Ingmar Bergman et Michelangelo Antonioni ont rejoint Michel Serrault dans l'être ou le néant, selon qu'on croie ou non. De beaux portraits ont été dessinés de ces trois personnalités disparues. Je veux surtout retenir celui de Bergman dans le Monde. Décrit comme l'analyste génial de "la chambre crépusculaire de l'âme", il est présenté comme quelqu'un qui a su mettre au service de son art les désordres et les angoisses de sa vie intime, ce que le cinéaste lui-même a appelé "atteler ses démons à son char".
Le Parisien succombe à la mode des vacances et propose sur deux pages une évaluation du Premier ministre et des ministres. Ce qui pourrait n'être qu'un jeu me semble en définitive un exercice intéressant, probablement parce qu'en gros je partage les appréciations formulées. La ministre la mieux notée est Christine Lagarde.
Cette excellence qui lui est reconnue et qui n'est guère discutée appelle au moins trois observations. Je constate d'abord qu'il n'y a pas de discordance entre les médias et les citoyens passionnés par la chose publique, lorsqu'il s'agit de détecter l'exceptionnelle compétence. Celle-ci éclate et on n'a en définitive qu'à en prendre acte. Quels que soient les critères sur lesquels on se fonde, il y a un caractère incontestable de la pratique ministérielle qui sort de l'ordinaire. Ensuite, on ne peut manquer de relier cette remarquable réussite à celle de Christine Lagarde dans son existence antérieure d'avocate. On ne sera pas un bon ministre si auparavant on n'a pas su être un grand professionnel. Ce qui signifie que c'est la personne, son intelligence et son talent qui font toute la différence. On aurait affecté Christine Lagarde à n'importe quel autre poste, elle aurait brillé, simplement parce que c'est elle qui est le capital. Enfin, si elle est si justement distinguée, c'est aussi parce qu'elle est l'un des rares ministres, peut-être le seul, à ne pas se vouloir comme "la voix de son maître", tout en respectant naturellement le président de la République. C'est un bonheur de l'entendre ou de la lire, on a l'impression d'une liberté qui n'est pas étouffée par la révérence et qui accepte de penser par elle-même. Pour d'autres, nommer dix fois le nom de Nicolas Sarkozy dans un discours tient lieu de tout. Pas pour elle.
Le Sénat a examiné le projet de loi de la ministre de la Justice relatif à la création d'un poste de "contrôleur général des lieux de privation de liberté". Le Monde et le Parisien ont très bien informé sur ce sujet. J'ai déjà à plusieurs reprises souligné comme une telle fonction, dont l'Assemblée nationale débattra en septembre, servira utilement la cause pénitentiaire en permettant de vérifier les conditions d'enfermement et de garantir les droits des personnes détenues. Certes, ce futur contrôleur général ne disposera d'aucun pouvoir d'injonction. Il pourra tout de même compter sur une équipe de dix-huit personnes et sur un budget de 2,5 millions d'euros.
Pour les sénateurs, le titulaire de cette fonction - qui, semble-t-il, ne pourra être choisi qu'après un avis parlementaire - devra se voir reconnaître "une compétence et une expérience indiscutables". Il est permis d'espérer que ces exigences écarteront Arno Klarsfeld de ce poste qui est trop important pour devenir seulement un lot de consolation ou un cadeau octroyé par le président. D'autres candidats très sérieux sont évoqués, Nicole Guedj ou Jean-Paul Delevoye. Excellents tous les deux par ailleurs.
Aucune des critiques formulées contre l'institution de ce contrôleur général ne me paraît décisive. Pour ma part, je crains seulement que son rôle soit "noyé" tant que la réalité pénitentiaire ne sera pas réformée. En effet, faute d'une décence matérielle et humaine à instaurer d'urgence - apparemment, c'est à la rentrée que sera examinée la future loi pénitentiaire -, le contrôleur général risquera de voir sa mission spécifique et ses interventions ponctuelles absorbées par l'infinie misère des lieux d'enfermement qui, en elle-même, constitue une offense grave et structurelle aux droits des détenus. Ses protestations condamnées à être singulières pèseront peu, si les choses demeurent en l'état, face au pluriel délabré et surpeuplé.
En tout cas, les prisons sont placées au centre des préoccupations politiques. Plus seulement au niveau des voeux pieux. On a hâte de rentrer pour voir.
Fallait-il, pour créer cette nouvelle fonction, ajouter une nouvelle immunité ?
« Il ne pourra être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l'occasion des opinions qu'il émettra ou des actes qu'il accomplira dans l'exercice de ses fonctions »
Espérons qu'avec une telle arme, le « contrôleur » saura se contrôler. Espérons, notamment qu'il sache résister à la tentation de la diffamation.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 08 août 2007 à 18:49
"Ex. clair et précis : 'T'es bien gentil coco, mais tu signes avec ton nom et tu laisses le mien en dehors !'"
c'était juste un hommage à Claude Sautet : Vincent François Paul et les autres !
je ne m'étais même pas permis de rebondir sur vous , trop respectueux :
faut pas prendre ma mouche du coche ainsi :
de plus moi ni cocomuniste
ni coco labo :
au grand jamais !
ou alors à l'époque ou je marchais avec Georges - mais ça n'a point duré longtemps "
sinon à propos de ces gens là , réécoutez donc encore et toujours " le chien "
amitiés cactées !
Rédigé par : Cactus coco ? | 08 août 2007 à 18:23
@Catherine , Véronique Cactus et les autres
"s'agit-il d'injonction de coordination ou de subordination"
Ex. clair et précis : 'T'es bien gentil coco, mais tu signes avec ton nom et tu laisses le mien en dehors !'
Rédigé par : Catherine JACOB | 07 août 2007 à 10:14
Selon le texte passé au Sénat :
Le Contrôleur général des prisons sera nommé par décret du Président de la République, après avis de la commission compétente de chaque assemblée, pour 6 ans, non renouvelable.
Il ne pourra être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l'occasion des opinions qu'il émettra ou des actes qu'il accomplira dans l'exercice de ses fonctions.
Sa charge sera incompatible avec toute autre fonction.
Il devra effectuer un rapport annuel.
Il sera assisté de contrôleurs qu'il recrutera en raison de leur compétence dans les domaines se rapportant à sa mission.
Les fonctions de contrôleur seront incompatibles avec l'exercice d'activités en relation avec les lieux contrôlés.
Son contrôle devrait donc essentiellement porter sur les conditions matérielles de privation de liberté susceptibles de mettre en cause la dignité de la personne - état des locaux, hygiène et alimentation - et sur l'application aux personnes concernées des droits qui sont inaliénables, c'est-à-dire les droits à la santé, à des liens familiaux, au travail ou à la formation, ainsi que l'exercice effectif des droits de recours administratifs ou judiciaires.
Il y aurait, à définir, les relations avec le personnel pénitentiaire.
Rien n’indique dans le texte du Sénat que le Président de la République doive se plier aux avis des deux Assemblées. Il peut nommer qui il veut, charge à cette personne de désigner des assistants de valeur !
C’est, il me semble, ce qui se passe déjà avec le Conseil supérieur de la Magistrature. Le ministre de la Justice ne suit pas toujours son avis.
A propos de Mme Lagarde, j’ai souvenir d’une anecdote qui me prouva, si cela était encore nécessaire, combien les politiques considèrent leurs électeurs et les Français, en particulier, pour des c……s.
« …C'est un bonheur de l'entendre ou de la lire, on a l'impression d'une liberté qui n'est pas étouffée par la révérence et qui accepte de penser par elle-même… »
Lors d’une émission d’Arte qui s’appelait : « le Forum des Européens », arrêtée depuis quelques mois, qui se trouvait diffusée le samedi soir à 19h, Anne-Sophie Mercier, journaliste française qui co-animait cette émission, avec un journaliste allemand, dont j’ai oublié le nom depuis, avaient eu, pour parler de l’Europe, un certain soir comme invité : monsieur Barroso. Ce dernier s’exprima longuement sur la fameuse « directive Bolkestein » qui fit couler tant d’encre, au moment du référendum. Il expliqua quelles modifications furent apportées à la « directive services » après le «soulèvement» français.
Quatre jours à peine après cette intervention, en direct de Bruxelles, Madame Lagarde se trouva interpellée à l’Assemblée Nationale. Elle était alors ministre déléguée au Commerce Extérieur, de monsieur de Villepin. Avec un aplomb incroyable, sans sourciller, cette dernière affirma haut et fort que la « directive Bolkestein » n’avait jamais existé, tout en continuant la réponse qu’elle émettait au député qui l’avait questionnée !! Après cette énormité, le caméraman fit un gros plan sur l’expression stupéfaite de Madame Guigou.
Si monsieur Francis Blanche était toujours de ce monde, il s’esclafferait « c’est vouloir nous faire prendre des vessies pour des lanternes » ! ou encore, selon mademoiselle Françoise Rosay : « Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages ! »
Tout ceci est fort prometteur pour une ministre des Finances. Elle peut donc être bien notée.
Elle ne le fut pas en tant que ministre déléguée au Commerce extérieur. A ce poste, le travail ne manque pas et encore moins depuis quelques mois.
Fonction et efficacité se révèlent pour elle, ces derniers temps, extrêmement périlleuses, étant donné les difficultés que traverse l’Etat Français.
En effet, nous sommes confrontés depuis quelques temps déjà à un nouveau phénomène de société en France : « les SDP ».
Mais que s’y passe t-il donc ?
Après avoir donné une confortable majorité à un Président qui leur offre : le bouclier fiscal, une plus grande sécurité, la loi contre la délinquance des mineurs, les nouveaux quotas pour la sécurité sociale, la diminution des postes de fonctionnaires, une nouvelle carte judiciaire, les nouvelles réductions d’impôts pour ceci et cela, etc….. ne voilà t-il pas que ce même Président, emprunt à mille promesses, se révèle être nécessiteux et « sans domicile présidentiel » ? Déjà, il dut quitter l’Elysée pour s’installer à Versailles…
A peine élu, ayant un besoin impérieux de repos, il se trouva astreint à un premier assistanat présidentiel !!
Heureusement un industriel condescendant lui proposa gracieusement son yacht et son jet, pour un bref voyage à Malte.
Un Président sortant, lui, se voit «hébergé», également gracieusement, par un fils de Premier Ministre libanais.
De nouveau, le Président élu des Français se retrouve contraint de s’expatrier pour des vacances estivales, de se faire accueillir, avec sa famille, d’après la presse locale, dans une résidence américaine que possédait le n°1 de Microsoft, qui se trouverait louée pour la modique somme de 30 000 $ la semaine.
Les électeurs de monsieur Sarkozy devraient songer à se cotiser pour lui offrir, peut-être, un voyage dans l’espace... ?
Heureusement que pour ces gens là, monsieur, il y a des amis !!! Dans tous les pays !!!
« D'abord il y a l'aîné
Lui qui est comme un melon
Lui qui a un gros nez
Lui qui sait plus son nom
Monsieur tellement qui boit
Ou tellement qu'il a bu
Qui fait rien de ses dix doigts
Mais lui qui n'en peut plus
Lui qui est complètement cuit
Et qui se prend pour le roi
Qui se saoule toutes les nuits
Avec du mauvais vin
Mais qu'on retrouve matin
Dans l'église qui roupille
Raide comme une saillie
Blanc comme un cierge de Pâques
Et puis qui balbutie
Et qui a l'œil qui divague
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne pense pas Monsieur
On ne pense pas on prie
Et puis, il y a l'autre
Des carottes dans les cheveux
Qu'a jamais vu un peigne
Quest méchant comme une teigne
Même qu'il donnerait sa chemise
A des pauvres gens heureux
Qui a marié la Denise
Une fille de la ville
Enfin d'une autre ville
Et que c'est pas fini
Qui fait ses petites affaires
Avec son petit chapeau
Avec son petit manteau
Avec sa petite auto
Qu'aimerait bien avoir l'air
Mais qui n'a pas l'air du tout
Faut pas jouer les riches
Quand on n'a pas le sou
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne vit pas Monsieur
On ne vit pas on triche
Et puis, il y a les autres
La mère qui ne dit rien
Ou bien n'importe quoi
Et du soir au matin
Sous sa belle gueule d'apôtre
Et dans son cadre en bois
Il y a la moustache du père
Qui est mort d'une glissade
Et qui recarde son troupeau
Bouffer la soupe froide
Et ça fait des grands flchss
Et ça fait des grands flchss
Et puis il y a la toute vieille
Qu'en finit pas de vibrer
Et qu'on attend qu'elle crève
Vu que c'est elle qu'a l'oseille
Et qu'on écoute même pas
Ce que ses pauvres mains racontent
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne cause pas Monsieur
On ne cause pas on compte
Et puis et puis
Et puis il y a Frida
Qui est belle comme un soleil
Et qui m'aime pareil
Que moi j'aime Frida
Même qu'on se dit souvent
Qu'on aura une maison
Avec des tas de fenêtres
Avec presque pas de murs
Et qu'on vivra dedans
Et qu'il fera bon y être
Et que si c'est pas sûr
C'est quand même peut-être
Parce que les autres veulent pas
Parce que les autres veulent pas
Les autres ils disent comme ça
Qu'elle est trop belle pour moi
Que je suis tout juste bon
A égorger les chats
J'ai jamais tué de chats
Ou alors y a longtemps
Ou bien j'ai oublié
Ou ils sentaient pas bon
Enfin ils ne veulent pas
Parfois quand on se voit
Semblant que c'est pas exprès
Avec ses yeux mouillants
Elle dit qu'elle partira
Elle dit qu'elle me suivra
Alors pour un instant
Pour un instant seulement
Alors moi je la crois Monsieur
Pour un instant
Pour un instant seulement
Parce que chez ces gens-là
Monsieur on ne s'en va pas
On ne s'en va pas Monsieur
On ne s'en va pas
Mais il est tard Monsieur
Il faut que je rentre chez moi."
Jacques Brel
« Ces gens là »
Rédigé par : Marie | 05 août 2007 à 11:16
......Sautet à la corde
"@ Catherine
Je suis d'accord avec vous pour que le contrôleur des prisons dispose d'un pouvoir d'injonction."
répond Dame Véro !
mais s'agit-il d'injonction de coordination ou de subordination car là ça remet tout en question , non ? :-)
Rédigé par : Catherine , Véronique Cactus et les autres | 04 août 2007 à 21:07
@ Catherine
Je suis d'accord avec vous pour que le contrôleur des prisons dispose d'un pouvoir d'injonction. Mais pas pour la même raison que vous, à savoir parce qu'il assumerait "un énorme risque".
Mon profil devrait être une sorte de caractériel. L'éthique de sa fonction et l'idée qu'il se ferait de sa mission le placeraient de fait à ne tergiverser sur rien de ce qui lui apparaîtrait essentiel et du domaine du non négociable concernant les manquements qu'il serait amené à constater.
Comme on le dit d'un Premier ministre, il engagerait ainsi sa responsabilité et la responsabilité de son équipe.
Le risque pour moi serait d'avoir quelqu'un d'hésitant ou de peu assuré sur cet engagement.
Un pouvoir d'injonction.
Parce qu'il s'agit de faire respecter des droits fondamentaux et que ce pouvoir d'injonction démontrerait que l'État ne tolère plus, en aucune façon, le non droit dans les lieux d'enfermement.
"Il doit avoir suffisamment d'imagination pour faire quelque chose avec Rien (2,5 millions d'euros)!"
Je n’ai aucune compétence pour chiffrer les besoins du contrôleur et de son équipe.
Je pense que leur rôle sera aussi de s'appuyer sur de l'existant et qu'il leur faudra trouver des relais et convaincre des interlocuteurs-acteurs dans chaque établissement.
Je pense également que le talent et le professionnalisme de cette équipe, qu'on la chiffre à 20, 30, 50 personnes, sera de toutes façons de savoir déléguer à des professionnels de terrain la mission de l'assister dans sa tâche.
L'investissement des professionnels du monde pénitentiaire m'apparaissant déterminant.
Rédigé par : Véronique | 04 août 2007 à 19:04
@Véronique
"6 - qu'il (elle) sache résister aux groupes de pression multiples et qu'il (elle) accepte d'assumer le risque de déplaire."
Pardonnez-moi de revenir à nouveau aux 'Leçons sur la Philosophie de l'Histoire', mais j'adore ce texte car il s'agit de ce dont, l'ayant entendu, les élèves du maître se sont souvenu et non pas d'un texte rédigé par Hegel lui-même...
A votre §6 vous faites allusion à une possible fonction du futur contrôleur dont il est beaucoup question et qui rappelle celle du Censeur impérial dont ces leçons font état à propos de "De la Chine". Voici l'extrait :
"L’empereur gouverne par le moyen des autorités constituées, se composant pour la plus grande partie de mandarins. Le conseil impérial est l’autorité la plus haute ; il comprend les hommes les plus instruits et les plus intelligents ; c’est parmi eux que l’on choisit les présidents des autres conseils ; on donne aux affaires de l’Etat la plus grande publicité : les fonctionnaires fournissent des rapports au conseil impérial qui soumet à l’empereur ce dont il est question ; la décision de celui-ci est ensuite portée à la connaissance du public dans la gazette de la cour. Souvent l’empereur lui-même s’accuse de fautes qu’il a commises et quand ses princes n’ont pas réussi l’examen, il les blâme ouvertement. Dans chaque ministère et dans les diverses parties de l’empire, se trouve un censeur, le Ko-tao, qui doit sur tout faire un rapport à l’empereur ; ces censeurs ne sont point déposés et sont fort redoutés ; (page 100) ils exercent une surveillance sévère sur tout ce qui concerne le gouvernement, sur la conduite des affaires et la vie privée des mandarins et adressent à ce sujet leurs rapports directement à l’empereur ; ils ont aussi le droit de faire des observations à celui-ci et de le blâmer. L’histoire de la Chine fournit maints exemples du noble esprit et du courage de ces Ko-tao. Ainsi un censeur avait fait des représentations à un empereur tyrannique, mais il avait été renvoyé durement. Cependant il ne se laissa pas rebuter, mais se rendit de nouveau chez l’empereur pour renouveler ses représentations. Prévoyant sa mort, il y fit porter en même temps un cercueil dans lequel il désirait être enterré. Au sujet d’autres censeurs, il est dit que même mis en lambeaux par les bourreaux et incapable de proférer quelque son, ils écrivaient encore avec leur sang, leurs observations sur le sable. Ces censeurs à leur tour constituent un tribunal qui a le contrôle sur tout l’empire. Les mandarins sont responsables de tout ce qu’ils auraient négligé en cas de force majeure. S’il se produit une famine, une épidémie, une conjuration, quelque effervescence religieuse, ils doivent faire leur rapport et sans attendre les ordres du gouvernement, intervenir aussitôt activement. "
J'ajouterai donc, si vous le voulez bien, un huitième § qui dirait :
Il doit disposer d'un pouvoir d'injonction, car on ne peut pas assumer un énorme risque sans une contrepartie équitable.
Ainsi qu'un §9 car le neuf est le chiffre du Dragon, celui des volutes de brouillard qui s'élèvent le long de la route d'Orphée et des neuf chants de la célébration de la Nature, le voici :
Il doit avoir suffisamment d'imagination pour faire quelque chose avec Rien (2,5 millions d'euros)!
Rédigé par : Catherine JACOB | 04 août 2007 à 11:08
@Cactus pieux tel Michard
Attention ! Du Michard au mitard, il n'y a qu'un de chut ! Comme chchchchchch T !
Rédigé par : Catherine JACOB | 04 août 2007 à 10:36
@ Catherine
Juste ça.
Il y a six ans j'ai changé de monde professionnel : de l'entreprise privée à une bibliothèque de lecture publique.
Les entreprises, énormes, grandes ou petites, PME, artisanales ou TPE, les marchés, les produits, ces univers étaient pour ainsi dire absents des rayonnages.
L'économie n'y était représentée que par des ouvrages se référant aux théories et aux systèmes.
"...il nous faut également des mécaniciens de la pensée pour huiler les rouages très compliqués de la lutte contre le chômage"
Pardon d'être vive.
Mais ces mécaniciens-là il y en a plein les rayonnages de nos bibliothèques.
Je pense que "pour huiler les rouages très compliqués de la lutte contre le chômage" il faut aussi - avec ces mécaniciens-là -, il faut surtout des entrepreneurs, des entreprises et des marchés.
Rédigé par : Véronique | 03 août 2007 à 21:35
Un billet sur Lagarde et revoilà l'Arno!
C'est toujours un bonheur quasi enfantin de lire régulièrement des patous qui s'énervent quand passe un papillon.
Un fabuliste en ferait sûrement quelque chose.
Je vais m'y essayer.
Rédigé par : Fleuryval | 03 août 2007 à 20:40
@GER
"Si je comprends bien, il ne faut pas penser sur Christine Lagarde "
Mme Lagarde ayant déclaré qu'il fallait cesser de penser pour retrousser ses manches, sans doute n'est-il pas nécessaire en effet de penser pour retrousser ses manches, il suffit de retrousser la manche gauche de la main droite puis la manche droite de la main gauche (ou vice et versa).
Je pense néanmoins, car on ne se refait pas, que Mme Lagarde est parfaitement à sa place là où elle est. "Il faut en effet que le travail paye", y compris celui des penseurs, car, comme en ce qui concerne les fabriquants de rillettes qui retroussent leurs manches dans la graisse d'oie, "nous n'avons pas tous les mêmes valeurs"! De même donc que le retroussage de manches dans la graisse d'oie n'invalide pas le retroussage de manches dans la graisse de voiture, bien au contraire, il nous faut également des mécaniciens de la pensée pour huiler les rouages très compliqués de la lutte contre le chômage. Puisque aussi bien les USA sont le modèle, penchons-nous donc sur le New Deal des années 30 qui a mis en place le système de retraite par répartition "dans le but de protéger contre la misère les personnes âgées de plus de 65 ans" qui avaient retroussé leurs manches toute leur vie dans le cambouis. En 2005, dit le Monde, ce système donnait plus de la moitié de leurs revenus à plus des deux tiers des retraités de ce pays et qui ne connaît la puissance financière de ces fonds de pensions. Ce qui pouvait apparaître comme une assistance à la paresse, consistant en une politique interventionniste d'Etat providence prodigue de mesures en faveur de la monnaie et du système bancaire en général, de l'agriculture, de l'industrie et de la lutte contre le chômage a néanmoins porté ses fruits sur le long terme dans les domaines qui angoissent le Français d'aujourd'hui, retraite, sécu...
La France n'est pas un cabinet d'avocats pragmatiques, c'est une nation dotée d'une image de marque dont le penseur, même s'il ne sait pas nager entre deux eaux, fait partie intégrante au même titre que les produits de beauté de Liliane Bettencourt (dont le carnet d'adresses vaut sans doute largement celui de notre brillant ministre !). D'ailleurs, Danone le dit bien, "la véritable beauté vient de l'intérieur"...
Alors pourquoi ne pas se tourner aussi vers Kant et vers ce "beau qui plaît sans concept", sans bifidus et sans activateur de collagène, dans le vent d'automne se jouant des furisodé (longues manches jusque par terre) d'une belle qui se hâte vers son rendez-vous?
Miss Univers 2007 est miss Japan, la France n'a pas les biceps de Schwarzenegger dans Terminator et si elle se mettait à bouder ce charme si spécifique aux brasseurs d'idées adeptes des brasseurs de houblon que lui resterait-il de plus que les autres ?! Le code du travail est compliqué comme un casse-tête chinois et "qui s'y frotte s'y pique" ? Certes, mais il est envié !
Par conséquent, le problème ce ne sont pas les penseurs, ce sont les manches retroussées de travers qui arrachent l'humble pensée et le piquant chardon avec le bouton d'or vénéneux ! Christine Lagarde à l'Economie : mille fois oui, à l'arrachage des mauvaises herbes, je suis déjà plus réservée !
Listing des "Sarko-girls" sur Gala. On y apprend que Rachida DATI a rejoint le panthéon des énarques :
http://www.gala.fr/l_actu/on_ne_parle_que_de_ca/qui_sont_les_sarko_girls?xtor=SEC-15
Rédigé par : Catherine JACOB | 03 août 2007 à 19:25
Cher Monsieur,
Quand vous dites :
"En tout cas, les prisons sont placées au centre des préoccupations politiques. Plus seulement au niveau des voeux pieux. On a hâte de rentrer pour voir."
Je rebondis sur le verbe "rentrer" : rentrer où ? En prison ? Chiche...
Faites-vous incarcérer un mois (hors fonction bien évidemment), vous aurez de suite une autre vision de la chose.
Les sensations tactiles, auditives, olfactives, visuelles, gustatives et aussi sexuelles... sont elles aussi entre "quatre murs".
Je connais une présidente d'assises qui au début de sa carrière a demandé à l'être...
Sa vision du "détenu" était devenue "empreinte de respect humain".
Et pour faire un peu dans l'humour, j'ai comme en écho cette blague qui courait vers les années 80/90 :
"Savez-vous pourquoi les hommes politiques s'intéressent aux prisons ? Depuis qu'ils savent qu'ils pourraient bien y aller faire un séjour..."
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 03 août 2007 à 18:55
Si je comprends bien, il ne faut pas penser sur Christine Lagarde, je voulais voir si une critique de votre texte serait admise, j'ai constaté. Le silence est éloquent. Il ne faut pas déplaire.
Rédigé par : GER | 03 août 2007 à 12:56
Concernant Madame Lagarde, je ne peux que vous suivre dans votre avis... ce qui fait que vous avez la réponse à la question que vous vous posiez dans un post précédent sur l'urgence de trouver un avocat digne de ce nom... ;-)))
Concernant la nomination d'un Monsieur Prison, j'ai peur que ce poste ne soit que pure démagogie ! Comment voulez-vous que cet homme arrive à lui tout seul à réformer et à nettoyer les prisons... où les téléphones portables pullulent ou les trafics de supéfiants sont quasi la norme, où les conditions d'hygiène et de sécurité sont lamentables...
Quelle réinsertion pour nos concitoyens délinquants ???
eh oui, moi qui prône la fermeté vis-à-vis des délinquants, j'aimerais que la réinsertion des délinquants soit pensée à long terme et non dans le sens "sécurité" uniquement. Quel avenir pour eux et pour nous ???
J'espère que ce Monsieur Prison (qui ne sera pas j'espère Mr "J'ai envie de faire de la politique comme j'irais faire du vélo dans le 12ème") réfléchira en ce sens...
Sur ce bonne journée à vous Philippe et encore bonnes vacances !
Rédigé par : marie | 03 août 2007 à 09:41
Le profil que je pense adéquat pour la fonction de contrôleur des prisons :
1- un (e) magistrat parce qu'il s'agit en premier d'être garant des droits et de les faire respecter.
2 - que ce (cette) magistrat soit incontestable au niveau de son éthique, de sa pratique et de son indépendance professionnelles.
3 - qu'il (elle) ne soit ni paralysé, ni effrayé ou paniqué par les mots de responsabilité et d'action.
4 - qu'il (elle) soit obsédé dans sa pratique par la notion de maîtrise du pouvoir.
5 - Qu'il (elle) ait un talent particulier dans le savoir convaincre et dans le savoir faire comprendre.
6 - qu'il (elle) ait une haute idée de tous ceux qui interviennent dans le monde pénitentiaire. Qu'il (elle) considère l'ensemble des intervenants pénitentiaires comme d'abord des professionnels qui font des métiers plutôt que de ne les penser qu'en termes de statuts.
6 - qu'il (elle) sache résister aux groupes de pression multiples et qu'il (elle) accepte d'assumer le risque de déplaire.
7 - qu'il (elle) soit irrémédiablement incompatible avec les mondes politiques ou idéologiques.
J'en ai repéré un très proche de ça... initiales... PB
Rédigé par : Véronique | 03 août 2007 à 08:31
Malheureusement, je ne peux souscrire à votre analyse concernant Mme Lagarde. Certes elle a fait une brillante carrière d'avocat, mais quand on lit ses discours avec attention on est confondu car le niveau n'est pas là, la perle étant le discours du 10 juillet 2007, Présentation du projet de loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat. C'est pourquoi, je me demande si votre phrase : "on a l'impression d'une liberté qui n'est pas étouffée par la révérence et qui accepte de penser par elle-même." est une boutade à lire au second degré faisant référence à celle de son discours cité ci-avant et qui a fait le tour du monde, je cite : "Que de détours pour dire une chose au fond si simple : il faut que le travail paye. Mais c’est une vieille habitude nationale : la France est un pays qui pense. Il n’y a guère une idéologie dont nous n’avons fait la théorie. Nous possédons dans nos bibliothèques de quoi discuter pour les siècles à venir. C’est pourquoi j’aimerais vous dire : assez pensé maintenant. Retroussons nos manches.". Car, pour paraphraser J. Brel, chez ces gens-là (nos ministres), Monsieur, on ne pense pas.
Rédigé par : GER | 02 août 2007 à 17:34
Lagarde des sceaux, comment passer à côté ? Voilà, je suis entièrement d'accord et quels que soient les domaines politiques évoqués. Avec un gouvernement de Christine Lagarde, je deviendrais probablement sarkoziste, il faut encore voir le fil suivi, les compétences ne sont pas tout.
Il y a suffisamment de grands professionnels dans toutes les sciences à aller chercher pour pouvoir s'autoriser un gouvernement d'exception, un gouvernement d'utilité publique, ce qui serait la moindre des choses !
Une démocratie qui ne prend pas la sculpture d'une méritocratie... à quoi bon ?
Elle n'a même pas le panache et les devoirs d'un empire, d'une monarchie, elle devient le plus pitoyable des régimes de gouvernance.
Il faut savoir se départir du soupçon, un gouvernement sera toujours soit populiste (hou le gros mot), soit élitiste (hou, le gros mot)... et alors ?
Il y a tant d'autres manières de rendre hommage à la Shoah autres que magnifier le petit-fils d'un authentique héros, le fils d'un couple militant qui a bien oeuvré pour la reconnaissance des victimes, parce que "bon sang" sait mentir" quoi qu'en dise le proverbe.
Un Vidocq ayant goûté des calvaires de l'incarcération, puis ayant pris une autre voie (ça existe et heureusement), un humaniste qui ne sombre pas dans le brouillard émotionnel, un professionnel de la prison investi et expérimenté seraient plus à leur place que le fils à sa maman.
Cette modernité du patchwork dans l'architecture d'intérieur, c'est charmant, en art, c'est plus sujet à discussion, mais en politique, c'est un désastre.
Pourquoi faire faire de la danse classique à des catcheurs sous couvert d'innovation alors que c'est simplement ridicule ?
J'ai toujours été surpris en écoutant Arno K qu'il puisse avoir plaidé dans de "grands procès", avoir un cabinet à New York et à Miami ou L. A, je ne sais plus !
Les Américains ont beau avoir mauvais goût, ils ne plaisantent pas avec la compétence, alors un mauvais tribun, un piète phraseur bien confus comme grand avocat ????
Le paroxysme pour moi est que ce soit Benamou le conseiller littéraire... à chacun ses révoltes !
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 02 août 2007 à 16:38
"On ne sera pas un bon ministre si auparavant on n'a pas su être un grand professionnel."
Pas si sûr!
Pour Malraux, par exemple, il semblerait qu'au pied de certains temples, on en doute encore.
Rédigé par : Fleuryval | 02 août 2007 à 14:34
Toc toc , c'est re-moi déjà :
tout d'abord : "Plus seulement au niveau des voeux pieux. On a hâte de rentrer pour voir." dites-vous !
à vous relire là , moi qui suis vieux , ce serait plutôt : hâte de rentrer pour me coucher , vieux pieu ou pas là malgré mon dos las qui me scie , à tics ou pas !
sinon "De Christine Lagarde et des prisons"
ce dernier " mot" de me rappeler mes années lycée et mon Lagarde et Michard , rooooo les belles années , les " années bonheur " et leurs pattes d'eph comme ils veulent nous faire croire à la télé Sébastianisée ( ce vendredi FR2 avec vieilles gloires sans cesse dépoussièrées - c'est peut-être pour cela qu'aucune ou presque n'est encore décédée cette année - )!
sinon encore , BLOW-UP reste pour moi un film INCONTOURNABLE !
( petite parenthèse en trépassant par là : une pensée pour certaines anciennes , Jeanne Moreau pour ne réciter personne ; en ces temps de gros vents en emporte autant , elle doit s'accrocher à son fauteuil , non ? )
sinon pour rebondire une dernière fois sur vos écrits jamais vains - même ici , en Beaujolais -
"En tout cas, les prisons sont placées au centre des préoccupations politiques."
balle au centre , d'après vous !
c'est monsieur Bayerou qui va être content : je ne l'ai pas oublié ; à mon humble avis , ses pensées n'étaient pas "laides" du tout : n'en sommes-nous pas arrivés à un gouvernement tel qu'il le souhaitait si heureux élu ( Sarkozi en moins , bien sûr :-) à en croire ses voeux pieux d'alors: je sais , là , il peut peu voire plus mais sait-on jamais car lui aussi n'est point vieux du tout !
Rédigé par : Cactus pieux tel Michard | 02 août 2007 à 13:25
Puisque le peuple avisé sait détecter les compétences exceptionnelles, le raisonnement a contrario signfierait-il qu'il en va autrement s'agissant des incompétents notoires ? A cet égard, Patrick MAREST, de l'OIP, vous a rejoint publiquement mardi soir en faisant part de sa sincère consternation à l'évocation d'une possible nomination de Me KLARSFELD au poste de contrôleur général des lieux de privation de liberté. Cette réforme, qui peut être d'importance, mérite mieux que de devenir mort-née parce que celui qu'on lui destinerait pour la servir pense davantage à son image qu'à la cause qu'il est censé servir. Pour vous citer, Mme LAGARDE a ce capital exceptionnel en elle. Hélas, les nominations au gouvernement ces derniers temps ont davantage tenu du subtil exercice de prise en compte des exigences liées à la parité, à l'étiquette, et aux "amitiés de campagne"... Republique des Copains ? Prions pour que Me KLARSFELD, dont l'expérience pénale, politique et humaine est proche du néant, n'accède pas à ce poste.
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 02 août 2007 à 12:22