Je sais, je reviens à la charge, mais j'ai la faiblesse de penser que le sujet est important.
La langue française est trop maltraitée dans les médias, notamment à la télévision.
Je n'évoque pas seulement les commentaires sportifs insipides qui accumulent incorrections sur incorrections. Avec notamment Aimé Jacquet, Olivier Rouyer, Laurent Paganelli et son OK permanent, c'est un festival crispant !
Mais pire que cela, à l'ouverture du journal de France 2, lors d'un entretien avec le "Guide" Kadhafi, j'entends David Pujadas le questionner ainsi : "Dans la déclaration que vous avez FAIT..." Son interlocuteur ne comprend pas le français, certes, mais ce n'est pas une raison !
La règle qui impose qu'avec l'auxiliaire avoir, le participe passé s'accorde avec le complément d'objet direct quand il est placé avant, est totalement négligée. C'est un miracle quand elle est respectée !
N'en déplaise à ceux qui jugent cette vigilance dérisoire, ces approximations répétées écorchent les esprits autant que les oreilles. Quand on a l'honneur de s'adresser à des millions de gens, on leur parle bien. Le hasard fait bien les choses puisque Christophe Hondelatte, selon le Monde, s'est vu justement attribuer, récemment, le prix Roland-Dorgelès pour être l'un des professionnels de l'audiovisuel qui respectent le mieux la langue française.
Alors, pourquoi pas des cours de grammaire sur le tard pour tous les autres, car notre belle langue ne mérite vraiment pas ça !
AAAAAAArgh, j'ose plus écrire...
!!!!!!!!!!
Rédigé par : Parisot Catherine | 20 décembre 2007 à 04:54
@alxago
Puisque vous êtes comme pas mal ici chatouilleux, à mon sens un peu trop car le français se meurt aussi d'être défendu par des rigoristes fermés à toute évolution, vous devez savoir qu'il existe une langue parlée et une langue écrite et que l'on peut trés bien dire à quelqu'un "mais ça va pas, t'es pas bien" sans être un ignare. J'aime la langue française, et bien que faisant ce métier de journaliste que beaucoup ici méprisent, j'essaie de ne pas trop la massacrer mais je déteste qu'on la traite comme une sainte intouchable. La négation, il m'arrive volontairement de ne pas l'employer quand je parle, même si je déteste lire un "ceci dit" ou entendre "pourquoi est-ce que" ou un subjonctif suivant "après que". Vous vous imaginez dire à votre voisin de palier "cher ami, auriez-vous l'extrême obligeance de me tenir la porte", ce serait peut-être correct (et encore) mais tout bonnement ridicule.
Je pense aussi qu'il serait bon de se demander pourquoi l'anglais a écrasé notre langue. Pas seulement, me semble-t-il, parce que les Etats-Unis sont une puissance économique mais aussi parce que l'anglais est une langue qui se pousse moins du col que la nôtre, parce qu'elle est plus simple, plus accueillante aurais-je envie d'écrire, à ceux qui tentent de se frotter à elle. J'aime trop le français pour le momifier, je n'ai pas envie qu'il devienne une langue morte.
Rédigé par : catherine A. | 19 décembre 2007 à 09:55
La défense de la langue française, cause à laquelle j'adhère totalement, ne devrait-elle pas commencer au sommet de l'Etat. Notamment, ne faudrait-il pas rappeler au président de la République qu'en français, le négation se construit ainsi : "ne...pas", et que l'oubli du "ne" est une violation des règles grammaticales.
Et lorsqu'on a entendu, l'oreille irritée, cette absence de "ne" (exemple: "Le président, il est pas au-dessus des lois ; il est pas au-dessous non plus", ne faut-il pas considérer que les correcteurs des journaux outrepassent leur rôle en rajoutant le "ne" manquant ?
Ainsi, la phrase ci-dessus, reprise littéralement dans l'édition Internet du Monde, était corrigée dans la version papier.
Si le président écorche la langue française, c'est probablement volontaire (voir le "moi, je ne suis pas un intellectuel"), et il serait normal que les lecteurs qui n'ont pas écouté le sachent et mesurent d'eux-mêmes le degré de mépris à leur égard que cela implique.
Rédigé par : alxago | 18 décembre 2007 à 19:35
@ Bernard 1,
Il me semble, sauf erreur de ma part, que "Ginette" est le lycée des jésuites de Versailles (Ste Geneviève). Inutile de vous dire (vous vous en doutez) que la sélection à l'entrée est on ne peut plus drastique. Il faut pour cela un fameux carnet (ou peut-être un bon piston).
Y a-t-il encore des jésuites maintenant, je l'ignore ? Cela fait près de 20 ans que j'ai eu connaissance de ce lycée.
L'autre lycée privé, hors contrat, auquel je pense se trouve, (je suppose qu'il y est encore) à la sortie de Versailles, (direction route de Rocquencourt, à proximité du centre commercial Parly II, je crois, proche de l'arborétum et du Hameau de la Reine). Je ne me souviens plus de son nom.
Rédigé par : Marie | 15 décembre 2007 à 19:50
@ Surcouf,
Je m'attendais à cette petite espièglerie. Si seulement ces petites galéjades pouvaient permettre d'apprendre et surtout de retenir un peu mieux les règles du français, il suffirait alors d'en méditer quelques-unes.
Les fautes d'orthographes ne seraient plus que des coquetteries.
Nous aurions pour les rédiger par exemple, Monsieur Bilger d'un côté et monsieur Cactus de l'autre. Les deux extrêmes. Ce pourrait être intéressant !
J'ai entendu, encore tout à l'heure : "je n'ai aucune n-honte"
Rédigé par : Marie | 15 décembre 2007 à 19:49
@Marie
"...Il y a de quoi tressauter également lorsque l'on entend : "Je vais au coiffeur" ; "je vais au médecin".
Cela me fait penser à une petite amusette où le monsieur rentre chez lui le soir et demande à sa chère épouse ce qu'elle a fait dans sa journée.
"Je suis allée au coiffeur" lui répond-elle.
Amusé il lui dit en souriant :
"La vache va au taureau et la femme chez le coiffeur"
Elle, souriant : "tout compte fait je suis allée au coiffeur".
Comme quoi, tout prête à interprétation et le sens des mots est bien un sujet passionnant.
Rédigé par : Surcouf | 15 décembre 2007 à 16:04
@ billevesée
"des Chartes" et non "des Chartres"... Mais par extension les élèves de la prépa sont parfois surnommés des "Chartreux"... Pourquoi ? D'où cette horrible coquille. Mea culpa.
Rédigé par : bernard1 | 15 décembre 2007 à 09:04
@ Marie
Si l'établissement auquel vous faites référence est celui auquel je pense... établissement surnommé "Ginette" ; la prépa de "Ginette" est la première fournisseuse de Polytechnique.
La discipline, d'après les "on dit" est digne de la Légion étrangère ou des plus stricts collèges britanniques.
Rédigé par : bernard1 | 15 décembre 2007 à 08:59
Sans rire : d'après un e-mail que je viens de recevoir, la ministre de la Culture invite la semaine prochaine Christophe Hondelatte et David Pujadas pour le prix Roland Dorgelès 2007, qu'ils reçoivent. Ce prix est attribué chaque année à deux journalistes (de la télévision et de la radio) pour la qualité de leur langage !
Pour ma part, j'exige de mes enfants et petits-enfants une façon de parler correcte ; je souhaite qu'ils évitent les formules argotiques du type "mou du genou", vraiment peu élégant et indigne d'un média même populaire. C'est la moindre des politesses pour le public. J'admets plus volontiers une faute de grammaire qu'on peut corriger.
Rédigé par : Marie-France Bezzina | 15 décembre 2007 à 08:24
Il y a eu cette querelle des anciens et des modernes pour mettre fin aux patois et à l'égémonie du latin, il en est sorti ce trésor qui mérite bien Versailles. Vous avez raison de le défendre. Vous est-il arrivé après de longues séries de lectures du dix-neuvième siècle de faire ensuite des fautes parce que vous aviez photographié inconsciemment l'orthographe de l'époque ?
Dernière expression orale télévisuelle qui m'exaspère : "Je me lâche"... Quelle vulgarité lorsqu'on y songe, j'y vois de la scatologie même.
Rédigé par : Ludovic Lefebvre | 14 décembre 2007 à 22:12
@ Bernard 1
« Quant à l'Education nationale... elle deviendrait une immense garderie.
Pessimisme de ma part ou vision réelle de l'avenir ? »
Etant donné que de nos jours, il existe de plus en plus une sélection par l'argent, vouloir prétendre que la France dispense un enseignement reflet d’une égalité pour tous, est un leurre. Je crois, et vous avez raison de le soulever, que nous allons tout doucement vers une école pour les « nantis » et une autre pour les défavorisés. D’où la garderie.
A Versailles, il existe un établissement, hors contrat d'association avec l'Etat, qui rattrape, notamment, les étudiants un peu à la traîne, à la scolarité particulièrement élevée. Le côté positif de ce genre de lycée : les enseignants font rarement grève et dans celui-ci spécialement, il y règne une discipline digne de l’armée !
Rédigé par : Marie | 14 décembre 2007 à 21:05
Grâce à monsieur Bilger, nous allons pouvoir tressauter sur toutes les accroches auditives.
Je suivais le magazine de la santé qui parlait aujourd'hui de Suzanne Noël, première femme chirurgien esthétique, voici comment elle fut présentée : "Suzanne Noël est née en 1878 à La-on dans l'Aisne..."
On regarde le pa-on faire la roue, le ta-on voleter autour d'un cheval... !
Il y a de quoi tressauter également lorsque l'on entend : "Je vais au coiffeur" ; "je vais au médecin"...
Que de fautes !
Rédigé par : Marie | 14 décembre 2007 à 20:34
La télévision pourrait servir notre belle langue si, lors des interviews, elle sous-titrait systématiquement les propos tenus, et ceci dans un bon français, avec mise en évidence des fautes prononcées… On sous-titre bien les Français qui s'expriment dans un mélange au bon goût de terroir.
Rédigé par : Kagou | 14 décembre 2007 à 19:36
sbriglia
Les acteurs japonais utilisent un autre type de blanc que celui-ci et qu'il faut faire venir du Japon quand ils donnent des représentations de théâtre classique ailleurs que chez eux vu qu'aucun produit de chez nous ne donne le même effet. Je le sais parce que j'ai servi d'interprète à des Maîtres de Kabuki dont l'un est une véritable coqueluche des foules japonaises amateur du genre et qu'on a eu beaucoup de problèmes avec des produits (oserais-je dire la marque?)... qui n'étaient pas de chez eux!
Ceci dit puisque que vous savez qui se présente sous tel ou tel pseudo c'est qu'il ne s'agit pas vraiment de se cacher, mais au contraire de faire apparaître quelque chose à propos d'un texte signé de l'intérieur et dont vous avez parfaitement identifié l'auteur !
Polochon
Qu'est-ce que la Corse vient faire ici ?
Ceci étant, il est vrai qu'un billet sur le sujet est attendu...
Rédigé par : Catherine JACOB | 14 décembre 2007 à 18:22
@ Marie
Ce qui est encore plus inquiétant ce sont toutes ces structures de soutien scolaire qui se montent. Peu d'élèves, des enseignants de très bon niveau et surtout très chers. Les parents de plus en plus inquiets sur l'avenir de leurs enfants se tournent vers ces établissements (dont je ne citerai pas les noms), j'en connais même qui y inscrivent leurs enfants en parallèle avec l'établissement scolaire officiel. Pour l'instant ces établissements ne parlent que de remise à niveau ou de soutien scolaire mais pourraient vite se tourner vers un enseignement à plein temps. De plus ils ont les moyens d'attirer les meilleurs enseignants ou étudiants. A titre d'exemple, j'ai un fils de 17 ans qui est très doué en maths et physique (niveau maîtrise), un de ces établissements l'avait contacté pendant les grandes vacances pour donner des cours à des élèves en difficulté, il était payé net 18 euros l'heure, le tout bien sûr en règle. Pour un étudiant c'est quand même plus sympa que d'aller travailler dans un fastfood.
A plus ou moins long terme ils pourraient s'offrir les meilleurs enseignants en offrant des salaires supérieurs à l'Education nationale. Du super-privé ! Le rêve aussi pour les enseignants avec des classes n'excédant pas 10 élèves, ceux-ci pouvant être triés sur le volet et en plus un enseignement proche du préceptorat..
Quant à l'Education nationale... elle deviendrait une immense garderie.
Pessimisme de ma part ou vision réelle de l'avenir ?
Pour finir, ce qui m'étonne c'est que les syndicats enseignants comme étudiants mettant de "l'égalité républicaine" à toutes les sauces ne réagissent pas face au developpement de ce genre d'établissements où il est net que seule une catégorie sociale a les moyens d'offrir à leurs enfants ces cours sur mesure. A titre d'exemple un soutien d'une heure pour un élève de terminale doit approcher les 50 euros.
Rédigé par : bernard1 | 14 décembre 2007 à 18:20
@ Bernard:
J'ignorais qu'il y eût une "Ecole des Chartres"...
Rédigé par : billevesée | 14 décembre 2007 à 18:05
J'ai entendu le premier mot de français en entrant à l'école (publique, évidemment) à l'âge de cinq ans. Le français était la langue noble ; la langue vernaculaire (le catalan en l'occurrence), celle des pauvres. Désormais, pour moi, ces deux langues se situent au même niveau de noblesse et méritent le même respect. Mais puisque, aujourd'hui, le sujet est le français, merci et bravo à Philippe Bilger.
Rédigé par : Peroixe | 14 décembre 2007 à 15:55
Aux informations, sur France Inter, ce jour :
- Monsieur le Ministre, à la conférence de Bali, pensez-vous parvenir à un accord avec les Etats-Unis ?
- Réponse de Jean Louis Borloo :"...c'est vachement dur..."
On tire l'échelle...
Rédigé par : sbriglia | 14 décembre 2007 à 14:14
La maîtrise d'une langue, avec son orthographe, sa grammaire et la richesse d'un vocabulaire précis et fiable sont des outils d'apprentissage de liberté de soi.
Un vocabulaire pauvre enferme. L'orthographe mal assurée et une grammaire hésitante sont des handicaps à vie.
"Dans la déclaration que vous avez FAIT..."
Plus que crispant à la télé. Triste.
Et souvent, ceux auxquels nous devons beaucoup pour cette maltraitance de la langue française sont les mêmes qui, par ailleurs, revendiquent la sauvegarde d'une exception française.
@ olivier-p
Ce n'est pas de la faute de NS si les règles de base de la grammaire française sont quotidiennement massacrées à la télé.
L'enthousiasme des bibliothécaires ?
Les bibliothécaires ne sont pas chargés d'enseigner. Ils se contentent juste de permettre un accès au livre et à la lecture plus aisé.
Rédigé par : Véronique | 14 décembre 2007 à 13:18
@ Bernard1,
Votre exemple est inquiétant. Peut-être que les parents de ces enfants étaient ignares ? Faut-il l'espérer, seulement ? Mais il est, hélas, vrai que beaucoup d'entre eux s'en désintéressent. N'attendant, en réalité qu'un résultat.
"Si la faillite de l'apprentissage du français revient souvent sur le tapis, nous ne devons pas oublier la faillite de la culture scientifique..."
Pour conforter votre propos, l'instituteur dont je vous parlais ci-dessus était particulièrement intéressant en mathématiques, pour exemple : "il n'y a pas de médiane dans un triangle".
Par ailleurs, en 95/96 le niveau académique d'une certaine classe BTS technique (F...) en mathématiques était de 2/20. Je tairai le nom de l'Académie en question.
Alors que faut-il penser de ces enseignants qui devraient remplacer un confrère absent, dans une matière qu'il ne possède pas ?
A propos d'internet, j'ai entendu parler d'un système que voulaient installer certains professeurs afin d'éviter que des étudiants ne fassent du copiage ! Alors, si de surcroît les renseignements pêchés sont faux, où va notre culture ? A qui se fier ?
Ce système s'appliquera t-il aux enseignants eux-mêmes, consécutivement à votre révélation ?
Rédigé par : Marie | 14 décembre 2007 à 13:11
@"crac boum huuu"
Pourquoi utilisez-vous plusieurs pseudos, CJ ?...
Laissez le blanc de céruse aux acteurs japonais que vous affectionnez mais ne vous dissimulez pas derrière...
Rédigé par : sbriglia | 14 décembre 2007 à 12:42
Non, elle ne mérite pas ça, Mme Erignac dont le mari a été lâchement assassiné par des nationalistes corses, et qui maintenant s'en prennent tout aussi lâchement à la maison d'une de ses amies.
Lâches, imbéciles et fiers de l'être !
Rédigé par : Polochon | 14 décembre 2007 à 12:16
catherine A.
«"l'homme de couleur" dont personne ne m'a encore dit s'il était vert, rouge ou violet.»
De fait il est 'non-blanc' sachant que la seule peau véritablement blanche, comme pour le lapin blanc aux yeux rouges, résulte d'une absence de pigmentation. A partir de là, dans les faits, tout 'non albinos' est nécessairement 'non blanc,' donc à des degrés divers, notamment celui dû à l'abus d'alcool, 'de couleur'.
En vérité, le blanc - ex: le blanc de céruse - avec lequel on se maquillait, et qui, contenant du plomb, représentait également un bon vecteur d'intoxication de la mère, donc de l'enfant, n'a sans doute pas été sans influence sur la dégénérescence de la couche de la population qui utilisait ce produit, tandis que, dans les campagnes, cette même dégénérescence résultait de pratiques endogames sur lesquelles 'le bon air ' - qui donnait cette bonne mine recherchée de nos jours dans le bronzage à l'origine des cancers de la peau - n'avait bien sûr aucune influence...
D'où «Vanitas Vanitatum et omnia Vanitas»...
Maintenant, il est intéressant de remarquer que le blanc était ce qui distinguait l'ancêtre, donc dans le cadre du culte des ancêtres le dieu, à savoir le blanc de la boue séchée telle que utilisée à l'occasion des cérémonies funéraires, comme encore de nos jours le font certaines populations africaines qui désignent par là le défunt, et, sous ce masque, le font participer à sa propre cérémonie.
J'ai déjà du l'alléguer cet été, je ne sais plus, mais lorsque les aborigènes d'Australie ont vu arriver des hommes blancs, ils les ont pris de ce fait pour des apparitions, ou encore des 'esprits errants', et se sont comportés en fonction, ce jusqu'au moment où ils se sont aperçus que les dites apparitions déféquaient, et que dès lors il s'agissait de banals humains en chair et en os, ce qui les a amenés à adopter un comportement nettement moins amical et respectueux !
[Même message chez Hegel qui dit qu' «il n'y a pas de grand homme pour son valet de chambre.». A trop aller 'adonf' à la fin elle se casse...! ajouterons-nous ici, moderne Esope.]
Pour en revenir au billet du jour, l'évolution de la langue résulte d'un processus inévitable et nécessaire dans les communautés élargies - dans les petites communautés en fait, elle s'enkyste, ex: l'acadien -. En revanche cette évolution ne saurait résulter de la syntaxe de plus en plus aberrante de quelques-uns, laquelle s'observe jusque dans les plus hautes sphères de la république, mais d'un phénomène plus large.
Autrement dit, la langue commune n'évolue pas dans 'la rupture' et sur la seule base de certains diktats - ex: féminisation hors du sens de certains mots -, mais sur le long terme et dans la pratique commune, notamment par l'onomatopée [création de mot] qui 'met en des sons' qui en font surgir l'image... pour tout le monde, divers phénomènes anciens ou nouveaux sans qu'il soit besoin d'en produire la définition !
A défaut elle devient une autre langue, par exemple celle de «l'élitisme démagogique de la syntaxe corrompue», laquelle syntaxe sert bien sûr la démagogie avec de servir la pensée...
Donc PB a absolument raison, il n'est du reste pas le seul que tout ça crispe et agace, mais je pense qu'il aura raison des énigmes lorraines avant d'avoir une influence quelconque sur un retour du français compréhensible par tous dans la vie politique, vu que le message porté par cette formule doublement obsolète par la langue et par le contenu qu'est : «Vanitas Vanitatum et omnia Vanitas» est désormais, et plus que jamais, hermétique...!
Rédigé par : «Crac boum huuuu» | 14 décembre 2007 à 11:07
Une autre faute de grammaire me hérisse le poil : celle qui accorde au féminin le verbe faire suivi d’un verbe à l’infinitif. On la trouvera dans le dernier billet d’un certain Eolas, qui écrit : « Ce n’est pas la monétarisation des RTT qui s’est faite dézinguer ». Certes, cet avocat est bilingue, ce qui explique sans doute les plus ou moins grands errements dans l’usage du français que, de manière répétée, l’on constate lorsque l’on suit le fil de sa plume.
Rédigé par : Ferraille | 14 décembre 2007 à 10:20
@ Marie
Les exemples ne manquent pas hélas. Les universités de lettres sont obligées dès la rentrée universitaire de tester les connaissances qu'ont les étudiants en première année de licence de lettres, il semblerait que les résultats soient catastrophiques.
Sans vouloir me mettre à dos le corps enseignant, je rapporte ce triste fait : une amie qui était inspectrice à l'Education nationale recevait fréquemment des courriers d'enseignants truffés de fautes de toutes sortes, bien au-delà de ce que certains de nous ont connu : 5 fautes=0.
Si la faillite de l'apprentissage du français revient souvent sur le tapis, nous ne devons pas oublier la faillite de la culture scientifique et de l'intérêt que portent les parents aux cours de leurs enfants, ils veulent des notes et non un savoir ; je m'explique.
Mon dernier fils, alors qu'il était en CM2 avait une leçon de sciences à apprendre portant sur de l'astronomie, de la géologie et de la physique théorique... de son niveau bien sûr. Je pris connaissance de la leçon qui se présentait sous la forme d'un polycopié et "Horreur..!" Tout le cours était faux, absolument faux. J'allai donc voir l'enseignante et très gentiment, en aparté et sans étaler ma "science" dans ce domaine je lui fis part de ses erreurs. Après m'avoir écouté, elle justifia un peu confuse par un "copier/coller" sur Internet ses erreurs. Suite à mon intervention, l'enseignante alla se plaindre à la responsable de l'établissement qui ne manqua pas de me téléphoner pour me faire part de sa désapprobation quant à mon intrusion. Seul l'inspecteur à le droit d'intervenir et non les parents d'élèves me fit-elle savoir, je lui répondis : "Le temps que l'inspecteur intervienne, elle pourrait encore se livrer à un important massacre, ne rien faire serait tomber dans la non assistance à personnes en danger." J'ajoutai que cette jeune enseignante ayant eu depuis son arrivée environ 160 enfants pas un seul parent ne s'est manifesté (tous ses cours de sciences étaient faux), ce qui prouve l'interêt que portent la plupart des parents à l'enseignement que "subissent" parfois leurs enfants. La conclusion de la directrice de l'établissement fut que l'erreur de son enseignante ne portait pas à conséquence car les enfants on la mémoire courte et qu'ils oublieraient vite... On croit rêver. J'ai encore les cours comme preuve...
Rédigé par : bernard1 | 14 décembre 2007 à 10:14
Elle meurt, notre langue, dit-on, mais Molière ne parlait pas la même que nous et pourtant nous l'admirons quand même.
Les fautes d'aujourd'hui seront peut-être les vérités de demain.
Je dois avouer cependant que je ne suis ni un linguiste distingué ni un grammairien éminent.
Par contre il est vrai que j'attends de nos élites journalistiques un peu plus de compétence en la matière.
Cependant certaines petites fautes me hérissent le poil.
Des petites fautes comme celle qui consiste à avoir cent zeuro dans la poche.
Cela me fait bien souvent l'effet du poil à gratter.
Rédigé par : Surcouf | 14 décembre 2007 à 08:59
Remarquons que l’usage de « clôturer » en place de « clore » était une faute judiciaire commune, jusqu’à ce que les dernières éditions des dictionnaires l’admette.
Rédigé par : J-F Chassaing | 14 décembre 2007 à 08:36
"...ces approximations répétées écorchent les esprits autant que les oreilles."
En regardant à la loupe nos travers, beaucoup d'entre nous s'expriment avec des "hein", "n'est-ce pas", "comment dire", "heu", "yo", "une fois"...., ce ne sont pas que des journalistes, et toutes ces répétitions mécaniques peuvent parfois agacer.
Sans parler des liaisons malheureuses : les "z"haricots, les "s"briglia. (ô désolée), un "n"hêtre…
@Bernard,
J’ai entendu, vous avez raison et je confirme, le Président de la Sorbonne se plaindre du niveau de certains de ses étudiants, lors de l’émission de Christine Ockrent, je crois, qui avait pour thème : « l’Education nationale ».
Il y a quelques années, à l’étranger, j'avais proposé à un instituteur, à l'occasion de cours particuliers qu’il donnait à un enfant scolarisé en CE2, un livre d'exercices de grammaire que j'avais eu enfant de ce niveau CE2. Il le refusa me déclarant qu'il était "trop fort" !
Enfant, toujours, c'était de façon ludique que nous pouvions apprendre l'orthographe. Je pense en particulier à un disque sur lequel étaient enregistrées certaines règles d'orthographe ou de grammaire chantées.
Ce sont les Canadiens qui se battent, de nos jours, pour que le français soit la langue utilisée sur internet dans leur pays. La France n'a même pas été capable de maintenir sa langue comme langue diplomatique.
N'est-il pas prévu « dans le plan rupture » de supprimer 14 000 postes d'enseignants ?
Rédigé par : Marie | 14 décembre 2007 à 02:24
Oui, la France se meurt aussi en laissant partir sa langue et en la "confiant" trop souvent à des incultes !
Que de combats à mener !
Rédigé par : Marc Fievet | 13 décembre 2007 à 22:20
@ Marie... et tous
http://www.sauv.net/ferrydire.php
Il y a un véritable cri d'alarme lancé par des universitaires, dont le Président de la Sorbonne, sur la déchéance de la langue française.
Quand je suis entré en 6ème (eh oui, à mon époque...) j'ai étudié Racine, Corneille et Molière. Là, mon dernier qui a 11 ans étudiait dernièrement en classe les bases de notre langue dans un roman dont la syntaxe était du style : "Va te faire voir connard" (sic).
@Ludovic Lefebvre
Pour Sciences Po et l'X tout dépend des options qui sont choisies, c'est vrai que dans ces écoles le français est un peu délaissé au profit de l'"éco".
A lire les statistiques universitaires les derniers remparts du français semblent être le lycée Henri IV avec sa prestigieuse prépa à l'école des Chartres et l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm dont beaucoup d'élèves viennent aussi des prépas d'Henri IV.
N'oublions pas sous peine d'ingratitude les billets de Philippe Bilger qui ont leur place en tant qu'anthologie de la langue et de la culture françaises.
Rédigé par : bernard | 13 décembre 2007 à 21:43
J'allais vous suggérer d'éviter le JT, mais je me ravise et me demande de quel droit. Si le français du journaliste écorche les oreilles, c'est à cause des formules toutes faites et répétées. Ajoutons que sur le fond ça nous les déchire. Sans poujadisme aucun.
Quant à Paganelli, nous lui avons déjà demandé de commenter en silence mais il persiste :)
Rédigé par : belka | 13 décembre 2007 à 21:35
La lutte finale ?
je ne me pince même pas, mon seigneur : quel beau joueur de luth que ce monsieur Bilger !
à l'époque ou le S.ave O.ur S.oul est devenu S.ave M.Y S.oul ( ne me dites pas que c'est téléphoné, là ), ce n'est malheureusement qu'un début, loin de toute musique !!
suffit de constater notre façon d'enseigner le français en nos lycées - entre autres lieux dits - pour se dire que le pire est devant nous !
Sissi !
"La règle qui impose qu'avec l'auxiliaire avoir, le participe passé s'accorde avec le complément d'objet direct quand il est placé avant, est totalement négligée. C'est un miracle quand elle est respectée !"
dites-vous !
Je connais au moins un professeur ( "ELLE" mérite la fessée ! ) ne point différencier en français "l'-auxiliaire- être "et" le -verbe- être" ( de même pour "avoir" )......car c'est "bien assez compliqué comme ça" et nos "pov' petits déjà bien trop nuls":
jeter ainsi l'éponge, mon cher Francis, me scie !
:-(
alors : être ou ne pas être ou en avoir ou pas ?
là est ma question !
Rédigé par : Cactus et ses attributs du sujet consterné ! | 13 décembre 2007 à 21:17
Tout à fait d'accord avec vous Monsieur Bilger, mais il y a une autre faute qui me choque encore davantage car plus répétitive, je veux parler des liaisons ou plutôt des absences de liaisons quand on parle des Euros !
Rédigé par : Gigi | 13 décembre 2007 à 20:41
Oui, pôve langue française, massacrée, violée, méprisée, dénaturée par les journaleux...
Et ça "perdure" comme ils aiment à le dire en employant ce verbe en lieu et place de durer, persister et continuer.
"C'est le JT au début des années 90 qui a mis à l'honneur ce verbe que l'on retrouve dans la bouche ou la plume de tout "bon" journaliste qui se respecte et veut ainsi masquer le pôv usage qu'il fait de la langue française...
Monsieur l'avocat général, dommage que vous ne soyez procureur de la république, vous auriez certainement usé de vos prérogatives pour instruire une plainte pour au minimum mise en danger de la vie de notre belle langue française et au pire viol et acte de barbarisme.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 13 décembre 2007 à 19:55
Le comble pour ma part reste bonjjjourreeeeeuuu au lieu de bonjour dans la bouche de Marc-Olivier Fogiel et d'un tas d'autres. Il y a une pléthore d'animatrices interchangeables qui mettent du eu au bout de chaque mot au milieu d'accent tonique mal placé sur un ton professoral de surcroît... un comble. Ségolène Royal a ce ton qui explique, qui engueule avec cet accent tonique qui appuie sur la seconde syllabe et cette langue novatrice à tout prix qui dépasse le ridicule.
" Hélas Malherbe est parti !"
Rédigé par : Ludovic Lefebvre | 13 décembre 2007 à 18:48
Vaste, et beau, programme que de défendre la langue française.
Je profite de votre billet pour signaler la sortie il y a peu du dernier ouvrage d'un autre amoureux de la langue, mon très éminent confrère Jean-Denis Bredin.
Voir la petite critique sur mon blog.
Rédigé par : Laurent Goldman | 13 décembre 2007 à 18:43
Coïncidence, monsieur Bilger, au Sénat cet après-midi, je restitue :
"Selon l'Insee, l'inflation a atteind son plus haut niveau depuis trois ans en France au mois de novembre mais reste inférieure à la moyenne de la zone euro."
Rédigé par : Marie | 13 décembre 2007 à 18:42
On devrait mettre en place un Grenelle de la langue française.
Il aurait pour objectif de réduire de 30 % en cinq ans les fautes de français, grâce, notamment, à un suivi personnalisé de chaque faute et à un redéploiement des moyens aujourd'hui dispersés... La privatisation de l'Académie Française, sa fusion avec Larousse, et peut-être le lybien El Djadida, pourraient également permettre d'envisager des synergies avec les partenaires européens ou du Sud. Partenariats gagnants-gagnants, comme toujours. Sans tabou, par réflexe.
Un ministre modéré, à fort passé socialiste de préférence (à défaut, centriste), organiserait les raouts. TF1 et LCI retransmettraient débats et discours.
Il va de soi qu'un tel programme suppose également l'enthousiasme des bibliothécaires engageant ici un nouveau combat entre le Bien et le Mal.
Rédigé par : olivier-p | 13 décembre 2007 à 18:31
Ce qui fut pernicieux pour notre langue : les réformes de ces messieurs les ministres de l'Education Nationale qui veulent avoir leur nom dans les tablettes. La pire de toutes : la réforme Haby. Réforme de la lecture. Les enfants n'apprenaient plus les mots mais des phrases. Donc pas question de demander la lecture d'un mot qu'ils étaient incapables de situer, de retrouver. La pire méthode pour un enfant dyslexique. Et une véritable galère pour les parents qui doivent ensuite tenter de lire un texte écrit par ce même enfant dyslexique. De quoi en perdre son français.
Disparition des dictées quotidiennes, des analyses grammaticales dans les classes primaires. La grammaire a changé dans sa terminologie. Et bien sûr, ce qui fut supprimé : les punitions.
Comment expliquer qu'un individu détenteur d'un certificat d'étude, au siècle dernier, écrivait mieux le français qu'un plus jeune, voire son petit-fils !
Et, monsieur Bilger, vous n'abordez pas la question de l'écriture. Car depuis l'abandon de l'écriture à la plume, bonjour les pattes de mouches !
Rédigé par : Marie | 13 décembre 2007 à 17:48
Ben oui, l'exemple vient d'en haut. De ce pataquès chic qui se gargarise d'"éponyme" employé à contre-sens, d'"en responsabilité" et d'"en capacité" dont nos hommes politiques nous rebattent les oreilles comme si être capables et responsables ne suffisait plus... Et j'en passe... Et que dire de Borloo qui pour faire "djeun" avoue à la télé "qu'il a les boules" et de sa collègue qui "kiffe grave". J'arrête car ça m'énerve. Et je vous épargne "le non voyant", le "à mobilité réduite" ou "l'homme de couleur" dont personne ne m'a encore dit s'il était vert, rouge ou violet.
Et pourtant je pense qu'une langue pour rester vivante a besoin d'être triturée, malaxée, enrichie. Pour revenir à la syntaxe, il faut bien avouer qu'elle n'est pas toujours facile et que parfois elle devrait plier devant l'usage. Il faut être téméraire de nos jours pour mettre un indicatif après un "après que"...
Même si le "non-accord avec le complément d'objet placé devant" me chiffonne toujours, le pire pour moi est cette langue prétentieuse, ce sabir que certains emploient et qui souvent sert à exclure ceux qui ne sont pas de la tribu.
Rédigé par : catherine A. | 13 décembre 2007 à 16:32
A Sciences-po d'où vient Pujadas comme à Polytechnique, le français tient une place largement minorée. Ce qui semble étonnant lorsque l'on sait la place de la rhétorique (art du discours oral ou écrit) dans les professions visées. Le comble étant que de plus en plus, ces écoles sont des accès au journalisme, au métier d'écrivain (cf: Beigbeider) ! Mais l'université est tant dévalorisée dans son accessibilité comme dans sa surpopulation que les écoles tirent leur épingle du jeu.
Autrefois dans la noblesse, la grande bourgeoisie, les enfants mâles embrassaient la carrière militaire ou devenaient prêtres, aujourd'hui l'aîné devient industriel et le cadet écrivain, personnage de télé. Pour les filles rien n'a changé, elles sont toujours mises dans ce type d'école pour trouver un mari riche.
Rédigé par : Ludovic Lefebvre | 13 décembre 2007 à 16:00
Elle meurt, notre langue, il faudra s'y faire. La langue écrite, le bon français, n'est plus. Il faut avaliser cette notion, pour réussir à la faire renaître ! J'ai la chance de pratiquer un français correct, très peu de fautes, facilité d'écriture, merci, tout va bien. Mais je me rends compte que c'est devenu un talent de société, rien de plus.
Le français est un réseau de pièges imbéciles, d'exceptions incompréhensibles, de règles absconses qu'il conviendrait de réformer une bonne fois. Non pour s'abaisser au niveau d'un commentateur de foot, mais pour permettre aux Français de manier leur langue sans en avoir peur, tout bêtement !
Le bon maniement de la langue reste un signe évident de bonne tenue, d'appartenance à une élite, celle qui parle et qui sait le faire savoir, le faire comprendre aux gueux qui n'ont toujours pas assimilé la règle de l'accord des participes passés.
Une simplette réforme : supprimer les exceptions de toutes les règles du français, une bonne fois. L'accord des participes, par exemple, deviendrait aisé à manier puisque logique. Jetez un oeil sur un Bled ou un Lavisse, vous verrez immédiatement de quoi je parle en termes d'exceptions absconses, et ce n'est qu'un petit exemple. Il n'est qu'à voir les pluriels des mots composés, redoublements de consonnes et autres doubles négations, qui n'ont plus d'autre utilité aujourd'hui que de maintenir loin de la belle langue les pratiquants ordinaires, la piétaille, tandis que les vrais locuteurs de la vraie langue (au hasard les juristes), se parfument au subjonctif passé et au pluriel de majesté.
Je m'arrête là, je serais capable de m'énervé (E.R. à énerver, bordel !).
Rédigé par : gabian | 13 décembre 2007 à 15:33
L'avenir est encore plus noir...
http://www.ihes.fr/~lafforgue/textes/lettresaucollege.pdf
Rédigé par : Bernard1 | 13 décembre 2007 à 15:21
Hélas, David Pujadas n'est pas le seul à malmener notre belle langue même si son aura médiatique rend ces fautes plus visible : en audience judiciaire par exemple ! Sans même parler des prévenus ou accusés, auxquels on peut faire le crédit de penser que leur existence les a souvent trop tôt éloignés de l'école et des humanités, les règles basiques de grammaire et de conjugaison sont aussi fréquemment maltraitées par certains juges ou avocats. La faute à une Education nationale défaillante ? A une littérature en trop grande perte de vitesse face à Internet ? La dictée de Pivot faisait sourire en son temps mais la re-découverte de la grammaire, serait-ce sur le tard, ferait du bien à tous. Au sommet de l'Etat, n'avez-vous jamais remarqué que le président de la République commet également des erreurs de même nature, surtout lorsqu'il ne lit pas les discours soigneusement préparés par H. Guaino ? De même que Rachida Dati n'a sans doute pas obtenu le MBA qu'elle affichait sur son CV si l'on en croit le Canard Enchaîné, Nicolas S. n'a probablement jamais figuré à la conférence du stage du Barreau de Paris. Et pourtant, tant de gens vous diront qu'il est "un remarquable orateur"...
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 13 décembre 2007 à 15:05
J'adhère à votre remarque, monsieur Bilger. Vous avez entièrement raison.
Il y a quelque temps déjà, des auditeurs de France 2 firent la même réflexion, lors de l'émission : "Le médiateur". Cela doit remonter à deux années, il me semble.
Un responsable de l'école de journalisme de Lille avait déclaré, suite à cette remarque, qu'il serait, désormais, plus attentif au français au moment des candidatures pour le concours d'accès à leur école.
Est-ce que cette décision fut appliquée ? Je l'ignore.
Par ailleurs, les bandes passantes des journaux permanents sont régulièrement porteuses de fautes d'orthographe.
Est-ce de l'inattention ?
Le sous-titrage de films originaux semble respectueux de la langue.
Rédigé par : Marie | 13 décembre 2007 à 14:57
On en entend de belles aussi avec "après que" qui normalement est suivi de l'indicatif, et non du subjonctif.
Ca devient particulièrement violent quand il est utilisé dans une action future, comme par exemple : "Ils reprendront les négociations après qu'ils aient dîné" au lieu de, tout simplement : "... après qu'ils auront dîné"...
Rédigé par : Dom | 13 décembre 2007 à 14:35
Et les "effectivement"...
Et les "tout à fait"...
Les "on", les "ouais"...
C'est trop tard, hélas...
Déjà, il y a vingt ans, quand je corrigeais les copies du CAPA, j'étais atterré par la pauvreté du style, la misère du vocabulaire et les fautes d'orthographe des futurs avocats...
Ne parlons pas des candidats à la Conférence qui vous assenaient sans ciller le mythe de "Siphyse" !
J'ai toujours pensé que la décadence de notre civilisation était liée à l'avènement de la télévision, magnifique invention dévoyée par les marchands du temple.
Un petit bonheur ce matin : la lecture dans Le Monde du remarquable article sur les femmes et le procès Colonna : que voilà, enfin, du bon journalisme !
Dans un autre article, jubilatoire analyse des errements de la défense du susdit : Beuve-Méry revient... enfin !
Rédigé par : sbriglia | 13 décembre 2007 à 14:02
Le problème vient du fait que même les élites ne s'expriment pas correctement. Comment, dans ce cas, exiger des élèves ou des étudiants qu'ils maîtrisent parfaitement notre langue... De plus, certaines personnes de cette même élite ont tendance à minimiser les problèmes, affirmant que le français est une langue difficile, que toute langue évolue, etc... Donc, finalement, une faute n'en est plus une. Elle devient une évolution, une marque du caractère vivant d'une langue. Au lieu de rappeler les règles, on dit que ces règles sont archaïques. La langue évolue, donc elle progresse... ("Tout à fait Thierry !")
Rédigé par : Noblesse Oblige | 13 décembre 2007 à 13:55
Oui, j'avais remarqué, c'est une faute classique, si je puis dire ; mais peut-être excusable dans le flot d'une discussion non-stop... à la télé, sauf si elle est répétitive. Il y a une autre erreur régulière, "quatre-vingt-t-habitants", "mille deux cent-t-habitants"... etc.
Rédigé par : Marie-France Bezzina | 13 décembre 2007 à 13:00