Les médias me servent à nourrir ce blog, qui a besoin d'eux pour vérifier des hypothèses, valider ou non des intuitions et des analyses. Sans tomber dans un narcissisme ridicule, j'ai parfois eu l'impression que le Canard enchaîné consultait tel ou tel de mes billets. Je retrouvais dans certains articles du mercredi une concordance, un même regard, l'identification des mêmes scènes ridicules, grotesques, la mise en cause des mêmes enquêtes, des mêmes portraits. Si c'était une illusion, il demeurait que la rapidité du blog s'alliait, avec une complicité rare, à l'acidité pertinente de cet hebdomadaire.
J'invite ceux qui me lisent à acheter le Canard enchaîné d'aujourd'hui qui vient confirmer trois de mes posts.
Arno Klarsfeld va être nommé conseiller spécial à Matignon. Conseiller, en effet, vraiment très spécial. Il ne sera donc pas contrôleur général des prisons. C'est une excellente nouvelle. Le Monde de l'après-midi a enrichi le Canard du matin.
En page deux, sous le titre "L'avocat de la garde des Sceaux", un texte rapportant des propos du président de la République apporte une lumière complémentaire mais conforme à l'interrogation formulée hier sur son amour de la magistrature et le choix de la ministre de la Justice.
Enfin, l'hebdomadaire fait un sort mérité au portrait hagiographique de Rachida Dati dans le Nouvel Observateur, que j'avais déjà épinglé dans "Rachida ou ministre".
On n'est jamais sûr de soi. A moins de s'enfermer dans son être comme dans une forteresse, on a besoin de sentir que d'autres ont partagé les mêmes pensées, les mêmes indignations parfois.
Un trait de temps, il me plaît de considérer le Canard enchaîné comme le "Canard au singulier."
@ Catherine JACOB
D'un délire à l'autre (pardon cher hôte) :
Du stylite au sphinx, vous êtes trop forte... et sans doute trop belle pour moi, modeste bouffon !
Le saviez-vous ? La hauteur de vue d'un bouffon est assez limitée.
Je n'envisage pas, tel un disciple de Paphnuce, de bâtir ma cabane au pied de "votre" colonne, pour « instruire » sur la longueur des nattes d’un sphinx et mille autres questions touchant aux esprits malveillants formant, dit-on, sa parentèle.
Sur ma colonne, à moi, il n'y a qu'un Caesar imperator et l'instruction de la question consistant à savoir s'il aime la magistrature pourrait effectivement se poser !
Mais, bouffon que je suis, je n'ai pas les moyens de « le » faire parler.
Je préfère d’abord vivre, simplement, «entre un épagneul et une pintade»... voire un canard, même (au) singulier, sans instruire de telles questions. Deinde… on verra là-haut !
Rédigé par : le bouffon | 21 juillet 2007 à 17:13
Pour rester singulier, pourquoi pas un billet sur vos lectures de l'été, vos projets, vos vacances : maintenant que vous êtes "people" vous nous devez bien ça :-)
j'ai d'abord cru que vous parliez d'ARNO le chanteur doux-dingue : sa reprise des "filles du bord de mère" et sa lettre à sa "mère" sont deux moments d'intensité extrême ! Celui dont vous nous causez dans votre post, il ira bien, je trouve , avec Sarko, dac avec TêtuNiçois et ses salades !
bonnes vacances, au kazoo, au fait !
(bises chaleureuses à Dame Véronique que j'ai la chance de lire souvent ici et ailleurs aussi mais chut)
Rédigé par : Cactus de son coin coin quand même | 20 juillet 2007 à 19:01
@ Le Bouffon
«L'habitant de la colonne», le stylite, est parfois plus énigmatique encore qu'on le pense dit son notaire à Mme Beauveaurit [http://aart.free.fr/sphinx.htm]
@Ludo
La symbolique équivalente au lys blanc est celle de la rose blanche [respect et chasteté] et non pas celle de la rose rouge. Quant au lys rouge, ah le lys rouge n'est vraiment pas une fleur fréquentable ! «Mais que disait donc le lys rouge ? - Entends-tu le tambour : Boum ! boum ! deux notes seulement, boum ! boum ! écoute le chant de deuil des femmes, l'appel du prêtre. Dans son long sari rouge, la femme hindoue est debout sur le bûcher, les flammes montent autour d'elle et de son époux défunt, mais la femme hindoue pense à l'homme qui est vivant dans la foule autour d'elle, à celui dont les yeux brûlent, plus ardents que les flammes, celui dont le regard touche son cœur plus que cet incendie qui bientôt réduira son corps en cendres. La flamme du cœur peut-elle mourir dans les flammes du bûcher ? - Je n'y comprends rien du tout, dit la petite Gerda. - C'est là mon histoire, dit le lys rouge» [http://fr.wikisource.org/wiki/La_Reine_des_neiges#TROISIEME_HISTOIRE_:_LE_JARDIN_DE_LA_MAGICIENNE]
«continuons de ne pas être modeste, il m'est arrivé de retrouver chez Nietzsche, Balzac, Alain, Dante, Marc-Aurèle mais aussi San Antonio, Djian, ou Houellebecq de lire une pensée, une phrase qui m'était subvenue quelques temps auparavant. »
Vous êtes donc ce qu'est le triangle de Pascal à la méthode chinoise de dénombrement des poulets [13ème siècle]
Rédigé par : Catherine JACOB | 20 juillet 2007 à 10:19
Arno Klarsfeld, nommé conseiller en roller, va apprendre à Sarkozy comment prendre une bonne raclée en 2012.
Rédigé par : Têtuniçois | 20 juillet 2007 à 08:00
Catherine,
Je n'ai pas précisé, mais continuons de ne pas être modeste, il m'est arrivé de retrouver chez Nietzsche, Balzac, Alain, Dante, Marc-Aurèle mais aussi San Antonio, Djian, ou Houellebecq de lire une pensée, une phrase qui m'était subvenue quelques temps auparavant. C'est toujours une déception et un extraordinaire gonflement d'ego dans le même temps. Ce que j'ai dit donc n'était pas temporel, figé dans notre contemporain, donc l'air du temps, certainement, mais aussi quelque chose d'autre, une pensée en accord avec des personnalités, une façon de regarder le monde !
J'adore offrir et recevoir des fleurs. Jeune bibliothécaire, une consoeur m'avait offert de magnifiques lys blancs, connaissant mon amour de la monarchie et des fleurs. Événement rare et charmant, une femme qui offre des fleurs à un homme, peut-être que la féminisation de la société a aussi de bons côtés ?
Je n'ai pas écouté mon cynisme en lui offrant une boîte à outil ou une cravate en retour, parce que c'était poétique et vraiment gentil.
J'ai beaucoup aimé cet instant. C'est beaucoup plus difficile, mais je pense qu'apprendre à recevoir est aussi important que la spontanéité de donner !
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 19 juillet 2007 à 15:21
@ Catherine (Jacob)
"Tout» autrement dit «Quelqu'un»...j'imagine."
Oui.
Ce bonhomme-là est QUELQU'UN!
Je veux!
Non.
je ne suis pas une trop fan.
J'ai dit à Philippe qui, parfois peut douter de sa compatibilité avec le monde politique, qu'il fallait qu'il excuse du peu.
Dans mon idée de binôme Dati/Bilger, je ne pense pas à son degré de compatibilité avec le monde politique, celui-ci m'importe peu -à dire clair je m'en fiche totalement-.
Je pense juste que ce binôme correspond à ce qu’on pourrait appeler une sorte d'intérêt général doublé d'une intelligence politique.
Rédigé par : Véronique | 19 juillet 2007 à 13:14
@ Ludo Lefebvre
« je suis certain qu'il vous est arrivé maintes fois de lire une réflexion que vous aviez eu peu de temps avant ! Ce serait plutôt, d'après moi, quelque chose du même ordre ! »
Ne serait-ce pas ce qu'on appelle l'air du temps ? Certains qui y sont davantage sensibles que d'autres en deviennent en quelque sorte les révélateurs au sens chimique du terme. Il me semble que le phénomène a généré des études.
«si quelqu'un me met des bâtons dans les roues avec perfidie, je lui tire les oreilles»
Il me semble avoir lu quelque part que 'tirer l'oreille' était l'antique facon d'attraire.
«Je plais aux femmes, bien que cela m'échappe, je suis bien plus beau que Sarkozy...»
Le désir suscite le désir dit-on, ce qui est désirable est ce qui est désiré autrement dit «désirable parce que désiré et non pas désiré parce que désirable». Donc attention à ne pas trop le faire savoir car vous ne sauriez bientôt plus ou donner du bouquet de fleurs...
@ Marcel Patoulatchi
«La certitude inconsciente d'elle-même est sans nul doute plus néfaste.»
«La certitude inconsciente d'elle-même» revient-elle à «ignorer son niveau d'incompétence»?
@ Véronique
«Le bonhomme, dans ses complexités, ses sinuosités, ses illuminations, son humanité, sa vulnérabilité... dans l'orgueil fou de son métier. Tout est dans cette note.»
«Tout» autrement dit «Quelqu'un»...j'imagine.
@ Marie
«Contrairement à ce que vous pensez la Baltique est fort agréable. La mer est belle, sombre, mais belle. [...]Comme bol d'air iodé, c'est super.»
Je voulais simplement rappeler au manchot que les dîners en costume de pingouin insupportent, un lieu de triste mémoire pour les «malgré nous». Ceci dit je vous crois volontiers.
@sbriglia
«j'ai eu, dans le temps, un perroquet... je l'ai amené, caché sous ma robe,»
Intéressant mon cher Watson...
Rédigé par : Catherine JACOB | 19 juillet 2007 à 12:11
@ Thierry SAGARDOYTHO
Philippe Bilger aux commandes de la justice, d'accord avec vous, le choix serait judicieux, en espérant que le Président de la République souhaite revoir sa copie...
Rédigé par : Bernard de Normandie | 19 juillet 2007 à 09:59
@Scif : j'ai eu, dans le temps, un perroquet... je l'ai amené, caché sous ma robe, déjouant les gardes, écouter un réquisitoire de PB aux assises... Il tomba peu de temps après en léthargie : le vétérinaire ne put rien y faire, ni les "gargarismes" conseillés en désespoir de cause...
Après cette expérience, se rendant compte de la médiocrité de son propre discours, il sombra dans une profonde dépression... parfois, de temps à autre, je le surprends, tard le soir sur mon ordinateur, s'essayant à déposer des commentaires aigris sous un pseudo... décapant...
Mon pauvre Flaubert, si j'avais su !...
Rédigé par : sbriglia | 19 juillet 2007 à 09:12
Vous répétez à haute voix ce que dit et pense le microcosme bien informé. Le Canard enchaîné lui-même ne fait souvent que répéter ce que dit et pense le microcosme bien informé.
Ce n'est pas parce que deux perroquets disent la même chose que l'un doit se gargariser d'avoir eu une idée originale.
Rédigé par : Scif | 18 juillet 2007 à 22:44
juste "coin" alors :-(
Rédigé par : Cactus | 18 juillet 2007 à 22:35
Arno Klarsfeld, conseiller spécial à la Justice, et Rachida Dati à la Chancellerie ? Je crois hélas, cher Philippe, que vous avez encore visé juste ! Notre Président aime trop peu l'institution Justice pour lui flanquer des professionnels totalisant aussi peu d'expérience concrète sur le terrain et dont on ignore à peu près tout sur le grand dessein qu'ils sont censés nourrir à son service. Et pour y faire quoi ? Quelles sont les suggestions de Me Klarsfeld sur l'évolution de la maison justice ? Mme Dati veut une justice pragmatique, ferme et à l'écoute des citoyens. Lequel de ses prédécesseurs n'en désirait pas autant ? Il est temps que la justice cesse d'être, aux yeux de certains, une sous-direction du ministère de l'Intérieur. Il manque un professionnel aux commandes, un vrai ! Un homme (ou une femme) qui ait le privilège d'une expérience brillante et incontestable, un homme qui regorge d'idées novatrices et qui aime l'institution qu'il est censé servir. Et vous cher Philippe, relèveriez-vous ce défi ? A défaut, je serais tenté de crier : au secours, Robert Badinter, revenez-nous vite !
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 18 juillet 2007 à 21:07
Sachant ce dont le "Canard" se nourrit dans les arrière-cuisines du "pouvoir", je n'en mange pas habituellement mais, découvrant aujourd'hui ce qu'il lit, peut-être - quoique - y jetterai-je un oeil.
Autant toutefois lire l'original car vos mots, au contraire de ceux souvent utilisés par l'hebdomadaire de la rue Saint-Honoré, ne sont pas des armes mais des clés pour tenter de comprendre notre société !
Pour moi, ayant constaté à plusieurs reprises combien elle ne véhicule que des ragots à elle distillés à des fins minables, cette icône sur-protégée judiciairement de la presse, n'est destinée qu'à protéger le bas de mes clapiers...
Certes "virtuel" lui et inutile donc pour les lapins, votre blog vaut mieux, beaucoup mieux ; "singulier" il est, libre assurément est-il et n'a point besoin de se draper dans la vertu auto-proclamée pour exister, sans avoir, pour le prouver, à véhiculer les indiscrétions sordides dont se repaît, sous couvert de soi-disant investigations - qui ne sont que recel de lâches indiscrétions souvent mensongères - le titre fondé par les consorts Maréchal et Henri-Paul Deyvaux-Gassier.
Rédigé par : Parayre | 18 juillet 2007 à 20:57
Ce n'est pas impossible, toutefois, il y a forcément une observation dans l'air du temps où la corrélation dans l'analyse se rejoint chez quelques avisés, une vue autre qui parle en réaction ou à contre-courant à celle vulgaire (dans le sens commune).
Sur un site, il m'arrive de faire des analyses spontanées ou plus fouillées sur des épiphénomènes de sociétés et de lire ou d'entendre chez Zemmour quinze jours après une diatribe similaire dans le Figaro ou chez Ruquier. Alors soit Eric Zemmour me plagie ou plus certainement encore, il a le même regard (pas tout à fait) sur la société et le mécanisme stoïcien identique sur la réalité, mais il est bien plus lent que je ne le suis !
Je vous sais grand lecteur, amateur de belles lettres et je suis certain qu'il vous est arrivé maintes fois de lire une réflexion que vous aviez eu peu de temps avant ! Ce serait plutôt, d'après moi, quelque chose du même ordre !
Il y a toujours un espace dans lequel, à mon grand désarroi, on échappe au singulier !
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 18 juillet 2007 à 17:34
C'est vrai qu'il est plus rassurant pour une hermine d'être courtisée par un canard enchaîné que par un âne bâté... elle risque moins pour sa blancheur virginale...
Rédigé par : sbriglia | 18 juillet 2007 à 17:00