Le ministère de l'immigration et de l'identité nationale serait, pour le MRAP toujours aussi bien inspiré, "le ministère de la honte". Il continuerait les politiques de Vichy et n'aurait qu'une obsession, choisir les bons immigrés et exclure les mauvais.
A supposer même que l'ambition du ministère confié à Brice Hortefeux puisse être celle-ci, seules les âmes infiniment délicates pourraient en être choquées. D'autant plus que le ministre a rappelé que c'est avec "fermeté et humanisme" qu'il accomplirait sa mission.
Je pourrais me contenter de répondre à cette absurde philippique que tout ce qui est excessif est insignifiant. Ce serait traiter à la légère un sujet grave.
Ce ministère de l'immigration et de l'identité nationale n'est pas arrivé dans notre espace politique comme un intrus, en catimini. On sait quelle polémique est née quand Nicolas Sarkozy a évoqué pour la première fois ce problème. La démocratie n'a pas été prise à revers et au contraire la transparence a régné. Personne, ayant voté au second tour pour Nicolas Sarkozy, ne peut soutenir que la composition gouvernementale, sur ce plan, a étonné. Il y a donc une majorité tout de même impressionnante de citoyens qui ont avalisé cette politique et ce qui l'inspire. Dans ces conditions, si on a le droit évidemment de vilipender ce qui a été légitimé, il me semble qu'on doit le faire avec toute la modestie républicaine requise. Une démarche contraire, donc, à celle que le MRAP a adoptée. Comment ne pas percevoir que cette agression constitue la manifestation d'un mépris du peuple, la traduction triste d'une mise entre parenthèses de l'élection présidentielle, le constat amer d'une insupportable défaite ? Mais qu'on ne s'y trompe pas, en dépit du leurre agité par le MRAP, ce n'est pas l'humanisme qui a été vaincu le 6 mai, c'est une certaine conception de la gauche.
Le MRAP, au lieu de s'enfermer dans cette autarcie si peu lucide, aurait dû au contraire admettre que le seul barrage contre les dangers objectifs qu'il lui arrive d'évoquer se trouve dans une politique d'immigration et d'intégration à la fois vigoureuse et équilibrée. Une démocratie qui saurait se défendre sans se renier. Suivre le MRAP , c'est à coup sûr faire le lit de ce que notre communauté nationale récuse. Un extrémisme sans solution ni avenir. Ce n'est pas heureusement le choix majoritaire du 6 mai.
Le MRAP, plus profondément, ne sait plus sur quel esprit danser. Rendu inutile sur sa droite, dégoûté par sa gauche, il s'acharne, il s'échine à demeurer dans le jeu, avec force protestations vides de sens et la volonté de créer l'illusion de périls en réalité imaginaires. Alors, comme il n'a plus rien à dire, il le dit mal, il l'affirme avec grossièreté. Moins la cause est bonne, plus la forme est outrancière. Le ministère de la honte ! Derrière cette enflure, on sent la nostalgie, le regret, l'envie du créateur frustré. Levez-vous, orages désirés ! Le problème est que le MRAP a le désir mais qu'il n'y pas d'orages en vue, sinon ceux que l'élucubration théâtralement indignée cherche à susciter. Le MRAP va se faire un torticolis à force de regarder le présent en se tournant vers le passé. L'invocation lancinante de Vichy, ce n'est pas non plus précisément l'avenir. Mais que deviendrait donc le MRAP sans les catastrophes qu'il maintient en vie, aussi usées soient-elles dans les mémoires, en pratiquant la respiration artificielle ?
Alors, qui devrait avoir honte, vraiment ?
Bravo pour cet article lucide. Je trouve, à mon humble échelle, que votre analyse porte à tous les coups.
Rédigé par : Sébastien V. | 04 décembre 2008 à 19:26
Ne vous fatiguez pas M.Patoulatchi, laissez le "S ' égo siller" en vain.
Rédigé par : Ambrosi | 30 mai 2007 à 09:35
Ségo,
Vous vous étonnez que « par exemple, le FN fasse ses résultats les plus importants dans les petits villages de la campagne aslacienne où l'insécurité est quand même très loin d'être palpable si ce n'est au poste de télévision ».
Mais connaissez-vous cette campagne, au-delà du poste de télévision ? Croyez-vous que les habitants de cette campagne ne se rendent jamais dans les agglomérations urbaines de ces régions ? Croyez-vous que les fêtes de villages s'y font toujours dans la joie et la bonne humeur ? Croyez-vous, image d'Epinal s'il en est, que ces campagnes vivent en autarcie ?
« alors que parallèlement dans les grandes villes où la violence, au vu toujours des images télés, est la plus présente eh bien le FN fait un score dans la moyenne nationale que ce soit à Strasbourg, à Marseille ou même dans le 93 ».
Avez-vous des chiffres à l'appui ? Je ne crois pas que tout fut toujours aussi simple que vous le décrivez.
Ces points de détail étant précisés, pourquoi parlez-vous encore de l'extrême-droite, extrême-droite qui, si l'on prend l'exemple de l'Alsace que vous avez évoqué, s'est trouvée, aux dernières élections, en 4ème place, après Sarkozy, puis Bayrou, puis Royal ?
Pourquoi, lorsqu'on parle d'insécurité, nous parlez-vous de l'extrême-droite ?
« alors quel est le pourcentage entre la vraie insécurité et l'imaginaire : mythe ou pas mythe ? Je crois que si la télé en faisait moins, le sentiment d'insécurité se dégonflerait comme un ballon de baudruche »
Je crois que cela fait quelques années que la télé en fait le moins possible. Mais si vous connaissiez votre opposant politique, à présent président de la République, vous vous en seriez rendu compte depuis longtemps. Au PS, on est manifestement trop préoccupé par ses querelles internes et ses diktats idéologiques pour prendre le temps de connaître ce à quoi on dit s'opposer. Vous avez trop peur de reconnaître l'insécurité comme fléau présent, impliquant de devoir renoncer à l'univers symbolique de la révolution, que vous seriez prêt à assurer que l'insécurité n'existe plus si on vous remettait un tableau de statistiques commodes à cet effet.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 24 mai 2007 à 19:01
Ségo,
La télé n'en montre que très peu et pas pendant les moments clefs, par exemple les agressions hormis l'épisode de la gare du Nord (j'ai vécu dans la rue de cette gare, rue de Dunkerque, ce genre d'émeutes sur fond de solidarité ethnique est aussi fréquent que les emmerdeurs qui exigent que tu leur donnes une cigarette) furent gommé du paf pendant les présidentielles.
Partout où j'ai vu des zones de non droit, j'y ai vu des agressions, du racket, de l'intimidation.
J'habite dans une de ces zones, j'ai vécu à Montmagny et j'ai vu la différence avec les paisibles villes de province, Paris et les staions balnéaires où j'ai résidé.
Vous ne pouvez pas me faire croire que mon constat est faux.
La TV responsable de quoi, ils n'inventent pas les images filmées, je trouve au contraire qu'elle minimise beaucoup.
Je ne pense pas que ce soit pertinent que l'on fasse comme à Strasbourg, comme si cela n'existait pas, car ce fut l'escalade en retour.
Si la télé en montrait encore moins, elle désinformerait encore plus.
C'est pratique, le déni.
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 24 mai 2007 à 18:13
@ Ségo : Je ne pense pas qu'en Alsace le vote FN soit dû à l'insécurité, j'avancerais doucement en évoquant peut-être une certaine tradition... Bien que dans certains petits villages normands le score du FN a dépassé la moyenne nationale.
Quant à moi je ne pense pas être victime du lavage de cerveau télévisé quand je parle de sentiment d'insécurité vu qu je n'ai pas la télévision, et je renverrais dos à dos les B.B.B.
Rédigé par : Bernard | 24 mai 2007 à 16:42
@Ségo
"à vous lire, je me demande si on a encore le droit de ne pas se sentir en insécurité"
Autrement dit : Faut-il être sécurophile ?
;-))
Rédigé par : Stubborn | 24 mai 2007 à 11:44
@ Marcel Patoulatchi et Ludo Lefebvre,
à vous lire, je me demande si on a encore le droit de ne pas se sentir en insécurité
je sais que tout est fait à la télévision et ailleurs pour que ce ne soit pas le cas mais moi personnellement, et vivant en banlieue, je ne me suis jamais senti en insécurité
Quant à la vidéo de Marcel Patoulatchi : vu les commentaires qu'il y a en-dessous : ça en dit long sur le fossé qui s'est creusé entre les Français
Mais loin de moi l'idée de dire que certaines personnes ne vivent pas dans un climat d'insécurité bien au contraire
mais je m'étonne que, par exemple, le FN fasse ses résultats les plus importants dans les petits villages de la campagne aslacienne où l'insécurité est quand même très loin d'être palpable si ce n'est au poste de télévision
alors que parallèlement dans les grandes villes où la violence, au vu toujours des images télés, est la plus présente eh bien le FN fait un score dans la moyenne nationale que ce soit à Strasbourg, à Marseille ou même dans le 93
c'est quand même étrange que ce soit dans des villages où il ne se passe rien que le FN fasse les plus gros pourcentages
alors que dans les villes où les banlieues sont nombreuses, le FN reste dans la moyenne nationale
je me dis qu'on devrait être plus en insécurité dans le 93 que dans une petite commune d'Alsace et donc que le FN, qui ne joue que sur le sentiment d'insécurité, devrait faire ses meilleurs scores dans le 93
moi je crois que ce sentiment relève dans la majorité des cas de l'imaginaire des personnes et que la télévision en est la grande responsable
mais il est indéniable que pour d'autres, il relève de la réalité
alors quel est le pourcentage entre la vraie insécurité et l'imaginaire : mythe ou pas mythe ? Je crois que si la télé en faisait moins, le sentiment d'insécurité se dégonflerait comme un ballon de baudruche
Rédigé par : Ségo | 24 mai 2007 à 10:53
Une bonne nouvelle pour commencer la journée
Mrap: Aounit sur la selette
Des membres du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) ont demandé à Mouloud Aounit de se retirer de la présidence du mouvement, estimant que ses prises de position ne respectaient pas "les valeurs universalistes et laïques" du mouvement. Les 26 signataires de cet appel, dont plusieurs membres du conseil d'administration, reprochent à Mouloud Aounit - qui brigue un mandat de député dans la 3e circonscription de Seine-Saint-Denis - de se présenter comme le "candidat des populations issues de l'immigration", et l'accusent de "rhétorique communautariste et éthniciste".
(Avec AFP).
ps : tellement content le secrétaire de rédac qui a titré qu'il en a oublié un L mais on lui pardonnera
Rédigé par : catherine A. | 24 mai 2007 à 09:06
@Stubborn
Le mythe de l'insécurité ? Plutôt que vous pensiez que je viens cautionner certains partis extrémistes, je préfère croire que vous vivez en ermite, reclus, loin des réalités quotidiennes.
Rédigé par : Bernard-27400 | 24 mai 2007 à 09:04
Ce soir, si mes sources sont bonnes, Mouloud Aounit a été congédié du MRAP, justement pour les raisons que Catherine et moi invoquions.
C'est-à-dire que même maintenant ses "co-légionnaires" de l'extrême-gauche ne sont plus dupes à condition qu'ils le furent un jour, et ont enfin osé se rebeller contre ce qu'il avait fait de leur mouvement.
Il y a des gens brillants chez les communistes ou affiliés, c'est ou c'était souvent le parti politique des historiens de renom, par exemple.
J'ai toujours été étonné que des gens bien informés et bien intentionnés (je le dis sans ironie) le laissent à ce point distendre les définitions, la sémantique.
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 24 mai 2007 à 02:58
Marcel Patoulatchi
"je sens une pulsion agressive poindre en moi."
La violence n'est pas toujours là où l'on croit...
Rédigé par : stubborn | 24 mai 2007 à 00:07
Quand, en 2007, je lis quelqu'un qui parle de « mythe de l'insécurité », je sens une pulsion agressive poindre en moi.
Où vivez-vous, Stubborn, pour décrire comme mythe le vécu d'une part non négligeable de la population ?
Par curiosité, vivez-vous dans un tel cadre urbain :
http://www.dailymotion.com/video/xr7x6_hautepierre-banlieu-hardcore-67
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 23 mai 2007 à 23:05
Un ministère de l'identité nationale.
Le ministère de l'identité nationale me rend dubitatif. J'aurais préféré l'identité de la France. Pour les uns l'identité est statique, pour d'autres elle varie en fonction des changements. Elle tourne la Terre ! C'est la mémoire de cette histoire qui contribue à notre identité.
Notre socle "Liberté égalité fraternité" n'existait pas avant 1789 ; l'identité se transforme comme notre langue ; enrichie de vocables cosmopolites.
ps : je n'aime pas le franglais
Rédigé par : francis | 23 mai 2007 à 23:01
"Ce ministère de l'immigration et de l'identité nationale n'est pas arrivé dans notre espace politique comme un intrus, en catimini."
Ah ça non ! Il a été bien préparé ! Et comment !
On ne se rend malheureusement pas bien compte ; mais songez aux heures de travail accomplies tout au long de ces vingt dernières années.
D'abord il aura fallu longuement travailler le vocable.
« Il y a une overdose d’immigration », Jacques Chirac.
« Le seuil de tolérance est franchi », Alain Juppé.
« Le seuil de tolérance est dépassé depuis les années 1970 », François Mitterrand.
Puis asseoir confortablement le mythe de l'insécurité. Enôôôôrme travail là encore. Songez un peu à toutes ces lois :
http://lmsi.net/spip.php?article283
Puis vint le temps d'inventer l'un des plus beaux concepts philosophiques jamais conçu, j'ai nommé L'anti-racisme.
Miracle du génie français !
[Grand merci à A.F.]
Puis, encore, parachever le travail, avec d'autres vocables, d'autres images, et surtout, un autre concept, plus subtil, plus fin, plus sensible encore : la non-repentance.
Une merveille.
[Encore merci Alain.
Merci merci, vraiment.]
Voilà.
Philippe Bilger avec sagacité peut bien écrire : "Ce ministère de l'immigration et de l'identité nationale n'est pas arrivé dans notre espace politique comme un intrus, en catimini."
Il a — effectivement — raison.
Rédigé par : Stubborn | 23 mai 2007 à 21:04
@ ambrosi,
vous voilà de retour : c'est pas que vous m'avez manqué mais vos commentaires sont tellement emplis de tolérance et d'ouverture ( sic ) que ces derniers manquaient à ce blog
j'aimerais bien savoir ce que vous entendez par "sale boulot" ?
et surtout ce que vous mettez sous l'expression "identité nationale" ?
je pense que ça en dira long sur vos opinions
ceci dit je comprends votre enthousiasme au lendemain de l'éléction de NS et la consécration des idées du FN sur la question de l'immigration
mais je vous en prie : ne prenez pas mon commentaire pour une provocation : je ne suis qu'un utopiste larmoyant ou un droit de l'hommiste ou encore, comment vous dites déjà, un béni oui-oui
une chose est sûre c'est que vous faites preuve, à l'égard de ceux qui ne sont pas d'accord avec vous, d'une très grande ouverture d'esprit
Rédigé par : Ségo | 23 mai 2007 à 18:09
Monsieur l'avocat général, j'aime vos habits, j'aime vos écrits, j'aime vos amis (vos détracteurs aussi d'ailleurs, ils exaltent le brio de vos amis), mais cet orange, mais ce costume... Vous nous quittez ?
Rédigé par : Nudiste daltonienne | 23 mai 2007 à 13:52
Bien d'accord avec le commentaire de Jean-Dominique.
Par ailleurs l'idée même de créer un ministère de l'Identité Nationale fige ce concept dans une appellation digne d'Ubu (on songe particulièrement au "Ministère de la Vérité" inventé par Orwell en 1984, et pourquoi pas un ministère du Bien du Beau du Vrai tant qu'on y est?). L'accoler au terme "immigration" avait pour objectif implicite de racoler le petit peuple des électeurs de Jean-Marie Le Pen. Succès garanti.
Tout cela consacre un repli sur soi, la défense de "vrais valeurs" qui sont le cache-sexe d'une logique habituellement réactionnaire. Ce que d'aucuns ont nommé assez justement la France moisie.
Rédigé par : Marc | 23 mai 2007 à 12:15
Il y a eu un ministère de l'immigration, de la chance... Il y a maintenant celui de l'identité nationale, c'est un progrès. Nous commençons à avoir moins honte de nous-mêmes.
Je ne parlerais pas de ministère de la honte, mais de ministère de la fin de la honte avec toutefois, un petit bémol sur ce que peut être sa définition et sa fonction.
Si nous continuons à n'être défini que comme terre d'accueil, pays des droits de l'homme et qu'on nous réduit à cela alors ce ne sera pas un changement positif, mais une néfaste continuité.
Si par contre, nous nous réapproprions notre histoire dans son ensemble en ne nous en tenant plus aux quelques collabos honteux, à l'affaire Dreyfus, à Mai 68 et Voltaire, alors nos générations futures se rendront compte que nous ne sommes pas si mauvais que cela, que la barbarie totalitaire n'a jamais été notre lot, que nous ne sommes pas racistes, que nous avons eu les meilleurs écrivains, architectes, gastronomes, scientifiques, militaires, inventeurs du monde. Que nous sommes un état de Droit et que nous avons tous les ingrédients pour bien vivre, que nous ne sommes pas les moins que rien que l'on nous vend.
Si ce ministère est capable de tenir ses promesses, n'est pas une escroquerie alors nous allons retrouver un moral dont nous avons tant besoin.
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 23 mai 2007 à 11:00
Cher bouffon,
(J'ai l'impression de vous manquer de respect en vous appelant ainsi) Je suis moi-même amateur de costumes et de cravates pensant que l'habit fait un peu le moine. Je parlais donc de la tenue vestimentaire.
Toutefois tailler un costard trois pièces à Aounit n'est pas déplaisant comme vous en avez si subtilement fait la remarque. Je n'avais pas fait cette analogie initialement, mais puisque vous me mettez dans les rails, disons que la hijab rouge lui irait à ravir.
Ceci dit, il n'a pas besoin de moi pour se décridibiliser, il se débrouille très bien tout seul, qui croit encore en la sincérité de son combat contre le racisme ?
Faites attention au procès cher monsieur Bilger, Aounit parcourt la presse, le net, la télévision, la rue en quête permanente de procès plus ou moins rocambolesque comme disait "roule ta bille".
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 23 mai 2007 à 10:45
@ Sego & Ludo Lefebvre : La lecture des livres sacrés ou inspirés sont sujets à interprétation, ou on les interprete de façon fondamentaliste ou de façon exégétique avec toutes les nuances de ces deux visions, on ne peut donc pas dire "moi j'ai lu ..tel livre sacré donc je revendique le droit d'en parler en connaissance".
Je prends parfois l'exemple de Jésus marchant sur les eaux ; le chrétien de base ou le fondamentaliste y verra un miracle qui ne peut être remis en cause. L'exégèse y verra tout autre chose : "L'écriture de ce passage est symbolique et s'adresse à des juifs pour qui l'eau est le symbole de la mort et c'est une image qui nous est décrite démontrant que Jésus est au-dessus de la mort ; marche sur elle et est un espoir de vie ..." .. c'est un exemple de base mais on peut aussi voir dans les textes quelle que soit la religion des appels à la violence, n'est-ce pas l'interprétation que firent les Croisés ou l'Inquisition de la Bible .. par exemple.
Rédigé par : Bernard | 23 mai 2007 à 09:51
Ce blog est merveilleux d'échanges, d'analyses avec des gens sensés qui ont une ouverture d'esprit assez large et tolérante sur l'évolution du monde ; il n'en est pas de même pour Ségo qui, mauvais perdant après avoir clamé haut et fort que sa candidate allait gagner largement, s'échine dans la provocation avec ses idées passéistes et ses utopies larmoyantes ; il est évident qu'aujourd'hui il faudra de plus en plus faire confiance à des gens qui oseront se mouiller la chemise pour faire le "sale boulot" nécessaire et préventif tout en respectant les règles du jeu démocratique, ce qui va devenir un défi titanesque pour ceux qui se proposent de le relever ; je tire mon chapeau à M.Sarkozy ou d'autres qui ont le courage de subir les anathèmes et les cris d'orfraies droits de l'hommistes de ceux qui, bénis oui-oui, préfèrent adopter la position facile de l'autruche avec les conséquences désastreuses qui en découlent ; à l'évidence, je prefère "emplir mes poumons d'un autre air" que celui de Ségo.
Rédigé par : AMBROSI | 23 mai 2007 à 09:30
@ Véronique - J'admets effectivement qu'on puisse s'interroger sur l'obligation qu'auraient certains venus d'ailleurs à respecter ce que d'autres nés sur le sol ne respectent pas - N'est-ce pas le but d'un gouvernement de savoir tourner la page sur le passé et d'éduquer, de dire "Avant c'était comme ça, maintenant ce sera comme ça". Mais il faut que le "Ce sera comme ça" soit harmonisé par les différents acteurs de la vie publique c'est-à-dire : La Justice, la police et l'éducation nationale. En France, le droit est quelque chose de très mal perçu par une grande partie de la société, un justiciable ne comprend pas toujours bien sa sanction, pas plus que l'opinion publique, n'avez-vous pas comme tous entendu autour de vous suite à une condamnation d'un proche :
"Il y en a qui ont fait pire et qui sont passés à côté, si il (ou elle) avait été ministre on aurait fermé les yeux"
Moi même ai tenu ces propos, ai aussi perçu le droit comme une machine sélective et arbitraire "Selon que vous riche ou pauvre ..." Puis un jour j'ai fait un bout de chemin dans la vie avec une fille qui avait fait Sciences Po, diplômée en droit public etc et m'a expliqué la philosophie du droit, pourquoi le droit, et a changé ma vision du droit, de la justice et de me dire que l'essence même du droit devrait être enseignée au moins dès le collège, ce qui aurait peut-être pour conséquence de diminuer de façon visible la délinquance. Je serais même pour envoyer les justiciables pas très ouverts sur le droit et plutôt que de leur donner des travaux d'intérêt général, des amendes ou de petites peines de prisons, faire un stage obligatoire dans ce qu'on pourrait appeler une "Maison de citoyenneté" où ces essences des droits public et pénal seraient inculquées, le droit public car la citoyenneté relève plus à la base de ce droit. Cela pourrait déja être une transition entre l'avant et l'après mais aussi un message de l'Etat vers le justiciable :"On admet que vous n'avez pas bien compris la base des lois de votre pays ou du pays qui vous accueille, on va vous les donner, mais après il n'y aura plus d'indulgence ou de circonstances atténuantes".
Monsieur Philippe Bilger pourrait peut-être nous éclairer sur ma vision un peu utopiste du droit.
PS : J'exclus dans cette utopie ce qui peut relever des Cours d'Assises, les faits jugés étant à des années lumières de la petite délinquance qui empoisonne le quotidien ou sature les tribunaux correctionnels.
Rédigé par : Bernard-27400 | 23 mai 2007 à 09:29
Vous voyez. Je ne suis pas la seule pour le vermillon.
Vous le savez, Philippe. En gros on a toujours plus intérêt à discuter vos notes dans leurs marges et dans leurs nuances.
Vous-même le dites : des ombres circulent.
Alors, pour le gris, d'accord les ombres sont là. Mais pour le rouge, ça manque juste de brumes.
Rédigé par : Véronique | 23 mai 2007 à 09:13
Le bouffon a fauté.
Il vous demande pardon.
"Non contents de rêvez" ai-je écrit, il fallait lire de "rêver".
Le bouffon a "honte".
En pénitence je vais prendre une carte au MRAP pour 3 jours (pas plus). J'irai au cours de mise à niveau de....l'orthomrap.
(Décidément PB vous me troublez.)
Rédigé par : le bouffon | 23 mai 2007 à 08:12
@ Bernard
Quand Ségo pose la question du "de quoi de parle t-on?" en évoquant l'identité nationale et son rapport avec l'immigration, je pense qu'il pose la bonne question.
Je partage ce que vous nous dites au sujet de l'identité. Mais qu'en est-il, pour bon nombre de Français d'origine, des repères que vous nous rappelez et de la nécessité de les respecter. S'y identifier, c'est, à mon sens, une autre question et qui est loin d'être inintéressante.
Etes-vous aussi certain que pour nous tous l'affaire soit à ce point claire, comprise et assimilée?
En gros je pense que la République Française dans sa définition place très haut la volonté d'une éthique collective et d'une morale citoyenne. Est-ce acquis une fois pour toutes par les "nationaux" d'origine?
Pourquoi l'exiger d'autres si nous ne sommes pas nous capables de définir cette éthique collective et de la transmettre d'abord à nos propres enfants ?
N'y a t-il pas dans la juxtaposition des mots immigration et identité nationale quelque chose de grossièrement réducteur, de péremptoire, de blessant et d'injuste?
Rédigé par : Véronique | 23 mai 2007 à 07:20
Dans cette tour de Babel religieuse qu'est devenue la France, que sont devenus Rousseau, Voltaire, Hobbes ...ou Marx ?
Rédigé par : Bernard-27400 | 23 mai 2007 à 07:19
Véronique a raison, le détail qui cloche est dans la nuance, le rouge est trop vermillon. Avec un rouge plus soutenu, le gris aura alors une noble neutralité.
Rédigé par : Bulle | 23 mai 2007 à 05:42
@ lefebvre
Expliquez-vous, Lefebvre ! Levez toute ambiguïté.
De quel costume parlez-vous ? De celui de PB ou de celui du MRAP ?
Dans un cas PB est le bien-taillé, dans l'autre PB est un bon tailleur.
A la réflexion, il doit plutôt s'agir du beau costume du "mardi" de PB, car après son billet le MRAP n'a plus qu'à se rhabiller.
P.S : Ludo, attention, Véronique va encore prétendre qu'il y a de bien curieux "mecs" (sic) sur ce blog. Non contents de rêvez de PB, voilà qu'ils le déshabillent du regard. Décidément ce blog est fréquenté par de drôles de dingues...ça rime avec fringues, mais c'est de circonstance...atténuante.
Rédigé par : le bouffon | 23 mai 2007 à 01:02
@ Dab
Vous m'époustouflez ! J'ai rencontré des tas de gens qui disaient "Si j'étais de Gaulle", "Si j'étais Alain Delon", "Si j'étais Pasteur", "Si j'étais de Leseps", même certains plus saouls que d'autres (spéciale Sbriglia-avant les Marquises) "Si j'étais l'Bon Dieu" mais jamais, jamais, même dans mes rêves les plus fous, je n'avais imaginé que quelqu'un propose: "Si j'étais Hortefeux".
Vous atteignez là une dimension qui vous installe entre St Exupéry et Jules Verne, devant laquelle la maigreur du rêve doit s'incliner devant l'immensité de l'ambition.
Touchez ma bosse, Monseigneur. Vos conclusions vous sauvent ;-)
Rédigé par : Fleuryval | 22 mai 2007 à 21:54
Beau costume, monsieur Bilger.
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 22 mai 2007 à 21:18
Ségo,
Vous n'avez effectivement pas lu ce livre, ni les autres, mais vous continuez d'affirmer qu'il délivre un message de paix.
Vous comparez les crimes de masse et odieux du Darfour à ceux sporadiques et d'une guerre décente des Israéliens.
Déjà, nous ne sommes pas Israéliens et ce n'est pas de notre responsabilité. De surcroît, la violence des sévices, les tortures perpétrées par les juifs sont sans aucune commune mesure avec ceux perpétrés par la barbarie islamique.
Je ne dis pas que ces derniers soient des saints, simplement qu'ils n'entrent pas dans la même exécution.
Enfin, on ne justifie pas des massacres en disant que ce ne sont pas les seuls. Qu'est-ce que cela veut dire ? Que c'est permis, que c'est bien ?
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 22 mai 2007 à 21:04
Au delà de la question de "l'identité nationale", qui est déjà une question non négligeable, le problème sous-jacent est le problème général du rejet viscéral par nos contemporains de toute identité - nationale, européenne, religieuse, sociale, intellectuelle etc - parce qu'une identité est créatrice de contraintes et d'obligations, ce que déteste l'homme contemporain, qui lui préfére une liberté vide... ouverte, comme le souhaitait Mr Le Lay, à tous les remplissages médiatiques..
Rédigé par : guzet | 22 mai 2007 à 20:57
@ sego s'interroge sur : "Mais j'ai envie de vous demander : a-t-on besoin de parler d'identité nationale pour traiter de la question de l'immigration ?"
Personnellement je vous répondrais que oui dans la mesure où on parle de moins en moins d'immigration mais d'intégration ; et au-delà, de cette intégration des gens qui devront "s'identifier à la nation d'accueil" avec sa langue, ses us et coutumes, ses lois, ses autochtones. Bien sûr cette implication n'est pas à sens unique, la composante nationale est tenue de les considérer comme Français à part entière : "Je me reconnais dans la France, la France te reconnaît en elle." Pour la suite je reste au conditionnel... Cela évitera peut-être les dérapages très contrôlés des extrêmes du genre " Ils viennent chez nous pour les avantages sociaux" ou les surenchères démagogiques de certains élus cautionnant 3 mosquées dans leur commune et s'étonnant ensuite que le F.N fasse un "carton" sur le canton.
Quant à la question, y a-t-il plus ou moins de musulmans dans les prisons ? Peut être que Monsieur Philippe Bilger de par sa profession aurait un ordre de proportion, mais savoir qu'il y a x% de musulmans emprisonnés relèvent plus d'une curiosité malsaine ou de la statistique que d'un vouloir de compréhension du "pourquoi en sont-ils arrivés là ?"
Rédigé par : Bernard-27400 | 22 mai 2007 à 20:30
Pour le nouveau gris, finalement il est peut-être pas mal.
Mais le rouge.
Enfin quoi !
Il y a autre chose qu'un vermillon dans les nuanciers. Non ?
Rédigé par : Véronique | 22 mai 2007 à 20:09
"Désolée mais moi, je trouve SUPERBE votre nouvelle mise en page"
dac dac dac !
la cravate , c'est un fait , pourrait être plus décolorée , dac avec Dame Véronique !
sinon :
"Et, ENFIN, on peut vous lire agréablement sans se ruiner.... la vue ! Merci."
là pas de risque :
à l'idée de Jauni on fait toutes et tous un effort , non coté vu voire revu ou relou chébran ?
je fais remarquer que Mireille pourrait faire une pub pour les blanches colombes , non ? ( Le Grand C.D.G risquerait de se retourner dans son outré , tombe , c'est un fait )
sinon Catherine A. a inventé le bleu tristouille : voyez que j'élis tout !
juste avant le dessert , pourquoi pas ?
Rédigé par : Cactus avec Cécile , tailleur ou pas ( jazz ) | 22 mai 2007 à 19:56
Désolée mais moi, je trouve SUPERBE votre nouvelle mise en page, ce gris est élégant, pas triste du tout et va bien avec le rouge (rouge et rose ou rouge et vert comme suggéré, je ne vous dis pas l'horreur). Et, ENFIN, on peut vous lire agréablement sans se ruiner la vue ! Merci.
Rédigé par : Cécile de Songy | 22 mai 2007 à 19:43
@c'est vrai Philippe que c'est un peu tristouille ce gris ; on se croirait sur un site pour mormons presbytes et daltoniens... heureusement il y a le fond mais quand même ; un peu plus de gaité dans la forme, je ne dirais pas non : que diable un peu de rose pour Ségo ou de ce pauvre vert dont plus personne ne veut :)
Rédigé par : catherine A. | 22 mai 2007 à 19:23
@ sbriglia
C'est malin votre racontage sur le gris !
Je préférais celui d'avant.
Et ce rouge, vous avez vu ce rouge.
Pour la photo je ne dis pas.
Mais la cravate, je ne suis pas enthousiasmée.
Rédigé par : Véronique | 22 mai 2007 à 19:09
Ce que j'aime chez PB c'est que pour "le" dire au MRAP... il le regarde droit dans les yeux... C'est ce qui s'appelle parler franc. PB a même mis une cravate !
Rédigé par : le bouffon | 22 mai 2007 à 18:49
Qu'est ce que le MRAP ?
Une organisation sans troupes qui n'existe que par la publicité gratuite que lui font certains médias.
Je pense que le mieux est de ne pas reprendre ni commenter.
Le mur de Berlin est tombé, le PC est au plus bas, point final.
Rédigé par : Duret | 22 mai 2007 à 18:20
"PS: ce gris du blog est d'une tristesse à vous faire pleurer un avocat général !"
on voit que vous appréciez peu ce noble "fruit" que l'avocat général - " avocado" en britiche - !
"svp, prenez les conseils d'un décorateur...ou demandez à madame Colombo de rafraîchir les murs"
bonne idée Sbriglia : moi qui suis défraichie voilà de quoi me redonner du fond de thym !
et pourquoi pas un fond de thym couleur midi à l'époque des moustiques pendant que vous y êtes Plutôt que du gris me souffle mon chien errant l'ha que de plus en plus bahhh !
sinon là les longs d'avant sonnent encore plus longs , non ? perso tch'adore pour être dans l'air du taon à Kaboul ou ailleurs
Rédigé par : la femme de Colombo sous Sbriglia | 22 mai 2007 à 18:03
@ Ludo Lefebvre,
je ne sais pas où vous êtes allé chercher le fait que j'aurais dit que NS était pire que les nazis ou que le gouvernement Fillon était pire que le régime de Vichy
j'ai simplement constaté qu'aucune dictature ( ni même le régime de Vichy ) n'avait institué un tel ministère et n'avait associé identité nationale à immigration
mais je n'ai jamais comparé ce gouvernement à ce qui s'est passé durant la 2nde guerre mondiale ou dire que c'était pire
Vous nous dites que 80% de la population carcérale est de confession musulmane. Tout d'abord il faut revoir ce chiffre, car en fait c'est une estimation qui est de 50 à 80%. Ensuite, j'ai envie de vous demander : et alors ?
parce que 50 à 80% des prisonniers français sont musulmans, cela reviendrait à dire que tous les musulmans français sont des délinquants en puissance
et quelle serait votre solution ? de tous les renvoyer chez eux
vous me parlez des chrétiens massacrés au Darfour mais vous ne parlez pas des palestiniens ou des irakiens qui meurent chaque jour depuis des années et des années dans des attentats
vous me demandez de lire le Coran mais le Coran, monsieur, ne prône en aucun cas la violence et les attentats
au contraire : le Coran délivre comme tous les textes sacrés un message de paix et d'union entre les hommes
Mais j'ai envie de vous demander : a-t-on besoin de parler d'identité nationale pour traiter de la question de l'immigration ?
@ Véronique,
"pleine de malice" : tout simplement parce que je pense qu'en instituant ce ministère : c'est une façon malicieuse de vouloir redéfinir l'identité nationale sans le dire
or je me demande ce que l'on peut mettre sous le terme d'identité nationale
Certains se félicitent que NS ait osé parler d'identité nationale et lever les tabous sur cette question
Espérons qu'il n'aille pas trop loin dans son mouvement nationaliste et qu'il ne dérapera pas
Rédigé par : Ségo | 22 mai 2007 à 17:29
Cher Tonton,
Lycra !
Comment le fin lettré que vous êtes pouvez confondre un tissu et une ligue, qui n'est tout de même pas celle des fripiers lombards !...
PS: ce gris du blog est d'une tristesse à vous faire pleurer un avocat général ! On se croirait en automne,dans l'arrière-salle d'un loft branché, avec plancher en béton ciré et décoration minimaliste!
Vous mériteriez que l'on vous condamne à requérir en soutane grise !
PB : svp, prenez les conseils d'un décorateur...ou demandez à madame Colombo de rafraîchir les murs... on se croirait dans une chanson de Brel ! (avant la Polynésie!)
Rédigé par : sbriglia | 22 mai 2007 à 15:28
Sans avis sur le MRAP, je suis amusé de constater que la question de ce nouveau ministère "fait débat" sur ce blog. Comment dès lors en vouloir à quiconque de l'avoir suscité, ce débat ? Est-il correct de le taxer de "haine du peuple"? Que l'on soit d'accord ou non, critiquer les choix de la majorité reste une attitude nécessaire et démocrate.
Si l'on considère, avec le MRAP, que cette création de ministère est honteuse, la modestie républicaine que demande M. Bilger ne consiste-t-elle pas, justement, à en faire état ? Ou vaut-il mieux taire son opinion pour mieux coller au verdict des urnes ?
Post Scriptum : L'intitulé du ministère en question me semble difficilement justifiable. Mais les intitulés m'intéressent peu. Ce son plutôt les actes à venir de ce ministère qui m'inquiètent. Comment se propose-t-il de protéger notre indentité nationale, si loin de la culture et de l'éducation ? Et surtout comment se définit-elle, cette identité ?
Rédigé par : thom | 22 mai 2007 à 15:24
Ce que Sarkozy semble dénoncer (clin d'oeil aux lepénistes, je répète) avec la création de ce fameux ministère, c’est le multiculturalisme, à savoir le fait que les immigrés ne s’assimilent pas et que, bien que Français par la nationalité, ils continuent de se réclamer de leur culture d’origine, parfois même après plusieurs générations.
Contrairement à vous, Ségo, je pense que c'est effectivement un problème. Une société ne peut reposer sur le multiculturalisme. Comment imaginer que des gens qui ne partagent pas la même vision du monde et de l’homme puissent former un groupe humain intégré et solidaire qualifiable de société ? C'est pour cela que je me méfie de cette France "black, blanc, beur", de cette "France métissée", louée à gauche depuis des années. Si ces expressions confuses veulent dire que la culture française transcende les couleurs, les origines etc... d'accord, mais si elles veulent dire que la culture française est une mosaïque de cultures, non. La culture française est un tout homogène et cohérent, issu d'apports différents certes, mais n'est pas un agrégat d'éléments disparates.
Mais surtout, ce qui est important de noter c'est que cette actuelle montée du multiculturalisme n'est pas la résultante de l'immigration elle-même. Elle est due d'abord au laxisme de l'Etat français, qui n'a pas voulu mener de politique d'assimilation. L’assimilation, quel gros mot ! Sitôt qu’on en parle, on est pris pour un infâme jésuite … Mais passons. Si le multiculturalisme a pu se développer, ce n’est pas tant la conséquence de l’absence de politique d’assimilation que celle du déficit de rayonnement de la culture occidentale en général. Si les immigrés rechignent à devenir culturellement occidentaux, c'est peut-être parce qu'ils sentent bien que devenir tel, c'est ne rien devenir du tout. L'occident n'a plus de projet culturel, il est en pleine décadence. Le continent des bâtisseurs de cathédrales est tout acquis à la puissance du fric. Je peux comprendre que les personnes d'origine étrangère ne veuillent pas échanger une vision du monde structurée et un système de valeurs contre le néant spirituel du grand supermarché qu'est devenu l'occident.
Ainsi, je pense que le recul de l’identité française, s’il est bien réel, n’est pas imputable aux immigrés. Mais naturellement, c'est beaucoup plus simple et payant électoralement de faire endosser aux immigrés l'effritement culturel de la France. Les électeurs de droite extrême et d'extrême-droite, pauvres chéris à qui la droite républicaine n'osait plus parler depuis des années, ne peuvent qu'être séduits par le message que leur adresse Sarkozy, message qu'on peut résumer par: "c'est la faute aux étrangers".
Rédigé par : Julien | 22 mai 2007 à 14:28
@ Ségo
"Espérons seulement que cette interrogation pleine de malice sur l’identité ne dégénèrera pas en fièvre nationaliste."
Pourquoi "pleine de malice" ?
Je vous renvoie à une tribune de Pierre Nora parue dans Le Monde en mars dernier
"Le nationalisme nous a caché la nation"
Je vous renvoie également à l’ouvrage qu’il a dirigé "Les Lieux de mémoire" (Gallimard).
Et pour ceux qui pourraient douter de l’apport arabe dans notre culture, je me permets de leur signaliser cette parution
Dictionnaire des mots français d'origine arabe – Salah Guemriche (Le seuil)
Extrait de la notice de présentation
"Il y a deux fois plus de mots français d'origine arabe que de mots français d'origine gauloise !
Voilà, sans doute, de quoi méditer la question de l'" intégration " sous un jour nouveau... D'abricot à zéro, en passant par algèbre, alcool, arobase, bougie, café, chimie, calibre, douane, échecs, gilet, hasard, jupe, lilas, magasin, masser, nénuphar, pyjama, raquette, sirop, tarif, tulipe, zénith, ce Dictionnaire des mots français d'origine arabe (et, pour un certain nombre, turque et persane) retrace l'histoire de près de 400 termes, à travers leur étymologie, leur évolution orthographique, leurs usages anciens et modernes..."
Je crois plus, Ségo, à ces auteurs-là et à ces travaux-là qu'à l'humanisme idéologisé pour nous aider à être capable d'avoir un discours responsable sur notre identité.
Et je suis d'accord avec Bulle. Cela relève plus d'une volonté et de la mission d'un ministère de la Culture.
Rédigé par : Véronique | 22 mai 2007 à 13:57
@sego - Je crois qu'il y a confusion dans vos propos, bien sûr qu'il peut y avoir un droit à l'immigration, mais être immigré ne veut pas dire remettre en cause le fondement même du pays d'accueil avec des leaders qui "exigent". Le B.A BA est deja de respecter les lois constitutionnelles qui régissent le pays d'accueil et les autres lois bien sûr ..
On entend toujours ce même discours récurrent .."J'appartiens à la génération X, Y, Z","Je suis allé a l"école avec ... ", "On doit aux grecs, romains, ..arabes ..chinois aussi", il n'y a pas que la génération "Sego" qui a connu ça, les générations précédentes aussi ...
On doit à .. à qui ? A tous puisque les Rois qui ont gouverné la France étaient eux-mêmes pas très français, ne serait-ce que par leurs mères, mais pourquoi pas aussi "Lucy", laquelle jusqu'à preuve du contraire est notre mère ou lointaine ancêtre primitive à tous... Ce n'est pas appartenir à une ethnie qui est en cause, c'est le non respect de la terre d'accueil ; et ça semble vous échapper.
Dans l'absolu, en me promenant dans les rues d'Evreux je me suis même parfois posé la question si être raciste n'était pas de militer pour le maintien de ces gens venus d'Afrique sur notre sol. Se pose-t-on parfois la question de savoir si ces gens-là sont fait pour vivre sous nos longitudes ? Je vous réponds NON .. Le climat de la Normandie est loin d'être celui du Mali, du Cameroun ou du Sénégal et toutes les "marches silencieuses" contre un climat raciste ne pourront rien changer.
PS - A tous ces leaders qui "exigent" souvent entourés de drapeaux rouges, je leur conseille de remonter aux sources de leurs maîtres à penser et d'aller "exiger" (ou d'arriver sans papiers) en Chine, Russie, Cuba, Corée du Nord ou dans le Cambodge de Pol Pot ... :-)
Rédigé par : Bernard | 22 mai 2007 à 13:49
Ségo,
Ce sont plus leurs actes de délinquance (80% de la population carcérale, Islam première religion des prisons) et l'intolérance de leurs écrits qui stigmatisent les musulmans que tout ce que vous évoquez.
Tout le monde préférerait que cette religion soit un message de paix et d'amour, regardez simplement l'actualité internationale, vous verrez que ce n'est pas le cas.
Vous allez nous dire le million de chrétiens au Darfour qui n'a pas attendu BHL pour se faire massacrer est un acte de l'imagination de gens crispés en France...
Vous venez donner des leçons, je veux bien les accepter, mais avez-vous lu le Coran, la Sunna, le pacte d'Omar, connaissez-vous les dogmes des frères musulmans ?
A mon avis, ce sont plutôt les gens qui acceptent tout qui sont gouvernés par la peur.
Vous confondez religion et race, vous confondez tout en fait, ce qui fait le ravissement de prosélytes malhonnêtes comme Mouloud Aounit.
Dire que ce ministère est pire que celui de Vichy.
Est-ce que vous vous rendez compte de l'énormité que vous énoncez, de la signification précises de vos termes, de ce que fut l'horreur de la guerre mondiale, de quelle façon sont mortes certaines personnes parce qu'elles étaient tziganes, handicapées, communistes, militaires, juives, homosexuelles, dissidentes... ?
Qui Nicolas Sarkozy va-t-il mettre dans une chambre à gaz ?
Que va-t-il faire de pire que les nazis qui organisaient le régime de Vichy ?
Est-ce que vous vous rendez compte que votre outrance est totalement en dehors de la réalité et que vous osez faire une comparaison ignoble avec l'horreur absolue au détriment du respect dû aux gens morts dans des camps ou sur des champs de bataille ?
Ah oui, j'oubliais les 80% de la population carcérale, ce ne sont que des victimes de la justice et de la police... forcément !
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 22 mai 2007 à 13:44
Bonjour,
Je découvre votre blog et trouve votre sortie contre le sectarisme du MRAP intéressante. Pourtant le problème n'est pas nouveau, et c'est triste de voir que ces gens, ainsi que d'autres à la Lycra ou la Ligue des droits de l'homme bafouent ainsi les principes qu'ils sont censés porter...
http://mitterrand.2007.over-blog.com
Rédigé par : Tonton | 22 mai 2007 à 12:41
L’identité française n’est nullement menacée par les musulmans de France (pour faire court puisque c’est d’eux qu’il s’agit). Nous assistons par contre à une peur panique chez certains "français de souche" de voir évoluer le contenu de la nationalité française. Il s’ensuit chez eux une crispation identitaire qui contribue à alimenter une autre crispation chez les autres "français de fraîche date" et c’est l’escalade.
Pourtant, il va falloir s’y faire car c’est ainsi : les "barbares" sont bien récalcitrants, ils s’obstinent à conserver des éléments de leur héritage culturel propre et à refuser de les gommer.
En quoi est-ce une menace pour l’identité française ? D’ailleurs, les regards extérieurs, la stigmatisation, la mise à l’écart et la discrimination attisent chez les populations d’ascendance musulmane le sentiment communautariste qui les condamne à n’exister que sur un mode réactif. Cette question d’identité menacée, tout comme celle du foulard islamique il y a deux ans, n’est qu’une manœuvre politicienne qui n’honore pas ses auteurs.
Parler de la création d’un ministère de l’immigration et de l’identité nationale revient à noyer le poisson en lâchant à la vindicte populaire une tête de turc, l’immigré, pour nier la réalité des besoins des Français, à savoir l'emploi, le logement, la sécurité, la dignité, l'égalité…
L’identité d’une nation n’est pas quelque chose de figé ou d’immuable. Elle évolue, se construit au gré du temps, par strates successives, à la faveur des influences multiples, des grands événements, des grandes décisions... mais aussi au contact des migrants qui y apposent nécessairement leurs empreintes.
Alors, au lieu de regarder par le petit bout de la lorgnette, de restreindre le champ de son identité, tout être humain devrait au contraire revendiquer ses appartenances multiples. En France, chacun peut et doit vivre pleinement sa culture, sa religion sans que cette culture ou cette religion ne deviennent l’alpha et l’oméga de son identité.
N’en déplaise aux nationalistes de tout poil, l’identité nationale française est en fait un pot-pourri de multiples influences étrangères qui se sont agrégées au gré de l’histoire du monde. Les Grecs, les Latins, les juifs ont contribué à la construction de cette identité. Mais les Arabes aussi y ont laissé des traces.
Alors, que ceux qui voudraient aujourd’hui redéfinir ce qu’est être français nous éclairent. De toute façon la société française n’arrêtera pas d’évoluer. Espérons seulement que cette interrogation pleine de malice sur l’identité ne dégénèrera pas en fièvre nationaliste.
N'en déplaise à cerains, je fais partie de cette génération "black-blanc-beur" : j'ai été à l'école avec des blacks, des beurs, des asiatiques; j'habite dans mon quartier avec ces populations immigrées ; mes meilleurs amis sont d'origine africaine ou asiatique.
Et je suis fier d'un pays qui a su accueillir toutes ces populations qui font la richesse de notre pays
Et non je ne suis pas fier d'un président qui met en place ce ministère de l'identité nationale
je sais sbirglia que vous trouvez que j'ai une sclérose des idées puisque je n'adopte pas le même avis que vous et la majorité des personnes présentes sur ce blog
Mais une chose est sûre c'est que je ne me remplirai pas les poumons du même air que le vôtre.
Rédigé par : Ségo | 22 mai 2007 à 11:45