On l'aurait presque oublié. Celui qui a mis le feu aux poudres, celui qui a voyagé sans ticket, celui qui, interpellé par un agent de la RATP, lui a porté un coup de tête, celui qui faisait l'objet d'une interdiction du territoire, celui dont la situation administrative était sans doute irrégulière, celui qui a été condamné à sept reprises mais impliqué, en outre, dans quinze affaires notamment pour des violences et des vols, celui qui, âgé de trente-trois ans, a ameuté l'environnement et entraîné, de la part d'une multitude de jeunes gens qui traînaient gare du Nord selon leur habitude, les émeutes qui ont commencé mardi soir et qui ont pris la police pour cible.
On l'aurait presque oublié, ce Angelo H, tant on a feint de passer sous silence sa responsabilité capitale dans les affrontements qui ont suivi. C'est d'abord lui le coupable, et personne d'autre. Ensuite, que les bandes alertées en aient profité pour, selon une habitude déplorable, "casser du flic" et causer des dégâts importants dans les commerces proches relève d'un mécanisme qu'on peut tenter d'analyser.
La contrainte légitime exercée par la police suscite une libération de la violence illégitime qui s'en prend aux fonctionnaires puis, au-delà d'eux, à cet Etat détesté et honni. Certaines images nous montrent le comportement agressif de policiers dont l'intervention "musclée" a suscité des réactions et des protestations. Il est indéniable qu'entre la cause originelle des événements et les interpellations finales, des actions ont pu être commises par les forces de l'ordre qui dépassaient, dans la mêlée et l'hostilité générale, les limites que dans nos cabinets, bien à l'abri du réel, nous nous plaisons à assigner à ceux qui sur le terrain s'affrontent au pire et au détestable. La police de proximité n'y changerait rien dès lors qu'on est chargé de contrôler des individus ou des groupes qui ne veulent surtout pas d'une proximité paisible avec la police.
Le coupable, c'est donc Angelo H. Celui au sujet duquel un consensus aurait dû se créer et qui, dans un Etat de droit digne de ce nom, n'aurait mérité aucune complaisance. Or toute cette histoire est racontée depuis mardi soir comme si elle avait commencé APRES l'interpellation de cet homme et qu'elle ait été sans rapport avec cette dernière, rendue ingérable. C'est ainsi qu'on voit certains candidats tenir des propos surprenants. Olivier Besancenot - je ne suis pas sûr qu'il plaisante - affirme que s'il y avait eu la gratuité des transports, rien ne se serait produit. Mettons en place le communisme intégral, il n'y aura plus de vols faute de propriété privée ! Plus sérieusement, dans sa réaction initiale, Ségolène Royal, d'habitude mieux inspirée en matière de sécurité, met en cause "la façon dont le contrôle a été opéré". Le contrôle, et non pas celui qui l'a rendu nécessaire. Jack Lang, conseiller vraiment "spécial" de la précédente, non seulement fuit la nuance mais tombe dans le grotesque. "Le seul et unique responsable de la situation, c'est l'ancien ministre de l'Intérieur. Sous son règne, les délinquants ont prospéré. Nicolas Sarkozy a été en permanence un fauteur de troubles et de violence." Comment peut-on, de sang froid, proférer de telles absurdités ? Lorsque l'exigence de responsabilité est pervertie à ce point par l'obsession de la rivalité, il n'y a plus rien à dire. Quant à François Bayrou, il reste dans sa veine coutumière, prétendant se situer entre la répression de l'un et la mansuétude de l'autre mais ne nous guidant guère sur la voie à suivre. En tout cas, il se garde bien, lui aussi, d'évoquer le responsable de ces échauffourées collectives, préférant s'en tenir au reste qui n'est pas l'essentiel.
En continuation de cette impasse faite par les politiques, des médias ont naturellement emboîté le pas en mettant sur le même plan police et jeunes émeutiers, forces de l'ordre et jeunes casseurs, fonctionnaires en intervention protectrice et jeunes violents inspirés par la seule haine. Cette perpétuelle et mensongère balance entre l'honorable et le transgressif n'a pas été sans incidence, depuis longtemps, sur la perception que notre société a eue de sa police, de son statut et de son rôle et de ceux qui, parfois gravement, résistaient à son action. La première était systématiquement déshonorée tandis que les seconds bénéficiaient d'une approbation choquante.
Il n'y aura pas de miracle. Je crains que des crises de cette nature ne se reproduisent, d'autant plus insupportables qu'elles sont le fait de minorités parfaitement identifiées et qui, laissées impunies, dégradent et attaquent, volent et brûlent et, par contagion, entraînent. Certes, je veux bien admettre qu'un discours politique ne puisse se voir imposer l'obligation d'une compréhension approfondie mais il me semble qu'une bonne volonté collective, un désir d'union, une lucidité non partisane seraient susceptibles d'aboutir à des recommandations pertinentes.
Remettre l'Etat de droit sur ses pieds et accepter d'incriminer les véritables responsables et coupables. Reconnaître la mission éminente et difficile de la police en ne mélangeant pas celle-ci, dans l'appréciation, avec les délinquants qu'elle est chargée d'appréhender. Même si cela choque les adeptes de l'indifférenciation, d'un côté il y a le Bien et de l'autre le Mal possible. Qu'elle transgresse les règles, et il conviendra de poursuivre les fonctionnaires dévoyés. Qu'on arrête de lui faire un procès comme si par principe elle était coupable.
Elaborer une nouvelle loi anti-casseurs, anti-violences collectives. Le téléscopage fréquent entre une transgression initiale, une interpellation difficile et une masse venant s'agréger pour faire opposition, violence et co-action exige que le code pénal, le moment venu, sache être complété par des dispositions capables, dans le même mouvement, d'incriminer le singulier et le pluriel solidaire sur le plan de la commission des infractions de groupe. Il faudra admettre, à la charge de celui-ci, une responsabilité qui saura réparer les lacunes d'une administration classique et défaillante de la preuve demeurée individuelle, donc inadaptée à ces conflits.
Il y a une politique de vigueur, de fermeté, de rigueur à tenir et à assumer. J'adhère totalement au fond de celle-ci telle qu'elle a été conçue depuis plusieurs années. Je répète qu'il est absurde de soutenir que ces émeutes démontreraient son échec. Elles démontrent plutôt son existence et la crainte qu'elle inspire. Elle suscite une résistance de la part de factions qui, de toutes manières, même si on leur offrait les conditions de l'insertion sociale et nationale, n'auraient que le désir de mettre le feu, dans tous les sens, à leur bout de territoire, à notre idée de la République, à la démocratie et à ses règles. Ce qu'il convient en revanche d'accomplir, et c'est un problème non plus de fond mais de forme, c'est de transmettre cette volonté de fermeté avec mesure et modération. Il y a des injonctions et des ordres répétés qui, pour l'éducation des enfants, aggravent la situation plutôt que de l'apaiser. Le fond rigoureux est nécessaire mais sans doute convient-il d'éviter que la manière de le présenter excite plus qu'il ne pacifie. Le langage n'a pas à jeter du sel sur une société ici ou là à vif mais de la sérénité. Je crois que la sévérité n'est pas exclusive d'une telle démarche.
Bientôt les deux tours de l'élection présidentielle. Après les émeutes de la gare du Nord, le train sifflera deux fois. Que personne ne s'imagine que le rapport entretenu avec ces événements sera sans effet sur le vote de nos concitoyens. Il y a des démagogies qui coûteront cher et des compréhensions molles et lâches qui pèseront lourd. A rebours, des courages, des évidences, des soutiens qui ne seront pas oubliés.
Le train ne sifflera que deux fois.
L'éducation, la culture ne sont hélas pas l'antidote à la délinquance puisque certains sont diplômés, parfois même d'un troisième cycle. En plus cela donne une société où tout le monde prend le livre ou le tableau pour une thérapie et ça donne un art vidé de son essence, jeté en carotte à des ânes. Nous en sommes donc à devoir visionner des croûtes faites en un après-midi par des cas soc sans talent ou lire du slam ou autre débilités en une rime au lieu de contempler des successeurs de Raphaël ou de Mallarmé.
Mort à l'art compassionnel et à la culture vidée.
Vive la fermeté vis-à-vis des violents émeutiers et le respect de la police.
C'est-à-dire faisons l'apologie du bon sens, du goût et de la pensée.
Rédigé par : LEFEBVRE | 05 avril 2007 à 13:40
@ Marlyne
A 42 ans, j'ai changé de métier. J’ai choisi celui de bibliothécaire que j’exerce depuis 6 ans.
Nous savons que la plus enthousiasmante des bibliothèques ou médiathèques et la plus gratuite possible (et je ne défends pas un principe absolu d'une gratuité d’une bibliothèque) ne sont pas des critères suffisants pour qu’elles soient utilisées par ceux dont nous parlons. Il y a des barrières mentales et de représentation de ces lieux autrement plus difficiles et compliquées à surmonter.
Mon métier consiste très précisément à tout entreprendre pour que ces accès puissent aller de soi pour le plus grand nombre.
Professionnellement, je ne me pense pas comme une militante en lutte contre les injustices sociales. J’estime seulement que je suis rémunérée par une collectivité territoriale qui a choisi de consacrer une part de son budget à la mise à disposition de TOUS d'un patrimoine culturel collectif. Par ailleurs, je me sens réellement justifiée quand nous réussissons à faire venir à la bibliothèque ceux pour lesquels cet accès ne va pas de soi.
Vu ainsi, j’estime avoir des comptes à rendre.
Ceci pour vous dire que je pense qu‘un service public du type d‘une médiathèque poursuit des objectifs qui doivent pouvoir être évalués.
" Cessons de réclamer tout et n’importe quoi aux institutions. Et commençons par ne pas amalgamer éducation et instruction. "
Je suis d’accord. Réclamons-leur d’abord du pragmatisme, du professionnalisme, de la réussite.
Je suis également d’accord, n’amalgamons pas instruction et éducation. Mais quand vous parlez de politesse, vous parlez aussi de culture au sens large. Ce qui est commun à l’instruction et à l’éducation, c’est leur fonction à l’une et à l’autre de "civiliser" un être humain et ainsi de développer sa capacité à pouvoir gérer et à mettre à distance sa propre violence.
Quand PB parle de responsabilité et de liberté, je partage son point de vue mais c'est un idéal. Car je pense que ces notions n'existent pas d'une façon "naturelle" ou spontanée et qu'elles appartiennent au domaine de la transmission. Il est dans la mission d'une organisation sociale de suppléer quand cette transmission fait défaut.
Mardi après-midi, à quelques minutes d'intervalle, j’ai eu à répondre à la demande d’un ancien professeur de lettres d’un lycée prestigieux de la région portant sur la littérature de l’entre-deux guerres et à remplir le formulaire d’inscription de la fille d’une dame qui sait à peine lire et écrire. A sa demande, j'ai rempli le formulaire.
Dans le 1er cas, quelques instants ont suffi pour donner le renseignement à ce monsieur. Dans le second cas, remplir un formulaire ne suffisait pas. Il fallait accompagner, orienter, s’efforcer de désamorcer une géographie du lieu qui pouvait aussi être perçue comme opaque, blessante ou hostile.
Hier matin, et en dehors de "grandes considérations", j’ai eu le plaisir de recevoir la fille de cette dame. Mon souci très pragmatique était juste que cette très jeune fille trouve ce dont elle avait besoin.
Rédigé par : Véronique | 05 avril 2007 à 08:12
Bonjour M. Bilger,
Ce débat passionnant me persuade que dans ce genre d'affaire je ne serai jamais, hélas, un bon polémiste car je ne discerne rien qui puisse faire de l'émeute de la gare du Nord un véritable sujet politique.
Comme bon nombre de mes contemporains, je suis un démocrate porté vers une tolérance naturelle à l'égard des manifestations de mécontentement populaire, pourvu que la violence soit modérée et que le sujet du mécontentement soit légitime.
Or, je ne vois rien de tout cela dans les événements de la gare du Nord.
Pour moi, c'est une banale émeute qui renvoie vers un problème classique, celui de l'efficacité de l'action policière dans le respect du droit.
Dans ce cadre, les objections soulevées par plusieurs intervenants me semblent très pertinentes. Je pense surtout à ce qu'à dit M. Reffait à propos du développement au sein de la police nationale d'une sorte de complexe obsidional d'autant plus inquiétant qu'il se nourrit d'un esprit communautariste incompatible avec la notion de service public.
Cependant, dans cette affaire précise, je ne vois pas que ce complexe obsidional ait pu jouer un rôle déclencheur ou amplificateur. Mais je voudrais aussitôt modérer cette affirmation: je n'ai pas une connaissance précise du déroulement des faits. Je me borne seulement à constater qu'un usager a agressé un contrôleur et que ce fait n'est pas contesté en l'état. A partir de là, que la police soit agressive ou non n'a pas grand-chose à voir dans l'histoire, car elle a seulement réagi à une agression, ce qui au demeurant est son devoir le plus élémentaire.
J'en reviens donc à mon idée de départ: ce n'est pas une affaire politique, ce n'est qu'un problème de techniques policières et ensuite judiciaires.
Sur ce terrain-là, justement, vous faites une proposition: votons une nouvelle loi anti-casseur. A la lecture de votre article, on comprend que cette loi future s'articulerait autour de deux notions : la responsabilité pénale collective et la responsabilité pénale indirecte. Et voilà justement que vous "déclarez" cet Angelo H "coupable" de l'émeute, alors que l'intéressé a sollicité le renvoi de son jugement à plus tard parce que sa défense a précisément souhaité éviter qu'un amalgame soit fait entre ce qu'il a personnellement commis et ce qu'il a indirectement déclenché.
Vous invoquez au soutien de votre proposition de loi future la difficulté de la preuve: puisque dans une émeute il est difficile d'imputer à tel ou tel la commission d'un fait précis, alors présumons la culpabilité pour tous, si je suis bien le fil de votre raisonnement.
Bon.
Eh bien, en tant que démocrate j'ai une méfiance absolue à l'égard de la responsabilité pénale collective et indirecte.
Inutile d'être un grand juriste pour se rendre compte du danger que cela représente.
Une incrimination fondée sur des principes similaires existe par exemple en matière de terrorisme. Lorsque cette incrimination a été créée, le ministère de la justice avait répondu aux critiques en affirmant que l'importance de la lutte contre le terrorisme justifiait l'entorse aux principes de droit protecteurs des libertés individuelles, mais en ajoutant immédiatement qu'un tel procédé serait strictement limité à la lutte contre le terrorisme (et aussi la criminalité organisée).
Vous proposez aujourd'hui de l'étendre à la lutte contre des infractions de voie publique. Nous sommes donc bien loin du terrorisme ou de la mafia, quoiqu'on en dise.
Je m'étonne que vous proposiez un telle loi, alors que vous affirmez dans le même temps que l'action de la police est efficace et que vous critiquez ceux qui contestent le bien fondé et l'impact réel de la politique de notre ex ministre de l'Intérieur.
De deux choses l'une : soit la police est efficace, alors pourquoi renforcer l'arsenal législatif répressif ? Soit elle ne l'est pas, alors les critiques à l'encontre de M. Sarkozy sont justifiées et votre proposition de loi est une question qui mérite d'être examinée.
Mais je crois connaître d'avance la réponse: les lois répressives ne peuvent, par principe, apporter aux libertés publiques que des restrictions nécessaires.
Aux dernières nouvelles, le calme est revenu gare du Nord et force est restée à la loi. Je ne vois donc pas en quoi une telle loi serait nécessaire.
Rédigé par : tschok | 04 avril 2007 à 16:36
@ Marlyne
En contrepartie de l'espace d'expression que PB nous propose, je m'efforce de commenter ses notes ou de répondre aux réactions qu'elles suscitent avec concentration et soin.
Pour une question de disponibilité, je ne peux pas répondre à votre dernière intervention dans l'immédiat et de la façon dont je le souhaiterais.
A vous lire, je pense que nous nous touchons d'assez près ce qui est interrogé dans plusieurs des notes de ce blog.
Sachez seulement que je vous ai lue, que je prends en compte ce que vous avez dit et que j'y répondrai dès que possible.
Rédigé par : Véronique | 04 avril 2007 à 07:47
" (...) sauf qu'il existe des familles où il n'y a pas de dictionnaire à la maison (...)" nous dit Veronique.
Alors ainsi, il suffirait d'offrir des dictionnaires à ces trublions pour les voir fleurir et se muer en citoyens responsables. J'adhère bien volontiers à l’idée que le livre est à bien des égards salvateur. Pour celui qui souhaite en faire une consommation immodérée, il existe, et bon nombre de communes en sont dotées, un lieu d’accueil appelé bibliothèque municipale. Je ne crois pas me tromper en disant qu'à moindre coût (elles sont gratuites), on peut sans peine y dénicher … un dictionnaire.
Jamais personne ne viendra ennuyer le lecteur-dévoreur d'en user et d'en abuser, fût-il indigent.
Et pour qui veut en faire l'acquisition, l'obstacle financier n'est pas insurmontable car un exemplaire d'occasion (beaucoup moins cher qu'un téléphone portable trouvé dans toutes les poches des jeunes) suffirait amplement à suivre l'élève désargenté jusqu'à la fin de ses études. Non, bien entendu, pour ce déchaînement de violence gratuite, la vérité est ailleurs.
Cessons de réclamer tout et n’importe quoi aux institutions. Et commençons par ne pas amalgamer éducation et instruction. La vérité, c'est que ces jeunes manquent d'éducation. Non, leurs comportements inacceptables ne sont pas le fruit d'une société qui échoue à transmettre un socle minimum d'enseignements. Elle est en réalité, avant cette systématique et redondante justification sociale, l’échec de l’éducation des parents.
Parce que quand on a des enfants, on s'en occupe. Et tout commence par leur inculquer quatre mots magiques: "bonjour, s’il vous plaît, merci, au revoir".
Des mots simples qui vous ouvrent sinon l’écoute du moins l’oreille de votre interlocuteur. Et malheureusement, je le remarque quotidiennement (transports, travail, loisirs), ces jeunes victimes sont bien loin d’avoir assimilé ces quatre formules. Des formes millénaires de politesse qui ont fait leurs preuves. C’est ce que j’appellerais un socle de compétence, le meilleur. Pensez-vous raisonnablement que ces paroles se retrouvent en toutes circonstances dans la bouche de ces jeunes ?
Quatre petits mots, communs à toutes les langues et nul besoin de dictionnaire pour en faire usage. C’est d’abord cela, bien avant tout le reste qui fait défaut, bien avant d'entrer dans des grandes considérations. Ils sont donc bien loin de pouvoir donner la leçon aux autres.
Oui, quand on a des enfants, on s’en occupe. A tout âge. Même quand ils vous dépassent d’une tête. Et s’occuper d’eux, c’est par exemple s’inquiéter de ne pas les voir dans leur chambre à dix heures le soir et c’est décider d'aller les rechercher là où ils traînent leus guêtres ; c’est aussi leur demander de s’expliquer quand ils détiennent un blouson ou un portable qui ne leur appartient pas et ne pas se contenter d’un « on me l’a prêté » ; c’est encore veiller à ce qu’ils fassent leurs devoirs (sans savoir lire on peut veiller à ce que ses enfants passent du temps devant un bureau). Bref, tout sauf démissionner.
J’aimerais que l’on m’explique ce que peut faire un jeune - comme un moins jeune d’ailleurs - à 22-23 heures dans des entrées d’immeuble sinon commettre incivilités et autres délits si nécessaires à prouver aux autres sa virilité ? De l’astronomie peut-être ?
Le soir, tranquillement calé dans son fauteuil à lire un bon livre, personne ne viendra l’ennuyer ce jeune. Pas même la Police, si oppressante paraît-il. Alors, Le livre salvateur ?
Il est tout de même prodigieux de voir ces beaux penseurs s’indigner à ce point pour le contrôle de ticket d'un resquilleur - connu des services de Police pour des faits mineurs a déclaré son défenseur (comme si être connu pour des faits mineurs relève du non-événement) - mais ne pas s’émouvoir dans des proportions identiques quand des personnes âgées sont agressées ou quand la voiture du voisin, qui lui, fait 39 heures, brûle sans raison !
Et bien moi je trouve que la loi en France n’est pas si mal faite quand on la respecte.
Rédigé par : Marlyne77 | 03 avril 2007 à 22:51
Je prends connaissance de votre post avec du retard mais je souhaite en tant que fonctionnaire de police vous dire merci encore une fois de votre objectivité !
Ce qui m'étonne c'est de savoir que dans vos propos vous reprenez l'opinion d'une partie de la population mais que c'est l'opinion inverse qui prend le pas dans les médias. Auriez-vous une réponse à cela ?
Ce que vous dites me semble tellement évident qu'il est difficilement supportable en tant que policier et aussi citoyen d'entendre en permanence les médias traiter les policiers de voyous et les mettre sur le même plan que les délinquants... ça en devient "abracadabrantesque"...
Je profite d'ailleurs de ce post pour souhaiter bon courage aux policiers qui lisent votre blog et qui tous les jours subissent insultes, coups, discours "politiquement" corrects des journalistes et des politiciens etc etc !!
à bon entendeur...
Rédigé par : marie | 02 avril 2007 à 16:42
" L'égalité des chances, elle existe déjà. " nous dit Maryline
Dans le principe, oui.
Sauf que des gamins décrochent très tôt du cursus scolaire, sauf qu'il existe des familles où il n'y a pas de dictionnaire à la maison, sauf qu'il n'est pas acceptable que des enfants sachent à peine lire et écrire à leur entrée au collège.
Le Point propose cette semaine un article où on comprend qu'enseigner le grec et le latin à des jeunes de quartiers réputés difficiles tient plus de la volonté et de la détermination de l'enseignante que de la volonté et de l'appui de l'institution Éducation Nationale. Un enseignant explique également que quand il était inspecté, il planquait les cahiers d'exercices d'écriture de ses élèves dans une armoire.
Je ne suis pas certaine de m'éloigner beaucoup des sujets qui nous occupent.
La liberté, la responsabilité, l'autonomie sont des apprentissages qui se transmettent par l'Éducation au sens le plus large.
Quand je règle mes impôts, je n'ai aucune peine à le faire si je suis certaine qu'ils serviront aussi à donner à ceux qui en ont le plus besoin les outils indispensables à l’apprentissage de leur propre autonomie.
Je pense que ceux qui ont cassé, pillé, volé, injurié à la Gare du Nord sont aussi enfermés dans une sorte de prison mentale du fait de leur errance sociale, psychologique et intellectuelle et du repli qu’elle entraîne dans la marginalisation.
Je ne suis pas d'accord pour qu'on ne me les présente que comme des délinquants. Je ne suis pas non plus d'accord pour qu'on ne me les présente que comme des victimes des disparités sociales. Je refuse l’alternative du tout répressif et du tout préventif.
Je suis d'accord si on me dit qu'ils sont d'abord le fruit d'une société qui échoue à leur transmettre le minimum requis pour se conduire en homme ou femme libre et responsable.
"... mais il me semble qu'une bonne volonté collective, un désir d'union, une lucidité non partisane seraient susceptibles d'aboutir à des recommandations pertinentes. "
La question:
pourquoi est-ce si difficile de mettre en œuvre, non pas une bonne volonté mais une GRANDE volonté collective qui accepterait de faire exploser en premier les clivages idéologiques liés aux question de sécurité et de justice ?
Rédigé par : Véronique | 02 avril 2007 à 12:42
Marcel, vous n'avez pas compris mon propos. Je ne renvoie pas la responsabilité des troubles à la police. Si vous voulez bien examiner mon analyse, vous constaterez qu'il n'en est rien mais que j'observe une communautarisation des comportements collectifs, communautarisation qui se substitue à d'anciens corporatismes. Les policiers n'y échappent pas. Quant à l'encadrement correct, veuillez noter l'équivalence de la réponse policière face à deux événements aussi dissemblables que l'affaire de l'école maternelle et celle de la gare du Nord.
D'autre part, si j'ai cité l'anecdote périphérique qui m'a touché, ce n'est pas hasard : l'alcool est un problème massif dans la police qui, à l'évidence, atteint le discernement du policier comme de tout un chacun. Enfin j'ai montré comment, malgré l'engueulade interne dans la voiture de police, ils ont considéré que, pour calmer leur collègue ivre au volant, il valait mieux emmerder un citoyen : c'est la base du communautarisme qui veut que l'extérieur est toujours menaçant.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 02 avril 2007 à 10:32
Rubin,
Je pense que vous avez tout à fait raison de vous attarder sur les suiveurs. Ces suiveurs qui ne se font pas prier sont tout autant responsables de leur acte que celui les ayant invités à la délinquance habituelle des banlieues à émeutes. Novembre 2005, manifestations anti-CPE en 2006, gare du Nord en mars 2007, on retrouve le même principe : l'application du non-droit des racailles, la loi du plus fort.
Jérôme,
N'est-il pas cocasse de vouloir évoquer les imprécisions éventuelles d'un fichier d'investigation policière (le STIC) sur la base d'un exemple démontrant certains intérêts de conserver des données sur certains individus au-delà même des considérations judiciaires de récidive légale et de réhabilitation ?
Cet individu en récidive naturelle mérite-t-il qu'on oublie réellement son passé, passé qui atteste de son incapacité à se reclasser socialement, qui invite à l'écarter par tout moyen de la société ?
Milimaître,
Etes-vous expert des méthodes d'interpellation de police ou de maintien de l'ordre, pour évaluer comme suffisant le nombre de fonctionnaires de police affectés au poste de la gare du Nord pour gérer ce type d'incident ? Si l'ordre n'eût été promptement rétabli, n'eussiez-vous pas sur ce même blog disserté du manque de fonctionnaires de police déplacés pour l'occasion ?
Notre police peut être d'une efficacité accrue depuis 5 ans, elle ne saurait à elle seule résoudre l'ensemble des problèmes sociaux cause de ces troubles.
Les flous et faiblesses de la justice correctionnelle et de la justice des mineurs tout comme les faiblesses de l'Education nationale ont un rôle central en la matière. Les fonctionnaires de la justice et de l'éducation sont souvent dépourvu des moyens pertinents d'agir ; certains d'entre eux sont de plus dépourvus de la liberté idéologique nécessaire pour cela. Assurément, lorsqu'un jeune de 14 ans pratique vols avec violence, trafics de stups, etc, voltige d'un collège à un autre, le tout sans jamais d'arrêt réel sinon le temps d'une rétention judiciaire ou d'une convocation devant un magistrat, comment s'étonner qu'il ère à droite à gauche en attendant une opportunité délinquante - pendant que des candidats à la présidence affirment que c'est affaire de difficulté à trouver un emploi, voire de discrimination ethnique, alors que certaines professions (rudes - BTP, restaurant) manquent de personnel.
Jean-Dominique et Tardif,
Les agissements de certains fonctionnaires qui déshonorent leur uniforme ne sauraient toujours servir d'explication pour tous les troubles qui se produisent. Ils sont très probablement hors-sujet lorsqu'on évoque une opération de police ayant mobilisé de nombreux fonctionnaires, où tous sont encadrés correctement.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 01 avril 2007 à 15:44
Jean-Dominique,
Ne vous en faites pas pour le pseudo, c'est moi qui en le prenant ait choisi de me faire appeler ainsi.
Je ne suis pas d'accord avec vous, ce n'est ni ce que je vois, ni ce que j'analyse. Rendez-vous compte que pendant les émeutes de novembre, il n'y a pas eu un seul mort. ça a duré un mois. Hormis les deux jeunes qui sont allés se réfugier dans un transformateur de courant, (pourquoi se sauver sans raison ?) personne ne les y avaient poussés. À la gare du Nord, les seuls blessés furent des agents ratp et un policier. Cela tient du miracle et d'un souci constant de ne pas déraper pour ne pas enflammer le pays. Par contre ces bandes de délinquants organisent des guet-apens où sont sauvagement passés à tabac des policiers. Je vois ici, les gendarmes dhimmis faire des compromissions, passer leur temps à fermer les yeux, les voitures continuent de brûler et jamais personne n'est attrapé, même les tous jeunes caillassent flics et pompiers, c'est donc bien qu'ils ne les craignent pas. C'est un grand tort pour la République de déviriliser les forces de l'ordre, cela donne confiance aux fauteurs de troubles qui ne font que surenchérir d'année en année. Si un de ces petits cons se prenait un coup de tonfa en pleine mâchoire lorsqu'il vient insulter un policier, il ne recommencerait pas et ses amis non plus.
Où je vous rejoins cependant, c'est que les policiers ne pouvant faire leur métier vis-à-vis de ce type de délinquance et de celle tout en haut, elle harcèle le contribuable lambda lors de contrôle routier ou dans ce qui vous est arrivé, de façon tout à fait anormale.
Tant que nous aurons des politiques qui font les choses à l'envers, qui donnent ce genre de directive, nous aurons droit à ce type de réactions qui sont à l'envers du bon sens.
Maryline a raison, il faut sanctionner sévèrement dès la première récidive, devenir courageux et redevenir juste.
Rédigé par : LEFEBVRE | 31 mars 2007 à 22:45
Tant pis. Je vais verser dans le poncif mais malheureusement tant que les auteurs ne seront pas punis à hauteur de leurs agissements, rien n'y fera. On ne peut pas continuer à réflechir à coup de grandes envolées lyriques sur la façon d'améliorer la sécurité tant que par exemple dans un pays dit moderne comme la France, une personne condamnée à une peine d'emprisonnement est parfois reconvoquée pour exécuter sa peine, au prétexte qu'il manque de place dans les prisons. La sanction doit être immédiate. Point.
Le contrevenant lui, a droit à sa sanction sur-le-champ, alors pourquoi un traitement plus édulcoré envers ceux qui occasionnent un trouble plus important aux autres. Alors, que l'on construise des prisons: cela fera des villes plus sûres et de l'emploi. N'en déplaise à tous ceux qui pensent que tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Le dialogue, l'assistanat, ca suffit. Les premiers à dénoncer racisme, intolérance et autres jusifications commodes pour masquer leur popre intolérance sont les mêmes qui de toutes les journées ne font rien de leurs dix doigts et battent des records d'impolitesse. Ils se plaignent mais portent aux pieds les dernières baskets à la mode, conduisent des voitures qui suscitent des doutes légitimes sur leur financement, affichent vêtements dernier cri. Des couples avec enfants qui travaillent tous les deux ne peuvent afficher le même train de vie. Ils se plaignent mais je rappelle qu'en France, l'école est gratuite jusqu'au bout, si l'on veut s'en donner la peine. L'égalité des chances, elle existe déjà. Nul besoin de créer un Ministère pour cela.
Mais non, c'est de la faute au béton s'il on devient délinquant ... Il sera temps d'admettre que certains, pas tous, se plaisent et aiment la délinquance et n'ont pas du tout envie d'autre chose. La police de proximité n'est que de la poudre au yeux. Le délinquant, une fois la discussion achevée, ricane dans votre dos. Navré, mais l'ordre ne se satisfait pas d'à peu près et avec la polprox, on court à la catastrophe. Ces hommes politiques qui prônent son retour, qu'ils aillent au milieu de la foule de jeunes voyous au moment de leur crise, histoire de nous montrer comment fait-on pour dialoguer. Que ces jeunes se comportent normalement et là ils auront la même attention que tout un chacun. Mais des comportements de crapule n'appellent que la fermeté immédiate la plus sévère.
La première fois, c'est une erreur. La seconde fois, c'est une récidive.
Rédigé par : Marlyne77 | 31 mars 2007 à 13:43
LEFEBVRE (voyez comme l'usage des pseudos nous contraint à l'incivilité et comme je suis obligé de vous interpeller ainsi que le ferait un adjudant-chef pour un deuxième classe !),
je souhaitais simplement mettre en évidence que la discourtoisie, la perte de repères culturels, l'individualisme forcené est un terreau commun où se développent des comportements communautaires et égoïstes à foison. Je ne crois plus qu'il s'agisse d'un phénomène marginal, c'est massif. Notre société est disloquée, les individus sont disloqués et leur seul refuge est leur communauté la plus étroite. Y a-t-il une comparaison possible entre le comportement d'une directrice d'école et celui de 200 casseurs, bien évidemment non... Et pourtant, la réponse policière est la même. Cela signifie quoi ? Que les policiers eux-mêmes n'ont plus de repères. Ils sont à l'image d'une société qui se conçoit comme une juxtaposition d'oppositions communautaires, phénomène suicidaire que d'aucuns veulent institutionnaliser. Ainsi la communauté policière se substitue à la police nationale. Le syndrome de la citadelle assiégée les pousse ainsi à concevoir une résistance comme une agression à leur endroit, provoquant une réaction sans discernement. Il en est de même de beaucoup de corps ou de groupes humains, je ne charge pas davantage les policiers que les autres. Je ne les exonère pas non plus, d'autant moins qu'ils détiennent le bâton.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 31 mars 2007 à 13:13
Jean Dominique,
Dans ce cas, je pense qu'il faudrait dire des policiers et non les policiers, car ce type d'incident qui ont toujours existé et qui existeront toujours sont facilement récupérés à des fins politiques, idéologiques ou encore mafieuses pour justifier le reste. Il y a cette sale habitude de voir d'abord la police toujours coupable chez certains (pas vous) et de faire de la marge, la masse. J'ai vu de mes yeux ce qui constitue la seule vérité à mon sens, des flics alcooliques et drogués, ça existe effectivement. Nous ne sommes plus dans la police de l'après Algérie, violente, sous-cultivée, raciste, il y a eu heureusement beaucoup de changement dans ce métier. Ce que vous citez se raréfie et je me demande comment d'ailleurs. Si j'étais soumis à ce qu'on leur demande en ce moment, je peux vous dire que certainement malgré une détestation de l'alccol, je me mettrais à picoler pour tenir le coup.
Rédigé par : LEFEBVRE | 31 mars 2007 à 00:43
Croyez bien que je suis désolé, M. Bilger, de ne pas lire un mot dans votre analyse sur l'attitude de certains policiers, qui ne fait honneur ni à leur profession, ni à la République.
Je parle ici de l'existence de contrôles d'identité au faciès dans notre pays, souvent injustifiés, ou pire utilisés de manière étendue et concertée comme un moyen d'établir un rapport de force vis-à-vis de publics ciblés sur des critères qui me semblent clairement discriminatoires tels que l'âge, le vêtement ou la couleur de peau.
Je parle de pratiques d'intimidation qui se développent de la part de la police. Je parle de policiers qui profèrent des injures racistes en pleine rue et traitent des jeunes de manière volontairement humiliante et vexatoire, alors que ces adolescents ne sont pour rien dans l'affaire qui amène la police à cet endroit (j'ai été témoin de tels faits).
Je parle des remarques de la commission de déontologie de la police, qui relève que les affaires dont elle est saisie (les "bavures") sont en augmentation constante depuis plusieurs années.
Je parle de l'usage de plus en plus fréquent et abusif de l'accusation d'outrage et de rébellion, une accusation face à laquelle le justiciable mis en cause par la police se trouve totalement démuni et presque jamais écouté par les juges.
Je parle d'une police qui intervient de plus en plus sous la forme de commando et de déploiement de masse, sur des terrains que les fonctionnaires mobilisés ne connaissaient pas quelques heures auparavant pour n'y avoir jamais mis les pieds.
Je pense que votre analyse manque bien d'équilibre à ne pas tenir compte des ces éléments dans l'appréciation que vous faites de la situation.
Je pense que depuis plus de quinze ans une politique exclusivement répressive est mise en place pour traiter une montée de la délinquance qui est bien vite confondue avec un profond malaise social qui traverse notre pays, notamment dans les banlieues, qui l'accompagne, certes, mais qui, lui, ne saurait trouver la moindre solution dans une réponse policière.
Je rappelle à tout hasard qu'il est bien illusoire de vouloir imposer le respect de la loi à une jeunesse de banlieue qui voit tous les jours ses propres droits bafoués sans aucune réaction concrète de l'Etat : je me bornerai ici à signaler la récente enquête du Bureau international du travail qui met en évidence une pratique généralisée et massive en France de la discrimination raciale à l'emploi, au logement et aux loisirs envers les jeunes des banlieues. Les exemples de droits bafoués, et d'inégalité manifeste dans le traitement réservé par l'Etat à ses citoyens selon leur lieu de résidence, ne manquent pas en banlieue malheureusement...
Et je relève que cette politique uniquement répressive que nous connaissons depuis plus de quinze ans se traduit par une baisse, voire une disparition quasi complète des moyens consacrés à la prévention (combien reste-t-il d'éducateurs et d'assistants sociaux dans les banlieues aujourd'hui ? Leur nombre est en chute libre quand les problème sociaux s'accroissent).
Parallèlement cette répression conduit à l'aggravation tendancielle des peines prévues par la loi, à la définition sans cesse de nouveaux délits, à l'allongement continu des peines prononcées par les tribunaux, par un engorgement désormais chronique des prisons (malgré plusieurs programmes importants de construction).
Sans parler du discrédit jeté sur tous les dispositifs de peines alternatives à l'incarcération, sur la progressivité des sanctions, sur les accompagnements à la libération des détenus, tous ces dispositifs qui, selon les études mêmes menées par la Justice, se révèlent être les seuls à présenter une certaine efficacité dans la lutte contre la récidive.
Ce tout répressif, qui prend bien des libertés avec les droits des gens (réduction continue des droits de la défense, développement des fichages et de la vidéo-surveillance...) et abandonne tout effort de prévention, se révèle aujourd'hui un bien triste échec, mais un échec manifeste.
Faut-il encore et toujours plus de répression, malgré l'inefficacité patente de cette politique? Faut-il s'enfoncer toujours plus loin dans une politique de guerre civile?
Je regrette que votre analyse n'aborde pas la situation aussi sous cet angle. Et je regrette aussi que cela n'amène pas le monde judiciaire à s'interroger: la Justice n'est-elle pas en train de renoncer à sa mission... en la sous-traitant tout bonnement... à la police?
Rédigé par : tardif | 30 mars 2007 à 20:59
Condamné 7 fois, impliqué 22 fois, interdit de territoire, et toujours en France et en liberté : ou ce garçon a du ressort... ou bien on nous prend pour des cons, voire les deux.
J'aurais dix anecdotes détestables concernant la police ferroviaire, notamment dans les derniers RER que j'ai fréquentés un temps. Traversant les voitures en faisant tourner leur matraque, s'en prenant au misérable africain qui roupille peinard dans son coin. On en a chopé un l'an passé à Pontault-Combault : quand il finissait son service, il se violait une nénette à la gare avant de revenir chez lui.
Hier, périphérique, je double une voiture. Bombe sur moi une voiture de police, sans girophare allumé, sans sirène, et il me colle aux fesses. Je lui mets un coup de patins pour l'éloigner, je vois s'agiter dans mon rétroviseur un pantin au volant. Je finis gentiment ma manoeuvre, n'ayant aucune raison de céder à la terreur d'un mauvais conducteur. Après m'avoir enfin doublé, on me fait signe de m'arrêter en sortant du périph. Soit, c'est de bonne guerre. Le coup de pied de l'âne. On a le pouvoir de m'emmerder alors on ne s'en prive pas. Ils étaient quatre, dont une femme. Un passager procède à mon contrôle et me signale que je conduis dangereusement ! Je vois que dans la voiture, ça s'engueule. Je demande alors à parler au conducteur pour établir que c'est lui qui m'a collé aux fesses. Le gars ne se le fait pas dire deux fois, le conducteur se pointe et là, des éfluves mêlées de bière et de gros rouge m'enveloppent subitement. L'agent qui m'avait contrôlé emmène son compère et me dit de circuler, tandis que ça s'engueule encore dans la voiture...
Voyez-vous Philippe, le déficit moral touche tout le monde dans notre société, pour peu qu'on ne dispose pas des matériaux intellectuels et des références pour appréhender la complexité dans laquelle nous vivons. Le policier moyen est dans le même vide mental et culturel que beaucoup d'autres personnes. A-t-il toujours le sentiment de représenter l'autorité de la République et n'est-il pas plutôt pénétré de sa seule autorité individuelle ? Pourquoi échapperait-il à la dissolution des valeurs ? Et devrait-on toujours le respecter quand lui-même ne sait plus pourquoi il serait respectable ?
Je n'excuse rien de ce qui s'est passé à la Gare du Nord, rien, et ceux qui ont commis des faits répréhensibles doivent en répondre. Mais si je veux bien défendre le principe de la police républicaine, je n'exonère pas naïvement les policiers de toute responsibilité dans les heurts démésurés qui les opposent à d'autres, pas tous émeutiers de banlieues et même parfois, me dit-on, de sages grand-pères chinois ou de douces et paisibles maitresses d'école...
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 30 mars 2007 à 19:18
Moi, je (moi, je, c'est pour rire, je ne suis pas candidat) Moi, donc, je lis la Bible tous les jours (c'est évidemment du Monde qu'il s'agit) :
" Ce dernier, ( un Français de 23 ans ...) a été arrêté par la brigade anticriminalité en civil travaillant sur le réseau ferrovière. Situé deux étages au-dessus des policiers, il aurait poussé " une jardinière de fleurs de plus de 80 Kg ", tombée " juste derrière une section en progression au pas de gymnastique " explique un commissaire.
Placé en garde à vue pour tentative d'homicide volontaire, il affirme s'être seulement appuyé sur la jardinière, tombée par mégarde " ( Le Monde, daté du 30.03.07, p.10 ).
La police a tort de ne pas se méfier des jardinières mal fixées.
Rédigé par : Peroixe | 30 mars 2007 à 17:39
Toujours à propos des événements de la Gare du Nord, il me vient une interrogation à propos de l'application de la nouvelle loi sur le "happy slapping" - que pensez-vous des vidéos prises par les divers témoins et parfois acteurs des événements ?
Certaines n'avaient d'autres buts que de témoigner, d'autres certainement d'inciter dans l'esprit du "happy slapping" (une sorte de recherche d'une postérité pour un délit provocateur)... certaines sont donc condamnables du fait de la nouvelle loi.
Mais comment faire la différence entre elles ? De plus, beaucoup de ces vidéos sans discernement quant à l'intention des auteurs, ont été re-publiées sur le web par de grands journaux. Y-a-t-il notion de complicité ?
Lorsqu'un film amateur est pris lors d'une arrestation, s'agit-il de montrer les faits, de promouvoir la provocation du délinquant envers les forces de l'ordre, de prévenir d'éventuelles bavures ?
Est-ce que les législateurs n'ont pas oublié de mieux définir sa portée ou bien même de préciser la qualification du délit en donnant une définition plus restrictive (par exemple la publication d'un document audiovisuel filmant un délit dans le seul but de lui apporter une publicité incitative) ? Ne serait-il pas utile d'introduire la notion de complicité en quelques sorte, préméditée - l'entente préalable entre l'auteur du délit et le filmeur ?
Il serait certainement utile d'avoir l'avis éclairé d'un magistrat, qui plus est du parquet, autour des problèmes posés par ces vidéos en termes de libertés publiques et des menaces éventuelles à l'exercice de celle-ci sur les blogs notamment.
Rédigé par : Eponymus | 30 mars 2007 à 15:13
C'est fatigant d'entendre toujours les mêmes critiques vis-à-vis de la police.
O. Besancenot a manifesté son incompétence sur la question en déclarant vouloir désarmer les policiers ! Je considère qu'il est déjà inadmissible d'envoyer sur le terrain des policiers municipaux sans arme alors pour les policiers nationaux celà relève de l'inconscience.
José Bové est venu à Nantes hier, il est venu dans une cité sensible et a dénoncé le fait que les policiers se comportent comme des Shérifs. Il a dit ça à propos d'une intervention mouvementée ce week-end. Il a cependant oublié de préciser que cette intervention a eu lieu suite à des échanges de coups de feu. Les armes utilisées étaient de calibre 9mm ce qui n'est pas du petit calibre. Le contexte était donc particulièrement dangereux, malgré cela, la police a maîtrisé la situation avec un grand professionnalisme.
Ceux qui critiquent si facilement la police devraient prendre conscience de la chance qu'ils ont de vivre en France car nous avons des forces de police très efficaces malgré le manque de moyens.
Rédigé par : Jean Philippe | 30 mars 2007 à 14:44
Je suis 100% d'accord sur le fond de l'article et il faut avouer que l'intervention de Jack Lang confine au ridicule. De plus, il réactualise ce fameux angélisme que certains n'hésitent pas à identifier au clivage entre droite et gauche sur ce thème. C'en est même honteux qu'un billet comme le vôtre soit nécessaire.
Effectivement toutes les analyses de société tendent à être perverties par le prisme de la rivalité politique systématique. Le PS ne fait rien d'autre depuis les cinq dernières années. Une habitude héritée des années militantes puisée à la source de la lutte des classes.
A titre anecdotique, j'ai même entendu une fois une interview de François Hollande sur France Inter, à la suite d'une déclaration identique à celle de Chirac - le journaliste lui demanda trois fois si il était donc d'accord avec Chirac sur ce point, il n'a jamais voulu l'avouer.
Plus sérieusement, ces déclarations stupides et ces postures cachent également le fait que les problèmes de délinquance et des relations jeunes des banlieues/institutions ne reposent pas uniquement sur un seul ministère. Et qu'au sein de la meilleure police du monde, il reste la réalité du terrain, la réalité des hommes, où celle de l'instant. Peut-être que la même interpellation, même un peu musclée, si elle s'était produite deux heures plus tôt ou plus tard ou sur un autre quai, n'aurait provoqué que des haussements d'épaules blasés de la part des badauds.
Bref, tout cela pour dire que les politiciens, les médias, les responsables doivent être très prudents quand à la présentation des faits et de leur analyse.
Cela vaut d'ailleurs surtout pour les magistrats, car le seul mauvais point de ce billet porte sur le fait que la personne contrôlée a. n'est pas coupable automatiquement des émeutes ; n'est visiblement pas en situation irrégulière ; n'est pas un clandestin ou était en voie de régularisation ; n'est pas entré en France de manière illégale ; n'a pas été impliqué 22 fois ; il est accusé d'un coup de tête selon certaines sources, non pas coupable.
Si les mots sont importants, ceux d'un ministre de l'Intérieur ou ceux d'un magistrat, même sur un blog, le sont tout autant.
Rédigé par : Eponymus | 30 mars 2007 à 13:39
Pourquoi évoquer la responsabilité des médias et pas celle de la Justice, qui vient d'apporter sa caution aux propos de G. Frêche, selon lesquels ce sont les policiers qui brûlent les voitures...
Rédigé par : guzet | 30 mars 2007 à 12:22
Décidément le choix ne serait qu'entre excuser les "jeunes" (dont certains ont quand même trente ans) ou approuver sans réserve l'action des policiers à la gare du Nord.
Non je ne le crois pas. Ce qui ne choque pas grand-monde c'est l'incompétence des forces de l'ordre qui n'ont pas réussi à maitriser un incident récurrent (même si heureusement il n'est pas fréquent) : un individu récalcitrant.
Je rappelle qu'il y a un commissariat au sein même de la gare du Nord disposant d'effectifs conséquents et permettant d'éloigner des badauds plus ou moins mal intentionnés, l'interpellé.
Bref, ce qui devrait inquiéter c'est comment une telle situation peut se développer alors que notre police serait d'une efficacité accrue depuis 5 ans ?
Rédigé par : milimaître | 30 mars 2007 à 11:36
Pourriez-vous nous expliquer pourquoi la préfecture convoque pour le 5 avril une personne faisant l'objet d'une interdiction du territoire pour lui remettre une carte de séjour avec autorisation de travailler.
Quand vous écrivez "impliqué dans 22 affaires", je suppose que vous voulez dire "soupçonné dans 22 affaires". Il me semble qu'il suffit que quelqu'un porte plainte contre nous pour un délit, ou que l'on soit entendu dans une affaire de police, pour que l'on se retrouve dans le fichier STIC, même si l'on est innocent.
Vous pourriez peut-être aussi préciser que la plupart des condamnations (notamment, pour violences sur des contrôleurs, port illégal d'un couteau Opinel de 6 cm, vol d'aliments à Monoprix, vol d'ustensile de cuisine dans un Prisunic) ont eu lieu il y a dix ans au moins. Mais peut-être considérez-vous que lorsque l'on est délinquant multirécidiviste, c'est à vie.
Rédigé par : Jérôme | 30 mars 2007 à 10:35
J'ai trouvé cela fort intéressant...La gauche nous ayant habitué au désastre dans ce domaine, sa conduite irresponsable persiste! La médiocrité des candidats à l'élection qui se présentent au Peuple Francais est vraiment décourageante et démoralisante !
La vérité n'est ni de droite ni de gauche, et cela mérite d'être pris en compte.
Il est vrai que cela contraste singulièrement avec l'angélisme affiché par la candidate SR dans sa démonstration genre "Caliméro"... Les basses manoeuvres des réseaux ripoux des socialistes sont encore à l'oeuvre! Je ne résiste pas au plaisir de vous en faire profiter, et précise que je suis d'accord avec cette analyse...
"À la Gare comme à la guerre
Les événements qui se sont produits à la gare du Nord ce 27 mars méritent plus que les simples haussements d'épaules de citoyens blasés ou les honteux commentaires des journalistes complaisants. Ils appellent, à notre avis, un vrai raidissement, d'abord des contribuables, accessoirement des cotisants sociaux, des Français assujettis – n'oublions jamais ce terme, car il figure dans le Code de la sécurité sociale et autres solidarités obligatoires.
Je me reporterai, avec votre permission, au quotidien Le Monde daté de ce 29 mars. Je m'y réfère, non par admiration pour sa lucidité, encore moins pour son objectivité, mais précisément parce qu'il distille son ordinaire poison, toujours subtilement dosé, du soutien systématique apporté aux étrangers, essentiellement dans la circonstance où ils violent les lois françaises. Au bout du compte sans doute une telle démarche mériterait de se voir qualifiée de discriminatoire. Mais comme elle relève du seul sentiment raciste autorisé par la république, celui qui pénalise les seuls régnicoles français, on n'imagine toujours pas que des sanctions viennent en réprimer la manifestation.
Ainsi en page 9 du journal, faisant symétrie à la couverture des affrontements violents de la Gare du Nord relatés en page 8, on trouve un épisode encore plus révélateur. Il se produisait, étrangement le même jour à Belleville. On apprend ainsi que "des habitants affichent leur soutien aux sans-papiers". Il est mentionné également que "les fédérations de parents"— à vrai dire il s'agit de la FCPE socialiste — s'y affirment "solidaires de la grève des enseignants" – autrement dit de la FSU communiste. Au lieu de déplorer la convergence des socialistes et des communistes, unis pour bafouer la législation, les rédacteurs d'origine trotskiste trouvent cela excellent.
M'en tenant aux informations concédées par Le Monde à ses lecteurs, – j'allai parler des aveux du journal, mais je me trompe : il n'avoue jamais – l'innocente victime de la répression policière de la Gare du Nord, loin de pouvoir passer pour un "jeune" se révèle "un homme âgé de 32 ans. Il n'avait pas de titre de transport. De nationalité congolaise, domicilié à Sevran (Seine-Saint-Denis) il se trouvait en situation irrégulière et faisait l'objet d'un arrêté de reconduite à la frontière, selon la préfecture de police. Il avait déjà été mis en cause dans 22 dossiers, dont la plupart pour violences volontaires". Charmant garçon n'est-ce pas ?
Le seul mérite que probablement d'autres "jeunes" ont du par conséquent déceler dans la démarche de cet excellent paroissien relève tout simplement du racisme. Encore pardon : il faut appeler cela du "communautarisme". Car manifestement la foule émeutière de la gare du Nord s'est portée au secours d'un Africain, reconnaissable à son teint mélanoderme. "Au début il y avait un motif de colère, déclare un témoin. Après ce fut n'importe quoi".
Pillages, déprédations: De tels désordres ressemblent aux émeutes classiques et caractéristiques des situations prérévolutionnaires.
Au moins celle-ci, n'en déplaise à Miss Ségolène et à tous les petits marquis jacobins, si elle se produit, ne pourra pas se voir qualifiée de révolution française".
Rédigé par Jean-Gilles Malliarakis dans France |
Rédigé par : Citoyen ignare | 30 mars 2007 à 09:34
D'accord avec vous sur presque tout sauf, hélas, sur l'essentiel.
Vous avez raison de dénoncer ce que vous dénoncez, vous avez raison de rappeler la responsabilité première du premier responsable de cette triste affaire.
Mais vous avez -- à mon sens -- tort de considérer que parce qu'il y a une responsabilité "première", il y a des responsabilités "secondaires".
Je veux dire que ce sont les "émeutiers" ou "casseurs" qui portent la responsabilité d'avoir transformé un fait divers ("un coup de tête asséné à un agent de la RATP") en mini-guerre civile.
Angelo H. est responsable de ses actes évidemment, mais non pas de ceux des autres.
Confondre les responsabilités, les réunir sur une seule tête, c'est toujours renoncer à la finesse de l'analyse.
Rédigé par : Rubin Sfadj | 30 mars 2007 à 00:22
La directrice d'école ne fera pas l'objet de poursuites - "l'étrange maladresse" par vous justement évoquée est donc confirmée - mais Angelo H., lui, est placé en détention provisoire jusqu'au 2 mai prochain .
Ces deux faits divers, consécutifs dans le temps, ne sont guère comparables mais toutefois leur traitement médiatique et politique les rapprochent tant ils nous révèlent un malaise manifeste de notre société , celui, notamment mais pas seulement, de son rapport avec la loi et avec ceux qui sont chargés de la faire appliquer .
Nous le savons , notamment grâce à Lacordaire , l'épée ne s'arrête jamais à la limite du Droit .Il est dans sa nature de rentrer malaisément dans le fourreau quand elle s'est échauffée une fois dans la main de l'homme ...
Toutefois , qu'un banal contrôle de titre de transport ferroviaire se transforme en guérilla urbaine est assurément topique d'une crise que le tribunal correctionnel de Paris , entre les deux tours de l'élection présidentielle , ne pourra seul apaiser ...même s'il condamne lourdement le prévenu ayant " mis le feu aux poudres " .
La révolte exprimée par les " jeunes" concernés n'est pas en soi noble , bien entendu , mais ce qu'elle semble revendiquer l'est peut-être lui et mériterait assurément , plus que des rodomontades diverses ,une réflexion approfondie .
En 2002 , "l'insécurité" a fortement imprégné la campagne électorale . Le quinquennat qui a suivi et s'achève a été marqué par des déclarations d'auto-satisfaction sur la baisse de la délinquance dont on peut aujourd'hui mesurer, au regard des "événements de la gare du Nord, tant la vanité que la prétention .
A suivre...
Rédigé par : Parayre | 29 mars 2007 à 23:17
« Olivier Besancenot - je ne suis pas sûr qu'il plaisante - affirme que s'il y avait eu la gratuité des transports, rien ne se serait produit »
Et s’il y avait eu la gratuité des impôts Johnny ne serait pas parti à Gstaad. Et si la poste ne payait pas les facteurs, le timbre-poste pourrait être gratuit !
Rédigé par : dab | 29 mars 2007 à 23:08
Tout d'abord chapeau pour votre talent d'écriture. Je vous entendrais presque le déclamer dans un prétoire. Ca aurait de la "gueule".
Mais que fait la justice, comment se fait-il que des gens avec des casiers à rallonge puissent encore agir en toute impunité ? Quel est le crédit de la justice quand un mineur de 16 ans qui est présenté pour la 40ème fois devant un magistrat (vol, violence, drogue) et qu'il lui est fait un simple rappel à la loi ? Il vient par la suite pérorer devant ses copains de cité (je connais le cas). Les tribunaux ne sont pas assez fermes !
Rédigé par : politoblog | 29 mars 2007 à 23:04
"Elles démontrent plutôt son existence et la crainte qu'elle inspire. Elle suscite une résistance de la part de factions qui, de toutes manières, même si on leur offrait les conditions de l'insertion sociale et nationale, n'auraient que le désir de mettre le feu, dans tous les sens, à leur bout de territoire, à notre idée de la République, à la démocratie et à ses règles."
J'espère bien, d'ici peu, démontrer le contraire. Les coups, les matraques et les gaz n'ont jamais enseigné que la révolte. C'est aussi sur cela qu'elle est bâtie, la République.
Rien sur Papi Voise?
Rédigé par : Fleuryval | 29 mars 2007 à 22:47
Et que penser de l'exemple donné par cette directrice d'école, quelques jours plus tôt ?
Rédigé par : Marc Jean | 29 mars 2007 à 22:44
Bravo.
Le débat juridique que vous lancez méritera de plus longs développements. Allant à l'encontre de nos principes en matière de procédure pénale, il sera intéressant d'en soutenir les fondements.
Sur le fond de l'article, nombreux seront les commentaires qui vous donneront raison (de plus en plus nombreux, d'ailleurs).
Point la peine d'y ajouter. Deux observations néanmoins :
- le rôle joué (y compris Gare du Nord) par les activistes d'extrême-gauche qui servent leurs propres intérêts en se jouant de la misère des gens. C'est aussi le cas rue Rampal.
- ne pas oublier que si vous subissez la foudre de quelques pseudo-intellectuels bourgeois parisiens, vous avez le soutien de l'immense majorité du peuple de notre pays, dans vos analyses objectives et courageuses, pesées et humanistes.
Rédigé par : Damien | 29 mars 2007 à 21:23
Dans quel monde vivais-je, me demandai-je soudain, pour qualifier d'éblouissant un tel article qui, somme toute, n'était que le reflet du pur bon sens ...
Si j'étais ministre de l'Education, je l'imposerais comme dictée à l'entrée en sixième, dans le cours d'éducation civique...
Héolas, le bon sens est aujourd'hui la vertu la moins répandue ! (l'ajout du "o" est volontaire)
Rédigé par : sbriglia | 29 mars 2007 à 20:59
Je suis effrayé par le consensus anti-flic qu'a suscité cette affaire.
Dans notre société, toute intervention des forces de l'ordre semble devenue suspecte, tandis que le délinquant a toutes les excuses.
La France a vraiment du mal à digérer mai 68 ( "CRS - SS!!" ).
Rédigé par : Julien | 29 mars 2007 à 20:48
" Certes, je veux bien admettre qu'un discours politique ne puisse se voir imposer l'obligation d'une compréhension approfondie et multiple mais il me semble qu'une bonne volonté collective, un désir d'union, une lucidité non partisane seraient susceptibles d'aboutir à des recommandations pertinentes."
Il y a quelques semaines, j'ai fait référence au livre de Claude Dilain, le maire de Clichy-sous-Bois. J’y repense depuis quelques jours.
"(...) Ici, on ne croit plus en la République, ni en ses institutions. Elles sont toutes rejetées en bloc, accusées, à tort ou à raison, d’être les principales responsables du malheur quotidien. (...) Il y a une confusion totale entre toutes les institutions. Il faut écouter ces jeunes ne faire aucune différence entre la police, la justice, l’Éducation nationale, La Poste, la RATP, et bien sûr les responsables politiques. Nous parlons beaucoup du sentiment antipolice de cette population mais, ne nous y trompons pas, il n’est que la partie visible de l’iceberg. Ce sont toutes les institutions qui sont rejetées. "
Extrait de " Chronique d’une proche banlieue "
Peut-on inciter fortement Ségolène Royal et Jack Lang à lire cette chronique et leur demander d'intégrer dans leurs appréciations la réalité que C. Dilain décrit par cette phrase.
Il est grand temps, et je suis d’accord sur ce point " qu'une bonne volonté collective, un désir d'union, une lucidité non partisane " se force à prendre toute la mesure d'une phrase comme celle que je viens de citer. Des responsables politiques qui s’enfermeraient dans son déni seraient des inconséquents.
Rédigé par : Véronique | 29 mars 2007 à 20:47
trois fois , monsieur Bilger !
votre "post" est subliminal , une fois de plus , je sais !
deux fois ce sont " deux moins le quart avant que Jésus ne crie " - J.Yanne , " deux heures de colle forte pour un baiser " -André Farwagi , " deux jeunes filles et un marin " -Richard Thorpe , " deux mains la nuit "- Richard Siodmark ," deux garçons , une fille , trois possibilités"- Andrew Fleming , " deux enfoirés à Saint-tropez "-Max Pecas et caetera ( "deux candidats , une candidate" -" deux extrêmes-droites , trois voire quatre bien à gauche " - )
sinon ok Chorale pour :
"Il y a des démagogies qui coûteront cher et des compréhensions molles et lâches qui pèseront lourd."
et le train de s'essoufler ?
"Il n'y aura pas de miracle. Je crains que des crises de cette nature ne se reproduisent" :-(
là , perso je souffle une bonne fois pour toute la bougie du Sapeur Camembert !
Rédigé par : cactus aime le mot dit | 29 mars 2007 à 20:32
Quel bon titre !
C'est honteux d'incriminer ainsi NS qui fut le premier à entrer dans les quartiers depuis bien longtemps pour tenter de rétablir un ordre républicain alors qu'il est devenu celui du plus fort, du moins moral dans ces lieux.
Ce n'est pas le candidat que j'ai choisi, il n'empêche que je trouve peu noble, ingrat de l'incriminer à la place du délinquant fauteur de troubles et des "émeutiers" voleurs et agressifs. Sarkozy a eu le courage de l'impopularité par critiques faciles des défenseurs de voyous...
Jack Lang est vraiment un (autocensure) de tenir des propos tels. Ce n'est pas une découverte, il a déjà tué l'art, la culture, massacré la langue française, il a maintenant comme désir irresponsable d'achever le pays en trouvant des excuses aux indélicats de la République, en prenant la défense des casseurs. Ségolène Royal vient de le suivre sur ce terrain en osant même exprimer : "La police doit respecter la jeunesse"... Une honte de malhonnêteté intellectuelle électoraliste, une insulte aux force de l'ordre. Je rappelle qu'une fois de plus dans ces affrontements seuls des agents ratp et un policier furent blessés, pas un seule de ces racailles.
L'onirisme et le monde inversé où on défend le pire pour dénigrer le mieux est en fin de rêgne, avec de tels propos, des politiciens viennent de se suicider électoralement. Besancenot, le veau sous la mère de Krivine comme dit Alain Soral, devrait être exempté P5 en politique, il est complètement irresponsable, dangereux pour lui-même et les autres.
PS : Pour la chute absurde, les titres de transport en commun deviennent gratuits pour les rmistes et les clandestins sur décision de monsieur Huchon et c'était prévu avant cet incident...
Rédigé par : LEFEBVRE | 29 mars 2007 à 20:20