La première journée d'un important procès aux assises de Paris s'est terminée assez tard mais j'ai pu tout de même regarder le match de rugby France-Argentine qui a vu la victoire des Argentins. Nous avons subi sur TF1 le commentaire chauvin et méprisant de Thierry Lacroix que Thierry Gilardi ne parvenait que difficilement à modérer. Ce ton exalté et pompier des journalistes sportifs qui veulent nous faire croire que l'essentiel du destin national se jouait au stade de France !
En dépit de cette "immense" déception qui, j'en suis sûr, sera suivie par des triomphes - l'équipe de France sortant à tout coup plus forte de ses échecs -, je voudrais m'accorder le droit, avant d'être un peu plus sérieux, de plaisanter sur les rapports de la magistrature avec le président de la République et la ministre de la Justice. Je donne un conseil d'ami : les syndicats devraient se calmer, les critiques s'apaiser, la sérénité l'emporter. En effet, à chaque fois que Rachida Dati est mise en cause, on constate en retour que Nicolas Sarkozy et son épouse la portent encore plus aux nues. Cela devient presque un jeu. Selon Cécilia Sarkozy, elle ne se trompe jamais, c'est sa "soeur" et un "seigneur". Pour le président, elle est tout simplement "Rachida" au tribunal de commerce de Paris et il la qualifie" d'infatigable". Si nous étions intelligents les uns et les autres, nous aurions compris depuis longtemps que seul le dithyrambe de notre ministre était payant et susceptible d'attirer sur la justice au moins la neutralité bienveillante de Nicolas Sarkozy. Nous devrions nous donner le mot et cesser de nous comporter en pinailleurs, en discutailleurs. Voilà que le Conseil supérieur de la magistrature veut rencontrer Rachida Dati - et c'est une première ! - pour lui parler encore de l'affaire Nativel ! Je ne doute pas que cette insigne maladresse va appeler une réplique terrible du président qui pourrait aller jusqu'à dire que Rachida Dati est le plus grand garde des Sceaux de la cinquième République. Pourquoi pas, après tout ? On pourrait aller loin dans la surenchère avec ces magistrats qui ne savent pas idolâtrer et ce Pouvoir qui voudrait nous faire entrer l'admiration par force dans la tête et dans la peau, comme une respiration artificielle. Je recommande à mes collègues et à moi-même, in petto, de faire dans l'hyperbole pour que nous soit octroyé, en récompense, le droit à, qui sait, un peu de réserve et un zeste de critique, ici ou là.
Le Figaro, lui, a parfaitement perçu le mécanisme puisque ce matin il publie les résultats du dernier baromètre OpinionWay sur l'adhésion aux peines planchers des Français et leur opinion sur la convocation du magistrat Nativel à la Chancellerie, avec ce titre en gras "Soutien massif des Français à l'action de Dati". Il est tout à fait exact que les peines planchers sont plébiscitées . Je m'en félicite parce que la minorité judiciaire dont je suis qui les a approuvées ne peut qu'être comblée par cet assentiment populaire et démocratique. Les peines planchers ont été voulues par le candidat et le président les a fait voter. Pour notre collègue Nativel, une majorité agrée le fait que la ministre lui a demandé des explications mais, en même temps, ne dénie pas aux magistrats la faculté de pouvoir commenter les lois.
Ce sondage représente à l'évidence, même dans sa portée limitée, un encouragement décisif pour les mesures mises en oeuvre. Si celles-ci se sont si bien accordées avec l'opinion publique, c'est qu'elles avaient été préparées de loin et qu'elles résultaient d'une réflexion sur les mécanismes judiciaires et la philosophie pénale. Loin de moi la prétention ou l'absurdité de décréter vaine l'émotion dans le domaine de la justice, qui malheureusement est affrontée si souvent, et la société avant elle, à des drames déchirants. Rien ne me semble plus niais que de reprocher au président ou aux politiques "d'exploiter" l'émotion alors qu'elle n'est pas suscitée par eux et qu'au mieux ils en partagent, en témoins et en observateurs compatissants, l'intensité. Cependant, l'immédiateté de l'émotion, des élans du coeur et du sentiment, non seulement n'est pas apte à faire naître une politique mais pire, risque de l'empêcher. Le spontanéisme réactif qui caractérise l'action présidentielle, s'il a pour vocation d'engendrer des projets dans l'instant, est susceptible d'entrer en conflit avec une réflexion politique et sociale qui, dans la durée, aura pour ambition d'élaborer des textes de densité législative incontestable, donc rares et pertinents.
Cette crainte me semble d'autant plus justifiée qu'on ne saurait tout attendre du peuple sur le plan de l'inspiration législative. Rachida Dati a eu raison de souligner récemment que le peuple est l'autorité suprême et que c'est au nom de celle-ci, qui a élu Nicolas Sarkozy, que nous exerçons notre mission. Mais cette autorité n'a pas de désirs univoques. Elle veut tout et son contraire et sans doute cette apparente confusion n'en est-elle pas une. Le citoyen a voulu les peines planchers mais il désire aussi des prisons dignes et humaines, il veut la rigueur des cours d'assises mais il exige aussi les révisions de procès, il pleure sur les victimes mais s'apitoie sur les coupables, il est mansuétude et répression, humanisme et enfermement.
Toutefois, dans cet apparent brouillard, des repères demeurent intangibles qui doivent structurer une politique pénale d'avenir. La grande loi pénitentiaire, capitale, va être votée en automne. J'espère que l'attente fondamentale du citoyen - et la mienne ! - va être satisfaite : une responsabilité élargie du magistrat. Un autre Conseil supérieur de la magistrature. Une distinction du Siège et du Parquet. L'instauration de délais stricts, pour la procédure pénale, avec le plus de tranparence possible. Tout ce qui sortira la justice du secret est bienvenu. La médiocrité professionnelle résiste mal à la lumière des audiences. Et, bien sûr, la carte judiciaire.
Mais qu'on ne s'y trompe pas, on ne pourra imposer des réformes à la magistrature que si on la considère. On peut lui donner tort sur beaucoup de plans, on est fondé à battre en brèche son insupportable corporatisme mais on ne pourra pas à la fois la mépriser et lui faire entendre raison. Ce sera l'un ou l'autre.
Perdre contre elle ou gagner en dépit d'elle.
@ Catherine JACOB
Je suis ravie de vous lire et j'espère que vous resterez sur ce blog, une fois vos congés terminés. Il y a parfois des frictions, il suffit de relire les commentaires du billet : "l'injustice du talent" pour vous en convaincre.
Sachez que je n'ai rien contre Mme Bachelot que je trouve fort vivante et qui me semble fort compétente. Actuellement, elle a fort à faire avec ce grave problème d'irradiation.
En ce qui concerne Mme Dati, je me suis basée sur la réflexion de Parayre, qui voudra bien m'excuser pour cette ponction, et qui écrivait le 17 mai 2007 dans "la partie ou le tout ?" :
"PS : Rachida Dati, entrée dans la magistrature seulement en 1999, n'a que très peu exercé en juridiction : deux ans en qualité de juge à Peronne puis deux autres comme substitut à Evry avant de rejoindre la Chancellerie et immédiatement les cabinets de NS ...L'avenir nous dira si elle saura faire oublier son inexpérience manifeste et s'imposer dans un "monde" aussi florentin que conservateur."
Par ailleurs, à son sujet, à l'occasion d'une émission sur la justice, il fut insinué que lors de sa présentation au Sénat de son projet de Loi, face à l'épuration de celle-ci, le téléphone chauffa beaucoup !
Suite à vos commentaires, j'ai regardé les documentaires sur la Chine, sur Public Sénat, en particulier le film de Camille Ponsin : "les Demoiselles de Nankin". Ce réalisateur a suivi pendant un an le quotidien de deux jeunes étudiantes de Nankin. Fort intéressant.
Durant un mois, les étudiants (tout en ayant un esprit moderne) vivent en treillis. Ils sont à 4 dans 10 m². Un officier contrôle leur chambre. Sous le lit à partir de la gauche, doivent se ranger pas plus de 3 paires de chaussures, ensuite des chaussons.
Sur les deux étagères : celle du haut est réservée aux livres ; celle de dessous aux objets uniquement autorisés. Les 4 brosses à dents et le dentifrice doivent être alignés dans un godet. Les uns au-dessous des autres. Interdiction d’avoir des couvertures de couleur. Que celles du parti. Les étudiants participent à des manœuvres militaires. Ils doivent passer une épreuve sur la pensée marxiste.
En cours d’anglais, il leur est rabâché que la femme chinoise, une fois mariée, doit s’occuper en priorité de sa belle-famille, plus que de son mari. Qu’elle est fort heureuse ainsi et qu’elle ne veut pas d’autres droits. Contrairement aux femmes occidentales qui veulent la parité et plus de droits encore.
Les facultés ne sont pas chauffées l’hiver.
Il régnerait en Chine une violence sans nom envers les plus démunis. Les nantis considéreraient que ces derniers sont fautifs de cette situation d’infortune.
Ce régime étudiant fut durci consécutivement aux émeutes de la Place Tienen men.
Ce film est à voir.
Rédigé par : Marie | 08 septembre 2007 à 23:22
Marie
«Madame Dati est une jeune politicienne, elle n’a pas l’assurance de Roselyne Bachelot. »
Ce n'est pas qu'une question d'assurance. Certes, Roselyne Bachelot-Narquin est un personnage d'une sympathique truculence et qui ne se gêne pas pour s'imposer, mais surtout elle est tombée dans la marmite de la politique et des professions de santé étant petite - loin de moi à travers cette métaphore de comparer son tour de taille avec celui d'Obélix - mais, fille de député gaulliste ancien résistant et chirurgien-dentiste elle a sagement poursuivi ses études jusqu'à l'obtention d'un doctorat. Ellle est sortie major de sa promotion. Elle a fait de la recherche post-doctorale. Elle a géré sa propre officine. [Source ministère] Elle fait de la politique comme élue depuis 1982 - à l'époque Mme DATI avait 17 ans et Mme BACHELOT elle-même 36 ans -, elle est restée fidèle à la même famille politique. Elle a gravi tous les échelons de l'entreprise gouvernementale un à un du garçon de course au PDG ou presque [ c'est encore une métaphore ] en passant par tous les départements de l'entreprise, y compris le département marketing [PACS], en étant -conseillère générale-conseillère municipale-conseillère régionale-vice-présidente du conseil régional -réélue députée et encore réélue -élue députée européenne - ministre et encore ministre... [Source Wiki ]
Mais surtout, elle a déjà travaillé dans l'ombre sur les grands dossiers du monde contemporain : affaires culturelles, familiales et sociales - problèmes démographiques - évaluation des choix scientifiques et technologiques - enquête sur les délocalisations à l'étranger d'activités économiques - projets de loi sur la bioéthique - financement de la sécurité sociale - enquête sur les aides à l'emploi -enquête sur la situation financière, patrimoniale et fiscale des sectes, ainsi que sur leurs activités économiques et leurs relations avec les milieux économiques et financiers - droits des femmes et égalité des chances entre les hommes et les femmes -conséquences et prévention des inondations -Groupe d'études sur les handicapés... [Source Wiki]
Pour être connue, autrement dit peopolisée, il aura cependant fallu son plaidoyer à l'Assemblée en faveur du PACS à contre-courant de sa famille politique. Mais mis à part quelques autres prises de position également, qu'on n'est pas obligé d'approuver, elle a un franc-parler et un bon sens terrien du genre «Quand il fait chaud restez à l'ombre », et qui loin de la faire paraître beu beu la rendent crédible pour les gens qui n'apprécient pas la poudre aux yeux. De plus, elle ne paraît pas avoir l'intention de faire installer une ligne spéciale entre les cabinets médicaux et l'Inspection Régionale de la Pharmacie pour les 'conseiller' dans leurs prescriptions...
Epouse - Mère - Ecrivain - le chef du gouvernement lui a confié des dossiers difficiles, dont l'enjeu est la paix sociale au moins autant que ceux du ministère de la Justice. Donc, comme tous les gens qui ont besoin de faire appel à toutes leurs forces vives en vue de la résolution de questions dont elle a, en connaissance de cause vu son CV, accepté la charge, en ce moment ON NE L'ENTEND PAS et on la voit peu, comparativement du moins. Elle aussi sait qu'on l'attend au tournant mais elle ne paraît pas se focaliser là-dessus, et comme toute femme qui se respecte elle me paraît avoir l'art de faire ce qu'elle veut sans nécessairement prendre les gens à rebrousse-poil. Allez ! Chauffe Marcelle... mais à l'ombre !
«D’autre part, il y a, de nos jours, des mots qu’il ne faut surtout jamais employer depuis Raymond Barre, au moins. A savoir : « rigueur ». Madame Lagarde a déclaré, je cite : «… un plan de rigueur destiné à la fonction publique pour l’essentiel… ». « Pas de plan de rigueur », a immédiatement démenti François Fillon !
Faut-il en plus apprendre la danse de Saint-Guy ?»
Madame Lagarde a exactement dix ans de moins que Madame Bachelot et neuf ans de plus que Madame Dati. Elle connaît autre chose que la France, et elle sait que dans un certain milieu, qui n’est pas celui des seuls électeurs en période électorale [municipales], mais celui de ceux qui créent de la richesse, on ne peut pas passer son temps à raconter des carabistouilles sans se déconsidérer en tant qu’interlocuteur valable. Donc elle annonce la couleur à tout le monde, et elle a raison parce que c'est la vérité et chacun qui a deux sous de jugeote le sait. Elle a le souci de l'élégance à la française, mais pas celui de paraître dix plus jeune. Cependant la vérité coûte cher et depuis quelque temps les photographes paraissent avoir entrepris de publier de Mme le ministre de l’Économie, des finances et de l’emploi des clichés... un peu rigoureux. Ceci dit, la vérité de l'économie n'est pas obligatoirement de se relever dans le seul sillage de l'oncle Sam et d'américaniser le code Napoléon ou ce qu'il en reste.
«faudrait-il des robes de magistrats conformes au tailleur pantalon de Madame de Villepin, porté à l’occasion du changement de ministre, sur lequel était inscrit en toutes langues : « au revoir » ?»
Les robes des magistrats sont des textes qui ne devraient pas avoir besoin qu'on y surajoute des lettres alphabétiques. Cependant ces textes souffrent eux aussi d'une perte du sens...
Rédigé par : Catherine JACOB | 08 septembre 2007 à 17:46
"Ce qui change, c'est que pour la première fois on a un président de la République - même Mitterrand était différent, de l'aigreur mais rentrée - qui déteste les magistrats et ce qu'ils représentent, en bien ou en mal. Ils sont le contraire de sa conception de la vie, bonne et mauvaise."
Votre réponse à mon commentaire.
Bon.
Je n'aurais peut-être pas du parler de la cuisse de Jupiter et du fil à couper le beurre.
Je ne sais pas comment m'y prendre pour vous faire comprendre à vous, et à J. Parayre, que les Présidents amoureux de Chardonne, même si on a le droit de continuer à les vénérer, sont des disparus !
Rédigé par : Véronique | 08 septembre 2007 à 16:05
Blâmer, flatter : vanité des vanités.
Observer, réfléchir, affiner notre connaissance et "regarder les choses d'en haut" ( Paul de Tarse), ne mépriser personne et ne pas céder à l'amertume, n'est-ce pas ce qui devrait nous animer ?
Il sera temps, le jour venu, de faire connaître en appliquant nos règles démocratiques notre opinion sur ce qui aura été réalisé.
Qui peut se sentir fier aujourd'hui de la multiplication des structures administratives coûteuses et redondantes (régions, départements, pays, communautés de communes, communes) et des frais afférents en constante augmentation, des 35 heures, des paquets fiscaux et sociaux sans effets, des régularisations massives d'immigrants, d'un système d'éducation à bout de souffle. Les élections viennent d'avoir lieu. Digérons, restons modestes et attendons de voir si ce que le peuple a choisi et que le gouvernement met en place se révèle bon pour lui. D'ici là ni Sarkomania ni Datiphobie. La tontonmania nous a vaccinés.
Personnellement j'ai des enthousiasmes et des doutes et j'essaye de réfréner les uns et les autres ; croyez que je n'y réussis pas tout le temps.
Rédigé par : mike | 08 septembre 2007 à 15:54
Je crois, Monsieur, que vous attachez un peu trop d'importance aux sondages.
La campagne présidentielle est-elle déjà si lointaine ? Avez-vous oublié les polémiques soulevées par les méthodes d'interpolation utilisées par les instituts de sondage ? Avez-vous déjà oublié les résultats bruts (sans correction) publiés par l'un d'entre eux sur un échantillon "représentatif de la population française" qui avait laissé sans voix pas mal de gens ?
Le fait est qu'un sondage à la va-vite sur 300 ou 400 personnes choisies parmi un sous-ensemble restreint de la population qui n'est pas en liste rouge ou que sais-je, ne donne en soi rien de plus que l'opinion de "300 ou 400 personnes choisies parmi un sous-ensemble restreint de la population qui n'est pas en liste rouge ou que sais-je".
Les sondages ont besoin d'être retravaillés car la matière brute n'est par elle-même porteuse d'aucune information.
Alors je pose juste une question : selon quels critères, quelle étude sociologique, ces sondages providentiels ont-ils été corrigés ?
Je suis pratiquement prêt à parier qu'il s'agit de chiffres bruts ou à peu près. Ca ne veut pas dire qu'ils sont faux d'ailleurs, après tout chaque semaine des gens gagnent au Loto.
Rédigé par : Fred | 08 septembre 2007 à 13:00
"Cela devient presque un jeu."
Si ce "jeu"-là devait se poursuivre entre :
un monde judiciaire qui, vu de loin, se comporte presque tout le temps, dans ses prises de position spontanées, comme tout droit sorti de la cuisse de Jupiter. S’imaginant chaque jour qui passe comme l’inventeur génial et époustouflant du fil à couper le beurre
et
un Président ayant du mal à brider le désordre de ses inspirations et de ses initiatives en matière de justice.
Alors, c'est la société qui perdra à ce "jeu" quand des pouvoirs n'ont d'autre finalité que de se cogner les uns les autres.
Je pense que notre société a assez donné dans cette concurrence sourde entre des corps constitués et des corporatismes - pas seulement celui de la Justice - et les pouvoirs politiques en place.
C’est un jeu qui dure depuis longtemps. Bien avant NS.
Ce qui a changé avec NS, c’est que cette compétition sournoise se passe au grand jour avec un partenaire politique déterminé.
Et que le jeu, pour le coup, s'il sait s'arrêter à temps, cette fois-ci, en vaut peut-être la peine.
Je pense que la société suivra et approuvera une réforme très significative des prisons. NS a la crédibilité et la latitude pour lui faire comprendre et accepter, une fois pour toutes, sa très urgente nécessité.
Rédigé par : Véronique | 08 septembre 2007 à 11:58
La France a perdu son premier match. Attendons la suite. Soyons positifs.
Lors de la dernière coupe du monde de foot, les pauvres joueurs ont tout entendu : trop vieux, trop fatigués, pas en forme et je ne sais quoi d'autres. Ils furent en final, démontrant que « les vieux » ont toujours quelque chose à prouver. Du coup, l'Italie, à travers la presse, dénonça que pour gagner cette fichue coupe, il fallait faire tomber Zidane. Zidane est tombé, la coupe aussi ! Y aura-t-il une revanche ce soir ?
Madame Dati est une jeune politicienne, elle n’a pas l’assurance de Roselyne Bachelot. Sans lui ôter la moindre compétence, serait-elle en proie à quelque contingence ? Ce qui expliquerait « le jeu de chaises tournantes » qui se pratique, depuis son arrivée, au ministère.
Veut-elle des collaborateurs hyperactifs ? Qui travaillent en « joggant » ? Des hommes « orchestres » en quelque sorte !
La justice doit être réformée à tous les niveaux, mais sera-ce un « toilettage » ou un « ragréage » ? Quel budget l’Etat lui consentira-t-il ? On parle de retirer des fonctionnaires dans certains secteurs de la fonction publique pour renforcer la Justice !
Il n'est pas normal qu'il faille 5 mois au moins pour obtenir la copie d'un arrêt d'une page ! Pour du pénal, cela ne fait pas très sérieux !
Quant aux procédures pénales en elles-mêmes : est-il naturel que des dossiers disparaissent jusqu’en Cour de Cassation ? Celui de Lady Di, en est un exemple étonnant. Ce fut déjà dans ce même dossier que fut « extirpée » la photo de son accident qui circula, par la suite, dans la presse étrangère. Certains parquets sont de vrais moulins ! La peur d’une condamnation pénale encourage-t-elle ce genre « d’indélicatesse » ? Ou la peur de révélations ? Où se trouve alors, le secret de l’instruction ? Quel crédit en ressort-il pour l’institution judiciaire ? Que de questions !
Vous parlez d’espaces de publicité, pour rejoindre monsieur Lebebvre, faudrait-il des robes de magistrats conformes au tailleur pantalon de Madame de Villepin, porté à l’occasion du changement de ministre, sur lequel était inscrit en toutes langues : « au revoir » ?
D’autre part, il y a, de nos jours, des mots qu’il ne faut surtout jamais employer depuis Raymond Barre, au moins. A savoir : « rigueur ». Madame Lagarde a déclaré, je cite : «… un plan de rigueur destiné à la fonction publique pour l’essentiel… ». « Pas de plan de rigueur », a immédiatement démenti François Fillon !
Faut-il en plus apprendre la danse de Saint-Guy ?
Il ne faut pas oublier un débat qui eut lieu fin novembre 1996. Thème : « l’Europe, le travail et ses effets ». A l’occasion de cette émission, il fut indiqué que nous irions vers une France qui ne serait plus active qu’à 5 % !!!
La route est longue, aussi, l'espoir fait-il vivre ?
Rédigé par : Marie | 08 septembre 2007 à 10:39
Tout l'art d'écrire est dans l'emploi de ces finesses opportunes, de ces nuances par l'effet desquelles on donne à tous l'impression que l'on évoque un peu de leurs idées, tout en ne développant que les siennes.
Vous le possédez avec talent et, à mes yeux, raison : tuer les nuances c'est, en effet, tuer la liberté, l'appétit de créer, l'amour, le bonheur.
C'est déchirer la trame étincelante de la vie et la changer en haillon...
Quant aux président, magistrature et opinion, "il n'y a pas d'homme qui puisse être, à lui tout seul, aussi méprisable qu'un corps. Il n'y a point de corps qui puisse être aussi méprisable que le public", m'a enseigné un maître que vous avez du, sûrement, lire aussi...
Pour autant, dans la surabondance d'informations volontairement suscitées par N.S, le défi n'est-il pas de ne pas confondre l'accessoire et l'essentiel ?
Rachida Dati, les peines planchers, le jugement des irresponsables ne font-ils pas oublier les 14 milliards du "paquet fiscal" aggravant le déficit budgétaire ?
Ne dissimulent-ils pas aussi, les perspectives pessimistes en matière de "croissance", la situation, malheureusement pérenne, des travailleurs à temps partiel qui aimeraient tant, comme le candidat Sarkozy l'affirmait, "travailler plus pour gagner plus" ?
L'économie restera la "science" principale tant qu'on n'arrivera pas à se nourrir d'air, de vent ou de débats, aussi passionnants qu'ils soient, sur le clivage prévention/répression .
Toutefois, je ne veux pas courroucer le cher sbriglia en étant trop cursif et conclus donc :
"sans liberté de flatter, il n'est pas d'éloge blâmeur !"
Rédigé par : Parayre | 08 septembre 2007 à 02:13
J'avais relâché un moment l'attention lors de la lecture et j'ai un moment cru que vous réclamiez le sponsoring des juges lorsque j'ai lu un accroissement des espaces publicités. Je voyais déjà la prestigieuse robe d'hermine couverte d'encarts Shell, Danone, Pampers, Nestlé...
Pour le sport, ma foi, je préfère le pratiquer que le regarder, je n'y arrive d'ailleurs pas à l'inverse du cinéma que je préfère regarder que pratiquer (j'ai déjà fait de la figuration)! Vivement donc que ce succédané de football qui va remplir le même espace soit fini pour que nous retrouvions des films (avec la télé réal, l'omniprésence de N.Sarkozy et les feuilletons, il y en a déjà beaucoup moins !).
J'ai l'impression d'avoir tout dit en mes deux premières phrases sur Rachida Dati et d'avoir sombré dans la redite depuis. Que nous la critiquions ou pas ne change rien, nous sommes de toute façon pris en otages. Si nous la plébiscitions, les médias, les instituts de sondage, le président et son épouse nous l'imposeraient peut-être encore plus, si nous émettons notre juste réprobation alors nous voici avec l'horrible soupçon de racisme ou de snobisme parce qu'elle vient d'un milieu pauvre, les défenseurs aux arguments simplistes débarquent, c'est de toute façon sans solutions face à cet avatar de la politique spectacle !
Comme je peux être en accord avec ce que nous a émis ce soir Régis Debray chez Durand, à une différence près c'est que ça me déprime, car même si le dix-neuvième siècle est ma période de lettres et d'histoire bénite, je ne sais pas bien m'enfermer dans hier pour nier aujourd'hui !
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 08 septembre 2007 à 01:58