Ce matin, rentrant chez moi, un homme sympathique me croise sur le boulevard et m'adresse un tonitruant "Maître". Il m'a sans doute vu à la télévision et, pour lui, je suis "Maître". Une assistante de notaire, récemment, après que je me suis présenté, m'appelle Maître Bilger. Un député-maire, à un Salon du livre, me nomme de la même manière et, pourtant, c'est un parlementaire réputé. Des chefs de très grandes entreprises, les élites intellectuelles et politiques, la "France d'en haut comme la France d'en bas", si l'expression a un sens, ont un point commun qui est leur ignorance du monde judiciaire et, en particulier, leur inaptitude à nommer correctement ses structures les plus élémentaires et les professionnels qui y travaillent.
Pour parler net, c'est la magistrature qui est médiocrement connue, voire totalement méconnue. Le barreau, les avocats sont inscrits dans l'esprit public au point de mobiliser l'attention exclusive du citoyen. Celui-ci résume tout son savoir en usant d'un langage qui, parfois hérité des feuilletons de télévision, tourne peu ou prou autour des avocats et des Maîtres faciles à retenir.
Pourquoi cette inculture de la société, à tous les niveaux, qui semble résister aux campagnes d'information les mieux menées ?
Cette pauvreté et cette imprécision du langage judiciaire ne seraient pas préoccupantes, ne seraient que la traduction d'une dégradation du langage en général si elles ne révélaient pas quelque chose de profond sur la justice.
En effet, c'est comme si on ne voulait pas nommer ce dont on a peur, appréhender par les mots une institution à laquelle on ne désire avoir recours qu'en dernière analyse, quand le contentieux est inévitable. Je crois que si la justice et les magistrats sont mal désignés au point d'être confondus avec les avocats, c'est que les premiers se voient attachés une image structurellement négative, menaçante et qu'on laisse naturellement dans le flou tandis que les seconds bénéficient de l'aura qui naît de la fonction de défense. Le citoyen s'imagine poursuivi par le magistrat mais soutenu par l'avocat. C'est une distinction fondamentale qui explique que celui-là doive demeurer dans l'inconnu et celui-ci dans la reconnaissance.
Je suis persuadé que la connaissance du monde judiciaire, l'usage d'un langage approprié, la définition la plus exacte possible des mécanismes qu'un honnête homme ne peut pas ignorer surgiront comme une conséquence de l'instauration ou de la restauration d'un lien de confiance entre les juges et la société. La technique du langage procédera d'une politique de la justice, notamment pénale, qui rassurera le citoyen. Réussie, elle attirera au lieu de repousser, elle n'intimidera plus mais apaisera. On ne dira plus Maîtres aux magistrats.
Ce mouvement devra s'accompagner d'une pédagogie intense au quotidien, partout où l'occasion nous en sera donnée. Combien de lieux ai-je fréquentés qui m'ont offert l'opportunité, simplement ou de manière plus officielle, de présenter une image de la justice qui, même réduite à ses éléments les plus sommaires, montrait au citoyen qu'il n'y avait pas là un rébus mais un mystère facile à déchiffrer ! Rien ne se fera sans nous, sans notre volonté de rendre accessible le lointain et familier le solennel. Si nous ne sommes pas bien connus, si les mots nous définissent mal, si nous sommes condamnés à justifier notre existence entre l'être de notre métier et le langage qui nous nie, c'est à cause de nous. Nous n'allons pas assez dehors pour dire, convaincre, expliquer, décrire et répliquer.
Sans doute faudra-t-il accepter d'inventer des communications moins sophistiquées. Avant d'enseigner le complexe, il faudra tenter d'apprendre le simple judiciaire aux citoyens. Déjà, seulement, cette structure, cette division intellectuelles : le barreau, les avocats ; la magistrature composée du siège et du parquet avec les caractéristiques de ces deux entités.
L'expérience de ce matin, je suis sûr que beaucoup de mes collègues l'ont vécue. Tant que les erreurs nous donneront l'envie de rectifier, la passion de mieux faire comprendre, rien ne sera perdu.
Mais, qu'on ne s'y trompe pas, laisser l'inculture judiciaire dans l'état où elle est, c'est accepter que la démocratie ait les ailes un peu rognées.
@ludovic
J'ai simplement voulu mettre en évidence l'impossibilité fonctionnelle, pour un procureur, de se rendre sympathique, liée à son rôle d'accusateur public et d'organe répressif.
Les efforts de pédagogie tout à fait louables de Philippe Bilger ne peuvent rien changer à ce phénomène purement structurel.
Si l'on veut être aimé, il faut faire un autre métier (avocat, par exemple, pour rester dans le secteur juridico-judiciaire).
C'était le sens de mon intervention sur ce blog, dont il faut quand même reconnaître tout l'intérêt.
Pour en revenir plus précisément à votre remarque, je dois vous dire que je ne jalouse pas les érudits et que mon "inculture judiciaire" ne me crée pas l'ombre d'une émotion.
Rédigé par : bernard trigallou | 29 juillet 2009 à 12:30
On a rebaptisé les commissaires du gouvernement "rapporteurs publics" pour éviter les confusions. Ne pourait-on appeler autrement les avocats généraux afin d'éviter la confusion avec les avocats inscrits à un barreau ? Pourquoi pas Lieutenant-procureur général, ce qui aurait pour avantage d'évoquer l'ancien Lieutenant criminel ?
Rédigé par : NossyBe | 27 juillet 2009 à 23:46
@Ludovic
Le billet sur les comiques c'est ici :
http://www.philippebilger.com/blog/2009/07/boujenah-entre-desproges-et-c%C3%A9line.html
...
Rédigé par : Catherine JACOB | 27 juillet 2009 à 09:05
Bonjour M. Bilger,
Je redécouvre ce billet déjà ancien à l'occasion du récent commentaire de Catherine Jacob.
Sans doute aviez-vous raison d'évoquer l'inculture judiciaire, le commentaire de Bernard Trigallou et sa conception de la fonction de procureur est éloquent à cet égard: "vous avez pour mission d'enfoncer le justiciable, de lui tailler un costume qui ne lui va pas, qui n'est pas le sien, trop lourd pour lui !".
Les séries télévisées concourent tout autant à entretenir l'inculture judiciaire. Combien de présidents de diverses juridictions ont droit au "Votre Honneur" du fait des séries américaines. Les séries françaises ne sont pas en reste non plus, ainsi François-Eric Gendron, dans la série "Le Proc" sur TF1 incarnait un procureur qui menait lui-même les enquêtes jusqu'à interpeller en personne et arme au poing les suspects. Parfois l'ignorance de certains citoyens aboutit à des situations vraiment cocasses : une amie avocate m'a confié que l'un de ses clients s'était adressé au président d'une chambre correctionnelle en lui donnant du "Votre Majesté", ce qui avait tout de même eu le mérite de détendre l'atmosphère de l'audience.
Quant à la fonction d'Avocat Général, il n'est pas étonnant que l'intitulé soit source de confusion avec la fonction de bâtonnier. Peut-être la confusion sémantique serait-elle évitée avec un titre plus clair, comme vice-procureur général, ou procureur général adjoint. Enfin, allez savoir.
Rédigé par : Ludovic | 26 juillet 2009 à 18:01
@bingen
"Je crois également que cette méconnaissance de nos principes élémentaires de l'organisation judiciaire cache, ce qui me paraît plus grave, une incompréhension et de son fonctionnement et de la philosophie qui guide notre Justice. Nous parvenons ainsi aux dérives actuelles :"
"Notre édifice juridique et judiciaire n'est sans doute pas parfait mais sans l'intervention collatérale des parasites de la justice il serait plus à même de ressembler à une Justice aveugle."
Vous avez un bien joli nom synonyme de sagesse et de culture!
Ceci dit, je résiste difficilement à ne pas réagir à ce commentaire par une anecdote (tout ce qu'il y a de plus authentique) qui démontrera si besoin est que l'incompréhension ne vient pas tant de la méconnaissance des choses, que de l'habitude de procèder de telle manière, ainsi que de la paresse qui répugne à procéder aux vérifications élémentaires.
L'anecdote a trait à la saisine du juge de l'exécution à laquelle il peut être, semble-t-il, procédé de diverses manières.
Par ex. en vertu des dispositions du Chapitre II du code de l'organisation judicaire, la procèdure :
Art. 11. - Les parties se défendent elles-mêmes. Elles ont la faculté de se faire assister ou représenter.
Art. 15. - : "La demande est formée au secrétariat-greffe du juge de l'exécution par lettre recommandée avec demande d'avis de réception ou par déclaration faite ou remise contre récépissé.
Lorsque le juge de l'exécution exerce aussi les fonctions de juge d'instance et que la demande a été formée au secrétariat-greffe du tribunal de grande instance, celle-ci est réputée faite valablement et elle est immédiatement transmise au secrétariat-greffe du juge délégué. Avis en est donné au demandeur par lettre simple."
Art. 17. - Le secrétariat-greffe avise le demandeur des lieu, jour et heure de l'audience par lettre recommandée avec demande d'avis de réception. Copie de cet avis est envoyée le même jour par lettre simple.
Cet avis reproduit les dispositions des articles 11 à 14.
Lors de la présentation de la demande, le demandeur peut également être convoqué verbalement contre émargement. Dans ce cas, le secrétariat-greffe lui remet un avis comportant les indications prévues aux alinéas précédents.
Art. 19. - La demande peut aussi être formée par assignation à la première audience utile du juge de l'exécution.
Un justiciable qui y avait intérêt se présente au geffe unique d'un TGI d'une localité que, par égard pour les collègues du magistrat dont il va être question, je ne citerai pas, et procède par déclaration remise contre récepissé, demande qui mentionne la date de la première audience utile du juge de l'exécution dont il s'était préalablement enquis, se rend à l'audience au jour et à l'heure dite et vu les dispositions des art. 18 et 21 du code précité :
- "Art. 18. - Le défendeur est convoqué par lettre recommandée avec demande d'avis de réception qui contient une copie de la demande [...] En cas de retour au secrétariat-greffe de la lettre recommandée qui n'a pas pu être remise à son destinataire, le greffier en informe le demandeur qui procède par voie de signification.
- "Art. 21. - Le juge s'assure qu'il s'est écoulé un temps suffisant entre la convocation et l'audience pour que la partie convoquée ait pu préparer sa défense."
le dit demandeur se préoccupe de savoir si son affaire est bien inscrite au rôle de l'audience en question. A l'ouverture des portes, il s'avance vers le Tribunal flanqué de son greffier qui lui intiment quasi simultanément, pour l'un :" Asseyez-vous là-bas, vous allez être appelé." et pour l'autre: "Restez là, il y a un problème avec votre dossier, je vous expliquerai."
Le justiciable s'assied au fond de la salle et attend que cela se passe dans une atmosphère feutrée de chuchotements autour du micro du tribunal, puis à la fin de l'audience, se présente de nouveau, pour apprendre que le défenseur n'a pas été convoqué, vu qu'il n'avait pas été procédé comme il eût fallu par assignation: "Je vous ai d'ailleurs envoyé un courrier hier, vous l'expliquant. Vous ne l'avez pas eu?" interroge le greffier (au tarif non urgent?!).
Réponse du justiciable: "Je n'ai pas procédé par assignation en effet, mais j'ai procédé selon les dispositions de l'art.15 du code de l'organisation judiciaire."
Réplique:" Le code de l'organisation judiciaire? Mais le code de l'organisation judiciaire n'a rien à voir là-dedans!" dit l'un.
Le justiciable :" Il me semblait bien avoir pourtant lu que..."
Réplique coupante :" Eh bien, relisez le."
Le greffier rend sa déclaration au justiciable, laquelle porte un timbre à date différent de celui qui figurait sur son récepissé. Il rentre chez lui, relit le code, imprime les articles concernés, retourne avec au tribunal et s'adresse au greffe unique qui lui dit: "Oh, mais nous ne prenons plus les déclarations." Le justiciable insiste poliment. Le greffier finit par lui dire :"Allez voir salle tant." Il s'y rend, explique ce dont il s'agit. On va lui chercher le greffier de l'audience qui vient avec un code à la main, lequel code n'est pas le code de l'organisation judicaire of corse. Le justiciable réussit néanmoins à récupérer la parole pour procéder pour sa part à la lecture de ses propres articles qu'il avait apportés avec lui. Le greffier consent à l'écouter à la condition qu'il baisse le ton, vu qu'en présence du magistrat il avait été démontré que le justiciable était capable de s'exprimer posément et qu'il n'y avait donc pas de raison qu'il n'en soit pas de même en la seule présence du greffier. Le justiciable chuchote le contenu des articles, puis le greffier lui dit : "Il reste trois minutes avant la fermeture qu'est-ce que vous faites? Vous faites une déclaration sommaire ou vous revenez?" Le justiciable opte pour revenir. Après qu'il lui ait été précisé qu'il fallait que sa demande soit rédigée très clairement avec trois rubriques bien séparées de façon à ce qu'on y comprenne quelque chose : 1- Demandeur, 2- Défendeur 3- Exposé des motifs!, le justiciable rentre chez lui, recompose son texte, le dispose en trois rubriques bien séparées avec leurs intitulés en bons gros caractères, photocopie la première déclaration et son récepissé qu'il joint au tout, ajoute un paragraphe justificatif qui préserve le 'pride' de chacun, retourne salle tant, explique son cas au personnel présent, lequel va se renseigner puis revient:
"On m'a dit que je pouvais prendre votre déclaration. C'est bon, donnez la moi."
Le justiciable lui tend la liasse en disant :" Puis-je être convoqué verbalement dès à présent contre émargement?".
"Ah ça on ne me l'a pas précisé, je ne sais pas."
Le justiciable s'explique : "Il s'agit de l'article 17 du Code de l'organisation judiciaire."
Le personnel étonné s'en va , le greffier de l'audience reapparaît, chuchote précipitamment quelque chose puis s'en retourne.
Le personnel précédent revient, s'inquiète de voir le justiciable toujours là qui lui explique qu'il n'a pas tout compris vu qu'il a entendu seulement la moitié de la phrase. Le greffier revient, détache les syllabes d'une date assez éloignée, puis précise :"Même lieu, même heure. C'est bien tout ou vous voulez encore autre chose?". "Non merci, ça ira comme ça."
M'est avis qu'il n'était pas au bout de ses peines, ce malheureux justiciable qui a eu la mauvaise idée de se passer et d'avocat et d'assignation et, personnellement, je me demande si dans de telles circonstances, se poser la question de la philosophie qui guide notre Justice, comme vous dites si bien, n'est pas taper un peu trop haut dans l'ordre des questions existentielles!
Rédigé par : Catherine JACOB | 25 juillet 2009 à 19:49
Monsieur l'avocat général,
Je partage cet appel. Je crois également que cette méconnaissance de nos principes élémentaires de l'organisation judiciaire cache, ce qui me paraît plus grave, une incompréhension et de son fonctionnement et de la philosophie qui guide notre Justice. Nous parvenons ainsi aux dérives actuelles :
Justice médiatique et émotionnelle, déviation de l'article 30 du CPP à des fins politiques... Notre édifice juridique et judiciaire n'est sans doute pas parfait mais sans l'intervention collatérale des parasites de la justice il serait plus à même de ressembler à une Justice aveugle.
Merci pour votre élégance et pour exprimer ainsi votre idéal de la Justice.
Rédigé par : bingen | 24 juillet 2009 à 16:30
Pour Ambrosi, à seule fin qu'il (elle ?) puisse avoir une vision moins... manichéenne...
PS : "meurtrier", pas "assassin"... pour la pauvre Marie le distinguo est, hélas, sans portée, pas pour la sanction...
http://embruns.net/logbook/2007/10/15.html#005737
Rédigé par : sbriglia | 16 octobre 2007 à 11:41
Déjà révolté depuis longtemps comme la majorité du peuple par certaines décisions judiciaires bien connues et révoltantes : multi récidives non sanctionnées, relâches de tueurs pour "bonne conduite" ou "irresponsabilité" , cette fois je suis définitivement écoeuré de la justice de mon pays qui libère un assassin après 4 ans pour "bonne conduite" ; a-t-il eu une bonne conduite le soir de son acte barbare ? Pauvres femmes battues, vous pourrez trembler encore plus fort en attendant le retour de vos tortionnaires de maris encouragés par les verdicts Kafkaïens ou ubuesques de nos magistrats .
Mais bien sûr, de brillants intellos vont encore nous taxer d'inculture judiciaire, nous "les clients du café du commerce".
Rédigé par : ambrosi | 16 octobre 2007 à 10:30
@Bernard Trigallou
Votre commentaire, frappé au coin du bon sens, pose les bonnes questions...
Il n'est pas courant que celui qui soit chargé de requérir une sanction au nom de la société fasse connaître quasiment au jour le jour ses états d'âme, sa vision politique de la Justice, quitte à tomber de temps à autre dans des dérives, certes amusantes car la plume est alerte, mais parfois futiles...
Curieux que vous y déceliez un besoin d'affection... l'analyse doit nécessairement être plus complexe et pour ma part, je ne m'y aventurerais pas...
Je crois que la tenue de ce blog par Philippe Bilger doit parfois provoquer chez son auteur de bonnes montées d'angoisse, des instants d'exaltation et des passes d'abattement... Les commentaires déversés doivent se rajouter à l'inquiétude...
L'homme sera-t-il dépassé par son oeuvre, comme le suédois Alex Schulman : "mon blog est devenu un monstre et je n'en peux plus" (in" Le Monde" du 11 octobre page 33) ?...
Je ne peux vous suivre lorsque vous écrivez :
"vous avez pour mission d'enfoncer le justiciable, de lui tailler un costume qui ne lui va pas, qui n'est pas le sien, trop lourd pour lui !"
Allez écouter un réquisitoire de Philippe Bilger et vous changerez vite d'avis... ou demandez aux avocats pénalistes ce qu'ils en pensent : vous seriez surpris des réactions positives !
Rédigé par : sbriglia | 11 octobre 2007 à 09:24
Merci pour votre blog bien caustique.
Une petite précision pour l'appellation Maître - elle peut être utilisée à l'égard de tout titulaire d'une maîtrise, en l'occurrence d'une maîtrise de droit.
Mais il me paraît évident qu'un avocat général préfère que l'on réfère à sa fonction actuelle qu'à son diplôme, qui n'est qu'un prérequis à ladite fonction.
Pourtant, cela pourrait donner un petit coup de jeune, comme se faire appeler Mademoiselle pour une femme de plus de quarante ans.
Signé - Une femme de plus de quarante ans
Rédigé par : Mimi Pinson | 11 octobre 2007 à 08:08
Monsieur Bilger,
Vous semblez vouloir être connu et reconnu comme un homme sympathique, accessible à tous.
Mais, par nature, votre fonction de procureur s'y oppose : vous avez pour mission d'enfoncer le justiciable, de lui tailler un costume qui ne lui va pas, qui n'est pas le sien, trop lourd pour lui !
C'est totalement incompatible avec votre désir d'amitié, voire d'affection.
Il vous faudrait changer de métier, ou alors que la fonction de procureur soit sérieusement amendée, que la Justice devienne accessible, compréhensible, que les magistrats changent leur tenue pour un costume civil et fassent l'effort d'être cohérents et rigoureux dans leur démarche intellectuelle, que le justiciable ne se sente plus écrasé avant même d'entrer dans la salle d'audience !
Ainsi, pour la première fois depuis longtemps qu'un garde des Sceaux fait l'effort de nous paraître sympathique et accessible, vous vous permettez de l'offenser par des qualificatifs peu amènes !
Vous devriez rechercher la cohérence avec vous-même, avant de prétendre à la considération et à la sympathie de vos concitoyens.
Rédigé par : bernard trigallou | 10 octobre 2007 à 22:42
Dommage que vous ne disiez jamais en quoi est-il important d'utiliser le bon terme. Je pense pour ma part que ça n'a aucune importance. Pardonnez-moi mais il me semble que vous vous prenez parfois un peu trop au sérieux.
Rédigé par : Richard | 08 octobre 2007 à 01:12
@Cécile de Songy,
Bonjour,
vous dites : "....on manque, c'est d'éducation tout court....."
je dis : assurément, et j'ajoute, l'inculture judiciaire peut-elle être reprochée par un professionnel à un non-professionnel .. ? J'en doute...
Oui, même si c'est pour paraitre désagréable, peu m'importe, mais un professionnel qui semble ne pas comprendre que des non-professionnels puissent être incultivés dans son domaine de compétence à lui le professionnel, assurément, moi, ça me trouble, car mes neurones n'ont pas ce type d'aiguillage, ce n'est pas ma forme de raisonnement, mais je n'ai fait après tout que deus ans d'études après le bac.
Chacun son métier et puis après tout, soyons sérieux, les magistrats, procureurs, juges, avocats non professionnels de la médecine seraient-ils contents d'apprendre des médecins qu'ils ont une inculture médicale et que ces médecins quelque part s'en offusqueraient ou ne comprendraient pas cette inculture. J’en doute !!
Si le citoyen d'en bas a une inculture judiciaire, c'est peut-être justement parce qu’à l'école, on ne lui a pas donné cette culture judiciaire et donc il est inutile de sembler en être offusqué ou gêné, l'essentiel serait de remédier à cet état de fait, et là ce serait le début de la résolution de ce problème.
Oh, Mme Cécile de Songy, quelque part, cela me rappelle mon maître intouchable (je dis bien maître : comme au Moyen Age) qui, après m'avoir humilié avec des propos outranciers, arrogants et j'en passe .... se glorifiait d'être un professionnel et qu'il n'était pas chargé de parfaire ma formation aux règles de la copropriété (tandis que lui s'assoyait carrément sur ces règles)... le tout en prétendant ne pas avoir à m'envoyer ce qu'il aurait dû m'envoyer et même, je n'exagère pas, véridique, même en me demandant de relire ce qu'il ne m’avait pas envoyé et qu'il reconnaissait ne pas m'avoir envoyé (ne pas rire , c'est écrit par un PRO!!!)... Bref, le tout pour en arriver 5 ans plus tard à une double assurance et le professionnel arrogant n'était pas là, d'après ses écrits, pour parfaire ma formation aux règles de la copropriété... Assurément, je ne suis pas un professionnel de la copropriété, assurément, mais simple citoyen d'en bas, inculte certes je suis, mais assez lucide pour m'apercevoir que le professionnel ne nous donnait que 50% de nos décomptes de charges (eh oui !!).... et surtout pas assez naïf pour gober tout et surtout n'importe quoi (le tout écrit par ce professionnel est prouvé et à nouveau prouvable et conservé en lieu sûr).
Donc, mon expérience malheureuse , me permet d'écrire que les professionnels
- D'une part, n'ont pas à s'étonner de l'inculture des non professionnels, ça me paraît tout simplement : de l'éducation de base (eh oui !!)
- D'autre part, quand ces professionnels sont aptes à faire les pires âneries, pour masquer ces âneries, ils ne culpabilisent pas le non professionnel de son inculture, là aussi c'est de l'éducation .
Assurément, quelque part, en France, il y a un manque d'éducation et pas uniquement en bas ....
Bref, j'ose espérer que l'auteur n'est pas offusqué de cette inculture judiciaire, mais que ce n'est qu'un constat de sa part et qu'il le regrette. Et que donc, en sa qualité de professionnel, il est mieux placé que d'autres pour trouver, la ou les réponses.
Cordialement et bonne soirée ...
Rédigé par : crochemore | 05 octobre 2007 à 21:38
@ Cécile de Songy
Je le dis parce que je suis iconoclaste.
Surtout, je faisais de l’ironie. Vous ne l’aviez pas compris ? On peut manquer d’éducation juridique, cela s’excuse, cela se tolère… Mais il est impardonnable de ne pas maîtriser les rudiments de l’ironie.
Monsieur Bilger nous livre un grand programme d’éducation populaire. Est-ce une question de fond ? Non. Est-ce un problème criant ? Non. Maître ou ne pas Maître, telle n’est vraiment pas la question. Mais il faut bien trouver de quoi parler.
Rédigé par : Ferraille | 05 octobre 2007 à 21:12
@Ferraille :
en paraphrasant un mot célèbre : "ah ! quel malheur d’avoir un genre".
Rédigé par : Parayre | 05 octobre 2007 à 20:25
@ferraille
Pourquoi dites-vous que le général de Gaulle manquait d'éducation juridique ?? Maître était là employé à bon escient, Gisèle Halimi n'est pas avocat général, jusqu'à nouvel ordre ! Par ailleurs, chez certains commentateurs récents, ce n'est pas d'éducation juridique dont on manque, c'est d'éducation tout court.
Rédigé par : Cécile de Songy | 05 octobre 2007 à 20:15
Gisèle Halimi, au général de Gaulle qui demandait ingénument : «Madame ou mademoiselle ?», avait répondu: «Maître !»
Même le grand Charles manquait d’éducation juridique.
Rédigé par : Ferraille | 05 octobre 2007 à 20:03
Parayre
«Donnez-moi votre avis, je le respecterai également mais surtout, votre avis "singulier", original, au sens premier du terme.
Bien à vous.»
Monsieur le Procureur général honoraire,
Loin de moi le plaisir de vous contredire [quoique...], mais j'ai malheureusement appris au cours de ma scolarité à étayer mon avis, qui s'exprime dès lors sous forme de conclusions, ou s'il doit s'exprimer sous forme de simple avis est toujours sous tendu par un discours susceptible de l'étayer au besoin, sinon il ne s'agit, du moins en ce qui me concerne, que d'une vulgaire opinion, d'une doxa si vous préférez, que mes maîtres [ et parmi eux certains d'extrêmement prestigieux et que je continue et persiste à révérer, même si je suis parfois d'avis contraire, ou si je leur en veux toujours pour des broutilles -quoique... -] se sont acharnés à m'apprendre à remettre en question lorsque le hasard m'en fournit l'occasion. Etant pétrie de doxa concernant l'institution judiciaire, je viens donc sur ce blog, en premier lieu, afin de m'en défaire, dans la mesure ou la démonstration ne convainct bien évidemment.
En revanche, s'agissant de mon avis singulier concernant la polysémie tel que je vous l'ai exposé, il est en effet extrêmement singulier vu qu'il est sous tendu par tout un travail qui ne l'est pas moins, et au point qu'il a souvent beaucoup de mal à s'imposer face à un certain nombre de doxa ringardes, ce même s'il a déjà fait l'objet d'une conférence qui s'était tenue, à l'époque, dans le cadre des séminaires de formation doctorale en philosophie de l'université Marc Bloch, et sous le patronage et l'oreille attentive de ce professeur et auteur: http://www.amazon.fr/exec/obidos/search-handle-url/171-1982012-8641043?%5Fencoding=UTF8&search-type=ss&index=books-fr&field-author=Martine%20de%20Gaudemar [mais qui ne fait pas cependant partie des maîtres évoqués ci-dessus]. A l'occasion de cette conférence dont les auditeurs avaient souhaité ardemment qu'elle se renouvelle et se complète, ce qui n'avait malheureusement pas pu se faire, un incident avait eu lieu qui avait interpellé l'ouïe acérée de Mme de Gaudemar, et qui était précisement en rapport avec le nom propre et en relation avec la culture évoquée dernièrement à propos de la reine Néfertari. Or, quelquefois, les réactions négatives sont davantage encore signe que quelque chose d'important effectivement se dit, que les approbations et le fait d'en redemander.
Je vous concède donc absolument le droit de ne pas être convaincu pour votre part. Concèdez-moi en revanche celui de regretter que les doxa aient la vie dure ici-bas, et que moins les gens sont capables d'étayer leur propos et se refusent à le soumettre à l'épreuve de la discussion [ je ne parle pas pour vous mais en général ], plus ils apparaissent en revanche crédibles, du moins dans les couloirs !
Mais bon, tant que cela ne conduit pas à détruire les preuves sur lesquelles se fonde l'avis contraire et à les remplacer par des faux grossiers avec des complicités parfois assez surprenantes, ou encore à négliger dans leurs propres recherches tout ce qui n'apporte pas de l'eau à leur moulin, et enfin à s'approprier les travaux qu'ils avaient conspués dès qu'ils réalisent que finalement il y a quelque chose à en tirer, ce tout en continuant de bloquer leurs véritables auteurs, c'est plus dommage pour eux que pour moi.
Rédigé par : Catherine JACOB | 05 octobre 2007 à 12:04
@ Catherine A.
Personnellement, je fais mieux : j'appelle tout le monde "Président(e)", même la caissière du supermarché du coin !
Bé oui, elle préside à la destinée de sa caisse.
En fait c'est un "truc" d'un huissier du tribunal de Commerce : "Ils sont tous président de quelque chose ! Comme ça, je suis sûr de ne pas me tromper. Et puis c'est flatteur !"
En fait, même notre Avocat Général préféré - celui qui "préside" à ce blog (ou votre général soi-même) - préside forcément à quelque chose...
Rédigé par : L'ignoble Infreequentable | 05 octobre 2007 à 10:39
@ Jacques Parayre
Vous l'aurez compris: votre réponse ne m'est jamais parvenue. Merci infiniment pour votre approbation. Mon chaleureux soutien face aux "circonstances".
Rédigé par : Fleuryval | 05 octobre 2007 à 07:12
Bonjour,
C'est quoi un Maître ?
Assurément au Moyen Age, il y en avait, certains avaient même le droit de cuissage... Les choses ont évolué certes, mais des maîtres, il y en a encore, bien qu'inconnus par ceux qui ne sont pas passés entre leurs griffes.
Je sais, je suis inculte au regard de l'étendue de mon ignorance. Mais devrais-je être pour autant naïf ?
Assurémment, celui que j'appelle maître n'est pas un maître dans les textes d'aujourd'hui. Mais la réalité endurée par sa proie en fait un maître, comme au Moyen Age !!
Mais force est de constater que le comportement, les méthodes ont tout du comportement du maître, d'où mon qualificatif de maître à son égard. Maître, comme on en faisait au Moyen Age !
Bref, pour comprendre, il faut avoir été victime d'une justice parallèle et occulte. Avoir compris mieux que d'autres que seul, un maître peut se permettre tout et n'importe quoi (je dis bien : tout et n'importe quoi et je confirme). Maître apte à pronostiquer l'obscurantisme tandis qu'obscurantisme il y a déjà et qu'il le sait mieux que d'autres, puisqu'il le manipule lui-même (eh oui, il n'avait pas besoin de grigri, ni de boule de cristal pour pronostiquer l'obscurantisme , puisqu'il en était lui-même la source avec ses complices).
Bref, le mot maître a certes, sa signification et devrait être convenablement utilisé, mais celui qui peut en toute impunité se permettre tout et n'importe quoi tandis que police, justice et mairie laissent clairement faire ce que doit endurer le bouc émissaire du maître (7 ans de secret manipulé par le maître, 5 ans de galère pour le bouc émissaire, puis délit de fuite du bouc émissaire)... Assurément force est de constater que dans les faits, c'est un maître car implicitement au-dessus de tout soupçon, tout comme les maîtres du Moyen Age qui pouvaient se permettre tout et n'importe quoi, jusqu'au droit de cuissage . Bref, les maîtres d'aujourd'hui, ne violent pas au sens littéral du mot, mais quelque part, c'est comme un viol moral pour leur proie.
Cordialement.
Rédigé par : crochemore | 05 octobre 2007 à 06:47
@Fleuryval :
Je vous cite, "Puissions-nous tou(te)s ici cultiver l'art de répondre aux gens. Je n'en ai pas la preuve par 9. Mais je ne désespère pas !"
Je ne m'explique guère votre réponse à ma cordiale adresse - qui n'est pas la première - et me demande si un quiproquo, né du post déposé sur votre propre blog, n'en est pas à l'origine.
Sensible à votre appel, je vous ai, à titre personnel, répondu que des circonstances familiales très intimes m'interdisent de me déplacer et de m'associer à votre "projet" mais combien j'en approuve les objectifs !
Je persiste et signe de mon prénom.
Jacques.
Rédigé par : Parayre | 04 octobre 2007 à 21:48
@Catherine Jacob:
Permettez-moi de confirmer mon propos sur la polysémie que je ne vous demande pas d'approuver mais qui, vous en déplaise, résume ma pensée et de surcroît, ne veut exprimer qu'une vision... personnelle et donc respectable, sans qu'il soit nécessaire de faire appel, c'est trop d'honneur, à Freud ou à quelques autres références pour la contester.
Donnez-moi votre avis, je le respecterais également mais surtout, votre avis "singulier", original, au sens premier du terme.
Bien à vous.
Rédigé par : Parayre | 04 octobre 2007 à 21:21
Bonjour,
L'inculture de la société, c'est une certaine vision des choses, et puis après tout on est toujours l'inculte d'un autre... Malgré tout, le plus cultivé est celui qui sait rester modeste sur sa culture quand il a été assez intelligent pour prendre conscience de la dimension et de l'étendue de ses ignorances.
Bref, la cohérence du raisonnement est une tout autre chose tout aussi importante que la culture et encore plus de nos jours qu'hier (avec ce monde qui avance 1000 fois plus vite que la justice).
Ce sera pour quand la cohérence de la justice avec elle-même ?
Il faudrait aussi que la justice soit cohérente avec elle-même et notamment s'interroge sur ce qui suit :
Bien que je sois inculte dans certains domaines de compétence, que je sache, ne serait-il pas quelque part écrit: " Justice rendue au nom du peuple" ou quelque chose de semblable ?
Bien évidemment, à ne pas confondre avec : "Justice rendue par le peuple", ce qui serait effectivement la source de tous les abus et là, quelque part, victime d’une justice parrallèle et occulte, en toute impunité pour des voyous ultra protégés, je le sais mieux que d’autres.
Alors, si la justice offcielle est rendue au nom du peuple, il faut être cohérent et rester cohérent : le peuple a donc son mot à dire puisque son nom est utilisé, puisque c’est en son nom que les bonnes et surtout les mauvaises décisions de justice sont prises.
Tenir compte du peuple, écouter le peuple, ce serait le moindre des respects dus au peuple par ceux qui utilisent le nom du peuple dans l'exercice de leur profession
Ou alors, si le peuple ne doit pas avoir son mot à dire, c’est une belle arnaque de plus que de rendre la justice au nom du peuple qui devrait se taire.
Pour ne pas se mouiller, certains (les magistrats) rendent donc la justice au nom du peuple et il faudrait peut-être, pour certains esprits qui pensent pour les autres que le peuple... la ferme et n’intervienne pas... comme au Moyen Age... Ben voyons !!
Justice souveraine nous dit-on... assurémment, mais comme elle est rendue au nom du peuple, c’est donc le peuple qui est souverain et non tel ou tel magistrat qui, à l'évidence, comme tout être humain, peut être corruptible et corrompu. Donc, les magistrats, puisque la justice n’est pas rendue en leur nom mais au nom du peuple, devraient avoir des COMPTES A RENDRE AU SOUVERAIN QU'EST LE PEUPLE.
OH !! ce n’est qu’une question de Cohérence et de Modernité, la cohérence est ce qui manque, selon toute vraisemblance, énormément à certains.
Cordialement
Rédigé par : crochemore | 04 octobre 2007 à 21:16
Pour ma part, je dis "Monsieur" à tout le monde, même à un évêque ou au prince de Monaco, puisque "sieur", "sire" et "seigneur" sont un seul et même mot.
Petite remarque: en français, on abrège "Monsieur" en "M.".
"Mr." est une abréviation pour "Mister".
Rédigé par : billevesée | 04 octobre 2007 à 14:59
@ Mr Bilger
Ma remarque n'est pas directement en rapport avec votre billet mais une fois de plus, je suis surpris par ce titre du Monde "Les syndicats s'inquiètent ...." variante de "Les syndicats craignent que ...."
Je suis vraiment agacé (le mot est faible) par cette langue de bois syndicalo-journalistique et cette façon de présenter les choses.
Ne pourrait-on pas faire quelque chose ?
Rédigé par : Polochon | 04 octobre 2007 à 14:35
Véronique
«Je pense que quand on lit Philippe dans son blog, dans ses livres ou dans un forum du Nouvel Observateur on a le sentiment qu'il s'adresse aux personnes comme à des citoyens et non pas comme à de simples justiciables.
Absolument. Et d'ailleurs c'est bien pour cela qu'il m'intéresse et que je participe et avec plaisir, sinon je me serais abstenue.»
«La même hésitation est présente vis-à-vis de tous les commentateurs qui signent avec leur nom en entier. »
Quand je pense que je ne suis crédible qu'en signant de mon nom en entier c'est ce que je fais, sinon il peut m'arriver de souligner plutôt un point de vue réthorique par l'utilisation d'un pseudo qui met l'accent sur un aspect particulier de l'intervenant ou de l'intervention, ex: 'Epictète le boiteux' qui est une façon de dire aussi : c'est une sorte de boiteuse qui souhaite s'exprimer à ce titre, même si elle ne rentre pas dans le détail de «pourquoi ça boite».
«Quand sbriglia écrit qu’on les lui casse menues, c’est le vous qui tempère et qui donne une sorte de grâce irrésistible à son propos. Un peu comme quand Gréco chante "déshabillez-moi" au lieu de déshabille-moi. »
'On', c'est moi en l'occurence ! Donc vous suggèrez peut-être par là qu''on' en fasse une véritable julienne de légumes...
«Mais c’est que 'la Catherine' [ vous parlez comme les vosgiens!?], avec ses trop de japo-niaiseries, ses trop de chi-'noise'-rit ou ses inévitables psychanalyse-series, elle va finir par faire débander tous les mecs qui lisent ce blog ! »
Ah mais principe Yin-Yang oblige ma chère, la balle revient alors derechef dans votre camp si j'ose m'exprimer de la sorte... Or donc, ne vous en plaigniez pas!
«Je sais que mon propos par rapport à ce qu’écrivait Catherine n’est pas d’un goût très raffiné.»
ON a du répondant donc, no problem !
A notre hôte
«C'est comme si on ne voulait pas nommer» - «D'un langage approprié, »
J'ai visité hier sur les talons des Racines et des Ailes le tombeau QV 66 de la vallée des reines, identifié comme celui de la reine Néfertari et découvert en 1904 dans la nécropole thébaine sur la rive ouest du Nil face à Louxor en Égypte, par la Mission archéologique italienne dirigée par Ernesto Schiaparelli, un homonyme de la styliste française d'origine italienne mais qui paraît sans relation avec elle. Cette tombe est fermée au public de façon à préserver j'imagine, les superbes fresques qui la garnissent et qui subsistent dans un état de conservation étonnant. A cette occasion, quelques-uns des rites de passage du monde des vivants au monde des morts, ont été évoqués à l'occasion de la présentation de certaines des fresques qui illustrent des scènes du Livre des morts, et à propos desquelles le commentateur télé a expliqué que «la reine pouvait ainsi les lire pour le cas où elle ne s'en serait pas rappellé pour les réciter...» On peut sourire de la remarque, mais elle a son intérêt en soulignant le rôle de la mémoire en liaison avec l'au-delà puisque pour passer d'un monde dans l'autre par toute une série de passages, il fallait nommer à chaque fois par son véritable nom la divinité qui en commandait le franchissement, ce qui impliquait que, en cas d'impossibilité d'en prononcer le nom, notamment si on ne le connait pas ou si on l'a oublié, on ne pouvait plus avancer sur le nécessaire parcours et on était alors rejeté dans le néant. Connaître le nom c'est donc pouvoir invoquer la bonne puissance, c'est véritablement prononcer le 'sésame ouvre-toi' [qui vraisemblablement y a son origine], et ne pas connaître le nom, c'est demeurer indéfiniment dans les ténèbres insondables, situation terrifiante, d'où la possibilité ainsi offerte à la reine de pouvoir se re-mémorer le sésame adéquat par la lecture des textes inscrits sur le côté des passages et d'employer à cet effet, en effet, «un langage approprié, » Ce qui permet de désigner quelque part aussi l'écriture comme le nécessaire signe de remémoration pour... les morts dont les yeux clos la parcourent en silence.
Pour faire plaisir à Véronique, j'ajouterai que l'idéogramme pour nommer dit : 'apporter la lumière'- 'être dans la lumière' [ renommé] par l'association de l'élément pictographique 'croissant de lune' mis pour 'rai de lumière' avec l'élément pictographique 'bouche' mis pour 'ouvrir la bouche et parler' 'se nommer et paraître' donc 'exister'. Ainsi effectivement ne pas vouloir nommer, c'est ne pas vouloir connaître, ne pas vouloir 'savoir l'existence de', vous dites, pour votre part et avec raison, 'ce dont on a peur', puisque toutes les peurs enfantines ne s'envolent-elles pas dès lors qu'on peut désigner le Bzou par son nom?
Tant qu'on reste dans l'innommable tout peut arriver qui genère dès lors précisement phénomènes d'anxiété ou d'angoisse non maîtrisables. Enfin ne pas vouloir se nommer c'est nécessairement vouloir rester dans l'ombre, être une ombre parmi les ombres, et ne pas assumer d'exister.
Donc quand Madame Lagarde par exemple dit les choses, nomme la peur - par ex: 'rigueur' - non seulement elle ne l'attise pas, mais au contraire elle lui permet de commencer à s'apprivoiser et donc quelque part la rend apaisable ne serait-ce que par... les dénégations présidentielles qui s'en suivent.
Signé la citoyenne Lambda
Rédigé par : Catherine JACOB | 04 octobre 2007 à 13:33
@ Catherine
Je pense que quand on lit Philippe dans son blog, dans ses livres ou dans un forum du Nouvel Observateur on a le sentiment qu'il s'adresse aux personnes comme à des citoyens et non pas comme à de simples justiciables.
Au sens où même quand Philippe aborde des questions de justice, il y a une vision et un engagement de l'homme dans la vie des idées de la cité qui dépassent l'aspect strictement judiciaire d'une question.
Il y a quelque temps, Eolas conseillait dans son blog d'écouter l'émission de France Culture animée par Antoine Garapon. Si vous avez la curiosité d'écouter quelques-unes de ces émissions, vous aurez également le sentiment qu'on s'adresse à vous, là aussi, bien plus comme à un citoyen que comme à un justiciable. La barre est placée dans un plus haut.
Quand des professionnels de la justice communiquent à ce niveau sur leur métier ou sur leur discipline, l'auditeur, le lecteur ou le téléspectateur se trouvent d'entrée placés au coeur de questions importantes ou majeures de société.
Dans un blog, s'adresser à un magistrat par son prénom ne va pas de soi. Qu'on le veuille ou non, il y a quelque chose qui freine. Même si ce magistrat n'exerce plus. La même hésitation est présente vis-à-vis de tous les commentateurs qui signent avec leur nom en entier. Mais le passage au seul prénom est plus aisé quand il n’y a pas une fonction ou un titre qui crée des hiérarchies. Je ne sais pas si cela est juste ou justifié. Mais pour moi, c'est ainsi.
D'autre part, je ne suis pas certaine que Jacques Parayre soit follement ravi de la chose. Il va de soi que c'est à la personne de dire la façon dont elle souhaite être nommée.
La manière dont on nomme ou dont on s’adresse à une personne est un exercice d‘apprentissage des nuances. Quand sbriglia écrit qu’on les lui casse menues, c’est le vous qui tempère et qui donne une sorte de grâce irrésistible à son propos. Un peu comme quand Gréco chante "déshabillez-moi" au lieu de déshabille-moi.
Et puis, entre vous et moi, et là strictement entre vous et moi. Il m’est arrivé de penser en vous lisant - moins depuis quelque temps, je dois dire - bref, je pensais, mais avec humour :
Mais c’est que la Catherine, avec ses trop de japonaiseries, ses trop de chinoiseries ou ses inévitables psychanalyseries, elle va finir par faire débander tous les mecs qui lisent ce blog ! sbriglia l’a exprimé avec humour. Et avec le ton feutré qui convient à un café de magistrat.
Mais bon. Je reconnais aussi que vous apportez une lecture autre et de toute façon bienvenue dans ce blog.
@ Jacques (Parayre)
Je vous assure que je n'ai pas le talent de l'ironie. Pour cela il y faut une subtilité dans le ton et dans le langage que je ne maîtrise pas vraiment.
Mais c'est vrai. J'ai grossi le trait.
Cependant, concernant certains réacs, on peut penser que le discours réactionnaire est pour eux comme une sorte de bouffée d'oxygène. Mais dont l'air semble vicié et étouffant. En tous les cas, il peut très vite le devenir.
J'imagine que dans l'association où vous aidez des jeunes gens en difficulté, voire en très grande difficulté, il y a des personnes de tous bords. C'est en ENTREPENANT et en FAISANT ensemble quelque chose que les hommes et les femmes trouvent leurs meilleurs dénominateurs communs et ajustent leurs oppositions.
@ Philippe
Je sais que mon propos par rapport à ce qu’écrivait Catherine n’est pas d’un goût très raffiné.
Je ne recommencerai plus.
Rédigé par : Véronique | 04 octobre 2007 à 08:02
@Véronique
Je ne peux que vous donner acte de votre ironie... et vous assurer que je respire surtout un air marin fort vivifiant qui, chaque matin, me permet concrètement et pragmatiquement de lutter, à mon très modeste niveau, contre la société mercantile, cynique, vénale, sinistre autant que vulgaire d'aujourd'hui...
Rédigé par : Parayre | 03 octobre 2007 à 23:20
@ sbriglia son amour
Voilà soudain que la gourmandise prend une nouvelle dimension !
Rédigé par : Fleuryval | 03 octobre 2007 à 21:46
Véronique
«ce qu'écrit Philippe et ce qu'il laisse voir de son métier font beaucoup pour qu'on puisse appréhender le monde des "juges" non pas comme un justiciable, mais comme un citoyen.»
'Le justiciable', c'est si je ne m'abuse le citoyen en tant qu'il relève aussi de la Justice sans qu'il y ait effectivement concrètement affaire ou non. Par exemple, les ministres sont justiciables de la Haute Cour, ce quand bien même il n'y a pas de raison de les traduire devant elle. C'est pour le cas où il y aurait lieu pour elle d'intervenir, tout comme ce même citoyen est l'administré, du point de vue de ce qui relève de l'administration en général.
«ps : je ne sais pas si je peux dire Jacques. Vous voyez, quand on s’adresse à un magistrat, on hésite pour l’appeler par son prénom. »
Mais oui appelez-le donc Jacques, il n'attend que cela ! De plus il n'est pas dans l'exercice de ses fonctions quand il poste sur ce blog, donc qu'il soit magistrat ou tartempion, ça ne fait pas en principe de différence du moment qu'il vous apprécie et... qu'il y consent bien sûr.
Parayre
Concernant la réponse à Véronique, Est-ce que je me trompe ?
Concernant «ni dans le chaos d'une polysémie qui est l'alibi ultime de l'absurde.» La polysémie est précisément une possibilité de sortir de l'absurde et non son ultime alibi ! Ce n'est malheureusement pas le lieu pour l'expliquer en détail parce que cela ferait un post inhabituellement long, donc je vous laisse imaginer s'agissant des miens, mais l'un des six modes d'élaboration du sens reconnus par les anciens linguistes de linguistique chinoise et qui fonctionne pour à peu près 60% du corpus utile en japonais, est précisément rendu possible par la polysémie, la polyphonie ainsi que l'homophonie des différents éléments. Ce que Freud appelle le Deck-Erinnerung, le souvenir-écran, celui qui est 'mis là pour', le 'tenant lieu de' dans le souvenir conscient, d'un souvenir inconscient (S. FREUD La Naissance de la Psychanalyse] peut être ramené dans le conscient comme la vérité qui sort du puits, par précisement le fil ténu de la polysémie qui le lie au souvenir reconstruit fictivement par le sujet à partir d'événements réels ou de fantasmes, et qui dit grossièrement, représente un processus qui ne sert à rien d’autre qu’en cacher un autre... Dans la même veine il y a le 'witz' ou le trait d'esprit qu'on peut légitimement cultiver de temps à autre comme mode d'expression parce que ça comporte une très grande puissance de signification qui trouve tout de suite un écho sans qu'il faille nécéssairement être diplômé du collège de pataphysique et grand-maître de l'Ordre de la Gidouille.
Quant à la culture qui «est ce qui reste quand on a tout oublié » j'ai vu sur le net qu'effectivement le mot était attribué à un moraliste oriental sans autre précision, mais spontanément je l'aurais attribué à un déporté qui a exercé sa réflexion sur la base de ses souvenirs de lecture vu qu'il n'avait plus de livres à disposition. Or, sauf erreur Edouard Herriot n'a pas été déporté. Maintenant quel intellectuel déporté, je ne m'en rappelle pas, mais ça me reviendra sûrement.
Quant à «on appelle cultivé, un esprit dans lequel on a semé l'esprit des autres.» J'aurais plutôt tendance à dire «dans lequel cet esprit a germé et porté des fruits» , car vous aurez beau semer tout l'esprit du monde dans un terrain aride vous n'en obtiendrez pas même une fleur de cactus!
Mon expérience personnelle tend également à me faire ajouter que, davantage que de l'esprit, semez donc de la méchanceté et de la rumeur si vous voulez avoir une chance de voir quoi que ce soit fructifier dans certaines cervelles. Si je ne craignais de me faire davantage écharper, j'ajouterais bien : certaines cervelles de barreaux de ma connaissance et leur environnement... Mais bon, je vous le dis en confidence comme à la télé !
Enfin quant à l'Ecole des Chartes effectivement ça nous apprendra à reprendre les bouts d'énoncés par copié collé ! Il y a eu manifestement contamination au départ par la cathédrale.. Merci d'avoir rectifié !
sbriglia
«Catherine ?
Je peux vous appeler Catherine ?...
(je suis intimidé par votre côté Freudo Lacanien...)
eh bien, Catherine, vous nous les brisez menues !...»
Mais tu peux m'appeler comme tu veux mon amour du moment que tu justifies la confiture ou que tu te rétractes !
Rédigé par : Catherine JACOB | 03 octobre 2007 à 20:19
@ Jacques
"je persiste à penser qu'il faudra bien qu'un "classicisme" émerge de la pagaille mentale actuelle, comme un soleil de nuages, et qu'il distribue des ombres et des lumières ; sinon nous serons le jouet d'un "totalitaire"
"On ne peut, je crois l'avoir déjà écrit ici, vivre longtemps dans l'éphémère, l'aléatoire, le simulacre ; ni dans le chaos d'une polysémie qui est l'alibi ultime de l'absurde."
ETC...
Ben, vous voyez bien que j'ai raison : il y en a (certains) qui respirent du réactionnaire comme d’autres sniffent ou se cament.
"soyons nous-mêmes, défrichons nos arpents respectifs, le paysage sera plus avenant !"
Et concrètement, pragmatiquement, on fait comment pour ne pas être le jouet d'un totalitaire et devenir nous-mêmes ?
Et concrètement, pragmatiquement, on fait comment pour que les piétons comprennent que Philippe, dans sa cour d'assises, est la voix de la société?
Et qu'en plus, il est aussi compétent que les autres avocats pour ça.
Rédigé par : Véronique | 03 octobre 2007 à 19:41
@Véronique:
"Il y a une proximité, même virtuelle, qui s’installe difficilement..."
De mon côté, tel n'est pas le cas, tant j'apprécie, euphémisme, la qualité de vos commentaires...
Pour revenir aux "ancrages" que vous raillez, apparemment, je persiste à penser qu'il faudra bien qu'un "classicisme" émerge de la pagaille mentale actuelle, comme un soleil de nuages, et qu'il distribue des ombres et des lumières ; sinon nous serons le jouet d'un "totalitaire".
On ne peut, je crois l'avoir déjà écrit ici, vivre longtemps dans l'éphémère, l'aléatoire, le simulacre ; ni dans le chaos d'une polysémie qui est l'alibi ultime de l'absurde.
Le nomadisme des coeurs exige une sédentarité des âmes.
Il convient que la vie ait un sens, la conduite un code, la sensibilité une architecture, la sociabilité des références, la politique un idéal.
Pour revenir au "classicisme"...c'est une convergence miraculeuse des trajectoires susceptible de civiliser des cultures éparses - dans le naturel, la simplicité, la rigueur.
Pourrons-nous, avant d'y accéder, faire l'économie de convulsions diverses ?
Avant Richelieu, il y eut les Coligny et les Guise ; avant Malherbe, les pétrarquisants et les patoisants ; et avant le bel ordre cistercien, les terreurs de l'an 1000, les ravages des prédateurs de l'époque, ces féodaux qui ressemblent tellement aux nôtres, à la munificence près, et au courage aussi.
On peut pronostiquer une phase de repli sur la famille, le clan, la horde, la confrérie, la souveraineté de base.
Des Thélème fleuriront un peu partout, et tant mieux ; des bandes se répandront entre les mailles du tissu urbain, et gare aux razzias.
Plus vite poindra l'espoir d'une "harmonie", moins ces rétractations seront haineuses et vengeresses.
Que nous soyons de "droite" ou de "gauche", l'avènement vraisemblable d'un crétinisme planétaire nous impose, je crois, un devoir de solidarité.
Nous n'avons pas la même vision du destin de l'homme ni les mêmes attaches, ni les mêmes accroches de l'existence : soyons nous-mêmes, défrichons nos arpents respectifs, le paysage sera plus avenant !
Rédigé par : Parayre | 03 octobre 2007 à 15:06
@ Jacques (Parayre)
"Par contre, que les latinistes, chère Véronique, se rassurent, il était considéré de bon ton de citer..."
Pour l'apprentissage du droit et des univers judiciaires, on se rend compte très vite que la quasi suppression de l'enseignement du latin a été une catastrophe.
On a ainsi privé des générations d'un socle et d'un ancrage * culturels essentiels.
Maintenant, c'est aussi assez, très prétentieux, quand des juristes "citationnent" pour un oui ou pour un non en latin.
Pour ce qui est de la culture en général, et de la culture judiciaire en particulier, je pense que maîtriser des repères est d'abord un formidable outil d'autonomie, de liberté et d'indépendance de soi.
Par exemple, quand on sait la place et la fonction d'un avocat général, on évite l'angoisse ou une peur irrationnelles par rapport à un Philippe Bilger.
Enfin... pour être honnête, la personnalité, ce qu'écrit Philippe et ce qu'il laisse voir de son métier font beaucoup pour qu'on puisse appréhender le monde des "juges" non pas comme un justiciable, mais comme un citoyen.
* ancrage: …euh... il y a plein de gens qui sont ancrés dans des traditions et qui ne sont pas pour autant dans la tentation réactionnaire.
En relation avec la note précédente de Philippe, il y en a aussi qui respirent du réactionnaire comme d’autres sniffent ou se cament. La Réaction agissant alors comme une sorte de stupéfiant et de drogue dure. Mais si !
ps : je ne sais pas si je peux dire Jacques. Vous voyez, quand on s’adresse à un magistrat, on hésite pour l’appeler par son prénom. Il y a une proximité, même virtuelle, qui s’installe difficilement.
Rédigé par : Véronique | 03 octobre 2007 à 12:54
Vous avez déjà de la chance de ne pas avoir été appelé « Votre Honneur ». Mais ce piéton qui vous a reconnu finalement tenait à vous manifester de la considération. C’est déjà pas mal. Moi qui n’ai jamais eu affaire à la justice, je vous appellerais dans la rue « Monsieur » et dans l’enceinte d’un palais de justice « Monsieur le Procureur ».
Cette histoire rejoint celle du jeune juge qui vient se présenter à son supérieur sans cravate, ni costume (on n’est pas dans Tintin au Congo). Si personne ne vous a jamais dit comment il convenait de faire, comment le savoir. Surtout quand les élites elles-mêmes montrent le mauvais exemple. Encore une fois, ce sont les privilégiés qui ont été instruits des usages dès l’enfance qui tirent leur épingle du jeu.
Pour revenir sur la manière d’appeler les gens, on m’a toujours enseigné qu’en cas de doute, on disait « Monsieur » ou « Madame », à la reine d’Angleterre comme au dernier des SDF.
Rédigé par : Grain de poivre | 03 octobre 2007 à 12:39
@ Parayre
"Tout le monde cultive quelque chose, cher Fleuryval"
Puissions-nous tou(te)s ici cultiver l'art de répondre aux gens. Je n'en ai pas la preuve par 9. Mais je ne désespère pas !
@ Monsieur l'avocat général
Et si votre interlocuteur, venant vous lire ici, avait utilisé le "Maître" des ateliers, des cours d'art dramatique, celui des Compagnons comme on dit : "A mes Maîtres" en parlant aux meilleurs ?
Rédigé par : Fleuryval | 03 octobre 2007 à 07:38
@Surcouf
Je tenterai de demeurer dans un style aussi digne que ouaté par respect pour le "maître" des lieux.
Nous sommes vous et moi en situation d'échec de communication humaine et je n'ai que peu de choix :
- Vous considérer comme un troll oisif et vous troller jusqu'au trognon (ai-je le droit Monsieur l'Avocat Général ? Après tout c'est un jeu de mot qui me semble admis par l'usage des lieux, j'invoque la coutume mais si l'allitération en "trop" couche la bienséance je vous laisse me reprendre sans pour autant que je m'épande);
- Vous considérer comme le bon commentateur réactionnaire nourri à l'indignation du temps passé et qui passe et qui passe encore;
- Tenter le pari humain, mon frère, et justifier l'emploi de ces mots qui vous ont fait réagir au point de ne point me saluer.
- Ne pas vous traiter en vous méprisant tout en me rappelant que vous faites sans doute partie des pauvres gens qui s'empourprent à la moindre provocation et qui me font bien rire.
Eh bien de ces choix apparents j'ai retenu le troisième et prends le pari de m'adresser à vous comme un frère humain.
Tout d'abord, je vous salue, fier corsaire du bon goût et de la bienséance.
Je crains que nous ne nous soyons pas compris.
Je vous propose d'envisager mes propos dans le prolongement du billet de "mince comment le désigner à présent... Monsieur ? Maître ? ahh non pas Maître ! "Monsieur Bilger" qui exprimait une inquiétude relative à l'inculture judiciaire, source de mots attentatoires à la démocratie.
Par les expressions employées, le ton quelque peu con-descendant-bien-bas usité, je n'avais d'autre ambition que de manier notre langue mère à un degré supérieur à un.
Diantre, vous direz-vous, le voilà qui remet ça !
Oui, un peu je vous le con-cède.
Il n'y a rien de pire que d'expliquer une ambition échouée sur le sable de votre indignation : considérez ces lignes comme le digne gage de ma bonne foi.
Je disais donc que j'avais eu la (peut-être) folle ambition de forcer le trait afin de marquer le décalage culturel qui pouvait exister entre ce citoyen qui appelait notre Avocat Général "Maître" et la manière dont cette appellation était ressentie.
Je salue au passage l'intervention de mon confrère Eolas qui semble partager cette approche.
Ce décalage est le fait des choses et il est sans doute des chantiers plus importants à ouvrir.
Je ne souhaitais donc pas dire que vous étiez inculte ou vulgaire mais user d'un ton qui laissait place au second degré, dire que notre monde était formé d'usages et de mots spéciaux, souvent hermétiques aux autres citoyens.
J'ai lamentablement échoué et m'en excuse auprès de vous car de part ma faiblesse j'ai laissé à ceux qui avaient lu mes propos au second degré la possibilité de penser que vous étiez celui que vous laissez transparaître.
Rédigé par : Mani | 02 octobre 2007 à 22:19
Il y a trente ans, tout juste, une circulaire relative au vocabulaire judiciaire était publiée au Journal Officiel du 24 septembre 1977 (pages 6077 à 6079). Elle préconisait d'une part, une formulation en français de quelques expressions latines ou étrangères trop souvent utilisées par les praticiens du droit et d'autre part, la modernisation de certaines locutions archaïques et surannées, devenues, selon les propres termes du garde des Sceaux signataire dudit texte, parfois discourtoises.
Par exemple, il était préconisé d'éviter d'employer " le nommé X " ou " le sieur X ", " la fille Y " ou " la demoiselle Y " et " la femme Z " ou " la dame Z " ou " la veuve Z " mais tout simplement d'écrire " Monsieur X " , " Mademoiselle Y " et " Madame Z ".
De la même manière, il était suggéré de remplacer "Dire que le jugement sortira son plein et entier effet pour être exécuté selon ses forme et teneurs " par "Ordonner l'exécution du jugement".
Enfin, d'écrire "Indemnisation des souffrances" en lieu et place de l'expression latine "Pretium doloris" ou le défunt au lieu du " De cujus ".
Par contre, que les latinistes, chère Véronique, se rassurent, il était considéré de bon ton de citer dans ses écritures une expression latine, par exemple "La règle nemo auditur" mais à condition de la reproduire dans son intégralité "La règle nemo auditur propriam turpitudimem allegans" dont la traduction française est "Personne n'a le droit de se prévaloir de sa propre faute"...
Décidément, la culture est de nos jours la plus tangible des vertus puisque, semblable en cela à la... justice, elle a son ministre et que, telle la tolérance, elle possède des maisons.
Physique, elle sert à gonfler les muscles des... culturistes, en principe peu cultivés. Générale, elle développe le cerveau d'intellectuels généralement peu musclés.
La culture est partout, dans les champs et dans les villes. Tout le monde cultive quelque chose, cher Fleuryval, son apparence, ses contradictions, ses tendances, sa voix, sa mémoire, ses relations, le paradoxe ou ses connaissances, son jardin ou des microbes.
De quoi s'y perdre !
D'ailleurs, le nazi Goebbels "disait" - ou tout au moins a repris les termes du dramaturge H.Jobst -"quand j'entends le mot de culture, je sors mon revolver". Mais il était plus qualifié pour parler de l'un que de l'autre.
Mot que Jean Yanne paraphrasa en déclarant que, lorsqu'il entendait parler de culture, il sortait son transistor.
La plus célèbre définition de la culture est celle d'un pédagogue japonais, chère C.Jacob, que cita Edouard Herriot: "La culture, c'est ce qui demeure dans l'homme une fois qu'il a tout oublié".
Le maréchal Foch prétendait, lui, qu'"il n'y a pas d'homme cultivé mais des hommes qui se cultivent."
La comtesse Diane, elle, prétendait : "on appelle cultivé, un esprit dans lequel on a semé l'esprit de autres."
Robert Laffont, l'éditeur, a résumé, dans une courte et pertinente formule, la différence qui existe entre l'homme cultivé du temps jadis et celui d'aujourd'hui: "L'homme cutivé (de nos jours) n'est plus celui qui connaît les réponses, mais celui qui sait où trouver les réponses."
Pour la Justice, l'inculture risque de perdurer...
Rédigé par : Parayre | 02 octobre 2007 à 22:17
@ Patrick Marguillier
"tout justiciable est avant tout un être humain"... eh non... Le Moyen Age a vu des procès d'animaux... Dernièrement des chiens mordeurs ont été euthanasiés, donc un jugement a été rendu contre eux, même si c'est par un Préfet, il a eu à juger et a jugé.
Ma conviction est : "Si un bien portant est un malade qui s'ignore, un honnête homme est un justiciable qui s'ignore... ou en puissance." Il y a de nombreuses références chaque semaine dans la presse.
Rédigé par : Bernard de ... | 02 octobre 2007 à 22:00
Je ne ferai qu'amener de l'eau au moulin de certains intervenants, dans "Avocat Général", il y a "Avocat", vous êtes une sorte d'avocat en chef... Les Bâtonniers apprécieront... Pourtant dans "Maréchal des logis" il y a "Maréchal ", j'ignore l'appellation d'un Maréchal des Logis et à quel grade de sous-officier il correspond mais j'ai du mal à imaginer qu'on ait pu appeler un de nos maréchaux "Mon sergent" ou "Mon adjudant" (excusez-moi j'ai servi dans la Marine).
En province il semblerait qu'il y ait moins de confusion, les magistrats des TGI et TI étant plus proche des gens, ils sont presque toujours invités aux fêtes ou aux commémorations locales, la presse également locale n'oublie jamais de nous mettre les portraits des "officiels" ainsi que leurs titres et fonctions. Nous connaissons donc les têtes et titres des principaux acteurs de la vie judiciaire locale.
Parfois ceux-ci participent aux évenements locaux, ainsi l'ancien procureur d'Evreux Loubens était un authentique coureur de fond et sa photo figurait souvent à la page des sports accompagnée de son titre de procureur.
Peut-être faut-il conclure que la confusion est due à cet anonymat qui règne dans les grandes villes comme Paris, Lyon, Marseille ?
Rédigé par : Bernard de ... | 02 octobre 2007 à 21:42
Surcouf
«Des gens se retrouvent étonnés devant un tribunal ne comprenant parfois même pas ce que la société leur reproche par l'intermédiaire d'un ministère public bien étrange.»
Comme cette tenancière de gîte rural contre laquelle le ministère public vient de requérir six mois avec sursis pour avoir mis le marché suivant en mains d'une cliente et de sa mére: «Ou bien vous gardez votre foulard et vous ne pouvez pas rester, ou bien vous restez mais vous l'enlevez car cette marque ostentatoire de l'asservissement de la femme me choque.», peut-être?
Les deux clientes choquées elles aussi sont parties sans mot dire, mais bien décidées à faire comprendre par les voies de droits à la prévenue que «son attitude était un délit dans le pays dans lequel elles avaient choisi de vivre» [sic] ! Ce qui me paraît dénoter d'une intégration dans la société de droit très bien réussie, au moins du point de vue de l'emploi d'une certaine terminologie. Mais bon ce n'est pas le tout de connaître son droit encore faut-il ne pas provoquer délibérement une situation en sorte de pouvoir l'exercer de façon médiatique car à sortir sous la pluie on ne peut pas toujours se plaindre d'en être mouillée !
Rédigé par : Catherine JACOB | 02 octobre 2007 à 21:13
Le jour où les juristes, qui conseillent certaines séries télévisées prétendument judiciaires, rempliront leur office et éviteront que l'on nomme un Président d'assises en France "Votre Honneur", le public cessera de mélanger cultures judiciaires américaine et française.
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 02 octobre 2007 à 21:13
Maîtriser, même dans le minimum, les termes en matière judiciaire et juridique serait une garantie de liberté et de démocratie.
Je pense que le fonctionnement de la justice et les grandes classifications du droit devraient être enseignés à l'école comme une discipline à part entière. Car la justice est une autorité, un pouvoir et un pilier de la démocratie.
Le mot avocat dans votre titre ou dans votre fonction (déjà là, entre titre et fonction, je ne sais pas quel est le terme exact), bref dans votre métier, n'est pas gênant. C'est l'adjectif général qui est trop... général.
Le siège et le parquet, j'ai bien saisi la différence. Mais je pense que pour un nombre considérable de nos concitoyens, cette distinction est problématique.
Permettre par l'enseignement l'apprentissage des grandes têtes de chapitre de votre univers ne me semble pas une chose insurmontable à mettre en place.
Mais après, il y a toute la chair et la trame propres à une profession.
Pourquoi, dans la littérature, par exemple, ne trouve-t-on pas de grandes figures de magistrats comparables à un Maigret ou à un James Bond ?
Dans l'imaginaire collectif, l'absence de figures emblématiques de magistrat (au sens policier ou détective des polars) explique, peut-être, une des difficultés à sensibiliser à votre métier.
Rédigé par : Véronique | 02 octobre 2007 à 20:20
Monsieur Bilger,
vous aussi, vous voudriez être aimé.
Cordialement.
Rédigé par : sachet | 02 octobre 2007 à 20:11
Inculture est bien le mot.
Et que dire des "verdicts" dont on nous rebat les oreilles dès qu'une affaire pénale est évoquée. La méconnaissance du monde judiciaire par les médias et le monde politique est sidérante. La réforme de la carte judiciaire de même que les avoués désignés à la vindicte populaire et sacrifiés pour faire plaisir à une revendication catégorielle, démontrent une méconnaissance du sujet.
Y aura-t-il "une fronde des parlements" ?
Rédigé par : cornely | 02 octobre 2007 à 19:07
Je fais partie de ces Français complètement crasses quant à leurs connaissances du monde judiciaire.
Beaucoup de raisons à cela : le fait de ne pas avoir été confronté directement au monde judiciaire, le milieu professionnel (l'industrie) dans lequel j'ai travaillé, mon milieu d'origine fort éloigné de ce milieu et peut-être une raison de fond tenant à la complexité de l'organisation et des procédures judiciaires.
Ne pourrait-on pas simplifier un peu avant que je me mette à étudier plus avant ?
Ceci dit, il y a des tas de professions et de mondes que je ne connais pas et finalement, cela ne me traumatise pas. Par contre, j'apprécie ce blog et la plupart des intervenants et finalement, je ne me pose pas trop la question de savoir quel est leur cursus.
Rédigé par : Polochon | 02 octobre 2007 à 18:43
et pourtant VOUS êtes mon maître "décolle" sur votre blog !
Sissi !
j'ai l'épreuve !
sinon je suis d'accord avec vous !!!
sinon , z'aussi , être contre "l'inculture judiciaire" , qu'est-ce ???
ou placer alors la contre-culture ?
dans le jardin à cultiver ?
tant de questions sans réponse ! :-(
Rédigé par : Cactus judicieux ? | 02 octobre 2007 à 18:42
@mani
"Il est vrai que pour le vulgum pecus, celui et celle pour qui nous mobilisons notre énergie et notre génie, les gens de robe s'appellent "maitre"."
Parodiant le grand Raimu je vous dirai : le vulgus pecus te dis M…
Mais pour qui donc vous prenez-vous ô génie des prétoires. Que de morgue dans ces mots.
Redescendez un peu sur terre et vous comprendrez pourquoi ces mêmes gens du commun ne vous aiment que peu, vous les avocats, je crois encore moins que les juges.
En ces quelques mots vous démontrez votre inculture non pas du judiciaire mais des gens qui peut-être, un jour, seront des justiciables.
"Gare au gorille monsieur" dirait l'autre et je ne vous salue point.
Je préfère, monsieur Bilger, revenir à vos propos.
Effectivement peu de gens connaissent les arcanes de la justice et du droit.
La société veut que les gens respectent le droit, mais on ne respecte que ce que l'on connaît, sinon, tel un dieu mystérieux on le craint, du moins pendant un certain temps, ensuite on devient athée.
Je suis étonné que l'on donne des cours d'instruction civique dans les classes de nos enfants mais que dans aucun de ces cours ne soient abordées de façon claire les bases de notre droit tant dans ses principes que dans son fonctionnement.
Ce qui est vrai pour le fonctionnement de la justice l'est aussi pour le fonctionnement de la police son auxiliaire.
Des gens se retrouvent étonnés devant un tribunal ne comprenant parfois même pas ce que la société leur reproche par l'intermédiaire d'un ministère public bien étrange.
Il ont de plus une vision déformée, lorsqu'ils en ont une, par les films américains où les principes de la justice sont différents.
Je ne sais si l'on doit inventer une nouvelle communication en la matière mais j'opterais pour un peu plus d'éducation.
Rédigé par : Surcouf | 02 octobre 2007 à 18:42
@ Don Lo
"En lisant que tout honnête homme doit connaître le monde judiciaire, j'ai d'abord cru que vous prôniez l'idée d'un monde où l'humain est avant tout un justiciable."
A votre place, j'aurais inversé : tout justiciable est avant tout un être humain...
Ca me fait penser à ce mot catégoriel ignoble : "populaire" qui désigne des groupes humains.
Le terme justiciable a une connotation punitive, vous ne trouvez pas ?
@ Eolas
Votre propos ne manque pas d'humour, j'ai adoré au point d'en rire..
@ alberto
On ne peut dire que la justice doit être respectable, elle doit en théorie se contenter d'étre juste. Ce sont juste les
magistrat et les politiques qui font et défont les lois à leur gré et selon leurs besoins propres qui doivent être respectables, ce n'est pas le cas en ce qui concerne les politiques, mais les citoyens ont je crois, une bonne impression en ce qui concerne la magistrature.
@ Marie-France Bezzina
Un pilleur d'église dites-vous ?
Quelle affreuse audace ! Piller ceux qui ont pillé l'humanité pendant des siècles... voire un large millénaire... Il n'y a plus de moralité.
Excusez-moi d'encombrer le blog et la lisibilité avec mes réponses multiples.
Rédigé par : Patrick Marguillier | 02 octobre 2007 à 17:06
Patrick Marguillier
«vous ne paraissez pas être la lumière au bout du tunnel comme pourrait l'être un avocat, voire un avocat de "télévision".»
C'est la vérité qui est la lumière au bout du tunnel pas l'avocat, surtout celui de la partie adverse !
«La justice est un art difficile.»
Cet art dont la pratique repose sur l'étude de l'un des quatre enseignements fondamentaux de l'ancienne université [L'ancienne Université de Paris était formée de 4 facultés: une faculté générale, la Faculté des Arts; et trois facultés spécialisées: Faculté de décret [=droit], la Faculté de médecine et la Faculté de théologie - qui 'Philosophia ancilla theologiae' oblige, en incluait donc l'étude -] paraît malheureusement assez souvent pratiqué par des badigeonneurs davantage que par des orfèvres en la matière.
Jusqu'en 1446, fait très intéressant en matière de répression, «les étudiants dépendaient en matière pénale de l'université. Il arrivait cependant régulièrement que des écoliers soient arrêtés par le prévôt du roi. Dans ce cas-là, le recteur de l'université se rendait au Châtelet pour demander à ce que l'écolier soit jugé par l'official de l'université. Si le prévôt du roi refusait, l'université se mettait en grève.» Autrement dit l'université assumait la responsabilité des conséquences de ses enseignements !! Mais de là sans doute aussi cette impression d'une existence hors les murs de la cité ordinaire dont de nos jours le climat perdure tant chez ses enseignants que chez leurs ouailles ! Autrement dit, telle la Cité interdite, l'Université interdite, mais comme on n'entend plus guère en effet le sens des mots autrement que dans le contre-sens quant à sa voix au chapitre, je suggère que, tel Richard Liogier, président de l'Université de Metz, qui revêtu de la toge doctorale s'est récemment déplacé jusqu'au palais pour apporter son soutien aux avocats près la Cour d'Appel de même nom, les docteurs de l'université paraissent désormais systématiquement en toge eux aussi, puisqu'aussi bien ils y ont droit, dès lors qu'il s'agit de faire entendre leur voix, histoire de remettre de temps à autre les pendules à l'heure!
1- http://www.ifd.upmc.fr/archives/unes/juillet2007/images/fiamma.jpg
2- http://www.lartisan-costumier.com/graphics/robe-universite.png
Je suggère également qu'on redonne du Maître à l'enseignant comme cela m'était arrivé alors que jeune enseignante j'avais invité à mon cours un médecin de Saint Dié qui pensait avoir mis au point un antidote contre l'amanite phalloïde, personnage haut en couleurs qui l'avait essayé sur lui-même mais en avait heureusement réchappé [on doit le mentionner je pense à titre de guérison anecdotique], et qui m'appelait Maître, au lieu de Madame, devant les élèves que cela eût le don de mettre en joie...
Et je suggère enfin qu'on applaudisse à nouveau à la fin d'un cours digne de ce nom !
Rédigé par : Catherine JACOB | 02 octobre 2007 à 16:34