Dans le Monde, on apprend que les éducateurs du premier établissement pour mineurs de Lavaur (Tarn) sans miradors ni barbelés se sont mis en grève dès son ouverture en affirmant que leur mouvement était "reconductible et illimité".
Cette protestation collective est le fait de vingt éducateurs, deux professeurs techniques et un chef de service employés par la protection judiciaire de la jeunesse. Ceux-ci sont censés travailler en binôme avec des surveillants de l'administration pénitentiaire qui, eux, n'ont pas le droit de grève.
Ce qui me choque, c'est que cet aréopage contestataire, qui prétend ne pas s'opposer à ces prisons pour mineurs d'un nouveau genre, refuse toutefois d'être confondu avec les "matons". D'une part l'expression d'une telle crainte est symptomatique, comme si l'éducateur était naturellement aux antipodes, dans son esprit libéral et humain, du surveillant qui n'est bon qu'à garder et ne mérite pas d'être associé, lie pénitentiaire, avec le bon grain. D'autre part, sauf à prétendre assigner aux uns et aux autres un rôle absurde, on perçoit mal où ailleurs que dans une prison pourrait se nouer cette relation, cette inévitable solidarité entre ceux qui surveillent et ceux qui aident.
Le plus piquant, et qui m'amuse parce que tellement révélateur des pratiques de notre vie sociale, c'est cette grève mise en oeuvre dès le premier jour, probablement pour éviter que cet établissement original et nécessaire puisse commencer à produire d'emblée ses heureux effets.
Je me demande si nos grévistes se sont rendu compte du ridicule qu'il y avait à présumer le pire quand la réalité n'avait pas encore commencé d'être dévoilée. Dès l'ouverture, on dégaine. Cela ferait rire si, derrière cette pantalonnade collective, il n'y avait pas déjà le grain de sable qui a envie d'entraver un processus susceptible, même modestement, d'améliorer les choses.
Marche ou grève. Il est clair qu'ils ont préféré la grève à la marche. C'est d'autant plus dommage qu'associés à la justice, ils donnent de nous tous une image dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle n'est pas dynamique ni positive. Pour ma part, s'ils récusent les contraintes du pénal, je ne rejette pas les compréhensions de l'éducatif.
Pour leur prochain arrêt de travail, qu'ils attendent un peu. Ils ont pris de l'avance.
"Quant aux arrêts de travail, vous êtes un grand -naïf-. Mais vous parliez par antiphrase sans doute ?
Rédigé par: Grain de poivre"
mon grain de sel là : monsieur Bilger "naïf" , alors que , moi cactus , je sois transformé en magistrat !
Sissi , je prends le risque ( déjà garde des sots en mon lycée)
Rédigé par : Cactus et un grain de sel | 16 juin 2007 à 00:18
Ca s'appelle une grève préventive. Ce n'est pas la première fois que ça arrive dans la fonction publique.
Quant aux arrêts de travail, vous êtes un grand naïf. Mais vous parliez par antiphrase sans doute ?
Rédigé par : Grain de poivre | 15 juin 2007 à 22:24
pour une bonne incompéhension
" l'un des deux ne " se coince " la -barBe- dans le clavier !"
fichu clavier de portable qui me dévoile aisi show :-'
ps :sinon je n'ai point (s)abordé :
"Que vaut l'opposition du travail d' Emmanuelle face au travail intellectuel ?"
comme JAMAIS " censure" ici HOOOO , j'espère être pardonné là pour mes "débordements" :-)
( je vous laisse car j'ai 32 copines à corriger pour lundi :-()
Rédigé par : Cactus en son fauteuil à Bernard | 15 juin 2007 à 21:06
le mascul(a)in
j'ai "fauté"pour vous !
Rédigé par : Cactus à D.V | 15 juin 2007 à 20:59
là je ne peux que vous dire de prier très fort !
car après , nous , les profs on doit " recopier" les notes sur l'ordinateur et quelques vieux profs , plus vieux un peu que moi donc , ne connaissent ou n'ont connu qu'une souris :-)
pour dédramatiser : on est TOUJOURS DEUX pour ENTRER LES NOTES !
je perçois quand même votre peur subsistante : si ce dont deux très vieux !?
vous reste à souhaiter que l'un des deux ne " se coince " la barre dans le clavier !
sinon en travail manuel , moi , je fus très faible à l'époque lycée :
sauvé par l'intellect'?
en mon cas , oui car l'intellect' tue ELLEpas IL !
oui oui je sais Dame Véro encore - déjà qu'en grammaire le masculin est toujours macho :-) une raison non funèbre pour la femme de crier " art,hoooooo sur nous , verts baudets .......malgré vous " :-)
Rédigé par : Cactus Show à Bernard | 15 juin 2007 à 19:26
@ Cactus ..
Espérons que Marx n'enlèvera pas de points au bac de mon fils.. Sujet qu'il a choisi - 2007 série S : "Que vaut l'opposition du travail manuel et du travail intellectuel ?"
Le camarade barbu est forcément dans le coup...
Rédigé par : Bernard | 14 juin 2007 à 21:01
Que pensez-vous de l'inculpation en Belgique du conseiller pour la justice de monsieur Sarkozy, à savoir : Patrick Ouart.
Espionnage informatique.
Rédigé par : Marie | 14 juin 2007 à 20:33
Merci à vous deux donc !
Jean de la Fontaine c'est un peu un monsieur Bilger de son époque en plus, non - la dernière ligne de ses billets par exemple étant souvent la morale de ses histoires (perso à cette fontaine je bois sans aboyer) ?
c'est pour cela que je les aime autant l'un l'autre !
( au fait (ré)écouter FABLES OF FAUBUS , CHARLIE MINGUS : un petit trésor ! )
sinon Dame Véronique qui m'honore de nombreux repas sages en mon blog intérieur , je vous ai bien OUI(e) :
"merci à vous j'avoue ! vous êtes l'arc-en-ciel de ce blog !!! soyez donc bénie , oui oui !"........
vous roux-coule Cactus même si bien blanchi maintenant en cette déclaration d'humour sincère !
Sissi !
( ps : Marx perso à part Groucho je ne vois pas : ça m'a coûté une mauvaise note à mon bac A il y a longtemps - le bac 68 - quand j'ai osé dire que je préférais ses films manifestes au manifeste du parti communiste lors de mon imm'oral de la dite philo mais là est une autre histoire qui nous ramène à Boris Vian grâce à qui je rencontrai ma Chloé il y a longtemps mais toujours du bon temps depuis )
Rédigé par : Cactus au plus hoooooooooooo entre Dame Véro et Bernard ! | 14 juin 2007 à 17:08
J'ai fréquenté les prisons près de trente ans, pour sourire, plus que la perpétuelle. Les détenus : un solide échantillon de ce qui gangrène le monde. L'intelligence obséquieuse de l'escroc, l'inconscience du petit voleur, la perversité du pédophile, la passion du meurtrier, l'instinct suididaire du drogué et bien sûr quarante pour cent de malades psychiatriques qui n'y ont pas leur place. J'ai côtoyé le personnel pénitentiaire. C'était autrefois le plus bas niveau de la fonction publique. Même pas le certif. Maintenant la sélection existe. La vocation est rare, un poste sûr prévaut. Je n'y ai jamais rencontré de Kapo, j'ai vu des fonctionnaires qui participaient de leur mieux au service public en voulant aider pour leur sortie les détenus désireux de le faire. Ecouter, parler, conseiller, calmer les velléites dangereuses. C'est la nuit que cela se passe, les nuits sont longues. C'est un métier dangereux pas plus qu'ailleurs, prétoires, hôpitaux. Les travailleurs sociaux en prison : certains sont admirables, d'autres discutables. Ceux-ci, en toute bonne foi, s'estiment en mission humanitaire, ils pensent mieux comprendre que quiconque leurs interlocuteurs, donc s'arroger le droit d'ingérence, critiquer toute autorité. De là, revendiquer leur singularité par rapport aux matons ! Ont-ils songé qu'ils ne pourraient exercer sans leur protection et leur aide.
Rédigé par : francis; | 14 juin 2007 à 16:31
J'ignore tout du conflit social dont s'agit et me garde donc d'émettre un quelconque avis.
Peut-être est-il illégitime mais pourquoi serait-il, a priori, suspect ?
Pour avoir côtoyé nombre d'éducateurs de la PJJ, je sais qu'ils développent au quotidien une action difficile méritant louanges...
Ils tentent de faire éclore les qualités de nos jeunes mais, ne sont pas là pour les créer ... N'oublions pas que nous sommes frères par nature, mais souvent étrangers par l'éducation et que les racines de cette dernière sont amères même si leurs fruits sont souvent doux .
Si certains pensent qu'ils coûtent cher ces éducateurs, qu'ils essaient de favoriser l'ignorance et constateront alors les résultats.
Tout métier utile au public n'est-il pas honnête ?
Rédigé par : Parayre | 14 juin 2007 à 15:17
@ Philippe
Je réfléchis pas mal aux éducateurs qui ne perdent pas une minute pour se mettre en grève et qui n'aiment pas être confondus avec les surveillants.
Bien sûr, j'ai mon idée sur la question. Mais c'est compliqué.
Car là, on va encore frôler les questions de la Fonction Publique, de l‘autorité, du pénal et de l'éducatif.
C’est beaucoup trop à la fois.
@ Cactus
Alors maintenant ce n'est plus ambiance Cargo de nuit mais Blues Trottoir.
Cessez de broyer du BLEU NUIT.
Rédigé par : Véronique | 14 juin 2007 à 13:24
@ Cactus au plus bahhhhhhh
Réponse à la phrase : "bon courage car votre fiston sans piston ce sera bien "plus pire" qu'avant !"
"Travaillez, prenez de la peine .." J'ai préféré inculquer à mon fils les valeurs de La Fontaine plutot que celles de Marx ..Ça marche très bien aussi ...et sans piston
Rédigé par : Bernard | 14 juin 2007 à 10:06
Marche ou grève
MOI j'en crève déjà monsieur Bilger
j'ai du "louper" une marche !
la France des riches au pouvoir !
normal !
mais grâce aux pauvres et aux qui ont eu peur là le doute m'habite même plus
TVA ou VAT , sans illusion je prépare mon départ pour la Suisse
et encore je suis veinard : fonctionnaire ayant beaucoup économisé puis gratté deux goals dont un gain à 15.000 euros plus un héritage bourgeois !
et je ne vous dis pas tout ce que je n'ai pas pu cacher au fisc ; par contre j'ai les noms de tous les "manuels" qui ont bossé au noir chez moi comme ailleurs et qui se la coulent douce !
une vodka à la pensée de Sarko !
sinon, à Véronique : faut profiter avant qu'il ne soit blues trop tard !
de plus , comme bouffons de gauche aux premières loges , à ceux qui ont des petits jeunes :
bon courage car votre fiston sans piston ce sera bien " plus pire" qu'avant !
soupires !
à bientôt : je prépare mes balises !
Rédigé par : Cactus au plus bahhhhhhh | 13 juin 2007 à 20:27
Je crois avoir lu que les revendications des personnels grévistes portaient sur questions concernant leur rémunération et leur temps de travail dont les conditions seraient dégradées par rapport à leur situation antérieure. Ca n'est pas illégitime et il serait bon que l'administration prenne le temps de ne pas faire n'importe quoi avec des personnels dont le travail ne va pas être drôle tous les jours. Un jour, inévitablement, on apprendra que l'un d'eux s'est pris un coup de couteau dans le ventre et on versera, a posteriori, des larmes de crocodile.
Cela dit je vous suis dans votre assentiment à ce type d'établissement, genre internat serré, seul capable de remettre un minimum de plomb dans certaines cervelles égarées.
Je vous suis également sur la communauté de destin que constituent tous les acteurs de la prison : on ne devient pas surveillant de prison par vocation mais certains s'efforcent de donner une âme à leur travail ingrat. J'ai personnellement de la reconnaissance pour certains qui ont su être des auxiliaires attentifs et amicaux avec mon vieux père lorsque celui-ci était embastillé.
Les surveillants, quand ils le veulent, ont un rôle prépondérant à jouer envers les jeunes détenus car, lorsque l'éducateur est parti le soir, c'est le surveillant qui prend le relai, quand la nuit s'installe, avec ses angoisses, ses violences latentes, ses cris.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 13 juin 2007 à 15:47
On se demande quelle est la part de manipulation politique et quelle est la part professionnelle ?
C'est une coutume comme les oeufs de Pâques ou les crêpes de la Chandeleur, la droite passe, donc la gauche punit, paralyse, fait du chantage, menace... Les Droits de l'Homme (on oublie toujours ceux du citoyen, comme par hasard) prônés et dénaturés.
Comment voulez-vous qu'un pays ne soit pas dans l'immobilisme dans de telles conditions ?
Qui pourrait faire confiance à des gens (les gauchistes) qui pensent plus à leur carrière qu'à leur pays puisqu'ils n'hésitent pas à le léser dès qu'ils ne sont pas aux affaires ?
On nous sort en parangon l'éducateur comme lien social, alors que ce dernier est souvent un demi-sel fasciné par la voyoucratie, toujours prompt à diaboliser l'autorité, à être le copain du délinquant qu'il comprend. Pour moi l'éducateur type est un fumeur de joint avec un langage syndicaliste qui ne veut pas grandir, d'où sa proximité avec les jeunes. Alors comment l'Etat peut avancer quand il se retrouve avec deux asociaux au lieu d'un ?
Vous allez voir que nous allons avoir droit dans pas longtemps à une comparaison entre les camps de la mort et cette première prison pour mineurs... Ils n'ont honte de rien.
A quand un centre fermé et éducatif pour des cas infantilisés tels que Clémentine Autain ou Olivier Besancenot qu'on pourrait nommer la Marx academy ?
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 13 juin 2007 à 14:03
A vos étriers, Sieur le Ombudsman.
Chevauchez jusqu'en Occitanie,
Arborez votre vexille royal, flanqué de votre ost.
Héraut messager d'une lettre de grand cachet,
Estafette missionnée d'une lettre patente,
Le bras armé d'une chambrière,
Flanquez un motif à ces mutins.
En la Bastille, ils ont déjà un pied.
Rédigé par : Marie | 13 juin 2007 à 11:57
On voit là un des principaux problèmes de la vie politique française : le débat public est dominé par les crispations idéologiques des uns et des autres.
Les élus du peuple eux-mêmes, très démagogiquement, versent dans la contestation systématique.
C'est à cela que voulait répondre Bayrou, et c'est ce qui a fait son succès, à mon avis : l'effacement du clivage droite-gauche devait permettre d'affranchir les positions politiques du systématisme et du simplisme qui les caractérisent actuellement. La dissolution des antagonismes, lorsque ceux-ci ne reposent plus sur la raison et deviennent crispation stérile, peut apparaître nécessaire afin de libérer les points de vue et de rendre possible une confrontation des arguments digne de ce nom. Pari risqué, pari impossible... L'opinion publique française semble très bien s'accommoder des prises de becs caricaturales.
Rédigé par : Julien | 13 juin 2007 à 11:49
Merci, cher PB, de nous rappeler cette règle d'orthographe : "ils se sont rendu compte" et non pas : "ils se sont rendus compte..."
Sbriglia, qui préfère la marche sur la grève, surtout lorsqu'elle est de sable fin...
PS : hypocrite sbriglia, vermine malfaisante qui regarde le doigt quand on te montre la Lune et qui, ayant cru confondre le sieur PB, se retrouve tout penaud après visite du "Robert"...
Rédigé par : sbriglia | 13 juin 2007 à 10:45
Tout à fait d'accord avec vous...
Plutôt que d'essayer on préfère contester...
Belle image encore une fois du Français...
Rédigé par : marie | 13 juin 2007 à 10:26
Je n'ai pas de réponse toute faite,
mais on ne peut pas non plus balayer d'un revers de la main le fait que le statut un peu "extra-territorial" des intervenants en prison peut aider tout le monde, et d'abord les détenus.
Rédigé par : olivier | 13 juin 2007 à 09:10
La justice étant un des piliers de nos institutions, ne faut-il pas voir là un coup de bélier afin d'ébranler celui-ci et bien sûr le pouvoir... Une grève bien orchestrée ici... et surtout médiatisée, demain un jugement déclaré inique, un mécontentement ailleurs... Je crains que la Justice ne devienne l'instrument privilégié des revendications gauchistes et gauchisantes, à l'instar de l'Education nationale où, pour un oui ou pour un non, un tas de syndicats se mettaient à "dénoncer"... quoi, on n'en sait rien ; l'essentiel étant de faire du tapage et du désordre sous l'oeil attentif des caméras filmant un "malaise institutionnel"..
Les premières peaux de bananes viennent d'être jetées...
Rédigé par : Bernard | 13 juin 2007 à 06:33
Triste comportement de ces éducateurs incapables de s'exprimer autrement que dans la contestation. Et ils sont normalement ceux vers lesquels iront les regards de ces jeunes en recherche de références...
Drôle de société !
Et cette affaire Borrel, qui n'en finit pas de rebondir, finira-t-elle par enfin nous donner la vérité sur les arrangements qu'on se facilite en hauts lieux...dans cette drôle de société ! Qu'en pensez-vous ? Cette affaire ne mériterait-elle pas un billet de votre part ?
Marc Fievet
Rédigé par : Marc Fievet | 13 juin 2007 à 00:10