Le président de la République et le gouvernement sont en vacances. Ce n'est pas que la vie politique soit ralentie mais elle donne l'impression de reprendre son souffle avant le redémarrage du mois de septembre.
C'est le bon moment pour s'attacher à des événements qui, en été, sont probablement négligés. Par exemple, la libération de Nathalie Ménigon le 2 août dernier.
Patricia Tourancheau, dans Libération, a consacré un article à la situation de celle-ci. Quel changement par rapport au ton de Dominique Simonnot, passée depuis au Canard enchaîné ! Finie la complaisance attristée et presque compréhensive, éliminée l'impression de solidarité avec l'inadmissible. Certes Patricia Tourancheau ne fait pas dans la vitupération, qui ne serait d'ailleurs pas de mise. Elle relate et elle constate. C'est sobre et acceptable. Un avocat général peut lire ce texte sans s'indigner.
La décision prise est, je crois, une bonne décision aussi. Nathalie Ménigon souffre de très graves ennuis de santé et les conditions étaient réunies pour cette "prélibération conditionnelle". L'Etat de droit s'est honoré sans se rendre ridicule par faiblesse. Il y a un moment où c'est la sévérité qui peut inquiéter.
Enfin, il faut cesser avec cet argument ressassé qui voudrait qu'on interdise toute sortie à ceux qui ne feraient pas acte de repentance et de contrition. Pour une double raison, à mon sens.
D'une part, quelle subtile mais éclatante victoire de la démocratie que de voir aujourd'hui ses adversaires criminels d'il y a 20 ans se plier sous ses légitimes fourches caudines pour pouvoir bénéficier de ses garanties. D'une certaine manière, Nathalie Ménigon a été obligée de se trahir. D'autre part, que sait-on de son for intérieur? Parce qu'il n'y a pas de repentance officielle, il n'y aurait pas, "dans la chambre crépusculaire de l'âme", de désaveu ou de reniement d'elle-même et de ses actes ? Nous n'avons aucune certitude sur cette intime révolution mais j'espère qu'elle a eu lieu. En tout cas, elle est possible et elle vaudrait infiniment plus que les regrets obligatoires et explicites dont notre humanité a besoin pour se donner bonne conscience.
Raymond Radiguet disait qu'il avait mal à la tête à force de penser depuis 1789. Continuez à me donner des maux de tête par vos commentaires, c'est si bon !
C'est vrai qu'il y a beaucoup d'autres criminels qui, condamnés à perpétuité, sont libérés au bout de 20 ans ; c'est la loi, on n'y peut rien, sauf changer cette loi, mais ca n'est pas la peine de se focaliser sur cette dame uniquement.
Rédigé par : Nom d'un chien | 03 août 2008 à 00:30
Nathalie Ménigon est dehors.
Quelle nouvelle. D'autres assassins ont bénéficié de ces mesures et on n'en fait pas un plat pour autant.
Etait-ce utile ? Etait-ce judicieux ? Je ne sais mais c'est légal et les juges qui ont libéré Ménigon ont appliqué une mesure prévue. Je n'y vois rien de scandaleux.
Si scandale il devait y avoir, selon certains, c'était lors de la création de la loi qui prévoyait de telles possibilités.
Maintenant quant à savoir si l'activité révolutionnaire de ce genre d'individus va perdurer par-delà la libération d'une activiste tristement célèbre, je dis oui malheureusement.
Les innocents peuvent trembler, les salauds sont encore là et le sang sera répandu.
Rédigé par : Surcouf | 01 septembre 2007 à 18:19
@ Catherine JACOB
On ne peut pas faire une comparaison entre Pu Yi et Nathalie Ménigon dans un régime maoïste. Cette dernière aurait été probablement éxécutée sous Mao, non pour ses assassinats mais parce qu'elle aurait empêché des suppôts de l'impérialisme de faire leur autocritique afin d'entrer dans la ligne de la pensée maoïste..
Quant à l'autocritique ... Les 20 ans d'emprisonnement de Nathalie Ménigon ressemblent à 20 ans de vacances à comparer avec un chinois qui a été "reinséré" dernièrement après 20 ans d'autocritique pour avoir barbouillé la photo du "Grand timonier" avec de l'encre .. et, un comble, de l'encre de Chine ... L'homme ne semblait plus savoir s'il était un être humain ou un légume ...
Le film " Le dernier empereur " ne montre que la partie philosophique acceptable et reste politiquement correct.
Rédigé par : Bernard de ... | 11 août 2007 à 08:10
Je vais encore decevoir l'ami Parayre mais, contrairement à lui, je n'approuve pas les propos de Thierry.
Ce dernier écrit que « c'est faire preuve de courage et de sagesse que de laisser une lueur d'espoir au pire des criminels ». Cela paraît vrai.
Libérer, c'est agir, c'est donc par principe plus délicat que maintenir le statu quo. Donner de l'espoir aux gens, quels qu'ils soient, paraît sage, une garantie d'apaisement social.
Voilà pour ce qui paraît.
Mais qu'est-ce qui est ? Ce courage, est-ce celui du magistrat qui ne peut se voir reprocher une erreur ? Quel courage y a-t-il à agir sans risque pour soi ? Ou est-ce le courage des autres que l'on éprouve, de ceux que l'on confronte à une situation à risques connue d'avance ? Et l'apaisement social immédiat de la fin de l'écrou est-il un apaisement durable ?
Assurément, il n'est pas affaire que de courage et de sagesse, il est aussi question de responsabilité. Un magistrat intègre est comptable vis-à-vis de la société des remises en liberté qu'il provoque.
L'affaire ne se résume pas à de belles formules telles que « quand "l'opinion" réclame de la fermeté comme le peuple réclamait du sang sur la place de Grève, c'est cette prostituée qui tire le Juge par la manche ». Non, la société a le droit de se poser des questions, de dicter au juge ce qu'elle désire - car le juge est en démocratie un outil de la volonté populaire, il n'a pas de souveraineté propre -, sans être pour autant traitée de putain.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 10 août 2007 à 09:40
J’ai évoqué à l’occasion d’un post précédent le Sa-dô, la Voie du thé japonaise, en particulier à travers cette entrée très basse qui est celle du pavillon de thé et que l’on peut éventuellement voir ici: http://storage.kanshin.com/free/.s.150x150/img_3/37427/2082119984
.jpg où elle fait 75,69cm de haut sur 72cm 66 et des poussières de large. Sur cette autre image : http://www.tankosha.co.jp/chashitsu/detail/niziri/img/ni_top/gif sont détaillés les éléments qui la composent et qui, aussi humbles puissent-ils avoir l’air, coûtent paradoxalement une fortune. Sans compter les travaux préliminaires et la main d’œuvre, une entrée de pavillon de thé peut coûter plus de 500€.
Cette évocation du thé m’a tout naturellement conduite à penser au jardin de thé, le Cha-tei, qui est l’une des formes de jardins zen ainsi qu’à la littérature qui les concerne
(On peut en admirer quelques exemples à cette adresse : http://www.ehime-iinet.or.jp/co/zoen/061_2.htm sur un site qui présente également de très intéressants jardins secs : http://www.ehime-iinet.or.jp/co/zoen/061_4.htm ainsi que des paysages miniatures : http://www.ehime-iinet.or.jp/co/zoen/061_1.htm et une manière japonaise d’utiliser un espace réduit autour d’une résidence : http://www.ehime-iinet.or.jp/co/zoen/061_7.htm ; autrement dit divers styles habituellement confondus sous l’appellation de ‘jardin zen’ dont le plus célèbre est le jardin sec (encore appelé jardin des pierres), du Ryôanji, le Paisible temple du dragon, d’obédience Zen rinzaï et dont on peut contempler un point de vue à cette adresse : http://www.psy.ritsumei.ac.jp/~akitaoka/ryoan04.jpg ) - Son jardin présente la particularité de ne pouvoir être vu qu’incomplet dans le mesure où, de quelque point de vue qu’on le veuille le contempler, une pierre, à chaque fois différente, va échapper au regard et on ne pourra jamais embrasser à la fois que quatorze des quinze pierres disposées sur un lit de gravier blanc et que la mousse a peu à peu recouvertes. C’est en quelque sorte, un objet mathématique autant qu’un objet esthétique, les deux aspects concourrant à nourrir la méditation et représentant, dit-on, une sorte d’énigme destinée à stimuler le disciple, autrement dit un Kôan.
L’art des jardins, cette recherche d’une « harmonie entre le paysage, l’espace et l’homme » est donc bien sûr aussi, tout comme le rituel du thé, l’un des arts de l’espace.
Les tout premiers jardins japonais ont consisté en une trouée dans la forêt qui délimitait des aires recouvertes de cailloux blancs destinées à fournir un lieu propice à la manifestation du divin et où, pour appeler la divinité à se manifester, dansaient les Miko…
Le Zen cependant, supprime cette distinction entre le sacré et le profane et transforme toute activité, y compris celle de creuser dans la boue qui était primitivement dévolue aux personnages de rang inférieur, en une discipline spirituelle. ‘Dresser une pierre’ reste encore toute une histoire qui fait appel aux arcanes les plus secrètes de l’art des jardins, mais le simple balayage des feuilles mortes ou encore le ratissage du sable représente l’un des exercices de méditation en mouvement à la portée du premier disciple venu et auquel ne répugne pas même le supérieur d’un temple, et a fortiori le maître de thé comme le montre certaines anecdotes.
C’est pourquoi, il y avait à la fois de l’humilité et de la grandeur, je dirai même plus, c’est pourquoi, au-delà de toute humilité et de toute grandeur il y avait une place toute indiquée pour Pu Yi, le dernier empereur de Chine, à la sortie de son internement de dix années et de sa ‘rééducation’ par le régime maoïste, dans l’équipe des jardiniers affectés à l’entretien du parc botanique de la ville de Pékin (Beijing). Sa biographie a servi de scénario au film Film hong-kongais, français, italien, britannique sorti en 1987 sous le titre original : « L'Ultimo imperatore ».
Plus près de nous, s’agissant de « la contrition du condamné » évoquée à propos du billet de notre hôte en rapport avec la libération d’un membre du groupe « Action directe » qui avait de la lutte politique une conception très réductrice, limitée à une action terroriste n'ayant pas même le panache de l’action kamikaze ou encore la désespérance absolue de l’immolation (attention, je dis simplement ici que même si on désapprouve foncièrement ces modes d’action – ce qui est mon cas – on peut cependant y reconnaître ce qui en d’autres occasions pourrait représenter la grandeur d’un sacrifice de soi tel qu’il peut s’observer dans ces cultures qui ont des migrations de l’âme une autre idée que celle qui a majoritairement cours en occident), le fait que l’occasion soit ainsi donnée à Nathalie Ménigon de pratiquer ce que la philosophie bouddhiste Ch’an (ou Zen) à l’exact opposé de l’action terroriste, considère comme une discipline spirituelle susceptible de faire de chaque mouvement du balai un acte de contrition/purification, le terme ‘balayer’ et le terme ‘purifier’ s’énonçant, qui plus est, par le même mot en japonais, me paraît rendre vaine quelque part, la question de savoir ce qui se passe ou ne se passe pas en son for intérieur.
Rédigé par : Catherine JACOB | 08 août 2007 à 16:31
« Le Président de la République et le gouvernement sont en vacances... »
Vive les vacances entre amis !! Le Président de la République ne déroge pas à cette habitude, madame Dati, qui se révèle être également SDM, sans destination ministérielle, passe, de ce fait, ses vacances avec les Sarkozy. Quelle surprise ?
La preuve se trouve en couverture de France Soir de ce jour.
Le Président a, paraît-il piqué une colère, pour avoir été piégé par quelques paparazzi ! Cela semble surprenant pour quelqu’un qui aime se voir médiatiser à haute dose.
http://www.francesoir.fr/
Par ailleurs, un bruit, qu’il faut considérer comme « un bruit », puisqu’il émanerait d’une source douteuse, à savoir une journaliste vénezuélienne, a annoncé la libération d’Ingrid Betancourt. Alors que ce ne serait qu'un bruit, dans le cadre de cette information, le journaliste français qui la relayait ce matin avançait également que ce serait Madame Sarkozy, en personne, qui irait la chercher !!
« Enfin, il faut cesser avec cet argument ressassé qui voudrait qu'on interdise toute sortie à ceux qui ne feraient pas acte de repentance et de contrition. Pour une double raison, à mon sens…. ».
Action directe, à travers Nathalie Ménigon et d’autres, était une machine à tuer. Il faut être naïf pour croire que même avec cette dernière malade son combat s’arrêtera. Ces gens-là ne s’atermoient pas sur autrui. Quel mépris pour leurs victimes !
Mais il est vrai que la magistrature a toujours su montrer de la compassion pour les auteurs d’actes criminels, dédaignant leurs victimes.
Attention, lorsque c’est un magistrat qui se fait agresser, voire tuer, le discours est autre. Le nom "victime" n'a plus le même sens.
Cet été 2007 aura été marqué par la disparition de plusieurs personnalités, dont quelques-unes furent citées, sur ce site.
Il faut noter également la disparition de témoins importants du nazisme, Monseigneur Lustiger, messieurs Amouroux et Raoul Hilberg.
http://cultureetloisirs.france2.fr/livres/actu/33111015-fr.php
Dans un même temps, je cite : « Reinhard Kaiser et l'immixtion de la justice dans l'Histoire », article du jeudi 02 août 2007 :
« L'auteur allemand Reinhard Kaiser doute du bien-fondé des "lois mémorielles" qui font de la négation de l'Holocauste ou de génocides des délits pénalement répréhensibles. "La plausibilité de l'Holocauste en prend un coup lorsque son caractère improbable est rendu tabou. (...) Il est possible que l'Holocauste perde encore de sa crédibilité dans un futur pas si lointain. Avec le temps qui passe, la disparition des survivants pouvant encore apporter leur témoignage, l'estompage des souvenirs transmis d'une génération à une autre, l'intégration d'un nombre croissant d'hommes et de femmes originaires de pays au passé culturel et historique différent. A l'avenir, il sera de plus en plus nécessaire, mais également de plus en plus difficile, d'apporter des témoignages de vive voix (...) Peut-être ferions-nous mieux de nous accorder la liberté d'abandonner les dispositions sur la négation et la minimisation de l'Holocauste, sur le modèle du Royaume-Uni et des Etats-Unis où de telles lois sont inexistantes, plutôt que de les généraliser sous la forme d'un accord-cadre européen définissant une législation sur les aspects litigieux de l'histoire."
http://www.eurotopics.net/fr/presseschau/archiv/aehnliche/archiv_article/ARTICLE19382
Le régime communiste polonais n'a jamais été disposé à dire la vérité sur Katyn, aucun livre, aucun débat n'était permis sur la question. Son souvenir a constitué un grave obstacle dans les relations entre la Pologne et la Russie.
Le réalisateur polonais Andrzej Wajda a voulu faire un film intitulé 'Post Mortem, histoire de Katyn' à propos du massacre de plus de 20 000 membres de l'élite polonaise commis par les soviétiques en 1940.
Par ailleurs, la Pologne et l’Allemagne se disputent toujours, encore de nos jours, des « trésors de guerre » ; ce qui démontre l’animosité qui perdure entre ces deux pays.
Le gouvernement allemand demande à la Pologne de lui restituer les oeuvres d'art restées sur le sol polonais après la Deuxième Guerre mondiale.
A part une bible de Luther rendue lors d’un voyage officiel du chancelier Schröder, il reste de nombreuses œuvres en Pologne : des livres de l’ancienne bibliothèque nationale prussienne, des écrits médiévaux, des œuvres de Mozart, Beethoven, Goethe… par centaines de milliers.
http://www.eurotopics.net/fr/presseschau/archiv/archiv_results/archiv_article/ARTICLE19359
Des négociations entre l’Allemagne et la Russie concerneraient, par ailleurs, un million d’objets d’art, 4,6 millions de livres, 3 kilomètres d’archives…
Le 19 octobre 2004, la France, quant à elle, a remis de nombreuses archives à l’état allemand, qui correspondent à 25 m d’étagère : certaines datant de 1920, des années 1940-1944 : dont des dossiers du ministère des Affaires étrangères et de l’ambassade d’Allemagne à Paris.
Cette « mémoire de l’Histoire », fortement liée aux écrits et aux récits des témoins, qu'en reste t-il ?
Un cinéaste américain, afin de ne pas perdre cette dite mémoire des derniers survivants de l’époque tragique de la Seconde guerre mondiale, a réalisé un film qui dure 14 h 30.
Actuellement à Paris, se tourne un film sur le rôle des femmes dans la résistance : « Les femmes de l’ombre ».
Les historiens, quant à eux, s’appuient sur des écrits, des témoignages. Restituent-ils réellement l'Histoire ??
Jean Mabire, il y a quelques années maintenant, a écrit un livre sur la seule victoire française de 1940 : « la Saga de Narvik ». Toutefois, des faits qui furent générés par l’armistice que signa le Maréchal Pétain, ne se trouvent nullement dénoncés dans son livre.
De cette épopée, il y eut pourtant des survivants ; des récits. Pourquoi ce silence, pourquoi ces omissions ?
Rédigé par : Marie | 07 août 2007 à 15:53
Dedalus,
Si ce que vous dites est vrai, si la contrition ou non du condamné n'importe pas, alors cela signifie qu'il convient d'abandonner l'idée que la prison puisse avoir un rôle de resocialisation. Peut-on n'avoir cure de savoir si le condamné reconnaît le crime qu'il a commis comme un tort ? Si le condamné ressort de son écrou avec le dol criminel tout aussi affirmé qu'à l'instant du crime, n'y a t-il pas un problème fondamental qui se pose quant à l'exécution de la peine ?
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 07 août 2007 à 15:17
Il existe une troisième raison (pour moi la seule évidente) c'est que dans le jugement et la peine seule la recherche de la justice compte, la contrition ou non du condamné ça ne regarde que lui. Heureusement.
Rédigé par : dedalus | 07 août 2007 à 11:24
Il y a, certes, un bon sens populaire, mais où est-il caché, dans quelques vieux proverbes fort peu usités, chez nos grand-parents ? Fut-il mis au clou chez ma tante pour palier à l'augmentation de l'immobilier ?
Quelqu'un connaît-il "les grenouilles et le roi" ? Cette fable est si contemporaine des quarante dernières années. Le peuple veut mieux et qu'obtient-il ?
Je me souviens de municipales où les gens votaient pour le parti leur ayant promis... une patinoire, le retour des ferry pour faire marcher tourisme et commerce. Bien sûr, la patinoire et les bateaux n'étaient pas au rendez-vous puisqu'il fallait préparer l'élection suivante, conserver une carotte. Ils revotaient donc pour le même candidat... l'histoire du Pélican de Jonathan qui pond un oeuf tout blanc d'où sort un autre pélican qui en fait tout autant...
Lorsque je vois les meilleures ventes de livres, de disques français alors mon populisme prend une sacrée déconfiture. J'ai entendu des gens vouloir voter pour Sarkozy parce qu'ils pensaient qu'il allait devenir dictateur, d'autres pour Royal, car ils auraient un plus important RMI. J'en ai même entendu dire qu'ils voteraient Besancenot parce qu'il est révolutionnaire... la bonne blague !
Peuple français insultant pour ma personne à qui je dis en modernisant Léon Bloy que "chaque Français qui possède un euro m'en doit un" et j'ajoute pour préjudice moral.
Je ne lui prête même pas l'intelligence de se faire volontairement manipuler pour le plaisir de râler ensuite !
Je comprends parfois le mépris de quelques avocats, de quelques juges, de quelques politiciens, de quelques intellectuels pour ces dindons tout heureux de se faire plumer... après tout, ils ne savent pas s'envoler !
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 07 août 2007 à 05:44
Repentance en for intérieur :
« A toutes celles et tous ceux qui ont manifesté devant le CD de Bapaume le 24 juin et à celles et ceux qui veulent renforcer la mobilisation dans le Nord. :
Merci à toutes et tous d’être venu(e)s. Recevez mon salut révolutionnaire. Salut et honneur à Joëlle Aubron !
Un nouveau directeur, ici, XX plus répressif que le précédent, YY. Toutes les revues et tous les journaux, tracts, etc. sont censurés. C’est intolérable. La libre opinion s’entasse dans les vestiaires de la fouille, pour moi, mais aussi pour les camarades basques et catalane. D’ailleurs Agurtzane, Juli et Isabelle vous saluent chaleureusement.
Non à la censure politique ! Libérons les opinions révolutionnaires ! Avançons ensemble ! Liberté et unité ! Nous avons à faire la Révolution tous ensemble car nous sommes uni(e)s par la même volonté de détruire le capitalisme. Salut rouge et noir. Soyons verts [1] aussi pour sauver la planète.
Sœurs et Frères révolutionnaires, marchons ensemble pour la liberté et l’émancipation concrète du Prolétariat dont la conscience se réveillera lorsqu’ouvrier(e)s et employé(e)s se reconnaîtront dans cette classe tant
exploitée !
Union = Batasuna, Amour et Force
Nathalie Ménigon
militante d’Action Directe
Bapaume, le 24.06.06 »
http://www.prison.eu.org/article.php3?id_article=8241
Ainsi, il faudrait libérer sous condition quelqu'un qui revendique le crime condamné ? Mais à quoi se réfère exactement le terme condition, dans ce cas ?
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 06 août 2007 à 19:10
@Thierry SAGARDOYTHO
«Dans le cas précis des "prisonniers politiques" comme certains aiment à se dénommer, quand bien même ils ont posé des crimes de droit commun au nom d'une lutte qu'ils décrètent de nature politique, on ne peut oublier la bruyante libération de Philippe BIDART sous les banderoles et les acclamations de ses soutiens. Sans méconnaître sa joie légitime d'être libéré, n'y avait-t-il pas là une vigoureuse insulte à la mémoire des défunts, fonctionnaires serviteurs d'un Etat de droit et par ailleurs parents d'enfants devenus orphelins au nom d'une lutte désuète. »
Il est toujours extrêmement difficile de ménager la chèvre et le chou, et d’autant plus que tous deux sont désirables. L’un sous forme de brochettes et l’autre sous forme de garniture…
Je suis allée écouter la déclaration que Philippe BIDART a énoncée en basque à l’occasion de sa libération et qui est accessible par : http://tf1.lci.fr/infos/france/0,,3393367,00-philippe-bidart-libere-premiers-mots-.html
A titre purement personnel, je suis toujours très sensible aux personnes qui s’expriment dans une langue qui est celle d’une minorité culturelle. On ne peut pas vouloir ne sauver que les langues indiennes… autrement celles du bout du monde, tout comme on ne peut pas ne vouloir étudier que les pratiques magiques des civilisations en voie de développement en scotomisant celles du bocage mayennais (je fais référence ici à « Les mots, la mort, les sorts », un ouvrage d’une agrégée de philosophie, ethnologue de culture psychanalytique qu’on a appelée « la sorcière du CNRS », autrement dit Jeanne Favret-Saada).
Ceci étant, pas plus que le pays messin, cette antique République indépendante qui s’est donnée au roi de France pour ne pas être avalée par l’empereur, le pays basque n’est une réserve indienne, autrement dit un territoire défiscalisé dont les seules ressources abandonnées à un peuple asservi qui semble avoir encore du mal à trouver sa juste place au sein de la nation instaurée par le colon briseur de traités et de serments, se résument plus ou moins aux « nouveaux bisons » : les casinos. Cependant, cette possibilité de restauration d’une économie viable dans ces territoires à l’impressionnant taux de chômage qui s’accompagne d’un non moins impressionnant pourcentage d’alcooliques et de drogués, n’est pas née d’une attaque de diligence victorieuse, mais de l’issue favorable d’un procès.
Ce qui m’évoque le fait que le pictogramme qui se trouve à l’origine de l’actuel sinogramme pour « Le Bien » se construit à partir de deux éléments évoquant « beaucoup de paroles » et qui s’inscrivent de part et d’autres d’une représentation de la divinité à tête de mouton devant laquelle débattent les parties d’un procès et elle y a le sens d’ « événement propice ». On peut aussi convoquer le vers 1021 d’Antigone, pas celle d’Anouilh, celle de Sophocle. Ce vers dit : « Les oiseaux ne lancent plus de cris propices repus qu’ils sont de la graisse d’un homme tué. » Or, en ces temps ancestraux, plus de cris propices, plus de bon gouvernement pour la Cité à la tête de laquelle se trouve « le chef nouveau pour le nouveau destin que donnent les dieux. » (v. 155). A ce qui est « Bien » (‘bien faire’, ‘bien dire’ etc..) s’oppose bien sûr ce qui est « Mauvais » et à cet égard également il est intéressant de noter le langage des pictogrammes qui l’inscrit en tant que ce qui fait du cœur et/ou de l’esprit, une « crypte » ou « une tombe ».
Ce petit excursus étymologique qui donne à comprendre l’importance du dire, donne également à comprendre l’importance de sa possibilité et par voie de conséquence de la liberté d’expression qui, à mon sens, est aussi la liberté de pouvoir s’exprimer dans telle ou telle langue donnée.
La déclaration de Philippe Bidart, quel qu'en fut le sens, a été prononcée en s’ancrant de façon très déterminée dans une langue donnée, et c’est ça qui est intéressant parce cela indique une direction pour le désir qui n’est pas la crypte ou la tombe dans laquelle (pourquoi comment ça n’est pas le problème), il s’est fourvoyé et avec des conséquences terribles, pour autrui d’abord comme vous le soulignez et pour lui-même ensuite, mais le « bien dire » au sens fort du ‘dire’ qui veut pour s’exprimer, tel langage et non tel autre parce que ce sont les mots mêmes dans lesquels les choses peuvent être, ou non, pensées et qui donc véhiculent effectivement du sens du point de vue du locuteur.
C’est donc précisément ce pourquoi, pour en revenir aux indiens d’Amérique, la langue sioux (à proprement parler ‘Lakota’) fut interdite, tout comme le fut notre belle langue française au profit de l’allemand après la guerre de 1870. Ce dernier événement fait l’objet dans les « Contes du Lundi » d’Alphonse Daudet, du texte intitulé : « La dernière classe ». En voici quelques extraits :
« Ce matin-là, j’étais très en retard pour aller à l’école, et j’avais grand-peur d’être grondé, d’autant que M.Hamel nous avait dit qu’il nous interrogerait sur les participes, et je n’en savais pas le premier mot. Un moment l’idée me vint de manquer la classe et de prendre ma course à travers champs. »
[..]
« Par la fenêtre ouverte, je voyais mes camarades déjà rangés à leurs places, et M.Hamel, qui passait et repassait avec la terrible règle en fer sous le bras. Il fallut ouvrir la porte et entrer au milieu de ce grand calme. Vous pensez si j’étais rouge et si j’avais peur.
Eh bien, non, M. Hamel me regarda sans colère et me dit très doucement
‘Va vite à ta place, mon petit Frantz, nous allions commencer sans toi.’
[..]
De la même voix douce et grave dont il m’avait reçu, il nous dit :
‘Mes enfants, c’est la dernière fois que je vous fais classe. L’ordre est venu de Berlin de ne plus enseigner que l’allemand dans les écoles de l’Alsace et de la Lorraine… Le nouveau maître arrive demain. Aujourd’hui c’est votre dernière leçon de français. Je vous prie d’être bien attentifs.’
Ces quelques paroles me bouleversèrent.[..]
Ma dernière leçon de français !…
Et moi qui savais à peine écrire ! Je n’apprendrais donc jamais ! Il faudrait en rester là !… Comme je m’en voulais maintenant du temps perdu, des classes manquées à courir les nids ou à faire des glissades sur la Saarl !Mes livres que tout à l’heure je trouvais si ennuyeux, si lourds à porter, ma grammaire, mon histoire sainte me semblaient à présent de vieux amis qui me feraient beaucoup de peine de à quitter.
[..]
Tout à coup l’horloge de l’église sonna midi, puis l’Angélus. Au même moment, les trompettes des Prussiens qui revenaient de l’exercice éclatèrent sous nos fenêtres.. M. Hamel se leva, tout pâle, dans sa chaire. Jamais il ne m’avait paru si grand.
‘Mes amis, dit-il, mes amis, je …je…’
Mais quelque chose l’étouffait. Il ne pouvait achever sa phrase.
Alors il se tourna vers le tableau, prit un morceau de craie, et, appuyant de toutes ses forces, il écrivit aussi gros qu’il put :
‘VIVE LA FRANCE’
Puis il resta là, la tête appuyée au mur, et, sans parler, avec sa main il nous fit signe »
Ces extraits figurent en exergue d’une grammaire japonaise à l’usage des élèves des collèges au Japon avec un commentaire destiné à leur faire comprendre combien était important aussi l’apprentissage de leur langue qu’ils avaient la chance de pouvoir continuer à apprendre quand bien même il fallait aussi étudier l’économie, l’anglais, les mathématiques et tutti quanti… !
Quel Créon a-t-il interdit l’usage de sa langue au peuple Lakota, aux enfants de l’est de la France ou encore aux journalistes de Euskaldunon egunkaria sans oublier en 1902 l’interdiction de l’ ’usage abusif’ du breton etc.…
Mais après la 2de guerre mondiale, pour savoir si on avait affaire à un alsacien ou à un allemand déguisé en alsacien, on lui demandait comment il nommait le ‘parapluie’. S’il répondait « Ein Regenschirm » il était arrêté, mais s’il répondait ‘Ein Barapluie’, du nom du fameux cabaret où Jacques Martin, le célèbre présentateur de l’ ‘Ecole des fans’, avait fait ses débuts, il était relâché…
En ce qui concerne lesdits Sioux, il y a une résurrection du langage et de la culture Lakota avec la création de véritables écoles indiennes et on constate que, même si les casinos ne résolvent pas tous les problèmes et subsidiairement en créent d’autres que les monégasques (dont la langue officielle est le français) ou les luxembourgeois (qui sont pour la plupart quadrilingues) pourraient peut-être aider à résoudre… , les gens trouvent désormais la force, c’est-à-dire aussi une motivation, pour arrêter l’alcool, car dans la renaissance de leur traditions et ancienne sagesse, ils retrouvent aussi leur fierté. Avant, ne pas être blanc c’était n’être rien, aujourd’hui c’est être Indien.
La question des identités, de toutes les identités, est une question qui se pose au cœur de l’Europe d’aujourd’hui on ne peut pas le nier, mais il me semble qu’il convient de s’inspirer davantage du Cardinal Etchegarray qui troquait parfois son chapeau de cardinal contre le béret basque en s’occupant des catholiques de Chine, que des attaques de diligence, des braquages de banque et du tir au pigeon sur la gendarmerie !
Rédigé par : Catherine JACOB | 05 août 2007 à 15:06
@Th.Sagardoytho :
Maître, permettez-moi d'approuver votre commentaire que je fais volontiers mien tant il recèle, à mes yeux, justesse autant qu'humanité.
Le bon juge condamne le crime sans haïr le criminel...
Rédigé par : Parayre | 04 août 2007 à 23:09
Exprimer "je me suis très lourdement et très gravement trompée" pour N. Ménigon reviendrait pour elle à accepter l'idée que son obsession idéologique et militante a tué des êtres humains et a dévasté plus de 20 ans de sa vie.
Se confronter à ça est vertigineux et lui appartient.
Je ne suis pas certaine que l'information ait été négligée.
Y a t-il vraiment lieu d'informer avec outrance et démesure sur ce type d'événement ?
Les mesures prises en faveur de N. Ménigon sont dans les clous d'un processus normal de libération conditionnelle.
@Thierry Sagardoytho
Je suis toujours un peu mal à l'aise quand on réduit l'opinion publique à une sorte de folle obscène.
Je pense que "l'opinion" sait faire preuve de maturité pour accepter des libérations de détenus, pour peu que les choses se passent avec décence.
Et puis, si souvent, quand on a besoin de l'indignation ou qu’on compte sur le concours de l'opinion, on sait si bien lui trouver toutes les vertus...
Rédigé par : Véronique | 04 août 2007 à 20:58
La justice ne se renie jamais en aménageant la peine d'un condamné puisque celle qui condamne avec fermeté est aussi celle qui aménage avec vigilance, après le temps du châtiment. C'est faire preuve de courage et de sagesse que de laisser une lueur d'espoir au pire des criminels. Quand "l'opinion" réclame de la fermeté comme le peuple réclamait du sang sur la place de Grève, c'est cette prostituée qui tire le Juge par la manche. Il n'y a dès lors aucun reniement, ni aucune faiblesse pour la justice à mesurer l'épreuve du parcours individuel d'un condamné et à passer à une page suivante. Dans le cas précis des "prisonniers politiques" comme certains aiment à se dénommer, quand bien même ils ont posé des crimes de droit commun au nom d'une lutte qu'ils décrètent de nature politique, on ne peut oublier la bruyante libération de Philippe BIDART sous les banderoles et les acclamations de ses soutiens. Sans méconnaître sa joie légitime d'être libéré, n'y avait-t-il pas là une vigoureuse insulte à la mémoire des défunts, fonctionnaires serviteurs d'un Etat de droit et par ailleurs parents d'enfants devenus orphelins au nom d'une lutte désuète. Quelle arrogance de l'instant ! Car, avec le recul, BIDART s'est tu ! Je préfère le militantisme de GABY MOUESCA, aujourd'hui combattant de l'observatoire des prisons, que je nommerais bien volontiers au poste de conseiller du futur contrôleur des Prisons. MOUESCA a traversé une douloureuse épreuve en détention et la lecture de son ouvrage enrichirait bien des détenus car elle est une illustration de ce que l'homme se grandit à sortir, par son courage et son introspection, des ténèbres de la nuit carcérale. Je souhaite à tous les futurs libérés politiques de militer pour la cause carcérale. Leur témoignage servira la cause de leurs camarades d'infortune et elle rendra l'opinion plus citoyenne sur la question de la sanction. En dépit de l'horreur qu'inspirent les crimes de sang posés au nom de la "lutte politique", les acteurs judiciaires hésitent souvent à réduire ces accusés "politiques" à de "simples" criminels. Fascination sublime ? Respect de l'engagement au delà de l'acte ? il y a quelque chose dans le geste qui transcende l'acte jugé et c'est peut-être pour cela que la société doit avoir le courage de donner un peu de sa clémence, avec le temps. Si ces condamnés militaient à présent pour l'amélioration des prisons, avec la force et le respect que leur témoignage peut légitimement inspirer, nul ne regretterait que la Société leur rende cette part d'humanité qu'elle leur a soustraite.
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 04 août 2007 à 17:26