L'année 2007 commence en trombe.
Samy Naceri refait des siennes, de plus en plus gravement. La démagogie politique et la caution juridique prospèrent à propos de la misère. Le droit "opposable" au logement ! Si l'Etat ou les collectivités locales sont capables demain de fournir un logis à qui le réclame et n'en trouve pas, cela voudrait dire que la crise du logement est un leurre. Or on sait qu'elle pèse avec sa douloureuse réalité. Autrement dit, à nouveau une annonce bien commode pour une générosité qui n'a pas les moyens d'être effective. A politique impossible, élans délicieux du coeur par effervescence législative interposée. Mieux vaudrait moins de sensibilité et plus d'efficacité au jour le jour.
J'ai déjà été trop long sur ce thème chroniquement urgent qui, chaque année, vient chatouiller désagréablement les consciences. Chaque année aussi, dans le Journal du Dimanche (JDD), on retrouve le Top 50 des personnalités préférées des Français. C'est sur ce classement que je voudrais attirer l'attention de ceux qui me lisent.
Lorsqu'on demandait à André Gide quel était le plus grand poète français, il répondait "Victor Hugo, hélas !" En consultant la liste du JDD, qui met en évidence une multitude de people sans doute valables dans leur discipline mais écrasés par l'honneur qui leur est fait - je pense, par exemple, à David Douillet, Claire Chazal, Jean Dujardin, Fabien Barthez ou Franck Ribéry -, je suis surtout frappé par le fait que Zidane et Noah sont en tête et que les politiques sont à la fois rares et mal classés, à l'exception de Nicolas Hulot si on veut bien admettre que, depuis quelque temps, il porte une double casquette.
Je ne résiste pas à la provocation de déplorer, par un hélas à la Gide, la domination, dans une telle hiérarchie, de Zidane et de Noah. Le ballon rond, la petite balle de tennis. Le footballeur génial, l'auteur d'un coup de tête mémorable, l'humanitaire médiatique, le bon fils, l'excellent père, le locuteur minimaliste. Le vainqueur du tournoi de Roland-Garros, le chanteur, l'homme des familles recomposées, l'humanitaire encensé, l'être engagé parfois simpliste parti en Suisse puis revenu. Pourquoi eux, pourquoi une telle focalisation sur des existences qui brillent mais qui diffusent une faible lumière et ne changent rien de fondamental à la vie des gens ? Parce qu'elles sont visibles et qu'elles semblent constituer une possibilité de lien, une chance d'union, elles sont distinguées bien au-delà de leurs qualités personnelles. Parce qu'elles sont, tout simplement, et qu'à tort ou à raison elles représentent un prolongement rêvé et impossible, on les porte aux nues l'espace d'une seconde, sorties de leur essence et de leur statut particuliers pour entrer dans le royaume des modèles, des idoles, de la mythologie. C'est notre vie et ce n'est plus la nôtre. Tout cela, pourra-t-on me répliquer, relève de la banalité et ne concerne que le parisianisme. Je ne crois pas et sans doute faut-il tenter d'aller plus loin dans l'analyse.
Pour ma part, au risque de susciter l'antipathie, je ne parviens pas à me résoudre à ce que que dans un tel classement, pas plus absurde qu'un autre, les politiques, les créateurs, les responsables, les porteurs d'espoir global soient si clairement relégués au bénéfice des paillettes, de la facilité et souvent de réputations surestimées. Certes, Ségolène Royal a fait un bond mais elle se trouve à la 23ème place, Simone Veil à la 25ème, Bernard Kouchner à la 40ème et Nicolas Sarkozy à la 42ème pour ne parler que d'eux.
Il me semble qu'il serait un peu court d'attribuer le seul succès des non-politiques à leur omniprésence médiatique. Il y a plus et qui est plus intéressant. Ceux qui les placent au plus haut, contrairement à l'ostracisation des politiques, ne désirent-ils pas précisément se plonger dans un bain de jouvence mais démocratique, dans un océan d'irresponsabilité mais assumée, dans un monde de gratuité mais valorisée ? Ils n'ont rien à dire sur nous, sur notre société, en tout cas pas plus que le commun des citoyens et pourtant on les écoute. Noah profère des absurdités techniques sur Nicolas Sarkozy, il est vénéré quand le ministre voit sa réponse étouffée par le poids immense de l'incompétence. Irresponsabilité, incompétence, vision parcellaire, subjectivité à la fois friquée et facilement généreuse, éructations faciles, sommaires et péremptoires, leçons rudimentaires de morale (tiens, étonnant que Joey Starr ou Nacéri ne soit pas dans les cinquante !), tout ce qui pourrait dégoûter un esprit et une intelligence lucides et avertis enchante, au contraire, une communauté qui en a assez de se trouver devant son existence, la société et le monde comme devant un rébus, une énigme insoluble. On ne supporte plus de ne pas avoir les clés de la complexité au sein de laquelle nous respirons. Hier, nous pensions pouvoir la surmonter et la comprendre. Aujourd'hui, elle nous étouffe. Aussi nous réfugions-nous auprès de ceux qui donnent l'illusion que les choses sont simples, le temps maîtrisable et l'avenir assuré. Nous offrant la partie pour le tout et le superficiel à la place du profond, ils nous rassurent. Dans leur ombre, dans leur lumière d'un instant, nous nous mettons à l'abri.
Les politiques, c'est évidemment l'inverse. Il n'est même pas nécessaire d'évoquer la multitude des déceptions causées aux citoyens par une caste de responsables publics, toutes tendances confondues, plus soucieuse de décréter que d'accomplir. Le pain et les jeux des temps antiques ont été remplacés par le règne des paroles qui ont ceci de bon qu'elles ont la saveur des actes sans avoir à subir la dure métamorphose du virtuel en réel. Le politique, aujourd'hui, peut être rejeté parce qu'il a trop trahi mais surtout, et c'est plus grave, parce que la politique, ses choix et ses limites, ses défaites même de bonne foi, rendent compte de manière ostensible et douloureuse de la complexité, de l'entrelacs des faits et des possibles, de la conscience de ce qu'il conviendrait d'opérer et de la tristesse de ne pouvoir le mettre en oeuvre. Le citoyen déserte la politique ou s'abandonne aux extrémismes , parce que la première révèle trop, derrière son air épouvantablement sérieux, que la vie nationale et internationale est ingérable et que les seconds, par leurs solutions incantatoires, offrent du sommaire à l'esprit et au vote.
Le Top 50 montre toujours plus que son apparence. Là où la futilité semble triompher, c'est une conception de la société qui se manifeste. Si les people ont pris le pouvoir, ce n'est pas seulement grâce aux médias. C'est aussi parce qu'on le leur a laissé prendre. On a absurdement considéré que leur intrusion dans le sérieux et le grave allait élargir l'amplitude des médias et accroître l'influence politique quand, au contraire, elle a par contagion décrédibilisé et délégitimé la chose publique et ses serviteurs. Les politiques ont trop joué avec un feu qui ne leur voulait aucun bien. Par démagogie, pour faire "jeune", pour faire "peuple", ils ont applaudi la montée des clowns et des people. Il n'est que temps, pour eux, de reprendre leur bien et leur rang.
Une société peut demeurer pleine de vie et de créativité même quand chacun demeure à sa place. Ségolène Royal ou Nicolas Sarkozy en tête du Top 50 du JDD, c'est pour quand ?
Il y aura du travail en 2007.
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@ dab
Je pense qu'un blog est un espace de liberté d'expression et de liberté de soi.
Je n'ai rien contre les pseudos. Certains, par leur originalité me racontent un univers. D'autres, par leur élégance et leur subtilité, m'enchantent. Quelques-uns, par leur humour, me mettent déjà en très bonne disposition pour lire la suite.
Je peux totalement comprendre ce choix. Une identité réelle ou sublimée, cela importe peu.
J'apprécie aussi ceux qui utilisent leur nom. Je ne dis pas que c'est mieux. Je dis seulement que cela peut m'indiquer une cohérence entre ce que l'on est et ce que l'on écrit.
Mais, soyez-en sûr, il y a certains pseudos, s'ils disparaissaient pour faire place à M. ou à Mme Dupond, je crois que je pourrais en ressentir du chagrin, de la nostalgie ou du désenchantement.
Il est tellement bien, ce théâtre d’ombres et de lumières.
Rédigé par : Véronique | 09 janvier 2007 à 19:45
Doc (dont on ne sait s'il est gynéco ou généraliste), je ne m'excuse pas, je ne m'accuse pas, j'ai pris mon sifflet, j'ai fait tutuuut et vous dis que vous avez tout faux, absolument tout faux. Toute autre considération dépasserait de beaucoup les règles de l'hospitalité de Philippe !
Véronique, le doc (proctologue à coup sûr) fait référence à mon appartenance à la franc-maçonnerie, appartenance déjà citée ici, que je ne cache jamais et que beaucoup d'ignorants avançant masqués avec des habits couleur de murailles confondent avec un réseau obscur et comploteur mais néanmoins utilitaire. J'ai tout entendu et lu sur ce chapitre, je suis blindé et rigolard. Et si certaines personnes courent aussi vite que je les emmerde, il y a du record mondial dans l'air !
Pardon, Philippe.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 09 janvier 2007 à 12:44
A Véronique,
« 2 - Il est un des rares ici à intervenir en son nom propre. Dire qui on est confère une force et une authenticité considérables et incomparables à ce qui est dit ou écrit. »
Pas sûr: on (mais pas moi) croira plus facilement quelqu'un qui est connu et qui raconte une ineptie, qu’un quidam apportant preuves ou écrits incontestables et authentiques. Il faut bien compter avec cela.
Le fait d’être sur la liste rouge pour certains membres de certaines professions ne nuit absolument pas à la qualité de leur travail ou ne discrédite nullement leur profession ou leur corporation.
La discrétion est aujourd’hui recommandable voire indispensable pour ceux qui veulent la paix, la tranquillité et surtout la sécurité.
Je m’explique : je n’ai pas envie de retrouver les quatre pneus de ma voiture crevés par des lascars qui ne seront même pas poursuivis ou inquiétés faute d’être retrouvés rapidement. Il faut dire que nous ne vivons plus dans le même cadre de vie que dans les années cinquante où tous déplacements (hors ville) étaient lents et risqués pour les voyous parce qu’il pouvait y avoir des gendarmes postés aux carrefours de routes départementales et qui avaient très peu de voitures à contrôler, parce qu’il n’y avait pas le GPS, parce qu’il n’y avait pas les portables et parce qu’il n’y avait pas un numéro de rue devant chaque pavillon à la campagne, alors qu’en ville, comme à Paris, c’est plus facile, question discrétion, d’habiter dans un immeuble moderne de 80 appartements portant un seul numéro de rue et que seul le gardien de l’immeuble connaîtra l’emplacement de l’appartement de quelqu'un qui aura son adresse sur le bottin téléphonique ou le minitel.
Celui qui écrit quelque vérité en citant bien ses sources, facilement vérifiables, dans le but d’informer, de se défendre, d’apporter un contredit n’est nullement comparable à un corbeau qui dit des choses vraies ou fausses non vérifiables autrement que par le biais de la justice avec l’intention non pas que la justice soit faite mais dans le but de nuire gratuitement et sans grand risque d’être puni.
Il ne faut confondre lâcheté avec prudence.
Rédigé par : dab | 09 janvier 2007 à 09:25
Je tomberai pas moi-même dans la paronomase citée plus haut...
Il est juste si on cite les réseaux de BHL de ne pas oublier qu'il n'est pas le seul à en avoir et en général un réseau, c'est fait pour servir...
Quant à se préoccuper de certains malheurs de l'existence, c'est un commun de la nature humaine, de le faire bien souvent après qu'on en soit victime soi-même ou un proche.
Alors chacun prend ou pas en considération ce que j'exprime.
Je suis très sensible à la souffrance de J. D. mais il n'est pas le seul à souffrir.
(J'ai d'ailleurs lu entièrement son site que je consultais chaque jour.)
Rédigé par : doc | 09 janvier 2007 à 09:17
@ doc
Non.
J'ignore et je me fiche de que vous voulez nous dire au sujet de Jean-Dominique.
Pour faire le lien entre les deux notes de PB, je nous souhaite beaucoup, le plus possible, de Jean-Dominique sur ce blog :
1 - le mec est plus que très bien et je guette avec impatience ses interventions parce qu'il y a là un grand talent, de la vérité, du franc-parler, de l'expérience...et de la douleur. Dans tous les cas, je sais que j’y apprendrai quelque chose.
2 - Il est un des rares ici à intervenir en son nom propre. Dire qui on est confère une force et une authenticité considérables et incomparables à ce qui est dit ou écrit.
3 - je crois que quand on se risque à un commentaire sur un blog, un principe s"impose:
dans les réponses qu’on peut faire à d’autres, ne prendre en compte que ce que la personne a exprimé de sa propre initiative. Tout le reste lui appartient. Absolument.
@ Jean-Dominique
" Vous vous en doutez, je me fous totalement que BHL soit juif ou non. Je me fous pareillement qu'il soit riche. "
J'aurais beaucoup de peine si vous pensiez de moi que je peux douter de cela vous concernant.
@ Bulle
Je vous ai répondu. Mais je suis désolée, j'ai posté par erreur mon commentaire sur la note qui suit.
Rédigé par : Véronique | 09 janvier 2007 à 06:17
Vous connaissez aussi bien que moi cette paronomase :"Qui s'excuse , s'accuse...".
Moi qui ne suis pas un homme de réseau, j'aurais eu tendance à croire en mes "amis"...
Alors désolé mais jouer les vierges effarouchées, on attend mieux de vos qualité reconnues !
Rédigé par : doc à Jean-Dominique | 08 janvier 2007 à 20:21
@ Véronique
Vous vous en doutez, je me fous totalement que BHL soit juif ou non. Je me fous pareillement qu'il soit riche. Pour moi, il n'est que Trissotin et je considère avec amusement l'enflure du personnage. Heureusement que l'intelligence juive est portée par d'autres calibres que le sien.
@ Doc
Tutuut ! Hors-jeu ! Vous avez tout faux dans votre propos allusif - et injurieux - me concernant !
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 08 janvier 2007 à 13:49
En lisant la note de Véronique, je découvre avec stupeur qu'il y aurait quelque chose d'antisémite chez ceux qui critique BHL. La pièce a déjà été jouée par le philosophe lui-même en attaquant même Philippe Cohen sur ce terrain ! Tout cela frise l'absurde...
Rédigé par : bulle | 08 janvier 2007 à 10:16
Je ne crois pas non plus que la présence de Zidane et Noah en tête du classement des personnalités préférées des Français soit forcément illégitime. Certes, bien d'autres personnes, pas forcément célèbres d'ailleurs mériteraient sans doute plus que ces deux sportifs de figurer au panthéon des personnalités (médecins, personnels soignants, volontaires associatifs, etc...) , mais il faut bien admettre que Zinedine Zidane et Yannick Noah ont quelque chose de plus.
Ces deux personnes représentent à mon sens la réussite et l'excellence professionnelle, la modestie et la simplicité. Alors oui, ces deux-là n'ont pas bâti de cathédrale, ils ne montrent pas leur visage sur des affiches électorales, mais leur abnégation et leur simplicité sont un modèle. Voilà pourquoi nous les aimons.
Rédigé par : Alex | 07 janvier 2007 à 18:09
En y repensant je me demande si ce n'est pas plus mal de ne pas voir d'homme politique en tête du classement.
Lorsqu'on vote, on souhaite avant tout soutenir un projet et non l'homme ou la femme qui porte le projet.
On constate que c'est surtout dans les sociétés autoritaires où il y a une telle admiration pour un homme politique (le chef de l'Etat). Ceci s'explique par le culte à la personne qui est pratiqué. En France il n'y a pas ce culte à la personne c'est pour cette raison qu'il n'y a pas d'homme politique en tête de ce sondage. C'est signe que nous vivons dans un pays libre.
Ainsi il n'est pas choquant de voir en tête du sondage un footballeur retraité et le psychologue du PSG car il est moins dangereux de voir ces personnes qu'un homme politique qui voudrait jouer la carte de la séduction !
Rédigé par : jean philippe | 06 janvier 2007 à 14:47
Comme d'autres, je reste dubitatif sur la représentativité d'un tel sondage. Je le suis d'autant plus sur les prédictions d'avenir.
Sami Naceri et Joey Starr n'ont-ils pas fait de grandes déclarations sur la citoyenneté récemment, s'adressant aux racailles (c'est-à-dire aux individus porteurs de jogging faisant appliquer la loi du plus fort dans des banlieues à émeutes - il ne s'agit pas d'une description d'un groupe ethnique ni de la description de tous les jeunes portant des joggings) comme si elles représentaient tous les jeunes, les invitant à se rendre dans l'isoloir ? Les faits récents devraient pourtant rappeler indiscutablement de quel côté de la barrière ces individus-là sont, c'est-à-dire du côté de la loi la plus inégalitaire du plus fort et du plus abruti et non pas de la loi égalitaire de la République. Il y a des peines complémentaires de déchéance de droits civiques qui se perdent, à mon humble avis.
Les médias recherchent le plus vendeur, en général prime est donnée au simplisme. Prime est donc donnée à un propos abruti et mal renseigné dès lors qu'il critique l'Etat, sur le mode du tir sur ambulance, et ne laisse aucune place à la critique constructive, notamment à l'endroit de Nicolas Sarkozy. Ceci étant dit, je ne suis pas sûr que ce soit au désavantage de ce dernier, si l'on pense à Jean-Marie Le Pen dont il est fort probable que l'ostracisme fut un des arguments de vente les plus efficaces. Bien entendu, lorsque de niais « artistes » décrètent l'ostracisme, la critique de fond et intelligente passe à la trappe. Ca s'est vu pour Jean-Marie Le Pen (à qui finalement personne n'a jamais demandé d'expliquer son programme économique et social ; on voit le résultat dans les quelques mairies FN, mais personne n'en parle), ça se voit pour Nicolas Sarkozy.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 06 janvier 2007 à 09:41
@ doc
Eh oui, dans tout ce qui est murmuré, dit et écrit contre BHL, on peut aussi y voir quelque chose de nauséeux.
Il est juif, cosmopolite, riche, influent, pas complètement hystérique contre les USA et il pense qu'Israël a un droit absolu à la sécurité.
Alors, même en très raccourci, cela peut rappeler quelques " critiques " d’un autre temps dont on se souvient.
Je ne sais pas si tout ce qui est reproché à BHL est du vrai ou du faux, les deux à la fois, sans doute. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser que les tirs groupés contre lui ont , dans leur intention, un objectif autre que celui de seulement mettre à jour ses défauts, ses turpitudes ou ses faiblesses.
Si vous discutez de BHL avec des personnes qui, sur le sujet de l'antisémitisme, par ignorance ou par idéologie primaire, n'ont plus aucune retenue aujourd'hui, vous vous rendrez compte que Maurras n'est pas très éloigné, même si les mêmes font semblant de haïr Maurras.
Toujours en deux mots, le propos de " L'Idéologie française " était de mettre à jour ce qui avait constitué dans notre pays le fascisme de droite, mais aussi le fascisme de gauche. J’y ai beaucoup appris.
Je finis en soulignant très fort que, bien évidemment, mon propos n'est en rien une réponse à Jean-Dominique. Je suis en total accord avec lui pour regretter des Victor Hugo. Je pense juste que l'époque ne permet plus l'émergence de telles carrures.
Rédigé par : Véronique | 06 janvier 2007 à 08:36
Les éditions étant également sous la coupe de l’intelligentsia, il n’est pas sûr que nous puissions voir encore éclore actuellement de grands talents comme celui de Victor Hugo.
Il est toujours intéressant de voir des personnes appartenant à des sociétés philosophiques être heurtées de certaines injustices seulement qu’après qu’eux-mêmes ou des proches en aient été victimes…
On les aurait moins entendu pour ne pas dire pas du tout si leurs « réseaux » leur avaient évité les misères du quidam…
Après on nous ressortira la théorie du complot de l’époque maurassienne : je vous laisse mettre les adjectifs habituellement accolés dans ce contexte au mot complot…
Comme quoi, seuls ceux qui n’appartiennent à aucune chapelle pourraient être en droit de critiquer celle(s) de BHL car pour les autres c’est plutôt la primauté parfois défaillante de leur « Eglise » qui dicte certains de leurs propos ou écrits.
Rédigé par : doc à tous et à Jean-Dominique | 05 janvier 2007 à 23:47
Permettez-moi, Ph.B, d'intervenir à nouveau mais j'en éprouve le besoin.
L'histoire ne repasse jamais les plats ; c'est pourquoi les restaurations échouent. Il arrive cependant que des peuples ressuscitent, que d'autres rajeunissent .
Plusieurs fois, la France fut blasée , acculturée et promise à la dissolution .Plusieurs fois , elle a reçu la grâce d'un retour de jeunesse .
Pour l'heure , nous endurons la disgrâce de l'âge bête .
Nous nous cherchons un genre dans le mimétisme ; nous avons "yankeesé", "nipponisé", "bruxellisé" , "voyeurisé "...
Nous sommes , je pense , mal dans notre peau d'emprunt , grêlée d'acné ; les images , les signaux les bruits que nous avons zappés frénétiquement nous ont décervelés.Entre boulimie et anorexie , la frontière est poreuse : à force d'ingurgiter sans discernement , l'estomac se noue .
Il faudra bien , je pense , qu'un classicisme émerge de la pagaille mentale , comme un soleil des nuages , et distribue des ombres et des lumières ; sinon nous serons le jouet d'un totalitaire .
On ne peut pas vivre plus longtemps dans l'éphémère , l'aléatoire , le simulacre ; ni dans le chaos d'une polysémie qui est l'alibi ultime de l'absurde .
Le nomadisme des coeurs exige une sédentarité des âmes.Il faut que la vie ait un sens , la conduite un code , la sensibilité une architecture , la sociabilité des références , la politique un idéal .
Peut-être le classicisme auquel j'aspire aura-t-il une vocation universelle ; en tout cas , il peut venir de la France ...Évidemment gaullienne "sbriglia": soit nous désirons concevoir les prototypes du XXI° , soit nous serons des individus de " série" , les " banlieusards " d'une Babel dont les maîtres siégeront ailleurs .
Classicisme ? Cette convergence miraculeuse des trajectoires qui civilise des cultures éparses - dans le naturel , la simplicité , la rigueur .
Pourrons-nous , avant d'y accéder, faire l'économie de convulsions diverses ?Avant Richelieu , il y eut les Coligny et les Guise ; avant Malherbe , les pétraquisants et les patoisants ; et avant le bel ordre cistercien , les terreurs de l'an 1000 , les ravages des prédateurs de l'époque , ces féodaux qui ressemblent tellement aux nôtres , à la munificence près , et au courage aussi .
On peut pronostiquer une phase de repli sur la famille , le clan , la horde , la confrérie , la souveraineté de base .Des Thélème fleuriront un peu partout , et tant mieux ; des bandes se répandront entre les mailles du tissu urbain , et gare aux razzias .Plus vite poindra l'espoir d'une " harmonie " , moins ces rétractions seront haineuses et vengeresses .
Bien entendu , on ne mettra pas les compteurs de la science à zéro , la technique ne reculera pas , et ...la convoitise pour les signes extérieurs d'une société d'abondance demeurera le plus petit dénominateur commun .
Ne pas confondre réactionnaire et rétrograde .
Tout le mal de ce monde vient , à mes yeux , d'une inversion : les pays riches consomment du futile ( cf le classement du JDD ) et du nuisible pour produire , au lieu de produire pour que les " pauvres "consomment du nécessaire .
Toutes ces avanies découlent d'une confusion: l'activité économique procure des aises , elle ne civilise jamais .Elle est aveugle , avide et cynique , elle arme qui la paie , " néantise " qui la gêne , dénature les psychismes pour inoculer le venin de ses faux besoins .
Elle n'a de mémoire que comptable , et d'autre horizon que l'amortissement d'un investissement .
Ce sont les clercs et les semeurs de chimères , absents du classement par vous commenté avec justesse , qui civilisent ; il incombe au politique de rétablir leur juste prééminence .
L'avènement d'un crétinisme planétaire nous impose , je crois et que nous soyons de "droite " ou de " gauche" , un devoir de solidarité .
Nous n'avons pas la même vision du destin de l'homme , ni même les mêmes attaches , ni les mêmes accroches de l'existence : soyons nous-mêmes , défrichons nos arpents respectifs , le paysage sera plus avenant !
Rédigé par : Parayre | 05 janvier 2007 à 22:51
@ PB
"Il y aura du travail en 2007".
J'ai cru entendre murmurer quatre milions de personnes: "Dieu vous entende..."
@ sbriglia
C'est toujours un bonheur!
Rédigé par : Fleuryval | 05 janvier 2007 à 21:31
Zidane et Noah, c'est comme le Loto, cela fait rêver, vie facile, apparemment sans soucis..... alors qu'un politique honnête devrait nous promettre "du sang et des larmes" et c'est évidemment moins glamour.
Je pense qu'inconsciemment, les Français sentent bien que l'on ne pourra s'en sortir qu'au prix d'un effort collectif et partagé. Mais entre y penser le matin en se rasant et adhérer, il y a un monde.
Rédigé par : Paul Duret | 05 janvier 2007 à 20:31
Certains sportifs ou chanteurs ont fait rêver et ont marqué des points, d'autres sont en vue sur les lucarnes.
Les politiques ont beaucoup fait rêver, ont beaucoup menti et peu réussi. A eux de changer et le peuple de bon sens s'en rendra compte.
Du pain et des jeux : faute de pain, on se contente de jeux. Dommage mais ni Chirac, ni Sarkozy ni Ségolène n'ont réussi à nous dynamiser. Pourquoi?
Vous vous posez la question; de nombreux Français s'interrogent également à ce sujet.
Rédigé par : mike | 05 janvier 2007 à 17:50
Véronique, j'aimerais bien détester BHL mais il ne m'en donne pas la matière. J'aimerais bien qu'une idée de BHL ait un jour percuté mon cerveau, une bonne ou une mauvaise, je ne suis pas chien, une petite idée, un truc, une broutille, un embryon d'idée, mais non, rien d'autre que de grands airs avec peu de vent. Bon faiseur, peut-être, mais son statut d'intellectuel, il l'a acheté comme un titre de marquis. A force d'accumuler les postures, on se retrouve le cul dans l'imposture.
Victor Hugo, cité par Gide et par Philippe, aurait été dans un classement des Français de la seconde moitié du 19è siècle, rappelons-nous ses élections, ses discours, sa popularité, ses funérailles. Un monstre. Il est où le monstre aujourd'hui ?
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 05 janvier 2007 à 17:31
Je partage le regret de Philippe Bilger et de beaucoup d'entre vous de ne pas trouver dans le classement des personnalités préférées des Français un véritable frémissement pour le monde politique. Mais à qui la faute ? Je vois par contre une autre dimension à ce classement. Il montre combien les Français vibrent au diapason de la diversité française (c’est le cas de ce classement depuis plusieurs années) et n’ont pas une vision ethnique de la nation. Et c’est plutôt bon signe pour l’avenir du pays ! Alors, pour cette raison, Zidane, Noah, Aznavour et les autres, tant mieux !!
Rédigé par : Dominique | 05 janvier 2007 à 12:53
Ca va je crois que je réussis à vous joindre, je progresse sur internet. Je vous présente tous mes voeux de bonne année 2007 de façon respectueuse même et surtout si je suis très en colère, c'est peu dire, contre la justice.
Rédigé par : n.passet | 05 janvier 2007 à 10:39
« je ne parviens pas à me résoudre à ce que dans un tel classement, pas plus absurde qu'un autre, les politiques, les créateurs, les responsables, les porteurs d'espoir global soient si clairement relégués au bénéfice des paillettes, de la facilité et souvent de réputations surestimées. Certes, Ségolène Royal a fait un bond mais elle se trouve à la 23ème place, »
Après l’humour d’hier,la mise au point aujourd'hui:
Normalement,pour Ségolène, il devrait y avoir une séance de rattrapage,vraisemblablement début février.
Elle sera élue ou réélue ,n’en doutons pas, par un jury de journalistes, « personnalité politique» ou « révélation politique » de l’année 2006 dans un mois ,pour la remise du prix du Trombinoscope qui normalement a lieu au salon de Boffrand,au Sénat.
Ségolène avait déjà été l’an dernier élue « révélation politique » de l’année 2005,mais pour elle,que ne ferait-on pas? Deux années de suite, ce serait l‘apothéose. C’est une femme,et elle est socialiste,ses chances sont donc intactes.
On verra si je ne me suis pas trompé.
En 2002 , c’est Jean-Pierre Chevènement qui avait reçu ce prix ,et sur le moment il atteignait 14% dans un sondage CSA (29 et 30 janvier2002 ) pour tomber dix semaines plus tard à 6% dans un sondage BVA (10/13 avril 2002) et enfin à 5,36% ,en réel, le 21 avril 2002 ,à 20 heures.
Pour Nicolas Sarkozy ,peut-être le « prix du ministre 2006 » ? C’est pas gagné d’avance!
Rédigé par : dab | 04 janvier 2007 à 20:15
Pour qui vibrent les Français ? Pour des stars du spectacle et des sportifs. Les stades et les salles de spectacles (parfois les premiers transformés en secondes) sont les derniers refuges de l'enthousiasme collectif. J'ai connu la vibration d'un pays à l'unisson deux fois. La première fois le 26 octobre 1994 en Jordanie. Le roi Hussein et Ytzhrak Rabin signaient la paix entre leurs pays en présence de William Clinton. Un pays entier retenait son souffle, accroché à la radio ou au poste de télévision. Rien ne bougeait. Ce n'était pas une fête, mais c'était un grand moment, un moment véritablement historique.
Le second fut la soirée de finale de la coupe du monde de football de 1998. Personne dehors, tout le monde accroché par le match, et après la dernière minute un cri unique, avant la déferlante dans les rues. Un immense moment de joie, pas politique pour un sou. Etait-ce vraiment la Nation qui vibrait ?
Des moments comme celui-là, où la Nation prend forme, on n'en connait plus. Quel homme politique peut-il faire vibrer le pays aujourd'hui ? L'art de la rhétorique se perd, et nos contemporains ne sont plus habitués à écouter des discours, même d'une longueur raisonnable. C'est pourtant par là que passent les idées politiques, et surtout les émotions qui les fertilisent, leur donnent leur élan.
Rédigé par : cassandre | 04 janvier 2007 à 19:51
Les politiques doivent-ils nécessairement être populaires? Est il donc si aberrant de préférer (notion subjective si il en est) un footballeur à un politique?
Zinedine Zidane est un excellent footballeur, qui a travaillé dur pour réussir. A mes yeux il n'incarne pas la facilité, et de plus il a le bon goût d'etre moins bavard devant les média que Lilian Thuram.
Non vraiment, je ne suis pas inquiet du fait que le showbizz et les paillettes aient plus une plus grande place dans le coeur des Francais que les politiques et l'austérité, les promesses non tenues et les échecs qu'ils incarnent. Car finalement,ce sondage ne fait jamais appel qu'à l'affectif, et non à la raison.
Rédigé par : nicolas | 04 janvier 2007 à 19:51
Un simple commentaire pour vous dire que j'ai beaucoup apprécié votre post et que je le trouve extrêmement pertinent.
Rédigé par : Anatole Placard | 04 janvier 2007 à 17:54
"L'année 2007 commence en trombe."
...c'est aussi le principe de la chasse d'eau ...
(cactus ,je vous l'ai volé!...)
...pour évacuer les humeurs peccantes...et les personnalités pédantes...
Rédigé par : sbriglia | 04 janvier 2007 à 17:41
"Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux..."
Je me suis lavé les yeux, l'esprit et le coeur en regardant, à nouveau, cette admirable photo du Général assis dans un transat, sur une plage du Nord et contemplant sa petite Anne, trisomique...tout y est dit...
C'est le meilleur remède à cette gueule de bois que me donne, chaque année, ce genre de classement obscène qui est au journalisme de janvier ce que sont les apparitions du Loch Ness au mois d'août, des emplâtres tout prêts pour pisse-copies intérimaires...cette même vulgarité qui a conduit Zweig à la mort et qui nous englue...
Enfin, ces classements c'est comme la légion d'honneur, faut pas la mériter...(j'ai quand même vérifié que notre hôte n'est pas de la promo du nouvel an, on ne sait jamais ! y'avait que le Premier, ouf!)
C'est pas gai: faut que je prenne un coup de Riesling avec Marcel !...
Rédigé par : sbriglia | 04 janvier 2007 à 17:28
A la lecture des commentaires, je vote pour l'abbé Pierre et pour Goldman ! Quelle leçon !
Rédigé par : Bulle | 04 janvier 2007 à 12:43
Hélas !
Une si belle prose qui ne repose que sur un sondage, quel dommage !
Lorsque Gide disait : "Victor Hugo, hélas !", il exprimait son point de vue qui devenait matière certaine à commentaire.
Lorsque vous commentez le résultat d'un sondage, que commentez-vous ?
99 % de la population vous le dira comme moi : on ne m'a jamais posé de question.
Sur quelle matière repose alors tant de développements ?
C'est bien une question qui me taraude, sauf à considérer que finalement, tout est prétexte à commenter, fût-ce l'inexistant ou le douteux.
Et si nous nous attachions à commenter le réel ?
Rédigé par : Mani | 04 janvier 2007 à 12:32
Pour faire le lien avec le billet sur le départ en Suisse de Johnny Hallyday, où vous évoquiez en contre-exemple Jean-Jacques Goldman, je vous signale justement que ce dernier, qui était dans les 1ers de ce "Top 50" durant de nombreuses années, a demandé à ce qu'on retire son nom de la liste.
Oui car le sondage en question est effectué non pas librement (chaque personne donnant le nom qui lui vient à l'esprit) mais à partir d'une liste déjà établie (par le sondeur, le journaliste ?). ce qui en diminue la portée....
Rédigé par : DD | 04 janvier 2007 à 12:19
N'y aurait-il pas aussi de quoi être perplexe à découvrir des personnalités politiques en activité en tête d'un tel classement de sympathie ? Que les responsables politiques ne soient pas adulés est plutôt sain, d'un certain point de vue.
Sinon, bien sûr que la foule préfère entendre bêler les habituels prêcheurs de bonnes paroles. Le succès de Royal et de ses sermons de curé en est bien la preuve. Mais concernant Zidane, et même Noah, je crois qu'on ne peut pas les réduire à de simples représentants de la bien pensance triomphante, et expliquer par là leur popularité. Zidane ne l'a jamais ouverte sur Sarkozy ( enfin je ne m'en souviens pas ) et personne ne l'a vu serrer la louche à des sans papiers; son prestige, il le doit à ses exploits sportifs, à sa personnalité séduisante, à son histoire que l'on voudrait emblématique. Noah c'est un peu la même chose. Ne peut-on voir dans l'estime qu'on leur porte la fascination pour ceux qui ont été les meilleurs dans leur domaine? N'est-ce pas la réussite qu'on respecte?
Rédigé par : Julien | 04 janvier 2007 à 12:02
Il m'apparaît important, avant toute comparaison entre le monde politique et celui des "people" d'examiner la question qui porte sur la "personnalité préférée des Français".
Je ne suis pas sûr que l'on puisse y mettre en miroir le déficit de confiance des citoyens vis-à-vis des politiques. Ou, en tout cas, pas seulement.
La fonction politique - dans une démocratie - ne peut en effet prétendre à l'unanimité ; à moins d'un plébiscite dont il faudrait alors interroger les fondements.
La "personnalité préférée des Français" ne peut dès lors qu'appartenir à un univers dégagé du réel, et, en effet, tourné vers le mythe ; l'abbé Pierre lui-même l'a bien compris, réclamant son retrait du classement après avoir pris acte de sa mise en icône, en même temps que de la faible contribution des Français à la misère des sans-abris...
Au final, ce sondage m'apparaît pernicieux, non pas parce qu'il révèle une fois de plus la faible popularité des politiques, mais parce que ceux-ci, justement devraient en être exclus.
Ce mélange des genres n'est pas pertinent. Il est même dangereux car il tend à apporter l'apparence d'une preuve supplémentaire de la faillite des politiques sur une base - la thématique de la "préférence" - fausse, car nullement ancrée dans le réel.
Rédigé par : Laurent | 04 janvier 2007 à 11:47
@ Jean-Dominique
" Et dire que BHL ne figure pas dans le classement..."
Bon, j'ai compris. Tout le monde ici, déteste BHL, sauf moi.
Sans évoquer ce sujet qui, visiblement, fâche mais...
le jour où un écrivain ou un intellectuel figurera dans un Top des tops, alors, croyez-moi, j'y verrai quand même un léger progrès ou une petite lueur d'espoir, quant à l'ambition des enthousiasmes ou des toquades dont sont capables nos concitoyens.
Rédigé par : Véronique | 04 janvier 2007 à 10:59
Au moins, Zidane est discret sur les affaires de la nation...Mais ne pensez-vous pas que c'est faire beaucoup d'honneur aux people que de leur accorder tant de place dans vos commentaires ?
Rédigé par : Peroixe | 04 janvier 2007 à 10:42
Décidément comme Renaud, vous avez retrouvé votre flingue !
Je constate avec tristesse que des personnes qui ont compté dans l'histoire telles que Simone Veil, Robert Badinter, l'abbé Pierre sont moins importantes que Zidane ou Noah.
J'ai beaucoup de sympathie pour Yannick Noah et pour Zidane, ces personnes ne nous ont pas apporté grand-chose si ce n'est du plaisir.
Les Français oublient-ils que c'est grâce à Simone Veil que l'IVG est autorisée en France ? Oublient-ils que grâce un Robert Badinter la peine de mort n'est plus qu'un souvenir (que je n'ai jamais connu) ? Le combat de l'abbé Pierre en faveur des SDF qui pourront bientôt revendiquer leur droit au logement (sic !) serait-il moins important que les buts et les coups de tête de Zidane ! D'autres personnes méritent leur place dans le classement comme André Vallini qui a présidé avec talent la commission dite d'Outreau.
Heureusement dans le trio de tête il y a Nicolas Hulot, un homme dont le combat porte enfin ses fruits. Grâce à lui la question de l'écologie ne relève plus seulement des Verts à gauche ou de Génération Écologie à droite mais de tous les partis politiques. Son pacte pour l'écologie marquera je l'espère un pas en avant vers le sauvetage de notre belle planète.
Relativisons un peu le résultat, c'est vrai que les français préfèrent Zidane à Sarkozy mais ce n'est pas pour autant qu'ils seraient prêt à voter pour Zidane. Moi-même si on me pose la question qui « préférez-vous entre Goldman et Sarkozy ? » , ma réponse serait sans doute Goldman pourtant je suis conscient que chacun doit rester à sa place et que Sarkozy est plus compétent sur le plan politique. En fait nous n'avons pas le même rapport avec les politiques qu'avec les artistes et les sportifs. On peu reconnaître la grandeur d'un homme politique mais il n'y aura jamais cette sorte d'idolâtrie qu'on peut avoir envers un artiste ou un sportif.
Rédigé par : jean philippe | 04 janvier 2007 à 10:02
Et si Z. Zidane et Y. Noah étaient au top du Top parce que l'un et l'autre, par leur victoire sportive, nous parlent de réussite. Ils nous ont grandi, quand ils ont gagné.
A contrario, les politiques ont lamentablement échoué à construire un projet collectif fait de réussites et de victoires.
Le malentendu entre les politiques et la société vient peut-être de leur présupposé ou de leur croyance que nous ne sommes pas prêts à entendre, ni à faire face aux difficultés innombrables et complexes qui, faute d'être réellement affrontées, finissent pas ronger les ressorts de notre société.
Je pense pour ma part qu' il y a une maturité de la société pour entendre les vérités et pour accompagner les transformations que cela implique.
Je suis en total accord avec vous quand vous nous dites que la politique,
" ses choix et ses limites, ses défaites même de bonne foi, rendent compte de manière ostensible et douloureuse de la complexité, de l'entrelacs des faits et des possibles, de la conscience de ce qu'il conviendrait d'opérer et de la tristesse de ne pouvoir le mettre en oeuvre. "
Au fond, ce qui nous manque cruellement, hic et nunc *, ce sont des hommes et des femmes de vérité qui ne hantent pas nécessairement les couvertures de magazine et qui ne s’abandonnent pas à la vulgarité des pages people.
Je crois profondément que ce sont ceux- là, qui sont, et qui seront respectés.
La question: pourquoi les politiques hésitent-ils sur cette ligne de conduite ? C'est d’abord de lucidité dont nous avons besoin.
* Parayre, vous pouvez à présent augmenter un petit peu la difficulté. En un rien de temps, on a déjà progressé en latin
" hic et nunc "...désormais, tout le monde comprend...mais, si !
Rédigé par : Véronique | 04 janvier 2007 à 07:45
Voici un fait étrange que je vous livre :
En mai 2006, le journal Métro publie un sondage du même institut IFOP sur les personnalités préférées des européens. Oh surprise ! Ellen MacArthur apparait comme la personnalité européenne préférée des français. Angela Merkel est 6ème de ce classement. Point de Zidane, Noah, connait pas.
Le même institut IFOP a produit le classement du JDD avec les résultats que l'on sait. Nous prendrait-on pour des cons ?
Imposture, foutaises, faridondaines et billevesées ! Classements bidonnés où l'on suggère à un malheureux panel une liste de people à trier comme des lentilles. Aujourd'hui Zidane, demain Cyril (de la StarAc, pour les bienheureux qui n'ont pas d'ados à la maison), tout cela relève d'une industrialisation de la sympathie et de l'émotion. Notre coeur, nos émois, nos élans, nos enthousiasmes sont les matières premières que l'on extrait clandestinement de nos jardins secrets pour nous les revendre à prix d'or sous la forme de produits peopolisés, mécanisés, télévisés.
Et puis... S'il advenait qu'un jour ce difficile exercice m'échéait, ne serais-je pas tenté de placer en tête de classement celui ou celle qui n'attend rien de moi et dont je n'attends rien ? Et celui ou celle qui drague mon suffrage mais qui me doit un travail ou du pouvoir d'achat, ne serais-je pas tenté, comme une courtisane dédaigneuse, de le remiser en queue de liste ? Histoire de lui signifier qu'après avoir baisé mon pied droit, il doit encore baiser mon pied gauche et me faire les ongles...
Et dire que BHL ne figure pas dans le classement...
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 04 janvier 2007 à 00:15
Pourquoi ne pas créer, pour ceux qui le méritent vraiment, un "droit opposable" à figurer en bonne place dans le Top 50, les autorités juridictionnelles étant sans doute capables d'évaluer objectivement les qualités des intéressés.
Rédigé par : A.J. | 03 janvier 2007 à 22:26
Et oui , Philippe quand nous avions l'âge de déraison nous nous " battions " pour des idées politiques et Kopa , un fils d'immigré lui aussi pourtant adulé , n'aurait pu prétendre au statut actuel de Zidane parmi nos compatriotes qui sont devenus , avec nous , de seuls télévoyeurs de l'histoire contemporaine .
Depuis Timisoara , la chute du mur de Berlin et le show technologique de la guerre du Golfe suivis par les avions télécommandés de Ben Laden , Allah et Coca-Cola nous somment pourtant de redécouvrir que la politique n'est pas le tableau de bord de la maintenance économique mais bien le théâtre d'une dramaturgie où se télescopent des pulsions , des hantises , des aspirations , des dégoûts ...
Nos élus , " nos politiques " agonisent dans le simulacre comme le soutient avec justesse , sur ce point , Baudrillard ...
Dans un monde que la suprématie occidentale a voué à la rotation échevelée des stocks de l'imaginaire et condamné à la dictature de l'innovation , qui affrontera les Ben Laden du futur si le politique n'impose pas son retour ?
Des âmes mortes , des choses mobiles , des fétus d'émotions divagueront au gré de la mode , dans une gigue nauséeuse .
Évidemment , on peut s'en tenir à la description de cette nausée et beaucoup y excellent ...
Ne vaut-il pas mieux - c'est mon choix et le vôtre je pense - miser ce qui nous reste de réel , hic et nunc Véronique ,dans notre pays ?
Mais , j'ai peur , en ce début d'année d'être encore trop long et préfère me réserver pour d'autres commentaires .
Rédigé par : Parayre | 03 janvier 2007 à 22:14
"Ségolène Royal ou Nicolas Sarkozy en tête du Top 50 du JDD, c'est pour quand ?"
Pour Nicolas Sarkozy je ne sais pas ce qu’il aurait dû faire pour être premier ex-aequo avec Zidane,mais pour Ségolène j’ai une idée:
Suivant dépêche AP de vendredi 8 dec 06-10h15 (*), Ségolène,la boudeuse, à refusé de saluer Françoise de Panafieu,maire du 17 ème arrondissement de Paris, qu’elle a croisée dans le hall d’un hôtel lors de son fameux voyage au Proche-Orient.
Je crois que Ségolène a manqué l’occasion de sa vie . Elle aurait du s’approcher de Françoise et lui donner un coup de tête.
Je suis sûr que cela aurait été très bien vu, étant donné que les Français n’ont nullement tenu grief de son geste à Zinédine Zidane.
(*)http://fr.news.yahoo.com/08122006/5/francoise-de-panafieu-estime-que-segolene-royal-a-un-peu.html
Rédigé par : dab | 03 janvier 2007 à 18:04