Depuis qu'on écrit sur elle - ces derniers jours, le Parisien, Paris Match et le Nouvel Observateur -, je me demande pourquoi l'affaire McCann passionne à ce point. Elle mobilise les médias, les magazines people, des personnalités, même sportives, qui ne nous avaient pas accoutumés à les voir sortir de leurs occupations quotidiennes avec générosité.
Cette fascination, sans qu'une seconde je prétende donner un avis sur le fond, touche la forme que revêt inévitablement le malheur. Force est de considérer que la tragédie a une esthétique et qu'elle plaît d'autant plus si elle brille de l'éclat sombre des énigmes qu'on souhaite confusément ne jamais voir résolues.
Avant de tenter une explication, une digression sur l'Ecole nationale de la magistrature (ENM).
La première nomination, à ma connaissance, opérée par la ministre de la Justice tranche heureusement sur la pratique ancienne qui choisissait des personnalités capables d'être assimilées aisément par l'institution ou l'établissement à réformer. Pour l'ENM, il semble que, sans doute pour le plus grand bien de celle-ci, on ait fait l'inverse en décidant de promouvoir un magistrat adepte des grands espaces plutôt que du pré carré des revendications corporatistes : Jean-François Thony. C'est l'Ecole qui devra s'adapter à lui, et non le contraire. A mon sens, il aura du travail. Je n'oublie pas qu'il n'y a pas si longtemps des auditeurs syndiqués ont voté une motion de soutien au juge Burgaud et que tout récemment une promotion "enthousiaste" (Le Monde) de 280 élèves s'est abritée sous l'aile d'Eva Joly. Décidément, la magistrature en devenir ne comprendra jamais où ses admirations devraient la conduire. Elle sera toujours idolâtre du clinquant discutable plutôt que de l'humilité remarquable, des donneurs de leçons (au nom de quelles réussites ?) plutôt que des discrets exceptionnels. Il y a des magistrats qui ne font pas des aller-retour entre la Norvège et la France, qui ne festoient pas lors de l'interpellation de personnes soupçonnées, et qui auraient pu et du être distingués par une promotion plus clairvoyante. Le président Hayat à Nice, le formidable juge Chapart qui a terminé le dossier des disparus de Mourmelon. Un jour, peut-être, on ne confondra plus à Bordeaux la grandeur de la magistrature avec sa capacité virile de faire mal. On a le droit de rêver.
Revenons à l'affaire McCann. La disparition de la petite Maddie, l'exhibition permanente de ses parents, la beauté du couple et de leurs enfants, les péripéties d'une procédure portugaise qu'on appréhende mal avec ses rebondissements, le caractère étonnamment festif donné à ce qui devrait être un chemin de croix et de peine, le débat public sur les soupçons et les charges, une forte odeur de mondanité, l'argent qui coule à flot, l'impudeur et la vulgarité des parasites du malheur des autres, l'obscurité et le mystère, tout est, depuis quelques mois, de nature à faire de cette tragédie un must sur tous les plans.
Mais il y a plus et mieux, ou pire. Je me demande si l'histoire de cette dramatique épreuve ne correspond pas à la contradiction de l'opinion publique, sous toutes les latitudes, d'être à la fois juge au quotidien et haletante devant l'inconnu inentamable. Au fond, le citoyen curieux croit tout savoir et ne veut pas tout apprendre. Détective du dimanche, persuadé d'avoir les lumières qui conviennent, il se félicite de s'affronter à une nuit qui lui fait peur et le fait trembler en se regardant soi-même. Il y a des crimes qui indignent seulement. L'enlèvement qui se situe entre l'espoir et le désespoir, entre la mort et la vie, remue infiniment plus en nous. C'est comme si notre être, tout à coup, se découvrait chevalier blanc étrangement fraternel, prêt à épouser la cause des parents de Maddie et se risquant à abriter des pensées et des soupçons vite refoulés à leur sujet.
Approfondissons. Ce qui advient en dernière analyse, c'est l'émergence d'une sorte de curiosité trouble pour les mécanismes intimes qui ont peut-être fait des coupables de cet élégant couple, ou de l'homme, ou de la femme, victimes d'une dévastation secrète, naufragés du coeur et de la vie derrière leur surface lisse et polie, incarnation d'un désordre d'autant plus fascinant qu'il se dégage à peine d'apparences qui parviennent tant bien que mal à l'occulter.
C'est très injuste mais il est des malheurs qui sont vécus sans éclat, avec la douleur plate et quotidienne de sensibilités brisées, dans le silence et l'indifférence. Et il y a des catastrophes comme des spectacles. L'esthétique entoure l'irréparable d'une aura donnant l'impression que le monde entier se rassemble autour du pire prévisible, comme s'il s'agissait d'un feu de joie.
Maddie est presque devenue un prétexte. On l'oublie au milieu de ce qu'on lui consacre . Ce serait fabuleux si un signe, un signe de vie, rendait vaine et inutile cette étrange et trop longue danse macabre.
Deux remarques sur les exemples cités dans ce texte et notamment "le formidable juge Chapart qui a terminé le dossier des disparus de Mourmelon"
Le diable est dans les détails :
- Peut-on vraiment parler de dossier terminé ? Pas de procès, pas de coupable, pas de justice rendue, aucune idée de ce que sont devenus les disparus...
- Malgré le fait d'avoir bouclé le dossier d'instruction, le juge Chapart n'a pas jugé utile d'informer les parties civiles des deux disparitions de Valdahon. Chanal et son avocat ont été mis au courant... Est-ce bien normal ?
Plus d'infos sur www.disparusdemourmelon.org
Rédigé par : Gédéon | 19 septembre 2007 à 23:20
Jean-Luc
«Mais quelle arrogance ! Monsieur Bilger pour qui vous prenez-vous... venez débattre avec les auditeurs que vous traitez avec un si grand mépris»
Ne confondons pas mépris et lucidité mêlée d'inquiétude. La question ne me paraît pas, à moi profane, celle du débat entre soi, mais plutôt de qui se prend déjà pour un avocat général alors qu'il n'est encore qu'un étudiant ou un simple auditeur, et de qui scrute avec attention la communauté de l'otium judiciaire alors qu'il pourrait très bien 's'en battre' l'oeil vu le profil de carrière !
Pour le sens de l'expression française voir : http://www.expressio.fr/expressions/s-en-battre-l-oeil-s-en-tamponner-le-coquillard.php ou encore le vocabulaire des ex Premier ministres par exemple le florilège du parler de Mme Cresson qui donne tout son véritable sens au mot 'arrogance'.
Rédigé par : Catherine JACOB | 18 septembre 2007 à 10:16
"et qui auraient pu et du être distingués par une promotion intelligente"
Mais quelle arrogance ! Monsieur Bilger, pour qui vous prenez-vous... venez débattre avec les auditeurs que vous traitez avec un si grand mepris.
En temps que magistrat comment pouvez-vous juger des personnes sur un nom de promotion.
Quelle fatuité... Vous m'attristez beaucoup, moi qui vous estimais.
Rédigé par : Jean Luc | 18 septembre 2007 à 00:34
Pour vivre des situations judiciaires où l'esthétique et l'intelligence jouent un rôle primordial au point que la justice se prend les pieds dans ce tapis trop finement brodé (3 procès d'assises, 2 cassations, bientôt un quatrième procès, nous sommes dans le Guiness), je lis votre billet avec une grande attention. Très fin.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 17 septembre 2007 à 10:15
Une mauvaise idée comme ça en l'air juste pour ne pas changer de registre, je me demande si la France qui s'intéresse tant aux McCann n'est pas aussi quelque part celle qui consomme des McCain [ http://www.mccain.fr/framework/builder.aspx?page=antehome ]
Rédigé par : Pour avoir la frite... mangez des moules ! | 15 septembre 2007 à 09:39
La triste histoire des McCann et plus encore de leur fille Maddy, médiatiquement exploitée, me fait penser à la tragédie grecque. Le public frémit. Comme l'écrit Quinnio, il n'en sait rien, il sait que le destin tranche. Qu'il soit favorable à Maddy, j'en doute. Les humains ne peuvent rien face au destin, c'est la Némésis.
Rédigé par : francis | 14 septembre 2007 à 23:09
Je l'ai déjà exprimé ici, j'ai un attachement très fort pour l'ENM, établissement au sein duquel, es-qualités d'auditeur puis des années plus tard, de maître de conférences, j'ai vécu des expériences aussi riches que passionnantes.
@alxago n'a pas tort, y séjournent des individus d'une rare valeur, soucieux de progresser, empreints de responsabilité ...
J'ai souvent déploré que cette école, seul lieu où les magistrats peuvent échanger, lors de leur scolarité initiale puis, en formation continue, soit progressivement devenue, après avoir été, il est vrai, un lieu de contestation idéologique, une école d'application formant des techniciens mais oubliant que ces derniers interviennent, au quotidien et pas seulement en matière pénale, dans l'humain, l'échec, l'imparfait et que la familiarité avec ces derniers doit être préparée, accompagnée, réfléchie ...
Les connaissances juridiques, la rigueur procédurale, la compétence technique, en somme, ne suffisent pas...
Hommes et femmes détenteurs de pouvoirs sur leurs semblables, les magistrats doivent apprendre à en répondre, accepter loyalement et complètement que leurs décisions soient soumises à la critique ; qu'une décision soit transparente dans sa conception et finement ciselée dans son élaboration ne suffit pas. Comme ne suffit pas la censure de la cour d'appel ou celle de la cour suprême.
L'absolu judiciaire est un mythe, et si la vérité judiciaire, relative elle, ne peut être remise en cause devant une juridiction, c'est par un libre jeu des institutions de notre Etat que les juges doivent, en toutes occasions, envisager de voir leurs actes scrutés, auscultés, mis en cause...
Rédigé par : Parayre | 14 septembre 2007 à 20:23
catherine A.
« Le malheur des autres c'est toujours un peu notre bonheur. Celui au moins d'avoir été épargnés. Pour cette fois.»
Je connais une soeur qui a dit à sa soeur en guise de paroles de consolation à l'occasion d'un nouveau coup du sort :« C'est toujours sur toi que ça tombe mais heureusement que tu es là... tu es notre paratonnerre ! »
Rédigé par : Catherine JACOB | 14 septembre 2007 à 19:57
@ alxago
Le société, dans sa très, très large majorité ne sait rien de l'ENM. Le fonctionnement et les enseignements de cette école lui sont indifférents.
Que vous le vouliez ou non. A tort ou à raison. Outreau a marqué les esprits. Je pense que ce que vous regrettez comme un a priori négatif à l'encontre des jeunes magistrats, ces derniers le doivent très largement à leurs aînés.
La société n’attendait pas, n’exigeait pas des sanctions pour les professionnels de la justice ayant été en charge de cette affaire. Elle n’a jamais été demandeur du délire médiatique effrayant qui a accompagné l’audition du juge Burgaud.
Ce qu'elle était en droit d'attendre, c'est que les choses soient clairement dites, sans ambiguïté, par le monde judiciaire. Et que les responsabilités de l'ensemble de la chaîne judiciaire soient reconnues et assumées.
On sait ce qu'il en a été.
Je pense que depuis, il est très difficile de ne pas nourrir une sorte de défiance envers les professionnels de la justice.
Même si on est parfaitement conscient qu'Outreau ne représente en rien la justice dans sa généralité, sa complexité et qu'elle n'est en rien exemplaire de ses innombrables champs de compétences et d’interventions. Même si on est conscient que beaucoup de trains arrivent à l'heure.
Cette défiance s’exprimera tantôt par des reproches envers un supposé laxisme. Elle s’exprimera ailleurs envers un supposé arbitraire pour d’autres décisions. Elle se traduira par une succession de malentendus et d'incompréhensions.
Mais j’ai envie de dire qu’il s’agit là d’un même sentiment que j’appelle un manque de confiance dans une autorité. Parce que celle-ci n'a pas su ou n’a pas voulu, à l'issue de cette affaire, être à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre d’elle.
Alors un professeur chargé de préparer des jeunes gens au concours d'entrée qui dit être inquiet par l'immaturité et l'arrogance qu'il observe chez ses étudiants.
Comprenez que ces deux mots ensemble, immaturité et arrogance, irrationnellement, peut-être, sans doute, donnent la pétoche.
Rédigé par : Véronique | 14 septembre 2007 à 18:49
perso j'ai une certitude depuis le début : je ne vous dis pas laquelle ; mais à bien observer cette mère (porteuse d'un secret inavouable ?), à chaque passage télé, je m'interroge !
malheur malheur !
tout est en ces deux mots !!!!
et de me remémorer l'affaire Villemin !
j'attends toujours le signe de vie dont vous parlez , je le souhaite de tous mes meilleurs voeux mais ..........
(in)justement : oui mais !
Rédigé par : Cactus con vaincu de l'Ain ? | 14 septembre 2007 à 17:14
Vous évoquez M. HAYAT en contraste avec M. BURGAUD. Et l'incarcération du commissaire JOBIC, innocenté ensuite, par un jeune juge d'instruction à la fin des années 1980 dénommé M. HAYAT ?
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 14 septembre 2007 à 16:16
"Ce qui advient en dernière analyse, c'est l'émergence d'une sorte de curiosité trouble pour les mécanismes intimes qui ont peut-être fait des coupables de cet élégant couple, ou de l'homme, ou de la femme, victimes d'une dévastation secrète, naufragés du coeur et de la vie derrière leur surface lisse et polie, incarnation d'un désordre d'autant plus fascinant qu'il se dégage à peine d'apparences qui parviennent tant bien que mal à l'occulter."
C'est, sur le plan du style, infiniment supérieur à Duras...
Est-ce pour autant "forcément sublime" ?...
ou forcément subliminal ?...(merci C.J.de ne pas rebondir...)
J'ai ressenti à vous lire sur ce sujet, un certain malaise...
Véronique, en rappelant la chronique de La Croix, a tout dit... une fois encore.
Rédigé par : sbriglia | 14 septembre 2007 à 15:04
Véronique
«Dominique Quinio est dans son rôle de journaliste. Il nous INFORME avec respect et humilité... qu’il ne sait rien.»
Sur http://antomoro.free.fr/artlal/txtlal/socrate/socrate_am_v2.4.html Une bonne introduction au non savoir ironie et maïeutique socratiques dans un style clair et documenté, à la Véronique.
Rédigé par : Catherine JACOB | 14 septembre 2007 à 10:56
Les expériences diffèrent. Putôt que des jeunes gens arrogants et immatures, les auditeurs de justice que je connais sont plutôt passionnés, soucieux du sens du service, en état de "légitime défiance", en recherche d'expérience et d'échange. J'en connais même qui ont du mal à dormir certaines nuits.
Les attaques permanentes contre l'Ecole et les conséquences indirectes sur leur image les troublent, même s'ils sont conscients et critiques sur les défauts.
Ceux que je connais me réconfortent plutôt.
Rédigé par : alxago | 14 septembre 2007 à 10:54
Sur http://www.justice.gouv.fr/index.php?rubrique=10030&article=13111 Jean-François Thony, qui a à peu près l'âge de mon frère, a une bonne tête et une belle cravate. On ne dirait pas du tout la terreur de la lutte anti terroriste et anti blanchiment. Je constate cependant que, comme dans le cas de Madame Lagarde, la longue expérience à l'international est à l'honneur, ce qui suppose des personnalités qui ne sont pas enfermées dans une seule langue autrement dit une certaine systématique intellectuelle. Mais je constate aussi que cet international, bien que celui de la Common Law qui nest plus si common que cela d'ailleurs, est encore assez proche de nous, autrement dit reste encore assez loin du droit coutumier en usage dans d'autres formes de pensée plus éoignées, et qui se conjuguent avec plus ou moins de bonheur tant avec cette Common Law qu'avec les systèmes juridiques dits de tradition romano-germanique. Or, il n'y a pas que le monde anglo-saxon dans la vie. Hegel, toujours lui mais bon, fait un développement très intéressant sur les pierres d'achoppement entre les conceptions du droit tel le droit anglo-saxon et celles de l'Empire du Milieu, difficultés qui s'originent dans une certaine conception de la liberté et de la morale de part et d'autre. Avec la nomination de Monsieur Jean-François Thony le système français affirme visiblement une volonté de rénovation profonde dans la formation des magistrats, mais sans doute ne faut-il pas s'arrêter là et voir encore un peu plus loin les vrais défis qui ont à leur clé de vrais conflits, et non pas simplement les dysfonctionnements de nos démocraties plus ou moins démocratiques !
Rédigé par : Catherine JACOB | 14 septembre 2007 à 10:27
Eh oui Philippe, même dans le malheur il vaut mieux être jeune, riche et beau. Les époux McCann gros, moches et pauvres n'auraient intéréssé personne ; surtout pas la presse, et qui aurait mis sur des tee-shirts, magazines... la photo d'une Maddie aux traits ingrats ? Alors quand le pire tombe sur cette famille idéale, il nous venge de notre propre médiocrité. Bien sûr personne n'osera avouer ça mais finalement ça fait du bien de voir que ceux qui semblent avoir tout pour eux ne sont à l'abri de rien. Le malheur des autres c'est toujours un peu notre bonheur. Celui au moins d'avoir été épargnés. Pour cette fois.
Rédigé par : catherine A. | 14 septembre 2007 à 08:55
Il n’est pas piteux de reconnaître que l’on ne sait rien !"
C'est la phrase extraite d'un édito de Dominique Quinio du journal La Croix qui a fait le choix de la réserve et du silence sur cette affaire . Koz (blog www.koztoujours.fr) a consacré une de ses notes - agréables et brillantes - au parti pris éditorial de ce journal.
"Force est de considérer que la tragédie a une esthétique et qu'elle plaît d'autant plus si elle brille de l'éclat sombre des énigmes qu'on souhaite confusément ne jamais voir résolues."
Pardon de l'exprimer ainsi. Mais cette esthétique est d'abord une sorte de produit fini vendu par des médias que les protagonistes de ce fait divers ont su également mobiliser.
Ce qui me frappe c'est le scénario médiatique qui est construit à partir de ce drame comme un des pires téléfilms de prime time.
Les médias s'appuyant sur une présupposée demande de l'opinion.
Je ne suis pas d'accord avec votre idée d'une opinion fébrile, haletante, s'invitant avec outrance dans cette affaire.
Si le choix éditorial de La Croix se généralisait à l'ensemble de la presse, pensez-vous, Philippe, que l'opinion trépignerait d'impatience et d'énervement d'être privée ou frustrée de son feuilleton ?
Je suis d'accord quand vous dites qu’il y a une esthétique du malheur qui provoque en nous trouble, malaise, questionnements intimes, complaisance mal maîtrisée aussi.
Mais c’est la littérature, quand elle sait dépasser le brut d’un fait divers, qui est encore la plus à même de nous parler de ce trouble.
Certainement pas une presse obsédée avant tout, dans le traitement de ces affaires, d’assurer illusoirement une part de marché en confondant abusivement offre et demande.
Cette demande serait indiscutable. J'en doute. Elle agit comme un alibi qui exonère les médias de se poser des questions sur eux-mêmes et sur leur vocation première.
Dominique Quinio est dans son rôle de journaliste. Il nous INFORME avec respect et humilité... qu’il ne sait rien.
Rédigé par : Véronique | 14 septembre 2007 à 08:00
Très bonne digression sur l’ENM. J’espère comme vous un changement. En qualité d’enseignant préparant au concours je suis inquiet de voir une école transformant de bons étudiants immatures en jeunes gens arrogants et toujours immatures. Une partie de la magistrature, qui se voudrait moderne, n’a pas évolué depuis les remontrances des Parlements des XVIIe et XVIIIe siècle. Espérons……
Rédigé par : J-F Chassaing | 14 septembre 2007 à 07:55
Le traitement médiatique de l'actualité relève en fait du cinéma. Les événements ne nous sont pas présentés à l'état brut, et encore moins analysés, mais sont soumis à une logique fictionnelle.
Le 20h ne parle pas à notre intelligence, n'a pas vocation à nous apporter des éléments d'information sur ce qui se passe ; il dramatise l'actualité, s'adresse à notre imaginaire, chatouille nos fantasmes.
Rédigé par : Julien | 14 septembre 2007 à 07:35
Puisque l'ENM est abordée, et c'est un sujet important, je me suis laissé dire que la garde des Sceaux y rendrait une visite et interviendrait devant les élèves dans quelques semaines. C'est bien le moins ; d'ailleurs Pascal Clément avait été exemplaire à ce titre lors d'une prestation de serment qui intervenait en pleine affaire d'Outreau. Mais il semble que la direction intérimaire (Monsieur Thony n'était pas encore nommé) ait été informée que la garde des Sceaux ne répondrait qu'à des questions écrites posées au préalable. Sans doute l'application du dicton: "la plume est serve; la parole est libre".
Quant à l'ENM, si elle a besoin de réformes, comme toute organisation, il ne faudrait tout de même pas tout jeter (je vise ici certains commentaires, pas votre texte).
Rédigé par : alxago | 14 septembre 2007 à 01:16
L'ENM, sujet qui me touche s'il en est : pourvu que le garde ait eu du "blair" en choisissant Thony !
Pardon pour ce douteux jeu de mots mais je n'en souhaite pas moins, avec vous, que "notre école" ne soit plus à la "justice" ce qu'est un dictionnaire de rimes à la poésie baudelairienne...
Rédigé par : Parayre | 14 septembre 2007 à 00:14
Juste une petite précision car je sais que vous n'aimez pas les approximations et cela vous honore : le soutien au juge Burgaud n'a jamais été voté par l'ensemble d'une promotion mais décrété par une section syndicale "au nom" de la promotion...
Par ailleurs, que vous n'aimiez pas Eva Joly et son usage des médias est une chose, mais prétendre donner des leçons à vos jeunes collègues qui ne comprennent pas où "leurs admirations devraient (les) conduire" en dénonçant des "donneurs de leçon" semble tout de même contradictoire.
Un tel commentaire alors qu'il ne s'agissait que d'une digression vous paraîtra peut-être abusif, je m'en excuse d'avance.
No vice
Rédigé par : no vice | 14 septembre 2007 à 00:03