Demain soir, le match de rugby France-Angleterre nous offrira un certain nombre de mêlées ouvertes.
Avec une immodestie totale je prétends présenter la mienne, très ouverte, mélangeant l'admiration et la critique, le goût des personnes avec la saveur des idées.
Deux ou trois choses d'abord, pour ne pas les oublier.
Au sujet de l'épouse du président de la République, qui a été comparée à Jackie Kennedy, je suis surpris de n'avoir lu nulle part une référence historique troublante. Il me semble que sa personnalité est très proche de celle d'Elisabeth de Wittelsbach, dite Sissi, dont la nature romanesque, romantique, secrète, libre et insaisissable, dans ses dernières années, a été si souvent décrite par les biographes.
Je recommande, dans le Libération d'aujourd'hui, un texte éblouissant de Philippe Lançon qui développe, sur l'insolence et à propos de Bernard Kouchner, des variations qui me font béer d'admiration sincère. Il faut en profiter, ce n'est pas si fréquent.
La preuve, j'en arrive à Eric Halphen qui se voit consacrer le gros titre du Parisien avant d'être questionné dans le cadre d'une double page dédiée aux "Affaires : le cri d'alarme du juge Halphen". Celui-ci séduit par son intelligence mais la nuance n'a jamais été son fort, alors que l'une et l'autre, à mon sens, sont indissociables. Qui croit pouvoir s'affranchir par idéologie de la complexité du réel se facilite, certes, la tâche polémique mais laisse sur leur faim ceux qui attendent d'être autrement, plus richement rassasiés.
Un détail. S'il a bien fait de revenir dans la magistrature, il ne pouvait pas espérer tout de même qu'on entonne un péan en sa faveur alors qu'il l'avait vitupérée en dénonçant des entraves qui auraient été mises à son action au lieu de s'interroger sur lui-même.
Sur le fond de l'entretien, je ne suis pas convaincu par mon collègue qui considère comme clos un débat précisément engagé sur la dépénalisation du droit des affaires et confié à une commission dont rien ne permet de suspecter la rigueur et la compétence. J'ajoute que prêter, sur ce plan, au président de la République des desseins forcément pervers m'apparaît aller imprudemment et vite en besogne pour une double raison.
D'une part, celui-ci a évidemment le droit de lancer dans l'espace public des fulgurances, des paradoxes ou des propositions dans le domaine judiciaire, quitte à ce qu'ils soient validés ou contredits techniquement plus tard. Une commission servira à cela.
D'autre part, Eric Halphen semble oublier qu'il n'est pas besoin d'être un conservateur étroit pour oser une réflexion sur le droit pénal des affaires, son amplitude aujourd'hui, ses nécessaires limites pour demain. Des esprits éclairés s'inscrivant dans un pluralisme intellectuel et politique abordent sans crainte cette problématique. Il est manifeste que concentrer le droit pénal des affaires sur le frauduleux caractérisé et la mauvaise foi patente, pour lesquels la tolérance zéro sera aussi de mise, devra avoir pour conséquence l'exclusion des négligences et transgressions formelles et administratives. Quel étrange procès que de condamner par avance la sauvegarde de l'essentiel et la mise à l'écart de l'accessoire, alors que l'importance de l'un sera décuplée par le recul du second !
Mais c'est surtout la condamnation de Jean-Maurice Agnelet que je voudrais évoquer.
Vingt ans de réclusion criminelle prononcés hier par la cour d'assises d'Aix-en-Provence statuant en appel, alors que l'accusé avait été acquitté il y a neuf mois par la cour d'assises de Nice.
Trop de commentaires et d'articles ont été publiés qui révèlent une totale incompréhension des mécanismes de la décision criminelle pour ne pas tenter d'apporter un peu de lumière.
Même si probablement l'influence du remarquable et nouvel avocat de la famille Le Roux a du être déterminante - Me Temime ayant succédé à un conseil de haute volée, Me Kiejman -, on ne peut tirer exclusivement des plaidoiries et réquisitions les raisons de la condamnation. En effet, et à l'évidence avec un délibéré étrangement court de deux heures, la conviction des jurés devait être formée dès la fin des débats, comme l'a judicieusement indiqué Pascale Robert-Diard sur son blog. Il faut donc aller plus loin dans l'analyse.
Ce qui déjà est de nature à égarer le citoyen qui désire être informé sur la chose judiciaire, ce sont les expressions habituelles utilisées par les journalistes, notamment de la presse écrite, qui s'étonnent devant la sanction édictée en appel alors que l'acquittement aurait été prononcé "faute de preuves". Cette formule toute faite est inexacte et maladroite.
Inexacte, car des preuves existaient lors du premier ressort et les mêmes ont été discutées en appel. Maladroite, car elle laisse penser que la première cour d'assises, confrontée à un vide et à une absence, avait été contrainte d'acquitter tandis que la seconde, bien que soumise aux mêmes carences, absurdement aurait décidé de ne pas en tenir compte en condamnant. Ainsi, un journaliste, dans le Parisien, ose parler de "coup de théâtre" à propos du verdict d'Aix-en-Provence comme s'il n'y avait pas une profonde logique dans l'exercice d'une voie de recours aboutissant au contraire de ce qui avait été décrété par la première juridiction. Sauf à vouloir que l'appel soit vidé de son sens et devienne en quelque sorte une chambre de confirmation mais pour les seuls acquittements du premier ressort, je perçois mal comment on peut s'étonner, voire s'indigner d'une contradiction qui n'est que la manifestation d'une justice dont les débats ne sont pas vains.
L'erreur fondamentale de certains médias et l'incompréhension de beaucoup de citoyens viennent du fait que les uns et les autres appréhendent mal les mécanismes qui permettent à une conviction de se forger et ce sur quoi celle-ci se fonde. Un accusé reconnaît le crime qui lui est reproché ou, ses dénégations étant de pure forme et combattues par des éléments à charge conséquents, il est incontestablement déclaré coupable. Dans cette double situation, aucune difficulté pour le jury, sinon de choisir la peine équitable. Mais la plupart du temps et dans ces affaires où le mis en cause affirme, tant lors de l'instruction qu'au procès, n'avoir pas commis les faits qui lui sont imputés, l'alternative n'est pas entre la nuit du mensonge et le jour de la vérité, la lumière éclatante ou la grise obscurité mais elle situe la délibération dans une zone objectivement beaucoup plus étroite qui va du presque coupable au possible doute, où l'incertain presque établi côtoie le presque sûr. Dans les cas nombreux auxquels je fais référence, le terrain sur lequel va avoir à se pencher la lucidité des juges est limité et contraignant. L'intime conviction est tenue serrée. L'ombre est-elle assez dense pour imposer l'acquittement ou les clartés sont-elles trop accablantes pour ne pas assumer l'obligation de condamner ?
Cet infime espace intellectuel et judiciaire qui s'offre à la délibération explique les revirements des cours d'assises. La première pose un certain regard sur le terreau qui lui est proposé et infléchit le curseur collectif vers le doute, et c'est l'acquittement. La seconde, examinant le même, voit sa majorité l'entraîner vers la certitude, et c'est la condamnation. Il est impossible de déterminer pourquoi l'alchimie collective - de douze puis de quinze personnes - parfois se met en contradiction, parfois s'accorde. Si l'on prétend se scandaliser d'un tel aléa, il ne reste que la dénonciation de la justice humaine et de ses incroyables contradictions!
Je ne peux manquer de constater le paradoxe de l'appel criminel voulu par beaucoup, parlementaires et avocats. Dès que la "seconde chance" initiale est devenue un véritable appel, on s'est aperçu que tous ceux qui en espéraient un meilleur systématique sur le plan de la mansuétude ont été déçus. Le comble est qu'aujourd'hui, on s'émeut d'une distorsion entre les arrêts criminels, qui n'est que la conséquence directe du processus d'appel. Au fond, on aurait désiré que celui-ci ne puisse bénéficier qu'à la défense ou, au moins, qu'il ne nous contraigne pas à affronter l'intolérable pour l'esprit: l'inévitable imprévisibilité de notre rapport avec le mystère judiciaire.
On comprend mieux pourquoi quelques-uns, dont moi-même, se sont élevés quelque temps contre l'instauration de l'appel criminel. Il y avait dans le caractère inéluctable et irrémédiable de l'arrêt unique, hier, avec le pourvoi en cassation possible, quelque chose qui agitait moins, en définitive, les médias et l'opinion publique que le double degré de juridiction d'aujourd'hui.
Comme si multiplier les formes et les garanties mettait sans cesse en ébullition au lieu d'apaiser.
Qui a gagné hier ? La justice ou l'appel ?
@Véronique
Sissi, Bovary : pas de comparaison possible à cause de Gustave.
Rédigé par : mike | 15 octobre 2007 à 18:46
Je profite de cette mêlée ouverte en cet après-midi ensoleillé ; une idée m'est venue :
puisqu'IL - le Grand manie tout - va bientôt "remanier" :
pourquoi pas monsieur Bilger au gouvernement ?
ce serait moins sinistre, non ?
Allez, j'ose, hé :
et pourquoi pas à la place de Rachida Dati ?
ou alors, pour innover :
un binôme, une sorte de ministère side-car, à deux têtes, donc - avec , bien sûr, casque obligatoire :-) !
Sissi !
Rédigé par : Cactus photographe éléfantasque à mateurs | 15 octobre 2007 à 16:35
Concernant l'affaire Agnelet, vous dites :
"Inexacte, car des preuves existaient lors du premier ressort et les mêmes ont été discutées en appel."
Vu la littérature qui s'ouvre dès à présent sur les blogs qui font mention de ce verdict, une constatation s'impose, certains disent "il y a des preuves" et d'autres "il n'y a aucune preuve". Personne parmi les commentateurs ne pouvant être taxé de malhonnêteté, on touche du doigt un point crucial.
Quel est du sens du mot "preuve" ? Comment doit-il s'entendre ? La rigueur scientifique est-elle indispensable pour qu'il y ait "preuve" ? Quel minimum de LOGIQUE est requis pour commencer à parler de "preuve" ?
Vraiment ce verdict fait trembler sur ses fondements les principes de la loi, car on sent bien que l'interprétation des termes reste personnelle à chacun.
Chacun dispose d'un "dictionnaire intérieur" qui lui fait ranger tel ou tel fait dans le casier des preuves, alors qu'un autre individu entendant la même description du même fait rangera celui-ci dans le casier des "indices".
Cela nous ramène directement à notre nature humaine faillible. Et l'institution judiciaire que l'on voudrait croire infaillible vacille quand on se rend compte qu'elle est rendue par des humains (douze femmes et trois hommes constituaient le jury du procès Agnelet à Aix).
Ces humains prêtent un serment dont on sent bien désormais qu'il peut être compris et prêté grâce à un "dictionnaire intérieur" qui diffère d'un individu à l'autre.
Dans cette affaire le doute est béant. Comme l'a rappelé la plaidoirie de Maître Saint-Pierre, depuis les Romains, les circonstances de la scène du crime sont considérées comme un préalable à toute mise en accusation.
Ici, il n'y a rien qui concerne la scène du crime.
Le doute est béant.
Mais par un phénomène de "dictionnaire intérieur" les jurés se sont cru autorisés à l'éluder. Je ne crois pas que ce soit le sens du serment qu'ils ont prêté. Ils ont sur-interprété les termes du serment au détriment des intérêts de l'accusé.
Je ne peux pas penser que l'esprit de la LOI ait souhaité cela possible.
Je ne pense pas que l'esprit de la LOI permette à des jurés de détourner le regard du gouffre béant des "doutes" pour ne porter leur regard que sur le petit tas d'immondices qui se prétend être des "charges".
Ce faisant ils ont non seulement fait fi des intérêts de l'accusé, mais également des intérêts de la société qui l'accuse, car le point de vue qu'on exige d'eux est un point de vue "OBJECTIF".
Je prétends que ce mot a un sens commun partagé par tous et que de ce point de vue, les doutes (ne serait-ce que sur l'existence même d'une victime) ne peuvent pas être éludés.
Rédigé par : Guillaume AGNELET | 15 octobre 2007 à 13:35
Bernard de ....
«Il existe une version anglaise de Wikipedia qui semble plus ouverte au sérieux.»
Idem les versions japonaises et chinoises qu'il est parfois utile de comparer entre elles, notamment en ce qui concerne l'orthographe de certains mots ou références historiques, mais en chinois moderne je dois quand même avouer que je pédale plutôt dans la Sürkrüt !
Rédigé par : Catherine JACOB | 15 octobre 2007 à 08:30
Ring
The ring
Ring de Bruxelles,
Berliner Ring
Der Ring des Nibelungen
Bilger’s ring
Quelques mêlées ouvertes
Rédigé par : Marie | 14 octobre 2007 à 17:33
Merci d'avoir signalé l'article de Philippe Lançon. Eblouissant, c'est vrai. Mais pas d'accord avec vous sur Halphen. "Vitupérée", dites-vous ? je crois me souvenir, qu'avant de commencer à vitupérer, Eric Halphen a dû avaler quelques couleuvres.
Rédigé par : Jules Esneval | 14 octobre 2007 à 15:32
A propos du texte de P.Lançon dans Libération.
Je pense à l'échange que j'ai eu avec Olivier sur la poésie et sur les livres.
Quand nous lisons un texte comme celui-là, où l'intelligence et la subtilité emportent totalement la partie, quelque chose en nous se met à sourire de bonheur et de liberté.
Rédigé par : Véronique | 14 octobre 2007 à 15:26
sbriglia,
Mon pied esch a füess, levez le vôtre de dessus le mien, pas le coude! Hoplà G'sundheit!
«Et si vous voulez à ce point de la reconnaissance, ouvrez donc votre propre blog : je vous promets ne point y faire de déjections.»
Ach Quatsch! :)
«Quand saurez-vous faire court, alerte, ciselé, humoristique, elliptique ?...»
«Babble, schwatze, spreche, schweudere, quatsche, schnattere ; Parliere, saje, staakse, stottre, baffzte, wischpre, verhandle, murmle, brummle, verzähle, karichle, hüsche, fluschtre, singe, summe, antworte, bekanntmache?»... Wikipedia Sürkrüt un d'Roger!
Mais j'avoue que je préfère ici faire didactique vu que j'ai affaire à des avocats dont l'art suprême est de dissimuler ou de travestir la vérité qu'il faut donc sans relâche exhumer de la fosse où ils s'acharnent à l'ensevelir sans même l'avoir entendue. Mais si vous souhaitez croiser le fer en public, votre lieu, votre heure, vos témoins et le choix de l'arme, poème, trait d'esprit, no problem...
Un jetz still ! Enfin, redde m'r nimm devun.
«Hélas, on a beau sucrer, indigestes sont les restes...»
Essayez la technique de l'autruche ça passera peut-être mieux : DIS RIEN ! VOIRIEN ! ENTEND RIEN !... MANGE BIEN ! Pardon fer's dérangement !
«Quand cesserez-vous d'infliger vos leçons de pataphilosophie et de japoniaiseries à ceux qui sont las d'utiliser la molette tueuse pour faire passer aux oubliettes des commentaires vos interminables et vaseuses considérations...»
Heureusement que je suis passée par là, n'empêche, pour vous permettre d'augmenter votre vocabulaire : «pataphilosophie»-«japoniaiseries»-«Babble»rie un «Schwatzerei»!
JV dit JYVAIS
«Sur l'utilité et les limites de Wikipedia,»
Sur les avantages de Wikipedia: «Bouchour madame Meyer, ich het garn zwei Eier, e Galleriewel un e Banane. Des alles schön inweggle, e Kilo Sürkrüt, zwei Figue, e Ballele Butter, e Leiwele Brote, zwei drei Knöpfle, zwei Kabinet Banz'le des alles macht sechs und sechzig Franke.» nous a chanté Roger Siffer, ancien étudiant de philosophie de l'université de Strasbourg, pour nous apprendre à dessiner un bonhomme et même une madame, ça n'est pas aussi poétique que l'histoire du mouton de Saint-Exupéry, mais ça aide bien.
Essayez et complétez donc l'article Wikipedia. Je répète: «Bouchour madame Meyer, j'aimerais bien deux oeufs, une carotte et une banane. Enveloppez-moi le tout, un kilo de choucroute, deux figues, un paquet de beurre, une livre de pain, deux trois boutons, deux balais de cabinet, le tout fait soixante-dix francs.» et je vous autorise même à rajouter au besoin - c'est le cas de le dire -: «Die Catherine het in d'Hose g'schisse.» mais sans traduction, parce que autant les histoires de 'Arsch' sont bidonnantes, autant la pataphilosophie ennuie sbriglia.
Rédigé par : Késketudi ? Wasaasch ? | 14 octobre 2007 à 14:26
Sur Wikipedia seules les données scientifiques sont vérifiées, dans le domaine biographique, n'importe qui peut écrire n'importe quoi. Il existe une version anglaise de Wikipedia qui semble plus ouverte au sérieux.
Rédigé par : Bernard de .... | 14 octobre 2007 à 14:03
@ Mike
Alors comme ça, la Sissi, c'était elle aussi une Madame Bovary ?
Rédigé par : Véronique | 14 octobre 2007 à 12:17
@ pour les férus d'histoire :
Sissi séjourna un an environ au château de Sassetôt le Mauconduit près des Petites dalles en pays de Caux.
J'ajoute que les mauvaises langues laissèrent penser qu'elle y était venue pour accoucher d'un enfant illégitime, ce que wikipédant (mauvaise plaisanterie) ne mentionne certainement pas.
Rédigé par : mike | 14 octobre 2007 à 09:44
Sur l'utilité et les limites de Wikipedia, je propose ceci, à titre d'exemple :
"Catherine Jacob est une actrice française née à Paris le 16 décembre 1956 sociétaire de la Comédie Française". [http://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_Jacob ]
Rédigé par : JV dit JYVAIS | 14 octobre 2007 à 09:40
"Si mes renvois via wikipedia vous semblent alourdir inutilement les textes que vous prenez la peine de lire, sucrez-les et ne lisez que le reste."
Hélas, on a beau sucrer, indigestes sont les restes...
Quand donc aurez-vous, Madame, le respect de cette maison qui ne mérite pas que vous en barbouillassiez toutes les pièces de confitures diverses propres à rendre diabétique l'ensemble des intervenants de ce blog ?...
Quand saurez-vous faire court, alerte, ciselé, humoristique, elliptique ?...
Quand cesserez-vous d'infliger vos leçons de pataphilosophie et de japoniaiseries à ceux qui sont las d'utiliser la molette tueuse pour faire passer aux oubliettes des commentaires vos interminables et vaseuses considérations...
Et si vous voulez à ce point de la reconnaissance, ouvrez donc votre propre blog : je vous promets ne point y faire de déjections.
Rédigé par : sbriglia | 14 octobre 2007 à 08:49
@ Catherine
"Il me semble que sa personnalité est très proche de celle d'Elisabeth d'Autriche, "Sissi", dont la nature romanesque, romantique, secrète, libre et insaisissable a été si souvent décrite par ses biographes."
La Sissi de Visconti est dans la suggestion resplendissante des liens noirs qui l'unissent, dans le tragique, à son cousin, Louis II.
Ce n'est effectivement pas la Cécilia bilgérienne que L. Visconti a filmée.
Philippe a dans la tête l'impératrice errante et dépressive qui se voile le visage à Genève.
Cécilia - et je parle de celle que les portraits récents d'hebdomadaires ont décrite. Non de Cécilia Sarkozy que personne ne peut prétendre connaître - est pour moi assez proche de la silhouette fuyante des palaces européens.
Je crois aussi que Philippe sublime ainsi CS.
Mais il nous entraîne de cette manière dans son imaginaire féminin à lui.
Et surtout, Philippe évoque peut-être là sa propre nature..." romanesque, romantique, secrète, libre et insaisissable ".
Cécilia, Elisabeth, une sorte de petite soeur dans la mélancolie. Enfin, je pense.
" Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur..."
Rédigé par : Véronique | 14 octobre 2007 à 08:31
Véronique
«Comme vous êtes une forcenée de Wikipédia, si vous tapez Sissi dans la rubrique "Rechercher" puis 'Consulter", vous lirez:»
Otez-moi d'un doute. Me reprochez-vous aujourd'hui de consulter ou de ne pas consulter Wikipedia qui contrairement à une encyclopédie Encarta est libre d'accès, donc autorise d'y renvoyer tout lecteur éventuel des commentaires on line qui se fondent sur des connaissances un peu précises ou peu ou prou spécialisées ? Comme il m'arrive d'écrire des posts parfois assez longs et que recourir à Wikipedia [toujours citée entre guillemets et/ou authentifiée comme source de l'information utilisée], cela me fait gagner du temps sur la rédaction des phrases qui véhiculent les connaissances auxquelles je juge bon de référer à propos d'un commentaire ou d'un autre, ce de façon à ne pas y passer la nuit et à économiser à mon lecteur le temps d'une vérification personnelle, pour le cas où du purement allusif ne renverrait à rien de précis pour lui, vu que nul n'est astreint à tout savoir [à moins qu'il ne s'agisse de la loi que nul n'est dit-on censé ignorer].
Enfin je le fais délibérement et systématiquement, en clin d'oeil aux ceusses qui font passer des extraits d'auteurs ou des articles d'encyclopédie, sans les nommer explicitement, pour des commentaires personnels, ou encore à ceux qui ne prennent jamais la peine de vérifier leurs assertions pour ne pas courir le risque de voir prendre leur mémoire en défaut. En tout état de cause, je ne reprends pratiquement rien sur Wikipedia que de déjà connu, bien que parfois à moitié oublié, ou alors qui n'ait été vérifié par comparaison avec d'autres sources, lesquelles se trouvent dans la bibliothèque qui me cerne en ce moment sur trois murs sur quatre ! D'une façon générale, les connaissances utiles à la compréhension d'un texte se glissent dans une note de bas de page mais, de tels renvois n'étant pas possibles sur un blog, j'organise le commentaire de façon à y intégrer les dites connaissances, pour le cas où, effectivement, leur manque éventuel me paraît préjudicable à une bonne lecture sans malentendus.
Une telle habitude me vient de la fréquentation de séminaires où moins le beau parleur a de connaissances générales personnelles, et plus il va truffer son intervention d'allusions obscures aux trois quarts du public sans les expliciter, ce qui me met toujours dans une rogne pas possible. Enfin, je lis parfois dans ma spécialité de telles énormités sous la plume de prétendus éminents spécialistes qui auraient pu se les économiser en prenant la peine de vérifier leurs incertitudes et autres approximations avant de les utiliser pour apporter de l'eau à leur moulin et de les publier, qu'il m'est déja arrivé d'envisager de réclamer le remboursement de l'ouvrage à l'éditeur. D'où, encore une fois, pour ma part, j'essaie d'éviter et, vu qu'il s'agit d'internet, en passant par les sources les plus pratiques dans le contexe du web.
Si mes renvois via wikipedia vous semblent alourdir inutilement les textes que vous prenez la peine de lire, sucrez les et ne lisez que le reste. Idem si vous connaissez déja l'ensemble des tableaux vers lesquels ouvrent quelquefois les liens que je prends également la peine d'insérer quand une illustration me paraît utile.
Bien.
Pour en revenir à Sissi, j'ai vu les films guimauves de Ernst Marischka avec cette magnifique actrice que fut, par la suite, R.Schneider, j'ai lu un roman et une biographie, j'ai toujours voulu aller à Vienne pour le bal des débutantes parce que je suis une incroyable cosette romantique, et autrefois avec ma belle-mère on se disait parfois : «Quand on sera veuves et qu'on sera libres de faire ce qu'on veut, on pourra y aller...!!!» Ce qui dénote je vous l'accorde d'un tout aussi incroyable optimisme.
Je possède la discographie de toute la tétralogie à laquelle fait allusion le titre du film de Visconti et dont il tire ses musiques [extraits de Lohengrin, Tristan et Isolde, Tannhäuser], j'ai joué les scènes d'enfants de Schumann -également utilisées dans le film- quand j'avais encore un piano potable à ma disposition, j'ai été passionnée un moment par LouisII/ Wagner, j'ai lu la biographie de Wagner par son petit-fils Wieland, je rêve également d'aller à Bayreuth, mais pour ce qu'on sait de Cécilia Sarkozy, elle me paraît à mille lieues de cet univers tout autant que de Romy Schneider, ceci étant, je n'ai pas vu le film de Visconti déclaré un chef d'oeuvre absolu.
Maintenant PB vous dit ce qu'il veut, mais rien dans son texte « Il me semble que sa personnalité est très proche de celle d'Elisabeth d'Autriche, "Sissi", dont la nature romanesque, romantique, secrète, libre et insaisissable a été si souvent décrite par ses biographes.» ne permet de privilégier la filmographie quelle qu'elle soit, plutôt que le personnage historique connu par ailleurs bien sûr et indépendamment des films, sous le diminutif de Sissi, et personnage que j'ai envisagé sous le rapport de son influence sur son impérial époux qui me paraît a priori le seul aspect par lequel on pouvait envisager de rapprocher Cécilia et Elisabeth.
Je vous remercie de m'informer de ce que c'est à mon intention particulière que PB avait pris la peine de mentionner la référence grand public du personnage historique et je lui sais gré d'avoir pris en cela la même précaution que je prends moi-même en général d'un éventuel lecteur via mes recours à wikipedia.
«Et puis, à la fin !
Donnez-vous des leçons particulières, que je puisse me remettre à niveau…»
Les parents boivent, les enfants trinquent ! C'est ça la logique de votre remarque ? Dont, par ailleurs, je ne comprends pas spécialement l'agressivité si ce n'est via Hyde/Jekyll : «Je suis pour moi-même à la fois la plaie et le couteau.»
NB A propos de Wikipedia
«Une des objections habituelles à l'encontre de Wikipédia est l'absence de processus de validation. Dans l'esprit des critiques cela signifie que les informations ne sont pas fiables car il est impossible de garantir l'honnêteté et la compétence des rédacteurs.
En effet, pour les personnes qui le souhaitent, l'anonymat des contributions est relativement bien garanti par Wikipédia et n'importe qui peut donc se prévaloir d'une expertise. En définitive, Wikipédia n'offre aucun outil permettant d'évaluer la validité des arguments qui sont avancés dans un article. Il est extrêmement improbable que cette situation évolue dans le futur, car cela nécessiterait la remise en cause de plusieurs des principes fondateurs de Wikipédia.
Le seul moyen à disposition pour offrir un contenu d'une quelconque utilité est donc de se reposer sur des institutions qui sont outillées pour vérifier cette validité.
En résumé, Wikipédia n'a pas les moyens de juger la crédibilité d'une information mais peut renvoyer le lecteur vers des publications qui ont reconnu cette information crédible.
Compatibilité avec la neutralité de point de vue [modifier]
Dans beaucoup de cas, il existe de nombreux travaux qui prétendent arriver à des conclusions contradictoires sur un sujet donné. La politique de neutralité de point de vue suivie par Wikipédia déclare que toutes les conclusions doivent être présentées et que les articles ne doivent pas se prononcer sur la validité des théories.
Cela peut sembler au premier abord contradictoire avec les recommandations de cette page, mais cette contradiction n'est qu'apparente si on examine les objectifs réels de la neutralité de point de vue. En effet, face à un sujet controversé, avant d'offrir aux différentes factions qui s'opposent un espace d'expression juste et équilibré (Fair & balanced ©Fox News), la neutralité de point de vue est destinée à offrir au lecteur la possibilité de se forger sa propre opinion, à l'aide d'informations les plus fiables et objectives possibles.Wikipédia ne doit publier que du contenu qui est vérifiable et fiable. Un des points clés pour écrire un article de bonne qualité est qu'il ne doit contenir que des informations, théories, opinions, revendications ou arguments qui ont déjà fait l'objet d'une publication de qualité.
En résumé :
Les articles ne doivent contenir que des informations qui ont été publiées par des sources fiables.
Les allégations qui ne sont pas assez vérifiables peuvent être retirées des articles par tout participant.
La charge de citer ses sources incombe à la personne souhaitant ajouter une information dans un article, pas à celle qui souhaite la retirer. »
Autrement dit Wikipedia suppose chez ses lecteurs et autres utilisateurs une culture de base et un certain esprit critique...
Rédigé par : Catherine JACOB | 13 octobre 2007 à 23:22
@ Catherine
Comme vous êtes une forcenée de Wikipédia, si vous tapez Sissi dans la rubrique "Rechercher" puis 'Consulter", vous lirez:
" Élisabeth Amélie Eugénie de Wittelsbach (née le 24 décembre 1837 à Munich et décédée le 10 septembre 1898 à Genève) fut impératrice d’Autriche (1854–1898) et reine couronnée de Hongrie (1867–1898), née duchesse en Bavière, épouse de l’empereur François-Joseph Ier. Elle est universellement connue sous le surnom de Sissi."
D'autre part, L. Visconti, dans son film Ludwig, a confié le rôle d’Elisabeth à Romy Schneider. La transformant en magnifique amazone.
Ce fut pour R. Schneider une des plus belles opportunités cinématographiques, qui lui permettait d'en finir avec la Sissi guimauve.
Philippe ne s'y est pas trompé. Il m'a répondu qu'il avait en tête la seconde Sissi de ma question.
Précisant.
"Je n'ai mis Sissi que pour ceux qui ne connaissaient pas la première dans ses années sombres et étranges. »
Ainsi, je pense que vous devez habiter l'esprit de Philippe. Car, à coup sûr, dans son principe de précaution, il devait penser à vous.
Maintenant. Sa réponse apporte une perspective nouvelle à son paragraphe sur Cécilia.
Mais bon. Avec l’épouse du Président on est quand même loin, je pense, de ce que Visconti a superbement évoqué de Sissi dans son film.
C’est Philippe, sans doute, qui sublime le plus dans cette histoire.
Et puis, à la fin !
Donnez-vous des leçons particulières, que je puisse me remettre à niveau…
nb : (ça peut être utile) Toujours en recherchant et en consultant wikipédia :
"Ludwig, le crépuscule des dieux"
Évocation du règne de Louis II de Bavière, protecteur des arts, et en particulier de Richard Wagner qui dut son salut et la possibilité de réaliser ses plus belles œuvres grâce à ce monarque...
Rédigé par : Véronique | 13 octobre 2007 à 18:50
Véronique
«De quelle Sissi nous parlez-vous ?»
Je pense qu'il nous parle d'Erzsébet, couronnée reine de Hongrie en juin 1867 et qui préféra dès lors sa résidence hongroise baroque de Gödöllő [transformée depuis en maison de retraite après avoir été occupée un temps par l'armée rouge puis réhabilitée récemment pour les touristes - 49euros l'excursion de 4heures depuis Budapest -]: http://upload.wikimedia.org/wikipedia/fr/a/a4/Chateau-godollo.jpg au château viennois de Schönbrunn [ Belle fontaine ou Beauté de la source ] http://fr.wikipedia.org/wiki/Image:Wien_Schoenbrunn_Rueckseite.jpg Elle est réputée avoir exercé une influence contestée sur son impérial époux François Joseph Charles de Habsbourg-Lorraine.
De ce fait, je ne pense pas qu'il nous parle de la première Élisabeth d'Autriche, fille dAlbert Ier de Habsbourg et régente du duché de Lorraine à la mort de Ferry IV. Elle reçut en douaire une place forte dont Gérard d'Alsace fit la première capitale du duché de Lorraine en 1048, j'ai nommé Châtenois qui fut la première affectation de mon mari et dont le collège était indiqué par une pancarte où il était inscrit «C.E.S» pour collège bien sûr, mais placée juste au-dessus d'une autre visant des lignes haute-tension et où il était inscrit «Danger de mort», ce qui nous donnait lu dans la foulée: «C.E.S» - «Danger de mort». D'où y a pas que la Justice qui craint...! Outre ses pancartes et son histoire d'ancienne capitale, Châtenois possède un intéressant blason [ = http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/90/Blason_chatenoi
s_vosges.svg pas aussi intéressant que celui d'Élisabeth Amélie Eugénie de Wittelsbach, la fameuse Sissi, évidemment - http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/16/Wappen_Kaiseri
n_Elisabeth.png ] ainsi qu'une tour des sorcières en mémoire de ces procès à l'issue desquels ont été brûlées quelques sorcières http://www.routard.com/images_contenu/communaute/photos/publi
/020/pt19000.jpg mais dont il existe une très belle marqueterie signée Spindler [ moins coté que Boulle [http://www.spindler.tm.fr/ ], mais artiste courageux venu témoigner, malgré les risques, en faveur d'un autonomiste, innocent des faits dont on l'accusait à l'occasion de l'absurde procès de Colmar de 1928 ], et où ce sont de paisibles oies qui en empruntent le chemin.
Rédigé par : Catherine JACOB | 13 octobre 2007 à 15:46
@ Ludo Lefebvre
Vous trouverez l'article de Philippe Lançon sur :
http://www.liberation.fr/culture/tentations/284118.FR.php
Comment donc, monsieur Bilger, vous utilisez encore le mot "détail" ! N'est-il pas proscrit du langage bienséant ?
Il est heureux d'apprendre et d'entendre que les Springboks aimeraient rencontrer en final les joueurs français : joueurs, que même quelques Anglais (eh oui, cela se trouve) considèrent excellents ! Soyons généreux et ne les décevons pas.
Good game !
Rédigé par : marie | 13 octobre 2007 à 15:41
La volonté de Nicolas Sarkozy est tres claire :
"La pénalisation de notre droits des affaires est une grave erreur, je veux y mettre un terme".
"Comment faire un calcul économique quand [..] on ne sait pas ce qu'on peut raisonnablement attendre des juges, des fonctionnaires".
http://www.dailymotion.com/search/zapping/video/x36j40_eads_news
C'est-à-dire qu'il devient difficile de faire des affaires malhonnêtement car on ne peut pas prévoir ce que le juge va dire au cas où on se fait prendre, et c'est un gros risque pour les escrocs et il faut y mettre un terme. C'est humain.
Nicolas Sarkozy n'a pas la même mansuétude pour les auteurs d'infractions type dégradation volontaire qui sont bien plus graves que voler quelques centaines de millions d'euros à l'Etat (c'est-à-dire nous tous).
Rédigé par : Richard | 13 octobre 2007 à 13:25
Philippe, pardonnez-moi.
Mais je suis dans l'obligation, pour vos lecteurs, de relever ce qui m'apparaît comme une (légère) insuffisance de votre part en matière d'héroïnes ou de romanesque.
De quelle Sissi nous parlez-vous ?
De la Sissi incarnée par R.Schneider, en rose et à la guimauve, par exemple quand elle est face à son destin ?
Ou d'Elisabeth de Wittelsbach, impératrice d'Autriche et reine de Hongrie, sublimée par la même Romy dans "Ludwig, le crépuscule des dieux" de L. Visconti ?
Pouvez-vous préciser ?
ps : moi aussi, je sais la ramener, question culture gé !
Rédigé par : Véronique | 13 octobre 2007 à 12:58
Qui a gagné ? La justice incontestablement ! Dans son réquisitoire, le ministère public a justement recensé et pointé du doigt toutes les lacunes affectant la façon dont le dossier a été instruit (ou plus exactement non instruit) pendant plusieurs décennies. Droit à l'oubli bafoué ? Ou bien une Justice qui poursuit le crime jusque dans ses moindres recoins, comme pour mieux conjurer ses propres égarements d'une époque niçoise qu'on voudrait révolue ?
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 13 octobre 2007 à 12:24
L'appel criminel ne souffre aucune critique en son principe et de nombreux et récents exemples en ont illustré l'incontournable nécessité. La bêtise de certains commentaires de presse sur l'antagonisme qui oppose les deux verdicts renvoie davantage à l'inculture judiciaire sur laquelle vous vous exprimiez fort justement il y a peu. Quant au mystère insondable de l'intime conviction, un message ne suffirait pas. Je vois là davantage une bonne idée pour le prochain ouvrage de P.B. !
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 13 octobre 2007 à 12:18
Je reviens sur l'affaire Agnelet où la notion d'intime conviction a été évoquée, cette notion me tourmente... Non celle des magistrats qui sont des professionnels du droit et ont eu le temps d'analyser le justiciable et de tirer leurs propres conclusions, mais celle des jurés qui n'ont que quelques jours ou heures pour se faire une idée du justiciable. Une idée intime acquise en non professionnels. Ma question est, ne serait-il pas préférable dans ce genre d'affaires à rebondissements et qui s'étalent sur un certain nombre d'années d'avoir pour ces cas exceptionnels une cour composée seulement de magistrats, comme il en existe pour les terroristes ?
Rédigé par : Bernard de .... | 13 octobre 2007 à 11:35
"Une mêlée très ouverte" dites-vous !
oui oui et une seule certitude :
nous serons tout au long de ce match,hoo sous la menace de la fine lame Wilkinson !
alors Gillette ou Wilkinson ?
un souhait perso :
que "ses" drops à la différence des feuilles se "ramassent" à l'appel !
Sissi !
Rédigé par : Cactus sur le fil | 13 octobre 2007 à 11:06
Les médecins recommandent, lorsque l'on prend sa tension de faire trois mesures en les espaçant de quelques minutes puis de faire la moyenne, toujours à la même heure.
Je ne pense pas que la justice doive suivre la même procédure qui pourrait faire monter la tension.
Errare humanum est...
Rédigé par : mike | 13 octobre 2007 à 11:02
Dans l'affaire Agnelet je suis en parfaite harmonie avec Parayre.
Ce qui me gêne surtout dans le domaine juridique c'est cette notion "d'intime conviction", une notion arbitraire, laquelle d'ailleurs ne se trouve pas que dans la justice. Dans le cas présent il manque quand même le principal avant de déclarer Agnelet coupable :"Le corps de la victime".
Bien que le billet de l'Avocat Général Philippe Bilger nous éclaire sur ce qu'est une décision d'Assises, le doute persistera dans la tête des non initiés aux arcanes juridiques, à savoir qu'Agnelet a été condamné rapport à ses antécédents plus ou moins en liaison avec la mafia des casinos.
Rédigé par : Bernard de .... | 13 octobre 2007 à 10:25
N'y a-t-il pas plus d'intérêt à piquer quelqu'un au penthotal, le passer ensuite au détecteur de mensonge que de laisser une place à une intime conviction qui est bien plus aléatoire encore ?
Ces méthodes nord-américaines sont, paraît il choquantes, je ne vois pas en quoi. C'est cette intellectualisation des faits ou plutôt de l'absence de faits extrapolés qui me choque. Croyez-moi, en tant que plaignant, j'aurais aimé être sujet de telles méthodes pour que la vérité puisse être confortée.
Lorsque je me suis sevré des drogues, des tranquillisants et de l'alcool il y a près de douze ans, je fus confronté lors de thérapies de groupe à ce genre de raison collective, l'argument étant qu'il y a plus de raison dans plusieurs pensées que dans une et qu'il faut une psyché pour avoir un reflet. C'est aller un peu vite au conclusion car j'ai également remarqué que dans un groupe, il suffisait d'un crétin charismatique ou intimidant et de quelques personnalités pour que les conclusions les plus ubuesques soient faites vérité. Je me demande si une situation similaire n'est pas possible aussi lors d'une délibération entre magistrats et/ou jurés.
Par rapport au doute, je pense qu'il faut avoir la pertinence de reconnaître les moments où ils doivent être là. Je sais que par définition, la certitude a mauvaise presse, ne serait-ce que parce qu'elle est facilement confondue ou accompagnée de la désagréable outrecuidance et pourtant elle a aussi sa place. Elle n'est pas toujours la manifestation d'un esprit primaire, elle peut également être l'émission de quelqu'un qui a beaucoup réfléchi, travaillé sur le support de sa certitude.
J'essaierai de trouver le texte du journaliste de Libération, ceci fait appel à ma curiosité.
En ce qui concerne la dépénalisation des affaires, je suis peu enthousiaste, je redoute un tout répressif possible pour les pauvres et un tout permissif encore plus flagrant pour les riches. Je dois avouer que ma confiance vis-à-vis du président et des éventuels examinateurs n'est pas grande.
S'il y a tant de réformes qu'on ne peut garder une vigilance et qu'en plus, la justice, le ministère de l'Intérieur coopèrent, le peuple n'aura plus guère de recours possible. Si l'enjeu est de devenir l'esclave de gens comme Alain Minc ou Christophe Lambert, je préfère devenir moine bouddhiste, aller garder des gorilles dans la brume, rejoindre Ingrid Betancourt chez les farc ou cirer les béquilles de Fidel Castro.
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 13 octobre 2007 à 09:11
Merci pour cette remarquable chronique. J'ai eu le plaisir de noter et faire état de votre opinion concernant l'épouse de notre Président : http://www.jyvais.org/article-13036558.html
Rédigé par : JV dit JYVAIS | 13 octobre 2007 à 09:07
"L'insolent de profession est un homme triste. L'insolence devient l'ombre qui lui manque, une mauvaise graisse. On dirait un homme qui tue la grâce de ses gestes sous l'explication qu'il en donne. On ne finit pas insolent. On finit, parce qu'il n'est plus possible de l'être. Les héros de Stendhal meurent vite et Monsieur, qui a vieilli, est vivant."
C'est superbe, effectivement... on dirait du PB... qui aurait échangé au rayon des accessoires l'insolence pour la férocité... et donc remisé la tristesse pour la gaieté... laissez l'insolence aux jeunes Sorel de la Conférence du stage qui croient faire acte de courage en levant les yeux au ciel pendant les réquisitoires...
Rédigé par : sbriglia | 13 octobre 2007 à 07:58
La source de la comparaison avec les Kennedy, ce furent les... Sarkozy. C'est déjà le signe d'une grande bêtise, pardon, d'une grande fragilité ! Une photo dans Match, à l'époque où Madame s'occupait de l'image de son mari, imitait celle de JFK avec John-john à ses pieds, le petit Louis s'était donc glissé sous le bureau de Papa et, d'après quelques articles, tantôt lui tantôt elle se plaisaient à évoquer leur ressemblance (il faut les faire revenir sur terre !) avec le couple américain... La fin du feuilleton pour bientôt ? Avec suspens entretenu par le porte-parole de l'Elysée qui ne "commente" pas les rumeurs. S'il n'y a pas de séparation en vue, pourquoi ne pas le dire ! L'Elysée préfère nourrir la rumeur. Et entretenir le sentiment que la Présidence nous joue un magnifique vaudeville à la française ! D'autant que Cécilia passe d'un hôtel à l'autre à Genève en quête d'un domicile fixe. Avec saut à Paris pour une séance photo dans un grand hôtel parisien. Sissi ou Paris Hilton ?
Rédigé par : Bulle | 13 octobre 2007 à 05:19
Je vais tenter à nouveau et je sollicite, comme toujours, l'indulgence des éventuels lecteurs de mes commentaires, de participer à vos "mêlées ouvertes" que j'apprécie au plus haut point mais, comme dirait le cher Cactus - "si, si", je confirme - en éludant toutefois Cécilia dont le lit, comme le chantait J.Dassin, semble trop dur sans que cela me touche ni ne me fasse rêver ou réagir !
Quant à "Elkabbach", il a "l'insolence" d'aujourd'hui...
Pour ce qui est d'Halphen, créateur d'"anticor" - et non d'anti-corps judiciaire qu'il a fini par rejoindre après l'avoir quitté - ses "sept ans de solitude" revendiqués ne rivalisent guère, bien entendu, à mes yeux comme à ceux de beaucoup, avec les "cent" de Gabriel Garcia Marquez...
Reste le "verdict Agnelet", "entre la nuit du mensonge et le jour de la vérité, la lumière éclatante ou la grise obscurité", pour reprendre vos superbes termes ...
"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit" enseignait, de mémoire, Aristote ou un autre, qu'importe tant la formule que m'a apprise mon père me semble juste.
Toutefois, selon Voltaire, je suis cette fois certain de ma référence, le doute est un état mental désagréable, mais la certitude est ridicule...
Acquitter Agnelet, si j'avais siégé à Aix, me serait apparu sûrement "pénible" mais, le condamner sans savoir où, quand, comment a été assassinée Agnes Le Roux- à supposer qu'elle l'ait été - m'aurait été insupportable.
Rédiger l'arrêt de condamnation, sans pouvoir ni avoir du reste, à articuler, devoir du juge pénal hors matière criminelle, les éléments constitutifs de l'infraction m'aurait été intolérable !
En l'état du dossier, la cour d'assises d'appel a manifestement jugé un homme sur "sa mine" sans s'arrêter sur le crime à lui reproché dont, encore une fois, elle ne peut spécifier les circonstances de sa commission ni affirmer qu'il a été perpétré !
Aussi déplaisants que soient le parcours et la personnalité de l'accusé, le doute aurait dû lui profiter... comme depuis trente ans il en a bénéficié en application de nos préceptes et principes procéduraux immémoriaux.
Rédigé par : Parayre | 13 octobre 2007 à 00:05
«Qui a gagné hier ? La justice ou l'appel ?»
Je vous lisais tranquillement jusqu'à cette dernière phrase qui m'a fait sursauter et virer le chien qui attendait la gueule paisiblement posée sur mes genoux que j'éteigne l'ordinateur. Décidément vous avez l'art de réveiller les gens et en ce qui me concerne de leur lancer un nouveau défi à penser. La nuit portant conseil...
Rédigé par : Catherine JACOB | 12 octobre 2007 à 22:10