2000 à 2500 surveillants de prison ont défilé aujourd'hui dans les rues de Paris à l'appel des syndicats UFAP et CGT.
On n'est pas des matons, ont-ils crié. Dénonçant, selon le Monde, la surpopulation carcérale, ils ont réclamé "plus de considération, plus de sécurité" et des hausses de salaire.
Leurs représentants reçus à la Chancellerie ont exprimé leur déception parce qu'aucun engagement n'aurait été pris par le ministère.
On aurait tort de traiter à la légère cette manifestation de personnels qui, exclus du droit de grève, ont été contraints de se mettre en congé pour faire connaître leurs revendications. Celles-ci ont sans doute un lien avec le malheureux report de la loi pénitentiaire dont surveillants et détenus attendent beaucoup et qui, je l'espère, viendra en 2008 apposer sa rénovation sur des prisons trop anciennes, et pour les murs et pour l'esprit.
Lorsque le président de la République a décidé de rompre avec la tradition de l'amnistie, refusant de faire de celle-ci une méthode de "désengorgement" pénitentiaire, on aurait pu craindre le pire, une incompréhension et une révolte des condamnés, une surpopulation absolument ingérable. Celle-ci n'est que trop réelle mais les pronostics les plus sombres, notamment à la suite de l'adoption de la loi sur les peines-plancher, se révèlent outranciers. Les oiseaux de mauvais augure devront rengainer leur défaitisme.
Il n'empêche que cette fronde des surveillants, dont la mission mérite le respect et dont la patience force notre admiration, constitue un signal fort. Il convient le plus vite possible, par une même démarche, de satisfaire leurs attentes légitimes et l'exigence d'humanité, de dignité au coeur de la masse des détenus.
Trop de bêtises et de poncifs sont déversés sur les prisons pour qu'on ne tente pas d'en faire des lieux acceptables par notre société puisqu'ils lui sont clairement nécessaires.
Plutôt que de proférer le voeu pieux, absurde et dangereux de les supprimer, mieux vaudrait se battre pour un enfermement qui ne dégraderait ni les surveillants ni les détenus. Ils sont liés les uns aux autres.
Je refuse de regarder ailleurs, distraitement.
Monsieur Bilger,
Je suppose que certains trouveront déplacée mon intervention.
Je suis un "délinquant", mais un délinquant éthique.
Ne bondissez pas immédiatement, je vais m'expliquer.
Il y a en France, comme dans toute société, une marge de la population qui vit mieux que les autres mais aussi au détriment de ces derniers. Comment expliquer la délinquance en "col blanc", comment admettre que les détournements de biens sociaux, les détournements de fonds grâce à des fonctions électives (ou non d'ailleurs) ne soient pas réprimés à hauteur de ce qui serait juste.
Certes les dossiers sont compliqués, les conseils des prevenus sont de grandes compétences, etc... Mais pourquoi eux profitent-ils d'une impunité de fait et les petits voyous de banlieues croupissent-ils de nombreux mois dans des prisons indignes de notre République.
M.Bilger, je connais votre humanité, voici pourquoi je me permets de vous parler ici.
J'ai par le passé escroqué nombre de ces délinquants en col blanc, et je n'en conçois aucune honte. Ce qui me pose d'ailleurs un problème : ma compagne condamne à juste titre mes exactions passés et je n'arrive pas à adhérer à cette idée que voler les voleurs est un délit.
Aujourd'hui je mets mon "expertise" au service d'une activité honnête, dans le conseil aux jeunes entrepreneurs mais parfois des envies de recommencer me tenaillent, je tiens bon mais...
Quand j'apprends que Cécilia ex Sarkozy payait ses faux frais avec une carte bancaire du Trésor Public, quand je vois les cadeaux fiscaux pour les plus riches d'entre nous (je suis profession libérale, les 50% d'impôts je connais) ainsi que les scandaleuses augmentations d'indemnités que notre Président se permet au moment où le peuple souffre de son pouvoir d'achat en berne... et bien je me pose des questions !
(sans parler des travaux d'une cellule du ministère de la Justice qui travaille sur la dépénalisation du droit des affaires !)
Je ne suis pas un Robin des Bois, mes actions passées ont toujours été menées à mon avantage exclusif !
Aujourd'hui je doute de pouvoir continuer à "trimer" alors que la solution de facilité est si proche !
M.Bilger, j'attends de vous un encouragement !
Cordialement et... respectueusement.
Rédigé par : Stéphane | 28 novembre 2007 à 22:15
@sbriglia
Les "affaires de bonne femme" ne sont jamais méprisables mais contingentes, c'est souvent ainsi. Je vous reconnais fin psychologue, un avocat comme un médecin ne peut que l'être, un légiste examine des vivants, voire de vrais malades, je suis aussi interniste. Cette connaissance est utile pour démêler un tableau morbide et affine la réflexion. Je m'aperçois que nous sommes en train de divaguer de la question introtuite par P.Bilger, les gardiens de prison. Ils ont maintenant des notions psychologiques.Ainsi, je vous assure qu'il est difficile de loger dans la même cellule exiguë un pointeur, un escroc, un malade psychiatrique et un médecin ou un avocat (j'en ai vu). Il est malaisé de calmer en pleine nuit, et seul, un accès de fureur. S'ils ne se plaignent pas trop de leurs salaires et primes d'insécurité, ils regrettent que leurs conditions de travail, dans des locaux abominables pour leurs pensionnaires, ne soient pas sues et reconnues à l'extérieur par l'opinion publique.
Rédigé par : francis | 18 novembre 2007 à 19:50
"du moins quand l'hystérectomie subie par certaines de leurs épouses ou compagnes ne vient pas perturber le déroulement du jeu ..."
On vous devinait, Madame, perturbée...
On vous découvre méprisable.
Rédigé par : sbriglia | 16 novembre 2007 à 08:22
@francis
Oh là ! Maire, légiste, quoi d'autre ? Vous battez Rossinot [ maire de Nancy] sur son terrain sauf que lui n'était pas légiste mais gynéco. Ceci étant je ne sais ce qu'il en est pour les légistes mais personnellement j'hésiterais à consulter un praticien qui aurait interrompu l'exercice de sa profession ainsi que de sa formation continue pour exercer des responsabilités collectives, mais j'imagine que les défunts sont moins difficiles!
«C'est stupide, il faut les rapprocher du lieu de justice en les y transportant par un trajet en taxi à la charge de la collectivité.»
Mais vous connaissez le coût d'un trajet en taxi ? Il m'est arrivé de devoir faire Metz-Strasbourg en taxi parce que je n'avais plus d'autre possibilité d'être à l'heure et que si je ne l'avais pas été, cela aurait chauffé pour mes fesses comme on dit vulgairement, mais ça m'a coûté pas loin de 200 euros !
Ceci étant ce ne serait probablement pas aux communes mais aux régions à prendre en charge certains types de bâtiments et, vu le nombre de locaux municipaux désaffectés en Moselle par exemple et qu'il faut tout de même entretenir un minimum vu le climat, ainsi que vu le nombre de bâtiments scolaires à entretenir correctement, un tribunal représenterait une goutte d'eau dans la mare.
Par exemple il y a à deux pas d'ici une mairie de quartier toute neuve avec des salles de réunion design super équipées mais vides chaque fois que je passe devant et qui pourraient très bien accueillir aussi des audiences finalement, ainsi qu'une ancienne mairie à deux pas de la première et qui ne sert à rien vu que l'inspection d'académie qui y avait des bureaux à un moment donné ne les utilise plus et qu'il faut tout de même chauffer si on veut garder le bâtiment en état. Ailleurs encore, il y a une autre ancienne mairie de quartier vide depuis deux ans vu qu'elle s'est transportée deux ou trois rues plus loin.
Autrement dit, vu le gaspillage qu'on peut observer d'un côté il y aurait certainement moyen de mieux équilibrer les équipements et les vrais besoins de la population.
Ceci dit je parle dans le vide vu que rien n'est supprimé à Metz même, mais bon, a priori il n'y a pas de raison que ce ne soit pas pareil ailleurs...
«les traitements hormonaux substitutifs amènent plus d'incidents cardio-vasculaires que les hystérectomies,»
Je parlais de l'incidence sur l'humeur dont peut être amené à souffrir tout bridgeur partenaire quelle que soit sa compétence d'origine. Je n'irai pas jusqu'à dire dire qu'il revient de droit au légiste d'être partenaire du mort, mais bon quelle que soit l'excuse médicale finalement, il n'en reste pas moins qu'au fond, une emmerdeuse est une emmerdeuse !
Rédigé par : Catherine JACOB | 15 novembre 2007 à 19:34
@Catherine Jacob
Je crains que vous ne m'ayiez pas compris lorsque je parlais d'électoralisme municipal chez les maires pour pêcher des voix, en cédant à l'égoïsme de certains. Pour moi, je crois qu'un responsable doit posséder le souci de l'intérêt général face aux envies particulières. Je sais de quoi je parle, j'ai été élu deux fois maire. Ainsi plaider pour le maintien d'un service public superfétatoire, donc inutilement coûteux, contredit l'intérêt général au-delà de la commune. Mais il faut aménager les modalités. Supprimer un tribunal entraîne des cris d'orfraies compassionels au nom d'humbles victimes de violences, privées de la proximité d'un tribunal. C'est stupide, il faut les rapprocher du lieu de justice en les y transportant par un trajet en taxi à la charge de la collectivité. Le maire dirige les services sociaux. C'est moins cher que de participer à l'entretien d'un vétuste palais de justice et de tels faits sont rares. Même remarque pour un service de transports en commun dans une petite ville, le plus souvent il circule quasi vide. Mettre à disposition concertée des taxis pour des trajets à plusieurs pour des destinations désirées, selon des conditions de ressources est une bonne solution pour des personnes âgées isolées. Je vous assure que c'est rentable pour la collectivité et apprécié. Un juge de proximité pallie fort bien un tribunal ou siège un juge unique, débordé, dépassé et sans moyens malgré sa bonne volonté. Je sais mais difficulté, les magistrats bien assis dans leur ronron les méprisent et s'opposent. Par inertie, c'est ce que l'administration cultive au mieux ! Remarque d'un autre ordre, ce sont plutôt les bridgeuses qui importunent les médecins bridgeurs, je le suis aussi, par des consultations foraines quant à leurs "affaires". Pas de chances pour elles, j'étais aussi médecin légiste, cela refroidit ! Pour votre gouverne, les traitements hormonaux substitutifs amènent plus d'incidents cardio-vasculaires que les hystérectomies, malgré le risque opératoire, je ne suis pas gynéco, un interniste le sait !
Rédigé par : francis | 14 novembre 2007 à 22:45
@francis
«même s'il est pénible pour un maire de perdre le tribunal de sa ville et des partenaires de bridge !»
Pensez-vous vraiment que les élus locaux ne se préoccupent que de défendre leurs partenaires de bridge lorsqu'ils envisagent de prendre en charge une partie des frais d'entretien des bâtiments ainsi que de fonctionnement des TI de proximité, et non pas de défendre plutôt l'accès à la Justice des justiciables de leur commune ou de leur région dont, d'après les statistiques INSEE les plus récentes, plus de la moitié des victimes d'agression physique ou sexuelle hésitent déjà à se plaindre et passent bien loin après les voleurs de parapluie dans les préoccupations des gestionnaires de l'ordre public, vu que les victimes de ces derniers n'hésitent parfois pas à faire 200km pour voir condamner leur voleur quand les premières baissent simplement tristement et pensivement la tête en passant devant les lieux où justice leur eût pu être rendue ?
Vous me paraissez donc avoir une drôle d'idée de la façon dont ces élus cherchent à assumer les responsabilités dont leurs concitoyens les ont investis aux fins de défendre leurs intérêts !
S'agissant de simplement bridger ou encore de se délasser par la pratique d'autres jeux de stratégies - échecs etc... -, il existe à ma connaissance parmi les fonctionnaires de police des commissariats qui sont encore ouverts et en fonction, des bridgeurs qui font des partenaires très convenables, du moins quand l'hystérectomie subie par certaines de leurs épouses ou compagnes ne vient pas perturber le déroulement du jeu par un comportement disons un peu interventionniste et pénible, mais bon on peut également obtenir de nos jours des reéquilibrages hormonaux susceptibles de mettre un terme à ce problème !
Rédigé par : Catherine JACOB | 12 novembre 2007 à 10:03
Sur la question de la sécurité : il me semble qu'il y a un lien direct entre la déshumanisation du lieu et le renforcement de la "sécurité" en prison (toujours un peu plus de portiques... toujours un peu plus de procédures dans tel ou tel cas, genre déplacement d'un DPS).
Si je devais définir ma position (donc choisir) elle serait la suivante : plutôt que d'une "hôtellisation-sécuritaire" (record des suicides, dans une "13000"), je serais partisan d'un "paternalisme carcéral", parfois rugueux, toujours attentif vis-à-vis d'individus parfois violents mais TOUJOURS fragiles.
Ma pensée va à certains compagnons de détention qui m'ont aidé ces années-là, elle va aussi à quelques surveillants qui m'inspirent un respect sincère.
Rédigé par : olivier | 12 novembre 2007 à 09:46
Je vous ai lus, les uns et les autres, sur les problèmes des gardiens de prison. Certains pensent vrai avec raison ou sentiment, même s'ils ne sont jamais entrés dans une prison. D'autres critiquent ou vaticinent au gré des idéologies. J'ai connu 27 ans durant l'univers carcéral en débutant il y a 40 ans. J'étais expert, auxiliaire de justice. Matons, garde-chiourme, porte-clefs, gardiens de fous, contre leur gré (un tiers des détenus le sont encore, hélas). Leur souci n'était que sécuritaire : empêcher les évasions, les bagarres, plus encore les suicides. Se déconsidérant eux-mêmes, commes ils l'étaient à l'extérieur. Ils s'étaient faits matons non par vocation mais par facilité, il ne fallait même pas le certificat d'études pour intégrer l'administration. Depuis 1970, j'ai constaté des avancées. Ils prirent conscience à la suite d'injonctions ministérielles de l'exigence d'humanité à l'égard des détenus, simplement les traiter en êtres humains. Puis l'Administation a compris à la suite qu'outre la sécurité, elle se devait d'assurer des conditions de détention plus dignes et efficaces, avec un autre souci venu de la Chancellerie : faire des gardiens, jusque-là spécialistes en sécurité, des fonctionnaires appelés à la réinsertion sociale des détenus pour qu'ils retrouvent une place dans la société à leur sortie. Ils ont appris à oeuvrer en équipes avec des formations acquises auprès de formateurs enseignants sociaux voire d'aumôniers, de JAP de bonne volonté et de leurs cadres. Les résultats ne sont pas garantis, certains détenus refusent l'aide offerte et s'enfoncent. Je vois aujourd'hui que ce nouvel esprit tend à transformer l'enfermement en espoir pour les détenus, comme en sublimation du métier de gardiens de la pénitenciaire pour ceux-ci. Je vois fort bien le député JP Garreau, auparavant magistrat, fin connaisseur de la dangerosité et de sa prévention, apporter ses connaissances à cette mission et pourquoi pas un P Dills, détenu innoçent des années ; j'admire cet homme. Les sommes à inscrire pour parfaire cette mission seraient un investissement pour éviter des récidives. Quant à la modification de la carte judiciaire, je la crois utile pour une meilleure application de la justice. Les opposants, des juristes magistrats ou avocats enfoncés dans la routine ; on a bien sipprimé les avoués, qui n'avaient plus leur utilité. Pour les élus, il s'agit là d'électoralisme, même s'il est pénible pour un maire de perdre le tribunal de sa ville et des partenaires de bridge !
Rédigé par : francis | 11 novembre 2007 à 23:04
@ Catherine JACOB,
J’ai aperçu Luc Ferry faisant lecture, mais je n’ai pu l’écouter.
"...Trop de bêtises et de poncifs sont déversés sur les prisons pour qu'on ne tente pas d'en faire des lieux acceptables par notre société puisqu'ils lui sont clairement nécessaires...." écrit monsieur Bilger.
J'ai suivi les émissions d'Arte, j'ai écouté le débat Agapé, j'avoue que je reste perplexe sur ce dossier "prison".
Nous sommes entrés dans un système du tout répressif : « haute sécurité » (cela dépend pour qui, par ailleurs !) où le magistrat devient un outil de sanctions.
Tout le monde dit : "il faut construire de nouvelles prisons, les conditions d'incarcération actuelles sont inhumaines..." Or, les maires n'en veulent pas sur leur commune. Elles font baisser la « cote ». Les paysans « râlent » et se voient expropriés de leurs terres agricoles peut-être un peu cavalièrement ? Lorsque, enfin, certaines sont construites, le personnel est en grève le jour de la mise en service…
Il nous est révélé que les prisonniers ne sont pas occupés, qu'ils s'ennuient, bourrés de cachetons, avec une drogue qui circulerait, comme en libre service ! ... pas de suivi médical pour les pervers, sans parler des problèmes psychiatriques pour beaucoup.
Aux EU, il nous est montré des probationnaires qui, (entrant dans les critères d’une mise en liberté surveillée), stressent parce qu'ils sont contrôlés à la voix à une heure précise, par ordinateur ; qui supportent psychologiquement très mal le port du bracelet électronique, ce, difficilement jusqu’à 6 mois, la surveillance consommation d’alcool, la surveillance GPS, etc…
D’un côté le prisonnier se sent délaissé, abandonné par la communauté, de l’autre, la société a le sentiment que les sanctions ne sont pas suffisamment répressives. Je n’aborde même pas le manque de personnel, le manque de moyens constants. Il est même prévu de supprimer des milliers de postes de policiers et de gendarmes !! Economie, économie, économie.
En résumé, rien ne convient. Tout déplaît. Donc « à l’ouest, rien de nouveau ! »
Rédigé par : Marie | 11 novembre 2007 à 21:43
L'émission de Paul Amar : "revu et corrigé" sur France 5 à 13 h 15, thème :
"Information et justice" Comment protéger ses sources ?
"Information et politique" Quelle relation ?
Sera abordée l'affaire "l'Arche de Zoé" suite à la tentative de saisie des rushes d’une émission de la chaîne M6 par la justice, dans le cadre de son instruction, après un reportage effectué sur l'association, par ses journalistes.
@ Ludo
Vous avez raison, j'aurais du nuancer mon propos, y mettre plus de distance, mais rassurez-vous, je ne pensais absolument pas à AH.
@ Sbriglia
"Essayez de ne pas raisonner comme les ados qui mettent des posters du Che dans leur chambre... et penchez-vous sur les dures loi de l'économie..."
"Petit tour sur le blog d'un homme de gauche, sébastien fath "
Vous qui êtes "cursif", parfois, je m'attendais à une gausserie de votre part. Aussi, n'ai-je pas "regardé ailleurs, distraitement".
Les avocats n’ont-ils pas obtenu un avantage pour leur retraite pour cause de délocalisation de Tribunaux ? Ce qui est autorisé pour les uns, cela doit-il être supprimé pour les autres ? Pour cause de notoriété ? Les députés dans la distribution d’avantages ne se sont pas oubliés, les cumulards ! Tout comme NS qui a mis le feu « aux poudres » avec ses 206 % d’augmentation avec effet rétroactif !
Nous avons changé de siècle, donc les avantages doivent-ils changer de « destinataires » ?
Nous arrivons doucement aux fêtes de fin d’année, dernièrement Dominique Paillé fut interrogé par un journaliste, qui lui demandait : « les Français devront diminuer d’1/4 leur dépenses pour Noël, que leur conseillez-vous ?
R DP: Eh bien, de ne pas dépenser… »
A côté de cela, nous aurons une orgie de publicité, en prévision de ces festivités, comme les autres années, pour des enfants ou les épouses de ces « messieurs les nantis » : moto miniature, mini ferrari, chaussures avec diamants, téléphone portable avec diamants, en or et je ne sais quoi d’autres de plus arrogants à une époque où il est demandé d’aller travailler à vélo ! D’aller pêcher en pédalo ? Ou certains n’ont même pas de logement, alors qu’ils sont travailleurs.
A l’époque de nos parents, les enfants allaient à la mine pour toucher un « rien », rétorqua Ségo.
Etre dirigés par Bruxelles, distribuer le patrimoine public des français chèrement acquis aux copains des copains, est-ce cela qu’il faut fêter aujourd’hui ? Est-ce cela l’avenir de la France ? Est-ce cela l’avenir d’une jeunesse ?
Durant mon adolescence, je n’affichais aucun poster sur quelque mur, j’accompagnais sagement mon père sur des lieux de mémoire qui lui étaient chers… afin d’honorer le souvenir de tous ces valeureux guerriers qui y sont tombés, pour notre belle France, pour notre avenir et pour qui j’ai une pensée aujourd’hui.
A l’occasion de ce 11 novembre, je voulais signaler à Bernard de… qui, il me semble, avait révélé que son grand-père était tombé lors de l’assaut de la cote 140, (crête de Vimy), s’il ne le sait déjà, que la division coloniale marocaine, dont il aurait fait partie, fut la division la plus décorée de l'armée française de la Grande Guerre, la seule dont tous les drapeaux furent décorés de la légion d’honneur. S’il ne le connaît pas déjà, un monument se trouve sur les sites suivants :
givenchyengohellemarocain.html
http://olivier.ct.club.fr/vimy/PageCadre.html
« I have a dream » disait Martin Luther King
Rédigé par : Marie | 11 novembre 2007 à 12:08
Marie
«Le magazine Agapè (Jour du Seigneur) du 04 novembre dernier avait pour thème : « Vivre en prison ».
Je l'avais suivi pour ma part avec beaucoup d'attention et j'avais été interpellée en particulier par la profondeur de l'inexprimé qui se donnait à lire dans le regard de Véronique Vasseur, profondeur qui m'a parue teintée de désabusement et donc comme mêlée à la conviction que parler et ne pas parler étaient finalement en la matière dotés de la même inefficacité face à un certain type de surdité !!
Le café biblique de ce jour avec Luc Ferry qui proposait une nouvelle interprétation de la Providence à travers la citation du «A chaque jour suffit sa peine» comme un antidote à l'angoisse existentielle, ainsi que sa définition de la nature du Diable comme, non pas le tentateur qui, armé d'un chou à la crème ou encore d'une petite danseuse, cherche à perturber un régime de l'abstinence eu égard à la satisfaction des appétits terrestres, mais comme celui qui cherche à couper la colonne ascendante de la communication de l'homme avec son Dieu, et qui donc cherche à le priver de la vie éternelle, m'a amenée à conclure que le Diable en matière de prisons, n'était pas tant celui qui argue d'un manque de crédits pour refuser d'améliorer l'ordinaire du prisonnier grâce à une petite tartelette ou encore grâce à l'attribution d'un certain nombre de mètres carrés supplémentaires, mais celui dont le comportement négateur est tel qu'il le conduit à sombrer dans la désespérance qui le coupe de son Dieu ou de son humanité, sachant que la colonne ascendante de la communication de l'homme avec son Dieu peut aussi bien passer par un chou à la crème que par une réponse ou une simple parole attendue, par «le bruit de la ville» ou par «le ciel par dessus les toits, si bleu si calme» etc... vu que les voies du Seigneur sont, comme chacun sait, impénétrables et que l'injuste privation d'un lien avec l'invisible au moment où lui est donnée la possibilité de s'établir, ou encore toute espèce de tromperie à cet égard qui au fond revient au même [ chou à la crème en plastique - parole déformée - réponse courcircuitée - boules Quiès réglementaires - noir bandeau sur les yeux ou 'tout simulacre établi de facon mensongère à la semblance de' - ] est en effet bel et bien l'oeuvre du Diable, puisque, dès lors que la vérité se fait jour elle rouvre à chaque fois un abîme plus profond !
Rédigé par : Catherine JACOB | 11 novembre 2007 à 11:30
J'ai oublié de vous dire, Philippe.
Les petits paragraphes de nos témoins promotionnels du ministère de la Justice, eh bien, ça aussi, j'aurais été capable de les écrire.
Faut juste pour ça à peine maîtriser le basique du basique du langage com et du dossier de presse.
Si ! Parfaitement !
Rédigé par : Véronique | 11 novembre 2007 à 11:25
@ Bernard de...
La question d'un financement est en voie de résolution à partir du moment où une direction prend la décision de supprimer des coûts morts.
Et que la ressource ainsi récupérée est affectée à un besoin.
Cela demande non seulement une vision comptable mais surtout un parti pris gestionnaire des ressources financières et humaines.
Des professionnels du droit et du monde carcéral ?
Eh bien, justement non.
Pas qu'avec ces seuls regards-là. Car c'est exactement ce qu'on fait depuis des années. sans résultat notoire.
"...le ministère pourrait faire une campagne de revalorisation de ce métier aussi utile qu'un policier, un gendarme ou un magistrat."
Si vous avez la curiosité de feuilleter actuellement des hebdomadaires, vous trouverez une campagne de publicité à l'initiative du ministère de la Justice.
Quels en sont les témoins promotionnels ?
Deux magistrats, un directeur de l'administration pénitentiaire, un éducateur.
Aucun surveillant de prison : que du "noble" ou du "cadre" et "cadre sup". Dans les sempiternels et très habituels profils de vos indispensables professionnels du droit et du monde carcéral.
Avant de vouloir sensibiliser une population au professionnalisme nécessaire pour les surveillants de prison, commençons par sensibiliser nos experts du droit et du monde carcéral.
Il n'y a pas d'un côté les métiers nobles et de l'autre les métiers honteux.
Les métiers de la justice et de la sécurité ont une vocation de protection mais aussi de répression. Le code pénal est un texte, de par sa nature, d'abord répressif.
Après, c'est le choix entier d'une société de former des professionnels auxquels il est demandé de réinsérer. Cette mission capitale concerne les magistrats, les directeurs de direction pénitentiaire, les éducateurs, mais également les surveillants de prison.
Enfin, qu’on consente à poser des grilles d’évaluation efficaces de leur travail de réinsertion.
Je l'ai déjà exprimé ici.
M. Bilger m'apparaîtrait comme un M. Prison plutôt acceptable. Parce qu'il est magistrat. Parce qu'il n'est pas que magistrat.
Rédigé par : Véronique | 11 novembre 2007 à 10:49
Le magazine Agapè (Jour du Seigneur) du 04 novembre dernier avait pour thème : « Vivre en prison ». Une vidéo est visible sur France 2
http://www.lejourduseigneur.com/emissions/2007/29_10/agape
« Les conditions de vie dans les prisons. La surpopulation carcérale (64 000 détenus pour 48 000 places) et la vétusté des prisons. Résultat : une promiscuité dégradante, un non-respect de l’intimité, peu de possibilités de travail de réinsertion, des troubles psychiatriques qui frappent un détenu sur quatre…
Comment sortir de cette impasse au moment où l’opinion publique réclame plus de sévérité et de punition vis-à-vis de la justice ?
Qu’est-ce qu’une peine ? Quelles formes peut-elle prendre ? A quoi sert la prison ? Doit-elle préparer la réinsertion ?
Questions auxquelles ont répondu les invités d'Agapè.
• Louis Mermaz, sénateur PS, ancien Président de l’Assemblée nationale, commission parlementaire sur les prisons
• Denis Salas, magistrat, enseignant à l’Ecole supérieure de la magistrature, auteur de « La volonté de punir, essai sur le populisme pénal » (Hachette)
• Véronique Vasseur, ancien médecin-chef de la prison de la Santé, son livre en 2001 a lancé le débat et les deux rapports sur la condition pénitentiaire.
• Gabriel Mouesca, président de l’Observatoire international des prisons, ancien détenu, membre d’Iparetarak, groupe terroriste basque.
Référents :
• Isabelle Le Bourgeois, aumônier catholique à Fleury-Mérogis
• Jean-Marc Dupeux, aumônier général protestant des prisons
Reportages :
- portrait de famille d'un détenu,
- témoignage d’un ancien détenu,
- reportage sur l’implantation d’une nouvelle prison dans une petite commune rurale : Cercottes près d’Orléans.
Rédigé par : Marie | 11 novembre 2007 à 09:35
@ Véronique
Bien sûr qu'une réforme des prisons coûtera cher, et le problème ne se situe pas dans le coût de l'opération mais dans son financement. La bourse de l'Etat n'est pas extensible et chaque corps de métier dépendant directement d'un ministère aimerait bien voir tirer la couverture vers lui : armée, justice, recherche, enseignement, santé, etc. Je ne doute pas de la volonté de ce gouvernement de la faire mais nous avons été tellement habitués aux discours sophistes et démagogiques qu'un réflexe de doute peut persister.
Cette réforme doit également se faire par des professionnels du droit ou du milieu carcéral et non des lobbies qui sont invités ou d'autres autoproclamés spécialistes des prisons comme certains se sont autoproclamés écologistes ou spécialistes de la cosmogenèse. La télévision va bien nous trouver un "Monsieur ou Madame prison" parmi ses présentateurs ou animateurs et pourquoi pas un futur postulant comme garde des Sceaux.
Les gardiens de prisons : effectivement vu les risques, les responsabilités, les contraintes ils sont sous-payés, j'irais même plus loin en disant que leurs salaires sont indécents. De plus ils ne bénéficient pas du regard bienveillant de la population, le ministère pourrait faire une campagne de revalorisation de ce métier aussi utile qu'un policier, un gendarme ou un magistrat. Mathématiquement je dirais qu'ils appartiennent à un ensemble indissociable.
Quant à la sanction elle-même, cette notion évolue vite et fait appel à tellement de critères, de notions qu'il faudrait que des sages parmi les magistrats, avocats, philosophes, ministres des cultes, psychiatres et bien d'autres mais surtout pas le monde politique, se retirent dans une abbaye, loin des pressions politiques, médiatiques et nous concoctent un nouveau code pénal. Là, c'est ma tendance utopiste qui parle.
Rédigé par : Bernard | 11 novembre 2007 à 08:40
@ Sbriglia,
Pensez-vous réellement que la réforme des régimes spéciaux est ce qui sauvera les retraites en France ?
Vous parlez de privilèges et pour ma part je parle d'acquis sociaux. Je pense que ceux qui bénéficient de ces régimes spéciaux ont bien raison de se battre pour conserver leurs acquis et leurs avantages. Nous faire croire que c'est en faisant travailler jusqu'à 40 ans les bénéficiaires des régimes spéciaux qu'on règlera le problème des retraites me semble être un raccourci bien maigre et nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
Quand vous parlez du fait que M.Julliard est encore à l'Université à l'âge de trente ans alors que votre génération était déjà au boulot depuis un certain temps. Mais heureusement que ce temps là est révolu, heureusement que notre pays offre la possibilité à tout un chacun de pouvoir faire les études qu'il souhaite. Mais si vous le voulez, retournons à l'époque des mines où les gosses de mineurs commencaient à travailler dès l'âge de 10 ans et où les élites se reproduisaient entre elles laissant de côté les enfants de mineurs. Remarquez, ainsi il n'y aura plus personne à cotiser et vous serez content d'avoir assuré le financement des retraites pour l'avenir.
Désolé de vous décevoir mais je n'ai pas de poster du Che : hé oui tous les jeunes qui sont contre la politique du gouvernement n'ont pas de tel poster dans leur chambre tout comme les quinquagénaires ardents défenseurs de la politique actuelle et spécialiste ès économie n'ont pas de poster de NS au-dessus de leur lit.
NS demande aux Français de faire des efforts alors que dans le même temps NS s'octroie une augmentation de 140% ou accorde de gros avantages fiscaux aux plus favorisés.
Parallèlement, on va demander aux fainéants des régimes spéciaux de travailler plus pour gagner moins. On va demander à n'importe quel quidam pour qui le salaire n'augmente jamais de payer encore plus cher ses médicaments.
Sans parler de ces méchants gauchistes qui osent défendre les services publics que ce gouvernement est en train de dézinguer sur l'autel du besoin d'économie.
Je n'oserai évoquer les tests ADN qui pour moi est l'une des plus abjectes de toutes les lois que la France ait connu depuis 50 ans.
Mais oui, vous avez raison, la mondialisation nous oblige alors à des réformes. Faisons comme la Chine... ah non on n'en est pas encore là... alors faisons comme nos amis allemands... remarquez leurs super réformes ont fait qu'ils sont passés à 13% de la population en-dessous du seuil de pauvreté avec 1 enfant sur 5 qui vit sous ce même seuil. Et ces chiffres ne cessent d'augmenter. Mais remarquez, ils ont fait les réformes que vous voulez, baisser le coût du travail et augmenter les profits des grandes entreprises allemandes mais à quel prix ?
C'est ce genre de résultat que vous souhaitez ?
@ Ludo Lefebvre,
Vous parlez de dictature de la gauche qui paralyse la France ? Moi je vous parle de la dictature de la droite qui va nous mener droit à la catastrophe et à la destruction de tout notre système social, pour lequel nos parents, grand-parents, arrières grand-parents se sont battus.
Heureusement que dans ce pays, il y a encore des gens qui osent se battre pour défendre des acquis sociaux (pour certains) des privilèges (pour d'autres).
Et donc en tant que privilégié, j'irai manifester contre la politique gouvernementale mais je vous rassure sbriglia, je ne mettrai pas un tee-shirt du Che.
Rédigé par : Ségo | 10 novembre 2007 à 22:40
@ Bernard de...
Le courage politique consiste également à dire qu'une réforme des prisons coûtera cher.
Par exemple.
Qu'on ne peut pas se permettre de lâcher des surveillants de prison à l'issue de très peu de mois de formation et d'apprentissage pour un métier qui demande un grand professionnalisme.
Quant aux ressources, la Cour des comptes établit des rapports annuels jamais suivis d'effets et de prises de décisions.
Je pense qu'il y peut y avoir là des pistes fortes de transfert et de gestion de ressources.
Enfin une mobilisation de ressources, dans quelque domaine que ce soit, doit pouvoir être évaluée et adaptée à des besoins et à des objectifs.
Par ailleurs une réforme pénitentiaire nécessite qu'un autre regard soit porté sur la sanction. Tant de la part des ultras de la sanction que de la part des miséricordieux.
Enfin, il faut des hommes et des femmes capables de faire franchir à une société ses obstacles sur le regard qu'elle porte sur la sanction et sur la prison.
Rédigé par : Véronique | 10 novembre 2007 à 19:31
@sbriglia
Entièrement d'accord avec votre point de vue.
Merci pour l'adresse du blog de Sébastien Fath.
Je pense tout de même que nous étions dans le mur depuis quelques années et je ne sens pas venir le changement d'attitude salvateur.
Peut-être ai-je tort !
Rédigé par : mike | 10 novembre 2007 à 15:30
«Ils ont réclamé plus de considération, plus de sécurité et des hausses de salaire». J'espère qu'au nom de l'égalité, de la fraternité et de la justice sociale, ils ne réclament pas tous une hausse de 140% !!
«Celle-ci n'est que trop réelle mais les pronostics les plus sombres, notamment à la suite de l'adoption de la loi sur les peines-plancher, se révèlent outranciers. Les oiseaux de mauvais augure devront rengainer leur défaitisme.»
"La pierre est un dos fait pour porter le temps." [Lorca] Les digues tiennent jusqu'au jour où elles cèdent...!! Ce n'est qu'une question de rapport de force entre la juste pression des eaux et la juste résistance des matériaux, autrement dit aussi une simple question de goutte d'eau de trop !
«mieux vaudrait se battre pour un enfermement qui ne dégraderait ni les surveillants ni les détenus» ni le corps social, à savoir ni nous-mêmes qui sommes responsables de laisser faire ce qui ne doit pas être !
«Je refuse de regarder ailleurs, distraitement»
Vous avez absolument raison ! Noblesse de coeur, de sentiment et de raison oblige !
«Non! Je ne veux pas le voir ! » Dit le poète... une fois qu'il est trop tard !
«Dis à la lune qu'elle vienne,
car je ne veux pas voir le sang
D'Ignacio sur le sable.
Non ! Je ne veux pas le voir !
La lune grande ouverte.
Cheval de nuages calmes,
et l'arène grise du songe
avec des saules aux barrières.»
Non ! Je ne veux pas le voir !»
«La vache de l'ancien monde
passait sa triste langue
sur un mufle plein des sangs
répandus dans l'arène,
et les taureaux de Guisando,
moitié mort et moitié pierre,
mugirent comme deux siècles
las de fouler le sol.
Non.
Non ! Je ne veux pas le voir !»
Rédigé par : Flying Dutchman? | 10 novembre 2007 à 09:53
@Ségo et Marie
Petit tour sur le blog d'un homme de gauche, sébatien fath : blogdesebastienfath.hautetfort.com
bonne analyse de la situation...
loin des grossières caricatures qui ne font pas progresser le débat...
Rédigé par : sbriglia | 10 novembre 2007 à 09:19
Dans le domaine carcéral il y aurait certes beaucoup à faire, du salaire des gardiens à la rénovation des prisons. Mais a-t-on les moyens financiers d'une telle politique. Pour satisfaire ce corps d'Etat qu'est l'administration pénitenciaire, ne va-t-on pas déshabiller Paul pour habiller Jacques. Cela s'est vu il y a quelques jours lors de la manifestation d'étudiants. Pour satisfaire les syndicats étudiants on a transféré des fonds alloués à la rénovation du campus de Jussieu afin de financer certaines "exigences" des lobbys étudiants. Cette forme de gestion risque donc aussi de se produire au ministère de la Justice, une gestion au coup par coup qui ne serait que la continuité des précédents gouvernements ; d'ailleurs les finances de l'Etat permettent-elles de faire autrement ? Soudainement les fermetures de certains tribunaux faites par Rachida Dati peuvent apparaître plus comme une mesure d'économie financière d'urgence que comme un programme visant à une meilleure gestion de la justice... Mon analyse est gratuite...
L'utilité de la prison au XXIème siècle ? Effectivement, comme le rappelle un des intervenants de ce blog, Michel Foucault la jugeait inutile (Surveiller et punir - Editions Gallimard) , mais avec le respect que j'ai pour ce philosophe il faut quand même rappeler que celui-ci renvoyait dos à dos la prison, l'hôpital et le système scolaire, dans l'absolu tous les systèmes où l'ordre et l'obéissance sont obligatoires pour le bon fonctionnement de ceux-ci ; nous n'oublierons pas non plus qu'il était quand même marqué à gauche... très à gauche.
Je crois surtout que la prison a perdu momentanément le rôle qui lui est attribué. D'épouvantail pour malfrats en puissance jusqu'au système de réinsertion sociale pour citoyens égarés, la prison est devenue un passage obligatoire pour être accepté dans certaines sociétés (et je ne pense pas qu'aux cités des banlieues, la prison a aussi ses VIP). Alors la peine plancher... oui, avec elle la prison va peut-être retrouver une partie du rôle qui lui est attribué mais à condition qu'elle soit gérable en effectifs comme financièrement. Je ne sais pas comment se répartit le budget de la justice mais pour image, si demain l'augmentation prévue pour le salaire des magistrats est tranférée à la gestion de la peine plancher, trouvera-t-on autant d'enthousiasme chez les tenants de celle-ci, ou comme au Monopoly, après quelques mois d'application de la peine plancher ne risque t-on pas un retour à la case départ faute de moyens, à moins que la fermeture de certains T.I et T.G.I et les économies faites sur eux aident momentanément à l'équilibre financier de celle-ci.
Pour finir, la surpopulation carcérale n'est elle pas due à un manque de concertation entre les politiques et les magistrats ? Des politiques qui n'ont de cesse de faire des lois, des lois et encore des lois à tel point que je me demande si les spécialistes du droit finissent par s'y retrouver. A plus ou moins long terme certains pourraient interpréter (bien que je croie que ce soit déjà fait) cette surpopulation comme un laxisme des différents gouvernements qui se sont succédés et nous resservir dans leur(s) programme(s) l'Ile du diable ou la peine capitale... en 1982, ça a en partie payé.
Rédigé par : Bernard de ... | 10 novembre 2007 à 08:54
@Ségo (dont nos saluons le retour) et @ Marie
La France se met en grève non pour défendre ses acquis sociaux mais ses rentes de privilèges : personne de sérieux, même à gauche, ne conteste qu'il faille réformer les retraites, sinon toute une génération, la vôtre, ira dans le mur... Ma génération commençait à travailler très tôt, celle de monsieur Juillard est encore à l'université à trente ans : à quel âge commencera-t-elle à cotiser ? Essayez de ne pas raisonner comme les ados qui mettent des posters du Che dans leur chambre... et penchez-vous sur les dures loi de l'économie... c'est moins noble que la poésie mais ça permet la gestion des ressources.
Rédigé par : sbriglia | 10 novembre 2007 à 08:10
NS s'est positionné, concernant les bénévoles de l'Arche de Zoé, comme le Président de tous. Y compris de ceux qui transgressent les lois. RD a écrit La Justice sans attendre
Je redis.
Ne pas entreprendre une réforme profonde des prisons et du système carcéral, ne pas engager l'action politique dans ce domaine pour que les conditions de détention soient décentes et dignes seraient une lourde faute politique et un manquement grave.
Transformer le gardien de prison comme d'abord un authentique professionnel des métiers de la sécurité, mais également le considérer comme partie prenante dans cette obligation d'humanité et de dignité relèvent de la prise en compte d'un principe de réalité incontournable.
Faire preuve là aussi de détermination. Faire accepter cette transformation à une société supposée réticente, voire très réticente sur ce sujet est une priorité.
La marque d'un dirigeant est celle qui consiste à remonter un à un les mouvements contraires.
Je pense que c'est sur un dossier comme celui-ci que la crédibilité dont dispose NS sur les questions de sécurité peut faire de lui un grand réformateur.
A RD de ne pas cesser de le lui rappeler.
Rédigé par : Véronique | 10 novembre 2007 à 07:56
Marie,
S'il vous plaît, mettez de la proportion entre NS et AH.
Il ne va pas y avoir de camps de la mort, mais un libéralisme à l'américaine, un multiculturalisme de ségrégation, une télévision à l'identique. C'est certes désagréable, nous pouvons être entraînés dans un conflit civilisationnel, un système de caste ne va plus déterminer les réussites sur le talent, le diplôme, le courage, mais sur l'appartenance à un certain microcosme. Mais s'il vous plaît, ne faites pas partie de ces gens qui mettent du nazisme à toutes les sauces jusqu'à faire perdre la réalité de ce que cela engendra. Quoique je suis persuadé que ce n'est même pas le système politique qui est en cause, mais simplement le racisme hitlérien.
Enfin AH était fou, cultivé à l'inverse de NS qui n'est ni l'un ni l'autre.
Ségo,
Tout le monde n'est pas en grève y compris dans les professions que vous citez. Il se trouve que je pense que certaines personnes ont raison, mais que d'autres le font par mauvaise volonté, abus de pouvoir comme les syndicats de magistrats et ceux d'étudiants. Entre de légitimes revendications et la dictature de la gauche qui paralyse la vie du pays dès qu'elle n'est pas au pouvoir, il faut savoir discerner.
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 10 novembre 2007 à 01:41
@ Ségo
"Il est fort notre président, même pas 6 mois à l'Elysée et il arrive déjà à mettre tout le monde dehors"
C'était dans son discours :
"Ceux qui n'aiment pas la France, qu'ils la quittent !"
Peut-être veut-il une France qu'avec les nouveaux millionnaires, ses amis et les "plombiers" polonais, comme travailleurs ?
En attendant :
Fonctionnaires : Sept fédérations syndicales de fonctionnaires appellent à la grève et à une journée d'action le 20 novembre contre les réductions d'effectifs et pour les salaires.
Education : les cinq fédérations de l'Education - FAEN, FERC-CGT, FSU, SGEN-CFDT, UNSA-Education - ont appelé à la grève le 20 novembre pour «dénoncer la politique gouvernementale des 11 200 suppressions de postes» dans l'Education.
Etudiants : Le syndicat étudiant Unef et l'Union nationale lycéenne (UNL) ont appelé également étudiants et lycéens à participer à la mobilisation du 20 novembre.
Poste et télécommunications : Cinq fédérations syndicales des postes et télécommunications (CGT, CFDT, Sud, FO et CFTC) ont appelé les salariés de La Poste et de France Télécom à la grève le 20 novembre, pour l'emploi, le pouvoir d'achat, le service public, les conditions de travail, et contre les restructurations.
Justice : Le Syndicat de la Magistrature (SM) et trois principaux syndicats de fonctionnaires de justice (USAJ, CGT, CFDT) ont appelé à une journée de grève nationale, avec manifestation à Paris, le 29 novembre contre la réforme de la carte judiciaire.
Quand ils sont venus
Chercher les communistes
JE N’AI RIEN DIT
Je n’étais pas communiste
Quand ils sont venus
Chercher les syndicalistes
Je n’ai rien dit
Je n’étais pas syndicaliste
Quand ils sont venus
Chercher les juifs
Je n’ai rien dit
Je n’étais pas juif
Quand ils sont venus
Chercher les catholiques
Je n’ai rien dit
Je n’étais pas catholique
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait plus personne pour
Protester.
Poème écrit à Dachau, attribué au Pasteur
Martin Niemöller
Rédigé par : Marie | 09 novembre 2007 à 23:35
Le 30 octobre dernier, Arte avait programmé dans sa série Théma plusieurs émissions consacrées aux peines alternatives : bracelets électroniques et réparation pénale.
Deux furent rediffusées ce matin : 1 et 2 :
1) – « Ne passez pas par la case prison »
qui fut rediffusée, uniquement, ce matin.
Sujet :
{les peines alternatives : bracelets électroniques et réparation pénale. Enquête sur les tentatives de prisons hors les murs.}
2) – « Prison à domicile »
Rediffusion prévue le 15 novembre à 5 H
Sujet :
{Le bracelet électronique peut-il constituer une alternative à l'incarcération ? À partir de portraits de personnes assignées à domicile, une enquête fouillée qui nous emmène jusqu'aux États-Unis, où ce dispositif controversé est en vigueur depuis longtemps.}
http://www.arte.tv/fr/semaine/244,broadcastingNum=824545,
day=7,week=45,year=2007.html
3) Drogues et Cerveau
Rediffusion le 12.11.2007 à 14:00
Or, dans le cadre de cette série, il était prévu une émission intitulée, en 3 : « La délinquance juvénile" qui fut déprogrammée. Sans explication d'aucune sorte. En dehors d'un :
"Nous ne sommes pas en mesure de diffuser le deuxième documentaire pour des raisons juridiques. Merci de votre attention. La rédaction Internet d'ARTE France"
A l’issue, un forum était animé par le réalisateur Philippe Borrel et le juge d'application des peines David De Pas.
Forum consultable :
http://www.arte.tv/forum/showthread.php?t=6683&goto=nextoldest
Je conseille, bien évidemment, le reportage qui sera rediffusé le 15 novembre à 05 H du matin : « Prison à domicile ».
Aux Etats-Unis, en dehors du bracelet électronique, il existe également :
- une surveillance par GPS,
- une surveillance à la voix par ordinateur,
- un bracelet qui décèle la consommation d’alcool.
- Est prévue également la puce électronique, basée sur celle utilisée pour les animaux.
Le probationnaire doit être salarié pour bénéficier de cet
« élargissement », car c’est lui qui doit payer les frais imputés à sa surveillance : les frais du bracelet, les frais de téléphone…
C’est un système important de surveillance qui est installé chez lui, pour cela, il doit avoir à disposition une ligne téléphonique. Les factures de téléphone sont colossales.
Par ailleurs, ce système rapporte énormément aux Etats.
Pour ceux qui veulent comprendre ce qu’est la surveillance électronique, ce documentaire est à voir.
Rédigé par : Marie | 09 novembre 2007 à 23:14
Malheureusement les hommes de l'ombre sont trop souvent relégués au dernier rang des préoccupations. Il est triste de constater que notre omniprésident ne réagit qu'au gré de l'émotion et de la compassion. Un drame doit-il toucher les surveillants de prison pour que leur situation soit prise en considération. J'ose espérer que non...
Rédigé par : Aizen | 09 novembre 2007 à 21:51
Bonsoir,
Ce soir, je suis triste. Le monde semble aller de + en + mal. A Colmar, dans ma ville, une avocate a été blessée lors de la visite de Madame Rachida Dati.
Je ne donnerai pas mon avis car je ne suis ni impliquée ni compétente pour le faire.
Ce qui m'attriste, c'est la violence entre les hommes. Après tout, nous souhaitons tous être en bonne santé, pouvoir gagner notre vie avec loyauté et droiture, vivre des moments de joie, de fête ou de culture avec notre famille et amis.
Pourquoi tout semble aller de travers ces derniers temps ?
La justice est le seul rempart pour préserver le bonheur et donc la liberté de tout citoyen.
Angelina Jolie a fait tatouer sur sa nuque : "Connais tes droits !"
Droits et obligations. Respect de tous.
Si les débats qui régissent les institutions pouvaient se faire dans la sérénité, un peu comme ceux de ce blog.
En bonne intelligence, sans "dégainer".
Utopie ?
Bonne nuit à tous,
Catherine
Rédigé par : Parisot Catherine | 09 novembre 2007 à 20:43
Ah, ce mois de novembre s'annonce bien sombre avec cette question : après 5 mois de présidence Sarkozy, y a-t-il encore des gens qui soient satisfaits de la politique du gouvernement ? Y a-t-il encore des personnes qui n'ont pas prévu de faire grève ?
Etudiants, fonctionnaires, avocats et magistrats, gardiens de prison, cheminots, pêcheurs, chauffeurs routiers ... à qui le tour ?
Il est fort notre président, même pas 6 mois à l'Elysée et il arrive déjà à mettre tout le monde dehors.
Ceci dit comment peut-on être satisfait d'une telle politique ?
NS est en train d'emmener la France droit dans le mur en détruisant tous les acquis sociaux et faisant du pays des droits de l'homme le pays des Tests ADN s'inscrivant dans une dynamique de légitimation du racisme.
Une chose est sûre, ces six premiers mois de la présidence Sarkozy me confortent dans mon vote en faveur de Mme Royal lors de la dernière présidentielle. Ceci dit c'est bien maigre, il est vrai, quand on voit le rouleau compresseur Sarkozy. Je me demande dans quel état sera la France dans cinq ans.
Allez courage Nicolas parce qu'il va t'en falloir.
Rédigé par : Ségo | 09 novembre 2007 à 20:35
"...mais les pronostics les plus sombres, notamment à la suite de l'adoption de la loi sur les peines-plancher, se révèlent outranciers. Les oiseaux de mauvais augure devront rengainer leur défaitisme..." : vous avez du mal à vous y faire ! Lorsque vous rejetiez les critiques contre les peines planchers par la mise en avant d'une loi pénitentiaire audacieuse qui en contrebalancerait les effets les plus douloureux, je vous avais mis en garde contre le fait que, fort probablement, cette loi pénitentiaire aurait du mal à accoucher! Je constate hélas que j'avais raison. Curieusement, dans ce pays latin, il est plus aisé voire plus rapide de voter des lois sécuritaires qui rassurent les honnêtes gens que des lois pénitentiaires censées adoucir la pénitence des malhonnêtes gens. On trouvera de bons motifs pour justifier ce report mais la construction de nouvelles prisons, si elle est un mal nécessaire, n'a jamais fait réduire le taux d'écrou : a-t-on fait réduire la mortalité en construisant de nouveaux cimetières ? Ma crainte est que les peines planchers augmentent le nombre d'écrou sans que le sort du tandem surveillants-détenus ne s'améliore pour autant.
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 09 novembre 2007 à 20:15
Lazare est ressuscité !
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 09 novembre 2007 à 19:53
PB vous étiez clair sur RTL ce matin, bien que de raccroc, par défaut des invités prévus ; la justesse et la mesure de vos analyses portent mieux dans ce genre d’exercice médiatique (quoique trop bref pour traiter les sujets en profondeur) que dans « Ce soir ou jamais » où vous fûtes par trop inaudible car brouillé, parfois dénaturé… et un peu noyé par le nombre des participants et ce malgré la qualité du présentateur/animateur.
Vous n’avez pu, cependant, vous empêcher d’égratigner encore RD sur son apparence et ses relations « friquées ». Vous la verriez mieux en robe de bure (avec voile ?). Elle aurait donc du, selon vous, entrer dans ce ministère comme on rentre dans les ordres ?
Vous déclarez être « fier de savoir que le garde des Sceaux a fait une remarquable impression sur le plan esthétique aux Etats-Unis » mais venant après les remarques précédentes ce persiflage que personnellement je ne trouve pas bienvenu n’en est que plus cruel.
RD a les relations et les amitiés qu’elle a. Elle n’a aucune raison à mon sens de les dissimuler ce serait pire, pourquoi tricher ou mentir ?
RD a un problème, c’est une femme. Il est toujours très compliqué de gérer l’aspect vestimentaire pour une femme surtout dans des réceptions de « haut niveau » où le paraître prend parfois et pour certains le pas sur l’être. Les vêtements mis à disposition par de grandes maisons pour ces occasions participent à l’image. Que dirait-on si elle était habillée avec un sac. Il y a bien sûr le style Simone mais il est pris.
Il est sûr qu’habiller un homme c’est plus facile, l’élégance classieuse et classique se remarque moins même si sur le plan « fric », il est possible, des chaussures au chapeau, d’empiler plusieurs milliers d’euros mais ce n’est pas ostensible c’est vrai, il faut regarder de près.
A propos d’apparence, le fond du décor sur RTL ne vous allait pas trop au teint……..et votre cravate elle….. :)
Rédigé par : LAZARE | 09 novembre 2007 à 17:37
"Il n'empêche que cette fronde des surveillants......... constitue un signal fort."
OUI MAIS certains s'en balancent voire, pire encore, s'en brossent les dents !
"Plutôt que de proférer le voeu pieux... "
je prends un sacré coup de vieux las, moi, là !
Sissi !
sinon :
"Je refuse de regarder ailleurs, distraitement"
que votre conclusion est belle : c'est ce qui fait votre force, ce qui fait que pour moi vous serez toujours "vous" ! (là, je sens que j'intéresse Sbriglia à lire certains écrits le consternant ailleurs en ce hot-blog sur la psy cause toujours on s'en balance :-( !
Rédigé par : Cactus Tell Thierry | 09 novembre 2007 à 16:11
Construire des prisons...
On sait parfaitement depuis Michel Foucault que cette démarche est stupide!
http://ecorev.org/article.php3?id_article=220
===========================================
Le livre de Véronique Vasseur [5] a joué ici un rôle assez ambigu. Dénoncer la saleté, la promiscuité, la violence, c’est évidemment très bien, mais c’est aussi remettre en selle un vieux fantasme carcéral : le fantasme d’une prison propre, en tous les sens du mot. On aura beau jeu de répondre qu’il suffit de construire des prisons neuves, sainement gérées, et que le problème sera réglé. Mais il ne le sera pas, parce qu’il ne peut l’être ! On feint aujourd’hui, hypocritement, de s’émouvoir du taux record de suicides dans les prisons françaises. Comment ignorer que la cause principale de ces suicides est la prison elle-même ? On ne se suicide pas moins dans une prison neuve, bien au contraire ! Les gestionnaires pénitentiaires savent bien que les rares prisons neuves et aseptisées qui ont pu réaliser ce vieux fantasme carcéral de l’encellulement individuel ont fait monter en flèche le taux de suicides... Entre la sociabilité criminogène et l’isolement suicidogène, il faut choisir : autre version de ce "cercle carcéral" dont parle si bien Foucault...
Rédigé par : Eol | 09 novembre 2007 à 14:43
Alors si vous refusez de regarder ailleurs distraitement, regardez le témoignage des gardiens sur la loi sur la récidive qui en montre les conséquences à terme, après la "satisfaction" d'une lourde condamnation :
« On sent déjà les conséquences de la loi sur la récidive. Des détenus qui arrivent avec des peines beaucoup plus longues, et que cela désespère au point qu’ils se laissent complètement aller. Ils disent : “Voilà, moi, j’avais un boulot, ma femme vient d’accoucher, et à cause de cette ancienne affaire je prends un an, je ne crois plus en rien, je laisse tomber. »
« Notre mission, c’est faire en sorte qu’on ne les voie pas revenir. Quand on arrive à convaincre un détenu de se remettre à travailler, de participer à un atelier, ou simplement de se lever », mais suite à l'encombrement des prisons « du coup, on ne peut remplir que notre rôle de garde : gérer les allers et venues, compter les détenus... »
Rédigé par : jmdesp | 09 novembre 2007 à 11:28
Monsieur Bilger,
Concernant l'impact des peines planchers, vous nous dites : "les pronostics les plus sombres, notamment à la suite de l'adoption de la loi sur les peines-plancher, se révèlent outranciers."
Sachant que cette loi n'est entrée en application qu'au cours de l'été 2007, n'est-il pas prématuré de déjà tirer un bilan de cette nouvelle loi au niveau de la population carcérale mais aussi d'ailleurs sur son efficacité quant à la prévention de la récidive ? Il me semble qu'il faudra attendre pour le moins quelques années pour en mesurer l'impact réel.
Pour ce qui est du mouvement de protestation des surveillants pénitentiaires, j'y vois l'avantage d'attirer l'attention de l'opinion publique sur l'état lamentable de notre système carcéral. Et je crois qu'il faudra beaucoup de pédagogie à nos gouvernants pour faire accepter aux Français les sérieux efforts budgétaires à consentir sur ce sujet, il suffit de lire les réactions de beaucoup de nos concitoyens sur certains forums d'actualités pour se rendre compte de leur dégré de méconnaissance de nos prisons (ah, les commentaires sur les prisons "4 étoiles" pour mineurs à l'occasion de l'ouverture de l'EPM de Marseille...)
Il y a quelques semaines, un long reportage sur la maison d'arrêt d'Amiens a été diffusé sur M6. J'avoue avoir été interpellé par les conditions de travail très dures des surveillants. Ce reportage m'a laissé une étonnante impression de "pagaille" (pour ne pas utiliser un mot beaucoup plus vulgaire !) : la cour de promenade interdite aux surveillants, les détenus qui ne sortent pas de leur cellule de peur de se faire agresser par d'autres, la drogue qui rentre dans la prison avec une facilité déconcertante et circule ensuite à l'intérieur quasi impunément, la quantité effarante de tranquillisants (les cachetons) distribués aux détenus, etc... Tout cela dénote un mal profond et il faudrait une loi pénitentiaire vraiment audacieuse pour remédier à cela. NS et RD auront-ils le cran de s'attaquer sérieusement au problème ? Sachant le peu de marge de manoeuvre budgétaire du gouvernement, j'ai de sérieux doutes, je m'attends hélas plutôt à une série de mesurettes et de pansements "médiatiques", mais j'espère me tromper.
Pour finir, j'ai été très heureux de vous entendre chez Monsieur Aphatie ce matin, c'était vraiment sympathique d'entendre deux de mes blogueurs préférés dialoguer, il ne manquait finalement que Maître Eolas - qui nous a promis un prochain billet sur les peines planchers :) - pour avoir un tableau parfait !
Rédigé par : Mussipont | 09 novembre 2007 à 11:07
Quel bonheur ce matin, en traversant les vignes par l'automne empourprées, de vous entendre chez Aphatie : tout est dit, sur la magistrature et la grève, sur les peines planchers, sur la réorganisation de la carte judiciaire... et la forme est telle que l'on sent JMA sous le charme, ce qui est rare chez cet excellent journaliste... aucun reniement sur vos mots sévères contre RD, tout au contraire... le petit persiflage bienvenu - sans férocité - sur l'esthétique américaine supposée... du grand art !
J'invite tous les fidèles intervenants à "podcaster" l'émission sur le site de RTL et à lire en fin de matinée l'analyse de JMA...
Du soleil pour toute la journée !
PS : @Olivier : l'éloge flatteur est le prix de ma liberté de blâmer même si cette dernière ne fut pas, par discrétion, affichée mais portée par d'autres voies à la connaissance de son destinataire...
Rédigé par : sbriglia | 09 novembre 2007 à 08:24
Il faut construire des prisons, donner de l'espace et de l'occupation aux prisonniers, n'importe quelle personne enfermée dans l'oisiveté, la proximité, devient folle, a le système nerveux affecté, le mental en roue libre.
Je pense aussi à l'horreur d'exposer son intimité, les actions qui ont besoin d'être cachées à parfois six personnes !
Je n'aime ni le romantisme lié à la délinquance par quelques déconnectés, ni celui fait à la répression. C'est dur, éprouvant, peu noble pour tout le monde, mais si nécessaire.
Oui, il faut du cran pour être surveillant. Un de mes amis enseignait dans les prisons, c'est un univers très violent, plein de douleurs. Il n'y aura pas de mesures magiques pour changer certains états d'esprit, mais il est de notre devoir de ne pas tomber dans un répressif inhumain.
Les policiers se révoltent aussi, font des remises en cause... il était temps ! Des magistrats insultent Dati un peu partout sur le territoire, font le coup de poing parfois avec les CRS, c'est affligeant de voir cela. Je suis pour les peines plancher, mitigé sur une réforme de la carte judiciaire, mais absolument opposé au mépris qui est exprimé depuis quelques mois à ce corps. Je n'aime pas le spectacle qui m'est proposé : ces rixes entre professions qui sont de connivence naturelle, qui sont trop liées. Exprimées autrement, en traitant les magistrats autrement, les mesures à venir serait beaucoup mieux passées, j'en suis sûr !
Il y a un conflit d'interrêt de la part de certains, politique, idéologique pour d'autres, mais je sens que le mépris affiché qui ne vous a pas échappé, exacerbe, chaperonne le tout. Un Etat ne doit pas snober ses enfants du rmiste en passant par le balayeur, le médecin, le magistrat... Le président est arrogant, il faudrait que quelqu'un lui fasse remarquer parce qu'il en aura le retour, nous aussi (l'ensemble des citoyens) par la même occasion.
Je connais les marins et j'ai détesté la façon dont il s'est adressé à eux. C'est le métier le plus dur au monde, ces gens sont des bosseurs acharnés, des modèles de courage. Ils fanfaronnent, n'ont pas les armes linguistiques, mais sont au travail à trois heures du matin, partent des mois en mer parfois, sont dans une situation financière difficile depuis Bruxelles, les bateaux usines venus d'ailleurs.
Rédigé par : Ludo Lefebvre | 09 novembre 2007 à 01:28