La délinquance, c'est cher !

Un article du Figaro nous apprend qu'à cause des crimes et des délits chaque contribuable doit régler 300 euros par an, leur coût global pour la société s'élevant à 20 milliards d'euros. On doit cette estimation à un expert de l'Institut national des hautes études de sécurité. La délinquance financière n'est pas loin de représenter une charge de 10 milliards d'euros au moins tandis que la lutte contre le vandalisme, notamment contre les tags que beaucoup, avec l'oeil artiste ou indulgent, considérent avec complaisance, mobilise des sommes très importantes, en particulier de la part des municipalités efficaces qui remettent rapidement les choses en l'état.

Il ne faut surtout pas rire de ces évaluations qui ont le mérite de rendre le citoyen attentif à ce que son indifférence, sauf lorsqu'il est victime, néglige ou ignore. Lorsque la morale fait défaut, reste l'intérêt. Plutôt que d'exiger de chacun une indignation devant la dégradation de la vie collective et la transgression des valeurs, mieux vaut souligner, grâce à un calcul froid et rationnel, tout ce qu'il conviendra de payer pour compenser les débordements d'une minorité. Celui qu'on voit frauder à côté de soi, dans le métro ou l'autobus, va-t-il demeurer cet étranger dont le comportement ne nous concerne pas ou va-t-il s'inscrire maintenant dans notre esprit et notre espace comme un spoliateur ?

Je suis persuadé que pour beaucoup, les délits et les crimes, à partir de l'approche statistique trop souvent privilégiée, restaient une catégorie à la fois abstraite et vaguement inquiétante. C'était, d'abord, ce qui n'arrivait qu'aux autres. Maintenant, c'est ce qui m'obligera à débourser.  Faire entrer les infractions dans l'univers du coût, c'est les normaliser, les banaliser, les rapprocher de nous, mais sur un mode qui modifiera notre regard et fera évoluer notre perception.

Le radin qui sommeille en chacun de nous prendra plus aisément la mesure de ce désastre social et de ces malfaisances individuelles que l'humaniste intermittent trop souvent tolérait. Ce qui est près du portefeuille ne se laissera plus aisément effacer. Peu importe par quels moyens on suscite la révolte citoyenne, l'essentiel est de la mettre en mouvement.

Le sociologue Sébastien Roché, pour finir sur une note humoristique, dans ce même article développe très sérieusement l'idée, sans percevoir en l'occurrence son absurdité, que si la délinquance a un coût, elle permet aussi de créer des emplois et de favoriser l'innovation. Ainsi, cette évaluation financière des délits et des crimes ne peut pas être approuvée à elle seule, il convient, par une sorte de compensation ridicule, de placer sur l'autre plateau de la balance les prétendus avantages dont la société bénéficierait grâce aux infractions. Que sur un tel sujet on ose un paraléllisme, comme s'il était fondamental d'évoquer le pour et le contre, comme s'il n'était pas concevable de laisser la délinquance en face de sa noirceur exclusive, montre les ravages de l'esprit théorique. Pour ma part, je me dispenserais volontiers des nouveautés engendrées par la délinquance si celle-ci venait à disparaître !

Restons-en plutôt à cette pensée basique. Les crimes et les délits, cela revient cher à la société !

Comments

[Rédigé par : Bébert]

@Bernard, premier commentaire :
Pour que la police vienne rapidement il faudrait leur dire : "Bonjour, je suis un honnête citoyen et je vais mettre une fessée à des petits délinquants qui saccagent l'école d'en face".
Puis rendez-vous à l'école.
La police viendra immédiatement et les voyous partiront. Quant à vous, prévoyez de passer quelques heures en garde à vue.
A défaut de donner votre argent, donnez votre temps !

[Rédigé par : crochemore]

Bonjour,

EH que OUI, la délinquance ça coûte cher... OH !! que OUI...
Mais toutes les délinquances coûtent cher.

- Celles des jeunes qui sont voyous, principalement en banlieue, la plus visible effectivement, en tout cas celle qui choque le plus, assurément. Mais c’est de la délinquance comme les autres délinquances qui elles sont plus sournoises.
- Celles des magouilles de certains politiques, qui même quand ils sont condamnés retrouvent l'investiture de leur parti politique et retrouvent même la complicité du citoyen amnésique. Citoyen qui en pardonnant l’homme politique qui a magouillé, se pardonne à lui-même de ses propres magouilles d’en bas … eh oui !!! .
- Celles de notre système judiciaire embourbé dans ses propres contradictions et dans les dossiers que certains font traîner volontairement en longueur. … rappel : OUTREAU == > On allait voir ce qu’on allait voir, le taureau serait pris par les cornes ….. Bref, une montagne , du baratin et question réformes accouchement d’une souris…
- Celles de tel ou tel autre homme politique (ex repris de justice) reçu à l’Elysée et qui aurait encore la bagatelle d’une ardoise de plus de 100 millions d’€
- Celles de ceux qui s’abritent sous couvert d’un soi-disant humanisme dans le vocabulaire, celle de ceux qui sont, trop souvent, le contraire de ce qu’ils prétendent être, celles de ceux qui prétendent être CONTRE l’obscurantisme, mais qui ne bougent pas d’un doigt quand obscurantisme il y a …, etc …
Effectivement, la délinquance coûte cher, très cher non pas seulement en monnaie trébuchante et sonnante (ce ne serait qu’un « moindre mal »), mais … mais, et c’est là, l’essentiel, la délinquance coûte cher, plus que trop cher ….. aux victimes , notamment aux victimes de l’occulte, de l’obscurantisme qui existe bel et bien encore en France.

Cordialement

[Rédigé par : Bernard]

@virginie
"Alors moi, je vais vous donner une autre solution du même acabit : faire appliquer stricto sensu la loi sur la laïcité et l'Etat économisera 10 milliards d'euro par an."

C'est-à-dire... ?

[Rédigé par : virginie]

Bonjour,

Quelle est la finalité de ce chiffre ?
Nous faire culpabiliser ?
Rendre encore plus insupportable la délinquance, pour justifier des mesures plus inhumaines ?
Culpabiliser les mères parce que travail + transport leur prend trop de temps pour s'occuper de leurs rejetons ?
Faire croire aux Français que si on résout la délinquance, on a résolu le déficit de la France ?

Alors, moi , je vais vous donner une autre solution du même acabit : faire appliquer stricto sensu la loi sur la laïcité et l'Etat économisera 10 milliards d'euro par an.
Ah mais celle-là, on ne la voit pas dans le Figaro ! Pourquoi ?

[Rédigé par : Marcel Patoulatchi]

Marc,

Personnellement, je préfère que nous débattions de sujet que nous connaissons, plutôt que de disserter sur une affaire précise qui semble bien obscure et que nous ne connaissons que par voie de presse.

[Rédigé par : Bernard]

@ Parayre - En effet Bernard Tapie reçu à l'Elysée fait l'effet d'une fausse note, Claudio Arrau faisant un couac en interprétant un nocturne de Chopin. Nous pardonnerons et pour l'instant nous mettrons ça sur le dos du surmenage.

[Rédigé par : Marc Fievet]

Madame Borrel avait qualifié l'enquête menée par Madame le juge Moracchini d' «habillage de la thèse officielle du suicide : procès-verbaux erronés, examens médicaux orientés, conspiration générale du silence..."
Accablant !
Marc Fievet
L'Aviseur international

[Rédigé par : Marc Fievet]

Et la délinquance de l'Etat ?
Ne pensez-vous pas que le moment est venu de nous faire un billet d'humeur sur la désormais "fable" qui nous a été servie durant plus de dix ans...Je veux parler de l'affaire Borrel. Que pensez-vous des magistrats qui ont "oeuvré" dans cette sinistre et sordide affaire confortant à tout prix la thèse du suicide..?
Que sont-ils devenus ?
Marc Fievet
L'Aviseur international

[Rédigé par : Parayre]

Début de lutte contre la délinquance financière ?

jeudi 28 juin 2007, 18h25 Bernard Tapie reçu à l'Elysée

PARIS (AP) - L'ancien ministre de la Ville de François Mitterrand, Bernard Tapie, a été reçu jeudi à l'Elysée, a-t-on constaté sur place. M. Tapie est ressorti du palais sans faire de commentaires.

Pendant la campagne présidentielle, Bernard Tapie avait apporté son soutien à Nicolas Sarkozy. AP

[Rédigé par : Marie]

Est-ce que dans le montant avancé des 300,00 €, furent comptés :

Le coût des incendies déclenchés, la plupart du temps, du simple fait de certains inconscients qui jettent négligemment un mégot de cigarette, non éteint, de préférence par temps de mistral. Ou encore une canette.
Car s’il pleut à Paris, dans le Sud il fait beau depuis plusieurs semaines.

Des vacanciers inconscients qui, lorsqu'ils voient un canadair en train d'écoper, les gênent, alors qu’ils se baignent en mer !!

Entrent dans la facture :

- les hectares de forêt et de garrigue brûlés chaque année,

- les diverses essences qu'il faut replanter,

- les animaux calcinés qu'il faut réimplanter,

- le matériel des pompiers endommagés, y compris les camions qu'il faut renouveler,

- les Canadairs, Focker, Tracker, etc, qui se sont écrasés,

- les vies de pilotes,

- les vies de pompiers,

- les maisons brûlées,

etc...

Et chaque année, cela recommence.

[Rédigé par : Marie]

A quelque chose près, les 300,00 € dénoncés correspondent à un RMI.

[Rédigé par : Bernard]

@Marcel Patoulatchi

Effectivement les habitants des secteurs concernés par les contrôles de police ou de douane râlent surtout quand c'est à 7 h 00 du matin et que l'on va travailler... Ma femme encore ce matin... entrée de Rouen RN15... contrôle de routine...(peut-être dû aussi à un gros procès d'Assises en ce moment à Rouen..?)
Mais en Haute-Normandie, s'il y a malheureusement comme un peu partout des dealers et des petits caïds, c'est également par les ports du Havre et de Rouen qu'arrivent de grosses cargaisons de drogues destinées à alimenter le réseau national. Vu le trafic maritime important, je ne pense pas que les services de police et des douanes puissent fouiller tous les bateaux, je suppose donc qu'hormis quelques indicateurs ils doivent aussi s'en remettre à la baraka et à la multiplication des contrôles routiers.

Quant au commissariat, je dois être en-dessous quand je dis 5 kilomètres, Michelin me donne 8.5 km de centre à centre.

[Rédigé par : Véronique]

@ Marcel

Philippe nous dit sa satisfaction du rapport qui convertit en 300 euros pour chaque contribuable le coût de la délinquance.

D'accord avec lui.

Ce que j'ai seulement voulu dire c'est qu'il serait peut-être judicieux de chiffrer le coût que peuvent représenter les prudences ou les hésitations à effectuer un travail pour lequel, par exemple, un fonctionnaire de police est rémunéré.

Si c'est l'exemple du fonctionnaire de police qui fâche, je propose que chacun de nous prenne l'exemple qu'il souhaite dans les services publics de son choix.

@ Marie

Ma réaction au commentaire de Marcel était seulement liée au fait que dans mon parcours professionnel, je suis passée de l'entreprise privée à la Fonction publique.

J'ai simplement été très frappée de constater que la notion de coût était très souvent absente dans la façon de concevoir et d'organiser le travail dans LE QUOTIDIEN.

Il va de soi que je n’ai aucun jugement à porter sur la manière dont on gère les ressources matérielles et humaines, le dimanche, dans le commissariat du Raincy.

[Rédigé par : jid]

A plus petite échelle, on le ressent en copropriété, les locaux se salissent moins vite quand le syndic communique sur l'augmentation des tarifs de la société de nettoyage.

[Rédigé par : francis]

Plus que les statistiques en matière de délinquance, les débours à cet effet font mal. Ils touchent au porte-monnaie des contribuables et seront encore plus mal perçus que les impôts. Faut-il ajouter que l'argent ainsi dilapidé en réparation n'alimentera des besoins sociaux par exemple. Me choque encore plus la fraude politique. Celles d'antan et dévoilées, emplois fictifs, marchés publics truqués, fausses factures, commissions occultes sont connues quelquefois condamnées, quitte à frapper un bouc émissaire. Or on ne connaît que la portion visible de l'iceberg, partant les sommes restent inconnues. Les malversations actuelles seront plus difficiles à mettre au jour, les délinquants ont appris de nouvelles astuces,j'espère que les magistrats instructeurs également.

[Rédigé par : marie]

Ce qui me fait beaucoup rire, c'est de voir les gens citer toujours en exemple les fonctionnaires de police qui n'interviennent pas !
Pensez-vous, chers citoyens, que tous les policiers de France sont fainéants ???

Je ne crois pas.
Je préfère vous donner un exemple.
Dans la ville de Clichy-sous-bois, il n'y a pas de commissariat. Celui-ci se trouve sur la commune d'à côté, Le Raincy.
Un quart d'heure de centre ville à centre ville.
Et pour finir et pour bien vous faire comprendre la réalité d'un commissariat de la petite couronne : un seul véhicule le dimanche pour deux villes !!!
Et ce véhicule doit s'occuper de tout : tranfert à l'hôpital des gardés à vue, courrier, intervention police-secours, etc etc !!!
Pensez-vous vraiment que le policier n'ait pas envie de procéder à une interpellation ?
Certes NON je puis vous le dire en connaissance de cause !
Le policier que vous ne voyez pas intervenir est sûrement en train de remplir une mission autre que celle pour laquelle vous l'appelez !
Et voilà la dure réalité de la vie !
Les fonctionnaires coûtent cher.
Sur ce...

[Rédigé par : Marie]

Je ne peux résister à ce plaisir : Monsieur Reffait, bravo pour votre humour.

Tout ce beau monde devenant des mercenaires, diantre, qui sera, alors, le nouveau Du Guesclain ?

Nos paysans, qui ont déjà tant de soucis avec Bruxelles, j'imagine leurs têtes s'il y avait le retour des Grandes Compagnies et quelle grande compagnie !!

J'avais lu dans une presse de province, il y a une bonne dizaine d'années, maintenant, et ce n’était pas un premier avril, l'histoire d'un repris de justice, peu commune.

Ce monsieur, qui devait se plaire en prison, peut-être même y avoir de bons copains, à chacune de ses libérations, se rendait directement dans une grande surface pour y voler deux bouteilles de Pastis ou de Ricard. Son but étant de se faire prendre, bien évidemment.

Une fois interpellé, comme de bien entendu, ce monsieur était présenté au juge pour vol. Et comme à chaque fois, le magistrat le renvoyait en prison. A la date de l’article, il en était à sa 90ème condamnation.

[Rédigé par : Marcel Patoulatchi]

Véronique,

Vous demandez « en quoi et jusqu'à quel point une déception, un découragement ou un sentiment d'impuissance par rapport au peu de réponse judiciaire justifient-ils de ne pas remplir la mission qui a été confiée », observant que « des policiers qui n'interviennent pas représentent aussi un coût pour la collectivité ».

Tout d'abord, lorsque des policiers interviennent et appréhendent un individu, cela a un coût immédiat : ils sont indisponibles pour une heure au moins, le temps de présenter l'individu à l'officier de police judiciaire le plus proche, de rédiger la saisine, première pièce de la procédure. Si ce dernier est placé en garde à vue, nombre de fonctionnaires sont mobilisés, que ce soit pour les auditions et investigations ou pour sa simple garde (à vue...).

Ensuite, appréhender des mineurs n'est pas forcément de tout repos : ces derniers peuvent être déjà dressés à l'hostilité à tous crins (ex : http://www.dailymotion.com/video/x2ea3k_la-rage-du-ghetto ) et suffisamment inconscients pour prendre des risques importants en prenant la fuite. Or, en cas d'accident, on sait qui se verra au moins accusé de non-assistance à personne en péril, lorsque ce n'est pas d'assassinat, par de charmants et très médiatiques avocats. Dans la presse, on ne manquera pas de parler de ces policiers qui assassinent pour un carreau de fenêtre cassé, n'est-ce pas ? Quand aux groupes de raps, ils continueront à raconter des histoires de « bavures » et de soit-disant impunité concernant les policiers.

Pour des faits qui seront considérés comme mineurs, et traités comme tels, il n'est donc pas surprenant que les policiers prennent des pincettes, voire restent timides.

Bernard,

Je ne trouve pas que 5 kilomètres soit une grande distance.

Concernant les stupéfiants, la loi du marché fait que malheureusement, l'action quotidienne des forces de l'ordre consiste plutôt à décourager et à déplacer les trafics qu'à les arrêter. Un réseau démantelé, c'est souvent l'occasion du développement d'un autre réseau. Un trafiquant écarté, c'est souvent l'occasion pour un nouveau caïd de s'installer.

Lorsqu'existe une volonté réelle de faire cesser un trafic dans une zone précise, il suffit de demander aux forces de l'ordre d'y pratiquer des contrôles avec grande régularité - on ne manquera pas ensuite de lire dans la presse que les habitants de cette zone sont harcelés par la police, contrôlés par des policiers qui les connaissent déjà.

[Rédigé par : Jean-Dominique Reffait]

Un jour la fée Clochette pensa et décida. Comme elle n'avait plus de baguette magique, chapardée une bonne vingtaine de fois par des petits crétins qui prétendaient rouler en BMW rose sans travailler, elle convoqua une conférence de presse, ce qui, dans les temps anciens où règnait Sarkozy l'Omniscient, valait toutes les baguettes magiques du monde. Et la fée Clochette proclama que d'un seul coup d'un seul, pif, la délinquance était abolie, tous les délinquants étaient changés en agneaux bêlants. Jour de liesse ! D'un seul coup, les rues devenaient sûres, Mouloud vidait sa cave pour rendre son stock de sacs à main, les prisons laissaient s'échapper des flots de braves gens tempérants qui filaient tout droit à l'ANPE pour vite retrouver une activité utile à la société, tandis qu'Alain Minc devenait gardien d'immeuble à La Courneuve. Oh jours heureux, merci Fée Clochette !

Jusqu'à ce jour... "Lorsqu'ils sont arrivés, je leur ai offert des crêpes, tout le monde est si gentil maintenant, et ils m'ont balancé mes crêpes à la figure avant de tout casser". Vêtus de haillons qui rappelaient les uniformes que portaient l'ancienne police disparue ou les gardiens de prison, menés par des chefs au regard terrible, recouverts de robes noires ou rouges, des hordes d'anciens policiers, gendarmes, juges de tout ressort, greffiers, matons, tous réduits à la rue après la conférence de presse de la fée Clochette, se répandaient dans les rues et les campagnes, brûlant les fermes et les pieds des fermiers, exigeant que chacun, en échange de la vie, leur donnât 300 euros.
La plus terrible de ces bandes était dirigée par un certain Philippe le Taciturne qui brandissait un index vengeur en menaçant ces innocentes victimes terrorisées : "300 euros ou j'appelle Klarsfeld !"

[Rédigé par : Bernard]

@ Marcel Patoulatchi
Comme je l'ai dit dans un post précédent le commissariat est distant de 5 km , peut-être plus (Val de Reuil), c'est une aberration de laisser la sûreté de la ville de Louviers à ce commisssariat alors qu'il y a une gendarmerie locale assez efficace, mais qui ne s'occupe que des communes alentour.
De plus la configuration du site fait qu'une voiture de police se repère de loin quand elle arrive... parfois avec un manque de discrétion... Une fois, la police (B.A.C) est arrivée en V.T.T. ! Surprise chez les délinquants-destructeurs pris la main dans le sac.
Ce commissariat placé loin est devenu un enjeu électoral. Malgré tout les fonctionnaires de police sont quand même bien présents, rondes régulières, contrôles de véhicule, ce qui n'est pas du zèle vu l'importance du trafic de drogue qu'il y a.
Je crois que le péage de Louviers-Heudebouville détient le record de France de prises de stupéfiants par la douane, fléau qui coûte cher, très cher, que ce soit en fonctionnaires ayant à charge d'arrêter les trafiquants, ou en soins afin de rétablir ceux et celles qui ont eu la faiblesse de toucher à ces saloperies-là et qui sont parfois des gamins très jeunes.

[Rédigé par : Véronique]

@ Marcel

"Ou peut-être est-ce le fait que ces derniers savent que l'interpellation délicate de mineurs sera sans suites judiciaires réelles."

En quoi et jusqu'à quel point une déception, un découragement ou un sentiment d'impuissance par rapport au peu de réponse judiciaire justifient-ils de ne pas remplir la mission qui a été confiée ?

Ce qui est intéressant dans cette notion de coût de la délinquance c'est l'idée qu'on peut aussi évaluer la délinquance d'une façon concrète.

Des policiers qui n'interviennent pas représentent aussi un coût pour la collectivité. Des élus qui ne traduisent pas en chiffres le coût des dégradations alimentent à leur manière les statu quo.

L'incapacité des politiques à raisonner avec des chiffres et des comptabilités fabrique de l'impuissance et de la démotivation.

[Rédigé par : Parayre]

Dix milliards d'euros, soit la moitié du coût global de la délinquance imputable à la délinquance financière ...

Ce chiffre démontre, si besoin était, que la lutte contre la criminalité ne doit pas être limitée à la seule répression des délits dits de voie publique et que la nécessaire sévérité de cette dernière doit se retrouver en matière financière, l'une légitimant l'autre.

Nous en sommes loin et force est de constater que "police" et "justice", mobilisées par le "traitement en temps réel", ne consacrent que fort peu de moyens humains aux délits astucieux, certes moins visibles mais particulièrement coûteux pour la collectivité comme le révèle donc l'INHES.

[Rédigé par : Ludo Lefebvre]

Il y aurait un florilège des analyses de ces hurluberlus de sociologues à faire pour le plus grand régal de tous. Ils sortent des fleurons grotesques le plus sérieusement du monde le menton haut avec un regard de clerc. Ce sont les monsieur Loyal du cirque médiatique. Lorsque au cours des émeutes, j'en ai entendu un dire que c'était des bacs + 3 qui brûlaient les écoles par exaspération de l'exclusion, j'ai eu envie de souffler dans la trompette de mon fils pour compléter le gag.
Quand je serai riche, à chaque anniversaire j'inviterai un sociologue pour l'animation.

[Rédigé par : Marcel Patoulatchi]

Bernard,

Si l'appel au 17 est sans suite rapide, c'est peut-être du fait de fonctionnaires de police fainéants. Ou peut-être est-ce le fait que ces derniers savent que l'interpellation délicate de mineurs sera sans suites judiciaires réelles.

[Rédigé par : Fleuryval]

Je me souviens, hélas, que des "avantages" de la délinquance, c'était presque toujours les délinquants qui en parlaient le mieux.
Il me semble qu'une certaine forme de lyrisme populaire nous manque encore pour en chanter les inconvénients.
La piste des arts, sans doute...

[Rédigé par : Ludo Lefebvre]

On en fait des choses intéressantes avec trois cents euros...
Je crois en la responsabilisation du délinquant, que ce dernier soit obligé par la loi de repeindre un mur taggé, de rembourser par des deniers dus à un travail imposé pour la voiture qu'il a brûlée.

Si le citoyen a un oursin dans la poche, car le travail rapporte peu d'argent, soyons sûr que celui qui n'est pas citoyen l'aura aussi. Plutôt que de le déclarer insolvable et de laisser la municipalité ou la personne lésée en désarroi.

Si ce genre d'annonce est une bonne information qui nous est apportée, il faut se défier de la tentation de milice, de contribuable justicier qu'elle pourrait engendrer. Au milieu des excédés, on peut comprendre pourquoi, il y aura des violents qui se satisferont d'un tout sécuritaire pour faire des ratonnades, pour commettre des délits sous l'approbation publique.

Chez ceux qui sont dans le concret, il n'y a pas que de grandes âmes. Ainsi, j'ai appris avec stupéfaction que depuis que Y. Noah avait déclaré qu'il était résistant, qu'il partirait si Sarkozy était élu, il recevait des lettres racistes à la hauteur de trois par jour. Si ce cuistre déconnecté spoliant le mot résistant mérite une contradiction, qu'on se moque de lui, il ne mérite pas d'être sali pour l'innocence d'une couleur de peau. Je n'aime pas cet esprit Vichy avec lettres anonymes, il me donne honte de la France. Que Noah parle de la misère sans l'avoir connue tout en donnant des leçons, qu'il parte dans des paraboles guerrières d'un ridicule sans nom, que ce ne soit pas un intellectuel, loin de là, est un fait. Cela ne justifie en rien le racisme à son égard.
Je redoute que la réalité qui nous montre qu'un nombre important de délinquants incarcérés, auteurs de crimes et délits soient d'origine immigrée me fait craindre un manque de discernement de la part de la population. J'ai peur que nous glissions insidieusement dans le racisme.
C'est pour cela entre autres que je dénonce par ailleurs les textes et les aspects de culture qui mènent à la violence, pas les individus et encore moins leur couleur de peau.

Pour les tags, depuis le temps qu'on leur dit que c'est de l'Art, qu'ils sont magnifiés pour leur peinture par les bobos, il ne faut pas s'étonner qu'ils aient la tentation d'en faire.

[Rédigé par : Madame Poppins]

Le danger des statistiques et des chiffres, c'est qu'on peut leur faire dire plein de choses, des "bonnes" comme des "mauvaises" : ah, vous voyez, on a une augmentation de 7,6% des délits commis par des étrangers, c'est bien la preuve qu'il faut se méfier des gens qui ne sont pas suisses depuis 12 générations".....

Pour les montants à charge de chacun, je sens déjà venir le (pas du tout logique ni rationnel, encore moins "à propos") "j't'l'avais bien dit, y coûtent trop chers, les juges et j'te dis pas, les avocats, y sont trop payés"....

Le nombre d'accidents de la route, le nombre de morts par année n'ont jamais incité un fou du volant à ralentir, je crois...

Cela dit, je pense quand même que ces chiffres sont intéressants, paradoxe quand tu me tiens.

[Rédigé par : Véronique]

"La seule sécurité privée, activité florissante, fait travailler au moins 150 000 personnes. Autant que des policiers"

Voici donc la conclusion de S. Roché dans Le Figaro.

Ce détour par les "richesses" créées par la délinquance est stupéfiant.

Doit-on maintenir ceux qui sont sans revenus en situation de précarité au prétexte qu'ils créent des emplois dans le domaine social ?

Si on raisonne comme S. Roché, il y a des secteurs publics, associatifs et privés qui "vivent" de l'exclusion.

Les emplois qui sont ainsi générés justifient-ils une seconde le maintien de personnes en situation de pauvreté?

Informer également sur la délinquance en termes de coûts est une initiative à encourager.

Je souhaiterais qu'on généralise ce type d'évaluations pour l’ensemble des domaines qui ont à voir avec les politiques publiques.

[Rédigé par : Marcel Patoulatchi]

Ca coûte cher, mais selon Martine de Maximy, juge des enfants à Nanterre, il est des « moments où la société doit supporter ces jeunes » ( http://riesling.free.fr/20070627.html )

Sacrée société, tantôt coupable de la délinquance, tantôt débitrice de la délinquance. Une chose est sûre, la société, c'est toujours les autres.

[Rédigé par : Bernard]

Oui ça coûte cher, mais parfois je ne suis pas loin de penser que sous couvert de "tolérance" certaines communes se font les complices des délinquants destructeurs.
J'habite depuis 15 ans le même appartement dont la vue donne sur la cour d'une école maternelle; école fréquemment visitée par des hordes sauvages qui cassent les carreaux, le toit ou les jeux pour enfants (âge moyen des hordes : 12 / 13 ans). Quand mon oeil tombe sur une de ces hordes en exercice je prends mon téléphone et compose le 17, mais dans 99% des cas la police arrive trop tard... En 15 ans à raison d'une à deux fois par mois de mise à sac, la facture doit être salée et en 15 ans pas un seul dispositif de sécurité ou de surveillance n'a été installé par la commune. La seule parade étant de laisser les lumières de l'école allumées 24 h / 24 pour faire croire qu'il y a du monde. Ce qui coûte cher aussi.
Je pense que là, on devrait responsabiliser les élus communaux, créer des "observatoires" comme on aime tant en faire ; observatoires qui pourraient interroger les maires sur le laxisme dont ils font preuve dans certains cas. Je doute qu'une école détériorée 24 fois par an soit ignorée au niveau des élus à moins de pratiquer la politique de l'autruche.