« La solitude, ça existe ! | Accueil | Un jeunisme qui fait vieux »

07 février 2007

Commentaires

Barthélémy

Une fois n'est pas coutume, je me sens très proche de Jean-Louis Debré sur ces deux points...
Sur le premier point, puisque la Constitution n'en dit mot, l'opinion qu'exprime Debré ne saurait se situer que sur le terrain de l'éthique et non sur celui du droit constitutionnel; et si nous formulions son point de vue autrement: "il serait élégant que le Président s'abstînt de se prononcer sur le nom de son successeur"...?
On peut objecter au choix du terme "élégant", j'ai, je l'avoue, eu du mal à m'y arrêter... En anglais, un adjectif s'imposerait de lui-même: "decent". Mais comment le traduire en français? "Décent" a, dans l'usage français courant, une acception trop éloignée de son faux-frère anglais; "convenable" appartient trop manifestement au vocabulaire des dames patronnesses; "honnête" insinuerait, trompeusement, que le choix contraire devrait être tenu pour malhonnête... restons-en donc à "élégant": qui pourrait à juger discutable l'opinion de Jean-Louis Debré si elle s'exprimait ainsi?
Sur le deuxième point, Jean-Louis Debré ne voulait-il pas simplement dire que nos institutions ne gagneraient rien à l'adoption d'un nouveau texte inapplicable, un de plus, qui comme tant d'autres serait à coup sûr générateur d'effets pervers: en effet, sur quel critère se baserait-on pour déterminer qu'une décision est, ou n'est pas, prise "en fonction des connivences et des amitiés"?...


Deux fois ne font, pas davantage qu'une, coutume, mais tout de même, le fait est étrange (serait-il vrai qu'un changement climatique est à l'oeuvre?): je me sens en totale sympathie avec le commentaire, ci-dessus, de Marcel...

LEFEBVRE

On dirait qu'une grande découverte vient de trouver sa place, tiens il y a du népotisme et du corporatisme en France.
Dans les mairies de France et de Navarre, il y a les épouses et les rejetons qui ont une place dans le même lieu ou au cas sytématiquement et que dire de l'obtention de certains permis de construire ou l'attribution de HLM pour des nantis. La justice n'est pas seule en cause, elle l'est même moins de par l'exigence des diplômes.
Qui n'a pas encore remarqué l'invisible devenu trop voyant ?
On parle des acteurs, des animateurs TV ?

Rubin Sfadj

Jean-Louis Debré, comme Jacques Chirac, n'apprécie pas spécialement Nicolas Sarkozy, c'est évident. Mais ses déclarations sur la "République irréprochable" viennent à mon sens de plus loin.

La démocratie a de moins en moins le vent en poupe dans notre pays. La banalisation de l'antilibéralisme n'est d'ailleurs qu'un des symptômes de cette maladie.

Marcel Patoulatchi

Pour une fois qui n'aurait pas été coutume, j'aurais bien aimé me faire l'avocat (non, ce n'est pas coutume) du diable.

Est-il à ce point malsain qu'une connivence et une amitié entrent en ligne de compte dans la sélection d'un personnel ?

La préférence d'un ami peut se comprendre : on le connaît, on a d'emblée connaissance de ses talents et vertus, on sait à quoi s'attendre de sa part. A moins de le sélectionner le sachant incompétent, une démarche pour le moins tordue, ce n'est pas en soi dramatique. Entre deux candidats de même valeur, un choix est obligatoirement opéré, même s'il paraît au débotté quelque peu injuste.

Venons-en à la connivence. Le mot commence par « co », suggère l'élan commun. Que veut-il dire précisement, ce mot ? L'Académie nous dit :
"CONNIVENCE n. f. XVIe siècle, au sens de « indulgence coupable ». Emprunté du bas latin coniventia, « indulgence ».
Péj. Complicité morale consistant à fermer les yeux, à garder le silence sur la faute de quelqu'un. Il y a eu connivence manifeste. Accuser un témoin de connivence avec la partie adverse. Se regarder d'un air de connivence, avec un sourire de connivence. Par ext. Entente secrète ou tacite. Ils sont liés par une vieille connivence. Loc. De connivence, en accord secret. Être de connivence, agir de connivence. Être de connivence avec l'adversaire."
À ce stade, après la lecture d'une telle définition, tout est dit, n'est-il pas ?
Le seul espoir qu'il est encore possible de nourrir est fondé sur l'idée que ceux qui veulent d'une République des connivences aient juste perdu de vue le sens du mot, ce qui n'est pas tout à fait rassurant, vous en conviendrez aisément.

L'amitié, soit, admettons. Une proximité intellectuelle peut offrir quelques gages quant aux attentes que l'on peut avoir à l'endroit d'un collaborateur. Mais la connivence, non, assurément, nulle ne saurait la tolérer.

L'UMP a tué la Vème République, c'est officiel. Et en la tuant, c'est de Gaulle qu'ils ont assassiné, car c'était sa République à lui, cette Vème. Nous devrions en revenir à une IVème, plus saine lorsque les élus n'ont pas de dignité naturelle.

Véronique

C’est à demander si Nathalie Guibert (cf. note: La solitude ça existe !) et Jean-Louis Debré n’ont pas l’un et l’autre une approche plutôt très étrange des "solitaires".

Pour ce qui est des juges, Nathalie Guibert voit de la solitude partout. Jean-Louis Debré nous dit que la haute fonction publique est d’une neutralité irréprochable et qu’il faut bien se garder d’en bouleverser les règles dans les nominations. Sans cela c’est tout qui foutra le camp, et c'est tout qui ira à vau-l'eau.

Pensez donc à "l’honneur (perdu) des fonctionnaires (qui) est de servir l’État, quelle que soit la couleur de ses responsables politiques " (J. L. Debré dans l’Express - entre les parenthèses, c’est à mon initiative).

Donc, que des Solitaires majeurs et irréprochables, notre haute fonction publique. C’était bien la peine que Parayre se fatigue à nous trouver des exemples où chacun peut choisir le sien. Pour les figures du solitaire et pour la République irréprochable qui va avec, il n'y a qu’à piocher dans le vivier de la haute fonction publique, telle quelle.

C'est exactement ce qu’on ne veut plus. Cette façon de faire et de dire les réalités politiques, les connivences et les amitiés en les masquant avec des mots que personne ne peut plus croire. Quand J. L. Debré dit "neutralité politique de la haute fonction publique" dans l'Express, on a juste envie de dire à notre imaginatif d'envisager sérieusement, et dans l'urgence, un séjour dans le réel.

" il est difficile de soutenir qu'il vaut mieux, pour la France, demeurer une démocratie imparfaite, où la compétence est rarement le critère déterminant pour promouvoir." (Là, c’est Philippe qui parle)

Je suis d’accord avec vous. C’est tout de même curieux la façon de parler des imaginatifs. Ils ne font pas référence aux compétences, aux talents, aux caractères et à l’exigence de réussites. On dit qu’un mot traduit une idée. Quand on n’a pas la moindre idée de ses obligations, c’est vrai, au fond, on ne peut pas avoir les mots.


Cactus aime le mot dit à GUS

et à Dame Véro voire dévissez Versace , galanterie toujours !

"Où êtes-vous, cactus ?
Rédigé par: Gus | le 08 février 2007 à 11:38 "


Figaro ici Figaro là !
je suis là GUS !!!!!!!!!!!
je reviens petit à petit !
merci à vous : j'avoue tout là , je reviens de loin !
comme Debré , de loin :
si loin si proche , me direz-vous comme un reproche mais monsieur Bilger , le maître de ces hoooo lieux a une plume tant prolifique que du temps me faudra pour en faire tours et détours d'ou mon retour annoncé là pas las du tout !
ps : on est bien en hiver au fait ? ( je suis un peu perdu car même le temps a décidé de nous oeufs brouiller lui-aussi en cette année - je ne parle pas d'âne né comme le titre en hooooooo peut le laisser supposer -:" the times they're a changin'" m'essouffle ma frangine Capucine dominicaine !
à très bientôt pour quelques démarques ( impertinentes ? )

Jean-Dominique Reffait

S'il y a une période où l'on ne tiendra rigueur à personne de dire n'importe quoi, c'est bien pendant une campagne électorale. J'en ai entendu un - c'est à se taper le cul par terre - qui n'a pas hésité à citer Léon Blum, le père des 40 heures et des congés payés, pour démolir les 35 heures ! Faut oser ! J'attends avec impatience la réhabilitation de Bakounine comme thuriféraire de la petite entreprise. Parce qu'on sait que son public est ignare, parce qu'on sait qu'il connaît les noms de Jaurès ou de Blum mais pas ce qu'on leur doit, alors on y va, on racle le limon, sans scrupule intellectuel.

Oui c'est vrai, ce candidat me semble capable de tout et du pire, c'est Iago aux portes du pouvoir. Je ne comprends pas qu'on soit séduit par cet assemblage de copinage qui laisse augurer le meilleur dans le genre "irréprochable", d'inculture crasse et d'avidité pathologique. C'est vrai, s'il me disait que nous sommes en hiver, ma première réaction serait d'aller le vérifier...

nicolas

Mais qui est donc ce jw, évoqué dans différents commentaires ?

Quant à JL Debré, peut-on parler dans son cas d'un lapsus révélateur de sa vision de la politique ?

N'oublions pas non plus que c'est un fidèle chiraquien. En tant que tel, il n'a peut-être toujours pas digéré le soutien de Sarko à Balladur en 95.

Gus

Où êtes-vous, cactus ?

LEFEBVRE

Quelle superbe note.

J'y vois à la seconde lecture tout l'essentiel exposé en quelques lignes à travers le prétexte Debré.
L'importance de la responsabilité, la promotion liée à la qualité, l'essentiel pour faire une démocratie qui vaille la peine d'être vécue, une réponse à la demande du peuple et d'une partie des élites.
Tout ceci correspond à ce que je pense profondément, mais vraisemblablement aussi quelques dizaines de millions de mes concitoyens, ca qui est bien plus important.

Ce n'est pas moi, cher citoyen ignare qui devrait être déclaré d'utilité publique, mais notre avocat général qui est en exercice, qui reste fidèle à lui-même.
Je ne suis qu'un obscur qui a choisi d'être libre pour être en accord avec soi. C'est facile de tels propos, je ne suis pas exposé. Monsieur Bilger a, lui, les courages et l'abnégation qui vont avec.
Je ne suis toujours pas un idolâtre et je souhaite ne jamais le devenir, mais j'ai mes héros.

LEFEBVRE

J'aime ce jeu de mot un peu enrhumé comme titre, c'est fin, léger, pas méchant avec un sens annonciateur. Le titre en lui-même est déjà un chapeau, un chapeau melon en l'occurrence concernant monsieur Debré.
Honte sur moi, mais je m'y perds souvent entre le frère médecin qui fait aussi de la politique, le père, lui même et certainement bientôt le fils.
Qui a fait des lois ?
Qui vise la mairie de Paris ?
Qui a un hôpital en Chine ?

Nous serions bien naïfs de croire qu'ils vont gentiment rendre leur siège éjectable, qu'ils soient magistrats, avocats, journalistes ou politiciens, le ferais-je seulement ?
Combien d'hommes ont l'abnégation humaniste de Philippe Bilger ?

Ils ne peuvent pas ne pas sentir que nous sommes à la fin de quelque chose, je n'y crois pas, je pense qu'ils font durer jusqu'au point de rupture par dépit et intérêt.

Je suis extrêmement sceptique sur leur capacité à rendre les armes pour éviter le combat, ce que je souhaite de tout coeur.

Un commentaire hors sujet sur la dernière frasque de Jack Lang et en dehors de toute considération politique : à vomir.

sbriglia

...On grimpe les Everest que l'on peut dans sa vie...passer de juge d'instructions (oui, j'ai mis au pluriel...) au Conseil Constitutionnel en passant par le perchoir, sans jamais avoir été premier de cordée, avoir évité un certain nombre de crevasses et d'avalanches et progressé vers le sommet, n'est pas à la portée du premier Mazeaud venu... Le problème est que celui-ci connaissait les effets du manque d'oxygène sur le cerveau et que celui-là a dû oublier ses bouteilles...

Véronique

Vous savez, Philippe, moi, je vais attendre sagement le commentaire de J.W. Ainsi je pourrai m'exprimer tout à loisir sur "La Pièce Maîtresse" de votre note.

C'est vrai, J.W , il est quand même trop fort. Il semble être doté d'un esprit de synthèse impressionnant. Eh oui, dans certaines de vos notes, ce n'est pas une seule pièce maîtresse que je trouve, mais bien un nombre nettement supérieur à une. Alors, forcément, on choisit de commenter un aspect de votre texte plutôt qu'un autre. Sans cela, pendant qu'on y est, on pourrait peut-être aussi y passer le jour et la nuit...Vous ne pensez pas ?

@ J.W

C'est juste pour sourire.

dab

« Le pire est à venir. »

Hélas oui !

«Je souhaite qu'un président sortant, quel qu'il soit, ne se prononce pas sur le nom de son successeur»
« Tant que le président de la République n'aura pas fixé le début de la campagne électorale, je m'abstiendrai de tout commentaire et je ne participerai pas à ce choeur de ceux qui se rallient ou qui annoncent telle ou telle position »

A rapprocher de cette déclaration d’Alain Juppé faite dimanche 21 janvier au « Grand rendez-vous » Europe 1/TV5Monde/Le Parisien-Aujourd’hui en France » à propos de Jacques Chirac
« S’il advenait qu’il déclarât sa candidature,cela créerait une situation nouvelle qu’il appartiendrait à chacun d’analyser ... »

Le même Alain Juppé ,dans :Propos recueillis par PHILIPPE GOULLIAUD, publié 07 février 2007 http://www.lefigaro.fr/election-2007/20070207.FIG000000190_juppe_pas_de_triomphalisme_premature.html

PG:"Jacques Chirac peut-il prendre la tête de ce groupe pionnier ?" (groupe pionnier =Amis de l'Onue,c’est-à-dire au pire « rien » ou au mieux « du vent » !)

AJ: "C'est une question à laquelle je ne sais pas répondre. C'est à lui de voir ce qu'il peut y faire. Sa crédibilité est forte. Tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut un leadership politique fort. Si la conférence de Paris a eu autant de succès, c'est parce qu'elle a été organisée à l'initiative du chef de l'État."

Parayre

Texte incisif dont le titre risque toutefois je suppose, de heurter " J.W " par son côté "Almanach Vermot".

Je doute cependant que le président Debré - mais c'est ma méfiance de principe envers les médias qui m'incline à cette pensée - ait tenu de tels propos .

L'intéressé a surtout, je pense, de la mémoire et garde assurément souvenir de l'attitude observée par N.S en 1995 lorsqu'il soutenait l'ami de trente ans de notre actuel président.

Ne fait-il pas simplement "contre mauvaise fortune, rancoeur ?"

Vérifiez votre commentaire

Aperçu de votre commentaire

Ceci est un essai. Votre commentaire n'a pas encore été déposé.

En cours...
Votre commentaire n'a pas été déposé. Type d'erreur:
Votre commentaire a été enregistré. Les commentaires sont modérés et ils n'apparaîtront pas tant que l'auteur ne les aura pas approuvés. Poster un autre commentaire

Le code de confirmation que vous avez saisi ne correspond pas. Merci de recommencer.

Pour poster votre commentaire l'étape finale consiste à saisir exactement les lettres et chiffres que vous voyez sur l'image ci-dessous. Ceci permet de lutter contre les spams automatisés.

Difficile à lire? Voir un autre code.

En cours...

Poster un commentaire

Les commentaires sont modérés. Ils n'apparaitront pas tant que l'auteur ne les aura pas approuvés.

Vos informations

(Le nom et l'adresse email sont obligatoires. L'adresse email ne sera pas affichée avec le commentaire.)

Ma Photo

MA CHAINE YOUTUBE

PRESSE, RADIO, TELEVISION & INTERNET

INSTITUT DE LA PAROLE

  • Formation à l'Institut de la parole
    Renseignements et inscriptions : [email protected]
  • L'Institut de la Parole propose des formations dans tous les domaines de l'expression et pour tous, au profane comme au professionnel de la parole publique. L'apprentissage et le perfectionnement s'attachent à l'appréhension psychologique de la personnalité et aux aptitudes techniques à développer. L’Institut de la Parole dispense des formations sur mesure et aussi, dans l’urgence, des formations liées à des interventions ponctuelles, notamment médiatiques. Magistrat honoraire, Philippe Bilger propose également des consultations judiciaires : conseils en stratégie et psychologie judiciaires.

MENTIONS LEGALES

  • Directeur de la publication : Philippe Bilger
    SixApart SA 104, avenue du Président Kennedy 75116 PARIS