Demain, j'aurai une journée d'inaction. Puisque la grève, bizarrement, est qualifiée de journée d'action.
Avant d'aborder le coeur du billet qui va concerner les émeutes de Villiers-le-Bel, juste une pensée, une pensée de reconnaissance et d'admiration pour ces jeunes avocats, jeune homme et jeune femme, interpellés et emprisonnés en Chine, selon le Monde, pour avoir eu le courage de soutenir publiquement la cause de la démocratie. Tous nos résistants de salon font piètre figure à côté de ces êtres-là !
Les deux nuits d'enfer de Villiers-le-Bel. Les incendies à Montgeron, Grigny et Sarcelles, notamment. Des vehicules brûlés, des commerces dévastés. Une école partie en fumée. Une bibliothèque en cendres. Des jeunes cagoulés et armés. Quatre -vingt deux fonctionnaires de police blessés. Des interpellations. Une violence organisée et extrême sous le regard indigné mais résigné d'une multitude qui n'en peut plus. Tout cela, pour quoi ? Parce que deux mineurs de 14 ans, Larami et Moushin, sur une minimoto interdite, sans casques, au maximum de la vitesse possible et en venant de la gauche, ont percuté le véhicule d'une patrouille de trois policiers du commissariat de Sarcelles et qu'ils sont morts peu après. Accident tragique qui, dans une société de droit et de confiance, aurait laissé les familles concernées à leur deuil et à leur douleur et les fonctionnaires de police à leur innocence.
Mais qui peut dire qu'il a vraiment été étonné par la suite des événements ?
Qui a été surpris que ces bandes prennent prétexte de ces deux drames singuliers pour mener "leur guerre" ,selon l'expression de l'un des émeutiers, et pour faire comprendre que la police n'avait pas à venir "chez eux" ? Il est des quartiers et des banlieues qui, en dépit de la bonne volonté de leurs maires, résistent à cause d'une minorité ingouvernable, au modus vivendi le plus élémentaire, aux tentatives républicaines d'assimilation même les plus modestes. On ne peut rien contre une volonté collective qui a la force, les armes et la détestation au coeur.
Qui a été surpris que François Hollande et Olivier Besancenot demandent la création d'une commission d'enquête, que des maires de gauche, tout en réclamant le retour au calme, s'en prennent à l'Etat qui aurait trop peu accompli et que les sociologues de service viennent jeter du prétendu constat sur les plaies en soulignant qu'"on n'a pas avancé depuis deux ans" ? Qui a été surpris qu'on n'ait pas entendu seulement, de la part de ces personnalités, une condamnation sans équivoque de ces folies que rien ne justifie ni n'excuse ?
Qui a été surpris que le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur viennent à plusieurs reprises sur les lieux dévastés pour y tenir, surtout François Fillon, un discours de fermeté et de rigueur ?
Qui a été surpris qu'insensiblement on passe de l'innocence policière à la subtile puis éclatante et scandaleuse mise en cause de la patrouille de police qui aurait fui après l'accident et qui même aurait délibérément percuté la minimoto ? Pour être traditionnel, ce glissement devient insupportable qui a besoin de faire de la police, tôt ou tard, le bouc émissaire de nos faiblesses et de nos incapacités. Comme éradiquer la violence odieuse nous confronte à notre impuissance, l'exutoire est tout trouvé, "les flics", toujours eux.
Qui a été surpris que le président de la République, de retour de Chine, reçoive les parents des deux mineurs qui étaient accompagnés par Me Mignard et annonce, à la place de l'autorité judiciaire, qu'une information était ouverte sur la mort de Larami et Moushin ? Qui a été surpris que l'avocat, qui le premier avait suggéré une telle initiative procédurale au demeurant parfaitement inutile sauf pour susciter du doute au sein d'un limpide tragique, ait approuvé les propos présidentiels ?
Qui a été surpris qu'en même temps, le président de la République ait rendu visite aux fonctionnaires blessés et ait promis que les auteurs des tirs sur eux seraient renvoyés en cour d'assises ?
Je pourrais continuer longtemps, de la sorte. Je crains fort que la vie sociale nous confronte à de terribles redites si nous continuons à nous inscrire dans un processus qui est maîtrisé, en profondeur, par les émeutiers et dont ils sortent en dépit des apparences toujours gagnants. Le paradoxe est qu'avec eux, devant leurs débordements et pour éviter que chaque nuit ressemble à la précédente, on n'ose plus mentionner ou rappeler quelques évidences.
La justice, représentée par une procureure de qualité, aurait mérité de voir sa place plus largement admise et sauvegardée.
La responsabilité initiale de cette double tragédie est imputable, j'ose l'écrire, aux parents des deux mineurs qui les ont laissés dans de telles conditions - sans casque - circuler sur une minimoto interdite, et à toute allure. Je respecte leur douleur et comprends leur souffrance mais je ne vois pas au nom de quoi l'une et l'autre nous empêcheraient d'énoncer ce constat de base. La patrouille de police, ni de près ni de loin, n'est pour quoi que ce soit dans ce dramatique accident. Restons sur les vérités qui peuvent être admises par beaucoup plutôt que sur de faux et injustes procès.
La détresse intime de ces quatre parents qui ne sont coupables de rien mais ne peuvent pas invoquer d'autres fautes initiales que les leurs propres n'a pas, à mon sens, à être prise en charge par l'Etat. D'abord, parce que reçus au plus haut niveau de la République sans que leur action ou inaction l'ait mérité, ils bénéficient de la sorte d'une caution qui, en dépit du soutien apporté à la police, n'est pas loin de valider leur attitude de suspicion. Faut-il considérer, par ailleurs, que les détresses et les chagrins singuliers auront vocation à être consolés à l'Elysée lorsqu'ils s'accompagneront de troubles et de violences, quand tous les autres, anonymes et pudiques, demeureront dans leur sphère intime ? Enfin, si l'Etat se plaît à entretenir un dialogue direct et physique en toutes circonstances, avec des personnes dont la sensibilité justifierait plutôt une solitude familiale non médiatisée, ne peut-on craindre qu'un tel mécanisme, loin d'apaiser les conflits, au contraire les favorise à l'avenir en donnant une importance démesurée à ce qui doit demeurer secret, en légitimant une stratégie du soupçon et en ne distinguant pas les responsables d'un événement de ceux qui y ont été impliqués à leur corps défendant ? A force de se mêler de tout, l'Etat va se rendre tout beaucoup plus difficile. Il apaise certes, mais en créant des précédents explosifs pour demain.
Il était manifeste que cette double mort servirait de prétexte à de nouvelles violences dévastatrices. Et la suite s'est déroulée comme prévu. On est parvenu à réduire le nombre des nuits d'enfer. On a limité les dégâts. Personne n'est mort que ces deux mineurs laissés trop libres. Et la prochaine émeute, c'est pour quand ?
Ce sera pour tout et n'importe quoi. Le battement de cil d'un policier. Le projet à peine esquissé de se réapproprier ces territoires. Une envie de se battre. Briser tout ce qui pourrait permettre à ces cités de s'en sortir. Détruire la culture, l'enseignement et donc l'avenir. Empêcher la vie. Alors, de grâce, ne venons plus sans cesse parler des moyens quand ils sont appelés à être brûlés par quelques-uns et que la masse souffre de son impuissance. La complicité, sur ce plan, avec Fadela Amara qui n'a ni son intelligence ni sa langue dans sa poche me fait du bien. Elle n'a pas besoin de faire de la démagogie : elle se contente de connaître !
Et si tout simplement, comme une évidence, on avait traité ces explosions avec la force et la sûreté d'une démocratie confiante en elle et en ses règles, sans compréhension molle, ni compassion mal placée, ni sévérité bridée ? Si on avait le courage, un jour, d'oser décréter l'innocence et la culpabilité quand elles sont éclatantes et d'en tirer toutes les conséquences ?
Sinon, à la prochaine !
Je réagis avec 8 mois de retard mais il se trouve que, d'après le journal Le Monde du 1er juillet, l'expertise judiciaire effectuée à la demande du juge d'instruction contredirait les déclarations des policiers.
Je sais que le charme d'un blog est de pouvoir réagir avec spontanéité à l'actualité. Néanmoins, une simple prudence n'aurait-elle pu être de mise dans ce billet ? Pourquoi avoir estimé par principe que les deux policiers devaient être laissés "à leur innocence" ? Bien sûr cela ne justifie pas les émeutes et les destructions. Mais il ne faut pas oublier que les principales victimes dans cette affaire sont celles qui sont mortes dans cet accident de la circulation. Et elles pourraient ne pas être mortes seulement parce qu'elles roulaient sans casque, sur une minimoto interdite et au maximum de la vitesse autorisée mais avant tout parce que deux policiers n'auraient pas respecté la loi qu'ils sont censés faire appliquer.
Rédigé par : Stephane | 22 juillet 2008 à 10:07
A la prochaine !
Je ne connais pas Villiers-le-Bel. J'ignore ce qui s'y est passé. L'état de la voiture de police m'a énormément surprise. Toutes les suppositions vont bon train depuis ces événements. Je n'apporterai donc aucun commentaire sur un fait divers dont je ne connais rien des rouages, en dehors de ce qui est rapporté sur ce blog et par les journaux télévisés. La justice est là pour faire la lumière !!!
Il faudrait peut-être aussi arrêter de stigmatiser systématiquement les forces de l'ordre. Ne peut-il y avoir aucune once de confiance dans quelque service dans ce pays ? Faut-il craindre constamment qu'il n'y ait quelque corruption ?
Comment un magistrat peut-il garder un esprit impartial, lorsque déjà des journalistes, par tous moyens, polluent un fait divers ? Même sans aucune mauvaise intention !
Madame la Sénatrice Nathalie Goulet dans son intervention hier au Sénat a demandé ceci à madame le Ministre RD :
"... Problème de société celui des rapports entre la presse et la justice. Je pense que nous devons engager une vraie réflexion avec tous les acteurs pour mettre un terme aux dérives d'un journalisme sans scrupules, sans déontologie, en quête de sensationnel et sachant que les poursuites en diffamation devant la 17ème Chambre Correctionnelle n'exposent les journalistes qu'à moins de 10.000 € de sanctions. Je pense que les peines ne sont pas dissuasives d'autant que les supports internet qui irradient la galaxie ne sont absolument pas conformes avec notre droit de la presse.
Madame le Ministre, notre droit de la presse date de 1881, je crois que dans votre oeuvre de dépoussiérage de notre justice vous seriez bien inspirée aujourd'hui de vous attaquer également aux droits de la presse..."
Par ailleurs, pendant que nous y sommes nous pourrions également jeter la faute sur certains urbanistes & Cie, qui, à une certaine époque, ont cru intelligent de concevoir des cités labyrinthes-ghettos, véritables pièges pour les forces de l'ordre, les pompiers, les services d'assistance et de secours.... créant ainsi des zones de non-droit ! Véritables forteresses pour bandes armées bien intentionnées.
Le Plateau de Creil en est un exemple parmi d'autres où il est aisé d'y attirer des forces de l'ordre pour les faire entrer dans un piège, pour mieux ensuite les assaillir.
Il y a quelques années il y eut un règlement de compte pour un problème de drogue, (le dealer s'était réfugié, fuyant le Nord de Paris, au Plateau), qui s'est réglé au pistolet mitrailleur, tout simplement.
Que peut donc, dans ce genre de cas, la police avec son Taser ?
Rédigé par : Marie, non marie, mais marrie... | 01 décembre 2007 à 12:18
Deux choses:
1. "Parce que deux mineurs de 14 ans, Larami et Moushin, sur une minimoto interdite"
Il s'agit d'après les photos de presse d'un modèle kawazaki KX de motocross qui en soit n'a rien d'interdit sauf à ne pas être homologué sur route ouverte (mais peut l'être en y ajoutant phares et clignotants et en modifiant l'echappement sauf erreur).
Détail insignifiant puisque les deux jeunes auraient pu être sur un scooter que ca ne changerait rien à mon sens.
2. J'avoue être surpris de certains de vos propos. Vous êtes bien affirmatif sur ce qui s'est passé. Sauf à avoir accès au dossier (ce que votre qualité ne devrait pas permettre), je pense qu'il aurait été plus sage de ne rien dire d'aussi tranché et de laisser faire les services d'enquête et notre procureur.
Ceci est d'autant plus vrai qu'une instruction est désormais ouverte.
Car vous critiquez ceux qui crient à la bavure policière voire au meurtre (et s'en servent comme excuse pour mettre cette ville à feu et à sang) mais vous faites finalement la même chose qu'eux avec un raisonnement opposé.
Ils affirment qu'il ne s'agit pas d'un accident là ou vous affirmez qu'il s'agit d'un accident.
1/1 la balle au centre.
Ce que je dis vaut aussi pour la presse qui devrait savoir s'entourer de prudence et de retenue surtout quand l'émotion suscitée par le décès de deux jeunes est évidente.
Dernier point, j'ai pour ma part été surpris d'apprendre que des armes à feu avaient été utilisées contre les services de Police. C'est me semble-t-il nouveau, du moins dans le Val d'Oise.
J'exerce en tant qu'avocat dans le Val d'Oise et je n'ai pas souvenir d'usage d'armes à feu envers les policiers.
Inquiétant.
Rédigé par : zadvocate | 01 décembre 2007 à 01:31
Monsieur Philippe Bilger,
Je découvre ce jour votre blog.
Vous venez de me réconcilier avec le corps des avocats. Et ce n'était pas gagné d'avance.
Je m'en vais de ce pas lire vos précédents écrits et vous remercie. Sincèrement.
Bernard, gardien de la paix (tant bien que mal).
Rédigé par : Bernard | 30 novembre 2007 à 13:05
"La responsabilité initiale de cette double tragédie est imputable, j'ose l'écrire, aux parents des deux mineurs qui les ont laissés dans de telles conditions - sans casque - circuler sur une minimoto interdite, et à toute allure. Je respecte leur douleur et comprends leur souffrance mais je ne vois pas au nom de quoi l'une et l'autre nous empêcheraient d'énoncer ce constat de base."
Que ça fait du bien de lire cette évidence !
Rédigé par : Riri | 30 novembre 2007 à 10:01
Si l'on considère objectivement, froidement les faits, il est en effet ahurissant que le président de la République reçoive des parents pour le seul motif que leurs enfants sont morts dans un accident de la route qui leur incombe.
Cette entrevue, de surcroît, efface la responsabilité des parents dans cet accident, qui est grande.
La seule justification à un tel rendez-vous aurait été, pour le président, de rappeler ces familles à leurs devoirs parentaux.
Il est absolument certain qu'il ne l'a pas fait -- cela aurait sans nul doute été rapporté -- et c'était évidemment inimaginable.
Du coup, et pour équilibrer, il reçoit les parents d'une jeune fille sauvagement tuée à coups de couteau.
Si Sarko doit recevoir toutes les familles d'accidentés de la route et de victimes de meurtre, il ne va plus lui rester beaucoup de temps pour faire son job.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 29 novembre 2007 à 20:45
Pourquoi ne nomme-t-on pas la cause première ?
L'immigration africaine qui nous submerge. Le refus de nos valeurs. La gauche qui se refait une santé avec ces électeurs. La lâcheté des Français.
Quel courage faut-il pour oser le dire.
Tout le reste est bavardage.
Rédigé par : Jean | 29 novembre 2007 à 19:08
M Bilger,
Vous lire procure un rare soulagement à mes trop fréquentes indignations.
A la prochaine... malheureusement.
Rédigé par : Nicolas | 29 novembre 2007 à 18:52
"Tous nos résistants de salon font piètre figure à côté de ces êtres-là !"
J'aimerais savoir un jour monsieur Bilger où
vous vous situez, vous, en terme de défenseur de la démocratie ? Résistant de salon via votre blog ou résistant de terrain ? Voire les deux?
"Et si tout simplement, comme une évidence, on avait traité ces explosions avec la force et la sûreté d'une démocratie confiante en elle et en ses règles, sans compréhension molle, ni compassion mal placée, ni sévérité bridée ? Si on avait le courage, un jour, d'oser décréter l'innocence et la culpabilité quand elles sont éclatantes et d'en tirer toutes les conséquences ?"
On paye nos employés pour cela, c'est-à-dire un gouvernement pour ça non ? Une élite diplômée.
Cet extrait ferait pleurer dans les chaumières s'il était suivi d'actions. Ca fait belle lurette qu'on l'attend cette divine action bienfaitrice.
Vous êtes-vous posé la question par exemple :
Comment et surtout pourquoi devient-on un "Emeutier", une bien belle étiquette qui plaît. C'est vrai que ça fait un peu triste Pinot, simple flic à côté...
Ah ces Américains..
Ca "fait" très "pirate des Caraïbes", ça fait recette chez les enfants et au cinéma.
Les émeutiers devraient remercier le cinéma au lieu de le hacker.
Mais de vous à moi ou plutôt de moi à vous, c'est une façon un peu infantile de résumer ces événements et une partie de leurs tenants.
"Et la prochaine émeute, c'est pour quand ?"
demandez-vous.
- PAPA je peux aller cramer ces "enf...."?
- Oui vas-y et cogne pour moi, ils m'ont pas payé mon chômage ce mois ! ta pauvre mère n'a plus le moral depuis le suicide de ta soeur... bandes d'enf... fumiers de l'Etat !
Ca c'est une réaction que je reprends mot pour mot, que j'ai moi-même entendue il n'y a pas trois jours.
Je l'ai retenue, ça m'a interpellé, ça dénote du climat social non ? Non non d'après les récents propos de NS à la Défense.
La prochaine émeute dites-vous ?
Je pense qu'elle aura lieu dès que nos élites le décideront. L'incompétence a toujours généré le chaos, mais le petit personnel Sarkoleptisé pense que leur bien-aimée ministre, Dati, "hautement" "diplômée" va nous résoudre tout ça très rapidement. Le taser n'est pas fait pour les chiens (quoique), même si cela dégoûte nombre de policiers. L'Etat a toujours le beau rôle dans cette affaire.
Les émeutes ? Les émeutiers ?
Il faut des responsables, c'est merveilleusement bien manoeuvré : parents ou policiers, voire ces deux petites ordures d'adolescents sans aventures dans ces banlieues de m..., là-dessus arrivent ces émeutiers, quelle aubaine, l'autruche croit détourner l'attention en se cachant la tête.
En aucun cas, la politique sociale. Privilèges oblige !
Je me demande d'ailleurs pourquoi l'émeutier ne préfère pas rester chez lui le dimanche soir à se farcir comme tout ce bon peuple de France la tartine TF1 du dimanche soir chez lui ou un DVD au chaud ou sur son blog à répondre sereinement à Monsieur Bilger, alors que dehors il fait si froid en banlieue..
C'est peut-être agréable de se balader avec une batte de base-ball à deux heures du matin, quand il gèle, de traquer le serviteur de l'Etat (en fait non pas le serviteur de l'Etat mais le nôtre).
Une expérience inédite sans doute, le marxisme dont il n'a jamais entendu parler ? Le goût de l'aventure ? Dès lors je me demande presto : pourquoi tant d'autres vont au Club Med ? Ou à Wolfboro (ce n'est qu'une question à et de 44 000 euros).
C'est dingue ca, que ce fichu jeune banlieusard "déviant" ne soit pas interessé par un boulot à l'abattoir de Rungis, ou un petit boulot d'éboueur, tranquille..
L'avenir n'est pas dans la minimoto mais dans le motocrotte.
Le plombier polonais, ne savent-ils donc pas que ça marche très bien ? En Pologne.
"La responsabilité initiale de cette double tragédie est imputable, j'ose l'écrire, aux parents des deux mineurs qui les ont laissés dans de telles conditions - sans casque - circuler sur une minimoto interdite, et à toute allure."
J'ai comme un petit doute sur la responsabilté des parents, vous en connaissez beaucoup de parents vous, qui se fichent que leurs enfants meurent en moto, voire en minimoto ? Vous en avez la preuve ?
Nicoas Sarkozy pourrait en dire quelque chose, son fils Jean faisant le zouave avec son scooter... délit de fuite, etc.
Vous jugez donc papa et maman responsables ?
Pensez-vous que l'on peut être sans cesse derrière ses gosses ?
Il n'y avait pas d'émeutiers pour ce bon Jean plutôt furieux de se voir imposer un paiement par une assurance. Courtoisie minimaliste, jamais le clan Sarkozy n'a donné. (Bel exemple pour les amateurs en minimoto).
Trêve de plaisanteries. Il y a deux enfants morts.
Cela n'exclut pas pourtant l'absence évidente de pédagogie de l'Etat qui régit le code de la route et ses accessoires.
(A mettre dans les livres d'histoire plutôt que la débile colonie positive, ça serait plus utile à nos enfants de banlieues, ces petites têtes sont aussi à coloniser.)
"Sinon, à la prochaine !"
Où ? Sur votre blog? Ou sur le terrain où l'on attend "l'élite", pas le menu fretin de l'Etat ni une énième Rachida Dati, la crémière en jupon transformée en justicière dont une partie familiale croupit en prison (bel exemple), parce que si le banlieusard attend bien quelqu'un ou quelque chose, c'est que le véritable élitisme débarque, pas l'incompétence qui perdure depuis des générations de gouvernants et de pseudo justiciers jouant de l'émotion, en restant très à côté de la plaque.
Coutoisement, l'avocat du diable.
N'hésitez pas à me répondre, sous mon écriture saccadée se cache un véritable gentleman un zeste timide qui rêve de paix et d'amitié. Je n'aime pas la guerilla, mais elle n'est pas non plus due à la police qui a le plus sale boulot : essuyer le cambouis de l'incompétence d'Etat.
Je ne parle bien sûr pas de la véritable criminalité qui est un fléau pour les banlieues. Je parle de tout ces gamins qui n'ont plus rien pour s'amuser dans notre société.
Partir sans casque n'est pas un defi à "l'autorité", c'est un jeu de gamin.
Rappelez-vous quand le casque n'était pas obligatoire...
Patrick Marguillier
Rédigé par : Patrick Marguillier | 29 novembre 2007 à 17:36
Ph. B. (il paraît qu’on ne dit plus Monsieur même aux personnes qu’on respecte) je salue, d’abord, votre courage d’avoir écrit, et si bien, un tel billet.
Quant aux moyens de restituer le calme dans les banlieues de façon durable, je crains qu’un Plan Marshall n’y suffise pas. Le but pour beaucoup de bandes de jeunes est désormais de casser du flic d’abord, du pompier éventuellement, des bâtiments publics lorsque l’occasion se présente. Ce phénomène me fait penser aux « guérillas de rue » des jeunes Basques qui n’ont plus d’autre objectif que d’entretenir la violence puisque le degré d’autonomie de la Communauté est indépassable.
Aujourd’hui, comme souvent dans le passé, la police est au centre de la polémique. Beaucoup d’hommes politiques, de commentateurs ont trouvé la panacée : la police de proximité. C’est, en réalité, un fantasme. D’abord, à certains égards, elle existe, elle s’appelle police municipale. Mais les ordres qui lui sont donnés, de l’aveu même des Maires, excluent toute initiative, toute action qui pourrait apparaître aux bandes constituées comme une provocation. Reste la police nationale. Serait-ce donc si simple ? On s’implanterait sur le territoire des voyous et des trafiquants pour y imposer une loi contraire à la leur, on entraverait l’économie souterraine et tout rentrerait dans l’ordre ? Et puis, qui peut imaginer que l’on puisse organiser des tournois de foot un jour, le lendemain demander si la rougeole du petit dernier va mieux et le surlendemain arrêter l’aîné ? Enfin, a-t-on évalué le poids de l’omerta ?
Rédigé par : Peroixe | 29 novembre 2007 à 13:22
Fadela Amara a raison, "ce qui s'est passé à Villiers-le-Bel, après la mort dramatique des deux adolescents, relève d'abord de l'ordre public".
Il est en effet inconvenant de se mettre à faire de la socio de comptoir alors que des écoles brûlent et que des flics essuient des tirs à balles réelles.
Il y a un temps pour tout, et lorsque la violence sévit, lui chercher des explications revient à lui trouver des excuses.
Rédigé par : Julien | 29 novembre 2007 à 12:10
Surprenant article de la part d'un avocat général !
Non seulement une information judiciaire pour homicide involontaire est en cours, mais certaines vidéos commentées et analysées par "Le Monde" laissent planer de gros doutes sur la version policière.
Vos assertions sont donc quelque peu malvenues !
Rédigé par : Crapulox | 29 novembre 2007 à 12:04
Je suis assez ahuri et de la très haute qualité de votre article et de celle des commentaires !
C'est absolument magnifique, sur cette question difficile.
Puis-je suggérer, comme je l'ai fait sur le blog de Fillon, qu'il faille revoir l'enseignement de "l'éducation civique" ?
Aujourd'hui, les prof d'histoire sont tenus d'un petit laïus pré-mâché sur les institutions.
Et puis basta !
Au collège et au lycée. Point-barre !
Dans le temps, nous avions aussi le passage par l'armée (le service militaire), grand melting-pot des cultures et des "analpha-bêtes" récurrents : plutôt sympathique quant au regard que l'on pouvait poser sur autrui. Plus depuis désormais.
Demain pourrions-nous avoir quelques notions simples de droit, ici ou là : la formation de la règle, son application autour de la notion de responsabilité individuelle, dans la vie courante : le contrat, les quasi-délits !
L'origine historique, le pourquoi du comment c'est comme ça et pas autrement (avec tous les essais différents et leur faillite, ici, ailleurs et en d'autres temps) !
Bref, quelques notions simples, apprises tôt, une sorte de cathéchisme républicain, donné par des juristes praticiens (et qui aiment ça) et non par des instits qui - ce n'est pas de leur fait - n'y connaissent pas grand-chose, ou des profs qui préparent au bac en si peu de temps !
Bref, un "smic", collectif de la vie en société !
Qu'en pensez-vous ?
Rédigé par : Infreequentable | 29 novembre 2007 à 11:24
Selon le Petit Robert la décadence est "l'acheminement vers la ruine".
Le Grand Larousse est plus explicite:
"la décadence est l'état d'une civilisation, d'une culture, d'une entreprise etc... qui perd progressivement de sa force et de sa qualité".
Sommes-nous proches de cet état ?
Les barbares sont-ils à nos portes ou dans nos cités ?
Je relisais récemment "Le Camp des saints" de Jean Raspail. Quelle description de nos doutes et de nos faiblesses !
Nous y sommes presque après trente années de faux humanisme et de perte de nos vertus.
Pouvons-nous renverser la tendance ?
Je ne sais ; nous avons des Cicéron, il nous faudrait des Cincinnatus.
Il manque surtout aux élites la volonté de l'effort et du bon sens, beaucoup de bon sens.
Rédigé par : mike | 29 novembre 2007 à 10:42
Effectivement, le feu couve et ne demande qu'à se rallumer à la moindre étincelle... Ceci étant, en plaçant les victimes, au sens générique du terme, au coeur de l'action publique judiciaire ainsi qu'il l'a postulé à de nombreuses reprises, relayé en ce sens par sa fidèle et dévouée Rachida, N.S s'oblige à recevoir toutes les victimes, vraies ou fausses, bonnes causes ou moins bonnes causes, et c'est là que le danger pointe: seuls les TRIBUNAUX ont qualité à juger qui est ou n'est pas victime et l'on sait combien le processus d'enquête, qui conduit à dire judiciairement qui a la qualité de victime, est long et tortueux. Le temps médiatique n'étant pas le temps judiciaire, le Président court le risque, au moindre fait divers, de s'obliger à devenir le Président des Victimes et à s'afficher médiatiquement, dans les 48 heures suivant tout drame à venir, au chevet des "victimes", en ce que cette appellation peut rapidement devenir dangereuse pour lui-même et la fonction qu'il incarne. Au regard de l'opposition frontale qui sépare les policiers du Val d'Oise de certains proches des deux défunts, le Président a sans doute eu du mal à concilier deux discours diamétralement opposés. N'en déplaise, la solidarité nationale exprimée par le Président en certaines circonstances exceptionnelles est une bonne chose. Mais cette course à l'audimat qui consiste à accourir au chevet hospitalier de la première victime venue risque fort de le discréditer à terme. Se souvient-on encore de cette jeune femme ,"victime" d'une agression imaginaire dans le RER, qui avait inventé avoir été violentée par des individus antisémites dans le métro alors que cette histoire n'avait existé dans son esprit? Et si le Président NS avait accouru pour la réconforter en promettant des sanctions exemplaires contre des auteurs qui n'existaient pas. N'est pas victime qui veut. N'est pas juge qui veut. A méditer !
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 29 novembre 2007 à 10:35
@Ludovic Lefebvre
Il n'y a pas eu d'émeutes avec la Chinoise qui a sauté par la fenêtre simplement parce que celle-ci n'appartenait pas à la cité, elle était de la ville. J'entends par cité la cité HLM opposée à la cité policée bien sûr.
La cité est un anti-monde où les lois de la République s'annihilent, c'est Jurassic Park. Le phénomène n'est pas nouveau, voilà un peu plus de 40 ans que je vis dans les "cités-Jurassic", Vitry sur Seine et sa cité Balzac, Sarcelles, Garges les Gonesse, aujourd'hui la ZAC dite de la "justice" à Louviers. J'ai eu le temps d'être un observateur de ce monde d'une autre dimension, d'une autre ère qui évolue de façon darwinienne, avant hier les petites bandes de quartier qui cassaient les caves des "bourgeois", hier le feu dans les voitures et le caillassage de l'autorité, aujourd'hui les armes et la destruction de la culture... Et demain ?
Il n'y a pas de remèdes tout faits, et faire de longs discours bassement politiques sur la cité équivaut à faire croire qu'il existe un chaînon manquant entre la cité-jurassic et la cité-policée mais ces discours sont juste bons à faire oublier qu'on a joué et que l'on continue à jouer aux apprentis sorciers, que la cité est une entité, laquelle à défaut d'être issue du génie génétique est issue du génie politique, rien ne la relie à la cité-policée ; le chaînon manquant n'existe pas. Le rapport de force est la seule loi de la cité-J, et comme dans la fable de La Fontaine, dans la cité-J : "La raison du plus fort est toujours la meilleure" et depuis longtemps les dinosaures de la cité-jurassic ont mangé l'agneau République, oui, les dinosaures ; les méthodes de chasse des prédateurs de la cité rappellent celles que l'on connaît de certains de ces terribles lézards, particulièrement le vélociraptor cher au célèbre film de Spielberg, même type de chasse : en bandes, même type d'éducation de leurs rejetons : d'abord survivre par la force. Croire que l'on va remédier aux maux des cité-J avec des lois, des cours d'assises, c'est ce tromper, le caïd de la cité deviendra simplement un caïd de prison, y a-t-il d'ailleurs une différence profonde entre la cité-J et la prison ? Mais j'admets que dans l'immédiat on n'a pas trouvé mieux pour isoler les plus redoutables caïds.
Que faire alors ? Puisque c'est la loi du plus fort qui prime, il faut que la République soit la plus forte, quitte à faire une démonstration de force, la République doit asseoir son autorité à l'intérieur même de la cité-J. Il n'est certes pas question d'employer des moyens extrêmes, c'est une République policée et non inquisitoriale qui doit s'installer, mais tout ce qui est applicable dans la loi pour donner force à l'Etat doit être appliqué sans laxisme, sans haine, sans rancune, simplement rappeler que "Dura lex sed lex". D'autre part il faut empêcher les apprentis sorciers de continuer à jouer, mais là je ne vois qu'une solution... l'urne.
Rédigé par : Bernard | 29 novembre 2007 à 10:18
J'espère pour ma part que vous irez au bout de votre réflexion,
ce qui, à mon sens, voudrait dire :
ne pas soutenir une énième loi, une énième fois,
mais plutôt, dans le cadre républicain, tel qu'il est, tel que nous le conservons face à tous les agités (ils font système),
agir avec justice et retenue.
Rédigé par : olivier-p | 29 novembre 2007 à 09:00
Essai politico-psychologique
http://www.philomag.com/article,entretien,peter-sloterdijk-il-faut
-etre-dechire-par-quelque-chose-qui-nous-depasse-pour-penser,
216.php
"La Colère et Temps"
Peter Sloterdijk
Editeur : Libella-Maren Sell
" Après avoir analysé, dans Sphères, les phases de constitution de l'espace humain, après avoir décrit, dans Le Palais de cristal, les différentes étapes de la construction de cette sphère de confort et de " gâterie " que s'est offerte l'Occident, Peter Sloterdijk se penche, dans Colère et Temps, allusion polémique à Etre et Temps de Heidegger, sur ce qui constitue selon lui le moteur principal de la civilisation occidentale : la colère.
D'Homère à Lénine, de la Bible au Petit Livre rouge, de Caïn à Freud, il démonte les mécanismes de ce sentiment pulsionnel et pourtant manipulable. Il montre comment la colère, d'abord instinctive, se transforme peu à peu en une " banque mondiale de la vengeance ", où l'on utilise les sentiments de révolte des opprimés comme une monnaie qui permet d'arriver au pouvoir " un système qui a forgé un millénaire durant l'histoire de l'Occident ". Il analyse les formes bibliques, anarchistes, léninistes, fascistes et maoïstes de la colère et de son expression, la vengeance, s'interroge sur le rôle actuel de l'islam politique dans cette histoire. Et Sloterdijk annonce avec bonheur la faillite de ces organisations revanchardes, pour l'avènement d'un monde " au-delà du ressentiment ".
http://www.amazon.fr/Col%C3%A8re-Temps-politico-psychologique-
Peter-Sloterdijk/dp/2355800014
Rédigé par : Marie, non marie, mais marrie... | 29 novembre 2007 à 08:46
Bravo et merci de dire tout haut ce qu'une majorité pense tout bas.
Rédigé par : bbr | 29 novembre 2007 à 07:24
« Et si tout simplement, comme une évidence, on avait traité ces explosions avec la force et la sûreté d'une démocratie confiante en elle et en ses règles… »
Et oui, comme tout serait simple, si simple.
Je vous rejoins totalement pour regretter toutes ces lâchetés successives qui ont enfermé notre société dans une quasi impuissance face à ce genre d’événement, la tendance est si lourde qu’il est peu probable qu’elle puisse s’inverser rapidement et sans douleur quel que soit le timonier.
Je vous rejoins également sur votre analyse des causes de l’accident. Les victimes avaient, malheureusement, mis toutes les « chances » de leur côté.
Tout aurait pu être simple si, ne faisant que leur travail (la main sur le cœur), certains journaux et commentateurs ne se mettaient à instiller sournoisement le doute, à partir d’une vidéo brute de décoffrage et se laissaient aller à des expertises de comptoir propres à rallumer le feu. Les flammes font de belles photos qui éclairent bien les articles.
Les déclarations politiques sont forcément convenues, fermes et apaisantes, c'est sans surprise.
Dans ce contexte, j’ai été surpris que la justice, même représentée par quelqu’un de qualité, ne soit pas plus prompte à ouvrir une information et à l’annoncer, plutôt que parler de premières constatations et de probabilités. Etre un acteur majeur de la gestion de crise somme toute… Mais en toute indépendance bien sûr.
Le budget peut assumer le surcoût d’une procédure qui pourrait sembler inutile. Cela coûtera de toutes façons moins cher que l’inutile chasse au corbeau menée pendant près d’un an par qui vous savez alors que RVR instigateur (présumé) des parchemins devait bien rire dans sa moustache en croisant ses chers collègues dans les couloirs.
Sinon, vous avez raison, il y en aura d’autres. Il suffirait peut-être de sortir de cette compréhension molle et paralysante pour mettre hors d’état de nuire, pour quelque temps, un seuil pédagogique d’une douzaine des cinquante meneurs qui polluent dans quelques quartiers la vie des résidents.
Rédigé par : LAZARE | 29 novembre 2007 à 02:37
Votre article, Monsieur, est navrant, désolant, révoltant, non pas pour votre prose, mais pour la description d'événements malheureusement répétitifs, qui reviennent constamment à chaque incident, accident, délit...
Je n'ai pas lu la presse mais votre fresque m'en apprend largement et suffisamment.
La République est-elle dans un tel état de faiblesse qu'il faille activer la "brosse à reluire" pour lui éviter l'embrasement total ?
La République voit-elle venir à elle, inéluctablement, la violence des ghettos américains ? Sera-ce son avenir ?
La République est-elle malade du laxisme qu’elle a laissé s’installer ?
La République est-elle rongée par ses fléaux qu’elle a cultivés : manque d’autorité, d’éducation, de civilité, de respect, d’humanité, de solidarité… ?
La République est-elle usée par son manque d’égalité ?
La République est-elle fatiguée par tous ces beaux discours inutiles, inopérants, aguichants, prometteurs, superfétatoires, emprunts de vide ???
La République attend-elle le pire pour ouvrir enfin les yeux, pour agir et pour faire preuve de courage face à une minorité fortifiée ?
La République a t-elle honte de ses représentants ?
La République aurait-elle perdu son identité ?
Rédigé par : Marie, non marie, mais fort marrie... | 29 novembre 2007 à 02:05
La prochaine... peut-être ce week-end dans quelques villes de province ou quelques cités périphériques à la capitale !
Pourquoi lorsque cette dame chinoise s'est jetée par la fenêtre, n'y a-t-il pas eu d'émeutes à Belleville, porte de Choisy ?
Pourquoi le meurtre dégueulasse suivant un viol de la jeune étudiante en journalisme Anne-Lorraine dans le RER D n'a-t-il donné lieu à une émeute à Paris ?
C'est une réaction typiquement orientale face à l'injustice de la mort d'un enfant qui se retrouve aussi dans la banlieue d'Alger, en Palestine. On brûle tout, on agresse... c'est ainsi que sortent tristesse et colère. La justice est personnelle, vengeresse et dans l'immédiat. Si une voiture verte écrase un enfant en banlieue, alors pendant plusieurs jours toutes les voitures vertes brûleront, c'est ainsi que se rend la justice.
Tout ceci n'est qu'un début, qui peut croire qu'il suffise qu'une personne traverse une frontière pour intégrer comme par magie les codes, les modes de vie du pays d'accueil ?
Il y aura un sociologue pour nous expliquer que la France raciste ne donne pas les moyens à un enfant d'immigré de se payer un casque, un philosophe pour nous rappeler Vichy, un journaliste qui se donnera un rôle de héros en posant des questions pernicieuses à des représentants de syndicats policiers, il y aura une grande gueule de ces associations florilèges, qui ne servent à rien et coûtent de l'argent, ne sachant pas aligner deux mots qui expliquera aux politiciens comment faire de la politique. Il y aura des témoins qui impliqueront les policiers sous le sourire satisfait d'un présentateur, il y aura cette opposition sans dignité qui en profitera pour incriminer le gouvernement qui a été élu à sa place.
Pas de doute qu'il y ait de bons parents qui fassent des enfants pour de bonnes raisons dans toutes sphères de la société, mais il y a aussi les encaisseuses de la caisse à biroutes qui pondent pour cumuler les demi-parts laissant la progéniture, dont elles n'ont que faire, livrée à elle-même.
Une fois encore, on s'indigne pour ne surtout pas réfléchir, voir les faits. Ils ont provoqué leur propre mort comme dans le cas de Clichy-sous-Bois il y a deux ans. Les délinquants ont du piailler d'impatience en attendant le prétexte, car qui me fera croire que c'est un processus de deuil que de casser la vitrine d'un commerce pour y dérober des bijoux ?
Je vous avais prévu une casse organisée (il ne s'agit ni d'émeute, ni de révolte) avant la fin de l'année quelques billets en arrière.
Avouons que les "prédictions" et les analyses de Ludo Lefebvre sont autre chose que celle d'Attali ou Minc... elles s'attestent par le réel.
C'est pour résumer toute la situation, une tribune de personnalités qui reste passive, une équipe de France qui ne quitte pas le terrain, fait le match lorsque la Marseillaise est sifflée qui peut résumer cette situation. Les politiques d'hier et d'aujourd'hui ont une responsabilité majeure de part leur attitude abandonniste, désinvolte, dyslexique. En tuant les patriotismes, nous avons tué notre lien.
Le Kärcher serait-il en panne depuis l'élection ?
Pas grave, ce ne sont que des flics qui se font tirer dessus, des petites gens qui n'ont plus de vie, tant que le Fouquet's se porte bien, que Lagardère n'a pas mal au foie, à la foi, c'est l'essentiel !
Le couplet empathique sortira du placard dans quatre ans et demi.
Rédigé par : Ludovic Lefebvre | 29 novembre 2007 à 00:56
Comme souvent, vos mots retranscrivent mieux que les miens le fond de ma pensée.
Je crois sur ce blog il y a quelques mois avoir abordé le problème des deux-roues qui jouissent d'un laisser-faire généralisé, pour, à très court terme, éviter les émeutes.
Les ennemis de la République ont décrété la guerre. Reste à voir si la République saura résister.
Que le révolutionnaire néo-bolchévique Olivier Besancenot ne songe, en contexte d'insurrection, qu'à des enquêtes parlementaire n'est guère surprenant. C'est un révolutionnaire persuadé que le problème de la violence des mineurs de ces zones urbaines provient de la police. C'est sa bible qui lui explique le monde ainsi. Son discours est donc cohérent.
De la part de François Hollande, cette même attitude n'est pas véritablement choquante car nous connaissons ses qualités et ses amitiés. Ce n'est donc pas troublant que celui qui faisait non de la tête quand, lors des émeutes de 2005, on rendait hommage aux policiers blessés à l'Assemblée s'agite à exiger des commissions d'enquête sans même se rendre compte que les policiers pour qui il affiche si régulièrement le plus grand mépris sont ceux qui permettent à l'Assemblée à laquelle il appartient de se réunir librement. Qu'il aille demander aux insurgés ce qu'ils pensent de la République et de son Parlement, peut-être découvrira-t-il qu'il n'est pas prévu au programme - peut-être comprendra t-il que lorsque toutes les lois que son Assemblée vote sont bafouées, c'est aussi son Assemblée qui est bafouée et haïe.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 29 novembre 2007 à 00:22
J’approuve absolument cette analyse et j’applaudis des deux mains. Nous sombrons dans le ridicule dernier, la presse, toute à ses habituelles pantalonnades, le pouvoir à ses lâches rodomontades, la révolte toujours encensée par ces affreux mystiques de la Révolution et toujours obscène de n’avoir rien à construire, tout à détruire. La République Française s’appelle désormais le Titanic. L’orchestre joue sur le pont un air gai.
Rédigé par : Ferraille | 28 novembre 2007 à 23:45