J'ai failli oublier de rédiger le post auquel je songe depuis ce matin. Heureusement, un brillant commentateur me l'a remis en mémoire.
Jacques Séguéla a tranché. Ayant voté pour Ségolène Royal au premier tour, il donnera sa voix à Nicolas Sarkozy dimanche prochain.
Sans doute a-t-il eu envie de rejoindre son ami Thierry Saussez à l'UMP car on ne peut plus ignorer ce duo qui nous a, pendant quelque temps, infligé ses banalités sur la communication politique.
Je me demande tout de même, comme j'ai mauvais esprit, si Jacques Séguéla ne veut pas démontrer à sa manière ses aptitudes à la prévision. Quatre jours avant l'échéance, son ralliement subit semble nous désigner le vainqueur. Il est un sondage à lui seul !
La volte tranquille, le glissement intéressé. Magnifique. Un Séguéla chasse l'autre.
Et il paraît, selon Michèle Stouvenot dans le Journal du dimanche d'aujourd'hui 6 mai, que Jacques Séguéla est indigné par la traîtrise d'Eric Besson! Il est sérieux ou non ?
Juste pour pas être trop pris pour des canards sauvages :
l'épouse de Vincent Bolloré, Sophie, est la belle-soeur de Gérard Longuet (ministrable selon le Figaro, on se demandait bien pourquoi...)
Michel Roussin est le responsable "Afrique" du Groupe Bolloré (la "fraternité" annoncée avec l'Afrique a du rassurer les frères maçons aussi frères d'affaires)
Quant au conseil d'administration d'Havas, Jacques Séguéla y siège aux côtés de Vincent Bolloré...
Le cadeau de Monsieur Bolloré évitera "la rupture" annoncée et nous assure la continuité... Tout ceux qui avaient un soupçon d'inquiétude pour leurs affaires sont les destinataires de la carte postale envoyée de Malte.
La droite comme la gauche a ses réseaux, quelquefois les mêmes, mieux vaut les connaître.
Rédigé par : Bulle | 10 mai 2007 à 07:47
Séguéla est une cible trop facile, me suis-je dit, sa couleur marron pas naturelle fait déjà penser à ce qu'il est moralement : une (autocensure).
Ensuite, je suis revenu sur cette position pour me dire que si les amoraux devenaient à ce point intouchables parce que trop visibles, ce serait un peu trop facile.
Il nous vend depuis vingt-cinq ans que le socialisme est l'ataraxie avec son slogan de la force tranquille, il passe une vie à prendre sans donner, je parle de l'interservice sociétal, pas de dons aux associations, il vote au premier tour pour une candidate pour la désavouer au second.
La leçon devrait être le contraire de la fable du corbeau et du renard, en effet il serait du plus comique que le nouvel élu de ses faveurs reste insensible à ses flatteries et que la délaissée ne l'accepte plus en son giron.
J'aime celui qui devient le plus fort, pas ceux qui calculent autour. Pour me rallier à Nicolas Sarkozy, il me faudra constater l'application de ses propositions qui vont, il est vrai dans le bon sens, mais dont je crains qu'elles ne soient que des postures électoralistes, pour l'instant je vote pour lui afin qu'il soit face à ses responsabilités, c'est en mesure de ce qu'il fera pour notre pays que je choisirai ou non un ralliement.
Séguéla a telement perdu toute dignité à travers sa façon de vendre, de se vendre, de ne penser qu'à l'argent facile et rien que cela à tout prix qu'il en est à faire ce qu'un homme dans la misère s'interdirait : ne plus avoir la moindre once d'amour-propre.
Que fera-t-il si madame Royal est élue ?
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 04 mai 2007 à 04:44
A Peroixe,
"Est-on si sûr de l'influence " déterminante ", hautement revendiquée, constamment rappelée en tous cas, du slogan inventé par l'équipe Séguéla et dont il s'attribue la paternité exclusive ( La force tranquille ) ?"
Très bonne question.
Pour ma part, je n’y crois pas.
Des photos montrant, en parallèle dans certains journaux, les finalistes de mai 81 avant et pendant la campagne ont sans aucun doute été plus efficaces, s'ajoutant à une lassitude certaine après 23 ans de droite au pouvoir, dont les dirigeants ou représentants n’avaient « pas de coeur » selon ce qu’il m’avait été donné d’entendre lors d’une conversation dans le TEE « Le Cisalpin » d’une jeune fille revenant de Suisse avec sa soeur, lesquelles ne devaient certainement pas habiter dans le neuf-trois .
Exemple de ces parallèles : dans "Le Matin" (journal qui a disparu depuis), une photo de Giscard, un fusil dans les mains, chassant en compagnie d'Edward Gierek, le prédécesseur de Jaruzelski, et juste à côté une photo de Mitterrand en compagnie du pape Jean-Paul II.
Pas mal ! N’est-ce pas ?
Rédigé par : dab | 02 mai 2007 à 15:06
@Véronique : "il y a des hommes n'ayant pour mission parmi les autres que de servir d'intermédiaires ; on les franchit comme des ponts et l'on va plus loin."
Rédigé par : Parayre | 02 mai 2007 à 13:41
Aparté : je le supposais. Heureux d'en avoir la certitude.
Rédigé par : Peroixe | 02 mai 2007 à 11:46
"Avant le premier tour, Yves Bot et Philippe Courroye affirmaient éprouver beaucoup d'amitié pour Nicolas Sarkozy. Nul doute que ces protestations d'amitié vont se multiplier s'il gagne.
Il n'y a pas de raison pour que la magistrature soit dépourvue de sens politique. L'opportunisme peut être un art."
...comme la publicité...
...mais la posture de Cyrano ou d'Alceste, pour réconfortante qu'elle soit à l'égard de sa propre image, pour révélatrice d'une certaine forme d'orgueil habilement dissimulé sous une perfide et talentueuse ironie, a ceci de néfaste pour l'ossature qu'elle ne facilite pas toujours les exercices d'assouplissement nécessaires qu'exigeraient les arthroses de l'âge...
Au bal des convertis de la dernière heure, la souplesse des petits rats passera toujours mieux la rampe ...
Rédigé par : sbriglia | 02 mai 2007 à 11:07
Est-on si sûr de l'influence " déterminante ", hautement revendiquée, constamment rappelée en tous cas, du slogan inventé par l'équipe Séguéla et dont il s'attribue la paternité exclusive ( La force tranquille ) ? Jean-Dominique Reffait rappelle ci-dessus les sommes astronomiques facturées par ce cabinet pour des prestations, somme toute, de second ordre ( la rapacité doit d'ailleurs être commune à ce genre d'institution ). Par combien faut-il les multiplier pour les grandes campagnes ? Et quel est, comme on dit, le rapport qualité-prix ?
Dans un tel domaine où l'efficacité n'est pas scientifiquement mesurable, la cécité n'est pas à exclure. A ce propos, voici une anecdote ( qui supporte le scepticisme ). Pendant une courte période de démocratie dans les années 50, le gouvernement d'un pays ( andin ) d'Amérique du Sud avait entrepris une campagne d'affichage dont le texte, fort court en raison du public auquel il s'adressait, courait ainsi : " Analphabètes, Apprenez à lire ".
Rédigé par : Peroixe | 02 mai 2007 à 11:00
C'est vrai que sans Peroixe l'enchanteur vous nous priviez de cet événement considérable qu'est le ralliement de JS à NS.
L'explication lumineuse de Jean-Dominique nous contraint à encore déplorer avec vous que décidément le jeune Nicolas bénéficie de soutiens qui, parfois, nous affligent.
Oui, la noblesse et les caractères furent rares. Et non seulement dans les tribunaux sombres de Frédéric défait, mais aussi dans l’arrière des cuisines que Nicolas souhaitait irréprochable.
Bah, cet amour variable, très volatil et vain ne compterait pas.
Marie venait d'être trahie. Frédéric ne cesserait plus désormais de trembler pour elle jusqu'au bout. Un jour, il se l'était juré, il serait le Procureur de ceux qui l'avaient abandonnée.
Dans cette perspective, inutile de le préciser : tous aux abris !
@ à ma chère relation
En réalité, ce n'est pas du côté d'une Chartreuse qu'il vous faut chercher. Mais du côté de Nogent. Quand Frédéric rencontre Mme Arnoux.
Rédigé par : Véronique | 02 mai 2007 à 09:25
Ségo-Ségolène, Ségué-Séguéla, on rate la chansonnette du siècle !
Rédigé par : Bulle | 02 mai 2007 à 09:02
A Catherine A.
Ambulance...corbillard...
C'est la politique !
D'ailleurs, dans la boutique d'en face il y a aussi des chefs d'oeuvre en péril.
Je ne citerai pas de nom.
Rédigé par : dab | 02 mai 2007 à 08:56
Aimons-nous les uns les autres...
Et pourquoi pas
… comme Ségolène nous aime !
M. SEGUELA, brebis égarée...revenez au bercail.
A cette formule tranquille-là vous n'y aviez donc pas pensé ?
Vous aviez raison.
Faut tout de même pas nous prendre pour des agneaux.
Pourquoi pas, dans le même genre
Paix mes brebis !
Paie tes impôts.
Rédigé par : le déserteur | 02 mai 2007 à 08:13
Pas très charitable de tirer sur une ambulance ; que dis-je, un corbillard. Catherine A.
Rédigé par : catherine A. | 01 mai 2007 à 20:29
@J-D Reffait : la publicité est effectivement la "science" de stopper l'intelligence humaine assez longtemps pour lui soutirer de l'argent ...C'est en fait quatre-vingt-cinq pour cent de confusion et quinze pour cent de ...commission .
Publicité et politique versent dans les mêmes travers : obsédées qu'elles sont , toutes deux , par les attentes du public , elles lui livrent des discours insipides et sans relief , font des mensonges entiers avec des demi-vérités.
Toutefois , elles ne sont , comme le poison , dangereuses qu'avalées ...
Rédigé par : Parayre | 01 mai 2007 à 20:15
Pour avoir travaillé, in illo tempore, avec Séguéla et son équipe sur des campagnes électorales du PS, j'avais pu constater la très faible implication idéologique du bonhomme dans son militantisme de façade. Communicant attitré du PS depuis 1981, il avait vu son chiffre d'affaires augmenter avec les produits dérivés, à savoir les contrats publicitaires très juteux que lui confiaient les collectivités locales socialistes. Fallait voir les notes d'honoraires ! Le moindre coup de fil du gourou de la pub était facturé une fortune au point qu'un jour, dans un ascenseur de l'agence RSCG, j'ai entendu un élu socialiste qui le voyait monter et qui s'apprêtait à lui parler, le couper net : "Non, s'il vous plait, Jacques, votre conversation me coûte trop cher !"
Mais le nouveau code des marchés publics a fait fondre la manne : les villes sont désormais soumises à des règles strictes de choix de leur fournisseur.
Ensuite, Séguéla, qui avait été le communicant de Mitterrand et de Jospin jusqu'à la campagne de 2002, avec le succès final qu'on connaît, n'avait pas été choisi pour conduire la campagne de Ségolène Royal...
Enfin, lorsqu'on prédit 5 nouvelles années de droite, voire 10 ans, sans cohabitation envisageable en raison du quinquennat, il serait suicidaire pour une agence de s'éloigner trop durablement des campagnes de communication gouvernementale.
La décision de Séguéla provient donc moins d'un engagement personnel que d'une délibération du comité de direction de RSCG !
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 01 mai 2007 à 18:00