Rimbaud au tout petit pied, une nuit j'ai eu mon illumination. Et si le président Sarkozy n'aimait pas du tout la magistrature ? S'il n'éprouvait que de la sympathie, voire de l'amitié pour quelques magistrats ?
Ce n'est pas faire preuve de lèse-majesté que de poser une telle question, qui mêle aussi bien la psychologie de notre suprême représentant que l'analyse de ses propos et de son action face à la justice. Cette démarche me conduira à mélanger ma minuscule histoire avec la grande en me fondant sur ce que je sais pour en tirer des conclusions fiables. Cette interrogation est d'autant moins choquante qu'avec notre garde des Sceaux et le couple présidentiel, nous sommes beaucoup dans l'effusion, l'affection, les élans du coeur de sorte que nous avons le droit, à notre tour, d'emprunter le registre de l'introspection.
Ce qui a mis en route mon agitation de ces derniers jours, c'est d'une part son refus des grâces collectives et d'autre part sa volonté de ne plus présider le Conseil de la magistrature (CSM). Ce sont moins ceux-ci pris en eux-mêmes, l'un et l'autre n'ayant rien de scandaleux, que la manière abrupte dont Nicolas Sarkozy les a justifiés, qui m'a troublé.
Il a clairement et vigoureusement voulu nous envoyer un message.
Pour les grâces collectives, s'il a respecté une orientation annoncée depuis longtemps et exprimée durant sa campagne, il a aussi indiqué, et on pouvait ressentir comme une pointe d'agacement, qu'il n'avait pas à diminuer la surpopulation carcérale parce que cette responsabilité relevait exclusivement des magistrats, en l'occurrence des juges de l'application des peines qui n'avaient qu'à accomplir leur mission. On connaît les polémiques que le ministre de l'Intérieur avait judicieusement suscitées à l'occasion de quelques tragédies criminelles ayant indigné l'opinion publique et qui montraient que Nicolas Sarkozy n'était pas enthousiaste de certains juges et de notre responsabilité trop limitée.
Pour le CSM, le chef de l'Etat a déclaré qu'il ne voyait pas pourquoi il continuerait à le présider en tenant ce propos : "Si je préside, je décide. Si je ne décide pas, je ne préside pas."
Ce qui frappe, c'est que cette double abstention, l'une réelle, l'autre peut-être à venir, ne me semble pas motivée par le souci généreux de respecter les droits de la magistrature mais plutôt par l'envie, un tantinet perverse derrière son apparence noble, de laisser celle-ci se débrouiller avec les moyens du bord. Le président de la République l'abandonne à sa solitude et je ne suis pas persuadé qu'il veuille ainsi lui rendre hommage. Je perçois plutôt, dans ce désinvestissement, une ironie supérieure qui nous renvoie à notre indépendance puisque nous ne cessons, au moins théoriquement, de l'avoir à la bouche et à l'esprit.
Cette analyse n'est pas démentie, bien au contraire, par le fait que les deux engagements judiciaires fermes de la campagne présidentielle ont porté sur l'instauration de peines planchers et sur la suppression de l'excuse de minorité, actuellement en discussion à l'Assemblée nationale. La carte judiciaire comme une grande loi pénitentiaire avaient été évoquées également mais sans commune mesure avec l'importance donnée aux précédentes mesures. Celles-ci, avec lesquelles je suis en total accord, impliquent une réduction de la liberté du juge. Certes, je continue à penser qu'entre l'indépendance erratique et le caporalisme choquant, les peines planchers proposent un juste milieu qui, avec les dérogations permises, ne font pas disparaître le magistrat derrière le distributeur de sanctions. Il n'empêche qu'est signifiante la démarche qui se définit par la volonté de réduire le champ d'intervention et l'espace d'autonomie du juge. On ne peut pas soutenir que cette attitude révèle, pour les peines planchers comme pour la justice des mineurs, une confiance absolue dans l'institution judiciaire. Le mouvement principal initié par le président est de brider celle-ci dans sa pratique, certes pour la bonne cause, mais comment ne pas voir dans cet amoindrissement la traduction d'une faible sympathie institutionnelle ? Je n'ai peut-être pas assez fait un sort à ce choix impératif des premières réformes qui passe par une diminution du pouvoir judiciaire plus que par son accroissement.
En amont, si on remonte à la politique d'heureuse immixtion du ministre de l'Intérieur sur le terrain judiciaire, non seulement force est de devoir admettre qu'à aucun moment Nicolas Sarkozy n'a estimé devoir s'abstenir de ces intrusions - abstention qui caractérise habituellement le respect de l'autorité judiciaire - mais qu'il a, au contraire, appuyé en permanence, par ses coups de boutoir que j'ai toujours approuvés, là où cela faisait mal : sur notre responsabilité insuffisante et sur la mansuétude lassante de la justice des mineurs. A chaque fois, ces controverses ne naissaient pas de rien mais s'enracinaient douloureusement dans des catastrophes violentes et, parfois, meurtrières. Tout de même, avec le recul, cette obstination de Nicolas Sarkozy qui allait "chercher" systématiquement la magistrature quand elle lui en offrait malheureusement l'occasion semble aussi une piste sérieuse dans l'analyse que je tente.
Je n'ai cessé, depuis des années, contre notre corporatisme, de soutenir que notre seule légitimité était de nous mettre exclusivement au service du citoyen, en répondant à ses attentes, et d'accepter que notre considérable pouvoir ait pour contrepartie démocratique notre responsabilité accrue. Je me souviens sur ce plan avoir été approuvé par Nicolas Sarkozy à la télévision et avoir eu l'honneur de recevoir deux courriers de sa part, par lesquels il mettait en évidence notre vision commune et me remerciait de mon soutien intellectuel. Je n'ai sans doute pas assez remarqué que cette approbation devait beaucoup à mon regard très critique et qu'elle m'aurait été plus chichement accordée si j'avais insisté, comme je l'ai fait par ailleurs, sur l'honneur de la justice.
Il y a une cohérence dans cette approche exclusive du judiciaire par le ministre de l'Intérieur puis par le président de la République : il faut se méfier de la magistrature et, quand elle fait des fautes, la sanctionner. Dans ce constat, je ne vois pas que de la lucidité mais une sorte de contentement amer qui encaserne la magistrat dans une image purement négative.
J'entends déjà une objection qui m'est présentée. Il a nommé garde des Sceaux quelqu'un qu'il aime, en qui il a toute confiance, une personnalité vantée, célébrée, exemplaire, qui, pour son épouse Cécilia partageant la même dilection que lui, "ne s'est jamais trompée et est un seigneur". Certes, cette affection débordante est destinée à la protéger mais de quoi ? Il ne faut pas exagérer. Imaginons, dans les mêmes circonstances et le même contexte, un ministre de la Justice de gauche. Je ne suis pas sûr que la droite saurait se maîtriser aussi bien que les socialistes, aujourd'hui. Puis-je dire que je souhaite un ministre et non pas un univers qui ne serait empli que de congratulations réciproques tendres et affectueuses. Un ministre de la Justice qu'on ménage par pitié parlementaire, c'est humiliant pour la magistrature. J'ai l'impression parfois d'assister à une histoire qui m'échappe.
La nomination de Rachida Dati comme garde des Sceaux ne contredit pas mon point de vue. Nicolas Sarkozy a nommé ministre un symbole. Ce symbole lui est nécessaire pour faire comprendre que tout est possible, que les discriminations pèsent peu face à la volonté de réussir. En privilégiant, contre toutes les approches politiques classiques, contre une conception de la compétence forgée au fil des années, préparée et indiscutable, l'illustration apportée par une icône et la force d'un symbole, Nicolas Sarkozy n'envoie-t-il pas à la magistrature un pied de nez qui lui montre comme il a envie de la prendre toujours à rebrousse-poil ? Vous vouliez un ministre qui rassure. Je vous donne quelqu'un qui m'aime. Vous vouliez quelqu'un qui vous ressemble. Je vous donne quelqu'un qui n'a envie que d'être moi. Rachida Dati a été choisie par et pour Nicolas Sarkozy. Absolument pas pour nous, profondément.
Pourquoi, au mieux, cette neutralité méfiante de Nicolas Sarkozy à l'égard de la magistrature ?
On ne peut pas oublier qu'il a été avocat. Ce qui l'a fait gagner, c'est aussi que dans les entretiens et les débats, il a usé d'une formidable technique d'avocat. D'un avocat de talent. Il ressemble à certains de ses anciens confrères qui porte sur notre univers un regard un peu condescendant, presque méprisant... Qu'est-ce que ce corps judiciaire qui traîne de l'esprit quand je veux mettre le feu pour tout illuminer ? Qui suit son rythme au lieu d'adopter le mien ? Qui est réservé quand je provoque ? Qui est timoré quand je suis audacieux ? Qui se plaint quand je voudrais que tous soient à mon unisson, heureux et entreprenants ? Décidément, ces questions, je ne doute pas que le président de la République se les pose et qu'il leur donne des réponses qui ne sont guère favorables à la magistrature.
Et l'Etat de droit, cette entité sombre, ce rappel des règles, ce grain qui peut sinon tout détruire du moins tout mettre en péril, ce risque de rabat-joie démocratique, cette chape crépusculaire, cet empêcheur de triompher en rond, cette austérité ennuyeuse qui vient altérer la joie républicaine, cette masse immobile qui surveille, cette rigidité qui s'oppose à ma passion du mouvement, qui l'incarne mieux que nous avec cette justice si persuadée de son bon droit qu'elle ne cesse pas de donner des leçons mais n'en accepte de personne ?
Les élites, la classe politique ressemblent à Nicolas Sarkozy et il leur ressemble dans le regard qu'il projette sur la magistrature. Les unes et l'autre nous craignent mais, au fond, nous méprisent. Elles ont peur de nous mais ne tentent pas de nous apprendre, de nous apprivoiser, de nous mettre sereinement avec elles dans le grand bain démocratique. Depuis la première cohabitation, la justice est devenue un enjeu capital dans le débat politique et pourtant, rien ne démontre que la politique, les politiques comprennent mieux les exigences de la justice et que celle-ci appréhende plus lucidement, sans un puritanisme dévastateur, les contraintes du politique.
Décidément, j'en suis sûr, Nicolas Sarkozy n'aime pas la magistrature. Il s'inscrit dans une lignée de présidents de la République qui avaient chacun son idée ou son refus de la justice, sa vision de la magistrature. Charles De Gaulle absorbait la justice. Georges Pompidou la jaugeait avec son ironie de sceptique. Valéry Giscard d'Estaing, imprégné abstraitement de sa valeur démocratique, la situait tout de même en-dessous de sa propre grandeur. Jacques Chirac qui aurait pu être le plus réticent dans la mission qui lui était confiée, a joué pourtant son rôle, a fini par y croire et est devenu un garant de la justice tout à fait acceptable. Avant peut-être de la subir lui-même. François Mitterrand, m'a-t-on dit, détestait la magistrature depuis une ancienne expérience qui lui avait laissé un très mauvais souvenir, même s'il appréciait quelques magistrats qui ne l'étaient plus guère. Dans cette intelligence complexe et superbe, la justice apparaissait probablement avec trop d'évidente simplicité et de nécessaire manichéisme pour être acceptée.
Il me semble que Nicolas Sarkozy, dans la relation profonde qu'il entretient avec la magistrature, se trouve sur le même registre que François Mitterrand. Il la désire au détail mais ne l'apprécie pas en gros. Pour moi, c'est un bonheur intellectuel que d'avoir tenté de déchiffrer des attitudes, des propos, des pensées et des choix en leur trouvant, en leur donnant une ligne directrice. Peut-être fausse ou partielle mais plausible.
Ne pas aimer n'interdit pas de mettre en oeuvre une grande politique. Au contraire, même. Pour Jacques Chardonne, l'être aimé est trop près. Comme, avec notre président de la République, il n'y a pas ce risque en ce qui concerne la magistrature, son pragmatisme aidant et le réel enseignant, la justice a toutes ses chances.
@ Catherine
Quand je parle de la position de Jean-Yves Le Borgne, je me réfère à une tribune publiée dans Le Figaro le 06 juillet dernier:
"Peines planchers : se méfierait-on des juges ?"
Je vous accorde bien volontiers que l'article de Maître Le Borgne exprime plus une défiance qu'une opposition de principe énervée et quelconque à la peine plancher. Et c’est précisément à cause de cela que cette tribune m’a intéressée. C’est le ton tranquille et le parti pris ouvert et pédagogique qui m’ont impressionnée.
Outre l'effet, selon lui, non dissuasif de la peine plancher, de quoi se plaint-il ?
"Du principe de la normalité d'une peine minimale ; de l'exigence, pour y échapper, de circonstances exceptionnelles.(...). N'est-il pas paradoxal de demander aux plus désocialisés les gages d'insertion les plus représentatifs ? Autant dire confronter la défense à une impossible gageure.
(...) l'on sait que, lorsqu'un texte de loi autorise - fût-ce potentiellement - une décision injuste, il y a toujours un moment où, passant du virtuel au réel, l'iniquité surgit.
(...) il reste à craindre qu'un jour le minimum pénal, quittant le rivage tranquille de la menace théorique, s'inscrive dans la pratique quotidienne."
Vous me dites que B. Thouzellier
"s’inquiète du « poids considérable qui pèsera sur les épaules des magistrats », précisant : « ce texte est, pour nous, un piège à responsabilité."
Je suis très surprise qu’un magistrat puisse accoler le mot de piège à celui de responsabilité. Comme si la notion de responsabilité n’était forcément liée qu'à celle de l'erreur ou de la faute. Je comprends le mot de responsabilité dans le sens où une décision engage celui qui la prend.
Pour moi la notion de pouvoir est indissociable de celle de la responsabilité.
Je pense simplement que le fait de motiver une décision, de la rendre transparente et accessible, c’est ce qui garantit le mieux contre le piège ou la menace de... l'automaticité dans les pratiques.
Au fond, comme vous l’expliquez vous-même, le code pénal définit des seuils ou des planchers en réparation des délits. Plancher ou plafond, la liberté du juge s’inscrit dans un espace d'appréciation entre un minimum et un maximum.
"Pour le surplus je pense que la conscience personnelle et l’honneur du magistrat ne peuvent pas être réglementés sinon il n’est plus une libre subjectivité mais se voit réduit au statut d’un mineur au sein d’une administration patriarcale autrement dit 'irresponsable' par définition."
Le projet de R. Dati garantit l’espace de la liberté d’appréciation et de décision du magistrat.
Pour toute fonction de pouvoir, motiver une décision, c'est-à-dire l'expliquer et la justifier, est une limite que la personne qui a la décision reconnaît et impose à sa propre subjectivité, une sorte d'auto contre-pouvoir.
Pour revenir à Maître Le Borgne, je pense que cette auto-régulation qu'est la responsabilité est le contre-feu pour empêcher que "le minimum pénal, quittant le rivage tranquille de la menace théorique, s'inscrive dans la pratique quotidienne."
Le risque de l'irresponsabilité est pour moi toujours plus redoutable quand il n'y a pas la contrainte de motiver une décision. C'est-à-dire argumenter, justifier et défendre une position.
A mon avis, l'automatisme ou le mécanisme dans les pratiques, c'est ce qui fabrique très sûrement du piège à... l'irresponsabilité.
Rédigé par : Véronique | 30 juillet 2007 à 19:51
@ Véronique
« Quand Jean-Yves Le Borgne exprime dans Le Figaro son opposition aux lois de R. Dati, il ouvre des perspectives de réflexion. Et il n'y a pas cette froideur théorique qui se contente de ressasser des poncifs attendus et usés qui, par leur répétition, font qu’on les lit très distraitement.»
J’ai eu la curiosité d’aller voir un article publié en date du 02/07 et j’ai trouvé ceci :
«Me Jean-Yves Le Borgne, président de l'Association des avocats pénalistes : « Il s'agit d'une incitation à la sévérité pour les juridictions, qui relève à mes yeux d'une sorte d'indication en matière de politique criminelle. L'abandon de l'automatisme des peines nous satisfait, même si nous pouvions supposer que cette mesure était inconstitutionnelle. Pour les mineurs, le projet paraît proposer un cadre clair pour refuser l'excuse de minorité, possibilité déjà offerte aux juridictions, mais sur des critères moins définis. »
Je cherche vainement dans ces propos une opposition quelconque, mais peut-être allez-vous m’éclairer.
En revanche Bruno Thouzellier, président de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) s’inquiète du « poids considérable qui pèsera sur les épaules des magistrats », précisant : « ce texte est, pour nous, un piège à responsabilité. »
J’ai donc cliqué vers un article supplémentaire : «"Peines-plancher" : Rachida Dati précise sa réforme » qui donne à voir une photographie du Garde des Sceaux le cheveu en bataille et l’œil perplexe, et qui explique la petite cuisine du calcul de la peine-plancher : «Pour un délit puni de 3 ans de prison (des violences ayant entraîné une interruption totale de travail de plus de 8 jours), la peine minimale est fixée à un an. Pour un délit puni de 5 ans (une agression sexuelle), le plancher est fixé à 2 ans. Pour un crime passible de 15 ans, (viol) il est fixé à 5 ans. Pour un meurtre, que le code pénal punit de 30 ans, le coupable encourra un minimum de 10 ans de prison. Enfin, pour les crimes passibles de la perpétuité (assassinat), la peine-plancher est fixée à 15 ans. » Je voudrais bien qu’on m’explique la différence entre l’application de ces peines-planchers et celle de la précédente peine incompressible.
Pour le surplus je pense que la conscience personnelle et l’honneur du magistrat ne peuvent pas être réglementés sinon il n’est plus une libre subjectivité mais se voit réduit au statut d’un mineur au sein d’une administration patriarcale autrement dit 'irresponsable' par définition.
Rédigé par : Catherine JACOB | 28 juillet 2007 à 14:32
@ Bernard
Je ne pense pas que l'appel publié par le NO était le fait d'intellectuels courtisant SR. Cet appel était juste d’une banalité à pleurer.
Je reviens à ce que j'ai écrit à Catherine.
D'une façon rapide.
Dans les appels ou les communiqués qui s'opposent aux mesures de R. Dati, je ne ressens pas une prise en compte des réalités de notre société. Comme je l’avais exprimé dans mon commentaire au sujet de la note de Philippe consacrée à l’appel des intellectuels, j’ai le sentiment que ces appels ou ces communiqués ne sont pas au niveau des interrogations de nos concitoyens.
Un intellectuel se doit de défendre sa vision des choses . Mais je pense que le discours intellectuel, quand il n'est fait que de positions de principes, contribue à masquer un réel et entretient, à son insu, un sentiment d'impuissance. Par exemple, la question de la récidive.
Quand Jean-Yves Le Borgne exprime dans Le Figaro son opposition aux lois de R. Dati, il ouvre des perspectives de réflexion. Et il n' y a pas cette froideur théorique qui se contente de ressasser des poncifs attendus et usés qui, par leur répétition, font qu’on les lit très distraitement.
Dans cette tribune, c’est aussi et surtout l'homme qui parle. On le lit avec concentration parce qu’on sent que sa conviction est d’abord enrichie et portée par son expérience d'avocat.
Il a les mots et le ton juste pour nous faire douter.
Rédigé par : Véronique | 27 juillet 2007 à 08:13
@ Catherine
"Cela revient purement et simplement à leur demander de respecter la loi et ce que sous-entend la nécessité d’un tel rappel à l’ordre peut être assimilé à une appréciation assez sévère du fonctionnement habituel de la magistrature !"
Je ne suis pas d'accord avec vous, Catherine.
Je pense que les deux mesures proposées par R. Dati correspondent à un besoin exprimé par notre société.
Tout le monde semble d'accord pour reconnaître qu'en matière d'insécurité des hésitations, des tabous et des immobilismes idéologiques ont fini par masquer une réalité.
La société n'est pas constituée que de philosophes, de sociologues, de pédopsychiatres, d'avocats, de magistrats et d'intervenants sociaux qui eux, peuvent avoir une lecture de la récidive distanciée et intellectualisée.
Je pense que NS a pris à son compte, sur ces questions, non pas le sentiment d'un laxisme ou d'une trop grande tolérance pour les récidivistes, mais plutôt le constat d'échec et d'impuissance que la société a établi.
Je crois que demander à des magistrats de motiver la non application d'une peine plancher n'est pas un moyen de contrôler d'une façon détournée l'éventualité d'une faute de leur part. Du reste, il me semble que rien dans ces deux mesures ne se traduise pas une mise en défaut du magistrat.
"La question apparaît donc celle-ci, que veut-on ou que vise-t-on exactement quand on interpelle la magistrature au-delà de sa responsabilité actuelle ?"
Je pense que l'idée est que les magistrats prennent leur part dans cet échec collectif que représente la récidive et ne se sentent pas désolidarisés de la question de la récidive et de la violence de plus en plus en violente de certains mineurs.
Motiver une non-application d'une peine plancher c'est simplement, à mon sens, accepter un droit de regard public sur une décision.
Et d'une façon générale, pour toute personne disposant d'un pouvoir sur autrui, je pense que la notion de responsabilité n'est jamais acquise une fois pour toutes.
C'est une notion qui a besoin d'être sans cesse questionnée, réactivée et... actualisée.
Rédigé par : Véronique | 26 juillet 2007 à 19:49
@ Ludo Lefebvre
«Et puis, ces robes prétentieuses empreintes d'hermine ne seraient-elles pas plus républicaines, ornementées de chatoyantes fleurs tahitiennes sur un fond bigarré de rouge, de jaune et de bleu ? »
Et n’oubliez pas de bien les élimer aux endroits stratégiques, de leur faire en plus quelques accrocs ici et là ainsi que de les rebroder comme pour les jeans tendance, de quelques toiles d’araignées plus vraies que nature.
Mais au-delà de la satire, je me demande si au fond vous n’auriez pas raison d’imaginer une peopolisation de l’institution. Il faudrait des Loft Story ou encore des Secret Story… ainsi qu’une Star Academy qui reléguerait quelque part à l’arrière-plan, très en arrière, quelques Diva obsolètes semées ici ou là au beau milieu d’un parterre offrant en outre quelques touffes de chanteurs de variétés sachant chanter.
Il faut aussi une Caroline ou mieux, une Diana de la Justice aux prises avec une Camilla pour lesquelles le public s’enflammerait, trouvant à tous les débordements l’excuse de l’amour et qui étendraient Leur main de justice vers toutes espèces d’écrouelles… Dès lors, tandis que nos moutons de panurge se précipiteraient remplis d’admiration vers le bélier et la brebis, ovins d’espèce rare à 446€ pièce, que son Prince vient d’offrir à sa Camilla pour son anniversaire, quelque éminence grise pourrait programmer leur tonte et mettre en œuvre toute réforme qui lui paraîtrait souhaitable à cet égard !!
Rédigé par : Catherine JACOB | 26 juillet 2007 à 14:25
Je propose un binome Carlos-Kémi Séba au poste de garde des Sceaux.
Je veux parler du chanteur, évidemment, pas du terroriste homonyme. Celui-ci apporterait la nécessaire fantaisie à une justice morne. L'héritage culturel de sa notoire maman achèverait l'intrusion du subjectif sur l'objectif. Et puis, ces robes prétentieuses empreintes d'hermine ne seraient-elles pas plus républicaines, ornementées de chatoyantes fleurs tahitiennes sur un fond bigarré de rouge, de jaune et de bleu ?
Kémi Séba enfin pour son ouverture d'esprit sans pareil. Il a raison, la race blanche est un poison et depuis le temps que tout le monde le dit, ce ne peut-être que vrai ! Je demande à son côté, l'anéantissement de cette gangrène pour le monde. Puisqu'ils ont l'exclusivité du colonialisme, des massacres, du racisme et de l'injustice...tuons-les tous et le monde sera enfin harmonieux !
Une France sans Blancs serait enfin la solution puisque le problème, ce sont eux !
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 25 juillet 2007 à 20:35
@ Véronique
Je crois que les néo-philosophes et intellectuels qui ont soutenu S.R étaient en mal de public, une élection présidentielle représente toujours un moment privilégié pour aller courtiser un candidat quand on est au creux de la vague.
D'autre part faut-il être de "gauche" pour être intellectuel ?
En lisant le post de Philippe Bilger de mars 2007 et les sous-entendus de S.R avec sa menace de désordre si elle n'était pas élue ce n'est pas sans me rappeler les dernières déclarations de José Bové qui doit passer quatre mois en prison. Celui-ci dit qu'il se laissera embastiller mais sous-entend des représailles de la part de ses sympathisants, ce qui représente à mes yeux un véritable chantage "intellectuel" du même ordre que Dame S.R avec son désordre.
Y aurait-il un lien commun entre S.R, J.B et Al Capone ? Ce dernier semblait être maître dans le domaine du chantage ?
Rédigé par : Bernard de Normandie | 25 juillet 2007 à 18:54
@Véronique
« Je pense que ces deux mesures sont effectivement à l'image du pragmatisme de NS.
1 - il ne s'embarrasse pas d'une modification constitutionnelle.
2 - il file le bébé aux magistrats en leur demandant de motiver leur décision.
Je crois que cette demande de motivation de la décision est un exemple de l'idée que se fait NS de la responsabilité des magistrats.
Intuitivement, je pense que le plus important dans ce débat se situe dans cette contrainte de motiver une décision.»
Il me semblait avoir ouï dire que « l’absence de motivation » d’une décision était considérée comme un moyen de cassation. Ayant cherché à vérifier cette impression, voici ce que j’ai découvert à cet endroit : http://www.dictionnaire-juridique.com/definition/attendu-que.php qui est la mise en ligne du dictionnaire de droit privé de Serge Braudo, Conseiller honoraire à la Cour d'Appel de Versailles et Alexis Baumann, Avocat au Barreau de Paris - © 1996-2007
Il apparaît qu’en effet l’expression de la motivation, et d’une motivation non ambiguë et non contradictoire dans les termes ainsi que des motifs entre eux en cas de pluralité de motifs, est une condition de la légalité d’une décision et que par voie de conséquence son absence justifie de cette sanction disciplinaire qu’est la cassation. Voici les définitions concernées.
« Les "moyens" sont les raisons de fait ou de droit dont une partie se prévaut pour fonder sa prétention. Dans le jugement qu'il rend, le juge doit répondre par des "motifs" à l'ensemble des moyens invoqués qui constituent le soutien de sa décision. Répondre aux moyens ne signifie cependant pas répondre à tous les arguments lesquels ne constituent que des considérations venant à l'appui du moyen. Le juge qui doit répondre aux moyens n'a pas à répondre au détail de l'argumentation des parties. (voir "Attendu que... ").
L'ensemble des moyens d'une décision judiciaire porte le nom de "motivation". L'expression de la motivation est une condition essentielle à la légalité de la décision, son absence constitue, dans la jurisprudence la plus récente un vice de forme. L'absence de motivation est une cause de cassation et la contradiction de motifs est assimilée à l'absence de motifs. »
A partir de là quel besoin de demander haut et fort aux magistrats de motiver leur décision ? Cela revient purement et simplement à leur demander de respecter la loi et ce que sous-entend la nécessité d’un tel rappel à l’ordre peut être assimilé à une appréciation assez sévère du fonctionnement habituel de la magistrature !
Ceci étant précisé, on peut ajouter que la sanction de la violation de la loi à cet égard est prévue, c’est la cassation de l’arrêt. En cas de dysfonctionnement de l'appareil judiciaire, le responsable, comme dans tout dysfonctionnement de l’appareil administratif quelque en soit la cause, peut être a priori désigné comme l’administration elle même. La revendication de l’extension de cette responsabilité au magistrat lui-même me paraît en fait engager tout à fait autre chose ; à savoir au-delà de la notion d'erreur ou d'accident, celle de la faute. Mais à cet égard également j'ai aussi la vague impression qu'il doit y avoir quelque chose de prévu.
La question apparaît donc celle-ci, que veut-on ou que vise-t-on exactement quand on interpelle la magistrature au-delà de sa responsabilité actuelle?
Rédigé par : Catherine JACOB | 25 juillet 2007 à 17:12
ah jai oublié.
Nicolas Sarkozy a été avocat, oui bon il faut quand même le dire vite car au vu des mandats divers et variés qu'il a occupés très jeune, il a finalement peu exercé.
Rédigé par : zadvocate | 25 juillet 2007 à 13:15
moue, juste un petit mot à tous ceux qui écrivent que les avocats méprisent les magistrats et vice versa.
Etant avocat, j'avoue ne pas adhérer à ces généralités sans fondement. Lorsque j'ai en face de moi un magistrat, je n'ai pas le sentiment de faire face à un ennemi. Parfois c'est même tout le contraire lorsqu'on doit défendre une victime ou un créancier dans une instance civile.
Le même raisonnement vaut pour les services de Police.
Chacun a un rôle précis à jouer dans l'institution judicaire, l'avocat est auxiliaire de justice, sans pour autant qu'il soit nécessaire de détester le Parquet, les juges du siège...
Alors svp, cessez les généralités, ça devient navrant.
Rédigé par : zadvocate | 25 juillet 2007 à 13:13
@ Catherine Jacob
Je crains que la notion d'intellectuel n'ait plus la qualification donnée par Paul Valéry en référence au "Monde". Ce qui est grave c'est que n'importe quel terroriste ou criminel assassinant au nom d'une cause, se verra qualifié "d'intellectuel" par une clique s'étant elle-même autoproclamée "intellectuelle". J'ai encore souvenir de Renaud, intellectuel incontesté de la classe bobo qui a dédié un de ses albums (Marche à l'ombre) à Jacques Mesrine (déclaré intellectuel par une partie du showbizz- eux-mêmes intellectuels incontestables - en mal de publicité), Jacques Higelin intellectuel d'une époque y avait été aussi de son refrain.
J'ai lu que Jean-Marc Rouillan avait demandé une sortie conditionnelle, je suis prêt à parier que nous allons voir une meute d'"intellectuels" y aller de leurs pétitions et déclarations pour soutenir cet intellectuel (selon la neo-définition du Monde) qui s'était exprimé un peu fort... On croit rêver.
@ Jean-Dominique Reffait
Socle hercynien, reste de la chaîne hercynienne, une "super-montagne" formée au carbonifère (350 millions d'années), altitude = 9000 m. Elle était immense, à cette époque il n'y avait qu'un continent, la "Pangée". Restes visibles : Massif armoricain en France - Appalaches aux USA.
Rédigé par : Bernard de Normandie | 25 juillet 2007 à 08:31
@ Bernard de Normandie
En aparté.
Évidemment, la définition d'intellectuel avancée par Le Monde est grotesque.
Mais était également grotesque l'appel d’ intellectuels en faveur de SR publié par Le Nouvel Observateur il y a quelques mois et auquel Philippe avait consacré une note : "Appel pour l’intelligence" - 02 mars 07
Pourtant ces soutiens-là, ce n'était pas le Lycée Papillon.
Quoique...
ajouterait peut-être sbriglia.
Rédigé par : Véronique | 24 juillet 2007 à 20:22
@ Catherine (Jacob)
Si j'essaie de préciser mon propos :
Je pense simplement que le coup de blues de Philippe - NS n'aime pas la magistrature - est disproportionné par rapport aux positions qu'il a lui-même défendues concernant la responsabilité des magistrats.
" Le mouvement principal initié par le président est de brider celle-ci dans sa pratique, certes pour la bonne cause, mais comment ne pas voir dans cet amoindrissement la traduction d'une faible sympathie institutionnelle ? Je n'ai peut-être pas assez fait un sort à ce choix impératif des premières réformes qui passe par une diminution du pouvoir judiciaire plus que par son accroissement."
Je pense que ces deux mesures sont effectivement à l'image du pragmatisme de NS.
1 - il ne s'embarrasse pas d'une modification constitutionnelle.
2 - il file le bébé aux magistrats en leur demandant de motiver leur décision.
Je crois que cette demande de motivation de la décision est un exemple de l'idée que se fait NS de la responsabilité des magistrats.
Intuitivement, je pense que le plus important dans ce débat se situe dans cette contrainte de motiver une décision.
La "Responsabilté" des magistrats telle qu'elle a été discutée au printemps dernier me laisse de marbre parce qu'on se rend très vite compte qu'il y a des obstacles constitutionnels lourds à contourner ou à surmonter.
D'une façon générale, je crois plus à une responsabilisation dans les pratiques quotidiennes.
Exemples : lire un dossier avant de le signer, motiver une mise en détention provisoire autrement que par le trouble à l'ordre public, etc.
En ce sens l'approche de NS me paraît plus pragmatique.
Je veux aussi vous dire qu'il n'y a jamais chez moi ce qu'on pourrait appeler de l'anti-intellectualisme.
Mais.
Vous évoquez dans une réponse à Surcouf la présence de C. Eliacheff à l'émission Ripostes. Dans le forum du Nouvel Observateur "La justice face aux mineurs" auquel elle a participé, il y a des réponses qui me surprennent.
"Question de : internaute
Les prisons et ceux qui y sont, vont-ils craquer ?
Réponse : Je n´ai pas compétence pour répondre à cette question car je m'occupe de jeunes mineurs AVANT qu'ils ne connaissent la prison. J'espère d'ailleurs qu'ils ne la connaîtront jamais.
Question de : Internaute
Qu'est-ce qu'ils font exactement dans les centres fermés ? Il y a des pédopsychiatres comme vous ?
Réponse : Je suis désolée de ne pouvoir vous répondre n'ayant jamais travaillé en liaison avec des centres fermés. En principe, les jeunes bénéficient d'un fort encadrement par des éducateurs et des enseignants. Je ne sais pas s'il y a des psys.
Question de : Internaute
Vous faites des consultations de ville uniquement, ou vous voyez aussi ces enfants à la dérive dans des centres spécialisés ?
Réponse : Je n´ai pas de consultation privée. Je travaille uniquement dans le secteur public où je suis praticien hospitalier".
A la lumière de ces réponses, j'ai du mal à comprendre pourquoi Ripostes fait appel à "l'expertise" de C. Eliacheff pour parler des deux mesures défendues par R. Dati.
Rédigé par : Véronique | 24 juillet 2007 à 19:30
Jean-Dominique,
Merci pour ces précisions passionnantes.
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 24 juillet 2007 à 15:18
Et pour terminer sur ce fil de commentaires qui nous fait passer judicieusement de N Sarkozy à la paléogéographie, la lecture attentive de l'article (en anglais, donc difficulties) montre qu'il porte sur le socle de la Manche et le sillon évoqué, et non sur le remplissage ultérieur de la Manche. Donc cet article n'est pas en contradiction avec le reste de ce qu'on sait puisqu'il n'évoque pas le caractère marin de la Manche mais son socle géologique.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 23 juillet 2007 à 16:41
Ludo : L'article anglais de Philip Gibbard paru dans Nature retient l'affaissement de 800000 ans et émet l'hypothèse d'une rupture massive d'une barrière glaciaire au niveau du Pas-de-Calais. Ceci rentre en contradiction avec les analyses sédimentaires du fond de la Manche, qui montre l'existence d'une végétation terrestre récente à cet endroit.
A noter que le fond de la Manche présente une vallée au milieu, de largeur variable, qui aurait pu être inondée bien avant le remplissage de la Manche.
En tant que Breton et follement inquiet du basculement inexorable de mon pays, je me suis intéressé très jeune à cette histoire. L'idée que le Mont Saint Michel puisse un jour se retrouver le clocher en bas me terrorise... sachant que personne ici ne contestera la bretonnitude dudit Mont sans s'exposer à des représailles aussi violentes qu'irréfléchies de ma part.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 23 juillet 2007 à 16:18
Je vois que les billets de l’hôte de ces lieux se sont mis en vacances, mais comme je viens d’entamer la lecture de son dernier ouvrage, j’ai de quoi faire pour un petit moment.
Ceci étant :
@ francis et Surcouf
à propos de :
« Contrairement à sa modestie, Dame Véronique, qui sait que le travail sérieux et la responsabilité en toute matière sont des valeurs essentielles, parce qu'elle l'a compris, est aussi une intellectuelle. L'est, celui ou celle qui sait parce qu'il a compris et l'énonce. Point n'est besoin de rapporter un apophtegme en latin ou en grec.»
ainsi que de :
«Certes ce langage a une histoire, est le résultat d'un long parcours mais il faut un dictionnaire spécialisé pour comprendre ce que se disent un avocat et un juge au cours d'un procès. Cela est d'autant plus effrayant lorsqu'on parle de vous, que l'on soit sur le banc des accusés ou celui des victimes. »
Qu’est-ce qu’un intellectuel ?
Certainement pas en effet qui se contente de répéter à la façon d’un mainate,
· tant une formule qui nécessite pour être intelligible soit en effet « un dictionnaire spécialisé » en ce qui concerne sa ‘lecture’ littérale, soit une explicitation dans langue commune par qui est détenteur des connaissances spécialisées en rapport,
· qu’un apophtegme, autrement dit une « parole mémorable ayant valeur de maxime » selon la définition qu’en donne le petit Robert lequel l'illustre par cette citation d’André Gide : « On se cache d’être brave, comme d’aimer », une parole susceptible d’être réemployée pour révoquer le caractère ostentatoire d’un sentiment ou d’une qualité. L’encyclopédie Larousse rajoute à une définition semblable, la concision, ne donne pas d’exemple mais en revanche un certain nombre de synonymes tels : « adage, aphorisme, pensée, précepte, sentence. » et renvoie à l’expression : « Ne parler que par apophtegmes ».
Je ne doute pas une seconde que l’ensemble des lecteurs de ce blog n’ait nul besoin du petit rappel ci-dessus, mais pour le cas où une autre petite souris dans mon genre y montre de temps à autre le museau, j’ai simplement souhaité lui éviter la peine de faire la même recherche. J’ai même poussé le vice de la précision jusqu’à ouvrir un Bailly qui me donne à lire des choses tout à fait intéressantes à propos du verbe ‘apo-phthéggomai’ d’où est issu ce terme d’« apophtegme» comme : « Déclarer hautement » donc quelque chose qui rappelle « prononcer » par ex dans « prononcer un jugement » autrement dit encore, une parole qui n’est pas une simple « déclaration », mais produit un effet, puis « énoncer une sentence », « rendre un oracle », une parole s’il en est parmi les prononcés suivis d’effet ; enfin « rendre un son » et « chanter des hymnes », les ‘apo-phthegma’ nommant lesdits apophtegmes, les sentences au sens de « la pensée, en particulier le point de morale exprimé de façon dogmatique et littéraire » ainsi que les préceptes.
Revenons à Dame Véronique en tant que justifiant ou non de la qualité d’ « intellectuelle » pour observer que l’adjectif renvoie à qui manifeste « un goût prononcé (excessif) pour les choses de l’intelligence, de l’esprit » pour observer
Qu’on qualifiera donc d’intellectuel un philosophe dont l’occupation principale est de questionner « intellectus » à savoir « la faculté de connaître et de comprendre ». De même par extension on qualifiera de cérébral(e) quelqu’un chez qui prédomine la vie intellectuelle par opposition à quelqu’un chez qui prédomine une approche intuitive plutôt que raisonnée des choses tel le sculpteur ou le potier qui laisse naître la forme sous ses doigts au contraire de l’architecte qui va la construire préalablement par l’esprit et le raisonnement.
Il y a enfin l’adjectif substantivé qui nomme « les intellectuels », un autre nom pour « clerc, mandarin ; intelligentsia » comme dans cette citation par le Robert d’un extrait de Paul Valéry : « Le métier des intellectuels est de remuer toutes choses sous leurs signes, noms ou symboles, sans le contrepoids des actes réels. » d’où une explication possible du soutien accordé par Sartre au maoïsme qui, à mon sens, est exemplaire à cet égard, voir - http://www.magazine-litteraire.com/archives/ar_384.htm -
Personnellement, je ne connais de Dame Véronique que ses post, que je lis toujours avec plaisir et intérêt quelque type d’approche que, selon les cas, ils manifestent des questions soulevées ici par tous les chasseurs de lièvres qui hantent les lieux…
Ceci étant, je m’intéresse beaucoup, pour diverses raisons et de divers points de vue à ce qu’on appelle une « formule ».
Par exemple, la formule pharmaceutique soit « l’expression concise, générale (souv. symbolique ) définissant avec précision soit des relations fondamentales entre termes qui entrent dans la composition d’un tout, soit les règles à suivre pour un type d’opérations », ou encore « les paroles rituelles qui doivent être prononcées dans certaines circonstances définies pour obtenir tel ou tel résultat en matière de religion et/ou de magie » ou encore « le modèle juridique qui contient, à prescription de nullité, les termes dans lesquels tel ou tel acte doit être rédigé » etc..
Que les juristes de ce blog rectifient s’il y a lieu, mais en voici une qui à mon sens me permet de renvoyer aux trois types définis ci-dessus. C’est, je cite de mémoire, « Nulla poena sine lege ». Cette formule à laquelle l’archaïsme donne, me semble-t-il la force contraignante qui est celle par laquelle la parole rituelle veut forcer la divinité concernée à faire ou à ne pas faire quelque chose (ici, la Justice) et s’impose à elle, définit la relation qui existe entre :
« Poena » et « Lex ».
« Poena » au départ c’est « la rançon destinée à racheter un meurtre » (d’où « compensation, réparation, vengeance, châtiment, peine »), un sens vieux de quelque millénaires mais qui gouverne encore, par exemple, la proposition d’un montant déterminé aux familles des enfants qui, soignés dans un hôpital en Libye, y ont été victimes de la maladie due à l’inoculation, quel que soit son vecteur sur le plan factuel, du Virus de l'Immunodéficience Humaine (HIV en anglais) (voir : http://www.sidasante.com/journal/nonspec1.htm ) laquelle inoculation a été attribuée à un dysfonctionnement dans les soins qui leur ont été dispensés par une équipe d’infirmières coopérantes originaires de Bulgarie ainsi qu’un médecin palestinien, et en sont décédés.
« Lex » c’est « Dura lex, sed lex »…certes, mais en premier lieu, « le projet proposé par un magistrat, puis sanctionné par l’assemblée du peuple » et qui, dans une telle forme, diffère du « plebiscitum », le « scitum » : décret, « plebis » du peuple.
De nos jours, l’assemblée du peuple, c’est l’assemblée nationale, autrement dit une assemblée où le peuple est présent et vote par l’intermédiaire de ses représentants, et le plébiscite c’est l’adhésion directe du peuple consulté, notamment par référendum. Exemple de consultation directe : « traité de Maastricht » (http://europa.eu.int/eur-lex/lex/fr/treaties/dat/11992M/htm/11992M.html )
Quelle relation unit donc « Poena » et « Lex » dans la formule contraignante « Nulla poena sine lege » ? C’est celle d’une absolue dépendance. Autrement dit, « Aucune sanction » n’est susceptible d’être infligée « sans la loi » qui la précède et en est la condition nécessaire et suffisante.
Pour cette raison, il était impossible d’appliquer les sanctions prévues par la loi générale caractérisant tel ou tel fait comme une infraction, un délit ou un crime, aux prévenus tombant, de par leur âge, sous le coup d’une loi s’appliquant prioritairement et corrigeant la première pour adoucir ou exonérer l’auteur d’un fait délictueux s’il a moins d’un âge donné, la limite de minorité et de majorité s’appréciant diversement selon le cas soumis à ladite appréciation, tant qu’un nouveau « projet proposé par un magistrat (en l’espèce le garde des Sceaux) » n’ait été « sanctionné (= approuvé) par l’assemblée du peuple », ratifié dans les formes prescrites et publié au Journal officiel (J.O).
« Nulla poena sine lege » apparaît donc comme une formule qui concentre de façon lapidaire trois pages d’explications format A4 et peut être prononcée en moins d’une seconde par l’avocat sorcier ou le juge enchanteur à l’adresse du Tribunal ayant a en connaître ou du professionnel qui représente un plaideur se plaignant d’un événement ne tombant sous le coup d’aucune loi, ce qui constitue un gain de temps appréciable dans les enceintes submergées de dossiers en attente et doit j’imagine, laisser le goût délicieux de l’argument décisif sur les lèvres de qui le prononce à juste titre.
Rédigé par : Catherine JACOB | 23 juillet 2007 à 13:42
@ francis
Intellectuel vous dites ! Il y a quelques mois dans le Monde (Diplomatique, dossiers... ou Monde tout court) est parue une définition de "l'intellectuel". C'était assez déroutant, je n'ai - et c'est dommage - plus l'article sous les yeux mais pour résumer, tout individu médiatisé et s'exprimant sur la vie publique ou politique de la France peut prétendre au titre d'Intellectuel, par déduction "Hamé" qui a fait l'objet d'un ticket est un "Intellectuel". La France est en passe devenir "le lycée Papillon", titre d'une chanson populaire dans laquelle un élève voulant être ministre dit que moins il sera calé et plus il aura de valeur, ce qui peut préfigurer la montée d'un certain Arno K.
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Ps- Le Rhin, La Seine, La Tamise furent les affluents d'un fleuve appelé "Manche".
Rédigé par : Bernard de Normandie | 23 juillet 2007 à 12:14
Monsieur Bilger je ne connais que depuis peu votre blog mais le ton de celui-ci me plaît beaucoup même si je ne suis pas toujours d'accord avec vos points de vue.
Le président aime-t-il la magistrature ?
Mais est-ce vraiment la question ?
Est-il à son poste pour l'aimer ?
Au demeurant la magistrature doit-elle être aimée ?
Vous dites dans votre billet que la magistrature, la justice est au service du public.
J'oserais même aller plus loin en disant que la justice est un service public avec tout ce que cela sous-entend et dont on est très loin.
C'est que malheureusement cette honorable institution l'a oublié depuis longtemps si tant est qu'elle en ait eu un jour conscience.
Je ne dis pas que les femmes et les hommes qui chaque jour s'efforcent de dire le droit et de rendre de justes sentences ne le font pas avec conscience et sérieux mais il suffit de pénétrer dans l'enceinte d'un tribunal pour se rendre compte qu'on vient de quitter un monde connu pour entre dans un plus irréel.
Un monde à part, où les gens sont entre eux, parlent un langage abscons, peut-être même effrayant pour certains.
Certes ce langage a une histoire, est le résultat d'un long parcours mais il faut un dictionnaire spécialisé pour comprendre ce que se disent un avocat et un juge au cours d'un procès. Cela est d'autant plus effrayant lorsqu'on parle de vous, que l'on soit sur le banc des accusés ou celui des victimes.
J'ai suivi avec passion la commission d'enquête sur l'affaire d'Outreau. J'en espérais beaucoup et je fus horriblement déçu. Voila donc des gens qui se sont auto-amnistié. Que dis je, pour s'amnistier il aurait fallut qu'il y ait faute mais non, point de faute ici, quelques errements tout au plus. Vivons-nous dans le même monde ?
"Les élites, la classe politique ressemblent à Nicolas Sarkozy et il leur ressemble dans le regard qu'il projette sur la magistrature. Les unes et l'autre nous craignent mais, au fond, nous méprisent. Elles ont peur de nous mais ne tentent pas de nous apprendre, de nous apprivoiser, de nous mettre sereinement avec elles dans le grand bain démocratique" dites-vous mais je suis effaré.
Si vous pensez cela des élites que pensez-vous donc des gens ordinaires, un peu de condescendance peut-être pour le bas peuple ?
Vous apprendre, vous apprivoiser ?
Faut-il vous gratouiller le haut de la tête pour vous faire ronronner ? Je crois rêver.
"Vous mettre dans le grand bain démocratique" dites-vous mais comment, vous n'y êtes pas ? Est-ce un aveu ou bien vous rétracterez-vous ?
Descendez donc de votre olympe pour fréquenter un peu le petit peuple. Vous verrez on ne mord pas, on est même assez sympathique en fait.
Peut-être qu'alors le président tout comme les gens ordinaires vous aimeront pour ce que qu'au fond vous êtes, des gens qui exercent une des professions les plus difficiles que je connaisse, mais des gens comme tout le monde avec leurs qualités et leurs défauts et qui en ont conscience.
Certes mon ton est un peu acerbe mais il est des fois où l'on sent la colère monter en soi.
Bien amicalement
Rédigé par : Surcouf | 22 juillet 2007 à 18:30
Il est historique en France de dater l'irruption des Intellectuels dans la vie politique lors de l'affaire Dreyfus. Péguy, Bernard Lazare, Zola, Jaurès à leur suite, étaient pour les droits de l'homme. En fait, ils avaient d'illustres prédécesseurs, les philosophes du Siècle des Lumières, Voltaire et Montesquieu, Renan et Michelet, chantres d'une idée nationale. La funeste idéologie marxiste et surtout ses suites ont amené une perversion de l'intelligence de certains esprits forts comme Sartre qui prêchèrent l'appel du tout ou rien au nom de leur radicalité indignée, sans pragmatisme. Il est normal d'appeler intellectuels ceux ou celles qui dominent leur domaine, social, scientifique, économique, juridique. Pourquoi s'étonner qu'un Président, politique par essence donc pragmatique, recueille le conseil d'un professeur de droit reconnu, comme Jack Lang ou apprécie à sa juste valeur les avis de Ph Bilger. Il est une question à se poser. Est-ce que ces experts, maîtres de leur savoir, possèdent les qualités générales pour contribuer au changement réformiste qui s'impose ? Il faut pour cela, à défaut d'un entraîneur d'hommes comme Bernard Laporte, qui a sa place dans cette équipe car il sait sublimer les siens, un rassembleur et distributeur d'idées novatrices comme NS. Encore faut-il que les intellectuels les lui aient suggérées. Contrairement à sa modestie, Dame Véronique, qui sait que le travail sérieux et la responsabilité en toute matière sont des valeurs essentielles, parce qu'elle l'a compris, est aussi une intellectuelle. L'est, celui ou celle qui sait parce qu'il a compris et l'énonce. Point n'est besoin de rapporter un apophtègme en latin ou en grec.
Rédigé par : francis; | 21 juillet 2007 à 19:42
@ Jean-Dominique Reffait
Toujours rester au conditionnel dans le domaine des sciences... Même pour la géologie de la Manche !
_______________
Quant au Président Sarkozy, pourquoi n'aimerait-il pas la Justice ? Il ne faut quand même pas oublier qu'il a emprunté une partie de son discours électoral au Front national (avec plus de modération), en jouant la carte "sécurité", c'est-à-dire une police et une justice forte et c'est avec cet atout qu'il a siphonné l'électorat de Le Pen et de de Villiers. Des élections sont encore à venir et s'il oubliait la justice dans ses pensées, l'électorat pourrait aussi oublier l'U.M.P et se tourner vers des partis plus extrêmes .. J'aurais tendance à penser que des membres influents de la place Vendôme font des crises d'autorité et cherchent à s'attirer les faveurs du Président Sarkozy dans la perspective d'un éventuel remaniement ministériel. Chacun des prétendants, en voulant tirer la couverture à soi, sème la confusion dans cette institution qu'est la Justice... Je pense surtout aux démissions qui ont eu lieu dans l'entourage de Madame Dati il y a peu de temps.
Rédigé par : Bernard de Normandie | 21 juillet 2007 à 16:00
Jean Dominique,
Ils parlaient bien de 200 000 ans dans cet article anglais rapporté par LCI sciences. Ce n'est pas la première fois que je suis face à des contradictions dans divers domaines et c'est un problème. Comment plus apprendre et à quelle information se fier ? Il y a dans ce que vous énoncez un écart de 600 000 ans et les chercheurs parlent d'une rupture d'un barrage naturel (la Tamise était même un affluent du Rhin d'après eux !), pas de la techtonique des plaques !
Alors, c'est peut-être vous qui avez raison, comment pourrais-je le savoir ?
Catherine,
Bonne vacances et à bientôt (il y a plein de femmes que je trouve épatantes, mais pas par principe !).
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 21 juillet 2007 à 14:30
"ps: Philippe, je fais ce que je peux. Mais considérez que moi non plus... je ne suis pas une.. intellectuelle."
nous conte Véronique plus hooo là là !
tant mieux car " l'intellect tue elle " disent certaines mauvaises langues :-)
restez vous-même , c'est déjà si bon ainsi ici !
Sissi !!!
Rédigé par : Véronique , un président et un Cactus | 21 juillet 2007 à 12:01
"Je me souviens sur ce plan avoir été approuvé par Nicolas Sarkozy à la télévision et avoir eu l'honneur de recevoir deux courriers de sa part, par lesquels il mettait en évidence notre vision commune et me remerciait de mon soutien intellectuel."
Ce qui fait pour moi la différence entre NS et PB c'est que vous êtes, vous, un intellectuel pas mal réfugié dans votre Réaction. Ce que ne revendique pas NS.
Après tout, il vous écrit deux courriers. Je pense que si NS vous a écrit ce n'est pas pour vous approuver. Mais parce que la responsabilité qui vous avez alors défendue dans la pratique quotidienne de votre métier a simplement parlé au pragmatique qu‘il est.
"Je n'ai sans doute pas assez remarqué que cette approbation devait beaucoup à mon regard très critique et qu'elle m'aurait été plus chichement accordée si j'avais insisté, comme je l'ai fait par ailleurs, sur l'honneur de la justice."
Non, cette approbation ne doit pas qu‘à votre regard critique. Par le choix du mot responsabilité vous parlez tout simplement le langage NS à NS.
Pour NS, je pense que le mot honneur se situe dans l’abstrait, dans l'imaginaire et dans la littérature. Il concerne un vocabulaire d’intellectuel-gentilhomme. Le mot est valeureux, certainement, mais il reste éloigné de l’univers de ceux qui privilégient l’action et l’impératif de l’efficacité.
Ceux-là substituent au mot honneur celui de responsabilité. La définition est plus accessible et, je le pense, plus efficiente.
Quand vous parlez responsabilité, vous êtes dans son monde à lui. Quand vous parlez honneur vous vous situez dans votre monde, dans un idéal chevaleresque, cape et d’épée mais aussi protégé des bruits, des fureurs et des contraintes immédiates du réel. De là une probabilité d'un conflit sournois de valeurs dû, selon moi, à un choix différent dans le sens des mots.
Vous voulez me convaincre de votre incompatibilité structurelle avec le monde politique (je traduis l’entourage de NS). Avec sa garde rapprochée, incompatibilité... assurément. C'est vrai que tout laisse à penser que ce genre de hussards n'est pas, structurellement, accordé à votre style.
Mais si je considère la méthode activiste de NS, je pense que le sentiment de désamour ou d'indifférence ou de mépris que vous lui prêtez à l'égard de votre métier est d'abord la conséquence d’un défaut d’ajustement dans le choix des vocabulaires.
ps: Philippe, je fais ce que je peux. Mais considérez que moi non plus... je ne suis pas une intellectuelle.
Rédigé par : Véronique | 21 juillet 2007 à 11:00
@ Le Bouffon [suite]
Quelles similitudes entre la philosophie comme discipline qui cherche à savoir comment instruire une question, à connaître et juger du vrai, le sphinx de Delphes sur sa colonne et l'avocat général? Il semblerait que ce soit « la hauteur de vue » que nomme le verbe grec 'épi' ou 'éphi-stamai' [http://www.infophilo.info/video2.htm ] lequel est une forme de' éphi-stêmi' « poser dessus, asseoir dessus», un terme dont l'emploi dans la terminologie juridique de la Grèce classique est très exactement «se présenter devant un tribunal comme accusateur ».
Rédigé par : Catherine JACOB | 20 juillet 2007 à 17:59
@ Têtuniçois
Pour l'instant Jacques Chirac a été entendu par un magistrat, il n'a pas été question de mise en examen et si cela était, l'affaire comme l'ancien Président sont tellement médiatisés que je vois mal le Président Sarkozy user de son droit de grâce...
Je crois que c'est le juge Jean-Pierre qui avait dit que dans les affaires politico-judiciaires le plus grand allié du magistrat est la presse qui maintient l'opinion publique informée.
Rédigé par : Bernard de Normandie | 20 juillet 2007 à 14:12
@ ludo
Hors sujet pour hors sujet, une précision !
La Manche ne s'est pas créée il y a deux cent mille ans. Un affaissement s'est produit il y a 800 000 ans, créant les falaises de Douvres et de Calais, mais au bas de ces falaises, c'était une plaine. Il y a 15 000 ans, la fin de la dernière glaciation a provoqué une montée des eaux et la création de la Manche. La Grande-Bretagne est ainsi devenue une île, en même temps que Belle-Ile, à une période où Homo Sapiens était déjà bien présent partout. C'est d'ailleurs ce phénomène qui est à l'origine des mythes des continents ou villes engloutis, dont l'Atlantide, beaucoup de villages ayant été ensevelis en contraignant les habitants à émigrer.
A noter que l'affaissement cité continue de produire des effets puisque la Bretagne continue de se relever au nord et de couler au sud, comme en témoignent les menhirs sous-marins du golfe du Morbihan.
Quant à déterminer l'influence de la tectonique des plaques sur la politique sarkozienne, il convient de saisir l'Académie des sciences de ce débat préoccupant.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 20 juillet 2007 à 12:59
@ Bernard :
"Si Outreau fut une erreur - je ne dirais pas indéniable - que représente cette erreur par rapport au nombre d'affaires jugées par les cours d'assises depuis... voilà donc l'interrogation. "
Exact, que représente une fillette tuée et violée per un pervers, ou un gamin écrasé sur le bord de la route par un chauffard ivre au regard de tous les autres qui rentrent tranquillement chez eux...
Le pourcentage est encore plus insignifiant que les erreurs judiciaires.
J'espère que vous aurez compris la froide logique de ma réflexion à la mesure de la compréhension que j'ai eu de la vôtre.
Cordialement.
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 20 juillet 2007 à 10:34
@Ludo
J'espère que vous pouvez faire la vaisselle (même s'il existe de bonnes machines pour ça), il ne faut pas avoir des seins pour être expert en la matière. Je me réjouis que vous trouviez une femme enfin "surprenante" et pour une fois je suis bien d'accord avec vous... Et une Catherine, qui plus est. Tout arrive. Moi je pars. Ne vous réjouissez pas trop, quelques semaines seulement. Je coupe le cordon mais, désolée, je reviendrai. Même s'il n'y a pas urgence. Belles vacances à ceux qui en prennent. Belles journées à tous. Catherine A. :)
Rédigé par : catherine A. | 20 juillet 2007 à 09:34
Sarkozy a refusé la moindre amnistie mais ne vous inquiétez pas qu'il va faire une exception pour... Chirac !!!
Je suis prêt à vous parier une tête de veau.
Rédigé par : Têtuniçois | 20 juillet 2007 à 08:03
Quand vous dites :
"Ce qui frappe, c'est que cette double abstention, l'une réelle, l'autre peut-être à venir, ne me semble pas motivée par le souci généreux de respecter les droits de la magistrature mais plutôt par l'envie, un tantinet perverse derrière son apparence noble, de laisser celle-ci se débrouiller avec les moyens du bord. Le président de la République l'abandonne à sa solitude et je ne suis pas persuadé qu'il veuille ainsi lui rendre hommage. Je perçois plutôt, dans ce désinvestissement, une ironie supérieure qui nous renvoie à notre indépendance puisque nous ne cessons, au moins théoriquement, de l'avoir à la bouche et à l'esprit."
C'est exactement ce à quoi je pensai et j'avoue humblement que vous avez les mots plus habiles que les miens pour le dire...
Oui, la vraie indépendance confine parfois à la solitude...
Elle rejoint en cela celle du pouvoir... pouvoir que la magistrature veut exercer sans pression ni ingérence...
dont acte.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 19 juillet 2007 à 23:03
Catherine,
Oui, le Lys héraldique est bien un iris, je le savais, elle non !
Bah, l'intention compte et ça change des sempiternelles roses rouges !
(Voici que je me mets à parler chiffon... un comble !)
Elle était plus âgée, c'était donc un peu "le lys dans la vallée".
Pour revenir à nos moutons ou plus exactement à notre canard qui n'est pas une oie blanche, il est aussi tout à fait possible qu'un pigiste mal payé ou un journaliste un peu fatigué vienne prendre de l'inspiration ici !
L'information a une telle tendance à l'uniformité que de chercher à la diffuser autrement serait le filon pour un "scribouillard" un peu futé.
En compulsant LCI sciences ce matin, j'ai eu l'agréable surprise de découvrir que le Royaume-Uni se serait formé il y a deux cent mille ans suite à une rupture de barrage naturel. L'actuelle Manche était donc habitée avant d'être engloutie, l'Angleterre n'est pas une île et les habitants d'avant la refonte de Guillaume le Conquérant ou même l'invasion des saxes étaient ceux du continent. C'est une nouvelle fraîche qui révolutionne une fois de plus l'Histoire, comme la découverte de traces de l'homo habilis à Roquebrune (Var) !
Je n'ai pu résister au plaisir de vous faire partager cet enthousiasme !
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 19 juillet 2007 à 22:32
@ Sbriglia
Je n'aime pas la plage... où qu'elle soit, même sous les pavés.
Je préfère visiter en ces temps d’été quelques galeries oubliées.
Hier j'ai découvert, rue du Net à Paris (22°), "Galerie d'Art Laid" une petite toile surréaliste, naïve, et surprenante.
Elle représentait un « magistrat enchaîné » sur une célèbre colonne, cachant à moitié son regard derrière une feuille de chou dont le titre semblait être « Le Canard singulier ». L'homme en robe avait l'air de guetter la sortie d’un bel hôtel au frontispice duquel il y avait en lettres d’or écrites d’une main tremblante « Ministère de la Jusdatice ».
La toile n’est pas à vendre.
Il y avait dans le bas (à droite) un petit carton avec la mention « n.s ». J’ai demandé qui était ce « n.s».
On m’a dit que cela signifiait simplement « Non Signé ».
Sbriglia dès que vous (re)venez je vous emmène voir ce chef-d'œuvre qui ne doit pas périr.
Rédigé par : Le bouffon | 19 juillet 2007 à 20:20
@ sbriglia
«"épatante"... PB n'est pas "meetic"»
Mais je suis ravie de ne pas être une ganache !
@Ludo
Des lys blancs quand une seule branche constitue déjà à elle seule tout un bouquet ? Quel enthousiasme ! «Et la blanche Ophélia flotte comme un grand lys...»
Toutefois la figure héraldique appellée lys n'est-elle pas plutôt un iris ?
Rédigé par : Catherine JACOB | 19 juillet 2007 à 19:19
@Ludo : vous n'allez pas avoir des pudeurs de chaisière, quand même !
... un homme à qui une femme a offert un jour des lys blancs est à l'évidence béni des dieux !... Je recevais des livres, ça sent moins fort, pas besoin d'eau et les étamines desséchées n'ont pas besoin d'un coup d'aspi !
@catherine : je confirme ce qu'a écrit Ludo : impressionnante en chimie lessivielle... mais je pensais au scif du perroquet gargarisateur du post suivant !
Ah, qu'il est doux de se prélasser sur Bilger-plage quand tout s'agite autour de vous !
n'est-ce pas, cher JW !
Rédigé par : sbriglia | 19 juillet 2007 à 17:25
@ sbriglia
« j'ai du (s)cif :c'est bien?...»
Dans Cif Bathroom Mousse Arctic Fresh vous avez du sodium citrate qui est un agent séquestrant autrement dit « un ingrédient qui empêche les ions métalliques libres de causer des effets adverses à la performance des produits, l'apparence ou la stabilité par réaction avec eux. [http://www.unilever.com]
Sinon vous avez encore le CIF tout court soit « le congé individuel de formation ou le droit de s'absenter de son poste de travail pour suivre une formation de son choix.»
Rédigé par : Catherine JACOB | 19 juillet 2007 à 15:16
Sbriglia,
Allons, allons j'ai dit que vous étiez mon avocat préféré, je ne vous ai pas "dragué" pour autant. J'ai parlé du raisonnement de Catherine Jacob, de sa culture, qu'est-ce que je connais d'autre de cette dame ?
Mon intention n'était pas séductrice, Catherine Jacob perdrait tout le capital philosophique accumulé, toutes ses années d'études seraient gâchées en quelques mois avec un zigoto dans mon genre !
Je critique une femme, je suis un affreux misogyne ; je la complimente, me voici accusé de désirs autres qu'intellectuels et bien soit, les femmes sortent de mon univers aujourd'hui et elles n'existent plus, tant pis je ferai la vaisselle (pour le plaisir de faire râler Catherine A) !
Vive Sacha Guitry.
Je me sens gêné, Sbriglia, vous avez réussi à me mettre mal à l'aise !
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 19 juillet 2007 à 14:50
@ Jean-Dominique Reffait
Au pays des "Plaideurs" spéculer sur l'avenir est hasardeux, surtout en politique et avant de s'interroger si Madame Dati succédera au Président Sarkozy dans 10 ans, attendons que le Président Sarkozy se succéde à lui-même.
Rédigé par : Bernard de Normandie | 19 juillet 2007 à 14:27
"que l’on récure le -Parquet- avec des produits de préférence non agressifs et biodégradables !"
@catherine Jacob:j'ai du (s)cif :c'est bien?...
@Ludo : "épatante"...PB n'est pas "meetic"
...quoique...(ah! ce cher Devos!)
Rédigé par : sbriglia | 19 juillet 2007 à 13:41
L'un de vos billets les plus brillants, je ne suis pas votre cireur de pompes habituel, mais là, c'est fort.
N. Sarkozy n'est pas qu'avocat. Il est avocat d'affaires, et s'entoure volontiers d'autres avocats d'affaires (Borloo, Largarde, Klarsfeld, DSK, et même Dati qui a officié d'abord dans la justice commerciale). Pas un pénaliste dans son entourage. Avec une conception spécifique du juge : il valide ce que les avocats ont négocié entre eux. Quand le juge doit juger, c'est que les avocats ont échoué, pas bon signe...
Plus que les magistrats, ce que n'aime pas NS, c'est la justice elle-même. Par idéologie libérale d'abord : les conflits entre parties doivent se régler entre parties, par contractualisation, le juge est un notaire. La loi est le contrat général, point d'équilibre entre les rapports de forces opposées : quand les parties ne sont pas d'accord, la loi s'applique dans son automaticité. Qu'un juge interpréte le droit est insultant pour les parties.
Imaginez l'avenir de Dati dans la tête de N.Sarkozy et vous aurez la réponse. C'est elle, femme et d'origine immigrée, que le président voit lui succéder dans dix ans. Tous les autres concurrents auront sauté d'ici là, trop vieux ou disqualifiés. Je suis peut-être le premier le dire, mais pas forcément à le penser.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 19 juillet 2007 à 11:19
A ceux et à celles qui s'interrogent avec une loupe sur les diplômes et les états de service de Rachida Dati, je me permets de leur rappeler les CV brillantissimes de nos élites qui se sont succédé aux postes de pouvoir depuis des décennies dans les hautes administrations et dans les ministères.
Si j'étais moi-même un exemplaire de cette élite, armée d'un tel savoir et pouvant faire valoir mes compétences et mes expériences renversantes, je m'interrogerais aujourd'hui avec consternation sur l'état de notre société actuelle qui, comme chacun le sait, aurait été "remarquablement" dirigée par mes soins.
La seule question qui me préoccuperait serait celle de savoir et de comprendre ce qui m'a manqué - pas seulement dans la partie diplômes et formation de mon CV .
Je serais d’abord stupéfaite de ce que je n'ai pas fait et des courages que je n'ai pas eus.
Ceci pour dire que notre pays a eu pour le diriger des CV à tel point exceptionnels qu'il nous faut envisager aujourd‘hui, dans presque tous les domaines de l'action publique, transformer et reconstruire.
Pour la Justice, je persiste à penser, si j'essentialise *, que notre société a besoin de binômes dans le profil Dati/Bilger.
Enfin, si quelqu'un peut m'expliquer pourquoi un garde des Sceaux ne serait nommé que pour que son attention et son action ne concernant que 8 000 magistrats ?
* verbe emprunté à Ludo
Rédigé par : Véronique | 19 juillet 2007 à 07:42
Bernard de Normandie,
Je suis bien d'accord avec vos propos, Outreau n'est pas le résumé des failles et des réussites de la justice, c'est un épiphénomène, aussi triste soit-il.
Marie France,
Fourniret a le même parcours : pas de meutres avant l'incarcération, puis une folie meutrière dès la sortie. C'est tout simplement après avoir "goûté" à la prison, le souci de ne pas laisser de témoin derrière eux pour ne pas y retourner, non ?
Catherine Jacob,
Vous êtes épatante, surprenante (dans le bon sens du terme) !
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 19 juillet 2007 à 03:07
Parayre,
Vous vous insurgez contre la caricature mais il me semble, en l'espèce, que c'est votre lecture qui l'est.
Je n'ai pas écrit que seul un ministre et ses fonctionnaires étaient responsables. Je me suis contenté d'exposer l'impression appuyée que certains pans du monde de la magistrature a adopté des habitudes qui la place dans une logique nuisible, voire hostile, à l'action d'autres acteurs de la procédure pénale. En ce sens, il n'est pas choquant qu'un ex-ministre de l'Intérieur, autrefois proche de ces autres acteurs-là de la procédure, se révèle méfiant.
Cela ne veut pas dire que ces magistrats ont forcément tort, qu'ils sont forcément irresponsables.
Vous abordez la séparation des pouvoirs et l'indépendance de la Justice. Rappelons tout de même que la Justice n'est pas tout à fait dépendante : dans une démocratie, elle dépend des lois. Or, vu l'incarnation de certaines sanctions pénales, vu les peines parfois prononcées pour des individus en récidive au regard des peines encourues, il convient de s'interroger. Et s'interroger de la sorte n'est pas faire injure à la séparation des pouvoirs, bien au contraire.
La certitude arrogante est peut-être ridicule. La certitude inconsciente d'elle-même est sans nul doute plus néfaste.
marie-france bezzina,
Vous mélangez magistrats, policiers et gendarmes, avocats et journalistes, en expliquant leurs rapports sur l'idée de base d'un partage territorial conflictuel. Il conviendrait de relever la différence de finalité de leurs activités, notamment en prenant en compte que l'action publique ne tire pas bénéfice pécuniaire des informations divulguées ou encore que l'action publique ne peut tirer de bénéfice d'un mensonge.
quitirelesficelles,
Croyez-vous que la « magistrature » soit un ensemble homogène, pour pouvoir décrire en un mot l'attitude qui aurait été la sienne pendant l'affaire d'Outreau ?
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 18 juillet 2007 à 22:35
Outreau devient un véritable leitmotiv au fil des billets. Outreau (en ce moment) est à la justice ce que le réchauffement de la planète est à la météo ou à la géophysique, c'est-à-dire qu'on n'y fait référence que sur une fraction de temps donné... Si Outreau fut une erreur - je ne dirais pas indéniable - que représente cette erreur par rapport au nombre d'affaires jugées par les cours d'assises depuis... voilà donc l'interrogation. C'est pareil quand on me dit : "La terre se réchauffe" je dis oui si on prend en référence les 10 dernières années (et encore) mais non si je prends en référence la Sibérie avec une époque où les mammouths y gambadaient et s'y nourrissaient d'herbes vertes .
Donc depuis que la justice existe de façon équitable, et je veux bien croire que celle-ci l'est, Outreau ne représente rien en rapport du nombres d'affaires jugées.
J'entends déjà opprobre et anathèmes à mon égard mais avec lucidité même en responsabilisant les magistrats au maximum, mathématiquement l'erreur 0 est impossible, la justice n'étant pas une science exacte, ce qui la rend d'ailleurs humaine.
Quant à ceux et celles qui ne font référence qu'à Outreau pour attaquer la justice, quels furent leurs pensées, leurs mots avant même qu'officiellement ou officieusement on apprenne des mises en détentions ? Ne furent-ils pas pour beaucoup : "On ne devrait même pas les juger et réinstaller la peine capitale pour ces gens-là ? Ils ont bien des têtes à ça".
Rédigé par : Bernard de Normandie | 18 juillet 2007 à 22:17
A l’instigation de sbrigilia que je cite ci-après :
«La nomination de Madame Dati est trop récente pour que l'on puisse apprécier sereinement son action... J'ai eu la curiosité de lire toutefois - via wikipédia - son parcours : peu de magistrats, peu d'avocats, peu d'hommes politiques, peu de femmes peuvent justifier de tels états de service...
Attendons avec un minimum de bienveillance, qui n'est pas de l'aveuglement... »
J’ai eu la curiosité de lire par moi-même la page consacrée à Melle Dati sur Wikipédia.
Et revenant à cette affirmation : « peu de magistrats, peu d'avocats, peu d'hommes politiques, peu de femmes peuvent justifier de tels états de service...» j’ai pensé que sbrigilia ne connaissait peut-être pas beaucoup de monde. En effet, notre jeune (42 ans) garde des Sceaux est entrée à l’école de la magistrature sur titres sans passer le concours d’entrée (je m’excuse d’évoquer mon propre cas car je ne suis personne mais, bien que n’étant personne, après avoir été sélectionnée dans un premier temps sur dossier, c’est sur concours que j’ai poursuivi mes études - qui n’ont certes rien à voir avec le droit - dans une université étrangère parmi les dix premières universités du classement mondial en concourant dans une langue qui n’était pas ma langue maternelle.)
· Le Garde des Sceaux est titulaire de deux maîtrises et d’un MBA (correspondant à la 1ère année de master)
· Elle devient chargé d’étude auprès de la direction comptabilité finances du groupe Elf Aquitaine grâce à Albin Chalandon rencontré lors d’une réception à l’ambassade d’Algérie en 1987 sans être passée par HEC - (en 1986 j’ai été nommée Chargé de cours par arrêté du Président de l’Université de province de l’époque grâce à l’ouverture d’une nouvelle section hélas supprimée par la suite pour manque de crédits…)
Le Garde des Sceaux occupe le siège de juge commissaire aux procédures collectives au Tribunal de Grande Instance de Péronne - (On trouve à l’école régionale des avocats du Grand Est - ERAGE - à Strasbourg en ce qui concerne les procédures collectives un cours sur : « La réforme des procédures collectives » avec Mme Andrée BRUNET avocat à Metz, professeur agrégé à l’université de PARIS DAUPHINE, ce qui en Droit représente vraiment quelque chose, comme en médecine d’ailleurs, ainsi que Maître Djaffar BELHAMICI, avocat à Cour d’appel de METZ )
S’agissant d’autres personnes encore également issues de l’immigration en 1ère ou 2ème génération on a pour l’Algérie ne serait-ce que dans les disciplines littéraires :
1. Bachir Adjil, Espace imaginaire et écriture dans la trilogie nordique de Mohammed Dib. Doctorat Paris 8, 1992
2. Jamel Ali-Khodja, L'enfant, prétexte littéraire dans la littérature algérienne des années 1950 aux années 1980. Doctorat Aix-Marseille-1, 1998
3. Esma Lamia Azzouz, Écritures féminines algériennes de langue française (1980-1997), mémoire, voix resurgies, narrations spécifiques. Doctorat Nice-Sophia Antipolis, 1998
4. Nedjma Benachour (née Tebbouche), Constantine: une ville en écritures., Doctorat Constantine 2002
5. Ilham Bricha, Délire et bilinguisme dans l'écriture fragmentée de Rachid Boudjedra., Doctorat Paris 4, 1997
6. Ahmed Cheniki, Théâtre algérien, Itinéraires et tendances., Doctorat Paris 4, 1993
7. Hadj Dahmane, Les thèmes de l'engagement dans le théâtre algérien 1926-1977., Doctorat Université des Sciences Humaines de Strasbourg, 1988
8. Rafika Merini, The subversion of the culture of voyeurism in the works of Assia Djebar and Leïla Sebbar: a socio-literary study., Ph.D Binghampton University, 1992
9. Tassadit Yacine (née Titouh), Productions culturelles et agents de production en Kabylie. Anthropologie de la culture dans les groupes kabyles du XVI° au XX° siècle., Doctorat Paris 3, 1992
10. Leïla Benammar Benmansour, L’“ algérianité ”, ses expressions dans l’édition française (1919-1939) “ Et le livre devint média ”, Doctorat Paris 2, 2000
Le garde des Sceaux, pour sa part, n’est pas professeur agrégé, elle n’est pas non plus titulaire d’un Doctorat d’Etat.
S’agissant de ses deux domaines de spécialité, le droit public et les sciences économiques, ce sont des domaines proches qui ont bien du permettre l’obtention d’équivalences en se complétant l’un l’autre et une fratrie de douze enfants a bien du permettre l’obtention d’une bourse d’études dont le montant, modeste certes, réussit néanmoins à en contenter bien d’autres !
S’agissant du cumul de titres et puisque avec Madame Brunet Metz a été évoquée, nous avons avec Jean-Paul Resweber (http://leportique.revues.org/document458.html ), Professeur de Philosophie (Univ. Metz - Univ. Luxemburg - Univ. Strasbourg et il doit encore bien donner des heures à Lyon, si mes souvenirs sont exacts ) qui cumule trois doctorats d’état !
S’agissant du Maroc :
Au Maroc, le doctorat français n'est pas reconnu comme équivalent au Doctorat d'Etat marocain contrairement aux PH.D américain, canadien et anglais (voir: http://www.aujourdhui.ma/societe-details50449.html ) et ça se comprend dès lors qu’on sait que la 1ère des universités françaises n’occupe que le 30ème rang mondial. Ce qui a pour conséquence que « Les enseignants titulaires du doctorat français persistent et signent. Ils sont toujours en grève de la faim et rejettent les propositions du ministre de l’Education nationale. » Ceci étant je comprends bien la situation vu les avanies inimaginables que j’ai du moi-même endurer une fois revenue dans mon propre pays à cause de personnages sans envergure craignant la concurrence, mais bon le problème est malgré tout très différent et ce n’est pas le lieu de l’évoquer autrement que pour souligner qu’il y a mille et une situations complexes qu’on aurait tort de réduire à des schémas manichéens.
Pour en revenir au garde des Sceaux qui, si l’on continue de bien lire wikipédia, a pu progresser assez rapidement dans sa carrière en ayant l’opportunité de pouvoir se placer dans la roue de personnalités ayant le vent en poupe, quand d’autres, nécessairement beaucoup plus nombreuses, ont préféré le quotidien besogneux de leur métier tout en accèdant aux grades universitaires les plus élevés via ou non des concours difficiles, et je pense notamment à une énarque de ma connaissance également médecin spécialiste qui a financé elle-même ses études tout en s’occupant de ses frères et sœurs, puis qui a préféré continuer en s’occupant ensuite de ses propres enfants plutôt que de céder aux sirènes de la politique. Combien de femmes obscures parmi les magistrats, les avocats, etc. auraient toutes qualités intrinsèques à occuper d’aussi hautes fonctions si elles n’avaient fait d’autres choix de vie ou si le sort n’en avait décidé autrement pour elles et leurs états de service auprès de leur famille valent très largement à mon sens la fréquentation de Jacques ATTALI ou de Jean-Luc LAGARDERE. Concernant la direction juridique du ministère de l’Education Nationale, on peut préciser que jusqu’à très récemment donc le directeur de cabinet du ministre, ancienne présidente d’université et ancien recteur d’académie, était à la fois une mère accomplie et une scientifique dont les travaux continuent de faire autorité dans la discipline de référence (physique). Donc ne jetons pas n’importe quels jugements hâtifs en pâture à la foule pour conforter un personnage qui a fait choix de paraître sur l’Agora et qui paraît trouver que finalement le vent souffle beaucoup plus fort dans l’arène publique que les couloirs du palais !
Il ne s’agit pas de photos mais de vidéos et j’ai également consulté celle-ci :
http://www.linternaute.com/video/femmes/qui-est-rachida-dati/ sur laquelle le garde des Sceaux distingue la culture de la citoyenneté, ainsi que celle-ci :
http://www.dailymotion.com/video/x1n9gy_lhumour-karcher-de-rachida-dati
tournée à un moment où il était question du ministère qui allait être son lot et que le futur Garde des Sceaux définit comme « ministère de la rénovation urbaine à coups de karcher ! »
Je pense qu’il ne faut pas méconnaître le nombre de citadines qui ont tenté de concilier études de haut niveau, métier prenant, vie de famille, bilinguisme et obscur coup de torchon avec suffisamment de résultats pour ne pas avoir spécialement besoin du karcher de Melle Dati, sachant par ailleurs que les villages fleuris de province sont sans nul doute beaucoup plus propres que les rues de Paris !
Ceci dit, je vous accorde qu’il convient « d’attendre avec un minimum de bienveillance, qui n'est pas de l'aveuglement... » que l’on récure le plancher avec des produits de préférence non agressifs et biodégradables !
Rédigé par : Catherine JACOB | 18 juillet 2007 à 20:15
Pour Ludo, je complète : intelligente pour oublier qu'elle n'est plus porte-parole de NS, en principe, ni sa "missa dominica", qu'elle doit être garde des Sceaux et ministre de la Justice, à part entière.
Je précise que Bodein a bénéficié d'une libération conditionnelle légale, que détenu "modèle", il a trompé tout le monde. Il a même satisfait à sa sortie à toutes les mesures hebdomadaires de la probation... entre 2 crimes. Jusqu'en 2004, il n'avait jamais tué, mais c'est peut-être parce que il n'en a pas eu l'occasion. En tout cas , il nie tout, sauf les braquages (jugés) pour "donner aux pauvres"...La cour d'assises du Bas-Rhin lui a rajouté mercredi dernier, le viol d'Hedwige Vallée, si bien qu'il a été condamné pour 3 viols suivis de meurtres, et précédés d'enlèvements, et 2 tentatives d'enlèvements. Des crimes de solitaire.
Rédigé par : marie-france bezzina | 18 juillet 2007 à 18:05
Catherine A,
Tout le monde est flanqué devant Rachida Dati alors que nous ne la connaissons quasiment pas !
Juste nommée sans aucune proposition, elle était déjà encensée, par principe, je le maintiens et c'est moi qui suis caricatural !
De qui se moque-t-on ?
Cette femme aura son salaire à vie, n'en sortira pas sans rien et tant mieux, mais c'est une victime, un pion et c'est pitoyable qu'elle soit ainsi utilisée (pour la justice, pour le poste de garde des Sceaux, pour ce qu'il faudrait faire encore dans ce domaine, pour la France et son fonctionnement, pour elle enfin !)
Ne faites pas semblant de mal m'interpréter, je dis simplement qu'à ce poste de garde des Sceaux dans ce moment précis, c'est quelqu'un d'expérience, aux reins solides, pas Rachida Dati catapultée pour apaiser les banlieues qu'il faut. J'ai la conviction que c'est une mauvaise stratégie. Maintenant, je n'ai pas parlé de grande gueule, un homme (ou une femme [pour éviter le lynchage]) décidé et discret.
Qu'elle soit une jolie femme, du moins à peu près, n'est pas un critère de rejet, ni d'approbation à mes yeux, par contre si cela devient une motivation de sélection, je ne suis pas d'accord, on parle de politique, quand même, pas d'un défilé Gucci !
Enfin si une fragilité, pour reprendre le terme de cette chère Véronique, n'est pas une déficience, ce n'est pas non plus un gage qualitatif. Je suis moi-même émotif et si je pourrais être un bon idéologue, je serais un bien piètre politique de terrain (je m'énerve d'impatience dans les avions, je n'aime pas les banquets de ploucs, si quelqu'un me met des bâtons dans les roues avec perfidie, je lui tire les oreilles et je pleure si je passe trois jours sans mon fils !)
Je suis en tant que citoyen impliqué désireux d'un gouvernement de personnes formées, en abnégation, expérimentées, pas d'une pub pour Benetton !
Je plais aux femmes, bien que cela m'échappe, je suis bien plus beau que Sarkozy... allez-vous voter pour moi en 2012 ?
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 18 juillet 2007 à 17:06
On apprécie, on aime ce que l'on admire, à condition d'être lucide. C'est un lieu commun. Pourquoi Nicolas Sarkozy ne le partagerait-il pas! Le ministre de l'Intérieur qu'il fut a certainement et justement dû éprouver un sentiment contraire à l'égard de la magistrature au vu des résultats. Je ne vais pas remuer le couteau dans la plaie. Queques magistrats, dont 61 à Outreau, ont suffi à jeter l'opprobre sur le corps judiciaire, dont la majorité comme dans toute profession se veut efficace et responsable. Je m'étonne que monsieur Bilger se désole d'apprendre que le président Sarkozy ne veuille plus présider le CSM. C'était écrit dans ses propositions à sa candidature, qu'il a lui-même souhaitée et appuyée. Le Président reste le garant de l'indépendance de la justice, d'ailleurs le CSM ne fait que l'assister dans sa politique judiciaire, le garde des Sceaux l'exécute. Même ainsi précisé, il est évident que N S craint aux yeux de l'opinion le soupçon de la confusion des pouvoirs et son éventuelle compromission en cas d'erreur. Il veut une indépendance de la justice de fait, ce qui installe pleinement sa responsabilité à condition de lui fournir les moyens, ce qui est aussi écrit. Au CSM, avec un président indépendant, une majorité de menbres choisis hors magistrature de promouvoir une organisation adaptée refusant la routine, donc l'immobilisme sous la houlette et les directives nouvelles de la Chancellerie. A vous peut-être d'agir en ce sens, si Dieu,non, le Président, le veut.
Rédigé par : francis | 18 juillet 2007 à 15:21
On aimera la magistrature quand on aura confiance en la justice. Et on aura confiance en la justice quand sa lenteur ou ses dysfonctionnements seront à imputer aux seuls manques de moyens et non pas aux magistrats eux-mêmes.
Un article du Figaro de ce jour (entêtement des juges à se passer du témoignage du général Rondot dans Clearstream, et enquête enlisée) démontre que ce moment est encore éloigné.
"IL EST l'homme grâce à qui les juges Pons et d'Huy ont pu reconstituer une partie de l'affaire Clearstream. L'histoire est paradoxale, car durant plus d'un an les deux magistrats se sont privés de son témoignage, en refusant de lui accorder le statut de « témoin assisté » qu'il réclamait. Nul doute qu'ils doivent aujourd'hui regretter cet entêtement. Car depuis que Philippe Rondot a obtenu gain de cause, non seulement il ne refuse plus de se rendre à leurs convocations, mais l'enquête enlisée depuis des mois a soudainement prospéré."
Rédigé par : Mm | 18 juillet 2007 à 14:39
La question pour les magistrats n'est pas d'être aimés par NS et la société. La question est qu'ils soient RESPECTES.
Rachida Dati n'a pas été nommée pour parler magistrat et faire du magistrat. RD a été nommée pour que le mot Justice parle à nous tous.
"Pour moi, c'est un bonheur intellectuel que d'avoir tenté de déchiffrer des attitudes, des propos, des pensées et des choix en leur trouvant, en leur donnant une ligne directrice. Peut-être fausse ou partielle mais plausible."
Peut-être.
Mais à coup sûr une ligne directrice on ne plus bilgérienne.
Le bonhomme, dans ses complexités, ses sinuosités, ses illuminations, son humanité, sa vulnérabilté... dans l'orgueil fou de son métier. Tout est dans cette note.
Un must du must, Philippe.
@ Ludo
Non.
Rachida Dati me fait penser, dans ses aptitudes, ses qualités et ses fragilités à ma jeune patronne.
Que de l'orageux sourd et polémique au départ de notre relation professionnemlle.
Elle est aujourd'hui devenue pour moi un remarquable patron.
Rédigé par : Véronique | 18 juillet 2007 à 13:28