La Cour de cassation a cassé, le 11 juillet dernier, et elle a bien fait.
En effet, sous la présidence de Bruno Cotte, remarquable et très estimé magistrat, la haute juridiction a annulé, si j'ose dire, un arrêt de la cour d'appel de Paris en date du 22 juin 2006 confirmant une relaxe prononcée au mois de décembre 2004 par le tribunal de grande instance. Ces deux décisions d'exonération bénéficiaient notamment à Mohamed Bourokba, dit Hamé, rappeur, poursuivi à la suite d'une plainte pour diffamation envers une administration publique, déposée en 2002 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur.
Pour être rares en matière criminelle, les cassations font partie de l'exercice normal de la justice et ne devraient pas déclencher l'ire qu'a suscitée l'arrêt du 11 juillet. Etonnante vindicte que celle qui s'était exprimée principalement dans une page complète - rien que cela ! - du Monde. Clarisse Fabre d'une part y consacrait un article très favorable au rappeur et à son avocat, Me Dominique Tricaud, dont les propos sont largement reproduits, et d'autre part, questionnait Hamé qui s'en donnait à coeur joie - pourquoi se gêner, d'ailleurs, puisqu'aucune objection ne lui était opposée ? - en affirmant qu'il ne "se reconnaît pas" dans cet arrêt et que "c'est insultant et indigne". Rien que cela ! Imaginons une seconde que la Cour de cassation ait validé la double relaxe. Dans ce cas, aurait-on eu droit à une analyse aussi substantielle de l'affaire qui, pour parler net, est d'une insigne et triste banalité, d'une incontestable grossièreté ?
En réalité, et j'en viens à l'essentiel, l'administration publique gravement offensée est la police et il est manifeste que seul ce qui vient juridiquement à son soutien mérite médiatiquement d'être dénoncé avec vigueur. Ce n'est pas la cause elle-même qui passionne la journaliste mais que, scandale, un rappeur se voit donner tort et la police raison.
Et pourtant !
Qu'avait écrit Hamé dans un texte publié dans un fanzine accompagnant la sortie d'un album de son groupe, "La Rumeur" ? Il avait notamment exprimé ces pensées délicates : "Les rapports du ministre de l'Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu'aucun des assassins n'ait été inquiété... la justice pour les jeunes assassinés par la police disparaît sous le colosse slogan médiatique "Touche pas à mon pote"(...) humiliations policières régulières."
Pour qui sait lire et ne veut pas prêter à Hamé des profondeurs qui ne sont pas les siennes, la police est accusée d'avoir assassiné des centaines de gens. Elle est clairement et exlusivement incriminée, attaquée de front et la diffamation lui est destinée. Il importe peu qu'on l'offense pour son comportement immédiat ou à long terme.
Aussi, avec quelle stupéfaction moins judiciaire que citoyenne j'ai pris connaissance de la motivation de l'arrêt de relaxe selon laquelle la police nationale "n'était pas mise en cause". Par ailleurs, les propos litigieux n'étaient pas diffamatoires en raison de "leur imprécision et de leur caractère outrancier". J'ai dit ce qu'il fallait penser du premier point. Pour ne pas voir que la police nationale était visée, il fallait vouloir regarder ailleurs ! Sur le second point, on aboutit à ce paradoxe que pour la chambre d'appel - je ne peux m'empêcher de sentir comme un fumet politique derrière cette volonté acharnée de sauvegarde - la diffamation indiscutable et paroxystique se protège elle-même par sa démesure. C'est commode.
Je m'interroge sur les raisons de cet aveuglement volontaire. Certes, le droit de la presse autorise une extrême ductilité et souplesse mais il ne consiste pas à éluder ce qui crève l'esprit.
Sans doute le fait que la plainte émanait du ministre de l'Intérieur - pestiféré hier, il est devenu, comme président de la République, un must! - n'a pas été sans incidence sur la double décision favorable au rappeur. N'ayant jamais été un fanatique de ce genre et n'ayant jamais éprouvé d'estime particulière pour les donneurs de leçons qu'il secrète, je comprends mal la fascination judiciaire qui explique peut-être l'incroyable juridique. Le tribunal puis la cour ont probablement désiré donner aux affirmations d'Hamé une tonalité politique et sociale pour éviter d'avoir à les prendre au premier degré diffamatoire, et gravement, sans aucune équivoque.
Alors, pourquoi cet empressement médiatique au service d'Hamé et d'une cause quand tant de combats légitimes voient les journalistes muets ou timorés ? Il y a d'abord l'opportunité de s'abandonner à une polémique faussement juridique, en réalité orientée et partisane. Cette démarche est à l'évidence adoptée par Me Tricaud dont on perçoit que le seul argument - ressassé - est la présence de Nicolas Sarkozy tout au long de cette procédure, de l'origine à son aboutissement temporaire, puisque la cour de Versailles sera appelée à statuer à nouveau sur ce dossier.
Surtout, on cherche à placer Hamé sous le bouclier infiniment noble et protecteur de la liberté d'expression comme si la Cour de cassation avait commis une grave atteinte à la démocratie. Je suis un partisan inconditionnel de la liberté d'expression dans le cadre de nos lois, en particulier de cette grande et belle loi de 1881 si souvent modifiée au fil du temps mais dont l'esprit demeure éclatant : la liberté dans son principe avec les exceptions qui justifient qu'on la mette, un temps judiciaire, entre parenthèses. Notamment, lorsque la police est accusée d'assassinats. Avec une telle assertion, nous ne sommes plus dans l'intelligence mais dans la haine, plus dans le langage mais dans l'éructation. Lorsque Me Tricaud affirme : "On casse le thermomètre en condamnant celui qui dénonce les injustices. C'est très inquiétant sur le plan des libertés publiques", je suis persuadé qu'il sait qu'il s'égare. Il est évidemment plus facile de proférer une généralité vague, bien-pensante et hors sujet que de justifier les allégations scandaleuses d'Hamé. C'est pour cela que le métier d'avocat m'aurait gêné aux entournures. Ce n'est pas la vérité qui est la source mais le client.
Beaucoup de papier pour rien, donc. Se disant assuré de son succès futur, notre avocat devrait être plus modeste, plus prudent. Pour ma part, je retourne sans hésiter à Hamé l'indignité et l'insulte dont il souille la police puis qu'il ose imputer à la Cour de cassation.
Il n'était que temps, au contraire, que celle-ci intervienne. C'est bon, magistrat, de pouvoir clamer : Vive la Cour de cassation !
Lisez le texte de Hamé en entier, vous comprendrez mieux. Le voici :
"Ca y est, les partisans chevronnés du tout sécuritaire sont lâchés. La bride au cou n'est plus et l'air du temps commande aux hommes modernes de prendre le taureau par les couilles. Postés sur leurs pattes arrières, les babines retroussées sur des crocs ruisselant d'écume, les défenseurs de "l'ordre" se disputent à grands coups de mâchoires un mannequin de chiffon affublé d'une casquette Lacoste.
Sociologues et universitaires agrippés aux mamelles du ministère de l'intérieur, juristes ventrus du monde pénal, flics au bord de la crise de nerfs en réclamation de nouveaux droits, conseillers disciplinaires en zone d'éducation prioritaire, experts patentés en violences urbaines, missionnaires parlementaires en barbe blanche, journalistes dociles, reporters et cinéastes de "l'extrême", philosophes amateurs des garden-parties de l'Élysée, idéologues du marché triomphant et autres laquais de la plus-value ; et bien évidemment, la cohorte des responsables politiques candidats au poste de premier illusionniste de France… tous, jour après jour, font tinter en prime-time le même son de cloche braillard : "Tolérance zéro" !!! "Rétablissement de l'ordre républicain" bafoué "dans ces cités où la police ne va plus".
Ils sont unanimes et hurlent jusqu'à saturation, à longueur d'ondes et d'antenne, qu'il faut "oser" la guerre du "courage civique" face aux hordes de "nouveaux barbares" qui infestent la périphérie de nos villes.
Qu'on en finisse avec le diable !!! L'ennemi intérieur, fourbe et infâme, s'est immiscé jusque dans nos campagnes et y a pris position. Ne craignons pas les contrats locaux de sécurité, les couvre-feux, l'abaissement de l'âge pénal à 13 ans, l'ouverture de nouveaux centres de détention pour mineurs, la suppression des allocations familiales aux familles de délinquants… que la caillera se le tienne pour dit, la République ne laissera pas sombrer le pays dans le chaos apocalyptique des vols de portables, du recel d'autoradios ou du deal de shit sous fond de rodéos nocturnes…
La République menacée, la République atteinte mais la République debout !!!
Quelle leçon d'héroïsme ! Quelle lucidité d'analyse !
Et quel formidable écran de fumée !! A la table des grand-messes, la misère poudreuse et les guenilles post-coloniales de nos quartiers sont le festin des élites.
Sous les assauts répétés des faiseurs d'opinion, les phénomènes de délinquance deviennent de strictes questions policières de maintien de l'ordre ; les quartiers en danger se muent en quartiers dangereux dont il faut se protéger par tous les moyens ; et les familles immigrées victimes de la ségrégation et du chômage massif, endossent la responsabilité du "malaise national".
La crème des auteurs de la pensée sécuritaire joue à l'idiot à qui on montre la lune du doigt et qui regarde le doigt. Exit les causes économiques profondes. Exit les déterminismes sociologiques. Exit le risque que le débat prenne un jour l'aspect d'un réquisitoire contre les vrais pourvoyeurs d'insécurité : ceux-là même qui ont réduit des centaines de milliers de familles à vivre avec 4 000 francs par mois ; ceux-là même qui appellent de leurs vœux les plus chers la marche forcée vers " l'économie de marché débridée ".
Nous ne lirons pas, dans la presse respectable, que les banlieues populaires ont été, depuis une vingtaine d'années, complètement éventrées par les mesures économiques et sociales décidées depuis les plus hautes sphères de l'État et du patronat pour pallier à la crise sans toucher à leur coffre-fort.
Nous n'entendrons pas sous les luminaires des plateaux de télévision, qu'à l'aube maudite du mitterrandisme, nos parents et nos plus grands frères et sœurs ont été les témoins vivants d'une dégradation sans précédent de leur situation déjà fragilisée.
L'histoire officielle ne retiendra pas l'énergie colossale déployée par les gouvernements des trois dernières décennies pour effacer les réseaux de solidarité ouvrière enracinés dans nos quartiers (1). Pas plus qu'elle ne retiendra le travail de récupération et de sape systématique des tentatives d'organisation politique de la jeunesse des cités au milieu des années 80 (2).
Qui parmi les scribouillards du vent qui tourne s'indignera de l'opacité entretenue vis-à-vis de la vallée de larmes et de combats que fut l'histoire de nos pères et grands-pères ?
Parmi ces hommes de paille éructant la "croisade républicaine", combien déclareront la guerre du "courage civique" devant les ravages psychologiques du mépris de soi chez des générations qui atteignent la vingtaine avec 8 ans d'échec scolaire et 3 ans de chômage ? les logiques d'autodestruction (toxicomanie, alcoolisme, suicide…) où certains d'entre nous sont conduits par pur désespoir et complète perte de foi en l'avenir, mériteront-elles quelconque voix au chapitre de l'insécurité ?
Les pédagogues du dressage républicain n'auront pas en ce sens la critique fertile. Ils n'esquisseront nulle moue face à la coriace reproduction des inégalités sociales au travers des échelons du système scolaire, ni l'élimination précoce du circuit de l'enseignement de larges franges de jeunes qui ne retiennent de l'école que la violence qui leur a été faite.
Les rapports du ministère de l'intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu'aucun des assassins n'aient été inquiétés (passage attaqué). Il n'y figurera nulle mention de l'éclatement des noyaux familiaux qu'ont provoqué l'arsenal des lois racistes Pandrau-Pasqua-Debré-Chevènement et l'application à plein rendement de la double peine. Les études ministérielles sur la santé refermeront bien vite le dossier des milliers de cancers liés à la vétusté de l'habitat ou au non-respect des normes de sécurité sur les chantiers de travail. La moyenne effroyablement basse de l'espérance de vie dans nos quartiers ne leur semblera être, elle aussi, qu'un chiffre indigne de tout commentaire.
Bref, ils n'agiteront jamais au vu de tous le visage autrement plus violent et criminel de l'insécurité.
Aux humiliés l'humilité et la honte, aux puissants le soin de bâtir des grilles de lecture. A l'exacte opposé des manipulations affleure la dure réalité. Et elle a le cuir épais. La réalité est que vivre aujourd'hui dans nos quartiers c'est avoir plus de chances de vivre des situations d'abandon économique, de fragilisation psychologique, de discrimination à l'embauche, de précarité du logement, d'humiliations policières régulières, (passage attaqué) d'instruction bâclée, d'expérience carcérale, d'absence d'horizon, de repli individualiste cadenassé, de tentation à la débrouille illicite... c'est se rapprocher de la prison ou de la mort un peu plus vite que les autres.
Les hommes et les femmes qui dirigent ce pays savent tout cela. Ils savent aussi que la libéralisation massive de la vie économique française est en très bonne voie. Ils savent que les privatisations, les fusions, les délocalisations de nombreux secteurs d'activité vont se généraliser comme va se généraliser la paupérisation. Ils savent que la nouvelle configuration du marché exige la normalisation du salariat précaire et l'existence d'une forte réserve de chômeurs et de sans-papiers. Et ils savent surtout que les banlieues populaires (parce qu'elles subissent de plein fouet et avec le plus d'acuité les mutations de la société française) sont des zones où la contestation sociale est susceptible de prendre de radicales formes de lutte si elle trouve un vecteur qui l'organise. On comprendra qu'il est de nécessité impérieuse d'installer toujours plus d'instruments de contrôle et de répression "éclair" au sein de nos quartiers.
On comprendra que le monde du pouvoir et du profit sans borne a tout intérêt à nous criminaliser en disposant de notre mémoire et de nos vies comme d'un crachoir."
Hamé (Avril 2002).
Rédigé par : phil75015 | 14 septembre 2009 à 11:35
A lire tous ces brillants commentaires, on croirait que les forces de l'ordre sont irréprochables, infaillibles et ne commettent jamais l'irréparable... je doute.
Louis de Funès et Michel Galabru en leur temps ont donné une image catastrophique de la gendarmerie, ont-ils été condamnés ?
On juge quoi : le propos, l'idée, ou la personne qui l'exprime ? Funès et Galabru sont autorisés parce qu'ils ont l'air des "beaufs" bien de chez nous ?
Egalité ?
Rédigé par : Coeur Noir | 27 août 2009 à 14:31
Je reviens sur un post qui date un peu, mais qui sait, vu que l'affaire de Hamé n'a pas encore pris fin je me dis que le débat proposé non plus.
Donc quoi de plus normal et qu'attendre d'autre de certains que de défendre une action de son bon président et mentor intellectuel, Sarkozy, quitte à lui faire allégeance et tenter d'atténuer les foudres d'une Dati toujours en guerre.
A votre pensée "subversive" qui prend racine dans les fondements universalistes d'un modèle démocratique, sans lequel je ne pourrais pas écrire ceci, je voudrais mettre en évidence votre obscurantisme quant à la pertinence des propos écrits dans l'article de Hamé et qui font état de la violence policière, cette violence n'étant pas un grand secret dans nos quartiers de seconde zone, et se retrouvant même inscrite dans les créations de plusieurs associations la dénonçant. Il serait assez crédule et naïf de la part des partisans de la démocratie que nous sommes de nier que l'usage de la violence que l'on confère à la police n'est pas utilisé par celle-ci.
Il faut vivre dans sa bulle pour croire encore au bon fonctionnement de notre Etat carcéral ou policier.
Sans oublier que ça va faire sept ans maintenant qu'on lui court après, à ce pauvre Hamé, maintenant voilà que c'est l'Etat qui porte la plainte en cassation. Effectivement on peut parler de "martyr" et effectivement on peut parler de peur de voir mettre à mal notre si "belle" démocratie par une attitude qui tend à faire passer les loups pour des moutons.
Et oui la démocratie a créé les blogs et oui certains devraient en être exemptés. Et oui "j'ai qu'à pas lire" mais oui j'aime aussi rire !
Rédigé par : Manuel | 16 janvier 2009 à 17:17
Voilà, je tiens à dire que les rappeurs, pas tous, font preuve de philosophie, métaphores, ou quoi que ce soit pour faire comprendre certaines choses alors quand Hamé dit que la police assassine des jeunes par milliers ce n'est qu'une image, regardez Malik Oussekine, ou en 2005... pour parler des choses là faut avoir un esprit ouvert sur le monde, sur tout ce qui nous entoure et pas être égoïste par sa propre image et sa propre personne comme vous, ouais ils vivent en France ils sont peut-être plus français que la plupart d'entre vous mais avec leur couleur de peau on ne les considère pas comme tels alors regardez-vous et parlez ensuite, merci. Sur ce Hamé ne fait que s'exprimer mais je vois de plus en plus que la liberté d'expression n'est plus comme avant, aujourd'hui elle est contrôlée et quand on dit la vérité on se fait censurer ou on colle un procès, n'est-ce pas M.Sarkozy qui ne tient pas ses promesses.
Rédigé par : Nicolas de Lyon | 12 octobre 2008 à 21:21
JW,
Vous me posez la question suivante : « Et si le triste sire Hamé avait un "humour" dont vous n'auriez pas soupçonné les dimensions anamorphosiques ? »
Je ne crois pas que ce mis en cause ait prétendu avoir fait de l'humour, lorsqu'il dit qu'il est poursuivi car le ministère de l'Intérieur ne voudrait « surtout pas laisser aboutir une sorte de jurisprudence qui serait favorable non seulement au rap mais aussi aux associations qui dénoncent les bavures policières ».
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 21 juillet 2007 à 13:23
@ Bernard
Propos insultants infondés. Ne pas confondre hypocrisie et paradoxe (qui, lui, marque la singularité d'une intelligence non lissée).
Oui, Philippe, vive la cour de Cassation !
L'histoire Hamé, je m'en fiche. Je me souviens de Raymond Bussières juché sur un réverbère dans l'Assassin habite au 21, qui emmerdait les gendarmes et la maréchaussée. De Brassens qui affirmait que "quand il s'agit de rosser les cognes, tout le monde se réconcilie" et que "moi je bichais car je les adore sous la forme de macchabées". Sans oublier, à tout seigneur tout honneur, les outrages qu'un certain gorille fait subir à l'un de vos collègues. Le testament de François Villon réserve aux représentants de l'ordre quelques traitements délicats. Bref c'est un exercice aussi vieux que la police que d'espérer lui voir le cul botté afin d'en adoucir le cuir (Vous savez, la peau lisse aux fesses...). Cette dialectique entre les archers du roi et les mauvais garçons est insignifiante et n'a jamais fait bouger les lignes d'un poil, dans un ou l'autre sens.
Mais vive la cour de Cassation, institution éminemment subtile, qui sait remettre des pendules à l'heure sans insulter l'avenir d'un procès ultérieur.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 19 juillet 2007 à 10:41
@ Catherine JACOB,
@ Bernard de Normandie,
Cette région du Nord m'est chère et comme pour Verdun, sur des kilomètres à la ronde, tout fut détruit et rasé.
Mais il est vrai que l'on en parle très peu, que cela n'intéresse plus grand monde. Plus de 90 ans déjà !
Alors, qu’est-ce que la désertion ?
Le 22 avril 1915, à Ypres (en Belgique) les Allemands utilisèrent pour la première fois, contre les troupes alliées, des obus contenant un gaz mortel à base de chlore. Sur ce même champ de bataille en 1917, ils testèrent le « gaz moutarde » dit Ypérite.
Il me vient en mémoire l’exemple suivant qui fut cité, il y a quelque temps maintenant, à l’occasion d’anciennes commémorations, le cas de ce jeune de l’empire anglais, alors âgé de 17 ans, qui, comme beaucoup de soldats, comme lui à Ypres, se trouva gazé. Malgré cette arme nouvelle, ordre fut donné de retourner aux combats. Ce jeune n’y retourna pas. Il fut donc fusillé.
Est-ce pour traîtrise ? Etait-ce pour désertion ? Etait-ce pour lâcheté ?
Il était tout simplement gazé, mais pas mort. Jamais, il ne fut réhabilité.
Il faut souligner, qu’à la Porte de Menin à Ypres (près de 55 000 noms de disparus du Commonwealth), chaque soir à 20 h est joué le Last Post en souvenir des victimes.
Deux clairons sonnent l'appel aux morts.
Cette année, en avril 2007, à l’occasion du 90è anniversaire de la bataille d’Arras, la Reine d'Angleterre est venue inaugurée le mémorial de Vimy, (10 km d’Arras) deux ans après le début des travaux de rénovation. Monsieur de Villepin était présent pour l’occasion.
De nombreux Canadiens, dont l’armée fut très impliquée dans les combats, ont tenu à faire le déplacement. Etaient présents deux poilus canadiens.
Curieusement, cette année la date de cette commémoration coïncidait, jour pour jour, avec la date du début de l’offensive du 09 avril 1917.
Il y a pourtant eu un loupé, puisque les textes en français, présentés sur des panneaux, en prévision de la visite du mémorial étaient truffés de fautes d'orthographe et de mauvais usages.
http://www.vigile.net/article5833.html
Le mal fut rattrapé.
Pour ceux qui l’ignorent Vimy est devenue terre canadienne : « don de la nation française au peuple canadien » en 1923. Ce monument élevé par le Canada à la mémoire de ses soldats, qui firent don de leur vie à la France, est, pour moi, le plus beau monument du souvenir.
http://www.vac-acc.gc.ca/content/
collections/virtualmem/photoview
_f.cfm?casualty=1576902&photo
=34076
Par ailleurs, pour l’occasion, ce Lundi de Pâques 2007, à la tombée de la nuit, dix mille porteurs de flambeaux, répartis sur quelque 22 km, ont matérialisé entre Vimy et Bullecourt la ligne de front telle qu’elle apparaissait au soir du 9 avril 1917.
En France, on en a très peu parlé, voire pas du tout.
Sur un blog, il y a plusieurs semaines maintenant, l'auteur se demandait s'il ne fallait pas supprimer les dates fériées du "11 novembre et du 08 mai" pour leur substituer la journée européenne du 09 mai !!!
Toutes les armées du monde ont vécu une période de mutinerie en 1917 : les Russes, les Allemands, les Italiens, les Français...
Pour ceux que cela intéresse, sur le site : « In Flanders Fields Museum », il y a accès à un registre des morts, étant donné qu’il y a 11 669 tombes de Français connues en Flandre et que 50 000 militaires français ont péri ou ont été mortellement blessés sur le front du territoire belge, il y a 6 340 tombes anonymes.
http://www.inflandersfields.be/
#dodenregister
On reconnaît le coquelicot comme le symbole du souvenir à la mémoire des soldats du Canada, des pays du Commonwealth britannique et des États-Unis qui sont morts à la guerre.
Cette fleur doit son importance au poème "Au champ d'honneur" composé par le major John McCrae (nommé plus tard lieutenant colonel), un médecin du Corps de santé de l'Armée canadienne, au cours de la deuxième bataille d'Ypres, en Belgique, en mai 1915.
(Adaptation du poème: In Flanders Fields, de John McCrae)
Au champ d'honneur, les coquelicots
Sont parsemés de lot en lot
Auprès des croix; et dans l'espace
Les alouettes devenues lasses
Mêlent leurs chants au sifflement
Des obusiers.
Nous sommes morts
Nous qui songions la veille encor'
À nos parents, à nos amis,
C'est nous qui reposons ici
Au champ d'honneur.
À vous jeunes désabusés
À vous de porter l'oriflamme
Et de garder au fond de l'âme
Le goût de vivre en liberté.
Acceptez le défi, sinon
Les coquelicots se faneront
Au champ d'honneur.
*Adaptation française du major Jean Pariseau
Rédigé par : Marie | 18 juillet 2007 à 17:01
@ Marie
Notre-Dame de Lorette ne fut effectivement pas une promenade d'oxygénation et au-delà des romanciers j'ai pu prendre connaissance de l'horreur des combats qui ont été livrés par les lettres qu'écrivait mon arrière-grand-père à mon arrière-grand-mère, échange épistolaire interrompu un 15 avril. Tombé au champ d'honneur avec à ses côtés Mohamed ou Mamadou. Quelle ne fut pas mon indignation, mon sentiment de révolte de savoir que des résidus de caniveaux (la syntaxe est faible... très faible) avaient profané des tombes musulmanes à Notre Dame de Lorette... Le sang qui y fut versé, catholique, musulman, juif, animiste ou luthérien était rouge. Qu'on ne l'oublie jamais... Merci Marie pour vos lignes.
Rédigé par : Bernard de Normandie | 18 juillet 2007 à 08:42
@ Catherine JACOB
Après un bon bol d’air iodé, je reçois une vague.
Aussi, je vais tenter de vous répondre au mieux, par étape.
En publiant le texte du « déserteur », j’ai pris le soin d’indiquer la date : 1954.
Ce qui correspond, d’une part à la fin de la Guerre d’Indochine et au début de la Guerre d’Algérie.
« …S'il faut verser le sang
Allez verser le vôtre
Messieurs les bons apôtres
Messieurs qu'on nomme Grands… »
Il est évident que ce texte doit être replacé dans son contexte de l’époque : la fin de la seconde guerre mondiale et les autres conflits ci-dessus cités.
Il faut aussi se rappeler que des familles, durant la Grande Guerre, ont vécu l’humiliation et le déshonneur après les infamies que subirent certains « poilus », qui furent fusillés, consécutivement à des mutineries, par exemple : après l’offensive Nivelle au Chemin des Dames, où il y eut une sélection arbitraire et 42 fusillés, (réhabilités depuis) ou encore, pour avoir reculé, face à l’ennemi, parce que la butte, que ces soldats devaient investir, était imprenable ! ……
Ce fut Pétain qui stoppa les mutineries.
Il suffit d’aller à Vimy (dans le Pas-de-Calais) ou à Vauquois (lieu de combats souterrains, à l’explosif) ou encore à Verdun… Le sol, plus de 90 ans après, en a encore des traces.
Il suffit d’aller à Lorette, à Douaumont, etc… pour constater que ce n’était pas une « promenade d’oxygénation » !
Les familles de ces poilus furent mises à l’index. Certaines femmes perdirent leur travail dans l’Administration parce que leur mari avait été fusillé « honteusement ». Les enfants regardés de travers subirent également les effets de l’indignation…
Aucune guerre n’est à envier et pour chacune d’elles, les mêmes erreurs furent commises.
Monsieur Bilger et ses collègues se plaignent du manque de moyens de la justice.
Il suffit de lire le livre de Pierre Miquel : « La butte sanglante, la tragique erreur de Pétain en 1915 ».
Ce livre raconte une des plus grandes tragédies de la Première Guerre mondiale restée totalement méconnue. En 1915, en Artois, la division marocaine est envoyée par Pétain à l'assaut des lignes allemandes devant Notre-Dame-de-Lorette et la " butte rouge " de Vimy. Au prix de pertes importantes, cette division sera la seule à percer les quatre lignes allemandes. Mais les renforts ne vont pas suivre et ces hommes, isolés au coeur des lignes ennemies, abandonnés par leur chef tenteront de revenir sur leur position de départ en le payant d'un coût humain considérable. Parmi les rescapés, le légionnaire Blaise Cendrars. Cette enquête méticuleuse sur les erreurs de commandement qui ont transformé en désastre cette percée victorieuse fera date.
La nécropole de Notre Dame de Lorette est la plus importante de France.
S’y trouve enterré, avec ses soldats, le général Barbot. Une simple croix, parmi les autres.
Fait divers d’avril 2007.
Profanation de 52 stèles du carré musulman du cimetière militaire Notre-Dame de Lorette, à Ablain-Saint-Nazaire, près de Lens.
Trois jeunes hommes, âgés de 16 à 22 ans, ont reconnu avoir peint des inscriptions d'inspiration nazie, néo-nazie et skinhead sur les stèles pour viser particulièrement les Maghrébins. On a notamment retrouvé des inscriptions "Heil Hitler" ou "Skin is not dead".
Alors, peut-être que ceci explique cela. Je n’approuve évidemment pas la désertion, loin de là. Mais ne vaut-il pas mieux refuser de partir, que de déserter face à l’ennemi ? Cela s’est vu, bien évidemment, en tout temps.
Quelle réaction face à l’atrocité peut-on avoir ?
Certains, depuis, opposés à l’usage des armes, se firent objecteurs de conscience, bénéficiant des dispositions de la loi de 84, articles L 116-1 s du code de service national.
Le service national était de 18 mois en 1954.
Un service civil dans la police fut instauré en 1985
Avec la professionnalisation des armées, la conscription fut supprimée en 1996.
Un jeune pouvait faire une demande, lors de ses trois jours, pour faire son service national dans la police. Après des sélections, bien sûr, ce qui se comprend : en dehors du casier, tests psychologiques, maîtrise de soi, épreuves sportives…
Il y a une distinction faite entre la police et la gendarmerie. Les policiers ont beaucoup de mal à faire reconnaître leurs blessures, voire leurs invalidités.
Contrairement à ce que vous pensez, la police et la gendarmerie dépendent, maintenant, du ministère de l’Intérieur.
Action conjointe et non séparée.
Rédigé par : Marie | 17 juillet 2007 à 23:16
@ Marcel Patoulatchi
J'ai voulu parler des contours polymorphes de la liberté d'expression.
Question : Et si le triste sire Hamé avait un "humour" dont vous n’auriez pas soupçonné les dimensions anamorphosiques ?
Je me fais l'avocat du "diable", après avoir défendu "mes bonnes soeurs" !
Rédigé par : JW | 17 juillet 2007 à 20:23
JW,
En somme, vous estimez équivalent le fait de déclarer une institution - et par conséquent ses fonctionnaires - directement coupable et responsable de centaines d'homicides et le fait de publier un dessin caricatural ?
Prenons tout de même en considération le fait que les propos de « La Rumeur » visent nominativement une institution, l'accuse d'infractions pénales, le tout sans un soupçon d'humour, sans aucun indice laissant penser qu'il s'agisse d'une caricature. Il en va bien différemment de l'image d'une bonne soeur coiffée d'une capote, d'aussi mauvais goût que cela puisse être.
Catherine Jacob,
Un propos ne saurait être dit diffamatoire s'il relate des faits avérés. Chacun est en droit de révéler des faits attentatoires à l'honneur et la dignité d'autrui si ces faits sont de nature à intéresser la collectivité (tel que la commission d'infraction, par exemple). Quelqu'un prévenu d'avoir tenu des propos diffamatoire peut se défendre en arguant de sa bonne foi (la croyance que les faits étaient avérés - « l'intentionnalité » que vous évoquiez) ou en démontrant la véracité de ses propos.
Il n'y a pas d'infraction de « calomnie », le terme calomnie n'est pas à distinguer de la diffamation, il s'agit d'un synonyme (et lorsque la diffamation se fait par l'entremise d'un dépôt de plainte, il s'agit alors d'une dénonciation calomnieuse, infraction d'autant plus grave que la simple diffamation, dans la mesure où, en plus de salir l'honneur de la personne visé, elle lui fait encourir une sanction pénale et constitue une forme de faux témoignage).
Vous demandez des renseignements quant à l'arrêt de la cour de Cassation remarquant qu'en « l'absence de faits précis au sujet desquels un avis s'exprimerait, il me semble qu'il s'agit purement et simplement de propos injurieux ». Le billet initial de monsieur Bilger retranscrit pourtant les propos mis en cause qui imputent à la police à la fois la commission d'homicides aussi bien que la non-dénonciation de crimes ou délits contre l'intégrité physique et tout ce qui s'ensuit (faux témoignage, etc). Il y a donc bien des faits qui sont précisement reprochés (chiffrés), même si chaque fait n'est pas décrit.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 17 juillet 2007 à 16:20
@ Marie,
Détrompez-moi s’il y a lieu, mais la conscription n’a jamais existé en ce qui concerne la police.
Par ailleurs cette fonction n’a jamais été valorisée par le sang mais par l’énigme.
Enfin l’armée possède ses propres tribunaux, ce qui n’est pas le cas de la police qui baisse la tête sous le joug de la loi commune quand bien même certaines de ses unités sont équipées avec des armes de guerre.
Le texte de Vian qui s’inscrit dans la foulée de la seconde guerre mondiale et fait par ailleurs écho à un texte d’Arthur Rimbaud de1888 écrit dans une région dévastée par la guerre de 1870, est polémique. On sait immédiatement ce qu’il en est. Il s’agit d’un refus et de sa justification.
Dans le cas du poète de 16 ans qui donne d’abord à découvrir à son lecteur une nature accueillante et maternelle au soldat :« Nature, berce-le chaudement, il a froid. », le ton n’est pas indigné mais il se termine sur une note indiciblement triste :
« Les parfums ne font plus frissonner sa narine;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. »
Tout à coup on réalise. Le Dormeur n’est pas un simple dormeur, c’est un soldat tombé sous les balles.
Ces vers sont d’une intensité inouïe parce qu’ils autorisent l’identification à tous nos morts, même à ceux qui ne sont pas morts à la guerre, quand bien même ils l’ont connue. Parce que eux aussi le soleil ne les réchauffera plus, ni notre amour et qu’on reste là devant le scandale de leur mort, impuissants et cependant tendus vers une autre forme de présence.
La mort est inacceptable, a fortiori quand elle eût pu être évitée, mais déserter c’est laisser la mort à autrui.
Ceci étant, c’est vrai qu’il y en a qui ne sont pas faits pour porter les armes mais pour d’autres combats tout comme il y en a qui ne sont pas faits pour le combat mais pour la consolation.
C’est vrai aussi que refuser de porter les armes est une chose et que refuser de les porter sous tel uniforme est encore autre chose. Je pense en particulier à la guerre de l’ombre des patriotes réfractaires à l’annexion de fait qui ont été considérés comme des déserteurs et qui eussent continués de l’être si le sort avait été favorable au moustachu alors que leur combat s’est simplement continué par d’autres moyens même si pour ce faire ils ont du sacrifier leurs familles/otages aux procédures inquisitoriales de la gestapo. Pour autant, traiter aujourd’hui ceux qui n’ont pas fait ce choix de « planqués » ou encore traiter les « malgré nous » de ce qu’on voudra reviendrait à émettre des propos purement et simplement injurieux de façon naïve et sotte et surtout mal informée de ce qu’ont été les annexions successives et leur déroulement. Pour autant également traiter de, mettons ‘boches’ pour rester mesurés, ceux qui se cherchent à l’est comme à l’ouest de leur héritage culturel me paraîtrait tout aussi naïf et sot et surtout mal informé.
Si on ne remet jamais les paroles et les événements dans un contexte approprié on ne fait que caqueter de façon ennuyeuse et insipide, idem quand on apprécie de façon négative sans s’appuyer sur aucun fait précis ni faire référence à aucun personnage déterminé l’action de l’ensemble et qu’on confond tout et n’importe quoi, ne serait-ce que, par exemple, police et gendarmerie alors que les seconds sont des militaires qui normalement ne dépendent plus de la MAM que pourtant les DNA sont allées chercher samedi dernier pour commenter le fait qu’un gendarme ait abattu son adjudant puis ait retourné l’arme contre lui après avoir également fait un sort à ses propres enfants.
Pour en revenir à Boris Vian qui a publié sous le pseudonyme anglo-américain de Sullivan un roman intitulé « J’irai cracher sur vos tombes » , il est clair que si on s’arrête au titre on pense aussitôt « profanation » alors qu’il s’agit en réalité de tenter de dire, de l’extérieur, dans un style qui, pour l’époque qui n’avait pas encore lu Miller ou Bataille et n’avait pas vu dans sa version non censurée « l’Empire des sens » de Nagisa Oshima (1976, titre original , littéralement « la Corrida (d’où la mise à mort) de/dans l’amour » : « Ai non Corrida », basé sur un fait réel intervenu en 1936), pouvait passer pour pornographique, la condition des noirs américains dans le Sud des Etats-Unis.
Arthur Rimbaud quant à lui a manifesté par la suite, à ce qu’on dit, une toute autre attitude que celle de Vian puisqu’il aurait participé à la traite d’êtres humains en sus du trafic d’armes, mais cela n’enlève rien à son « Dormeur ».
Pour finir, je crois sincèrement que les différentes administrations évoquées ci-dessus devraient entendre dans les propos de diverses natures qui fusent à leur encontre de part et d’autre avec une modération plus ou moins contrôlée, que, même s’ils veulent de la sécurité, les gens ne sont pas contents quand elles ne manifestent pas la même rigueur au sein de leurs propres rangs qu’à l’égard du reste de la population et que ce ne sont pas les procédures qui régleront le problème mais davantage de transparence. Du moins c’est mon avis.
Rédigé par : Catherine JACOB | 17 juillet 2007 à 14:40
@ Fabrice D et sbriglia,
je crois que vous n'avez pas très bien saisi le sens de mon intervention
quand je parle du "Cas" Vanneste : je fais uniquement référence au soutien qu'il a reçu de la part de notre hôte voire d'autres intervenants ici-même sous un autre billet
et en aucun cas de la décision de justice frappant Mr Vanneste
Merci à Véronique qui, elle, avait saisi le message
Alors sbriglia ... avant de chercher la "petite bête" comme vous en prenez un certain plaisir à le faire à chacune de mes remarques : veuillez à lire et surtout à comprendre mes messages si vous en êtes capable ... merci d'avance
Rédigé par : Ségo | 17 juillet 2007 à 13:38
Bernard,
Vous voici donc anobli, grâce à votre homonyme. Nous nous retrouvons donc avec Bernard de Normandie, digne descendant de Guillaume de Normandie, dit Guillaume le conquérant (the man who founded England). Je suis au milieu du beau monde sur ce blog !
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 17 juillet 2007 à 12:26
@ Re-Véronique
Effectivement c'est bien à vous que je réponds. J'ai du faire une erreur de copier/coller de pseudo... Veuillez accepter mes excuses.
Rédigé par : Bernard de Normandie | 17 juillet 2007 à 06:51
@ Véronique
Ne faites-vous pas confusion de "Bernard" ?
Rédigé par : Bernard de Normandie | 17 juillet 2007 à 06:47
Deuxième version plus connue, également censurée :
Messieurs qu'on nomme Grands
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Messieurs qu'on nomme Grands
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Les guerres sont des bétises
Le monde en a assez
Depuis que je suis né
J'ai vu mourir des pères
J'ai vu partir des frères
Et pleurer des enfants
Des mères ont tant souffert
Et d'autres se gambergent
Et vivent à leur aise
Malgré la boue de sang
Il y a des prisonniers
On a vole leur âme
On a vole leur femme
Et tout leur cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai par les chemins
Je vagabonderai
Sur la terre et sur l'onde
Du Vieux au Nouveau Monde
Et je dirai aux gens:
Profitez de la vie
Eloignez la misère
Vous êtes tous des frères
Pauvres de tous les pays
S'il faut verser le sang
Allez verser le vôtre
Messieurs les bon apôtres
Messieurs qu'on nomme Grands
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer
Et qu'ils pourront tirer...
Toujours de BORIS VIAN : LE DESERTEUR
On peut constater la différence d'agressivité. De texte. D'impact, d'avec les textes de certains chanteurs actuels.
Il est vrai que maintenant, il faut presque un dictionnaire pour comprendre certains chanteurs. On se demande si c'est bien du français que l'on entend.
Douce France, cher pays de mon enfance...
Rédigé par : Marie | 16 juillet 2007 à 23:50
à propos de
« Surtout, on cherche à placer Hamé sous le bouclier infiniment noble et protecteur de la liberté d'expression comme si la Cour de cassation avait commis une grave atteinte à la démocratie. »
Je ne suis pas juriste, mais pour moi donc, et a priori, la Cour de Cassation juge le droit. Autrement dit, à moins que ne fasse erreur, la seule latitude laissée à la Cour de cassation de pouvoir casser un arrêt rendu par une cour d’appel serait que cet arrêt ait d’une façon quelconque violé une loi déterminée. Il ne s’agit donc pas, à son niveau, d’apprécier à nouveau en une sorte de 3ème instance, les faits reprochés. A partir de là, si la Cour de cassation n’a pas à avoir d’état d’âme, elle ne peut pas d’autre part méconnaître la démocratie à l’origine d’une loi donnée, en établissant que ladite loi a été violée, bien au contraire. Les parties n’étant pas en cause, personne ne leur demande de se reconnaître ou non dans l’arrêt.
Par conséquent, j’aimerais bien, si possible, avoir un peu plus de précisions quant à l’arrêt. Qu’est-ce que la Cour de cassation a reproché exactement à la cour d’appel dont elle a cassé l’arrêt ?
S’agissant de la liberté d’expression. Il me semble que pour s’exercer il convient qu’elle ait en vue des faits précis à apprécier.
En l’absence de faits précis au sujet desquels un avis s’exprimerait, il me semble qu’il s’agit purement et simplement de propos injurieux. Si des faits précis sont évoqués, mais de façon fallacieuse, il me semble qu’il convient de parler de calomnie, si les faits sont avérés, il s’agit en effet, lorsqu’ils sont publiquement évoqués, de diffamation dans le cadre de la loi sur la presse. La seule façon d’échapper à une telle qualification me paraissant être de les tenir dans des écrits produits devant un Tribunal sous condition que leur rapport avec la cause dont ledit Tribunal aurait à juger soit évident, car notre démocratie garantit une parole libre dans un tel contexte. Exemple, le véhicule de police qui a fauché un gamin sur un passage protégé en grillant un feu rouge, récemment à Marseille je crois, un accident à propos duquel il conviendra à qui le prétend d’apporter la preuve que le véhicule est passé au rouge sans urgence, sans gyrophare et sans sirène, puis de commenter les faits et d’exprimer sa douleur devant le Tribunal qui aura à en juger, dans des termes qui se rapportant exclusivement aux faits entendus de façon extensive ou circonscrite, auront sans doute peu de chance d’être modérés !
Pour en revenir à nos moutons, il doit bien se rajouter de l’intentionnalité. Si par ses propos leur auteur avait bel et bien l’intention de mettre en cause gratuitement de façon injurieuse, ou calomnieuse ou simplement diffamatoire le fonctionnement d’une administration quelle qu'elle soit, il apparaît curieux qu’il ait pu en être exonéré par un tribunal correctionnel. Maintenant, c’est, il me semble à l’accusation à apporter la preuve d’une telle intentionnalité ou encore que c’était bien notre police, celle qui répond au 17 quand la victime d’une agression appelle au secours, qui a été visée et non pas un concept désincarné auquel on s’en prend régulièrement de façon polémique et interchangeable avec celui d’autorité en le chargeant de tous les crimes possibles de façon fantasmatique : assassinat (pour tir sans sommation j’imagine), humiliation ciblée, etc.…
Je ne cherche pas à dédouaner les débordements, mais je suis convaincue que de temps en temps il n’est pas mauvais de rappeler de façon précise aux ‘frères de la côte’ la signification de l’Etat de droit. Mais, bon comme dit précédemment, n’étant pas juriste, je ne dis peut-être pas les choses comme il le faudrait.
Rédigé par : Catherine JACOB | 16 juillet 2007 à 23:39
Chanson qui fut censurée en son temps :
Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter
Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins
Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer
En réalité, dans la version initiale, les 2 derniers vers était:
"que je tiendrai une arme ,
et que je sais tirer ..."
LE DESERTEUR de BORIS VIAN (1954)
Rédigé par : Marie | 16 juillet 2007 à 23:37
@ Bernard de Normandie
Oui Bernard !
Mais je ne comprends pas pourquoi vous écrivez tout cela à mon attention.
Pouvez-vous expliquer ?
Rédigé par : Véronique | 16 juillet 2007 à 22:58
Qu'il soit condamné ou non, cela lui fera toujours un bon coup de pub !
Et puis pour le cv victimaire, c'est toujours bien d'être jugé par les colons oppresseurs.
Les comptes en banque des agresseurs chialeurs du rap feraient pleurer d'envie un cadre supérieur, mais cela n'est, bien sûr, pas exposé !
L'odeur du bon beurre change un peu de celle bien plus rance encore de la soumission !
Où est passé effectivement Brassens dont j'aurais partagé le combat à son époque parce qu'il était juste ?
A quand la chanson d'un jeune flic de la Seine-Saint-Denis qui parlerait de son quotidien ?
Ce genre de chanson peut-il exister sous le régime de Fidel Castro, de Bokassa, d'Hitler, de Boby Mugabé, de Staline, de Mao... ?
Les mythomanes ne sont-ils pas aptes à trouver d'autres thèmes ?
ça fait la dix millionnième chanson sur la méchante police qui fait des bavures.
C'est lassant !
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 16 juillet 2007 à 22:54
@ sbriglia et Fabrice D
Je vous rappelle que la polémique a bien eu lieu...avant...sur ce même blog à l'occasion d'une note de Philippe Bilger (Merci Laurent Ruquier 18-06-07) dans laquelle ce même Philippe disait avoir "soutenu la cause de cet homme courageux" (lire M. Vanneste)
Le propos de Ségo fait référence à cette note et aux commentaires qui ont suivi.
"Considérant que Ségo n'ignore pas la condamnation de M. Vanneste, considérant que Ségo s'interroge seulement dans son commentaire sur le soutien de Philippe à M. Vanneste et sur la condamnation par ce même Philippe des propos de Hamé, Véronique encourage vivement sbriglia et Fabrice D à revoir leurs copies".
Rédigé par : Véronique | 16 juillet 2007 à 22:41
@"Ségo"
Je ne sais pas si c'est le prénom qui veut ça, mais vous êtes à côté de la plaque !
Ah, la boulette !
Je plaisante...
Sachez toutefois que Christian Vanneste a été condamné pour "injures en raison de l’orientation sexuelle" à payer une amende de 3000 euros et à verser 3000 euros à chacune des trois associations qui s’étaient portées partie civile (2000 euros de dommages et intérêts et 1000 euros pour les frais d’avocats) ainsi qu’à la publication judiciaire de cette condamnation dans Le Monde, La Voix du Nord et L’Express.
Enfin, méditez l'adage de la Justice : "la plume est serve, mais la parole est libre", n'est-ce pas merveilleux en plein débat sur la liberté d'expression de M.Bilger ?
Rédigé par : Fabrice D. | 16 juillet 2007 à 21:17
@ notre Hôte,
Vous, spécialiste du droit de la presse, vous allez dire que je mélange tout.
Je voudrais, cependant, vous livrer l’objet de ma perplexité au vu de votre post.
La chambre criminelle le 14 février 2006 a cassé un arrêt de la cour d'appel de Toulouse en estimant qu'il n'y avait pas "d'injure publique en raison de l'appartenance à une religion" dans l'espèce qui lui était soumise.
Les faits : une association contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne avait porté plainte et s'était constituée partie civile pour injure publique envers la communauté catholique, en raison de la distribution d'un prospectus annonçant une manifestation d'information et de prévention du SIDA, organisée par une association, intitulée "La nuit de la Sainte-Capote".
Le prospectus représentait un dessin avec en buste une religieuse, associée à l'image d'un angelot muni d'un arc, d'une flèche, et de deux préservatifs.
La légende "Sainte Capote protège-nous" accompagnait cette belle et délicate reproduction.
La cour d'appel de Toulouse avait déclaré les prévenus coupables du délit d'injure publique en raison de l'appartenance à une religion.
TOULOUSE avait estimé que l'association de l'image dénaturée d'une religieuse, avec l'expression "Sainte Capote" accompagnée d'un dessin de préservatifs, avait pour effet de créer « un amalgame provocateur et de mauvais goût, ayant pu être ressenti comme une offense envers la communauté catholique en raison de sa croyance et de ses pratiques. »
Les Hauts Magistrats, protecteurs suprêmes de la liberté d'expression, n'ont pas, en février 2006, partagé cet avis !
La chambre criminelle, au nom de la liberté d'expression, a estimé que si le tract litigieux avait pu heurter la sensibilité de certains catholiques (pauvres petites âmes sensibles ...Prions pour elles !), son contenu ne dépassait pas les limites admissibles de la liberté d'expression.
Et Toulouse a été cassé(e) pour avoir méconnu le sens et la portée des propos incriminés.
Je partage, totalement, votre point de vue sur la critique des propos dérapés d’HAME.
Mais Quai de l'Horloge on voit, tout de même, midi à sa porte quand cela plaît ! (au vrai sens de l'expression).
Quand les "limites admissibles -ou- non de la liberté d’expression » (c'est selon !) atteignent certaines «portes», j’ai l’impression qu’on se marre Quai de l’Horloge « Bon Dieu, la liberté d’expression, mais alors qu’en faites-vous. Bonnes sœurs, allez vous rhabiller ! ». D'autres fois....là, on ne rigole plus ! Et tant mieux.
J’ai, pour ma part, autant de respect et « pour la communauté catholique en raison de sa croyance et de ses pratiques », et pour la police.
Certaines « bonnes sœurs » qui portent, encore, des robes... doivent être protégées (pas les robes.. mais les bonnes soeurs !) comme la Police, en uniforme ou non !
Ne pensez-vous pas que l'on dessine un peu trop au gré de ses humeurs les contours polymorphes de la "liberté d'expression" ?
Il est vrai qu’ici on était dans l’injure….et que là, Hamé diffhamé !
Nuances… Je mélange tout, me rétorquera-t-on !
Mais que ne fait-on pas au nom des nuances ?
J'aimerais pouvoir clamer, sans nuance(s), Vive la Cour de cassation !
Rédigé par : JW | 16 juillet 2007 à 20:50
Vive la Cour de cassation !
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 16 juillet 2007 à 19:41
@ catherine A.
La chanson de Brassens dont vous cherchez le nom est "L'épave".
@ Véronique
Il y a aussi l'éternelle antienne récurrente de ce genre de "chanson" avec les flics qu sont pourris, les juges xénophobes et les Françaises des "salopes" et de l'autre côté les pauvres brûleurs de voitures ou dealers incompris par la société et qui veulent juste occire ceux et celles qui ne sont pas d'accord avec eux. Vous ne pensez pas que d'être éternellement coupable parce qu'on a une certaine idée de l'ordre ça ne finit pas par peser ( et je suis poli ) - Dans l'immédiat c'est une chanson diffamante qui est jugée, chanson où des fonctionnaires de police sont accusés de meurtre, il serait quand même intéressant que ce chanteur puisse justifier ses propos, policier et meurtrier ne sont pas définis par la langue française comme étant synonymes et si on accuse la police de meurtre je pense que ces paroles ne sont pas axiomatiques et doivent pouvoir se justifier et se démontrer. C'est ce que demande la justice à ce chanteur. Habé fait état dans sa chanson d'une police qui assassine , très bien, qu'il justifie ces propos. Maintenant si ce sont des mots gratuits et sans fondement n'importe qui même n'ayant aucune notion de droit y verra un caractère diffamant qui mérite d'être sanctionné.
Rédigé par : Bernard de Normandie | 16 juillet 2007 à 19:00
Le cas de HAMÉ ne m'intéresse pas vraiment, il est libre d'écrire ce qu'il souhaite et ceux qui se sentent diffamés sont libres d'agir et la Justice de trancher, rien que de très normal dans tout cela.
Sauf certains commentaires qui sont à la limite du supportable.
ça sent l'odeur insupportable du bon beurre.
Rédigé par : vincent campion | 16 juillet 2007 à 18:18
"Concernant Monsieur Vanneste : son procès en appel devant la Cour d'Appel de Douai a eu lieu le 12 décembre 2006 : la confirmation de la peine infligée en première instance a été demandée par le magistrat, l'arrêt a été mis en délibéré le 25 janvier 2007. L'arrêt rendu par la Cour d'Appel[18] le reconnaît coupable, et confirme sa peine."
...ce que tout un chacun peut lire, s'il s'en donne la peine...
"Certains comme M.Vanneste ont le droit de dire les pires choses à l'encontre des homosexuels sous le prétexte de la liberté d'expression
mais d'autres comme Hamé n'ont le droit qu'à être condamnés pour leurs propos "
écrit néammoins Ségo, dont la rigueur intellectuelle n'est assurément pas la qualité première...
Les faits, Ségo, les faits, rien que les faits...
La polémique après, s'il y a lieu...
Rédigé par : sbriglia | 16 juillet 2007 à 16:47
"Le 17 décembre 2004, la 17e chambre correctionnelle de Paris avait relaxé Hamé, estimant que les propos incriminés, « replacés dans leur contexte, ne constituent qu'une critique des comportements abusifs susceptibles d'être reprochés sur les cinquante dernières années, aux «forces de l'ordre» ».
« Considérant que la référence faite aux « bavures » policières n'établissait « aucun amalgame entre ces comportements (...) et le corps tout entier de la police », comportements « dont la réalité n'est, en elle-même, pas contestable, puisque souvent à l'origine de rapports et commissions officiels », le tribunal avait estimé que les écrits du rappeur relevaient « en définitive de la liberté d'expression ».
Le 22 juin 2006, la cour d'appel de Paris a confirmé cette relaxe, précisant que « les propos poursuivis devaient être appréciés dans le contexte polémique du débat sur l'insécurité ayant précédé l'élection présidentielle de 2002 ». Le parquet général a formé un pourvoi en cassation."
Extrait de:
Les poursuites contre le rappeur Monsieur R. jugées irrecevables - Article paru dans Le Monde du 28.06.06 (Mustapha Kessous)
Ce que me paraît surprenant dans la décision de relaxe c’est la référence qui est faite aux "cinquante dernières années".
De quel contexte parle-t-on : la guerre d’Algérie, Charonne 1962, le débat sur l’insécurité dans les banlieues en 2002, les méthodes policières utilisées ?
Je pense que le malaise ressenti dans la décision de relaxe est dû au sentiment que ce qui intéresse les magistrats, au fond, ce n’est pas la question de la liberté d’expression, ni réellement celle du caractère diffamatoire des propos d’Hamé traitant les policiers d’assassins.
L'amalgame que fait le tribunal entre les injures d’Hamé contre la police de 2002 et le contexte de la guerre d'Algérie, qu’à mon sens, seuls des historiens sont susceptibles d‘éclairer, dénaturent le jugement rendu en faveur d’Hamé.
Ce qui me semble très critiquable c’est le fait de tempérer et de presque justifier les écrits d’Hamé par un rappel de l’histoire en ne s‘appuyant que sur une analyse basée sur un regard unique et parcellaire. Relayant et validant ainsi une lecture idéologique de l’insécurité des banlieues.
Je pense qu’il serait bien que les magistrats marquent leur indépendance intellectuelle en ne se substituant pas systématiquement à des historiens ou à des sociologues.
Ce qu’ils ne sont pas.
Même chose pour les journalistes. S’ils se contentaient d’abord de ne faire que du journalisme...
Rédigé par : Véronique | 16 juillet 2007 à 15:15
@ Bernard,
vous savez, la liberté d'expression est mise en avant uniquement quand ça arrange ceux qui choisissent de défendre tel ou tel personnage
certains comme Mr Vanneste ont le droit de dire les pires choses à l'encontre des homosexuels sous le prétexte de la liberté d'expression
mais d'autres comme Hamé n'ont le droit qu'à être condamné pour leurs propos
Ceux qui soutiennent Mr Vanneste sont les mêmes qui condamnent Hamé
alors pourquoi Mr Vanneste aurait droit à la liberté d'expression et pas Hamé ?
alors, oui, il serait temps de nous dire si la liberté d'expression n'est faite que pour nos magnifiques ( sic ) députés ou si un rappeur, qui certes n'a pas le cerveau d'Einstein, peut également en bénéficier
Personnellement, je trouve les propos d'Hamé aussi condamnables que ceux de Vanneste
Mais pourquoi PB et d'autres ici défendent la liberté d'expression de Mr Vanneste et condamnent Hamé ?
selon que vous soyez député ou rappeur etc ...
Rédigé par : Ségo | 16 juillet 2007 à 12:26
Désolée, j'ai l'esprit d'escalier ce matin. Message pour Bernard : la lecture du blog de Philippe Bilger n'est pas obligatoire, il ne manque pas de blogs "bien-pensants" sur la Toile...
Rédigé par : catherine A. | 16 juillet 2007 à 11:52
Le résultat de cette plainte est d'avoir donné une notoriété qu'il n'aurait jamais eu à cet "artiste"; je m'interroge donc sur son bien-fondé qui va lui donner en plus un statut de héros, de victime fort peu mérité. Qui d'entre nous connaissait cet Hamé, je serais curieuse de le savoir. Vous Philippe ? Je ne le parierais pas. Or aujourd'hui vous écrivez sur lui, lui donnant une vraie reconnaissance.
Allez pour tous ceux qui préfèrent Brassens, cette Hécatombe que j'adore. Et qui n'avait pas empêché le même Brassens d'écrire une autre très belle chanson dont le titre m'échappe mais qui évoque un pauvre bougre qui gueule volontiers "mort aux vaches" et à qui seul un gendarme portera secours.
Au marché de Briv'-la-Gaillarde
A propos de bottes d'oignons
Quelques douzaines de gaillardes
Se crêpaient un jour le chignon
A pied, à cheval, en voiture
Les gendarmes mal inspirés
Vinrent pour tenter l'aventure
D'interrompre l'échauffourée
Or, sous tous les cieux sans vergogne
C'est un usag' bien établi
Dès qu'il s'agit d'rosser les cognes
Tout le monde se réconcilie
Ces furies perdant tout' mesure
Se ruèrent sur les guignols
Et donnèrent je vous l'assure
Un spectacle assez croquignol
En voyant ces braves pandores
Etre à deux doigts de succomber
Moi, j'bichais car je les adore
Sous la forme de macchabées
De la mansarde où je réside
J'excitais les farouches bras
Des mégères gendarmicides
En criant: "Hip, hip, hip, hourra!"
Frénétiqu' l'un' d'elles attache
Le vieux maréchal des logis
Et lui fait crier: "Mort aux vaches,
Mort aux lois, vive l'anarchie!"
Une autre fourre avec rudesse
Le crâne d'un de ses lourdauds
Entre ses gigantesques fesses
Qu'elle serre comme un étau
La plus grasse de ses femelles
Ouvrant son corsage dilaté
Matraque à grand coup de mamelles
Ceux qui passent à sa portée
Ils tombent, tombent, tombent, tombent
Et s'lon les avis compétents
Il paraît que cette hécatombe
Fut la plus bell' de tous les temps
Jugeant enfin que leurs victimes
Avaient eu leur content de gnons
Ces furies comme outrage ultime
En retournant à leurs oignons
Ces furies à peine si j'ose
Le dire tellement c'est bas
Leur auraient mêm' coupé les choses
Par bonheur ils n'en avaient pas
Leur auraient mêm' coupé les choses
Par bonheur ils n'en avaient pas.
Rédigé par : catherine A. | 16 juillet 2007 à 11:47
A lire les derniers blogs de notre hôte et surtout les commentaires qui les altèrent souvent je deviens inquiet quant à l'avenir de notre justice.
A peine un nouveau ministre est-il nommé que la machine à distiller la médisance puis la calomnie et enfin la haine se met en route. Dressons plutôt le catalogue des mesures courageuses prises sous ses prédécesseurs.
Le corps judiciaire m'est tout à fait étranger mais je note que, l'habitude de débiner les "copains" y est au moins égale à celle que l'on rencontre dans des corps moins nobles.
Voila qui est choquant pour un éventuel futur (ce qu'à Dieu ne plaise) justiciable.
J'ai manqué d'écrire justifiable.
Je persiste à penser que l'urgence est de rechercher, par l'exemple, la formation non politisée, en somme par une école de la République (celle qui m'a élevé au vrai sens du terme) la tolérance sans la compromission, l'honnêteté, le goût du travail...
Vaste programme à l'époque où toutes ces vertus (je n'apprécie guère le terme de valeurs) sont considérées, notamment par une certaine presse, comme ringardes.
Il est cependant de bonnes presses.
Rédigé par : mike | 16 juillet 2007 à 10:36
@ Guzet
Je pense que vous avez fait une erreur de temps... C'est à l'imparfait que vous souhaitiez vous exprimer...?
Rédigé par : Bernard de Normandie | 16 juillet 2007 à 10:20
J'ignorais l'histoire -et les propos- de ce rappeur. Il devra donc être rejugé je crois.
Accuser la police de centaines de meurtres, c'est peut-être diffamatoire (la justice a visiblement du mal à trancher). Assurément, cette accusation est stupide et ridicule.
Le bon côté de cette décision, c'est que justement, elle s'érige contre la stupidité et le ridicule de certains propos.
Qu'en est-il de Sniper qui "nique la France", et de monsieur R
"La France est une garce
N’oublie pas de la baiser
Jusqu’à l’épuiser
Comme une salope"
Mais où donc vivent les gens qui chantent ça ?
Mais en France !
Rédigé par : Nicolas | 16 juillet 2007 à 09:07
Comment ne pas voir qu'ici se manifeste un phénomène général, qui est un subjectivisme exacerbé, personne ne se sentant plus obligé par les fonctions occupées, celles-ci étant considérées comme des instruments au service des projets individuels et des opinions individuelles de ceux qui les occupent. On voit bien que beaucoup de magistrats ne se considèrent plus au service du droit, mais de LEUR conception subjective (et idéologisée) de l'équité et de la justice...
Rédigé par : Guzet | 16 juillet 2007 à 08:41
@ marie
Je vais être obligé de rajouter une particule à mon nom car un nouveau Bernard vient de faire son apparition avec lequel je ne partage pas, mais vraiment pas, les idées.
Quant à m'exprimer sur le sujet : alors que l'on met des comités, des commissions d'éthiques un peu partout, on devrait en créer une pour la chanson où des dérapages inadmissibles ont lieu sous couvert d'intellectualisme ; de liberté d'expression ou de culture... oui oui culture, n'ai-je pas entendu des gauchistes gauchisants dire que le contenu des borborygmes des rappeurs comme d'ailleurs les actes des incendiaires étaient normaux car appartenant à leur culture .. On croit rêver.
Boris Vian fut bien censuré, il y avait pourtant une certaine poésie et nostalgie dans ses chansons... même le déserteur.
Mais au delà de "Hamé" que je découvre dans ce billet, ne doit-on pas rajouter Renaud, NTM, Beruriers noirs? Lesquels d'ailleurs bien qu'ils crachent dans le "képi des flics" (Renaud) ne crachent pas sur l'argent de ceux qui achètent leurs immondices et qui, en majeure partie représentent des individus issus de la cause qu'ils prétendent défendre ou s'en faire les porte-paroles.
Pour finir : que dire aussi de l'Education nationale, laquelle à mon sens doit enseigner le respect de l'homme, des institutions, qui a introduit comme un des sujets à l'épreuve du bac musique 2007 : Jimmy Hendrix.
- Jimmy Hendrix était certainement un excellent guitariste, mais aussi un symbole de la contestation soixanthuitarde, un symbole de la drogue et surtout un membre des "Blacks Panthers" groupement noir américain qui prônait la haine de l'homme blanc.
Alors sans trouver aucune excuse à ce "Hamé", lequel à mon sens ne doit pas avoir un QI dépassant la pointure de ses chaussures et est manipulé par des businessmen qui lui feront chanter demain "Vive la police et la justice" si cela doit rapporter, comment doit-on juger ceux qui ont introduit Hendrix au bac, lequel symboliquement a une autre représentation que ce Monsieur Hamé dans la contestation et la haine des institutions et de l'ordre établi.
Monsieur Bilger, je trouve les propos et sous-entendus déplacés quant à votre impartialité de la part du Néo-Bernard, donc au nom des autres Bernard et de notre saint-patron "Saint-Bernard de Clairvaux" dont l'abbaye reste inséparable de la justice, je vous présente nos vifs regrets et nos excuses.
Rédigé par : Bernard de Normandie | 16 juillet 2007 à 06:40
J'ai l'impression de vivre dans un monde totalement à l'envers... Il faut féliciter ceux qui contestent, brûlent, etc, etc, c'est délirant !
Je m'arrête là car j'ai l'impression que dire tout cela aujourd'hui c'est lutter contre des moulins à vent...
quant @bernard : je ne pense pas qu'il y ait de parti pris de la part de M.Bilger. Je ne vois pas en quoi le fait de dire que les propos de ce rappeur sont inadmissibles fait de lui un hypocrite.
Regardez autour de vous un peu et arrêtez de croire tout ce que disent les journalistes et les délinquants sur la police nationale !
Sur ce je vous laisse car la plage n'attend pas !
Rédigé par : marie | 15 juillet 2007 à 17:36
Oui, c'est effectivement plus volontiers la délinquance soutenue par ce type de rappeur qui tue que la police !
Le courage des lâches que la critique systématique de la police, des gamins de douze ans les insultent allègrement ici !
Hamé (dépens) surfe sur la vague faussement contestataire, puisqu'elle appartient à la majorité, mais vraiment rémunératrice ! Les actuels majors du disque et les petits voyous rappeurs mythomanes sont fait pour s'entendre et ils ne s'en privent pas. L'acte de rébellion suprême serait de sortir un disque ou un livre dénonçant les pourris du show, mais où et comment les faire ?
C'est l'histoire du serpent qui se mord la queue !
Si tu es un véritable subversif, tu n'es pas accepté dans les média et tu ne peux pas produire, si tu es simplement un auteur qui cherche à diffuser de beaux textes, non plus !
Il faut se contenter d'être dans la facilité esthétique, dans la grille de vente !
Qui est assez idiot pour croire encore que la police assassine des "jeunes" par centaines (pourquoi pas millions ?) et que les agresseurs pleurnicheurs sont des oies blanches en quête d'une écoute pour leur calvaire ?
NTM chantait : "Qu'est ce qu'on attend pour foutre le feu ?"
Je réponds que c'est une bonne idée, qu'est ce qu'on attend pour incendier les 4x4 des dealers, les studios d'enregistrement de ceux qui exploitent la misère d'autrui, les voitures de ceux qui brûlent celles des autres ?
Qu'est ce qu'on attend pour ne plus laisser vivre ces injustices ?
Qui pense de façon compatissante aux gamins entrés dans la police et qui se font humilier au quotidien par des moins que rien qui n'ont pas reçu l'éducation minimale par leurs parents ?
Si Hamé se plaint de ses traitements de faveurs, de son argent gagné facilement, il peut toujours dégager en Afrique et cesser de nous pomper l'air !
Mais comme dit son collègue monsieur R : "La FranSSe est une salope qu'il faut baiser jusqu'à l'os." Alors évidemment que ce pays de fascistes, d'esclavagistes, de collabos, de racistes, d'antisémites, de colons, finalement avec le filon lucratif victimaire, on y reste quand même.
Il y aura toujours une houria (présidente des indigènes de la République) pour prendre la défense du pauvre exploité face aux souchiens (belle homophonie de sous-chiens qui ne saurait être involontaire dans la bouche d'une musulmane qui a un énorme mépris pour le meilleur ami de l'Homme puisque c'est dans le texte) !
Nous sommes des super-héros pour ne pas devenir racistes en voyant ce que nous prenons dans les dents depuis soixante ans... et c'est loin d'être fini !
Qu'apporte de bien Hamé (mé à vélo) pour sa véritable communauté, la seule qui ait à être reconnue sur ce sol : la République ?
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 15 juillet 2007 à 13:51
Bravo l'hypocrisie. Bilger était aux premières loges quand il s'agissait de défendre la "liberté d'expression" des "philosophes" qui tiennent des propos racistes à l'encontre des noirs ou des musulmans.
Selon que vous serez blanc ou noir, puissant ou misérable, les jugements de Bilger vous rendront blanc ou noir !
Rédigé par : Bernard | 15 juillet 2007 à 13:41