Pour rien au monde, je n'aurais voulu oublier d'évoquer un beau geste d'Ouest France et de son président François-Régis Hutin.
Une parenthèse juste avant pour démontrer, à ceux qui en douteraient, que la célébrité et les dithyrambes n'éloignent pas toujours de la bêtise et de la violence mais en font parfois le lit. Je songe au maître de l'art équestre Bartabas, fondateur du cirque Zingaro, qui n'a rien trouvé de mieux, selon le Figaro, que de dévaster le mobilier du bureau du directeur de la Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France et le hall de l'organisme, pour un problème de subvention. Il y aura des suites judiciaires mais là n'est pas l'important. Ce qui me dépasse, c'est qu'un Bartabas, loué habituellement au-delà de la mesure et peut-être à cause de cet excès, s'abandonne à ce comportement de voyou. L'encens déversé lui est monté à la tête.
Pour François-Régis Hutin, il ne s'agit pas de casser mais, au contraire, de respecter et de pacifier. Le quotidien "Ouest France" est distribué gratuitement dans plusieurs établissements pénitentiaires de la région et, à partir du mois de janvier 2008, cette livraison sera étendue et bénéficiera à quelque 4500 détenus. Cette initiative a été mise en oeuvre pour la première fois le 3 avril 2006 à la maison d'arrêt de Rennes et son coût est évalué à 150 000 euros par an.
C'est le Monde qui, sous la signature de Pascale Santi, nous rapporte l'histoire de ce lien entre la prison et Ouest France. Le président Hutin, dans une lettre adressée à chaque détenu, avait notamment insisté sur le fait que "lire chaque jour le journal, c'est permettre de rester en contact avec le monde extérieur et de comprendre son actualité". Un prisonnier à La Roche-sur-Yon, pour sa part, lui répond en écho que "votre idée prouve que nous ne sommes pas des sous-hommes".
Certes, cette ouverture sur l'extérieur et cette dignité reconnue ne sont pas négligeables et représentent un apport précieux pour qui souhaite faire de l'enfermement une chance pour l'avenir.
Je vois dans cette possibilité offerte à chacun de se plonger dans la rumeur du monde, la vie de son pays, les violences, les tragédies singulières ou collectives, les délits et les crimes commis par d'autres bien plus que l'opportunité sauvegardée d'une relation avec l'air libre. C'est la faculté laissée à chacun de créer une distance entre d'une part, la culture acharnée, vindicative, rarement sereine de soi coupable et sanctionné et d'autre part, la normalité de l'univers. De regarder au-delà de ses frontières personnelles. Lire quotidiennement, au travers de choses et d'êtres à la fois familiers et inconnus, la chronique de réalités et d'histoires objectives, aboutit à vous rendre sensibles autrui, des douleurs et des misères sans commune mesure avec celles qu'on met en avant, la diversité et la richesse de la toile du monde. Celui-ci vient à la rencontre du détenu qui aura à le digérer, à l'assimiler, à le comprendre. Il aura, lui, à en faire quelque chose qui ne sera plus de la pure information mais pas non plus de la subjectivité nue. Quelque chose qui le constituera comme le porteur d'une nouvelle venant heureusement troubler le dialogue sec et stérile qu'il risquerait d'entretenir avec lui-même. Sortir de prison en y restant. S'évader par l'esprit quand le corps demeure enclos. Préparer demain en apprenant, doucement, lentement, les règles, la morale qu'enseigne ce journal pour mieux vivre. Non plus s'en prendre à mais prendre, appréhender ce qui donne sens et espoir, ce qui rend intelligible. Non plus voler mais s'approprier sa destinée. Déjà, le malfaiteur laisse un peu de place à l'honnête homme et le détenu se découvre citoyen. Il n'est pas d'autre moyen, pour abolir la culture bête, limitée et dangereuse de soi, que de se laisser envahir par la culture, le doute, l'élégance d'un média honorable. L'essentiel est de tenter de ne plus se constituer comme le centre d'un univers qui ne serait composé que de soi.
Voeu pieux peut-être. Mais on n'a pas le choix. Ouest France parie, au nom d'une certaine idée de l'homme, sur les bienfaits de la presse. Le journaliste, en certaines circonstances, est bien plus que l'instituteur du grand nombre décrit par Albert Camus. Il est bien plus et fait bien mieux : il restaure quelques destins et ouvre des perspectives qui rendent l'enfermement moins amer. Il permet, je l'espère, de passer d'un discours stérile de protestation à une vision claire de responsabilité. Cette presse, sans laquelle la démocratie ne serait rien, n'oublie pas la part d'ombre, ceux qui se sont laissé glisser du mauvais côté de la route.
Ce beau geste d'Ouest France, sans misérabilisme ni naïveté, éclaire l'univers pénitentiaire et cherche à le transformer par le haut. De fait, les détenus ne sont pas des sous-hommes mais des hommes qui ont failli. Il faut leur rappeler l'une et l'autre de ces évidences.
Cette distribution gratuite du journal dans les prisons, comme elle devrait servir d'exemple ! Comme la société s'enrichirait, sur un plan général, si chaque citoyen avait son journal de chevet !
Et lisait tous les autres.
Excusez-moi mais je pensais pouvoir répondre à ce billet, sans être fiché à l'école nationale de la magistrature et encore moins au Conseil Supérieur de la Magistrature.
Pour être honnête avec vous, j'ai une vision intérieure du "milieu" carcéral et non extérieure. Ce qui me permet aisément d'apporter des informations, dans la mesure où le sujet ne m'est pas étranger.
Cordialement.
Rédigé par : litim | 06 janvier 2008 à 21:41
@ Litim
"…c'est indispensable mais pour d'autres cela reviendrait à donner de la confiture aux cochons."
A défaut de convaincre de l'indispensable, il faut rappeler que le code de procédure pénale dispose que :
"Chaque établissement pénitentiaire possède une bibliothèque dont les ouvrages sont mis gratuitement à la disposition des détenus. Sa localisation doit permettre un accès direct des détenus à l'ensemble des documents. Un bibliothécaire, à défaut, le service pénitentiaire d'insertion et de probation assure les achats, organise la formation et encadre les détenus qui en assurent la gestion quotidienne".
Pour revenir à la note de Philippe, je regrette que l'initiative de OF ne s'inscrive pas plus dans cette disposition réglementaire qui ne se discute plus.
Sous réserve d’être contredite par des personnes plus au fait que je ne suis des réalités de l’univers carcéral, la presse, qu’elle soit quotidienne, hebdomadaire, mensuelle ou spécialisée est peu proposée dans ces bibliothèques. Et plus particulièrement sous la forme de prêt.
Je n’ai aucun souci avec des engagements privés. Mais il me semble que donner du sens à un engagement ou à une initiative ce serait aussi élargir pour OF son ambition, son pouvoir d’influence et de relais à un accès dynamique et habituel à la presse en général.
Rédigé par : Véronique | 06 janvier 2008 à 08:40
Pour les biens-pensants c'est indispensable mais pour d'autres cela reviendrait à donner de la confiture aux cochons.
L'école de la seconde chance n'est pas une utopie, elle existe, si la prison ne peut plus être un redresseur de tort, à quoi sert-elle ?
A-t-on vraiment besoin de nous enfoncer plus profondément cette épine dans le pied pour bien avancer ?
"La machine à fabriquer les délinquants" Jacques Lesage Delahaye. monde libertaire.
Rédigé par : litim | 06 janvier 2008 à 03:14
@ Catherine
Si vous avez la curiosité de prendre connaissance du rapport établi en 2004 - j'ai recherché mais je n'ai pas trouvé de synthèse plus récente - sur le fonctionnement des bibliothèques dans les établissements pénitentiaires, vous vous rendrez compte que les choses ne peuvent pas se résumer qu'à des positions de principe exclusivement indignées, militantes ou généreuses. Et que des étapes ont été franchies, principalement depuis 1992.
Il existe à la fois des ressources financières et humaines. La question des surfaces, la parcellisation des structures par quartiers de détention qui semble être le modèle le plus courant, une informatisation plus adaptée et plus performante, la grande difficulté à instaurer un temps suffisant de fréquentation de la bibliothèque ne sont pas des obstacles insurmontables.
Pour peu qu’on s’attache à penser la bibliothèque comme une structure devant d’abord répondre à des critères de professionnalisation avec l'impératif d'un suivi régulier. Au même titre, par exemple, que les structures éducatives existantes.
L'ABF (Association des Bibliothécaires Français) propose des formations professionnelles aux détenus chargés de la gestion courante des bibliothèques. Ces offres de formation sont très peu utilisées. Les formations à distance sont peu pratiquées.
Le CNL propose deux types de financements.
" Une cinquantaine de dossiers est envoyée chaque année au CNL par les SPIP ou les établissements, ce qui ne représente guère qu'un tiers environ des bibliothèques d'établissements pénitentiaires.(...) En cinq ans (2000-2004), plus de la moitié (53%) a quasi ignoré l'utilisation de cette procédure : 20% des bibliothèques n'ont présenté au CNL qu'un seul dossier, et un tiers n'en a soumis aucun." (extrait du rapport que j'ai cité plus haut).
Ce que je retiens de ce rapport, c’est la nécessité d’une mise à plat des différentes ressources et intervenants en vue d’une rationalisation efficace des moyens, ainsi qu’une évaluation des besoins.
C’est ainsi, je pense, en s’efforçant d’abord d’avoir une vision claire d’un existant dans chaque établissement et des besoins, qu’on a le plus de chances d’adapter l’organisation à un accès habituel, rationnel et normalisé des bibliothèques.
Rédigé par : Véronique | 05 janvier 2008 à 08:34
@Véronique
"la question qui reste entière, [..] est celle de l’accessibilité des détenus aux structures."
ça c'est sûr!
Il est tout à fait vain de se demander en effet s'il vaut mieux leur servir une omelette paysanne au lard et aux patates rôties ou bien plutôt une omelette au gruyère accompagnée d'une petite salade de pommes de terre dès lors qu'on n'a pas d'oeufs sous la main !!
Rédigé par : Catherine JACOB | 04 janvier 2008 à 19:01
@ Olivier
Sauf que je n’ai pas écrit que le rôle de la lecture est de réinsérer. J’ai écrit que des bibliothèques normalisées sont susceptibles de contribuer à la mission de réinsertion des prisons.
Je tiens à la nuance dans mon propos.
Je n’ai aucune croyance ou certitude sur ce qui réinsère ou pas. Ce n’est pas mon débat.
Ce que je voudrais défendre dans cette discussion c’est seulement une vision pragmatique et professionnelle de l’accès à l’information et à la culture dans les établissements pénitentiaires.
M’appuyant sur le commentaire de Litim la question qui reste entière, outre celle de l’accessibilité à un fonds attractif et répondant au mieux aux besoins des utilisateurs, est celle de l’accessibilité des détenus aux structures.
Rédigé par : Véronique | 04 janvier 2008 à 17:07
Véronique : le rôle de la bibliothèque n'est pas de "réinsérer".
La lecture, madame, n'est pas orthopédique.
Rédigé par : olivier-p | 04 janvier 2008 à 13:17
@ Véronique
J'ai bien compris.
Mais qu'est-ce que la qualité de l'outil quand celui qui l'utilise ne sait pas s'en servir ? Personnellement je pense que la première qualité d'une bibliothèque est de bons bibliothécaires qui connaissent leur fonds même pauvre et sont donc à même de conseiller le lecteur novice ou timide, ainsi que d'organiser des activités 'autour de la consultation' du fonds, comme par exemple celle du cercle de lecture que j'ai évoqué et par ailleurs testé dans le cadre de l'un des séminaires de l'université Marc Bloch qui consistait à 'lire ensemble' même des textes difficiles et d'un suivi ardu comme Levinas ou Arendt, donc également des textes traduits.
Ce qui se dégage de la 'mise en voix' en quelque sorte du texte écrit est tout à fait particulier. Il m'est même arrivé de tester la lecture à haute voix avec des textes écrits dans une langue inconnue de l'auditoire et d'essayer de faire malgré tout passer quelque chose par le simple travail de la diction et de son corollaire le geste et, tenez-vous bien, d'y réussir! Mais bon s'agissant des prisons, trouver des bénévoles capables d'organiser cela ne doit pas être spécialement évident non plus je le concède!
Maintenant, concernant la continuité des collections, leur mise à jour régulière vous avez bien évidemment mille fois raison. Je peste en effet assez souvent contre les établissements qui pèchent à cet égard, sachant tout de même que, la plupart du temps, quand j'ai besoin d'un ouvrage que son coût ou sa rareté ne me permet pas d'acquérir et qui ne se trouve pas davantage dans les établissements proches, je passe par le prêt inter qui est tout de même un service formidable. Savez-vous qu'il m'est arrivé de devoir faire venir de la BU de ce qui était à l'époque Berlin-est, des articles dont les auteurs enseignaient à la Sorbonne mais dont cette dernière ne possédait pas d'exemplaire !!
Du coup je viens de vérifier pour voir quels étaient les ouvrages de PB qui apparaissent dans le catalogue en ligne du centre de documentation de la Faculté de droit de Lille et bon, force est de constater que les universités japonaises sont aussi bien, sinon mieux achalandées, le concernant, que sa propre université ce qui est à la fois hélas un comble et une constante concernant nos universitaires !
http://194.167.255.246/uPortal/tag.idempotent.render.userLayoutRootNode.target.n13.uP?doSearch=true&showBrief=true&searchGroup=WEB-2&template=search-multi-index-drop-exemple&index1=BAW&term1=Bilger+Philippe&defaultLimit=&defaultSort=DATE+DEC
On y trouve cependant également un ouvrage qui n'apparaît pas dans la liste du Blog et qui est "Le Besoin de justice" en co-écriture avec Claude Grellier (celui j'imagine qui avait inculpé un académicien... ce qui du coup donne une irrésistible envie de lire ces Entretiens !!) et normalement Joseph Vebret l'écrivain qui pour sa part n'est pas cité par le catalogue !!
Cette petite consultation impromptue m'a également permis de constater que mon édition du Droit de la Presse, qui est celle de 2003, ne mentionne plus le Bernard Prévost des éditions antérieures ce qui là aussi donne envie de le faire venir pour voir les différences, mais bon en ce moment j'ai assez à faire et pour commencer je vais dans mon canapé soigner ma 'névralgie faciale afrigorée' - bien grand mot pour dire qu'on ne sait pas exactement ce qui la cause, vraisemblablement les brusques descentes du thermomètre extérieur comme on vient encore d'en connaître encore une par ici -!
Rédigé par : Catherine JACOB | 04 janvier 2008 à 11:13
Une "entreprise culturelle" n'est pas toujours une entreprise comme les autres. Je parle de Bartabas, évidemment.
Il faut admettre cela, sinon c'est tirer un trait sur toutes les pratiques artistiques qui sont un tant soit peu audacieuses, novatrices ou disons le mot, marginales (mais sont-elles pour autant sans intérêt ?).
Bartabas a une entreprise parfaitement rentable, qui s'appelle le cirque Zingaro, à Aubervilliers. Il y met en scène des spectacles, à la fois savants et populaires, qui attirent un public nombreux. Pour Zingaro, Bartabas n'a pas besoin de subvention.
Il n'en va pas de même de l'académie de spectacle équestre de Versailles. Et dans le différend qui oppose Bartabas au ministère, c'est d'elle qu'il s'agit (et non de Zingaro).
Cette académie n'est pas un "lieu de spectacle" au sens strict du terme, puisqu'il s'agit aussi d'une école qui enseigne l'art équestre.
C'est avec la mairie de Versailles (et le ministère de la Culture) que Bartabas a repris (crée en réalité) ce lieu, car son projet s'inscrivait dans un vaste plan de valorisation du patrimoine versaillais (en l'occurrence les écuries royales) auquel madame Albanel, alors conservatrice du Chateau de Versailles n'était pas étrangère.
S'il y a des activités qui ne seront jamais "rentables", l'académie du spectacle équestre en fait partie. La raison en est simple, limpide même : l'investissement que représente cette troupe ne peut pas être équilibré par ses recettes, et cela bien que les "reprises musicales" affichent souvent complet. Les circonstances dans lesquelles Bartabas a "pété les plombs" sont à élucider (lui-même publie une lettre ouverte dans le Nouvel Obs, pour s'expliquer) et je ne lui cherche pas d'excuse. Mais prendre le prétexte de ce comportement pour stigmatiser (une fois de plus) les intermittents, le théâtre subventionné (pourquoi pas les cheminots ?), comme le font certains commentaires, cela me semble déplacé. Et assez significatif d'un discours qui tend à se répandre, et qui voudrait que toute activité humaine soit "rentable".
Est-ce qu'un orchestre qui joue de la musique baroque ou contemporaine est rentable ? Assurément pas. Faut-il pour autant lui demander d'ajouter quelques "tubes" de la Star'Ac à son répertoire, pour attirer le chaland ? Ou bien, vendre les places à des tarifs si élevés que seule une élite friquée pourra se les offrir (à moins que les salles soient simplement vides ?). L'action publique a tout de même une noblesse et un mérite : promouvoir des formes d'art exigentes, qui font partie de notre histoire, de notre richesse. Cette ébullition artistique n'est pas totalement étrangère à l'identité française et à l'attrait qu'exerce notre pays sur des millions de touristes chaque année. Je me permets de rappeler à tous les contempteurs de l'action publique que le premier auteur du théâtre subventionné s'appelait Molière.
Rédigé par : badarlotie | 04 janvier 2008 à 10:48
@ Catherine
Nous pouvons être comme Philippe et moi-même des convaincus de la transformation urgente des conditions de détention dans notre pays.
Après, il y a des aspects dans cette transformation que nous pouvons choisir de porter.
Je partage tout ce qui est dit dans la note au sujet de la lecture. Mais ce qui est dit est inséparable pour moi d'une volonté publique, associée comme pour Ouest-France à des engagements privés, de mise à disposition légitime, vivante et non aléatoire de médias culturels. Comme le font les médiathèques de lecture publique.
Il me semble que s'efforcer de ne s'en tenir qu'à cette ambition-là. Rassembler autour de soi de grandes volontés pour décider les pouvoirs publics à professionnaliser l'ensemble des bibliothèques des établissements pénitentiaires suffirait à la peine de Philippe.
J'imagine qu'en tant que magistrat, il dispose des relais nécessaires pour faire entendre et concrétiser cette ambition.
Pour revenir à votre suggestion, mon métier m'a appris que la priorité dans une bibliothèque est la qualité de son fonds qu'il faut sans cesse travailler, valoriser, actualiser, ajuster. Envisager également qu'une bibliothèque est aussi une vitrine de l'actualité éditoriale.
La presse se travaille comme un support à part entière.
Très simplement.
Veiller par exemple à la continuité des collections. Mettre en place, dans certains cas, des formules plus souples que celles de l'abonnement. Prendre en considération la nature des prêts. Disposer pour cela d'un outil informatique d'analyse des statistiques de prêts, etc.
Plus les structures seront normalisées, plus ces bibliothèques seront susceptibles de contribuer à la mission de réinsertion des prisons.
Rédigé par : Véronique | 04 janvier 2008 à 07:45
Il existe dans les centres de détention et maisons d'arrêt des groupes de lecture. La difficulté n'est pas de faire entrer la culture en prison mais de donner aux détenus les moyens d'y accéder. les bibliothèques généralement bien garnies ne sont pas facilement accessibles.
La prison reste un endroit sécurisé où les mouvements des détenus sont très réglementés, promenades, parloirs, activités sportives. Il suffirait de mettre des bibliothèques avec salle de lecture dans les cours de promenade, pour les prisons et centres où la surface des cours le permettrait (sauf pour les prisons du plan 13000, nouvelle génération). Pour la M-A de Fresnes pas la peine de rêver, les camemberts ont assez de mal à accueillir plus de 20 détenus.
Les anciennes prisons ont toutes la même conception en forme de zéro, le vide du milieu de ces structures n'est jamais utilisé, avec les nouveaux matériaux tel que les planchers en verre, il serait possible de remplacer les filins de sécurité. Le GENEPI est très présent pour les cours de soutien scolaire, souvent de jeunes étudiants très dévoués et efficaces.
Il y a aussi AUXILIA qui dispense des cours par correspondance "gratuitement" comparé au CNED, mais ce qu'il faut savoir c'est qu'avec le CNED l'administration pénitentiaire peut prendre à sa charge 60 ou 75% de la formation, si celle-ci est susceptible d'être acceptée, il est hors de question de financer une formation de banquier ou d'assureur.
Les cercles de lectures sont une excellente idée, pour les détenus c'est une occasion d'y rencontrer un ami d'une autre aile ou d'un autre bâtiment, et c'est très mal vu par la Pénitentiaire qui n'a de cesse de déceler toute tentative de regroupement, lorsqu'un bon groupe se forme, il est rapidement éparpillé dans différents secteurs, la règle d'or pour mener à bien sa barque est : "diviser pour mieux règner".
Ne perdons pas de vue que la sécurité reste la priorité à l'intérieur des établissements, un surveillant est payé pour surveiller et un directeur pour diriger, pas pour penser !
Avec ça essayez de mettre une once d'humanisme en milieu carcéral relève de l'utopie ! Je ne comprends pas pourquoi on s'acharne à libérer des individus dans le même état où ils sont entrés !!!!!
Bien à vous R Litim
Rédigé par : litim | 04 janvier 2008 à 00:07
@litim : merci pour votre témoignage "décapant"!
J'ai eu l'occasion d'aborder la question du travail des détenus avec des surveillants, ils sont partagés entre l'idée que le travail a une fonction "constructive" pour la personne détenue (notamment parce que la rémunération permet de commencer à indemniser les victimes) et l'idée que donner du travail à une personne détenue prive un ouvrier honnête de travail (je leur ai fait remarquer que vu le niveau de qualification en général demandé dans les prisons, l'ouvrier privé de travail n'est pas français mais plutôt d'Asie du Sud-Est...)
Pour ce qui est de s'abonner à "Dedans-Dehors" édité par l'OIP, j'imagine sans peine les tracas qu'ont du vous poser cette démarche vu l'hostilité déclarée des surveillants vis-à-vis de l'OIP !
Rédigé par : Mussipont | 03 janvier 2008 à 23:14
Il existe également des associations qui permettent de faire rentrer la culture en prison. Je pense au GENEPI que je connais bien dont la volonté est justement de montrer aux détenus qu'ils sont avant tout des citoyens.
Avant cette initiative on avait un nombre non négligeables de détenus qui étaient abonnés au journal "Ouest France". Je me souviens d'un qui faisait régulièrement des courts séjours en prison. A chaque fois il prenait un abonnement le temps de sa détention. On ne peut pas faire de généralité mais même parmi les détenus qui n'ont pas un niveau intellectuel très élevé il y en a certains qui ont envie d'accéder à la culture. Je ne peux que féliciter "Ouest France" pour cette initiative.
J'aime beaucoup ce journal, non pas parce que j'y ai travaillé mais parce que je pense que contrairement à d'autres journaux celui-ci a le mérite de démocratiser l'information. Evidemment la lecture de ce seul journal ne suffit pas pour être bien éclairé mais on a l'essentiel.
Bonne année à tous et en particulier à Philippe Bilger !
Rédigé par : Jean Philippe | 03 janvier 2008 à 11:23
@ Véronique
"Je pense que vous pourriez concrétiser votre engagement en étant très partie prenante, en tant que magistrat, dans une transformation et une valorisation des bibliothèques dans les prisons. "
Est-ce que vous suggérez quelque chose comme la mise en place de cercles de lecture à haute voix, parce que ça, qui est déjà une bonne idée en soi, me paraîtrait une excellente idée en milieu carcéral en ce qu'elle permet en effet non seulement un accès à la culture pour tous y compris les analphabètes, mais également une thérapie par la voix. Entendre une voix qui porte l'écoute, qui vient substituer aux douleurs intimes indicibles les mots qui les chantent (= phénomène incantatoire de l'inflexion), qui les susurrent ou qui les hurlent et qui fait naître des univers, me paraît véritablement aussi salutaire a priori que le journal !!
Rédigé par : Catherine JACOB | 03 janvier 2008 à 11:15
Suite à votre note j'ai lu hier un rapport "Les bibliothèques des établissements pénitentiaires" (www.centrenationaldulivre.fr).
"Cette mission a été conduite conjointement par l’Inspection générale des bibliothèques -Claudine Lieber- et l’Inspection générale de l’administration des affaires culturelles -Dominique Chavigny- de juin à décembre 2004."
Ce rapport constitue un état des lieux des bibliothèques en milieu carcéral.
Ce qui est très intéressant, au-delà de quelques réalisations très positives, c'est la difficulté pointée par les responsables de cette mission à transformer les structures existantes en des lieux répondant aux mêmes critères qu'une médiathèque habituelle de lecture publique. Notamment pour ce qui concerne l'accès à une offre de presse quotidienne et de magazines diversifiée.
Les maisons d'arrêt restant généralement les plus mal loties en la matière.
D'autre part, en Allemagne, une réorganisation de la bibliothèque de la prison de Münster est particulièrement remarquable.
"La bibliothèque pour les prisonniers de l’établissement pénitentiaire de Münster a été élue "Bibliothèque de l’année 2007" parce qu’elle contribue avec succès, dans des conditions très particulières et dans le cadre de la mission spécifique qui lui est impartie, à l’intégration par la culture et l’éducation." (Site du Goethe- Institut)
Cette réussite - 37,4 de prêts par utilisateur en 2002, 52,6 en 2006 - est exemplaire.
"En 2006, une enquête scientifique de l’université de Münster a montré que 79,1% des détenus déclarent que c’est principalement par « la lecture » qu’ils occupent leurs loisirs. Les livres et les médias de la bibliothèque sont allés jusqu’à « battre » la télévision (71,8%)"
A quand, en France, des bibliothèques d'établissements pénitentiaires susceptibles d'être élues bibliothèque de l'année ?
Il me semble que des engagements comme celui de Ouest-France ajoutés à une vraie volonté politique de professionnalisation de ces espaces marqueraient un progrès considérable.
L'idée étant de se caler dans un cadre professionnel de mise à disposition, de suivi et de valorisation de l'offre et des espaces adaptés à des besoins.
@ Philippe
Vous me répondiez que l’initiative de Ouest-France illustrait votre cause, celle d’un humanisme non mou.
Je pense que vous pourriez concrétiser votre engagement en étant très partie prenante, en tant que magistrat, dans une transformation et une valorisation des bibliothèques dans les prisons.
Rédigé par : Véronique | 03 janvier 2008 à 07:46
Bonne et heureuse année 2008 à tout le monde, que vos voeux se réalisent !
Oups ! Restons modeste contentons-nous de les voir se concrétiser, vers un avenir meilleur pour tous pour ceux et celles qu'ils soient "dedans ou dehors".
Ces deux mondes sont identiques, la prison reste le miroir de la société !
C'est a nous acteur actrice de la société, chacun, chacune a son niveau de faire en sorte que ce miroir reflète de l'espoir, le moteur de notre existence.
L'espoir de voir le bout du tunnel, une retraite bien méritée, un projet se concrétiser, la réussite dans son travail, sans jamais perdre de vue que la pire chose qui puisse vous arriver c'est de croiser le chemin de notre misérable justice.
Triste vérité rapporté par un magistrat sur un plateau de télévision assis près de vous M.Bilger, excusez cet écart d'élocution, votre honneur.
J'ai du respect pour les hommes, je peux vous dire à tous que ce n'est donné à tout le monde que de devenir un homme dans la vie. C'est bien plus facile d'être lâche ! Se taire et laisser dire.
j'ai vécu les tinettes du mitard à Loos les Lille en 94, l'isolement à la santé, la nourriture avariée de la maison d'arrêt de Beauvais.
Derrière les barreaux et non au-devant de la scène il s'en passe de bien bonne, des vertes et des pas "mûres".
Notre société rejette à juste titre les maux dont elle souffre sans se "soucier" de sa guérison.
D'une migraine et bien nous voilà verni avec une tumeur au cerveau !
10 % de la population carcérale s'en sortent.
Dis-moi qui tu fréquentes je te dirai qui tu es !
On a essayé de mettre des petits délinquants (peines de moins de 3 ans) avec de grosses peines.
Au début cette idée a bien fonctionné jusqu'au jour où il n'y avait plus que des petits délinquants insouciants, les grosses peines avaient tous demandé leur transfert avant de se retrouver avec une autre affaire sur le dos pour avoir manifesté le mécontentement de frites servies froides, et oui il y a ceux qui tombent pour la gamelle.
Les banlieues sont bien c'est la politique de ghettoïsation menée début des années 80 qui est lamentable.
Vous mettez une famille de français avec 10 familles d'arabes, je suis désolé mais les Durant finiront eux aussi par manger du couscous tous les jours ! ( si je puis me permettre de faire un peu d'autodérision)
J'ai été élevé dans une cité où nous n'étions que deux familles d'immigrés, et ce sont les plus belles années de ma vie.
C'est plus difficile aujourd'hui de bien grandir dans cet environnement.
Dans tous systèmes bien établis il y a une hiérarchie, on se faisait mater et on matait.
On respecte et de ce fait, on est respecté. "dedans dehors" même combat.
L'insertion par la formation ou le travail reste le seul espoir d'une amélioration des conditions de vie. On parlera plus de formation car quand on tombe pour avoir volé c'est pas pour travailler en prison !!
D'autant plus que le travail ne court les coursives. dans les années 90 il y avait un peu de tout, le montage des boucles de ceinturons, le collage d'enveloppe, confection de sac pour grand magasin, les charbons de démarreur, le conditionnement, et me direz-vous c'est pour ça qu'il y a autant de chômeurs car les prisonniers nous prennent le travail ! Ce n'est certainement pas ces petits concessionnaires qui font exploser le PIB de notre pays.
Le bon côté de la chose c'est que ça redonne du baume au coeur à ceux qui n'en n'avaient plus ! Pour la formation ce doit être une obligation, quand on prive un individu de ses droits ce n'est pas pour lui laisser le choix de faire n'importe quoi !
Pour s'en sortir réellement il faut faire preuve de beaucoup de courage, la concentration ou la motivation n'est pas toujours là au bon moment, à Beauvais j'avais du demander une cellule individuelle conformément au Code pénale, pour étudier, car il n'y avait que des chauffeurs de 6 ou 10 détenus, à titre exceptionnel, on m'autorisa à étudier en cellule de mitard quand je le souhaitais.
Cette situation n'était du goût des surveillants. Pour avoir voulu m'informer sur les conditions de vies des détenus je me suis abonné à "Dedans Dehors" et le rapport de loup (Observatoire International des Prisons) j'ai du porter plainte contre le directeur de la prison de la Santé pour détournement de correspondance, deux jours après le directeur venait en personne avec de plates excuses me remettre les deux numéros manquants, qui tiennent sur son bureau depuis un mois.
Les formations mises en place dans les centres de détention sont souvent des artifices.
Une formation permet d'avoir de la main d'oeuvre pas chère financée par des organismes extérieur à l'administration pénitentiaire, ex : stage d'horticulture à Liancourt (60) pour entretenir le magnifique parc du château, stage de peinture à Amiens pour la rénovation des bâtiments, où encore stage de pré-qualification de magasinier à la maison d'arrêt de la Santé pour des gestionnaires de stock d'ingrédients et denrées divers.
En y regardant de plus près c'est tout un système de combines.
Quelques anecdotes :
La contrainte par corps s'applique dans le cas d'un condamné de moins de 65 ans, solvable, et qui ne s'acquitte pas de ses obligations pécuniaires envers le Trésor public. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'à partir de cet instant le détenu est à la charge du Trésor public.
Plus généralement la contrainte par corps était souvent employée par les services des douanes pour le paiement des amendes infligées en matière de trafic de drogue.
Ce qu'il faut savoir c'est que le détenu n'était plus à la charge de l'administration pénitentiaire mais du ministère des Finances !
Il suffisait pour rapidement retrouver sa liberté de demander une quelconque opération où acte médical onéreux pour rapidement obtenir sa libération. Qui serait assez stupide pour continuer à réclamer un franc six sous pour en débourser le double !
La remise en liberté d'un détenu qui ayant travaillé au magasin de la cuisine à la Santé (Paris 14°), a été remis en liberté conditionnelle rapidement, après avoir prévenu la direction, les travailleurs sociaux, des détournements qui s'y passaient.
La juge d'application des peines qui était farouchement hostile a sa libération a du se résigner à le libérer.
Mais pour ne pas perdre la face elle le mit en semi liberté, et comme le gars était mariole, le centre de semi liberté n'a pas supporté très longtemps son régime de végétarien et l'a vite fait glisser en liberté conditionnelle.
Quand on vit de restriction, le peu qu'on a est un vrai plaisir, contempler les étoiles la nuit dans le ciel, écouter la musique qui vous enchante, lire un livre de son choix et non ce qu'on vous impose, à la Santé des intervenantes extérieures pouvaient vous apporter les livres de la bibliothèque nationale. C'était du grand luxe.
C'est pas facile à vivre l'incarcération, alors autant bien la vivre que la subir.
Ce n'est pas le bagne non plus, ceux que je plains le plus au monde ce sont les innocents. Il n'y pas ou peu de remède pour redonner la joie de vivre à un innocent incarcéré.
Je vous remercie, Votre Honneur, d'avoir soulevé cette généreuse initiative de Ouest-France quant à la distribution d'un journal en milieu carcéral, la denrée la plus onéreuse pour exercer la matière grise à la réflexion.
Je vous adresse mes meilleurs voeux pour l'année 2008, et merci d'avoir pris le temps de me lire. R Litim
Rédigé par : litim | 03 janvier 2008 à 02:38
Merci Olivier pour cette explication, j'imagine que ce "choc" ne doit pas faciliter la réinsertion sociale...
Rédigé par : Mussipont | 02 janvier 2008 à 10:06
mussipont :
La culture de soi qu'on a élaborée dans son coin en taule, privé d'autres repères que le règlement, il se trouve que dehors, elle n'intéresse personne.
C'est tant mieux, évidemment. Mais pour l'individu qui se prend cela en pleine face, ce n'est pas très facile "à négocier" comme on dit chez les psys. On est au mieux décalé.
Rédigé par : olivier-p | 02 janvier 2008 à 09:07
@Catherine Jacob
Je n'ai jamais eu le bonheur d'utiliser le standard de l'EHESS. Je sais uniquement que ses augustes chercheurs refusent de déménager à Aubervilliers parce qu'il n'y a pas d'arbres ni de cafés, et qu'il faut prendre un autobus après le métro. A quoi donc ai-je échappé ?
Rédigé par : Robert Marchenoir | 02 janvier 2008 à 00:55
@olivier-p : vous écrivez "J'ajoute que le choc a surtout lieu après la sortie, et qu'il est dévastateur. Une sorte de "condamnation au délire" qui vous attend, quand bien même on se voudrait quitte de tout cela."
J'ai peur de ne pas bien comprendre ce que vous voulez dire par là, pourriez-vous être plus explicite, je m'intéresse beaucoup aux difficultés rencontrées par les personnes qui sortent de prison.
@catherine JACOB : effectivement, c'est à mon avis une excellente chose que ces PC-phone, le maintien du lien familial notamment compte lui aussi énormément dans le processus de réinsertion.
Rédigé par : Mussipont | 02 janvier 2008 à 00:28
Le journal à l’ouest mais le téléphone à l’est !
La maison d'arrêt de Metz-Queuleu est à nouveau au diapason des établissements européens et les personnes détenues disposent désormais d'un PC-Phone, de son mode d'emploi et peuvent avoir un quart d'heure de crédit, ont annoncé les actualités régionales de 19heures aujourd'hui.
Rédigé par : Catherine JACOB | 01 janvier 2008 à 20:22
Vous écrivez : "(...)une distance entre d'une part, la culture acharnée, vindicative, rarement sereine de soi coupable et sanctionné et d'autre part, la normalité de l'univers."
Vous décrivez à mon avis très bien le processus. J'ajoute que le choc a surtout lieu après la sortie, et qu'il est dévastateur. Une sorte de "condamnation au délire" qui vous attend, quand bien même on se voudrait quitte de tout cela.
Je n'ai, pour ma part, pas trouvé la clé.
Rédigé par : olivier-p | 01 janvier 2008 à 13:24
L'univers carcéral, et l'univers du quotidien pour beaucoup, est l'occasion de tomber dans l'illettrisme même pour ceux qui ont su lire. Quelques titres d'un journal vite lus peuvent garder dans le cercle des lecteurs même très occasionnels.
J'ai participé à l'élaboration de matériel pour l'alphabétisation d'adultes dont certains avaient su lire, ou tout au moins déchiffrer enfant, et par manque de lecture en avaient perdu leurs premiers automatismes. Les extraits de journaux et leurs titres constituaient une grande partie de ce matériel. Si un seul homme ou une seule femme peut être sauvé de l'exclusion du cercle des lecteurs...
Rédigé par : Bulle | 01 janvier 2008 à 11:46
@Robert Marchenoir
"elle se comporte comme la représentante d'une race supérieure à qui tout est dû"
Hum ! Avez-vous déjà eu affaire au standard de l'EHESS, cette hôôôôôôôôôôôôôte graaaaaaaaaande écooooooooole?
Ceci étant, il n'y a pas que le milieu dit artiste à pouvoir prétendre être subventionné, sachant que le système qui consiste dans d'autres pays européens à mettre le pied à l'étrier - c'est le cas de le dire - puis à accompagner sur le plan de la gestion un temps défini d'un commun accord jusqu'à ce que la petite entreprise du spectacle, ou d'autre chose, puisse voler de ses propres ailes, me paraît nettement plus judicieux et représenter une technique d'investissement plus intelligente que cette technique de la serpillère qui consiste à éponger régulièrement les débordements de trésorerie des gens qui 'pétent les plombs' comme vous dites, le jour où on leur annonce brutalement que le prix de la matière première des serpillères dépasse désormais les moyens de l'Etat et qu'il leur faut se démerder avec leurs propres mouchoirs de poche !
Rédigé par : Catherine JACOB -suite et fin - | 01 janvier 2008 à 10:17
@ Bulle
Ce n'est pas que je ne suis pas convaincue par l'initiative de Ouest-France.
Je pense seulement qu’il est très difficile de susciter le désir et le goût de la lecture.
L’initiative de Ouest-France, au demeurant très louable, est incomplète si elle ne s’accompagne pas d’un apprentissage pour certains de la lecture et d’une réelle sensibilisation pour d’autres à ses vertus qui pacifient.
Il y a un témoignage fin et sensible de Philippe Claudel " Le bruit des trousseaux " sur son expérience d’enseignant en milieu carcéral. On approche de près dans ce livre toute l’âpreté à laquelle on doit faire face pour partager avec d’autres ce qui pour vous, pour Philippe et pour moi va de soi.
@ Marie
Bonne année à vous et à tous ceux qui sont rassemblés par et dans la communauté de ce blog.
Meilleurs vœux à Philippe pour la poursuite de son journal intime en forme de collectif.
Rédigé par : Véronique | 01 janvier 2008 à 09:52
Bonne année à tous.
Pour cette occasion, sur you tube, quelques fleurs :
Flowers 2 Tchaïkovski
Marie 2008
Rédigé par : Marie | 01 janvier 2008 à 09:27
Le comportement de Bartabas doit être sévèrement puni mais qu'en est-il du syndicat de droite la FNSEA qui avait saccagé le bureau de Voynet alors qu'elle était ministre de Jospin ?
Deux poids deux mesures encore une fois...
Rédigé par : Têtuniçois | 01 janvier 2008 à 02:16
Le pétage de plombs de Bartabas est tout à fait bienvenu.
Ce genre de dérapage est très utile, en effet, pour révéler, à ceux qui l'ignoreraient, la perversion morale et politique qui est sous-jacente dans le comportement et les revendications de la plupart des "artistes" subventionnés français.
Habituellement, ils ne cassent pas les meubles. Habituellement. Ils font partie de l'élite. Ils se contrôlent. Mais ils n'en pensent pas moins.
L'Etat leur doit de l'argent. Ils ont décidé d'être artistes, ils disent qu'ils sont artistes, tout le monde leur dit qu'ils le sont. Cela seul justifie que leurs concitoyens les financent sans poser de questions. Il ferait beau voir qu'on leur refuse des subventions. C'est la moindre des choses. C'est un droit de l'homme. Et encore, l'Etat devrait dire merci au moment de payer.
En pulvérisant le mobilier qui appartient aux Français dont il réclame l'argent, en se comportant comme un voyou face au représentant de ses 60 millions de concitoyens, Bartabas ne fait que montrer le fond de sa pensée, la réalité de sa personnalité.
Et nous renseigne par là sur celle de milliers de ses collègues, dont toutes les déclarations publiques démontrent qu'ils sont sur la même longueur d'onde que lui.
Quand les intermittents du spectacle sabotent des représentations où se produisent des gens mille fois plus talentueux qu'eux, mille fois plus travailleurs, mille fois plus dignes, quand ils insultent les spectateurs qui les font vivre, quand ils réclament le droit d'être payés à ne rien faire par des caissières de supermarché et des serveurs de McDo qui s'échinent à travailler du matin au soir, quand ils manifestent en portant des pancartes où est écrit ce seul mot: "Moi", ils ne font pas autre chose que Bartabas, avec son caprice de sale gosse mal élevé, pourri-gâté par l'Etat-maman.
Quand Ariane Mnouchkine fait mine de refuser la chaire qui lui est offerte à l'EHESS, sous prétexte que sa nomination est signée par Nicolas Sarkozy, pour finir par accepter quelques heures plus tard, insultant ainsi la totalité des Français dans la personne du président de la République, crachant sur l'institution publique, payée par tous ses concitoyens, dont elle accepte l'emploi, le tout bien entendu sans songer une seule seconde à s'excuser, elle se comporte comme la représentante d'une race supérieure à qui tout est dû et qui n'a de comptes à rendre à personne.
En gros, comme des cheminots grévistes de la CGT, mais en plus arrogant et en plus prétentieux.
Si ces gens-là devaient dépendre entièrement, pour leur gagne-pain, de la bonne volonté du public qu'ils prétendent servir, ils ne se comporteraient sans doute pas comme des racailles.
Je ne vois pas très bien la différence entre ces gens-là et une racaille estampillée comme telle, qui un jour se plaint que l'Etat ne lui offre pas une bibliothèque au pied de son immeuble, le lendemain brûle la bibliothèque en question, et le surlendemain se scandalise qu'il n'y ait pas de bibliothèque dans sa cité.
Ou plutôt si : la racaille officielle, estampillée, trademark, a tout de même quelques excuses, étant reléguée à vie dans son ghetto. Même si je suis vigoureusement opposé à l'idéologie de l'excuse sans cesse touillée et resservie par les gauchistes, force est de constater que les Bartabas, les Mnouchkine et les autres ne peuvent même pas s'en prévaloir, eux qui ont le privilège de faire un métier de rêve et de bénéficier de l'adulation des médias.
Il est grand temps de réduire de façon radicale les fonds publics dévolus à la culture dans ce pays, qui nourrissent une caste de parasites ausi dispendieuse que récriminatrice.
De cette façon, on éviterait ce genre de crise de nerfs à la Bartabas, on augmenterait le pouvoir d'achat de la majorité des citoyens de ce pays qui n'ont pas l'insigne privilège de se prétendre artistes, et seuls pourraient exercer cette profession ceux dont le public reconnaîtrait le talent en leur donnant son propre argent, durement gagné.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 31 décembre 2007 à 21:27
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Afin de terminer l’année 2007 par une bêtise, voici une petite blaguounette à l’intention de monsieur Bilger :
« Combien un avocat général a-t-il d’étoiles ? 2 ; 3 ; 4 ; 5 ? …………
dans les yeux »
Une année se meurt, vive l’année 2008
Vive le vent, vive le vent
Vive le vent d'hiver
Qui s'en va sifflant, soufflant
Dans les grands sapins verts...
Oh ! Vive le temps, vive le temps
Vive le temps d'hiver
Boule de neige et jour de l'an
Et bonne année monsieur, madame Bilger
Bonne année, bonne santé,
Beaucoup de joie et de bonheur,
Plein de tendresse à toutes et à tous,
Pour chacun heureux souhaits.
Que 2008 inspire encore notre magistrat hôte
Fasciné par les chapeaux Fontenay
Par une journaliste d’une certaine chaîne
Par une miss qui est dite « France »
Magistrat phagocytant la presse
Qu’il veut pour cause d’indigestion
De ce pas distribuer en maison
Bonne année à Dame Véronique, aux trois Catherine, à l’enseigneur Cactus, à sbriglia, à Ludo Lefebvre, à Marcel Patoulatchi, à Bernard 1, à Jean-Dominique Reffait, à Bulle, à Mussipont, à Pierre-Antoine, à Calach, à toutes et à tous heureux intervenants de ce blog, trop nombreux à citer....
A l'année prochaine, peut-être.
Rédigé par : Marie | 31 décembre 2007 à 18:37
Je n'ai pas de journal de chevet car les journaux salissent les mains mais je lis attentivement votre journal, toujours pertinent, quelquefois paradoxal , mais permettant le commentaire.
S'il vous plaît, poursuivez en 2008 ; vous lire ainsi que vos commentateurs est revigorant comparé à la souvent médiocre production journalistique d'aujourd'hui.
Avec mes meilleurs voeux.
Rédigé par : mike | 31 décembre 2007 à 17:09
Pour ceux qui ne sont pas convaincus...
Si un seul détenu devient lecteur, c'est peut-être déjà un homme ou une femme de sauvé.
Bonne année aux lecteurs de blog et de journaux !
Rédigé par : Bulle | 31 décembre 2007 à 16:50
Il y a tout de même un terrible paradoxe à donner sur un plateau un bien à un individu chez qui l'on veut réprimer la tendance à se servir chez les autres comme si tout devait lui être servi sur un plateau (je parle du type de condamnés de droit commun dont on conviendra que c'est notamment à son propos que la question de la récidive se pose).
Et si la presse doit être gratuite pour le condamné, est-ce à dire que l'honnête homme, lui, doit payer une fois de plus pour le fauteur de trouble social ?
Une telle démarche me semble loin d'être anodine, je ne suis guère certain qu'on en mesure tout à fait les incidences à long terme.
Quant aux bienfaits de la lecture de la presse, remarquons qu'ils sont parfois contestés, qu'il est parfois préférable de ne pas savoir que d'être trompé.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 31 décembre 2007 à 15:04
Les précisions apportées par Mussipont dans son commentaire me paraissent plus proches de la réalité que l’article du Monde.
La lecture quotidienne d’un journal est une pratique qui relève d’un rapport aisé et habituel à l’écrit et à la lecture. Cela ne se fait pas sans une sensibilisation accompagnée. Fournir, même gratuitement, un journal ne suffit pas pour faire des lecteurs.
Les bibliothèques dans les centres pénitentiaires me semblent être les mieux à même pour susciter un désir et un intérêt pour la presse écrite.
Qu’en est-il des espaces presse dans ces bibliothèques ? Comment sont évalués les besoins éventuels des détenus ? Comment sont financés, organisés et encouragés les mises à disposition de magazines ou de quotidiens ?
Rédigé par : Véronique | 31 décembre 2007 à 14:28
J'ai pris contact avec deux surveillants de la MA de Rennes et il semble que la situation soit tout de même beaucoup moins idyllique que celle décrite dans l'article de Mme Santi...
Le journal est effectivement distribué par les surveillants mais en général ce journal finit consumé dans les grillages, ou bien sert pour s'asseoir dans la cour de promenade... enfin, très très peu de détenus le lisent réellement.
Quant à ce qui est suggèré dans l'article sur la recherche d'emploi par les détenus via les offres d'emploi du journal, il ne faut pas rêver, sans une aide extérieure ou des services du SPIP, il est pratiquement impossible pour un détenu de trouver du travail seul depuis la prison.
L'initiative de Ouest France apparaît donc aux surveillants plutôt comme un gros coup de pub pour le journal mais dont l'utilité est extrèmement limitée pour les détenus qui se contrefoutent royalement des résultats du concours de belote de Saint Sornin sur Goufaille...
Rédigé par : Mussipont | 31 décembre 2007 à 10:52
N°2 - tentative sans les liens hypertextes initiaux:
«Comme la société s'enrichirait, sur un plan général, si chaque citoyen avait son journal de chevet !
Et lisait tous les autres. »
Ha ha ha ! Surtout en effet !
Ceci dit il est possible de lire la presse japonaise en anglais, idem pour l'audio-visuel. La NHK bénéficie de présentateurs en langue étrangère qui sont remarquables. ça présente même un intérêt comparatif de regarder le même journal télévisé en version japonaise et en version anglaise, a fortiorti de s'intéresser à la manière dont, plus proches de nous, les Allemands commentent la même actualité.
Par ex. sur RTL qui existe en version française, allemande et luxembourgeoise... Pour les gens pressés il y a ‘Karambolage‘– avec un K- sur Arte : «Un mot, un objet, une image, une coutume, une onomatopée : à travers Karambolage, ARTE se penche sur les particularités de la culture quotidienne française et allemande. Des regards à la fois critiques et pleins d'humour qui décryptent nos habitudes et nos comportements » peut-on lire à son propos.
Rédigé par : Catherine JACOB suite | 31 décembre 2007 à 10:49
Commentaire en deux parties vu que le robot du Blog ne semble plus apprécier les longueurs:
N°1:
«Je songe au maître de l'art équestre Bartabas, fondateur du cirque Zingaro, qui n'a rien trouvé de mieux, selon le Figaro, que de dévaster le mobilier du bureau du directeur de la Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France et le hall de l'organisme, pour un problème de subvention. Il y aura des suites judiciaires mais là n'est pas l'important. Ce qui me dépasse, c'est qu'un Bartabas, loué habituellement au-delà de la mesure et peut-être à cause de cet excès, s'abandonne à ce comportement de voyou. L'encens déversé lui est monté à la tête.»
Ah la la quel dommage ! Moi qui aime tant et les chevaux et les cavaliers et la culture tzigane ! Quel comportement désolant et qui porte préjudice aux uns comme autres.
Ça me rappelle un certain nombre d'événements dont je ne peux pas faire part sur un blog et qui font néanmoins que je suis très bien placée pour comprendre les sentiments qui ont pu animer Bartabas, tout aussi bien placée pour désapprouver néanmoins sans réserves ce type de réaction puisque j'ai rêvé - mais seulement rêvé - de pouvoir faire la même chose, et encore très bien placée pour rendre les pouvoirs publics attentifs à une gestion de l'attribution des subventions telle qu'une brusque restriction non préparée ne risque pas de générer un sentiment d'anéantissement pur et simple et du travail accompli sur de longues - ou même moins longues - années et des nombreux emplois afférents, ainsi que d'injustice eu égard à la gabegie qui peut s'observer par ailleurs.
Maintenant il faut aussi savoir que certains comportements peuvent faire naître de la violence jusques et y compris, et donc de façon provocatrice et très perverse, chez des personnalités qui ne sont pas spécialement violentes au départ, et qu'il faut une satanée maîtrise de soi pour ne pas y céder. - Mais pour savoir choisir entre les longueurs de temps de la patiente Justice et la force et la rage de la réaction immédiate, il est vrai qu'il n'est parfois pas inutile d'avoir des lettres… même si l’on sait que la justice sera rarement au rendez-vous !! -
Lorsque les comportements visés ci-dessus sont le fait de fonctionnaires qui abusent d'une position dominante qui est celle de l'agent de l'Etat vis-à-vis de l'administré en général ou du justiciable en particulier, je suis d'avis qu'ils doivent en être eux aussi sanctionnés, car le plus coupable n'est pas nécessairement celui qui cède à la provocation, mais celui qui suscite sciemment de la violence chez autrui, en se croyant bien à l'abri de son guichet, de son bureau, de ses dossiers sous le coude, de ses locaux ou d'une façon plus générale de sa fonction et des articles du code qui la protègent, ou bien encore celui qui l'exerce avec une désinvolture et un manque de respect de la personne d'autrui qui sont véritablement coupables !
Je me permets de souligner le fait ayant été le témoin abasourdi de comportements totalement hallucinants quand on sait de qui ils étaient le fait, où et pourquoi ils se sont produits. [Je précise qu'il ne s'agissait pas de magistrats bien sûr].
Rédigé par : Catherine JACOB n°1 | 31 décembre 2007 à 10:45
Oui, je ne sais plus qui a écrit qu'il faut s'adresser aux gens tels qu'ils pourraient être si leurs qualités prenaient le dessus sur leurs défauts et non les "juger" en ne voyant que leurs faiblesses.
La main tendue n'a jamais été que la meilleure solution en général.
Tourner le dos est parfois pire que la violence des maux (mots).
La presse doit vivre pour tous.
OK avec vous, Philippe !
A+
Rédigé par : Parisot Catherine | 30 décembre 2007 à 23:26
Si la société voulait réellement traiter les détenus comme des êtres humains et non comme des "sous-hommes", elle commencerait par améliorer les conditions de détention (nombre de détenus par cellule, hygiène, travail) et n'attendrait pas après quelques initiatives individuelles, certainement très louables, pour rendre un peu d'espoir dans les prisons.
Rédigé par : Calach | 30 décembre 2007 à 22:35
@ Philippe Bilger
"De fait, les détenus ne sont pas des sous-hommes mais des hommes qui ont failli. Il faut leur rappeler l'une et l'autre de ces évidences"
..."Un humaniste"
Voilà ce que je répondrais si un jour on me demandait comment je perçois l'Avocat Général Philippe Bilger.
Rédigé par : Bernard1 | 30 décembre 2007 à 20:21
Oui, louable intention qui mérite le respect… tirer vers le haut…
Mais pourquoi ne pas aller plus loin…
Au lieu de faire le journal qui parle des gens, faisons entrer les gens dans la prison.
Ouvrir plus facilement les portes aux citoyens qui désirent entrer pour rencontrer ceux qui sont à l'intérieur, afin de leur manifester les qualités qui leur ont fait défaut. Commençons par leur famille, leurs amis, leurs relations et mettre moins de tracasseries pour les associations qui désirent œuvrer pour leur réinsertion.
"De fait, les détenus ne sont pas des sous-hommes mais des hommes qui ont failli. Il faut leur rappeler l'une et l'autre de ces évidences."
Déjà pour leur rappeler, il conviendrait de ne plus dire "détenus", car c'est déjà les enfermer à double tour dans leur déchéance.
On ne dit pas ivrogne, mais "personne sous la dépendance de l'alcool".
On ne devrait pas dire "détenu", mais "personne détenue"
C'est comme ça qu'on tire vers le haut en les nommant par leur condition d'homme et non par leur statut d'a-social.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 30 décembre 2007 à 19:58
J'ai vu cette nuit un reportage sur Fleury-Mérogis. Il y eut un passage sur le quartier d'isolement. Un homme devait passer dix jours au mitard pour avoir traité une surveillante de grosse vache.
Le plateau-repas était distribué par une ouverture placée juste à côté de toilettes à la turque qui étaient bouchées. Mais pire, bien pire encore, l'homme en question était dans un isolement total, pas une âme à qui adresser la parole, pas de télévision, de lecture, de fenêtre.
Je fus, par empathie involontaire, saisi d'une insupportable angoisse. Comment pourrais-je tenir à sa place pendant dix jours soit 240 heures, avec cet affreux vide sans devenir fou, me pendre ?
Et encore, je travaille de nuit et seul ; à une époque de ma vie, le mal-être, suite à ces années de viol subies, que je ressentais, a fait fuir ma famille, mes amis, mes amours. J'aime m'isoler pour méditer, je suis donc un habitué.
Quel mauvais univers que celui carcéral, pourrions-nous dire en guise de lapalissade, mais côtoyer au quotidien la maladie mentale qui n'est pas traitée, la violence, le désespoir, la fourberie, l'enfermement... Qui peut sortir indemne d'une telle expérience ?
Je continue malgré tout et surtout de conserver mes positions quant à une nécessaire mise à l'écart de ceux qui détruisent la sérénité de la cité en volant, tuant, frappant, violant...
Cette iniative de "Ouest- France" est naturellement à accueillir avec toute l'enthousiasme qu'elle mérite.
Rédigé par : Ludovic Lefebvre | 30 décembre 2007 à 18:10