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30 juillet 2007

Commentaires

Catherine JACOB

@Ludo Lefebvre
«Ne connaissant rien aux légendes scandinaves, mon cercle n'en est que plus obscur. »

C’est vrai qu’il est convenu de voir la limite du monde scandinave au nord de l’Ecosse et que pour votre part, vous êtes manchot !
La légende de Sigurdh, ou de son nom germanisé Siegfried, est relatée par les Edda scandinaves et appartient à la Chanson des Nibelungen dont se sont inspirés et Richard Wagner pour sa tétralogie ( L’Anneau des Nibelungen ) et J.R.R. Tolkien dans son épopée du « seigneur des Anneaux » et Saint Seya ( Manga, dessin animé, jeu vidéo)
Les Nibelungen sont les nains des légendes germaniques, les fils du brouillard, et Fàfnir est le dragon gardien de leur trésor.
« L' edda poétique est un recueil de poèmes qui déroulent la mythologie nordique. Aussi appelée ancienne edda ou Edda Sæmundar, elle est une des sources majeures de la connaissance de la mythologie scandinave. Il s'agit d'un recueil anonyme d'une trentaine de chants et de poèmes qui ont été composés entre le VIIIe siècle et le XIIIe siècle. Les poèmes les plus anciens furent composés par les scaldes, qui se les léguèrent les uns aux autres par tradition orale. » (Voir pour le détail Wikipédia) ; On appelle ‘scalde’ le poète scandinave, très souvent islandais, du Moyen Âge, essentiellement du IXe siècle au XIIIe siècle. Il compose en se fondant sur l'allitération, le compte des syllabes et l'accentuation, ce qu’on appelle la « poésie mesurée ».
« L’Anneau » et « Parsifal » sont deux œuvres qui occupent une place particulière à Bayreuth, puisque le Festspielhaus fut construit pour L'Anneau et Parsifal composé pour le Festspielhaus.
Vous trouverez au besoin la Chanson des Nibelungen à cette adresse : http://www.histoire-fr.com/mythologie_scandinave_mythes_1.htm

Dans les toponymes les mésanges sont parfois un euphémisme pour une autre espèce d’oiseaux nettement moins sympathiques que ces gentils passereaux ! Dans le mythe nordique elles donnent à Sigurdh des informations qui lui sauvent la vie, mais dans d’autres légendes les oiseaux attirent des tas d'ennuis à ceux qui en comprennent le langage.

« je comprends un peu le ressenti de ceux qui sortent d'une lourde peine de prison et qui doivent sauter dans le train en marche, »

Il est ‘pericoloso’ de se pencher par la fenêtre d’un train, d’en descendre et d’y monter avant qu’il ne soit complètement à l’arrêt et s’il est intéressant ou romantique de jeter des bouteilles à la mer, il est absolument interdit en plusieurs langues de les jeter par la fenêtre des trains !

Ludo Lefebvre

Catherine,
Ne connaissant rien aux légendes scandinaves, mon cercle n'en est que plus obscur. Comprendre le langage des mésanges est infiniment poétique et me ferait plaisir, c'est un joli compliment. Par contre s'assurer que le coeur du dragon est suffisamment cuit, n'est-ce pas un soupçon de lâcheté ? Ce coeur de dragon s'il est hostile, je le souhaite glacé de mon épée.

Après tout, il peut y avoir de cela en s'isolant involontairement, puis volontairement. Je n'avais jamais auparavant osé être seul, ceci me terrorisait même, ayant été bani du clan pour dénonciation de pédophiles, j'ai gagné à terme la joie de tenir debout seul, celle de dépasser ses démons, ses peurs, le plus beau gain fut de voir le monde avec un recul que je n'avais jamais eu auparavant. Ce fut un beau lot que celui d'être en dehors, de ne plus appartenir à la société que par de courtes sorties quotidiennes et des écrits... C'est difficile à expliquer, il me manque un vocabulaire qui serait plus technique, mais je me sens plus libre, plus juste, plus moi, mais également moins prisonnier des amitiés, des partis-pris, d'un rejet possible, j'ai l'impression de ne plus faire que rarement semblant et d'enfin respirer !
Rien n'est définitif si mes projets aboutissent, c'est le cas déjà pour deux d'entre eux, alors je serais à nouveau dedans, mais différemment !
Rentrer à nouveau dans le cercle ne va pas être une mince affaire, je comprends un peu le ressenti de ceux qui sortent d'une lourde peine de prison et qui doivent sauter dans le train en marche, qui ont cette déconnexion. Si je critique aussi vertement la bourgeoisie, ce n'est que par basse jalousie, j'aurais aimé ces soutiens moraux, affectifs, financiers... moi aussi ! Ce n'est pas tous les jours facile, le chemin le moins fréquenté, on s'y perd parfois !

Catherine JACOB

@Ludo Lefebvre
« Quel est votre cercle, à vous chère Catherine ? »

Quel sens intéressant pourrions-nous bien donner au ‘cercle’ ? Selon R.Boyer (Professeur honoraire en Sorbonne), les anciens scandinaves concevaient « le don, la chance qu’a un homme de fréquenter autrui, la faculté d’obtenir l’amitié d’autrui, cette force qui émane d’un homme, sa force de vie (livskraft) qui emplit ses propos et ses actes et lui vaut considération sociale » comme un cercle sacré. Pour eux, qui le viole détériore en même temps son propre cercle, mais de l’intérieur. Ce cercle « constituait la part que possédait l’individu dans la sacralité de la collectivité en tant que ce qui est dans la paix de cette collectivité est sacré. ».
En ces temps là, « le propre de la magie était d’établir un contact entre l’homme et son double, ou, mais c’est dire la même chose, entre l’homme et le spirituel (sacré), ce dans un but utilitaire. L’un de ces buts pouvait être bien évidemment la destruction de l’individu par la destruction du double qui donc inclut ledit ‘cercle’. Parmi les procédés, la formule imprécatoire ou encore, mais ce n’est pas exactement la même chose, le ‘mal dire’ qui, « supposant que les êtres surnaturels dont on veut s’assurer le concours suivent un ordre opposé à la normale », apparaît donc comme une façon de « provoquer l’inversion du cours des choses » et notamment de « s’opposer à la chance » de tel ou tel. L’un des domaines privilégiés du ‘mal dire’ dont « le but précis est de dénaturer ce qu’il vise », est le sexuel, un domaine dont la métaphore est le cheval ou encore la jument, sachant que ‘ensorceler’ se dit également ‘chevaucher’ ou encore ‘sauter la barrière’. Exemple : « […] Egill monta dans l’île. Il s’empara d’un poteau de noisetier et s’en allant sur un promontoire rocheux qui revenait vers la terre ; il prit alors une tête de cheval et l’empala sur le pieu. Puis il récita ‘la formule’ et dit : « j’érige ici un poteau d’infamie et je tourne cette opération/formule magique (nídh) contre le roi Eirikr et la reine Gunnhildr – il tourna la tête vers le pays -, je tourne ce nídh contre les esprits tutélaires qui habitent ce pays, afin qu’ils s’égarent tous, que nul ne parviennent à s’y retrouver avant qu’ils n’aient expulsé du pays le roi Eirikr et la reine Gunnhildr. » Puis il enfonça le pieu dans une fente de rocher et l’y laissa ; il tourna la tête vers l’intérieur du pays et grava des runes sur le poteau, et ils récitèrent ‘la formule’ tous ensemble. Après cela Egill monta sur le bateau. »
La légende dit que la malédiction sera bientôt suivie d’effet : le roi Eirik et son épouse seront contraints de quitter l’Angleterre. Sur fondement de cette pensée de l’inversion, cette culture n’admettait pas qu’un homme fit la femme ou inversement, les travestis de ce genre tout comme, pour un homme, l’homosexualité passive étaient tenus pour des « cas pour lesquels il ne saurait y avoir de compensations » sur le plan juridique. Ex : Les fils d’un certain Njáll, ayant tué un neveu par alliance d’un certain Flosi, { ont été condamnés à verser une énorme compensation pour ce meurtre. Ils s’en acquittent en argent comptant et en objets de prix, dûment estimés, qu’ils déposent devant le tribunal ; Au dernier moment, toutefois, Njáll dont les intentions, apparemment, sont pures, se croit tenu d’ajouter un manteau de soie et des bottes, choses précieuses qui pouvaient être portées indifféremment par un homme ou par une femme. Voici le texte de la remise : « Flosi alla au tribunal, examina l’argent et dit : « Cet argent est important, bon et bien versé, comme il fallait s’y attendre. » En suite il ramassa le manteau et demanda qui l’avait donné, mais nul ne lui répondit. Une deuxième fois il agita le manteau, demanda qui l’avait donné, et rit. Personne ne lui répondit. [ Les bottes et le manteau pouvant passer pour une insinuation perfide : Flosi serait un être efféminé, ce qui explique qu’il change de couleur et pose ainsi la question.] Il dit : » Est-ce que c’est que nul d’entre vous ne sait à qui appartient ce manteau, ou bien n’osez vous pas me le dire ? » Skarphedhinn dit : « Qui penses-tu que c’est qui l’a donné ? » Flosi dit : « Si tu veux le savoir, je te dirai ce que je crois : mon opinion est que c’est ton père, le vieux sans barbe, qui l’a donné – car beaucoup de ceux qui le voient ne savent pas si c’est un homme ou une femme. » Skarphedhinn dit : « C’est mal de se railler de son grand âge, alors qu’aucun homme vaillant n’a jamais voulu le faire. Vous pouvez savoir que c’est un homme, puisqu’il a engendré des fils à sa femme. Il y a peu de nos parents qui soient demeurés près de notre enclos, et que nous ne les ayons vengés. » Ensuite, Skarphedhinn se saisit du manteau et jeta des braies bleues de femme à Flosi en disant qu’il avait davantage besoin de cela. Flosi dit : « Et pourquoi en aurais-je davantage besoin ? » Skarphedhinn dit : « Parce que, voyons, n’es-tu pas la mariée du génie de Svinafell, comme on le dit, toutes les neuf nuits, et ne fait-il pas de toi sa femme ? » - Ce genre d’insulte est inexpiable – Flosi repoussa alors l’argent en disant qu’il n’en aurait pas un liard et que ce serait de deux choses l’une : il n’y aurait pas de compensation versée pour Höskuldr (le neveu en question), ou bien ils le vengeraient. Flosi ne voulut alors ni faire ni accepter de recevoir la paix et il dit aux fils de Sigfúss : « Allons chez nous ! Nous partagerons tous un seul et même sort. » Ensuite ils allèrent à leur baraquement. Hallr dit : « Ce sont des gens vraiment trop mal chanceux qui ont pris part à cette affaire. »}
« Les anciens scandinaves vivaient […] en petites communautés familiales[…] où le regard d’autrui est d’une importance capitale. [ ..] Comme il a besoin de rester en communauté s’il veut survivre, l’individu ne peut tolérer ce manquement au respect de sa personne qui aurait pour effet de le mettre au ban, de le retrancher, de l’expulser. » De le mettre, en quelque sorte, dans une prison sans barreaux puisque cela revient à l’empêcher de vivre pleinement, normalement et librement sa vie, à « le déposséder de son ‘quid proprii’ » (ainsi que dans la plupart des société, à en tirer un avantage personnel dès lors qu’on ‘hérite’ en quelque sorte de sa vie ou de ce qui lui reviendrait normalement de droit, comme sa situation, par exemple, dans le monde du travail).
De là vient le fait que les lois scandinaves prennent des sanctions très sévères contre de telles pratiques. Ex : « Nul ne doit tenir des propos outranciers contre autrui, ni parler de lui de façon exagérée et excessive. Et s’il est convaincu de l’avoir fait en vérité, il sera proscrit. [..] Nul ne doit dire d’autrui une chose qui n’est pas vraie, ne sera pas vraie ou ne l’a jamais été. » - Comme de dire qu’il peut être femme toutes les neuf nuits et a porté un enfant dans son sein (dernier trait qui n’est pas sans rappeler une célèbre histoire d’espionnage dont fut victime la diplomatie française, absolument ridiculisée par des services chinois de l’époque – milieu des années 70, il me semble.- ) « Ainsi que de parler de lui en termes déshonorants. » en l’accusant d’être ‘possédé par le loup’, ce qui n’est pas sans impliquer l’usage de certaines préparations ‘magiques’ ! La peine est donc le bannissement, une peine qui dans l’ancien Japon également venait juste avant la peine de mort. Les scandinaves se glorifiant de mépriser la mort, on peut se demander si le bannissement n’était ce qu’on pouvait leur infliger de pire. Il est intéressant de noter l’insistance sur le côté féminin dit R. Boyer qui cite le proverbe : « Svà ergisk hverr sem eldisk » : « Plus on vieillit, plus on devient couillon » pour dire que l’impuissance sexuelle due à l’âge et l’impuissance morale sont pensées comme allant de pair. De ce fait, traiter un homme de taureau, de cheval ou d’un quelconque nom d’animal mâle, sera une injure qui n’ exigera qu’une demi-compensation, car il ne s’agit que d’un demi changement de nature tant sur le plan social que du point de vue éthique et surnaturel… Des célèbres conjurations ne disent-elles pas en effet : « […], je te conjure par toute la puissance de ton christ et par ta propre virilité et ta valeur, de venger […] Sinon chacun te tiendra pour un lâche. »
A cause de la valeur magique qui s’attachait, par nature, à la parole mesurée (= versifiée) et qui implique l’idée d’un effet magique concret, était donc également dans le collimateur des tribunaux scandinaves qui cherchaient à préserver « l’être dans la paix de la collectivité », la poésie scaldique « à caractère diffamatoire cryptée de façon à pouvoir insinuer à son aise des propos scabreux dans tous les domaines possibles. » - R. Boyer conclut le chapitre largement reproduit ci-dessus en disant : « La liaison nídh - homosexualité passive - magie » fait apparaître que le domaine de la magie est clairement conçu comme l’inverse de la morale » ou encore comme l’inverse du domaine des mœurs telles qu’elles permettent la paix sociale.

C’est vrai, comme l’écrit notre hôte, que « l'inventivité humaine est sans limite et ne se met jamais en position d'arrêt. […] » et que « sa malfaisance renouvelée ne se laisse pourtant jamais oublier.», mais les bonnes vieilles formules, de celles que vous évoquez sans doute en parlant de « la force du préjugé, du discrédit médiatique et de son poids. », qu’elles se déclament dans les coulisses à l’insu de leur victime qui ne pourra s’en prendre qu’à la faute à « pas d’chance » ou dans les tribunes publiques, font toujours recette.
Et je pense, pour ma part, que si on décortiquait cette ‘inventivité malfaisante’ on y retrouverait dans doute un certain nombre des invariants qui sous-tendent l’analyse de R.Boyer dans « Le monde du double » sous titré « La magie chez les anciens scandinaves », chapitre V « Les rites magiques, étude typologique » pp 145~191.

A propos de :
« S'il vous plaît, pas les raëliens, les scientologues, les roses croix, les témoins de Jehova ou autre récupérateurs de solitudes et misères affectives, vous me peineriez.»
Je serais bien tentée de vous répondre que s'en inquiéter et le supposer c’est ne m’avoir jamais vraiment lue ou ne pas connaître le discours de ces gens, et quelque part cela me paraît participer d’une certaine forme de magie offensive de l’ordre de celle que les lois scandinaves sanctionnent par le bannissement !

En ce qui concerne mon ‘cercle’, je dirais que pour le moment c’est un carré…quant au vôtre je le verrais volontiers dans celui de Sigurdh qui comprend le langage des mésanges après avoir essayé de s’assurer que le cœur du dragon Fàfnir était suffisamment cuit !

Ludo Lefebvre

Catherine,

Oui, vous vous trompez, j'ai bien regardé. Je n'appartiens à aucun premier cercle, du moins plus depuis une bonne dizaine d'années. Ne pouvant être et avoir été dans le même temps sur des supports identiques. Tout au plus, j'ai contacté des gens sentant le "soufre" avec qui j'ai échangé que je trouvais injustement accusés de maux terribles. Ce ne sont que rarement devenus des amis, je ne partage pas toutes leurs idées, mais j'ai eu confirmation du fossé fait entre leur personne, leurs intentions et de la façon dont ils avaient été présentés publiquement, puis diabolisés. Ce fut instructif et intéressant à titre personnel de me rendre compte par moi-même de la force du préjugé, du discrédit médiatique et de son poids.

Je n'appartiens pas, non plus, à un premier cercle ou une cinquième colonne de franc-maçons, de clubiste type lion's et autres étrangetés mystico-rationalistes, j'ai décliné les invitations. J'ai même songé à une époque à fonder les faux électriciens en réaction qui seraient des acharnés de la reconnaissance de l'Etat comme seule représentation citoyenne, mais ceci aurait été une perte de temps et d'énergie bien grande pour un simple jeu de dissidence !

Ceci fait près de douze ans que je ne me drogue plus, que je ne bois plus du tout, même les narcotiques anonymes ou les alcooliques anonymes, je les ai quittés il y a bien longtemps dès que j'ai commencé à tenir debout tout seul.

Je ne suis pas un accroc au jeux d'argent.
Non, je ne vois pas à quelle pratique, je m'adonne pour appartenir et qui me nuise, la tabagie étant une pratique solitaire.
Pas que je sois vertueux, mais plutôt caractériel et attaché à une certaine liberté de penser, bien que encore incomplète, j'en suis conscient. Je cherche mon cercle, mais ne l'ai pas trouvé peut-être ou alors je me plais à ne pas en avoir. Il est difficile de savoir quand je suis guidé par des sentiments ou quand ils sont générés par une situation. C'est depuis peu que je me trouve sans amis, sans relationnel et plus récemment encore que j'apprécie. J'ai toujours été extrêmement sociable avant... la cassure !

Dans lequel m'imaginiez vous ? Ceci pourrait me donner une piste.

Quel est votre cercle, à vous chère Catherine ?
S'il vous plaît, pas les raëliens, les scientologues, les roses croix, les témoins de Jehova ou autre récupérateurs de solitudes et misères affectives, vous me peineriez.

Catherine JACOB

@Ludo Lefebvre
1- « Je pense aussi que l'Homme est animal avant d'être animal social et que, de part un orgueil abscons, il s'est renié.»

Il y a beaucoup d’animaux qui vivent en sociétés qui servent de point de comparaison pour penser l’Homme et ses activités: ex. d’une façon générale, les insectes (cf. « Ordre biologique, ordre technologique » sous la direction de Frank Tinland ) – Le problème avec l’homme c’est que, selon le mot de Kant, il s’agit d’un « insociable sociétaire » ; autrement il ne peut vivre heureux ni seul, ni en société; fait dont témoigne de nos jours la population qui fréquente les cabinets des analystes et qui se compose, grosso modo, pour moitié de gens malheureux parce qu’ils sont seuls, et pour l’autre moitié de gens malheureux parce qu’ils ne le sont pas, seuls ! Quant à la question d’un éventuel reniement, il me semble qu’il y a encore, toujours du même auteur : « l’homme sauvage : Homo Ferus et Homo Sylvetris, de l’animal à l’homme sauvage » - Contrairement à bon nombre de ses collègues, Tinland, professeur de philosophie à Montpellier et qui, si je ne me trompe pas a également dû enseigner à Strasbourg, est un personnage loin du « pompeux cornichon entartré » que vous citez et qui se soucie moins de l’éloquence que d’une enquête scientifiquement documentée ne préjugeant pas de son aboutissement et il connaît effectivement toute la littérature anthropologique, objet de sa réflexion autant que son sujet : l’Homme sur laquelle elle porte, en ce qu’elle témoigne aussi bien de ce dernier en tant que sa perception de lui-même. Pas de flux donc, «de paroles inutiles répondant à un besoin irrésistible et morbide » de ‘parler, parler jusqu’on trouve quelque chose à dire’, selon le mot de Sacha Guitry s’exprimant à propos des femmes et cité par notre hôte dans son dernier ouvrage.

2- « J'ai beaucoup "pataugé" dans les eaux troubles de la psychanalyse»

C’est bizarre, votre discours n’est pas tout frappé du sceau de l’analyse… Peut-être auriez vous dû y tremper davantage que le bout des orteils, sachant ce à quoi renvoie ce pied auquel ces extrémités appartiennent, ainsi que le fait de le dénuder pour le tremper dans les eaux, disons ‘primordiales’!!

3- Nos aînés «étaient dans le comment plutôt qu'être asphyxiés par le pourquoi ? »

Dô kana!

4- «Une méritocratie ou une monarchie où serait choisi dès le plus jeune âge le garçon ou la fille le plus intelligent qui recevrait une éducation à la gouvernance la plus complète... »

Comme dans le cas du successeur de l’ « Eche » par exemple ???
Au fait, la langue basque donnée comme antérieure aux parlers indo-européens, fait partie de ces langues mystérieuses qui interpellent les japonais eux-mêmes.
Comme ils s’interrogent souvent de façon très égocentrique sur ce qui peut, de près ou de loin, présenter un quelconque lien avec leur sarko sainte nipponité, on peut au moins pointer une façon identique de se désigner par un mot dont la prononciation pinyin est très proche à l’oreille de « Eche », ainsi que de sens semblable et qui est « Jiā », lequel désigne à la fois la maison, la maisonnée, la famille dynastique. Simplement eux ne le mettent pas en préfixe comme les basques, mais en suffixe du nom de famille et principalement dans le cas des grandes familles autrement dit, des clans ! Depuis le japonais, en revanche, on le retranscrit ‘Ke’ dans ce sens. Ceci étant, si les langues eurasiennes antérieures au substrat concerné par la fiction indo européenne me passionnent, de fait depuis d’autres supports que la phonétique et la syntaxe, je précise que je ne connais pas du tout les travaux du bascologue Michel Morvan concernant l’Eurasie, non plus que le basque en dehors de quelques mots isolés qui, pour une raison ou une autre, ont retenu mon attention.

S’agissant des monarchies dont le successeur est sélectionné ou choisi, nous avons les monarchies électives, comme par exemple celle de Pologne-Lituanie formée en 1569 à partir du royaume de Pologne et du Grand-Duché de Lituanie et qui, en 1704, échut à Stanislaw Leszczyński lequel, détrôné, devint le beau-père du roi de France Louis XV et Duc sans pouvoirs, de Lorraine et de Bar.
Ce cher Stanislas, surnommé le philosophie bienfaisant, par la grâce de Dieu, Roi de Pologne, Grand-Duc de Lituanie, Russie, Prusse, Mazovie Samogirle, Kiovie, Vohlinie, Podlachie, Livonie, Smolensko, Sévérie, Czernichovie, Duc de Lorraine et de Bar, Marquis de Pont-à-Mousson, Comte de Vaudémont, de Blâmont, de Sarwerden, et de Salm, une terre qu’il partageait avec Nicolas Léopold, Prince de Salm, lequel régnait sur un territoire régit par ses propres lois (jusqu’à son rattachement à la France à la demande de ses habitants en 1793), et dont aussi loin qu’on puisse remonter, sont issus mes ancêtres maternels. Tout comme à Monaco, à Luxemburg, à Londres ou ailleurs, il est possible d’assister à une relève de la Garde devant le Château de Senones certains dimanches, grâce à la reconstitution par l’office de tourisme d’une section du régiment de Salm-Salm qui s’illustra à la bataille de Valmy. Précisons encore que, préfigurateur des mini états actuels, le Prince était, quoique souverain, vassal de l’Empereur.

Grâce à ce roi sans royaume qu’était Stanislas et à ses revenus confortables, une Académie promeut à Nancy la connaissance de la langue française auprès d’une population de langue germanique et diffuse les idées du philosophe bienfaisant qui prônait en toute chose : « Le simple bon sens ». Accessoirement, ce polonais élu qui se désigne lui-même comme un ‘européen’, en avance sur son temps dans ses nouveaux états qu’il prépare, en douceur, à l’entrée dans le royaume de France, met en place des idéaux sociaux : écoles, hôpitaux, bibliothèques publiques, greniers collectifs, secours aux plus démunis et jette les bases d’une utopie : la Cité idéale, qui se résume de nos jours à un ensemble architectural classé au patrimoine mondial de l’Unesco et dont l’éclairage nocturne fait de l’arrivée des bus de touristes sur la place royale qui désormais porte le nom de Stanislas, une arrivée en Wonder land !

5- « Je crois, par exemple, que d'aller fumer du chanvre indien le soir après les cours pour des lycéens est récréatif et que c'est pourquoi ces derniers le font et non parce que leur mère serait coupable de ne pas les avoir allaités, parce qu'ils seraient des Antéchrists ou que la nature ne leur aurait pas donné les bons gènes, juste parce que c'est divertissant, alors en leur apportant un autre divertissement qui ne soit pas funeste à long terme à leur psychisme, ils ont plus de chances d'être guéris de leurs addictions qu'avec une hypothèse faite un peu vite vérité.»

Je ne crois pas que la consommation de chanvre ou d’autres substances prohibées et/ou licites, ait à voir avec le divertissement, non plus qu’avec l’allaitement au sein ou la génétique mais davantage avec le fait de choisir de refuser ou non ce qu’on sait être mauvais mais qui apparaît comme l’épreuve obligée de l’entrée dans l’espace tribal qui fait de la transgression une initiation. Par exemple, vous même, je suis bien sûre qu’il y a des tas de pratiques que vous savez n’être aucunement recommandables mais que vous vous autorisez néanmoins pour être admis dans ce qu’il est convenu d’appeler : « le premier cercle » Me trompes-je ? Hum ?!

Ludo Lefebvre

Catherine Jacob,

Je pense aussi que l'Homme est animal avant d'être animal social et que, de part un orgueil abscons, il s'est renié. Beaucoup de nos comportements ainsi se trouvent rationalisés dans des théorisations qu'elles soient religieuses, freudiennes, philosophiques, mémétiques... selon les modes et les époques.

Le philosophe qui aurait le courage de se départir de ce langage, de cette sophistication non sophiste, vous savez... ce fameux statut de clerc porté du sceau de la respectabilité en se rendant inaccessible par la logorrhée : celui du pompeux cornichon entarté en est une belle illustration ; celui-ci donc aurait un accès plus direct au sinueux chemin de la vérité.
Ceci ne veut certainement pas dire qu'il y parviendra à coup sûr, moins encore qu'il faille manquer d'érudition, au contraire, il en faudrait beaucoup plus encore, un travail presque accompli au bout d'un demi-siècle pour mettre le bon mot au bon endroit, un travail longanime d'une vie certainement.
J'ai beaucoup "pataugé" dans les eaux troubles de la psychanalyse, par exemple, pour en arriver à la conclusion que cette dernière était un remède à la vie en permettant de la fuir, à l'instar d'une religion ou d'une drogue, mais que ce n'étaient pas de bons remèdes.

Je crois, par exemple, que d'aller fumer du chanvre indien le soir après les cours pour des lycéens est récréatif et que c'est pourquoi ces derniers le font et non parce que leur mère serait coupable de ne pas les avoir allaités, parce qu'ils seraient des Antéchrists ou que la nature ne leur aurait pas donné les bons gènes, juste parce que c'est divertissant, alors en leur apportant un autre divertissement qui ne soit pas funeste à long terme à leur psychisme, ils ont plus de chances d'être guéris de leurs addictions qu'avec une hypothèse faite un peu vite vérité. En plus, ils y parviendront par le plaisir plutôt que par la souffrance d'aller vers soi, soit disant, par des pistes essentialisées !

Ce n'est pas vrai pour tout, mais nombre de problèmes sont simples dans leur énoncé comme dans leur solution, avez-vous remarqué à quel point d'ailleurs avant de rentrer de le labyrinthe égocentrique post soixante huitard, nos aînés avaient beaucoup plus d'aisance à vivre, malgré moins d'argent et de confort, parce qu'ils étaient dans le comment plutôt qu'être asphyxiés par le pourquoi ?

Girard dit des choses admirables, reste encore à trouver les bons supports, les bons transferts selon les individus, leurs goûts, leurs potentiels, leurs personnalités... Adapter les choix de vie d'ailleurs aux personnalités et leurs potentiels, choisir les supports qui ne nuisent pas pourraient être des bases intéressantes pour une nouvelle construction sociale. Une méritocratie ou une monarchie où serait choisi dès le plus jeune âge le garçon ou la fille le plus intelligent qui recevrait une éducation à la gouvernance la plus complète... à essayer !
Ce serait en tout cas, bien plus porteur et juste.

Je suis aussi dans des théories, pas exactement celle-ci que je peux pas toutes exprimer non plus sur un blog, pourtant j'en dis beaucoup. Retenez toutefois désensibilisation par l'edmr, la sécrétion d'endorphine, la confrontation à la réalité afin de devenir sociopathe, c'est-à-dire coupé de ses émotions, pas serial killer obligatoirement et enfin réapprendre à fonctionner tel un enfant (celui qui ne parle pas en grec) avec spontanéité et insouciance dans les règles de l'autonomie (auto nomos, qui fait ses propres lois, dans le respect des siennes et de celles de la cité selon la version de Hegel citée par Cornélius...Castoriadis)... cette folie dirigée dont je parlais dans un autre post, une perte de raison nécessaire à l'humain équilibré qui garde un fond de contrôle, le reste est plus complexe et plus intime surtout !
Si par le biais d'une reprise d'étude, je pouvais obtenir des accès à des recherches... J'ai peut-être une possibilité de validation à la Sorbonne, rien n'est encore fait !

Catherine JACOB

@Ludo Lefebvre
"Et si les maux n'étaient qu'un alibi à la violence plutôt qu'être son origine ? "

Puis-je me permettre de vous répondre avec ces quelques citations qui font l'objet de mon questionnement plutôt qu'elles n'apportent de réponses, en vérité ?

Cité par R.GIRARD in "La Violence et le sacré"
« Dans , L’Agression (Flammarion,1968), C.Lorenz parle d’un certain type de poisson qu’on ne peut pas priver de ses adversaires, avec lesquels il se dispute le contrôle d’un certain territoire, sans qu’il retourne ses tendances agressives contre sa propre famille et finisse par la détruire. » Bien sûr j'ai lu le texte même de Lorenz, mais ce qui m'intéresse ici c'est sa reprise dans le questionnement de R.Girard qui le sort de la condition animale pour le placer dans la perspective humaine du sacrificiel.
Voici donc également quelques extraits de notre distingué académicien :
La question de la violence inassouvie (La violence et le sacré p.11)
« Une fois qu’il est éveillé, le désir de violence entraîne certains changements corporels qui préparent les hommes au combat. »
Lorsque l’objet initialement visé demeure hors de portée :
« La violence inassouvie cherche et finit toujours par trouver une victime de rechange. »
« L’immolation de victimes animales détourne la violence de certains êtres qu’on cherche à protéger, vers d’autres êtres dont la mort importe moins ou n’importe pas du tout. »
.29 : « Nos sociétés modernes échappent au cercle vicieux de la vengeance grâce au « système judiciaire qui écarte la menace de la vengeance. »Le système judiciaire « ne supprime pas la vengeance : il la limite effectivement à une représaille unique dont l’exercice est confié à une autorité souveraine et spécialisée dans son domaine. Les décisions judiciaires s’affirment toujours comme le dernier mot de la vengeance. »p.39« Au lieu de travailler à empêcher la vengeance, à la modérer, à l’éluder, ou à la détourner sur un but secondaire, comme tous les procédés proprement religieux, le système judiciaire rationalise la vengeance, il réussit à la découper et à la limiter comme il l’entend ; il la manipule sans péril ; il en fait une technique extrêmement efficace de guérison et, secondairement, de prévention de la violence. »« le système judiciaire et le sacrifice ont donc en fin de compte la même fonction. Le système judiciaire est infiniment plus efficace pour étouffer la vengeance au lieu de l’exaspérer, l’étendre et de la multiplier, mais il ne peut exister qu’associé à un pouvoir politique vraiment fort. »
« Un fois que ses besoins primordiaux sont satisfaits, et parfois même avant, l’homme désire intensément, mais il ne sait pas exactement quoi, car c’est l’être qu’il désire, un être dont il se sent privé et dont quelqu’un d’autre lui paraît pourvu. Le sujet attend de cet autre qu’il lui dise ce qu’il faut désirer, pour acquérir cet être. […] Ce n’est pas par des paroles, c’est par son propre désir que le modèle désigne au sujet l’objet suprêmement désirable. » p.217

«Le désir est essentiellement mimétique, il se calque sur un désir modèle ; il élit le même objet que ce modèle. »
« Toute mimesis portant sur le désir débouche automatiquement sur le conflit. »

« la violence devient le signifiant du désirable absolu. » p.220


Bien évidemment, je pense aussi un peu par moi-même mais sur la base de matériaux qu'il n'est pas possible de poster sur un blog et ma réflexion tourne autour de ceci qui est encore une citation de Girard.

« Les règles et les interdits de toute sortes empêchent le désir de flotter au hasard et de se fixer sur le premier modèle venu ; en canalisant les énergies vers les formules rituelles et les activités sanctionnées par le rite, l’ordre culturel empêche la convergence des désirs sur un même objet, il protège plus particulièrement l’enfant contre les effets désastreux du double bind . »


Ludo Lefebvre

Il me vient à l'esprit "La vieille qui marchait sur la mer", heureuse collaboration entre Serrault, Moreau, Dard et Mocky !

La monologue assassin de Michel Serrault aurait valu un Oscar (et je ne veux pas dire César ou Palme) à lui seul !

 Cactus Auvergnat

Rien à voir mais ne circulez pas car belle comédie à voir là :
par hasard devant TF1 " la roue de l'infortune née " ce soir - il s'agissait d'une candidate - !
alors je dresse la Cène ;
un chien , Dechavanne et une blonde pulpeuse juste là pour montrer ses nichons et son petit QI !
manquait juste une lettre pour gagner une grosse somme :

"La .ourrée auvergnate ! "

alors , je vous le donne pour Emile qui lit joli :
la candidate de crier :

"la Fourrée auvergnate !"

Dechavanne de tomber de hooooo là là !

la France d'en bahhhhhhhhhh ?
non , juste la France NORMALE
d'en hooo pour certains seulement !

la candidate de répondre tel un oeuf :
" je ne suis pas auvergnate ! "

moralité ?

je VOUS la laisse !

un autre monde ? ou juste deux mondes , Plutô , me souffle mon chien !

mais cette France d'en bahhhhhhhh représente quand même un nombre important de votants qui voont voté pour QUI ?
Je n'ose parler de maillon faible , juste de notre France si souvent oubliée !

le doute m'habite me souffle P.Desproges

Marie

A l’aube de sa vie, après deux années de séminaire, Michel Serrault s’essaya à la comédie, se fixant, pour cela, deux ans, « où, alors ? », qui durèrent, pour notre grand plaisir, 50 années.
Ce fut chez Jean Nohain, dans son émission de télévision « 36 chandelles » que commença sa carrière de comique en duo avec Jean Poiret, en dehors du cabaret.

Michel Serrault disait à propos de la disparition de son compère et ami : « On a tous un jour une mauvaise nouvelle à encaisser ! ». L’heure du destin a pour lui sonné.

Entre « La belle américaine », « ces messieurs de la famille », « l’opération Lady Marlène », « le papillon », « Albert est méchant », « les enfants du pays »…. Quel talent, il révéla, cet être d’exception, déjà irremplaçable. Il joua dans 17 films avec Michel Galabru (même type de registre) qui accumule, lui, 60 ans de carrière !!

A un journaliste qui l’interrogeait sur son rôle et son costume de Cardinal dans le film de Gabriel Aghion : « le Libertin », il répondit ironique : « Je joue le film uniquement pour la couleur, j’adore le rouge cardinal ». Idem monsieur Bilger (robe « cardinale »)

C’est la première fois que je constate un hommage aussi intense et unanime à l’occasion de la disparition d’un artiste français, l’un des plus grands, s’il n’est le plus grand. Un « monstre » du cinéma s’en est allé. Nos programmes s’en trouvent soudainement enrichis.

Pour la circonstance, nous revîmes, avec plaisir : « Monsieur Léon », « le bonheur est dans le pré », « la cage aux folles 1 et 2 », « Nelly et monsieur Arnaud », « Nina », « mortelle randonnée », très prochainement : ce soir, « le viager », « garde à vue », puis « les fantômes du chapelier », « monsieur Petiot », demain « un cœur oublié »… Quel éclectisme. Quel ravissement.

« Si on est trop sérieux, on devient facilement « con » » blaguait-il.

« Je n’ai plus peur de la mort, depuis que j’ai appris que je ne serai pas le premier » disait-il encore.

Au crépuscule d’une vie, lorsque son jardin se pare de couleurs automnales, le pèlerin se hâte, béni avant le grand départ, enveloppé d’un mantelet, armé d’un bourdon. C’est, alors, ceint des patenôtres, porteur du Codex Calixtinus, qu’il entame, sa longue marche en solitaire pour l’éternité.

Cette éternité où l’y attendent sa fille, son ami Jean Poiret et bien d’autres illustres : Mesdames J. Maillan, R. Schneider, S. Signoret, A. Sapritch… et messieurs P. Noiret, JC. Brialy, M. Roux, L. Ventura, J. Gabin, B. Blier, R. Carel, Fernandel, F. Blanche, L. Jouvet, N. Roquevert, C. Vanel, J. Fabri…. Quel générique. Quelles rigolades en perspective.

« Ma solitude est toujours habitée par quelque chose, c’est un Mystère. Ma solitude : c’est Dieu » dixit Michel Serrault.

Une petite pensée, également, pour Monsieur Bergman, lui aussi disparu, auquel FR2 rend hommage en diffusant ce soir « Sonate d’automne ».

Bon voyage, Monsieur Serrault.

Ludo Lefebvre

Catherine Anne,

Et si les maux n'étaient qu'un alibi à la violence plutôt qu'être son origine ?

Véronique

@ Cactus et Pipo

Je pense juste que réduire NS ou SR à Gala, Paris-Match, à TF1 ou à du pipeau, c'est une façon de sous-estimer ce que le scrutin de l'élection présidentielle a exprimé.

Dans "l'art ou la manière politique" je situe la vraie rupture au 1er tour de 2002. Car je crois que là, il y a eu une absence de gravité politique dans les pratiques politiciennes qui a fini par exploser à la figure de beaucoup.

@ Catherine

La référence Jackie n'échappe à personne. Je parle de ceux qui ont une culture politique minimum.

Mais je me demande si ce qui est évident pour vous ou pour moi l'est aussi pour plein d'autres qui n'ont pas obligatoirement les références d'images dont nous parlons.

C'est en ce sens que je pense que l'importance donnée à la médiatisation effrénée des uns et des autres est surestimée.

Et puis, de toutes façons... moi, ce qui me fait craquer de tendresse et d'émotion c'est Marilyn et son "Happy Birthday Mister President".

Le glamour majuscule. Non ?

Catherine-Anne

@Cactus et Pipo
« pour conclure petite infidélité à Dame Véronique : dac avec C. Jacob plus hoo là là : nos politocs , dépités réputés , sont si pleins de tics qu'ils nous font oublier leurs Tocs ! »

Du Tac au Tic
Quelle douce musique que ces mots «dac avec C. Jacob» mais n'oublions pas le temps suspendu du Shakuhachi, le 54.5(cm de 1Shaku et 8sun voir
http://www-b.indchem.metro-u.ac.jp/shakuhachi.gif
et écouter
http://www-b.indchem.metro-u.ac.jp/harunoumi8_2007.mid )-

@Ludo Lefebvre
« En ne mettant plus en avant des valeurs comme l'honnêteté, le courage, la politesse, la conscience des autres et autres repères désuets auxquels je deviens de plus en plus attaché, longuement construits à travers les siècles dans notre France ayant une genèse barbare, notre société ne peut être que criminogène. »

Ne soyons pas si pessimiste. La violence venant au lieu des maux soignons-les, ces mots !!

 Cactus et Pipo

"La pipolisation n'est pas seulement la dégradation de la gravité politique en vulgarité médiatique. Elle constitue une part capitale d'un nouvel art politique. On peut l'aimer ou la détester mais on n'échappera pas à cette modernisation."

tout ça , c'est un peu du pipeau , non ?
j'ai toujours préféré la flûte traversière puisque passe-partout donc si pratique voire la flûte de Paon bien fraîche ou encore les miches de ma boulangère quel que soit son état !

"l'inconvénient du pipeau c'est son côté gruyère : le saxo , lui, est bien plus noble et juteux "(-au méfait de mon moi d'août , réécoutez " Olé" de et par J.C. - JOHN COLTRANE -") , avait dit M.Serrault au journal de 20 heures le soir ou il se mit si bien à nu et à beaucoup de poils !

pour conclure petite infidélité à Dame Véronique : dac avec C. Jacob plus hoo là là : nos politocs , dépités réputés , sont si pleins de tics qu'ils nous font oublier leurs Tocs !

on est loin du sujet mâle traité là ?
pas si loin que ça si vous m'élisez entre les lignes !

à bientôt ou tard !!

" POWER TO THE PIPEAU "

francis

D'accord avec vous, Fleuryval, il faut un bon acteur. Il conviendrait de ne voir que de bons acteurs sur la scène politique. Mais les prestidigitateurs sont aussi gens de spectacle, ils pratiquent au mieux l'art de l'illusion. Transposition facile, combien de politiques le furent ! Ainsi Munich présenté comme la victoire de la paix alors que ce fut une capitulation honteuse. L'Algérie française muée en Algérie algérienne même si c'était logique ; il fallait s'efforcer d'être compris pour mieux illusionner l'opinion. J'en passe et des bien meilleures en tours de passe-passe.

Catherine JACOB

@Véronique
"Je pense qu'il fallait bien plus à Nicolas que Cécilia transformée en Jackie pour devenir président. "

Ah vous aussi vous avez trouvé ? Je me suis interrogée pour savoir quel sens il fallait donner à ce look.

Jean-Dominique Reffait

La guérison des écrouelles inspire visiblement à N. Sarkozy sa méthode pipologique : lorsqu'on s'aperçut que cette maladie grave avait le don de se guérir seule quand elle n'était pas mortelle, on attribua au roi la capacité de la guérir en touchant les scrofuleux après le sacre. Moindre risque : la malade guérit et c'est le roi qui est thaumaturge, le malade meurt et c'est la providence divine qui sait mieux que quiconque qui doit mourir.

Avec les infirmières bulgares, c'est le même principe : nous savons maintenant que 21 services secrets ont travaillé à la libération des infirmières et tout le monde savait que la libération interviendrait fin juillet début août, selon les dires du responsable bulgare des renseignements. N. Sarkozy envoie donc Madame toucher le scrofuleux Kaddhafi et le miracle a lieu.

La présidente de France-Alzheimer a exprimé aujourd'hui ses doutes sérieux sur le plan présidentiel : il n'y a visiblement rien dedans selon elle, si ce n'est de se servir d'une bonne cause pour caser une franchise forfaitaire sur les soins. N. Sarkozy guérira-t-il l'Alzheimer simplement en touchant les malades ? A moins que le plan Alzheimer n'ait pour seule ambition de nous rendre tous amnésiques...

Le retour aux pratiques du Moyen Age, mâtinées de TF1 et de look Prada ne m'apparaît pas comme une modernisation.

Véronique

"La pipolisation n'est pas seulement la dégradation de la gravité politique en vulgarité médiatique. Elle constitue une part capitale d'un nouvel art politique."

Au premier tour des présidentielles de 2002, on ne peut pas dire que J. M. Le Pen incarnait le glamour, le sexy et qu'il était à l'image des people de Gala ou de Paris-Match. Et pourtant...

Je pense qu'il fallait bien plus à Nicolas que Cécilia transformée en Jackie pour devenir président. Si l'été dernier, l'image de Ségolène était présente dans les magazines people, c'est d'abord parce qu'elle avait su, en premier, se démarquer d'un discours obsolète et se positionner différemment sur le plan politique.

Du reste, le packaging " plus femme que moi tu meurs " de sa campagne a fini par la desservir.

NS et SR appartiennent à une génération de politiques dont l'apprentissage s'est fait au début des années 80, le moment où s'impose la politique spectacle.

Je pense qu'il n'est tout simplement pas envisageable une seconde pour eux de concevoir leur métier sans une omniprésence du marketing politique.

Pendant des années, les besoins profonds de notre société ont été ignorés par les communicants qui n'ont pas cessé de transformer l'action politique en leurres médiatiques.

A mon sens, le nouvel art politique consiste à être le plus en phase avec les attentes de la société tout en maîtrisant les outils à faire de l'image... pour qu'ils ne se contentent pas de ne fabriquer que de l'image. Car la gravité politique a encore son mot à dire.

Fleuryval

@ Francis
Alors il ne vous reste plus qu'à espérer un bon acteur.

Catherine JACOB

@Marcel Patoulatchi
'Pipolitique ou pipeaulitique?'

Que penseriez-vous de pipo-lithique, le dernier-né du pâle Léo et de la néo combine, un nouveau genre de concubine impériale ?

Ceci dit, étant douée au naturel de la voix suraiguë de l' immense Michel de « la Cage aux folles», je profite de l'occasion pour saluer le grand acteur qui, comme le disait Barthes des rôles féminins du théâtre Kabuki japonais, a signifié, et non pas imité vulgairement, la femme, par ce qui est souvent stigmatisé comme un vilain travers mais représente en réalité une fréquence dont il a été démontré qu'elle avait pour effet, et donc vraisemblablement pour rôle, de tranquilliser et de rassurer les marmots.

francis

L'acteur le plus talentueux ne fait qu'interpréter voire magnifier ce qu'a écrit l'auteur. La scène politique, la médiation venue, voit, entend ses personnages. Ils ne jouent pas dans la même partition que les acteurs, ils clament, démontrent leurs idées, leurs projets, leur politique donc pour séduire l'opinion. Cela n'est pas récent. Il y eut Mussolini vociférant du balcon de la Place de Venise, Hitler à Nuremberg et tutti quanti, Staline, Castro, Khadafi, avec les premiers temps de la télévision. Ils occupaient l'écran et voilaient le reste. Aujourd'hui, rien de nouveau. Les politiques possèdent en plus des publicistes qui mettent leurs idées en forme didactique. Une différence énorme cependant dans le monde libre, les médias sont libres aussi, les blogs existent. Chacun peut s'exprimer. Le jeu politique peut vivre avec ses acteurs, bons ou mauvais. Dans le théâtre grec, un mauvais acteur était qualifié d'hypocrite, se produisant au-dessous de la ligne, le public savait juger. Quoi de nouveau !

jean

Désolé mais avant Serrault il y aura toujours Ingmar Bergman, l'un des plus grands cinéastes que la caméra ait jamais porté ! Et très très loin devant Serrault. Il est aussi parti aujourd'hui !

Pierre-Antoine

Comme titre de commentaire à votre billet, j'ai hésité entre deux formules :
"salut l'artiste" ou "tout est dérisoire".

Et comme Michel Serrault qui vient de s'éteindre des suites d'une longue maladie (selon la formule consacrée) est l'auteur, lors d'une émission de télévision, de cette citation, pour rendre un hommage à "titre de costume" à ce grand amuseur public, j'ai opté pour "tout est dérisoire".

D'abord je tiens à saluer l'homme qui n'a pas hésité tout au long de sa vie à mettre sa foi en avant...
Ancien séminariste qui aurait aimé être clown, il s'est trouvé un costume de comédien.
Dérisoire comme ce costume que l'on emprunte le temps d'un rôle à celui d'un autre personnage que celui que l'on est réellement.
Mais est-ce si sûr ? Peut-on jouer au dauphin si l'on n'aime pas l'eau et se mettre dans la peau d'un hédoniste si l'on vit habituellement comme un ascète.
Monsieur Serrault vous avez su si admirablement changer de costume dans vos rôles de comiques comme dans ceux d'hommes sombres que vous deviez vous habiller dans le dérisoire lors de vos apparitions publiques.

Dérisoire comme ce "mot" que votre médiatique confesseur a trouvé bon de divulguer sur les ondes, cherchant à vous voler un peu de votre notoriété. En avait-il besoin ?

Dérisoire comme cette vanité de la vie qui fait que le puissant comme le vilain, le riche comme le pauvre meurent en ayant les mains ouvertes, alors que l'on naît avec les poings fermés.

Dérisoire comme cette maladie qui vous fit frère de souffrance d'une multitude d'agonisants anonymes.

Dérisoire cette vie de saltimbanque que vous menâtes avec talent, comme le dit l'Ecclésiaste que vous deviez avoir certainement lu :
Vanité des vanités, dit le Maître, oui, vanité des vanités, tout est dérisoire.
(ch.1 v.2 trad. du Semeur).

Aussi permettez-moi Monsieur Serrault de vous dire quelque chose en hommage à votre talent, (je pense que cela contredira votre confesseur),
Mais je suis sûr si le "bon" Dieu vous a accueilli en sa présence sur votre seule foi, c'est lui qui doit vous réjouir, car devant sa face il y a d'abondante joie et bonheur éternel comme le dit le roi David dans le psaume 16:11
Tu me feras connaître le chemin de la vie : plénitude de joie en ta présence, et bonheur éternel auprès de toi.
(trad. du Semeur)

Avec respect pour l'homme que vous fûtes
Pierre-Antoine

Ludo Lefebvre

Michel Serrault manque déjà. C'était un de mes acteurs favoris, un de ceux qui avait affiné son jeu pendant des années dans les cabarets, un authentique acteur comme il y en a de moins en moins... Noiret, Brialy, maintenant Serrault, qui sera le prochain de ceux que j'aime ? Rochefort, Delon, Marielle ?

Ces dernières années, chaque fois que je voyais son nez cassé, je me demandais comment il peut exister des gens assez bêtes pour l'avoir confondu avec son personnage de fiction, Dominici, je crois !

Sarkozy, je m'en fiche en ce moment. Ce n'est pas de Gaulle, juste un avocat d'affaires qui nous fait un show politique à l'américaine. J'ai bien compris ce que vous avez formulé et la subtilité de votre raisonnement. Je ne crois pas du tout Sarkozy bien intentionné à notre égard, je n'aime pas vers où il nous emmène.

Marcel Patoulatchi

Pipolitique ou pipeaulitique ?

On n'échappera pas à cette « modernisation » ? Cette modernisation est vantée par Devedjian au regard du modèle monarchique ; un modèle guère moderne, finalement, si on prend en considération que l'ère moderne est celle de la mise à mal du modèle monarchique, en particulier du modèle monarchique avec héritage de droit divin mettant le lien familial à l'avant-rang.

Cela ne me dérangerait pas, qu'on y échappe, aux courtisans et surtout aux intrigantes courtisanes.

Catherine JACOB

"pipolitique" comme la politique du pipeau de la people politic du politic people, j'imagine !

Julien

On doit peut-être distinguer la personnalisation, dans l'action politique, de la peopolisation ... Dans le 1er cas une personne incarne une politique, la défend, la rend séduisante, dans le 2nd cas la personne passe au 1er plan, devient elle-même un argument de vote.

La personnalisation n'est pas nouvelle : les positions politiques se définissent depuis toujours par rapport à un homme (on parle de gaullisme, de mitterrandisme etc ... ).
Avec la peopolisation, les positions politiques passent au second plan derrière l'homme politique. Et cette évolution peut à mon avis être jugée néfaste, regardée en effet comme une "dégradation de la gravité politique en vulgarité médiatique". Elle correspond pour une très large part à la déliquescence des partis politiques dont les identités sont diluées dans la pensée unique et le politiquement correct. La compétition démocratique ne peut plus déboucher sur une confrontation des idées, reste alors la gestuelle, le sentiment, où la peopolisation a alors toute sa place.

Thierry SAGARDOYTHO

Je m'associe totalement à l'hommage rendu à Michel SERRAULT sous votre plume. Il est difficile de traduire l'émotion que nous éprouvons à l'annonce de cette disparition mais nous nous consolons modestement en pensant que l'Artiste, avec un A majuscule, ne nous quittera pas tant son oeuvre est forte, dense, et d'une sensibilité rare. Sur un registre judiciaire, Michel SERRAULT avait magistralement interprété Docteur PETIOT en 1992. J'espère que ce film sera prochainement diffusé en DVD car il ne l'est toujours pas à ce jour. L'acteur y interprétait PETIOT avec une rare force de conviction à tel point que l'on se demandait ponctuellement s'il n'était pas lui-même aux limites de la folie dans l'interprétation du personnage. Ayant lu tout ce qui se rapportait à PETIOT, l'interprétation par M. SERRAULT m'a montré combien il était un géant du cinéma. Arriver à pénétrer dans l'âme du criminel et parvenir à la restituer avec autant de force, CHAPEAU. Au revoir M. SERRAULT et merci encore pour votre oeuvre. Vous êtes et demeurerez dans nos coeurs.

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