A plusieurs reprises, j'ai évoqué dans mes billets le talent, l'honnêteté, l'acuité de la vision de Luc Bronner, journaliste au Monde. J'ai même consacré le post "Une France qui ne se sent pas bien" à l'un de ses courts reportages, pour en faire l'éloge.
Il vient d'être récompensé par le prix Albert Londres pour une série d'articles sur les jeunes et la banlieue.
Ainsi, il arrive que des prix soient octroyés à ceux qui les méritent. On finissait par ne plus y croire.
Peut-être que cette hirondelle va faire le printemps ?
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Ca y est, je connaissais en n'ayant pas retenu le nom, c'est celui qui a fait les articles sur le racisme anti-blanc, le CPE et les manifestations où des petits cons se faisaient frapper par ceux qu'ils défendent à coeur et à cris sans les connaître, mais aussi sur ce que peuvent vivre comme misère et manque de reconnaissance de jeunes magrébhins, de jeunes noirs dans les cités.
Bronner est effectivement un mec bien, un bon journaliste.
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 23 mai 2007 à 10:27
La bravitude, je n'ai pas aimé.
La plénitude qu'affichent Nicolas Sarkozy et François Fillon me séduit.
L'ouverture, c'est le pluralisme pour des objectifs précis et n'est pas un consensus mou.
La société française espère une remise en route juste et profitable.
Comment informer la société de ce qui se passe et s'établira ?
De grandes plumes journalistiques, mercenaires de l'information m'inquiètent, tels le chien et le loup.
J'ai naguère entendu et lu Philippe Henriot, hélas aussi Brasillach. Chat échaudé craint l'eau froide.
Plus me plaisent les plumes débridées, sans collier, telles que Clemenceau dans l'Affaire, Albert Londres pour le bagne et maintenant Luc Bronner exposant le problème des banlieues.
La presse est un contre-pouvoir et non un pouvoir. Elle est indispensable pour l’opinion, dans l'honnêteté, bien sûr.
Son devoir pour sa pérennité consiste à se légitimer.
A défaut, l'internaute s'informera lui-même et naviguera de blog en blog pour affiner son sentiment.
Rédigé par : Francis | 23 mai 2007 à 08:15
J'aime bien Albert Londres, j'ai lu une partie de sa biographie concernant sa prise de position sur le bagne (de Cayenne, je crois).
Honte à moi, je ne connais pas le journaliste dont vous faites la louange...
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 19 mai 2007 à 16:35
Le prix Albert Londres couronne une certaine idée que l'on se fait du journalisme et du reportage.
Les quotidiens, les marges, les tensions, les conflits, les guerres décrits à vif, à plaie ouverte.
Le jury et les lauréats ont en commun une exigence journalistique : les faits, les hommes et les femmes. Parce qu'ils savent qu'informer est inséparable de la volonté de faire comprendre des réalités complexes. Sans une rigueur et une précision à toute épreuve dans leur travail, sans un ancrage dans le réel et un parti pris d'indépendance, ils savent qu'ils mentent sur ce qui fait l'essentiel de leur métier.
Le prix Albert Londres distingue d’abord le respect de ces obligations de base.
Dans l'article de Luc Bronner qui vous a inspiré une note il y a cela: décoller les papiers peints successifs pour mettre à jour le dessin authentique et les couleurs originales. C'est ainsi que le lecteur ou le spectateur comprend un essentiel.
Rédigé par : Véronique | 19 mai 2007 à 14:33
Luc Bronner méritait certainement ce prix mais je crois que son acuité visuelle reste malgré tout étroite quant aux banlieues et aux petits blancs. Le sujet est plus qu'interessant et il faudrait des lignes et des lignes pour disserter dessus, je ne peux que jeter quelques bribes de ma pensée telle une psychanalyse en réponse à Luc Bronner : le petit blanc lepéniste est le même qui votait rouge il y a 40 ans. 40 ans c'est le temps que j'ai passé dans les cités-dortoirs, H.L.M. et autres lieux similaires. J'ai commencé par la tristement célèbre cité Balzac de Vitry/Seine, c'était dans les années 1966, j'avais 15 ans. Certains partis maintiennent ce terreau pour se maintenir, bien que je n'en sois pas si sûr maintenant, le camarade Joseph a perdu de son aura mais peut-être est-il comme le Phénix et renaîtra-t-il de ses cendres. Le Front national, personnellement je ne pense pas qu'il ait beaucoup d'avenir, son électorat vote Le Pen et non F.N, ce parti s'éteindra avec son leader. La banlieue de 2007 est la même que 1968, elle a seulement été intellectualisée par quelques intellectuels fatigués, nostalgiques de Mai 68. L'immigration africaine aura-t-elle un point culminant pour laisser la place à une immigration asiatique et à proportion égale les asiatiques s'intègrent-ils mieux que les africains ? Police, gendarmerie, douane, justice, c'est vrai que certains jours on ne sait plus à quel saint se vouer, les parkings sont transformés en supermarché de la drogue. Mais ce petit blanc avec son berger allemand, qui met son bulletin pour Le Pen, n'est-ce pas celui-là qui tabasse sa femme en rentrant et met ses gamins au garde à vous ? La "cité" est-elle un électron libre de la ville, est-elle sur une dimension propre à elle-même ? Voilà donc jeté au hasard ce que m'inspire en peu de temps une psychanalyse avec Luc Bronner, y a-t-il une réponse ?
Rédigé par : Bernard | 19 mai 2007 à 10:33
@ M. Bronner, vite un article !
Albert Londres a encore raison.
« Il faut dire que nous nous trompons en France. Quand quelqu'un – de notre connaissance parfois – est envoyé aux travaux forcés, on dit : il va à Cayenne. Le bagne n'est plus à Cayenne, mais à Saint-Laurent-du-Maroni d'abord et aux îles du Salut ensuite. Je demande, en passant, que l'on débaptise ces îles. Ce n'est pas le salut, là-bas, mais le châtiment. La loi nous permet de couper la tête des assassins, non de nous la payer. Cayenne est bien cependant la capitale du bagne. (...) Enfin, me voici au camp ; là, c'est le bagne. Le bagne n'est pas une machine à châtiment bien définie, réglée, invariable. C'est une usine à malheur qui travaille sans plan ni matrice. On y chercherait vainement le gabarit qui sert à façonner le forçat. Elle les broie, c'est tout, et les morceaux vont où ils peuvent.
(…) les autres grouillent au fond comme des bêtes, n'ayant plus qu'un mot à la bouche : le malheur; une idée fixe : la liberté. »
Extrait d'Albert Londres (Au bagne, 1923).
Cet extrait d’Albert Londres pourrait, encore, être d'une brûlante actualité, en d'autres lieux. On est toujours dans la "dignité humaine" (cf.hier "la mort en prison ?).
Bravo, M. Luc Bronner ! Faites-nous un reportage sur l’état de certaines de nos prisons. Mme Dati vous laissera certainement entrer dans "nos" prisons même si votre journal, en fait de communication, n'a pas été très tendre pour son "patron" !
A moins que vous n’ayez déjà fait cet article et que je l'aie manqué. Qu’un lecteur généreux m’en donne la référence.
Rédigé par : J.W | 19 mai 2007 à 09:38