Depuis quelque temps, le rôle des blogs par rapport aux médias est questionné, approuvé ou dénoncé. Pour résumer, Sylvain Attal, dans le Monde d'aujourd'hui, soutient la cause des blogs tandis que Jean-Pierre Elkabbach, ailleurs, s'est fait plutôt le défenseur des médias traditionnels. Le débat est intéressant et contraint à une réflexion qu'il faut tenter de rendre la plus libre possible.
L'ouverture de mon blog au mois de novembre 2005 me donne aujourd'hui une certaine expérience pour formuler un point de vue sur cette relation, parfois cette confrontation, entre blogs et médias. D'une part, j'ai continué à lire deux à trois journaux par jour, quatre hebdomadaires et, bien sûr, le Journal du Dimanche. Je ne les lis plus tout à fait de la même façon car c'est dans la matière traitée par ces publications que je trouverai le sujet de mon prochain billet. C'est à la fois une force et une limite. Une force puisque le thème ne sera pas choisi par un décret de pure imagination et une limite, parce que je me fonde sur l'espoir que mes lecteurs éventuels auront consulté les mêmes sources. En ce qui me concerne, la création d'un blog n'a pas ralenti ma curiosité médiatique mais l'a amplifiée.
C'est pour cela que pas une seconde je n'ai regretté ce saut dans l'inconnu et vers des inconnus, et la liberté que ce blog m'octroyait. Certes, c'est un investissement considérable mais très largement compensé par la multitude et la qualité des commentaires qui viennent entourer affectueusement ou sur un mode acerbe la pensée initiale, qui l'obligent à se remettre en cause ou à se justifier. Ce n'est pas démagogie que de prétendre cela mais là où le droit de réponse est rarement utilisé dans la presse écrite ou dans l'audiovisuel, les blogs, au contraire, lui donnent droit de cité, institutionnalisant la réplique et façonnant de la tolérance à foison.
S'arrêter là serait fuir le véritable, l'indiscutable avantage du blog par rapport aux médias, dans le domaine de prédilection que le premier a désiré appréhender. J'insiste sur ce point car, par exemple pour un magistrat, il est évident que des frontières doivent être respectées et des limites demeurer infranchissables, même si des sympathies intellectuelles ont le droit d'être formulées. Reste que l'interdiction du politique partisan, surtout dans la période actuelle, constitue une contrainte difficile à respecter mais nécessaire. Mais pour ce qui regarde le blog, quel bonheur ! Justice, faits de société, liberté d'expression, ridicules contemporains, personnalités surfaites ou mésestimées, critiques de livres ou de films, tout passe au crible d'une intelligence, nous l'espérons tous, d'une subjectivité, c'est une évidence, et d'une liberté, c'est sûr. Le billet va se glisser dans les interstices des médias classiques. Il va murmurer quand le journal crie, il va crier quand la télévision fait silence ou s'enivre de sa puissance ou, pire, se vautre dans la contemplation d'elle-même. Il va pouvoir s'en prendre avec délice aux importants et aux importuns, il va oser nommer ceux qui nous accablent, il va oser rompre le cercle de l'habitude et de la bienséance pour vitupérer les fausses gloires, les étouffeurs de la parole et de l'écrit d'autrui. Le billet est tellement épris de liberté qu'il se donne même le droit de dire du bien de quelques-uns. Il regarde la société de près, défend ou attaque, Cyrano ou justicier non masqué, à visage découvert il pourfend, il arrache et il assume. Avec lui, le roi est souvent nu.
L'avenir va être magnifique. BHL entre au capital de Libération, tout le monde- à commencer par Laurent Ruquier samedi soir- prend au sérieux Alain Minc conseiller de tout le monde, Anne-Sophie Lapix devrait avoir Claire Chazal comme joker pour présenter le journal télévisé sur TF1 et pas l'inverse, en fin de mandat les promesses fleurissent, en Irak on pend. La comédie du monde suit son cours. Tant de travail encore à accomplir sur le blog. On n'en aura jamais fini avec la tâche modeste d'emplir les vides et de combler les creux.
Tout ce que les médias taisent ou négligent tombe dans l'escarcelle des blogs. Ils le prennent et en font de la liberté, ils vont dans les marges et ne se poussent pas du col. Ils ne remplacent pas les médias, ils les narguent. Ils évoquent des riens mais disent tout. Ils sont de minuscules aiguillons et gagnent de petites victoires.
Il faut faire blog !
Il faut "faire blog", mais alors "vraiment" ! Il y a trop de blogs qui ne sont que des outils de communication médiatique, nourris pas des professionnels de la com... Moi, je suis des deux côtés de la barrière. Journaliste, je "fais blog" par ailleurs & dans un style complètement différent de mes articles. Chez moi @ da scaree fash post (blog de mode +art +musique franglais, avec une pointe de spanglish...), c'est beaucoup moins sérieux que chez vous... Mais, il y a de la place pour toutes sortes de blogs dans la place ! A ceci près que j'avoue que les vrais faux blogs m'agacent... ! En tout cas, je reviendrai chez vous & m'empresse de vous blogroll-iser !
Rédigé par : Georgina Oliver | 16 janvier 2007 à 11:55
Oui, il faut faire blog ! Parce que le blogueur sincère y met tout son style, son témoignage, son humanité. Parce que les médias sont forcément réducteurs et que les blogs, s'ils peuvent aussi produire de l'info, apportent la liberté (de ton, de format...) que ne permettent pas les médias. On n'écrit évidemment pas de la même manière pour son blog que pour son journal. Et il est symptomatique que beaucoup de journalistes tiennent blog parallèlement : tant reste à dire une fois ses papiers bouclés...
Mais surtout, le blog permet les échanges via les commentaires et aussi par les rencontres de blogueurs qui se font ça et là en micro-communautés informelles. Cette fonction éminement sociable me paraît le corollaire, insoupçonnable quand on commence, du bon exercice d'un blog.
J'ai bien ri quand vous avez évoqué le "droit de réponse". Un jour, un important personnage, juriste de formation, s'est estimé offensé par un mien propos sur mon blog. "C'est injurieux à mon égard !", me beuglait-il au téléphone, exigeant un droit de réponse en me précisant les articles du code pénal sur lesquels il se fondait. J'étais stupéfait. Par la fureur disproportionnée du zigue, certes, mais surtout par l'incongruité de la demande tant il me paraissait évident que, précisément, les commentaires lui permettaient de s'exprimer sans délai et à sa guise...
Sans doute était-ce de sa part un mauvais réflexe professionnel qui n'a plus aucun sens dans la blogosphère !
Rédigé par : Fraise des Bois | 12 janvier 2007 à 02:10
Un blog est aussi la confrontation à d'autres points de vue, une autre presse que celle qui nous est proposée, un verbe qui ne peut s'exprimer que sur icelui, la découverte d'une autre France...
Longue vie aux blogs, à celui-ci en particulier.
Rédigé par : LEFEBVRE | 09 janvier 2007 à 20:06
Il est à noter que beaucoup de journalistes disposent d'un blog, comme un prolongement critique de leur travail. Idem pour les responsables politiques d'importance variable.
Pour avoir participé, en tant que modeste acteur, à l'émergence d'un internet citoyen et politique (années 96 - 98), je puis dire que la partie n'était pas gagnée. La méfiance d'alors a cédé la place à l'engouement.
Il n'y a donc pas d'opposition entre blogs et médias traditionnels mais interpénétration totale. Cette interpénétration va aller en s'accentuant. Nous voyons ressurgir des pratiques oubliées : qu'il s'agisse des salons de l'ancien régime, des libelles et autres Canard Duchêne ou Ami du Peuple, tout cela ressuscite aujourd'hui dans la blogosphère. Ne doutons pas qu'aujourd'hui, Madame Tallien, Desmoulins, Hébert ou Marat seraient sur le blog.
En effet, la presse traditionnelle est devenue affaire de journalistes, ce qu'elle n'était pas à l'origine. Professionnalisée, la presse prétend à une objectivité à laquelle personne n'a jamais cru mais pourtant toujours exigée. La confiscation de la parole par le journalisme a pu alors laisser croire qu'il était le champion d'une opinion publique massive et invisible.
Le blog rétablit la subjectivité de l'information, la partialité, l'opinion individuelle qui se substitue au concept flou et réducteur d'opinion publique.
@ Véronique
Les propos antisémites que vous citez ne s'adressent pas tant à BHL qu'au juif dont il est censé représenter l'icône ploutocrate. Ces propos sont génériques, ils s'adresseraient aussi bien à un manche à balai, pour peu qu'un manche à balai puisse être juif ou supposé tel. Le racisme est indistinct, c'est en cela qu'il est con.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 09 janvier 2007 à 11:05
Un copié-collé qui n'a pas marché fait qu'il manque quelques mots dans mon commentaire précédent. Voici l'intro complète !
Véronique, j'ai aimé votre sincérité quand vous avez écrit pour expliquer un certain attachement à BHL : "hier encore j'avais 20 ans". Quelle fraîcheur...
Rédigé par : Bulle | 09 janvier 2007 à 10:24
Véronique, j'ai aimé votre sincérité quand vous avez écrit . Quelle fraîcheur à côté des propos des convives de votre dîner.
Mais contrairement à vous je ne dîne plus avec ces Français considérés intellectuels persuadés d'être l'unique référence mondiale aux malheurs du monde. Des Français qui ne savent plus dire "Je ne sais pas"... Vous les voyez organiser leur voyage et faire leurs valises, moi je les vois arriver à destination en tenue de plage ou d'ambassadeur, conférenciers en tongs ou people "engagé" qui se tape des vacances gratis. Allez on va pas généraliser, il y a en qui sont très bien, j'en ai rencontré aussi !
Rédigé par : bulle | 09 janvier 2007 à 08:34
@sbriglia
Heureux, écrivez-vous, de vous retrouver ailleurs qu'en audience.
Pourquoi ? Parce qu'en audience je déblogue complètement !
Redevenons sérieux! Vous semblez étonné de me trouver sur un blog, voire même sur "ce" blog ?
Pour tout vous dire, le blog, pour un avocat (général ou non) n'est que prolongement de l'audience, car comme vous le savez, Voltaire écrivait "l'écriture est la peinture de la voix".
Mais pour un Voltaire combien de blogueurs !
J.WEDRY
Rédigé par : WEDRYCHOWSKI Jérôme | 09 janvier 2007 à 00:46
@ Bulle
On a parfaitement le droit de tout discuter au sujet de BHL : sa position dans l'édition, son palais de Marrakech, son entrée au capital de Libération, ses livres, ses articles, ses films, ses engagements, ses mondanités, que sais-je encore ?
J'ai seulement essayé de dire que d'une part, BHL n’a pas l’exclusivité des coups tordus, des passe-droits, des coquins ou des copains dans l’édition et la sphère médiatique, mais que je préfère qu'on le lise lui et qu'on discute de ses écrits. D'autre part, les thématiques utilisées à son encontre peuvent en rappeler d’autres.
Il n' y pas si longtemps j'ai eu une discussion au sujet de son livre sur Daniel Pearl que j'étais la seule à avoir lu. Je demandais seulement à mes interlocuteurs de lire le livre pour pouvoir en parler par la suite. Ils ont refusé tout net ma proposition. La discussion a alors dérivé sur BHL. Je cite le propos de mes interlocuteurs, BHL, " représentatif de ces défenseurs juifs, des USA et d'Israël, à la solde des financiers, porteurs du malheur dans le monde ". On me disait que je ne pouvais pas nier cela, je cite à nouveau: " Israël était un état fasciste dirigé par des Hitler, qu'il y avait un complot juif pour faire taire les protestations et les révoltes, à commencer, bien sûr, par la mainmise sur les médias " .
Je précise que mes interlocuteurs étaient des diplômés en histoire, engagés altermondialistes et anti-mondialisation, enfin, je parle de ceux qui ne sont pas gênés de voyager au moindre coût dans les pays en voie de développement, et qui en raison de cette préoccupation, passent des heures sur Internet à dénicher la meilleure affaire possible.
C'est ce jour-là, Bulle, par ce glissement entre une contestation légitime d’un livre et la stigmatisation de son auteur - ce glissement peut se produire très rapidement et l’air de rien - que j'ai pris conscience de ce que certaines idéologies pouvaient encore véhiculer aujourd'hui, et pour certaines, d'extrême-gauche.
Quelques mois plus tard, il y eut le calvaire et l'assassinat de Illan Halimi. Ma toute première pensée fut alors le souvenir de cette discussion.
C'est tout. Mais cette première pensée était peut-être absurde de ma part.
Rédigé par : Véronique | 08 janvier 2007 à 17:31
Le premier qui parle de bloguitude et de bilgerité est viré pour déroyalisme...
@wédry :heureux de vous retrouver ailleurs qu'en audience!
Rédigé par : sbriglia | 08 janvier 2007 à 14:48
@ Parayre
Et puis, je disais à l'instant à une des mes connaissances, avocat, s'il vous plaît, (eh oui, elle a des relations la Véro !). Je disais donc à cet avocat tout court que, lui, pouvait comprendre la défense presque jusqu'à l'absurde d'une cause peut-être perdue. Et quand le quelqu'un est détesté autant, tenter de le défendre est un devoir, non ?
" Trahit sua quemque voluptas ". Nos penchants peuvent aussi nous entraîner dans le devoir et la vertu, vous ne croyez pas ?
Rédigé par : Véronique | 08 janvier 2007 à 12:33
Je ne suis pas toujours d'accord avec vous mais j'aime à vous lire et c'est justement le moteur de cette communication libre et directe qu'est le blog.
C'est une richesse que de pouvoir entendre un magistrat autrement que par un réquisitoire ou une décision.
C'est aussi participer à la vie citoyenne que de demeurer actif et en débat, même si c'est dans le cadre défini par l'auteur.
Je formulerai une remarque toutefois, qui n'est sans doute pas recevable compte tenu de la nature même d'un blog et qui trahit une frustation plus qu'une limite, concernant la forme pyramidale de la communication.
Un forum permet bien plus d'échanges puisque tous sont auteurs et commentateurs mais constitue une aventure dont les limites seraient bien difficiles à définir.
A quand un forum composé de magistrats, d'avocats et de toute personne intéressée ?
Rédigé par : Mani | 08 janvier 2007 à 12:04
Mais pour un Mozart combien de Salieri, écrivez-vous Sbriglia ?
Tout d'abord la musique de Salieri mérite d'être entendue.
Ensuite j'ai l'impression que nous autres blogueurs nous sommes tous des Salieri! Ce n'est déjà pas si mal.
C'est là tout l'art du blog. Lire ces petites notes cacophoniques et reconnaître les vraies mélodies.
Entendez-vous cette singulière musique qui s'échappe de cette Justice au singulier.
Jérôme WEDRYCHOWSKI
Rédigé par : WEDRYCHOWSKI Jérôme | 08 janvier 2007 à 11:59
@Véronique , ne vous inquiétez pas je respecte vos émois récents ou plus anciens autant que j'apprécie vos commentaires .
Trahit sua quemque voluptas - chacun a son penchant qui l'entraîne - comme l'a si bien écrit Virgile .
Rédigé par : Parayre | 08 janvier 2007 à 09:51
@ Parayre
Vous savez, je ne suis pas tout le temps d'accord avec BHL. Il a le droit de détester les blogs et de l'écrire. Il a aussi le droit de rentrer dans le capital de Libération.
Et, surtout, BHL, c'est une émotion de mes vingt ans à laquelle je suis fidèle. Si vous saviez à quel point il était magnifique...Un coup de coeur ouvre des chemins innombrables de curiosités ou d'intérêts intellectuels.
Alors, BHL, c'est aussi parce que:
" Hier encore j'avais vingt ans"
Pas vous ?
Pour ce qui est du nombrilisme, je crois que cette maladie est particulièrement bien représentée, voire sur-représentée, dans l'ensemble du microcosme littéraire, médiatique et politique.
Pour le latin, je trouve plutôt bien de transmettre à d'autres ce qui nous a formé et ce qu'on a aimé. Je pense juste que c'est mieux d'expliquer. Et j'apprécie quand... vous traduisez et quand vous nous dites le contexte de la citation.
@ dab
" N’ont-ils pas eux aussi la possibilité d’exercer un droit de veto tacite SUR CE QUE DOIVENT ECRIRE les journalistes ou sur leur maintien dans l’organigramme d’une rédaction? "
Bonne définition de la censure. Vous ne trouvez pas ?
Rédigé par : Véronique | 08 janvier 2007 à 06:26
Monsieur L'Avocat Général,
Blog à part... Vous avez parfaitement raison. Déplaire, pour nous autres blogueurs, est notre plaisir. S'ils savaient, ces roitelets nus, comme nous écrivons mieux sous la pistolétade excitante de leurs yeux indiscrets sur notre toile. Nous sommes tous des Cyrano. Nous ne montons pas haut peut-être, mais seuls.
Mais vous verrez, Monsieur l'Avocat Général, un jour, ils mettront la main dans notre escarcelle...ils reprendront notre liberté.
Puissè-je me tromper. Puissiez-vous avoir raison et que l'avenir soit magnifique ! Profitons, pour l'heure, de ces agréables moments et de nos petites, toutes petites victoires. "...Le silence est plus dangereux que la parole."[Nosowski in mensuel WIEZ]. Parlons ! Bloguons .
Jérôme WEDRYCHOWSKI www.wedry.org
Rédigé par : WEDRYCHOWSKI Jérôme | 08 janvier 2007 à 00:41
"Depuis quelque temps, le rôle des blogs par rapport aux médias est questionné, approuvé ou dénoncé"
« Time Magazine » a décerné son titre « homme de l’année 2006 » collectivement à vous, Monsieur l'avocat général, à ceux qui viennent sur ce blog, intervenants ou simples visiteurs et à moi. C’est pas mal, me voici donc distingué à l’égal de Ségolène et ses quarante blogueuses et blogueurs (qui font le boulot à sa place, c’est peut-être mieux, car je ne la vois pas à un clavier, mais là -pour le clavier- je me trompe peut-être)
"tandis que Jean-Pierre Elkabbach, ailleurs, s'est fait plutôt le défenseur des médias traditionnels"
J’ai envie de dire « Camarade Georges, reviens sur terre et normalise nous, vite fait bien fait, cet homme trop bavard »
"Justice, faits de société, liberté d'expression, ridicules contemporains, personnalités surfaites ou mésestimées, critiques de livres ou de films"
La question cruciale est aujourd‘hui : est-ce que cela sera encore longtemps toléré ? Cette liberté ? Je ne le crois pas.
Les journalistes écrivent leurs articles passés à la moulinette ou sous les fourches caudines de la ligne éditoriale du titre qui les nourrit et qui, lui, doit « compter » aussi avec les annonceurs, je veux dire les entreprises qui passent leur publicité. Alors liberté de l’information ? Oui ,mais toute relative. Il vaut mieux le savoir.
Et les lecteurs qui paient leurs journaux ou leurs abonnements ? N’ont-ils pas eux aussi la possibilité d’exercer un droit de veto tacite sur ce que doivent écrire les journalistes ou sur leur maintien dans l’organigramme d’une rédaction?
Souvenons-nous du cas de Dominique Jamet au "Quotidien de Paris" à qui les lecteurs n’avaient pas pardonné son penchant pour François Mitterrand à l’élection de 1988.
A propos d' Alain Minc "conseiller de tout le monde" ,je viens de relire un débat, auquel il avait participé avec Michel Crozier (84 ans) et dirigé par Patrick Carmouze, publié le 8 décembre 1987 dans "Le Quotidien de Paris" sur le thème "Comment révolutionner l'Etat ?"
Les questions mises sur la table étaient : Faut-il supprimer les "privilèges" des fonctionnaires? Peut-on introduire la concurrence à l'Université ? Comment lutter contre l'exclusion qui touche les chômeurs de longue durée ?
Michel Crozier venait de publier "Etat moderne, Etat modeste" (Fayard) et Alain Minc :"La machine égalitaire" (Grasset).
Depuis dix-neuf ans beaucoup d'eau aura coulé sous les ponts, si nous n'avons pas reculé, nous en sommes toujours à peu près au même point.
Rédigé par : dab | 07 janvier 2007 à 22:25
Dans son "blog-notes " publié par " Le Point " daté du 4 janvier dernier , B-H-L s'en prend aux blogs en évoquant , il sait de quoi il parle , "le nombrilisme planétaire " (...)"qui n'est peut-être pas , tout compte fait , du journalisme "...
Venant d'entrer au capital de " Libération " , il doit aspirer à ce que ce quotidien ne soit pas concurrencé par d'autres médias moins conventionnels ...
Medice , cura te ipsum .Pardon , une nouvelle fois Véronique , de faire appel au latin et en l'espèce à une maxime de l'Evangile dédiée à ceux qui donnent des conseils qu'ils devraient commencer par suivre eux-mêmes .
Rédigé par : Parayre | 07 janvier 2007 à 21:42
" Mais il serait quand même de bon aloi et très humaniste de ne pas laisser cet espace uniquement à quelques esthètes et faire ainsi fuir l’Homme de bon sens qui complexé par quelques carences dans son expression écrite n’oserait pas venir
exprimer à sa façon, de grandes vérités ! " doc - 00:09
En total accord avec cela. Peu importe les difficultés ou les maladresses. L'essentiel c'est qu'il y ait une expression vraie, vivante et variée.
L'exercice de l'écrit pour le commentaire représente dans son effort une tentative plus qu'estimable pour être au plus près de ce que l'on pense, et ainsi éclaircir les ombres ou les faiblesses d'un raisonnement.
Ce blog permet ce dépassement de soi.
Et le patron, ici, est plutôt sympa et très soucieux de la liberté de parole. Je pense que les esthètes de l'expression, ce n’est pas réellement son truc.
Alors, je l'espère très fort, le plus nombreux et le plus différent possibles pour ceux qui veulent bien faire de la conversation avec lui.
Rédigé par : Véronique | 07 janvier 2007 à 12:53
Bravo, beau billet !
Une chose que je n'ai pas comprise : pourquoi dites-vous qu'Alain Minc a été pris au sérieux par Ruquier hier... pour en déduire que la "comédie du monde suit son cours" ? L'art rhétorique... Dommage, j'aurai voulu que vous développiez votre pensée car je n'ai pas la chance de pouvoir me faire une idée sur cet homme... sauf à adhérer aux conséquences du jeu de massacre signé Polac d'hier soir.
Rédigé par : Udd | 07 janvier 2007 à 12:13
Il me semble qu'il ya un truc en plus dans le papier d'Attal, que j'avais remarqué également, c'est l'articulation journalisme / blog.
Il ya là-dedans une problématique assez nouvelle et assez intéressante me semble-t-il.
Mais sur le reste, je suis assez d'accord avec vous (2 fois en 1 an ? Ciel !)
Rédigé par : Yves Duel | 07 janvier 2007 à 10:38
Je me suis déjà exprimé sur la qualité de la presse française en particulier par rapport à son homologue britannique…
Le blog est donc un espace de liberté qui permet de donner la parole à tous et pas seulement aux mieux-disants ou pensants du moment…
Donc voir un blog comme celui de notre hôte est une cure de jouvence pour nombre de personnes intéressantes et qui n’auraient pas beaucoup de moyens d’expression par les médias traditionnels.
Mais il serait quand même de bon aloi et très humaniste de ne pas laisser cet espace uniquement à quelques esthètes et faire ainsi fuir l’Homme de bon sens qui complexé par quelques carences dans son expression écrite n’oserait pas venir exprimer à sa façon, de grandes vérités !
Là me semble être l’unique défaut potentiel d’une si séduisante initiative.
Rédigé par : doc | 07 janvier 2007 à 00:09
Il y a blogs et blogs : ceux qui invitent à la réflexion, comme le vôtre et d'autres qui ne sont que le miroir narcissique de leurs créateurs. Je considère que votre blog est un prolongement fertile des médias.
Rédigé par : Aude | 06 janvier 2007 à 21:29
Mais, pour un Mozart, combien de Salieri !...
Rédigé par : sbriglia | 06 janvier 2007 à 21:03
Votre blog de ce jour aborde un sujet ( blogs et médias ) aux prolongements infinis. D’accord sur deux points, certes non négligeables : le blog est un espace de liberté inconnu jusqu’ici ; il ouvre à tous la possibilité d’un droit de réponse ( un courrier des lecteurs n’est que rarement publié dans les médias ). Mais je raboterais volontiers votre enthousiasme pour le blog tant est immense la variété des opinions proposées sur la toile. Vous faites partie d’une élite qui a la capacité intellectuelle de s informer, de réfléchir et, surtout, de restituer votre jugement avec l’objectivité dont un honnête homme est capable. Mais à côté, que de textes partisans, loufoques, haineux, en un mot sans intérêt. Et il n’est pas souhaitable de demander aux jeunes d’apprendre la syntaxe et l’orthographe à partir de certains blogs ou des commentaires qu’ils suscitent. Mais, à la réflexion, je fais blog avec vous.
Rédigé par : Peroixe | 06 janvier 2007 à 15:32
Ce qui est une vraie délectation intellectuelle, c'est quand ceux qui s'enivrent de pouvoir sur les autres, exemple certains psys, pourfendent les blogs et leur contenu prétendument fait de pagaille, à leurs yeux, non hiérarchisée (comprendre non contrôlée).
Alors oui, c’est un délice que de leur répondre que ce qu'on aime, c'est précisément ce désordre et cette liberté faits de singuliers et de subjectifs qui s'y expriment.
Et c’est un grand bonheur de leur balancer qu'on est très souvent étonné et ravi du grand talent d'écriture, de l'indépendance d'esprit, de l’originalité, de la passion d'expliquer, de transmettre et de partager de ceux qui en assument la responsabilité, et aussi de ceux qui les commentent.
Moi, ça me fait du bien de leur répliquer cela.
La difficulté qui demeure c'est de savoir se promener dans le virtuel pour trouver les blogs ambitieux et de qualité.
Rédigé par : Véronique | 06 janvier 2007 à 14:51
Le blog est aujourd'hui partie intégrante de ma formation culturelle.
Consulter les blogs comme ceux de la famille Bilger ou des blogs d'avocats ou autres permet de puiser en plus d'une info un point de vue.
Outre les blogs il y a aussi les forums qui sont très intéressants.
J'en profite pour ajouter à mes favoris l'adresse du blog Pierre Alain Gourion.
Rédigé par : jean philippe | 06 janvier 2007 à 14:11
"Faire blog", l'expression est amusante mais un peu démagogique. En réalité, dans la blogosphère comme ailleurs (un peu moins qu'ailleurs, peut-être), qui se ressemble s'assemble. Pour un blogueur "de la base" (au capital culturel et financier modeste), il n'est pas question de "faire blog" avec les initiés, les "influents" et les industriels du blog.
Rédigé par : Eric Mainville | 06 janvier 2007 à 14:11
C'est vraiment d'actualité de savoir comment positionner les blogs face aux autres médias.
On remarque quelques tentatives d'adoubement, d'autres font un rejet épidermique. Il me semble que les blogs doivent s'affranchir des médias classique puisqu'ils complètent l'offre.
La légitimité des blogs en tant que média ne doit pas venir des médias classiques.
Je pense que si un blog déjà populaire devenait partenaire média d'un événement (sportif par exemple) il s'affranchirait justement des médias classiques.
Qu'en pensez-vous?
Rédigé par : Alexsailing | 06 janvier 2007 à 14:08
Votre remarquable analyse est empreinte d'intelligence, d'humilité et de bon sens. Cette notion de liberté si chère au blogueur vous honore. Car elle vient d’un homme issu du "sérail" pouvant aisément se complaire dans cette tranquillité relative qu'offre une profession sans risque majeur. A contrario des "entrepreneurs"qui peuvent et savent se remettent en question sur un simple coup de dés, épris de liberté qu’ils sont. Ce fut donc un plaisir de vous lire, un plaisir que je souhaite renouveler. Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je place un lien sur mon site. Excellente continuation.
Rédigé par : de Peretti JF | 06 janvier 2007 à 12:25
D'accord, mais tous les blogs ne sont pas de la qualité de celui-ci.
Rédigé par : mike | 06 janvier 2007 à 12:17
D'accord avec vous/toi, Monsieur l'Avocat Général et cher Blogueur. Le blog décoince. Le blog ose. Le blog espère.
Merci de vous/ton implication : si Voltaire, Casamayor et quelques autres étaient là, ils seraient des nôtres !
Pierre Alain Gourion, ex Avocat, auteur du BenBlog
www.alaingourion.over-blog.com
Rédigé par : Pierre Alain GOURION | 06 janvier 2007 à 10:50
Je lis régulièrement depuis des mois avec beaucoup d'intérêt vos billets souvent 'rafraîchissants' ainsi que les commentaires parfois avisés. Je précise que je suis magistrate.
Je fais donc partie de ces inconnus qui n'éprouvent pas le besoin de se manifester pour mettre leur grain de sel mais qui suivent avec délice ce blog.
Rédigé par : hag | 06 janvier 2007 à 10:03
Bravo, magnifique plaidoyer ! Moins ancienne que vous dans le "métier", je suis fascinée par l'effet fédératif des blogs, par la quantité de gens talentueux que l'on y rencontre au hasard d'un clic curieux, par l'humanité que cette activité donne à des inconnus auxquels l'on n'accorderait probablement pas un regard, par principe, dans la "vraie vie". C'est épatant parce que ce n'est pas conventionnel, convenu, figé comme les média d'aujourd'hui mais cela ne les remplace pas.
Rédigé par : Marie-Christine BLIN | 06 janvier 2007 à 02:03