était pas le but. Nique ne sera plus omis, c'est promis.
Rédigé par : LEFEBVRE | 22 décembre 2006 à 10:45
@ Lefebvre
C'est parce que j'ai de la considération pour vous, que j'ai parlé d'un jeune loup.
" Aux Jeunes Loups ", hit 1965. Vous êtes trop jeune. Pour d'autres dans ce blog... toute leur adolescence. Pour moi, un refrain de mon enfance.
(…)Avec ou sans lauriers, ils reviennent meurtris
Et peuvent réciter, même sans l'avoir appris
La mort du loup, les jeunes loups
Alors ils arrêtent leurs frasques
Et s'arrachent soudain
Le loup qui leur servait de masque
Et par un beau matin
Se retrouvent à la croisée des chemins
Seuls devant leur destin (…)
Et puis, vous m'appelez bien Véro.
De temps en temps. j'ai le droit de me venger, un peu...Non ?
Rédigé par : Véronique | 22 décembre 2006 à 07:55
Messieurs,
Je mets en garde face à des idéologies dangereuses, non à une couleur de peau; à un glissement du Droit et je trouve la corruption des cols blancs aussi peu louable que celle des casquettes.
Le vertige de plus de douze millions de crimes et délits supposés par an n'est pas une vue de l'esprit, mais une réalité.
Ne voyez-vous donc pas que l'art de vivre a laissé place à un profond malaise ? Cet enfant de onze ans tué, roué de coups par deux autres enfants dans une zone sensible à Meaux, ce n'est pas moi qui l'invente. Il y a une grave dérive et un danger à banaliser ce genre d'actes.
Je ne crie pas au loup par plaisir, je préfère de loin, une vie de philosophe dans un hamac à celle d'un sanguinaire dans une tranchée, j'aime le confort et la sérénité.
Il y a bien sûr, des musulmans modérés, adorables même, ce sont les textes et le durcissement du religieux que je mets en cause, en plus d'une trop forte immigration, d'une victimisation communautaire et d'une délinquance déculpabilisée, car rationalisée.
Je mets aussi en cause une France sans identité, culpabilisée jusqu'à la maladie qui perd ses moyens de défense par ce fait, depuis la loi Badinter sur la discrimination, tout repère est perdu et tout n'est plus que discrimination et souci égalitaire au point que tout fonctionnement est inopérant. Tout individu est discriminé, je suis de famille monoparentale, j'ai eu mon lot de rejet, monsieur Bilger a été discriminé par une journaliste de Libération sur un défaut de prononciation, madame Royal ou madame Veil ont été discriminées en politique par le machisme ambiant, vous deux avaient été discriminés, je suis certain dans votre vie plusieurs fois comme tout un chacun, et alors, faut-il en "chier une pendule" ?
Être riche est mal, être pauvre est mal, nous en sommes arrivés à un taux de culpabilité bien au-delà de celui de madame Husson. Nous sommes paralysés de culpabilisation mutuelle.
Je ne suis pas idiot, je sais qu'un taux de mélanine n'influe en rien, c'est tout un discours, une pensée qui est faite autour que je défie, car elle est grandement néfaste.
Je peux vous paraître confus dans mon idéologie Sbriglia, il n'en est pourtant rien, j'intègre juste plusieurs facteurs en lien parce qu'il n'y a pas qu'une cause et une conséquence comme le prône Descartes dans une logique trop mononeuronale et que tout ceci est filamenteux voire filandreux.
Je prends mes renseignements d'islamologues,d'apostats tyrannisés, de philosophes, d'historiens, de juristes,de sociologues, de citoyens lambdas, de mon constat dépouillé de jugement de valeur, puis d'une réflexion, pas d'Ici Paris ou de Minute...
Sbriglia, depuis que ma Madeleine m'a quitté, que puis-je faire de mieux de toute l'énergie qu'elle m'a développée ?
Je n'ai pas de haine, par contre, je vous assure que vous vous trompez et pour un racisme supposé également. Mon analyse sort de l'image d'Épinal, est sans complaisance, c'est tout.
Parayre, c'est parce que ça n'a d'après vous servi à rien, qu'il y a eu ce réel constat du délinquant préservé en col blanc, je l'ai vécu du fond de mes tripes, je sais que vous dites vrai et j'ai de toute façon confiance en vous en plus, qu'il faille que ça change, je ne veux pas être défaitiste et perdre tout moral, je veux croire que cela puisse changer, il faut aussi cesser de pardonner au nom de la précarité. C'est avec une sanction et une véritable définition du problème que nous pouvons être le plus aidant au niveau du social.
Après une villa cossue à Hardelot plage, j'ai connu la rue, les hôtels sociaux parisiens, les associations d'hébergement... Pensez-vous réellement que je puisse être insensible à la faim, à la solitude, à la misère que j'ai connues ?
Il faut sortir les gens de la logique de l'excuse lorsqu'ils sont en difficulté, c'est un enfermement mortel, c'est paradoxalement en aidant les autres, en me souciant d'eux plutôt qu'en les agressant que je suis devenu suffisamment fort pour aller repasser des diplômes, monter des pièces, aller vers mon talent d'écriture, au bout de mon procès, faire un enfant, surmonter une rupture, cesser cet apitoiement et tendre vers le mieux et ce n'est pas fini, croyez-moi. C'est aussi en réussissant ma vie que j'aiderai le plus efficacement les autres.
Cessez s'il vous plaît de vous traiter de vieux con, vous n'en êtes pas un.
Pour vous deux enfin, je ne vois nul angélisme salutaire, la situation doit être décrite telle quelle, elle fut mieux avant, elle finira par aller mieux par la suite lorsqu'il y aura une trouée de ciel bleu entre les nuages. Je serai le premier à aller bronzer.
Rédigé par : LEFEBVRE | 21 décembre 2006 à 23:17
"Apparemment, seule l'USM s'est élevée contre ces dispositions."
Les présidents passent.Les tics restent.
Rédigé par : dab | 21 décembre 2006 à 23:02
@sbriglia :
Selon Schopenhauer , vous ne l'ignorez pas , l'histoire est comme un kaléidoscope : " chaque tour nous présente une configuration nouvelle et cependant ce sont , à dire vrai , les mêmes éléments qui passent toujours sous nos yeux ."
Marcel ( Proust bien sûr ) appliquait cette théorie du kaléidoscope à la société .Dans A l'ombre des ..., on relève : " pareille aux kaléidoscopes qui tournent de temps en temps , la société place successivement de façon différente des éléments qu'on avait cru immuables et compose une autre figure (...) .
Merci d'être si fin sbriglia et pardon de l'être souvent si peu .
Rédigé par : Parayre | 21 décembre 2006 à 22:39
Et que penser de l' "activisme" du procureur Laurent Le Mesle, si j'en crois "Le Canard", pour sauver le soldat Chirac?
Qu'un parquet si performant habituellement pour requérir semble s'occuper de blanchir Chirac, me dérange....................intellectuellement.
La nouvelle position de Laurent Le Mesle ne serait-elle que la continuité de ce qu´íl fut à l´Élysée?
Bien sincérement
Marc Fievet
Rédigé par : Marc Fievet | 21 décembre 2006 à 19:42
Il arrivait que Monsieur de Verdurin se piquât de politique:c'était alors un embrouillamini de stéréotypes sur l'insécurité dans laquelle,selon lui, se dirigeait,sans qu'il puisse y être mis un frein,la société ou du moins cette partie de la société où ,tout comme ses hôtes ,il évoluait...avec patience et dévouement,ce qui provoquait l'ire de Swann et quelques haussements d'épaule chez Odette,Parayre,interrompant sa dégustation de xérès,tentait alors en vain de raisonner Verdurin,dont la confusion des idées et l'excès des analyses ne manquaient pas de déplacer ,doucement,l'auditoire au fumoir ...il ne fallait pas moins que les salvateurs appels de Céleste à s'attabler pour que ,soudain cessant ses philippiques ,il consentit à s'ouvrir à de plus prosaïques nourritures...Albertine,avec son ironie féroce, pouvait alors sussurer:" la mauvaise bile a cèdé face au gigot!..."
Rédigé par : sbriglia | 21 décembre 2006 à 16:36
@Lefebvre : voilà des semaines que je suis plus que sensible à vos commentaires mais, sûrement protégé de ce que vous vivez , je m'interroge toutefois sur votre perception quasi-apocalyptique de la société contemporaine .
Vivant , il est vrai , dans une région protégée des scories sociales , je persiste à penser que l'exclusion, la stigmatisation ,la peur de l'étranger - je réside pourtant en zone immédiatement frontalière -sont une vision , une approche plus que dangereuse du devenir de notre pays .
Vous n'êtes pas seul sur ce blog , au point que je me sens isolé parfois, à ne plus croire en l'avenir de notre société et à développer des pensées aussi noires , sans jeu de mots , que négatives.
Certains , mus par le seul pouvoir répressif, ne m'émeuvent guère mais vous , manifestement ouvert , vous m'interrogez tant vos questions semblent aboutir à des réponses que je ne partage guère .
J'ai , vieux con à la retraite , vécu "en activité" , à la tête de parquets et chargé de réprimer les manquements et infractions , la délinquance quotidienne .
J'ai aussi , non sans douleur , constaté que nos édiles , peu exemplaires , me souhaitaient ferme dans la répression de la petite délinquance mais plus timide dans celle plus noble ,celle en col blanc par exemple .
Vous l'avez compris , mon vécu ne m'a guère convaincu du tout ( facile , aisé ) répressif et surtout de la prison remède à tous les maux .
Alors un futur État , persistant à se désengager du " social " et se retirant de l'arène économique , tout en ne s'intéressant qu'à la répression , m'inquiète ..
La sécurité , je l'ai déjà écrit sur ce blog , définie en termes physiques et excluant les risques de vie ,m'effraie .
Je ne crois pas que l'Etat souhaitable doive être aussi manichéen !
Rédigé par : Parayre | 21 décembre 2006 à 15:00
Un avocat honnête n'est-il pas le plus fort des oxymorons ?
(Je plaisante, je ne pense pas cela de tous.)
Rédigé par : LEFEBVRE | 21 décembre 2006 à 11:17
Je viens de lire que les crimes et délits seraient quatre fois plus nombreux et je me demande ce que peut encore faire la magistrature devant une telle ampleur, avec ou sans bonne volonté, avec ou sans la responsabilité requise si souhaitable.
Mon souci se porte sur la magistrature, car je l'ai comprise gardienne de notre sérénité publique, de notre confort de vie.
Mais que peut faire cette dernière face à cette envolée délinquante ?
Se voiler la face n'est plus possible, déjà, je songe à m'engager auprès de monsieur de Villiers pour enfin obtenir une réponse ferme face à ce marasme, cette catastrophe nationale.
Je ne vois plus comment la Chancellerie ou le ministère de l'Intérieur déjà surchargés de travail pourrait faire reculer le fléau.
Que dire du pauvre juge de Bobigny, Lyon, Marseille, Lille, Strasbourg ?
Ha, si tout ceci n'avait pas été tu si longtemps, il y eut pu avoir réaction presque à la base...C'est le grand problème du non-dit, ce qui me fait penser les thèses de Machiavel mesquines et ineptes.
Rédigé par : LEFEBVRE | 21 décembre 2006 à 11:13
Sbriglia,
Avec certains gens de Justice, nous sommes condamnés à perpétuité à l'oxymore : une sombre lumière permanente !
Rédigé par : doc | 20 décembre 2006 à 23:20
@sbriglia : oxymore certes mais , surtout , antilogie ...comme le merveilleux malheur décrit par notre hôte inhospitalier pour les miroirs obscurs mais adepte de la rupture tranquille comme de la discrimination positive ...
Tout ceci est-il le vrai commencement de la fin ou reste définitivement inachevé ?
Je reste un grand nain , un primer inter pares , pour reprendre la seconde langue du blog mais , vous m'approuverez je pense , un progressiste-conservateur !
Je m'arrête de peur d'apparaître excellemment nul .
PS : c'est , Marcel Patoulatchi , du second degré comme les ...jeux du cirque .
Rédigé par : Parayre | 20 décembre 2006 à 21:41
À trop tirer sur la corde, elle va se rompre.
Même les veaux, pour reprendre la fameuse expression gaullienne, ont leur limite, si chaque corps se maintient à son mât de cocagne en l'état actuel, la démocratie va couler j'en suis sûr. La magistrature n'est pas seule, l'Education nationale et la SNCF font fort aussi en ce moment.
Pourvu que les politiques aient compris l'importance vitale de tels changements.
La croix que l'on porte pour reprendre la pertinente métaphore de Sbriglia peut faire courber l'échine ou vous muscler, j'ai choisi la seconde option et je continue.
Vous êtes si brillant Sbriglia, que vous mériteriez d'être mon conseil et de pouvoir vous enorgueillir lors de vos vieux jours de m'avoir côtoyé, je vais y réfléchir...
Rédigé par : LEFEBVRE | 20 décembre 2006 à 21:12
Formation
Mobilité
Collégialité
Respect des élites de la République, élites non judiciaires bien entendu, vis-à-vis de la Magistrature.
Argent pour se donner les moyens.
Le Peuple qui s’en prend justement au chirurgien qui ôte le « mauvais » rein donc le bon ne comprend pas cette mansuétude…
Mr X ancien membre du CSM plus de 5 000 photos pédophiles sur son ordinateur : rien ou quasiment, problèmes conjugaux etc.
Mr Y adepte de la « tricoche » sanction tout aussi symbolique
Les aînés du juge Burgaud et lui-même, que du bien fait sur le plan professionnel !
Avec le tiers de tout ce salmigondis on est sous les verrous pour le quidam !
Alors je le dis : le personnage m’apeurait mais s’il faut éviter l’extrême-droite autant espérer que Nicolas Sarkosy remette tout ce « beau » monde au pas et illico, je précise…
Après on choisit le type de révolte 1848 ou 1789…
Rédigé par : doc | 20 décembre 2006 à 20:36
un espoir, que ce chemin du Golgotha et ses différentes stations, où le pauvre justiciable, soutenant sa croix, rançonné par de mauvais larrons en cours de route, arrivera, expirant, à supposer qu'il parvienne à son Mont des oliviers ?...Vous maniez à la perfection l'oxymore, Monsieur l'avocat général ! Et dire qu'un corporatisme abject, qu'avec talent et honneur vous dénoncez, voudrait nous faire croire que ce mirage est une atteinte à la Justice... Et ce sont les mêmes qui fustigent les immunités de nos hommes politiques : c'est à pleurer !
Rédigé par : sbriglia | 20 décembre 2006 à 19:34