Le Parisien, en Une, pose cette question à propos de l'Algérie et de la colonisation : "la France doit-elle s'excuser ?"
Lors de son voyage en Algérie, si le président de la République a dénoncé le système colonial en tant que tel, il a tout de même nuancé son propos en rappelant l'existence de tous les gens de bonne foi qui n'avaient pas eu à rougir de leur action. Et il a refusé de présenter les excuses que l'Etat algérien exigeait. Non seulement il a résisté à l'absurde repentance mais de retour à Paris, il a reçu les associations de harkis et d'anciens combattants pour manifester à quel point des excuses n'auraient été compatibles qu'avec une vision unilatérale de l'Histoire.
Puisque depuis quelques années, la mode est à l'anthropomorphisme, imaginons notre réaction si, de manière lancinante, on venait nous tirer par les basques pour nous inciter à une contrition rien moins qu'évidente. Il est certain que cette attitude impérieuse nous conduirait, quoi qu'on en ait, à ne pas obtempérer à la prescription et à faire preuve d'indépendance. Il est certain que l'Etat algérien a utilisé la pire méthode pour faire plier un autre Etat souverain : celle du diktat qui, pour être prétendument éthique et généreux, n'en était pas moins marqué de suffisance et d'ignorance.
De suffisance, on perçoit bien pourquoi. Mais d'ignorance aussi, car cette repentance ainsi exigée pour la colonisation française en Algérie renvoie à une étrange conception de l'Histoire et de l'humanité. Si des excuses sont parfois présentées dans l'existence ordinaire, c'est d'abord parce qu'on est libre de les formuler ou non mais surtout en raison du caractère limité du champ où elles s'inscrivent. On peut prétendre tout savoir d'un incident qui a opposé deux personnes. Sans trop de risque, il est concevable de définir au moins une responsabilité principale voire exclusive ainsi qu'une innocence indéniable. Cette maîtrise de l'événement qu'aucune fissure ne guette ni n'altére, ce bloc de cohérence se rapportent à des instants imprégnés de la logique particulière et univoque d'affrontements privés. Mais l'Histoire ? Dans la meilleure des hypothèses, elle offre aux spécialistes, aux politiques et aux citoyens de tous pays des paysages morcelés, des totalités imparfaites, des béances et des pleins, des comportements équivoques et des pratiques ambiguës, des pics tragiques et des étendues de bonne volonté, du bruit et de la fureur mais aussi des eaux calmes. Elle est illisible si on croit pouvoir la traiter comme une finitude, comme un monde ayant livré, pour l'éternité, toutes ses clés. Elle n'est plus l'Histoire, même dans ses parts les plus sombres, si elle ne demeure pas ouverte sur le gouffre du temps à venir, sur l'infinité de morsures ou de caresses que pourront lui prodiguer les démentis ou les confirmations de demain. La colonisation française en Algérie, pour être figée dans les mémoires, vitupérée ici et moins décriée là, ne constitue cependant pas une immobilité qui pourrait être scrutée aisément en surface et dans ses profondeurs. Le cadavre du passé bouge encore, bouge toujours. Qui pourrait vouloir présenter des excuses devant du fluctuant, de l'indiscernable ? Que le matériau soit composé de séquences cimentées par du certain et de l'incontestable n'empêchera jamais la corruption du doute, la pertinence d'une autre analyse, la révision de l'acquis, l'équité ou la partialité de l'appréhension, n'entravera jamais la vie dans son travail de destruction et de re-création. Se repentir pour hier, c'est ajouter une complaisance inutile à une Histoire qui s'est déjà vengée.
Et ce n'est pas le dialogue qu'on attend d'Etats comme la France et l'Algérie ! Etonnant dialogue, d'ailleurs, que celui qui contraindrait l'un à passer sans discussion sous le joug de l'autre ! L'Histoire assénée comme une preuve et jetée à la face d'un pays comme le châtiment suprême. Au contraire, l'Histoire comme une possibilité de concorde, une opportunité de lucidité. Que chacun, dans les pays meurtris et déchirés, où les mémoires se combattent parce qu'on refuse que la réalité les réconcilie, veuille bien analyser l'Histoire devant sa porte ! La colonisation française en Algérie n'a pas besoin, pour être élucidée et éventuellement condamnée, des excuses de la France à l'égard de l'Algérie. Elle a besoin, aujourd'hui, du travail des Algériens sur cette période, de celui des Français sur leur rôle, et ni d'un côté ni de l'autre, il n'est nécessaire d'imposer le préjugé moral partisan qui viendrait troubler la règle et la connaissance. En Histoire, c'est par la confrontation de lucidités collectives mais séparées que l'on aboutira à une vision de la colonisation qui ne soit ni choquante par mansuétude ni scandaleuse par oubli. Il faut faire Histoire à part.
Le président de la République a sauvé l'honneur de la France certes, mais aussi celui de la seule conception de l'Histoire qui vaille : une invention et révision permanentes, une incessante liberté. On ne se repent pas, on cherche et on découvre, on défriche et on consolide. On prend conscience puis on ne recommence plus.
La France doit-elle s'excuser ? Surtout pas.
@ tous
http://www.france5.fr/ripostes/
Emission "Ripostes" de Serge Moati, ce dimanche 9 décembre sur France 5 : "France-Algérie : les cicatrices de l'Histoire"
Interventions d'Enrico Macias, Gisèle Halimi, Marc Ferro, Slimane Zeghidour et Bernard Coll.
Rédigé par : Marie | 10 décembre 2007 à 20:29
@Patrick Marguillier
Vos propos font preuve de sagesse mais je ne peux me résoudre à les cautionner. L'excuse est une expression sincère, spontanée et non diplomatique, un peu comme à une cour d'assises, il y a des excuses de repentance qui peuvent être sincère de la part du prévenu mais aussi l'excuse diplomatique avec laquelle celui qui est jugé espère la clémence du tribunal, une excuse dont le timbre sonne certainement faux dans la réception qu'en font les magistrats. Et puisque je compare les excuses que nous devrions à l'Algérie à un tribunal, les excuses doivent venir du coupables et non d'un parent ou ami, aussi sincères que puissent être ses excuses. Je ne me sens pas coupable des événements qui purent avoir lieu en Algérie même si je condamne les exactions que firent certains militaires ou civils. De plus quand on lit l'histoire les pieds-noirs pourraient aussi demander des excuses à l'Algérie pour le massacre d'Oran. Puis aussi ceux ou celles qui.... etc. Nous arrivons à une chaîne sans fin d'excuses, chacun voulant son excuse personnalisée. Il ne s'agit pas non plus d'en faire un point de détail et de ranger "l'Algérie" au grenier. Juste la mettre dans l'histoire et en tirer des conséquences... avec Prévert : "La guerre, quelle connerie".
Rédigé par : Bernard1 | 10 décembre 2007 à 18:54
Il faudrait peut-être que nous commencions à arrêter de nous excuser de vivre. Pas de doute, la stratégie culpabilisatrice a bien fonctionné. Nous pouvons arrêter le processus en stoppant l'auto-flagellation si nous le décidons individuellement, il faudrait pour cela apprendre à nouveau le courage, la dignité.
Bernard 1 : les mathématiques, la médecine furent des créations grecques sauvées et transmises par les chrétiens d'orient, les moines français et une toute petite partie de musulmans persécutés par leur communauté. Ce n'était, par exemple, que les chrétiens perses qui pouvaient faire les premières opérations de la cataracte. Le zéro vient de l'Inde. Il ne faut pas trop écouter Tarik Ramadan : Averroès appelait au jihad contre les peuples du nord lorsqu'il était à la fois médecin, juge, conseiller politique, lorsqu'il s'intéressa trop à Aristote ces livres furent brûlés et il fut contraint à l'exil ; quant à Avicenne, il passa la majeure partie de sa vie à être emprisonné et battu. Vous voyez que c'est loin de l'image qui est rapportée.
Rédigé par : Ludovic Lefebvre | 09 décembre 2007 à 18:36
Monsieur,
J'ai beaucoup d'estime pour vous. Nous ne sommes pas du tout de même génération, vous avez connu l'Algérie, moi pas, mais je sais me retourner sur l'histoire. La France a durant cette période poussé l'art de la guerre subversive, l'art de la torture pour soutirer des informations à un niveau paroxystique.
Durant la guerre d'Algérie on frappe, on électrocute, on supplicie à l’eau, on prive de nourriture, on pend ou même parfois on jette d’hélicoptère en pleine mer, les pieds coulés dans le béton. Les artisans français de la torture seront des références dans la guerre subversive, certains se recycleront en formateurs en Amérique du sud pour l’opération Condor, les pratiques françaises seront étudiées et reprises lors de la guerre du Vietnam. Les photos des tortures dans la prison d’Abou Graib sont directement d’inspiration française.
Il me semble que presque toujours la responsabilité confère à un Etat de la grandeur. Le 16 juillet 1995, à l’occasion de la commémoration de la rafle du Vel d’hiv, le Président d’alors reconnaissait la “faute collective” de l’Etat français, dans ces atroces déportations. Vers la fin de son mandat il s’inclinait devant les justes de France. Et ce sont peut-être au fond, les seules actions que l’histoire conservera de l’ancien Président Jacques Chirac.
Nous aurions pu alors peut-être réconcilier la France avec ses anciennes colonies et même peut-être avec ses banlieues ???
Rédigé par : Politoblog | 08 décembre 2007 à 21:55
@pm
J’ai oublié d’ajouter :
« Le Groupe islamique armé, sous la houlette de son chef d’alors, Djamel Zitouni, hostile à tout rapprochement algéro-français, avait tout fait pour empêcher la visite d’Hervé de Charrette, en 1996, assassinant près de 50 ressortissants français, dont une vingtaine de prêtres.
Il avait enlevé les sept moines du monastère de Tibhirine, près de Médéa, retrouvés décapités en mai 1996.
Ce groupe, le plus sanguinaire des mouvements armés islamistes algériens, avait aussi porté le conflit en France, détournant en décembre 1994 un Airbus d’Air France, et organisant en 1995 une série d’attentats, notamment à Paris, qui fit huit morts.
Rédigé par : Marie | 08 décembre 2007 à 19:38
@ pm
"L'un de vous/nous s'est-il levé le matin en se disant, tiens on a torturé, égorgé, pillé, violé, menti, on va faire repentance aujourd'hui ? Vos pères peut-être...?
Je vais aller me confesser et basta, je serais pardonné..
L'absolution à moindre frais...."
En 1937, quelques moines trappistes se sont installés près de Médéa, à 100 km au sud d’Alger, au domaine agricole de Tibhirine qui devint l’abbaye Notre-Dame de l’Atlas. La ferme et les terres furent nationalisées en 1976 ; les moines ont gardé ce qu’ils pouvaient cultiver ; créèrent une coopérative agricole avec des villageois pour travailler ce qui leur restait de jardin ; prêtèrent une salle donnant sur la route pour devenir la mosquée qui est manquante dans ce village. L'obstination de ces moines à vouloir rester dans la zone de Médéa, fief des cellules islamistes, auxquelles ils apportaient de l'aide matérielle et sanitaire, avait fini par indisposer les autorités.
Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, sept d’entre eux furent enlevés, séquestrés pendant deux mois, puis assassinés parce qu’ils étaient « moines et chrétiens ». Seules les têtes furent retrouvées :
Dom Christian de Chergé, 59 ans, était prieur de la communauté, moine depuis 1969, en Algérie depuis 1971. Fils de général.
Le Frère Luc Dochier, 82 ans, était moine depuis 1941, en Algérie depuis 1947. Celui qui était appelé "le toubib" avait exercé pendant la deuxième guerre mondiale avant de prendre la place d'un père de famille nombreuse en partance pour un camp de prisonniers en Allemagne. Pendant cinquante ans à Tibhirine, il a soigné son prochain gratuitement, sans distinction. En juillet 1959, il avait déjà été enlevé par les membres du FLN
Le Père Christophe Lebreton, 45 ans, était moine depuis 1974, en Algérie depuis 1987.
Le Frère Michel Fleury, 52 ans, moine depuis 1981, en Algérie depuis 1985. Ancien membre de l'Institut du Prado à Marseille.
Le Père Bruno Lemarchand 66 ans, moine depuis 1981, en Algérie et au Maroc depuis 1990. Ancien directeur d'un grand collège privé en France.
Le Père Célestin Ringeard, 62 ans, moine depuis 1983, en Algérie depuis 1987.
Le Frère Paul Favre-Miville, 57 ans, moine depuis 1984, en Algérie depuis 1989.
19 victimes chrétiennes – quinze prêtres et religieux français, deux religieuses italiennes et deux espagnoles – assassinats attribués aux GIA, furent commis de 1992 à 1996 en Algérie.
L’Eglise d’Alger s’en tint à la version officielle qui mit en cause un commando d’islamistes armés. Plus tard, des révélations tendaient à compromettre les services de sécurité algériens.
Le seul document officiel qu’obtinrent les familles fut l’avis de décès rédigé par l’ambassade de France et qui porte la date de l’annonce par le GIA de leur exécution, soit le 21 mai 1996.
Il n’y eut aucune enquête dans cette affaire. Qu’un immense et pesant silence pour les familles.
Depuis, une loi interdit «toute référence à la tragédie nationale : la guerre civile, en Algérie ou à l'étranger», sous peine de trois à cinq ans de prison. « Aucune poursuite ne peut être engagée à l'encontre des forces de l'ordre » et la justice doit «déclarer irrecevable toute dénonciation ou plainte» en ce sens.
http://www.algeria-watch.org/fr/article/just/moines/
collusion_alger_paris.htm
Par ailleurs, le 01er août 1996, Monseigneur Pierre Claverie, évêque d’Oran, réputé pour son franc-parler, était assassiné par un groupe armé, qui avait pris pour cible un fervent défenseur du rapprochement islamo-chrétien et algéro-français, opposé à l’intolérance véhiculée par les islamistes. Mgr Claverie, avait 58 ans, possédait la double nationalité française et algérienne, il revenait d’une rencontre à Alger d’avec le ministre français des Affaires étrangères Hervé de Charette.
Mgr Claverie a écrit dans « Lettres et messages d’Algérie » : « On ne peut défendre une cause juste avec des moyens sales ».
En janvier 1996, Monseigneur Claverie écrivait également : "On parle de tolérance, je trouve que c’est un minimum et je n’aime pas trop ce mot, parce que la tolérance suppose qu’il y ait un vainqueur et un vaincu, un dominant et un dominé, et que celui qui détient le pouvoir tolère que les autres existent. On peut évidemment donner un autre sens à ce mot, mais j’ai trop l’expérience de ce qu’il signifie dans la société musulmane dans son acception condescendante pour l’accepter vraiment. Bien sûr, il vaut mieux que le rejet, l’exclusion, la violence, mais je préfère parler du respect de l’autre. »
Ces faits méritent méditation et notre respect.
Rédigé par : Marie | 08 décembre 2007 à 17:58
@ Bernard1
Oui, la sagesse, non pas voudrait, mais pourrait vouloir...
Mais nous ne sommes pas dans l'ére de la sagesse et de la responsabilité individuelle ou collective..
Il y a toujours les fusils tapis et le monstre nucléaire en embuscade, les maniaques dominent la planète...
Le terrorisme et la guérilla urbaine également, ces deux facteurs sont pire que les guerres conventionnelles, et nous fourbissons le kamikaze de raisons et naïvement le grain à moudre à la terreur de tout poil en ne s'excusant pas, paradoxalement, tout le contraire d'une colonisation positive des esprits...
Ce qui tend à fabriquer la paix se doit d'être, ce n'est pas tant les excuses qui doivent dominer mais leurs bienfaits.
C'est le prix a "payer" pour éloigner le spectre de la guerre, du terrorisme en partie, les politiques sont incapables de franchir le cap du territoire, un tantinet comme certains primates.
Une compréhension mutuelle après les terribles douleurs subies fera indubitablement évoluer les mentalités. Le politique ne compte plus, c'est l'esprit d'une nation qui se distingue, s'enrichit quand elle reconnaît ses faiblesses, ses erreurs.
Cela lui permet de ne pas les renouveller, ne pas s'excuser est un repli sur soi à mon sens, un acte barbare, je conçois cela à l'époque des Cro Magnon, mais pas aujourd'hui, c'est un manque de diplomatie dont les conséquences ne sont plus à prouver et c'est anti-patriotique (juste histoire d'enfoncer le clou)...
La France doit retrouver ses lettres de noblesse, elle a tout a y gagner et fera mieux que 5 milliards...
(deuxième clou, si vous vous dites que je bouffe à tous les rateliers, je ne vous en voudrais nullement, la vérité ne saurait me blesser). Ehoud Olmert a déjà présenté des excuses à l'Allemagne lors des heurts à la frontière du Liban entre entre forces allemandes et israéliennes pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent...
C'est un bel exemple non?
C'est un des rares bon point que je lui accorde.
Les excuses ne peuvent concerner que les présents, les morts ne sortiront pas de leur tombe pour apprécier le geste.
Inutile de réveiller ces derniers, laissons-les en paix, loin des funestes erreurs communes de nos lointains aïeux.
On ne peut pas considérer 130 ans d'invasion comme "un point de détail pour reprendre une célèbre formulation d'un certain... et 1962 n'est pas aussi éloigné que l'invasion de Poitiers, ni les Cro-Magnon....
Les acteurs de ce drame sont encore en vie, le drame de l'Algérie est encore présent, ils le content à leurs enfants qui vivent avec cet anéantissement trop proche pour ne plus être, enfants qui aujourd'hui sont comme les nôtres, surfent sur internet, et ne comprennent pas que par une fierté déplacée, psychorigide, on méprise de simples excuses, il est plus que temps de remettre l'instruction civique au goût du jour disent certains ? Et cette instruction comprend nécessairement "les excuses que l'ont doit quand on cause du tort à son prochain", peut-on se contredire devant nos enfants et ne pas appliquer ce que nous voudrions leur enseigner ? Il y a là encore des paradoxes.
Une prise de conscience politique et sous un aspect plus machiavélique, stratégique, est indispensable si l'on veut enrichir le livre d'histoire, non de conquêtes sanglantes, arrogantes, mais de "colonisations positives" ; les excuses en seront une.
Les plaies sont beaucoup plus longues à se refermer chez les vivants que chez les morts, on a tous eu un mort proche. Un père, un grand-père...On sait ce qu'est la douleur non?
Oui je prétends que c'est un acte patriotique de s'excuser, c'est aussi un acte de civilité dans une France moderne, intelligente qui fut une des principales, sinon la principale fondatrice des droits de l'homme dont nous sommes bien heureux de profiter aujourd'hui. La famille Sarkozy aussi... dommage que Nicolas Sarkozy l'ait oublié et ait raté ce carrefour avec l'histoire. La droite également.
Ca ne coûtait presque rien et ça rapporterait beaucoup du point de vue de la coopération dans tout les domaines... Les Algériens savent recevoir mais aussi donner autant, et en Algérie il y a beaucoup à prendre si ça peut rassurer nos politiques, tout les hommes d'affaire le savent bien...
Personnellement, ma démarche n'est pas affairiste, elle émane juste du coeur et d'un peu de bon sens et je pense à l'avenir de nos enfants.
Rédigé par : Patrick Marguillier | 08 décembre 2007 à 16:33
« Je suis contente pour votre fils et, professeur des écoles à son tour, il saura mieux que quiconque épauler le(s)gamin(s) qu'il sentira exclus. Non ? :) »
C’est vrai.
Toutefois, il a également un regard peut-être plus averti qu’un enseignant ordinaire concernant ceux qui sont véritablement l’objet d’une exclusion ou d’un harcèlement et qui doivent être repérés, épaulés et protégés, et ceux qui ne font que s’en plaindre, ce qui ne fait pas toujours les affaires de ces derniers et lui a déjà valu quelques crevaisons de pneus !!
Ceci étant le titulaire du CAPES n’est pas professeur des écoles (primaire) mais Certifié apte à l’enseignement secondaire donc professeur de lycée.
« Je ne connais en rien votre fils mais je me dis qu'il devait être plus intelligent ou + mûr que ceux de sa classe et c'est pour cela que certains lui en faisaient voir autant ! »
De fait le malheureux a eu le mauvais goût de tenir d’une mère qui est une raisonneuse à tout crin et il aimait donc un peu trop, peut-être, avoir raison… Il ne voulait pas non plus que j’aille réclamer auprès de l’école et préférait se débrouiller tout seul ce qui n’a pas été sans occasionner quelques fâcheries entre nous parce qu’il prétendait que je ne faisais qu’empirer la situation ! (Si tu me lis Coco, mea culpa…)
« Si mes parents avaient été de la même race que la mienne, les sales gosses auraient pu m'insulter : je crois que cela m'aurait fait moins mal. Je ne savais plus à quel monde j'appartenais, ni à quel continent. »
Il y a beaucoup de chose à dire là-dessus, vraiment beaucoup de choses ! Mais sachez que j’entends bien ce que vous dites !
« Bien amicalement et bon we à vous. »
Merci, de même !
Rédigé par : Catherine JACOB | 08 décembre 2007 à 14:27
@ pm
Non c'est une chaîne sans fin... Le Maghreb, l'Espagne, une partie de la France n'ont-ils pas aussi été colonisés par les arabes ou ont subi leur influence. Nous pourrions aussi demander des excuses aux Arabes et dire que leur colonisation fut néfaste et sanglante (certainement) bien qu'ils nous aient amené une partie des mathématiques dont l'algèbre, une partie de la philosophie, l'art, etc.
A un moment la sagesse exige de dire que ce passé même proche est rentré dans l'histoire ; que c'est fini maintenant.
Rédigé par : Bernard1 | 08 décembre 2007 à 12:04
Pour commencer, le Président Bouteflika devrait se pencher sur l'Histoire de l'Algérie depuis 1962. Il y a de quoi réfléchir. Peut-être se repentir.
Rédigé par : Peroixe | 08 décembre 2007 à 11:08
@ Bernard 1
"Il n'y a pas d'ignorance, il n'y a pas de mépris"
Si si il y en a beaucoup envers les Algériens en France...
"cela s'inscrit dans l'histoire"
Cela fait une belle jambe aux victimes et descendants...
"les Américains sont descendants des premiers colons anglais arrivés avec le Mayflower ils peuvent aussi faire des excuses ; avec l'Irlande, pour le massacre des indiens d'Amérique du Nord"
Vu l'état des indiens aujourd'hui ca ne serait pas un luxe, mais la vanité des hommes, l'orgueil... mais pas la fierté de présenter des excuses.
Moi si je vous bouscule dans la rue, je vous présente mes excuses, je n'évoque pas des fadaises pour fuir mes responsabilités.
Mais la on parle de générations, dépouillées, pourchassées, torturées, ça a été un cauuchemar...
Si on juge les Papon, pourtant plus éloigné dans le temps en terme de guerre, pourquoi pas les responsables de tortures et autres ? Quand ça nous arrange on le fait sans le moindre probléme, pourquoi ce déni de réalité ? j'ai du mal à comprendre.
Il y a eu un problème sérieux, pourquoi ne pas le résoudre une bonne fois pour toutes ?
Ca me paraît incroyable moi cette politique... Que de perte de temps, parler de Cro Magnon, tsss...
Oui c'est un moyen d'arrêter de perdre du temps que de s'excuser, ça évite les retours..
Je suis même surpris qu'aucun membre de la justice ici présent n'ait songé à juger les bourreaux, en France on a la victime sélective apparemment, au moindre déni de démocratie on pleurniche, quand Poutine massacre les Tchètchènes on hurle mais quand c'est nous qui mutilons pendant 131 ans un pays, on dit que c'est positif.
Y a vraiment un bléme quelque part...
D'ailleurs le fier-à-bras francais n'est nullement intervenu en Tchétchénie, finalement dans cette histoire de l'Algérie, si l'on se compare, on ressemble à Poutine, même Nicolas Sarkozy a dit amen alors qu'il ne devait pas serrer la main au colonisateur Poutine, il l'a félicité de l'autre quand il a été réélu..
Non, y a pas de bug là ?
Si je faisais un programme de cette facon, on serait en mode next-return pour l'éternité...
Je dirais pour exemple, tentez de m'envahir en me disant c'est pour mon bien, c'est le retour de baffe immédiat.
Pas vous ? Bon ben si vous trouvez ça positif, c'est génial, je viens habiter quand chez vous ? Je ne déteste pas torturer ce qui ne sert pas mes ambitions par ailleurs, j'espère que vous avez le coeur très solide ! Mes enfants et mes petits-enfants et leurs enfants vont venir, alors faites de la place.
Quoi votre religion ? Votre culture ? Vous allez me mettre ça en sourdine compris ? C'est la mienne qui compte et que l'on va vous faire ingurgiter bon gré mal gré...
Je vais bien me servir et ramener chez moi pas mal de truc, c'est bientôt Noël vous comprenez...
Et ne comptez pas sur mes excuses...
Les excuses vous paraissant injustifiées.
C'est comique non ? Mais si triste dans un monde qui parle de non violence, inutile d'aller jusqu'a cro-bidule, y a plus proche.
On n'est pas sortis de l'auberge avec des mentalités aussi rétrogrades. Il y a des fiertés mal placées à mon humble avis.
Ca fait peur, et ça paralyse l'avenir.
Ce n'est guère digne de gens dit "évolués"
Lisez ma longue tartine si vous avez quelques jours de vacances à combler,
http://pmgraphcom.blog.20minutes.fr/archive/2007/12/06/nicolas-sarkozy-en-algerie.html
le sujet devient épuisant.
@mike
Je suis enchanté de le savoir... ça fait considérablement avancer le schmilblick.
Rédigé par : pm | 08 décembre 2007 à 07:02
Je partage votre réflexion sur l'Histoire comprise comme une discipline de recherche en mouvement et ouverte.
Et au fond, je m'interroge sur ce que nous, lecteurs, demandons à l'histoire.
Depuis quelques années les historiens défendent leur discipline.
"Quand l'Etat se mêle de l'histoire" (René Rémond) est une synthèse très intéressante sur ce qu'est l'histoire. Sur ce qu'elle peut et sur ce qu'elle ne peut pas.
"Il faut faire Histoire à part."
Faire une lecture à part de l'histoire c'est aussi s’efforcer de se placer dans un état d'esprit d'indépendance.
Cette disposition de l’esprit se conquiert lentement et difficilement.
Je pense que pour les historiens la question de leur indépendance et de leur séparation nécessaires vis-à-vis de la politique a été posée au sein de leur communauté. Je pense à leur réaction face aux effets pervers des lois mémorielles.
Cette question se pose également pour ceux qui cherchent à se construire une connaissance historique sur un événement qui est brouillé par les enjeux de mémoire.
Autrement dit.
Pour chacun, l’ouverture d’esprit, l’humilité de reconnaître qu’en fait, on sait peu, voire très peu, sur un sujet comme la colonisation, la guerre d’Algérie ou l’histoire de l’immigration en France sont tout aussi nécessaires pour contribuer à faire de l’Histoire :
"une possibilité de concorde, une opportunité de lucidité."
Rédigé par : Véronique | 08 décembre 2007 à 06:03
M.Sarkozy dit que le système colonial était contraire aux valeurs de la République... et dès qu'un Algérien lui demande de le redire, c'est-à-dire de dénoncer le système colonial, le même Sarkozy se rétracte et nous dit qu'il y a du bon et du mauvais dans ce même système colonial. Conclusion : puisque par certains aspects la colonisation était bonne, alors il y a forcément du mauvais dans les valeurs de la République... alors M.Bilger, ou vous êtes bête, ou vous êtes bête...vous pouvez faire le pitre en jouant avec des mots qui vous dépassent, mais vous ne pourrez jamais vous soustraire à la logique !
Rédigé par : BON ET CON A LA FOIS | 07 décembre 2007 à 23:12
NON, la France ne doit pas s'excuser d'être restée française auprès d'elle-même.
OUI, la France doit demander des excuses d'être restée longtemps et indûment algérienne auprès de l'Algérie qui n'avait pas demandé à devenir française.
La France pourrait demander des excuses pour ne pas s'être excusée d'avoir été accusée de proférer des excuses injustifiées auprès d'elle-même. Elle peut aussi ne pas le faire. Ce n'est pas le culte de l'excuse qui nous garantira de la culture de l'auto-punition absolutoire.
Rédigé par : diagonal du ouf | 07 décembre 2007 à 23:06
A Cactus en eaux troubles :
Je suis désolée pour le bis. Je l'ai signalé à notre chef d'orchestre Philippe le matin même... Je ne sais pas ce qu'il en est :) Nulle envie de m'imposer à deux reprises :) héhé!
A Catherine Jacob :
J'ai lu votre réponse. Elle m'a touchée. Oui, on tire des leçons de ce genre d'expériences. Le soutien des profs, je ne connais pas non plus. Du genre j'en rajoute parfois !
Je suis contente pour votre fils et, professeur des écoles à son tour, il saura mieux que quiconque épauler le(s)gamin(s) qu'il sentira exclus. Non ? :)
Je ne connais en rien votre fils mais je me dis qu'il devait être plus intelligent ou + mûr que ceux de sa classe et c'est pour cela que certains lui en faisaient voir autant !
J'admire son courage.
Perso, j'étais adoptée et maman est blonde !
Si mes parents avaient été de la même race que la mienne, les sales gosses auraient pu m'insulter : je crois que cela m'aurait fait moins mal. Je ne savais plus à quel monde j'appartenais, ni à quel continent.
Vous avez de la chance d'avoir vécu au Japon :)
Bien amicalement et bon we à vous.
J'étais contente de vous lire.
Bonne soirée à tous et tout particulièrement à Philippe.;)
K.
Rédigé par : PARISOT | 07 décembre 2007 à 21:24
Olivier P,
Je ne suis toujours pas d'accord, ils ont construit nos routes et nos écoles à hauteur de 3 % et contre salaires, nous ne sommes pas tourné les pouces en les regardant travailler. Ceci est de la légende entretenue pour faire du bon sentiment.
Par ailleurs, ceci sert d'argument à des gens comme "frère Tarik" pour dire que la France appartient aux musulmans. Qu'est-ce que c'est que cette absurdité ? Si demain, je paye un maçon, un électricien, un peintre, un plombier, un carreleur pour faire construire, alors ma maison leur appartiendra ?
Le réel, mais je ne fais que cela cher Olivier et 3 %, ce n'est pas 100 % !
Quant à Bouteflika, c'est un criminel qui a du sang sur les mains, qui a usé de méthodes horribles vis-à-vis des pieds-noirs et des Harkis, qui a interdit son sol aux religions autres que l'islam et il ose demander à Sarkozy des excuses alors que ce dernier n'a pas eu ce parcours sanguinaire ? De qui se moque t-on ? La France a-t-elle perdu l'intégralité de sa dignité ?
Comme d'habitude, c'est à sens unique, un musulman peut se marier avec un(e) juif(ve) ou un(e) chrétien(ne) si ce(tte) dernièr(e) se convertit, mais pas l'inverse ; les Français ayant vécu avant 1962 en Algérie sont interdits de territoire, mais des Algériens peuvent venir en masse en France, nous sommes insultés en permanence, mais il ne faut pas répondre...
J'ai parfois l'impression qu'être français consiste à donner toujours raison à des gens qui se donnent toujours raison. Je ne suis pas d'accord avec cette déchéance sur fond de compassion choisie, l'histoire globale ou rien.
Rédigé par : Ludovic Lefebvre | 07 décembre 2007 à 20:45
@pm
Comparer la colonisation de l'Algérie avec le nazisme me paraît un peu excessif, non ?
J'ai connu les deux, au moins partiellement, aussi je ne partage pas votre jugement.
Rédigé par : mike | 07 décembre 2007 à 14:34
La France doit-elle faire des excuses ?
Est-ce sournois ? Un calcul ? Une incitation destinée à d’autres pays, dans un contexte mondial difficile, pour attiser une animosité ? Est-ce une volonté insistante, pouvant aller jusqu’au chantage venant d’un pays producteur de gaz et de pétrole ? Est-ce plus terre à terre pour obtenir des indemnisations ?
L’Algérie n’est pas toute « blanche » ; pourquoi le Maroc, puis la Tunisie n'en tireraient-ils pas quelque émulation ? Les Marocains, Tunisiens et Algériens ne se souffrent pas. Doit-on, pour cette mésentente, se battre la coulpe ?
Il ne faudrait pas tomber dans l'ignominieux, à savoir : vouloir faire courber l'échine d'un pays de « Blancs » !! Ancien pays de colonies, qui est en train de se prendre les pieds dans la corde destinée à l'entraver, qu’a déroulée Jacques Chirac.
Il se faut garder de se briser contre cet écueil au risque de faire naufrage.
On ne peut constamment reprocher à un peuple les événements qui se sont déroulés dans son Histoire.
L’Histoire d’un pays est un gigantesque chapelet de larmes de douleurs et de souffrances, ponctuée de conflits de toutes sortes. Mais elle est aussi ponctuée d’événements heureux, d'épanouissements, d'occurrences enrichissantes pour un peuple, pour sa culture, pour son évolution…
Le monde entier s’est battu depuis l’origine des temps pour des bouts de terrain, des frontières, pour des croyances, une religion ! C'était presque une distraction des royautés.
Pourraient ainsi se mettre sur les rangs : le Canada, l’Alsace-Lorraine. Toutes les provinces, villes, limitrophes du Nord-Est de la France qui au regard de l’Histoire du jour au lendemain changeaient d’Etat, de langue, de culture… La Bretagne, les ancêtres des Cathares, les ancêtres des victimes de l’Inquisition, de la St Barthélémy, etc…
Nous pourrions, de notre côté, affronter, une fois encore, les Allemands alors que certains d'entre eux revendiquent Charlemagne comme un des leurs !
Pourquoi l’ancienne Cochinchine ne suivrait-elle pas le mouvement, profitant de ce T.O.C. que l’on veut faire cultiver à la France ?
Pourquoi ne pas réclamer des excuses à l’Italie pour les exactions commises par César ?
Pourquoi la France ne demande t-elle pas des excuses à l’Angleterre pour son attitude inqualifiable, celui de ses militaires qui insultèrent (et je passe sur d'autres détails) les combattants français qui se sont battus courageusement en Norvège (jetant pratiquement dehors les Allemands envahisseurs), forcés de se retirer, parce que Pétain avait signé un armistice…. ! Si l'on veut regarder l'Histoire à la loupe, il y aurait grandement de quoi se quereller.
Est-ce que, pour les Harkis, ceux qui ont tout perdu en choisissant la terre France, pour les familles de Harkis qui sont restés au pays et qui se firent massacrer, (faut-il dénier une petite minorité !), ces excuses françaises réclamées ne seraient pas ressenties comme un désaveu, un affront face à leur sacrifice et un déshonneur pour eux ?
Au nom de quel Droit devrions-nous faire à l'Algérie des excuses, alors que ce pays refuse toute considération, toute mansuétude à une population qui avait le droit de choisir un camp : celui de la France ; le pardon à ces mêmes Harkis, issus de la même terre !
Le Général de Gaulle et François Mitterrand sont partis depuis longtemps. Cette page d'Histoire abstruse ne nous est pas imputable. Nous la subissons.
Quant aux historiens, je ne suis même pas certaine que leur récit historique sera à la hauteur d’une espérance. S'il faut réécrire une Histoire dans le seul but de ne pas froisser un pays, alors cela n’est plus l’Histoire, cela ne devient qu’une vaste fresque politique ponctuée de faits et de dates historiques.
Lors de la 1ère guerre du Golfe, il fut interdit aux français chrétiens engagés dans le conflit de pratiquer leur religion sur une terre d’Islam. Les représentants des cultes n’eurent pas l’autorisation d’entrer sur une terre musulmane !
L’Histoire ne s’écrirait-elle que dans un sens ?
Alors arrêtons de culpabiliser constamment notre pays, de réécrire cette partie de l'Histoire qui fut visitée par les anciens, nos ancêtres, écrite parfois avec leur sang. Soyons fiers de notre pays, de ceux qui l'ont bâti, de ceux qui l'ont développé, de ceux qui l'ont défendu, de ceux qui se sont sacrifié pour lui et tournons-nous vers l’avenir sans pour autant oublier, avec vigilance, afin d’y construire pour les générations bien actuelles, bien vivantes, une existence qui leur soit paisible et sereine ; ceci pour le bien de tous.
Rédigé par : Marie | 07 décembre 2007 à 12:31
Envers qui devons-nous faire repentance ? Envers le peuple algérien ou envers les combattants historiques ?
C’est bien parce que Bouteflika est un combattant historique que c’est une faute d’entrer dans son jeu : la discussion avec les combattants historiques a été traitée à Evian.
Au contraire parce qu’il est issu de cette période qui pour lui est encore une page vivante alors que pour la majorité elle fait partie d’un passé devenu déjà exotique voire étrange, il devrait proposer, comme de Gaulle l’a fait avec l’Allemagne, de tourner la page et de construire l’avenir. Je n’ai pas souvenir qu’à cette occasion la France ait exigé de l’Allemagne des excuses.
Manifestement Bouteflika n’est pas de Gaulle, il est inutile et surtout contre-productif de lui donner le moindre gage. Laissons-en la primeur à ses successeurs.
Suivant votre conclusion : "la France doit-elle s'excuser ? Surtout pas !"
Rédigé par : Jean-Marie | 07 décembre 2007 à 10:38
PARISOT
«Je me rappelle ces jeunes issus de l'immigration, sûrement nés en France, venus du Maghreb qui se moquaient de mes origines en pleine rue. A plusieurs reprises.
Je me rappelle aussi ces jeunes non issus de l'immigration qui me raillaient.»
Pour ma part je me rappelle cette cruauté dont font preuve les enfants entre eux et dont a été victime notamment mon fils, un petit blond de père et de mère français mais élevé et scolarisé au Japon pour une bonne partie de sa scolarité primaire et où il était considéré comme un bon élève, mais dont, de retour en France, les enfants de son école ont raillé très cruellement les manières et la tournure d'esprit, l'appelant «le chinois» et inventant mille vexations et tourments physiques restés impunis, dont les enseignants -de l'école publique !- ont stigmatisé l'écriture de gaucher, me conseillant de le faire examiner par un psychologue et refusant d'entendre qu'il avait été scolarisé au départ dans un autre système et qu'il fallait lui laisser le temps de l'adaptation et non l'évaluer à l'aune des enfants n'ayant jamais connu que le système français, ces enseignants, eux-mêmes psychologues de bazar, qui ont préféré mettre ces difficultés d'adaptation sur le compte d'une relation nécessairement problématique à la mère, qui donc ont critiqué la mère [mais jamais la belle-mère!] et critiqué également notamment le raisonnement mathématique mixte d'un gamin qui a ensuite malgré tout, courageusement et avec une tenacité devant beaucoup du reste au modèle asiatique, surmonté des difficultes de tous ordres pour être classé meilleur élève de toutes les secondes de son établissement scolaire, et accèder au peloton de tête des concours nationaux [capes - reçu premier des IUFM d'Alsace - en attendant, bientôt j'espère, l'admission ou la bi-admissibilité à l'agrégation]!
Voilà pourquoi je suis convaincue qu'avant d'être imputables à une question de moyens, de milieu ou de climat social, les difficultés qu'ont souvent à connaîre les bi-culturels sont imputables en premier lieu, et comme en tout domaine d'ailleurs, à la méconnaissance du niveau d'incompétence et au comportement de gros boeufs bouffis et arrogants, de béotiens «monsieur ou madame je sais tout cause toujours tu m'intéresses», ainsi qu'au degré d'investissement du milieu familial dans leur heureuse résolution - mais ce qui n'est bien évidemment pas exclusif du reste [moyens, milieu etc...] -
Idem s'agissant des comportements inexcusables de ceux des ex-coloniaux qui, ici ou là, ont déshonoré la France et qui lui doivent de ce fait des excuses!
Rédigé par : Catherine JACOB | 07 décembre 2007 à 10:31
FRANCE PAYS DES NON DROITS DE L HOMME
Peut-on citer un autre pays où pratiquement dans le même temps, des magistrats et avocats se répandent dans les rues de nos villes, où un accident de la route sert de prétexte à des émeutes bien préparées, agressant (pour tuer) les policiers, mettant le feu aux commerces, écoles et bibliothèques, où des "morveux" se permettent de bloquer lyçées et universités sans raisons, où l'hymne national et les joueurs du pays d'accueil sont l'objet de sifflets par une population venue trouver ce qu'elle n'a pas chez elle etc....etc.... ceci après une grève menée par des gens avantagés par rapport aux victimes de leur mouvement !
Et l'on voudrait que les Français aient un moral d'acier ?
Il est temps de se réveiller et de se faire respecter.
Rédigé par : ambrosi | 07 décembre 2007 à 09:06
plus hooooooooo là là, Jo voit double Parisot !
est-ce un effet mer, moi qui reviens des Saintes ?
Rédigé par : Cactus en hoooooooo troubles | 07 décembre 2007 à 07:38
@ pm
Il n'y a pas d'ignorance, il n'y a pas de mépris, cela s'inscrit dans l'histoire. Il faudrait alors que toute l'Europe occidentale fasse son mea culpa au reste de la planète. L'Espagne et le Portugal pour les massacres des aztèques, incas, mayas ; les Anglais pour les Indes et comme les Américains sont descendants des premiers colons anglais arrivés avec le Mayflower ils peuvent aussi faire des excuses ; avec l'Irlande, pour le massacre des indiens d'Amérique du Nord ; le Vatican pour les bûchers de l'inquisition et toujours pour le même Vatican n'oublions pas Valladolid, là où peut-être la soumission de l'Afrique dite "noire" trouve sa source historique. Pourquoi pas pour finir, aller déposer une gerbe avec des excuses inscrites au Museum d'Histoire naturelle devant un fossile de Neanderthal que notre ancêtre commun "Cro-Magnon" à certainement massacré lui aussi au nom de la colonisation... et là le terme de colonisation n'est pas vain. Quant à juger des bienfaits ou méfaits de celle-ci, là encore le politique a loupé une occasion de se taire et aurait dû laisser cette vaste question aux ethnologues, anthropologues, philosophes, historiens...
Rédigé par : Bernard 1 | 07 décembre 2007 à 07:23
Bonsoir, tout le monde !
Oulala, ce débat m'interpelle forcément. Je suis née dans l'ex-Indochine et pour moi, mon pays, celui qui fait naître les larmes à mes yeux (bridés), c'est la France.
Je ne renie pas l'Histoire universelle dont je ne connais pas tous les conflits, toutes les invasions. Hé oui, mea culpa :). J'en connais les grandes lignes.
La guerre. Soupir. La colonisation. Soupir.
Mélanger les différentes cultures ? Leur métissage, si on aime ça, peut s'avérer ultra enrichissant côté expérience humaine dans une vie, elle-même courte face à des siècles d'Histoire !
Manque de pot, y'a cet instinct qui pousse à préserver son territoire. Après tout, qui accepte(rait) de mettre son domicile à la disposition de tous voire de devenir le domestique mal traité ( exprès en deux mots) des nouveaux occupants? Déjà là, oui, pour moi je le reconnais, y'a cette notion de territoire difficile à surpasser. Les bons sentiments prônés c’est facile lorsque l’enjeu reste d’encourager les autres à être solidaire (à partager sa terre, son pain, etc..) !
Alors, à l'échelle d'un pays, j'vous dis pas!
Dans tous les conflits, y'a des gens qui foncent, versent dans la violence.
Dans tous les conflits, il y a ceux qui tempèrent.
Dans tous les conflits, il y en a qui suivent le mouvement sans trop y penser.
Marguerite Duras a écrit "L'amant" : sublime talent et odeur d'exotisme à la clef. Elle y parle d'amour, utilisant la sensualité comme prétexte. Entre deux races certes mais surtout, entre deux cultures. Une passion tuée dans l’œuf. Ce qui a uni ces deux individus les a aussi séparés. Romantisme à l’état pur ou autobiographie romancée ?
Je me rappelle ce Monsieur âgé si doux, courtois, effacé, assis sur son banc, en plein centre de la ville où je vivais. Il devait être d’origine soit algérienne soit marocaine. Avec l'esprit que j'ai, j'aurais pu lui témoigner de l’empathie et non de la compassion. Non pas lui présenter mes excuses. De manière spontanée mais sans y être contrainte et non pour me donner bonne conscience et passer à autre chose. Pour la colonisation, pour le travail difficile qu'il a peut-être (peut-être pas, d'ailleurs) réalisé sur le sol français. La pitié est une émotion ou un sentiment malsain.
Trois autres cas :
Je me rappelle ces jeunes issus de l'immigration, sûrement nés en France, venus du Maghreb, qui se moquaient de mes origines en pleine rue. A plusieurs reprises.
Je me rappelle aussi ces jeunes non issus de l'immigration qui me raillaient.
Je me souviens de ma détresse au soir du 1er tour des élections présidentielles en 2002.
Devrais-je demander des explications, des excuses, de la repentance? Non, pas envie, même si, sans verser dans le pathos, ben ouais, ça m'a fait mal. J’ai tourné la page.
J'aime mon pays et je veux y demeurer. Je pense que j’y mourrai. Mais avant, je veux faire face à ce qui mérite le coup de vivre: les gens charmants, la culture, le paysage, la gastronomie et sa démocratie. Et j’en oublie !
Je ne veux pas m'empêtrer dans les "je te remercie de t'excuser. Je (ne) t'excuse (pas) de ne pas t'excuser. etc..." Je souhaite regarder un Français ou une Française d’origine à pied d’égalité, sereinement, partager, converser (comme je le fais avec vous en ce moment). Rire, aussi. Les écouter me parler de leur vie, comme le dirait J-J Goldman. Faire des projets. Pourquoi pas ?
Au-delà de l'Histoire faite de conflits, de souffrance(s), d'humiliations – mais aussi de petits bonheurs nés, par exemple, d’unions secrètes ou non, nés de la découverte d’un pays et d’un peuple, au-delà de l’Histoire qui n’exclue aucune nation, il y a, sans connotation religieuse ( cf la passion, le repentir), la possibilité de réfléchir sur ce qui s'est passé.
Je crois en la remise en question personnelle posée … même si elle ne débouche pas sur des excuses en bonne et due forme. D’ailleurs, sur le principe, que valent des excuses forcées?
Une réflexion née d'elle-même me paraît plus constructive pour celui ou celle qui la suit que la pression destinée à lui faire fléchir le genou et à dire "c'est ma faute, ma très grande faute!"
Si l'Histoire n'apprend rien et ne parvient pas à instruire ceux et celles qui la vivent, chacun reste avec sa conscience, lourde ou légère. L’héritage d’un peuple concerne tout le monde si ce dernier veut bien se sentir concerné. Après, tout dépend ce que l’on souhaite en faire.
Se repentir officiellement pour les erreurs commises par nos ancêtres est bien entendu symbolique, relève de la diplomatie.
Concrètement,je vous le demande ? Je ne saisis pas les enjeux. Dans certains cas, les regrets viennent trop tard. Les gens sont meurtris ou morts, le mal est fait.
Bien entendu que la France est désolée, comme elle porte en elle ses propres blessures.
"Les paroles s'envolent, les écrits restent."
Que voulons-nous écrire sous le mot "destin" d'un peuple?
Prévenir les générations à venir, ok. Pour éviter les drames passés. Toutefois, « ne pas oublier » ne signifie pas « remuer le couteau dans la plaie ».
On peut tout à fait respecter le souvenir de ces victimes de blessures physiques et morales, torturés et/ ou morts lors de tous ces conflits. On peut confier leurs âmes à qui bon nous semble si on est croyant.
Pourtant, je crois en un regard tourné vers l'avenir. Une plaie, pour cicatriser, ne doit pas être titillée. L'Histoire nous porte mais elle est derrière nous et l'avenir reste libre à construire.
Et je n’associe pas le verbe « construire » aux enjeux économiques, aux contrats à signer.
Le droit à la liberté n’est pas un héritage mais à désirer : en cela nous sommes tous libres.
Mes ancêtres ont sûrement souffert. Les Vietnamiens d’aujourd’hui adorent les Français et le contraire. Au final - même si c'est cruel à écrire car, quelque part, il y a une relation cause à effet puisque ma joie d'être sur le sol français fait peut-être suite à des souffrances d'autrui -, je suis si heureuse de vivre en France ! L’Histoire a pesé sur mon passé mais j’ai choisi de laisser reposer les morts en paix et de m’ouvrir à l’avenir que je tente de me construire au présent. Parce que l’Histoire a influé et influe toujours, a pesé et pèse encore sur tout le monde, sans exception, sur ce globe ! Les victimes sont par définition et en règle générale, innocentes. Mais, question : qui est coupable et qui est le bourreau ?
En conclusion de mon blabla :
« Sûrement pas ! », Philippe ? Vous étiez si spontané. Sur l’idée, vous avez raison, à mon avis. Si les pays veulent avancer, il faut faire comme l’écrivait Antoine de Saint-Exupéry : «Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction.»
J’ai choisi ma direction et avec plaisir avec tous les hommes de bonne volonté sur cette Terre : l’avenir. En luttant sans violence pour combattre les injustices d'aujourd'hui et de demain. Et l’auto-flagellation ne participe pas à cet épanouissement. Seul le combat pour le Bien vaut le coup.
Nobody's perfect, yes ! Pourtant, je crois qu’il existe de bonnes volontés dotées de générosité du coeur et de l’esprit.
Bonne soirée à tous.
Bien à vous, Philippe !
Rédigé par : PARISOT | 07 décembre 2007 à 00:10
Un mot encore. En France, je crois que nous assistons non pas à la résurrection , mais au chant du cygne de l’idée nationale. Ce dernier ne sera pas remplacé par un sentiment fort d’appartenance européen, mais par une nouvelle forme d‘expression d‘identité d’échelle internationale. L’accélération de la mondialisation, l’augmentation de la mixité culturelle, et surtout l’effet des dérèglements climatiques vont bouleverser en profondeur nos modes de vie et de pensées. J’imagine deux scénarii : ou bien nous parvenons à freiner les bouleversements climatiques immenses dont nous ne vivons encore aujourd’hui que les prodromes, et alors le phénomène de mondialisation continuera de s’accroître avec une dilution des entités traditionnelles, ou bien - ce qui est malheureusement plausible - nous n’y parvenons pas, et dans ce cas, étant donné l’impact de cette dérégulation et du pillage des ressources sur la planète, nous nous dirigeons vers un repli identitaire et une crise dont nous n‘imaginons même pas l‘ampleur. Je dois admettre que, dans un tel contexte, les questions de susceptibilités franco-algérienne me font l‘effet d‘un épiphénomène.
Rédigé par : Laurent Dingli | 06 décembre 2007 à 21:05
J'aimerais que l'on s'excuse auprès de nos chers séléniens que nous avons envahis un soir de juillet 1969.
Devons-nous traduire Armstrong, Collin et Aldrin devant la cour internationale de justice?
Faut-il créer un tribunal d'exception?
La question se pose, chers amis...
Plus sérieusement, que l'on demande à nos aînés de se mortifier sur la colonisation, de faire leur mea culpa, après tout, il y avait de quoi mais de toutes manières, ils ne sont plus là, les vrais responsables.
Mais Nicolas Sarkozy l'a très justement dit, il n'est pas, tout comme moi d'ailleurs , d'une génération responsable de quoi que ce soit sur le sujet.
Qu'on se repente, qu'on s'excuse d'une faute qu'on a faite, c'est naturel.
Mais le faire de quelque chose commis par nos ancêtres, car l'invasion de l'Algérie ne date pas de mes parents ni même de mes grands-parents, c'est stupide.
Je le dis tout net.
De plus cette demande venant de membres du FLN, parti ne respirant pas particulièrement la démocratie, je trouve même cela risible.
Enfin sans ostracisme aucun mais avec une certaine colère, je rajouterai aussi que si certains de nos résidents étrangers qui se permettent de siffler et huer notre hymne national, ne se sentent pas bien sur le territoire de la république française ils peuvent rentrer à la maison, je n'y verrais aucun inconvénient majeur.
Rédigé par : Surcouf | 06 décembre 2007 à 20:49
à Ludo L. :
Vous nous écrivez qu'on "leur" a construit des écoles.
Je vous réponds que dans la réalité, c'est "eux" qui ont construit les nôtres. Le réel, Ludo.
Et je ne suis pas certain que cela soit si reconnu que cela, et en tout cas pas par leurs fils - mais ça nous mène loin des propos de notre hôte.
Rédigé par : olivier-p | 06 décembre 2007 à 20:36
Toujours étonné des mansuétudes que l'on s'accorde dans ce pays...
Si les excuses étaient venues plus tôt, on n'en parlerait plus depuis belle lurette..
Mais au nom de la gloriole psychorigide de l'Etat, nous ne le fîmes pas, nous préférâmes nous abstenir.
Nous allâmes jusqu'à prêcher que la colonie serait positive... Un comble, le sommet de la bêtise ! C'était d'une finesse diplomatique extraordinaire...
On ne peut pas faire repentance éternellement, mais j'aimerais bien savoir ou et quand il y eut repentance...
L'un de vous/nous s'est-il levé le matin en se disant, tiens on a torturé, égorgé, pillé, violé, menti, on va faire repentance aujourd'hui ? Vos pères peut-être...?
Je vais aller me confesser et basta, je serais pardonné..
L'absolution à moindre frais.
Aimeriez-vous être colonisé pendant les 131 prochaines années avec tout ce que ca suppose comme horreurs ?
Peut-on considérer dès lors que le nazisme n'était qu'une colonie positive ?
Ca vous tente 130 petites années de nazisme ?
Non ! Certes il y a des nuances dont j'ai bien conscience, mais pourtant... il y aussi des parallèles que nul ne peut nier ?
Quand on vide un pays de sa substance...
Combien y a-t-il eu de morts pendant ces 131 ans ?
De famille séparées ? détruites ? Des générations entières!
Ces réactions qui posent la colonie comme étant positive sont quasi-poutiniennes..
L'exemple de la Tchétchénie, c'est pas beau à voir. Pourtant ce bon Vladimir considère ca comme positif lui, sa colonisation par les armes, d'ailleurs nous l'approuvons à travers notre président qui ne devait jamais lui serrer la main mais qui le félicite de l'autre..
Quel gars d'extrême droite voudrait ça chez lui ? Quel gars de n'importe quelle extrême serait tenté par cette monstrueuse aventure qui durerait 131 ans?
L'esclavage de l'Afrique fut-il de la colo positive ? Combien de millions de morts ?
Le sang versé pourrait couvrir toute la planète sans doute
L'avidité fut immense, ignoble, une avidité de dégénérés.
Quoi de plus légitime que la RESISTANCE? N'avons-nous pas résisté à Hitler qui nous voyait comme une colonie positive sans nul doute...
Je pense que des excuses n'auraient pas été un luxe, à ce qu'aucun de nous n'accepterait notamment. Il y a un manque d'intelligence diplomatique effroyable.
Le dit qui tue autant que le non-dit.
"Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse..."
C'est bien mignon les historiens, mais ca ne réglera pas les rancoeurs accumulées sur de trop longues années délaissées de la fin de la guerre à aujourd'hui, ces ommissions d'analyses ont fabriqué le terreau d'un certain terrorisme, tant chez nous qu'en Algérie.
L'ignorance ou le mépris des besoins engendrent généralement le pire.
Rédigé par : pm | 06 décembre 2007 à 19:43
une bombe sans retardement ce jour ........pour ne pas s'être excusés ?
mes excuses , alors ! :-(
Rédigé par : Cactus bombé | 06 décembre 2007 à 18:45
Des excuses... NON. Ca deviendrait une chaîne sans fin, chacun voulant sa part d'excuses pour une date précise de l'histoire. Je ne me souviens plus si c'est un dédommagement ou des excuses qui avaient été demandées à l'Espagne pour les bûchers d'Isabelle la Catholique (1451-1504), celle-ci avait envoyé les juifs qui avaient refusé de se convertir au catholicisme au bûcher... Et si nous demandions des excuses à l'Italie qui a vu naître Jules Cesar pour la colonisation de la Gaule par celui-ci ? Nous trouverions ça absurde, c'est pourtant dans le même ordre d'idées que s'inscrivent les excuses que nous devrions formuler à l'Algérie.
Un peu de sérieux. Que les politiques se déssaisissent de l'histoire et la rendent aux historiens. Cela permettra à ceux-ci de nous donner une objectivité de la "colonisation" de l'Algérie par la France sur laquelle nous pourrons méditer dans 200 ou 300 ans au moins... Nous en sommes encore à de vieilles querelles datant de 1789... alors l'Algérie à encore bien du temps avant d'avoir son tour au tribunal de l'histoire.
Rédigé par : Bernard 1 | 06 décembre 2007 à 15:43
Olivier P,
Je sais dire merci aux gens. Dire merci à Malek et les autres 3 % qui ont participé contre rémunération à la reconstruction de la France m'est aussi naturel que d'avoir de la gratitude pour cette société de service avec tous ses acteurs.
Où je ne suis pas d'accord, c'est lorsque l'on dit que ce sont ces 3 % qui ont reconstruit la France pendant que les autres se sont tourné les pouces, qu'il n'y eut qu'eux dans les emplois pénibles. Où je ne suis pas d'accord, c'est aussi qu'on oublie systématiquement de remercier Gino, Moshé, Marcel, Manuel, Gunter... On ne pense qu'à remercier Malek et dire que Marcel est un con.
Cette République "une et indivisible" qui ne reconnaît que des Français sans distinction de race, de religion, j'y suis attaché tout autant que vous. Je crains, hélas, qu'elle ne soit plus présente que dans les textes et que la politique, la vie commune se fassent maintenant uniquement par des groupes de pression ethniques, mais aussi religieux, économiques, régionaux, idéologiques... !
Rédigé par : Ludovic Lefebvre | 06 décembre 2007 à 15:16
Vous parlez, Philippe, de suffisance et d'ignorance et vous n'avez pas tort mais ce que je retiens de ce voyage, comme des précédents en Russie et en Chine, ce sont les contorsions de style, une espèce de bouillie pour les chats qui veut dire sans dire tout en disant, cette hypocrisie, manque de courage, intérêt (chacun cochera la bonne case) qui dénonce un jour le caractère autocratique d'un Poutine et le lendemain lui lustre les mocassins, qui accepte que Bouteflika nous crache à la figure mais l'accueille en grande pompe quand il vient se faire soigner, cette diplomatie qui me fait honte quand un ambassadeur français se précipite pour, dans la foulée d'un tyran africain, dénoncer comme d'affreux criminels les gens de l'Arche de Zoé dont il semble qu'ils soient surtout des illuminés. A propos de l'Afrique, toujours cette complaisance à l'égard de tous ses dirigeants qui affament leurs peuples et remplissent leurs poches. Je déteste la repentance. Les erreurs du passé, quels que soient les belles paroles et les beaux gestes, ne seront jamais effacées. Par contre j'attends de nos dirigeants le courage politique qui peut éviter que d'autres soient commises aujourd'hui, là, maintenant. Et franchement, pour l'instant je ne vois pas bien où est la rupture avec les mauvaises manières d'hier.
Rédigé par : catherine A. | 06 décembre 2007 à 14:26
Mais pourquoi tant d'Algériens souhaitent-ils quitter leur merveilleux pays, si bien dirigé et qui crée tant d'emplois pour s'installer dans un pays de criminels qui n'a pas le courage de reconnaître qu'il est seul responsable de ce qui s'est passé ?
Ne confondons "surtout pas" la classe dirigeante algérienne qui a trouvé un moyen de réunir un peuple divisé en un réflexe nationaliste et antisémite et les Algériens qui sont pour la grande majorité de braves gens ne demandant qu'à travailler et vivre en paix avec les autres.
Et surtout, comme le dit si bien notre hôte, ne tombons pas dans les pièges qu'une histoire écrite par un seul camp tend aux naïfs et aux révolutionnaires en peau de lapin dont le rêve est l'abaissement de la France afin de préparer la voie du grand soir.
A mon avis, mais beaucoup diront le contraire, notre président n'a pas trébuché.
Rédigé par : mike | 06 décembre 2007 à 12:43
Ludo L. vous écrivez : "(...)nous leur avons construit routes, écoles, hôpitaux, dispensaires..."
Sur ce point précis, je voulais tout de même vous dire :
Quand j'étais enfant, j'ai vu construire ce qui allait devenir mon collège.
Je me souviens des ouvriers. L'un d'eux était très beau, avec une moustache fournie, une peau brune, comme tannée, des yeux noirs, et aussi un gentil sourire.
Il ne parlait pas bien français, mais nous avions un peu échangé. Il venait d'un village d'Algérie et s'appellait Malek.
Il a construit mon école, Malek.
Je voulais vous dire, Ludovic, que si nous n'avons pas à nous excuser, rien ne nous interdit en revanche de savoir dire MERCI.
Au nom d'une fraternité française, qui nous rassemble. Et parce que nous n'avons pas encore su le faire.
Rédigé par : olivier-p | 06 décembre 2007 à 12:33
Le président de la République doit-il s’excuser pour les crimes commis par la France pendant la guerre d’Algérie ? A cette question, vous répondez « surtout pas ». Sans doute, en effet, n’a-t-il pas à le faire, mais cette péripétie internationale pose plus largement la question du regard que les collectivités humaines portent sur leur mémoire. Premier point : l’utilisation politique de l’histoire au profit du pouvoir. Depuis l’empereur Auguste jusqu’à l’époque contemporaine, elle a toujours existé. Elle correspond au désir de pérenniser une domination, de lui conférer une légitimité en la reliant à un passé réel ou mythique. Ici, elle s’assimile le plus souvent à de la propagande. Mais cette récupération de la mémoire, cette mise en scène parfois excessive, répondent aussi aux aspirations identitaires des peuples et s’inscrivent dans un moment donné de leur évolution collective. La France d’Ancien Régime a vénéré pendant longtemps Jeanne d’Arc et Saint-Louis, puis, avec le siècle des Lumières et le début de la Révolution, elle a fait du roi Henri IV un mythe. Les cas sont encore plus frappants avec l’apparition des nationalismes du XIXème siècle. Voyez l’Allemagne ressuscitant ses Nibelungen, héroïsant le combat du Chérusque Arminius vainqueur des légions romaines. Voyez la France elle-même statufiant son Vercingétorix, en songeant moins à Jules César et à Alésia qu’à l’Alsace-Lorraine et à Sedan. Je ne parle pas ici de Drummont, de Maurras et de l’exaltation nauséabonde du « sang » français. Emile Durkheim l’écrivait à la fin du XIXème siècle : comme toute nation, l’identité française a besoin de symboles pour se rassembler, elle vénère autant Jeanne d’Arc, le drapeau tricolore, que les soldats de l’an II. Et dans ce cadre, la réalité des faits historique compte peu. C’est une question de symbole, de fierté nationale, d’identité profonde. Nous vivons encore largement suivant ce schéma depuis cinquante ans : idolâtrie vouée au général de Gaulle, influence de l’extrême gauche et du parti communiste sur l’histoire « officielle » de la République, notre mémoire étant l‘héritière directe de la configuration géopolitique de 1945, ainsi que des grands événements qui ont suivi. Or Nicolas Sarkozy a lui-même participé à cette volonté d’arrimer le pouvoir à un socle identitaire, aidé en cela par la belle plume d’Henri Guaino. Je me souviens, pendant la campagne, avoir entendu un discours sur la nation particulièrement émouvant, même si l’hommage rendu au colonialisme m’a choqué et que le culte posthume voué à Guy Môcquet m‘a lassé. Emouvant parce que, pour la première fois depuis longtemps, des valeurs historiques communes étaient vivifiées, nous permettant de sceller à nouveau le pacte national. Car ce dernier n’est jamais donné une fois pour toute. Il faut constamment l’alimenter, le protéger, l’inspirer. C’eût été peut-être l’occasion aussi d’intégrer d’autres composantes de la nation : les fils des esclaves et des colonisés en font partie. Cela n’a pas été fait et je l’ai regretté. Là s’arrête ma critique. Certains historiens de gauche se sont offusqués de ce que le pouvoir avait pourtant toujours fait, les mêmes historiens n’ayant jamais blâmé les énormités qui correspondaient à leur propre idéologie, comme la justification de la Terreur révolutionnaire, le complot des 200 familles ou la revanche patronale de 1940. Si l’énonciation de valeurs communes est une nécessité, la société civile doit toutefois se montrer vigilante dans une démocratie et ne pas se laisser enfermer dans un moule systémique, quel qu‘en soit par ailleurs le bien-fondé. Aucun pays du monde ne fait volontiers acte de repentance. La Turquie ne veut pas entendre parler des Arméniens, l’Autriche ne se sent pas responsable de la Shoah, le Japon ignore les crimes commis en Chine et les Chinois ceux perpétrés au Tibet. Mis à part les Etats-Unis, auxquels il faut parfois reconnaître ce courage, nous avons été parmi les rares pays à reconnaître nos fautes, du moins certaines d‘entre elles. J’ai souvent critiqué Jacques Chirac, mais il a beaucoup œuvré dans ce sens : massacres des Madagascar, rôle de l‘Etat français dans la rafle du Vel d‘Hiv et la déportation des Juifs, etc…
Je ne sais pas si un chef d’Etat doit battre constamment sa coulpe pour des crimes perpétrés par les générations qui l’ont précédé, ce que je crois en revanche c’est que le débat est nécessaire. Et je me permettrai pour terminer une comparaison avec le monde judiciaire : vous savez mieux que moi, Monsieur l’avocat général - et vous en avez débattu à propos des crimes d’ordre psychiatrique - qu’autant et plus encore que l’excuse elle-même, l’explication, la clarification, constituent une forme d’apaisement essentiel pour les familles des victimes ou pour les victimes elles-mêmes, qu’elles soient d’origine française ou algérienne.
PS : Je ne comprends pas bien ce que vous avez voulu dire ici par anthropomorphisme.
Rédigé par : Laurent Dingli | 06 décembre 2007 à 12:27
Remarquons quand même que l'aveu du caractère profondément injuste de la colonisation donne des gages aux partisans de la repentance. Encore une fois, le président entre en discordance avec le candidat qui déclarait péremptoirement en meeting que la France n'avait pas à rougir de son passé colonial.
Et puis, juste pour le plaisir, cette petite perle : "L'injustice attise toujours la violence et la haine" a dit celui qui, à une petite semaine d'écart, affirmait que "ce qui s'est passé à Villiers-le-Bel n'a rien à voir avec une crise sociale" ...
Rédigé par : Julien | 06 décembre 2007 à 12:13
Surtout pas, je suis d'accord, mais il y a des conditions à ce "surtout pas". Ce n'est pas parce que le passé est "fluctuant" et "indiscernable" ou susceptible de réinterprétation qu'on n'a pas à présenter des excuses, c'est pour une autre raison. C'est parce que ce ne sont pas les excuses qui comptent, c'est la reconnaissance des faits avérés. Il faut avoir reconnu et accepté certaines choses. Accepté les actes des Français qui ont fait notre histoire et donc ont participé à ce que nous sommes. Des Français, des Algériens, des Allemands, etc, peu importe.
Peu importe quand les faits ont eu lieu, au 17e siècle contre les Marranes en Espagne ou au 20e siècle en Chine. La Chine et la Corée sont en droit de demander une "reconnaissance" des crimes commis sur leurs territoires par les armées japonaises d'occupation. Le roi d'Espagne présentant ses excuses, il y a quelques années, pour les crimes commis contre les Marranes, c'était inutile. Pas excuses, mais reconnaissance. Moyennant cette reconnaissance, les excuses deviennent inutiles et on peut aller de l'avant. Alors pour moi la question est plutôt : sur ce point de la reconnaissance, sommes-nous bien nets ?
Le premier travail de l'historien, avant toute analyse, est d'établir les faits, et en ce qui concerne la colonisation de l'Algérie, les faits sont parfaitement discernables. Il y a des épisodes bien établis, dans l'histoire de la colonisation française en Algérie, qui font frémir et dont aucune analyse n'effacera l'horreur. Je pense notamment à cette population enfermée dans une grotte, et enfumée, qui rappelle très précisément Oradour-sur-Glane. Acceptons-nous la réalité ? Cette question est importante, en référence à l' "invention" et à la "révision" permanentes que vous appelez de vos vœux : cette invention et cette révision permanentes ne peuvent se faire qu'à partir du moment où les faits sont établis et acceptés comme tels, sous peine de tomber dans le "révisionnisme" en son plus mauvais sens.
Et j'ajouterai que plutôt que faire "histoire à part", il faut faire "histoire indépendante des émotions".
Rédigé par : Isa | 06 décembre 2007 à 12:02
Je pense que la question des excuses est une question culturelle. Les cultures orientales et extrême-orientales me paraissent se situer davantage dans la logique du paraître donc de l'excuse publique qui répare en permettant à qui se réclame de leur nécessité de redresser la tête. Nous nous situons davantage dans une logique de l'intériorité qui veut que qui reconnaît sincèrement avoir quelque chose à se reprocher se mortifie et batte sa coulpe même en silence.
Quand les chinois réclament des excuses aux japonais ils sont dans la même logique culturelle.
Quand les politiques japonais passent leur temps à s'excuser à la télévision quant aux malversations qu'à tort ou à raison on leur reproche c'est au moins autant une façon de rechercher la concilation qu'une façon de s'engager sur la voie de la repentance, et c'est là un euphémisme puisque à peine se sont-ils excusés qu'ils récidivent...
Idem il n'y a pas si longtemps le pdg d'un grand groupe coréen.
Le problème me paraît, comme ça a priori, tenir à ce que nous ne donnons pas tout à fait le même contenu aux mots ni tout à fait le même sens à l'acte.
Les uns veulent l'excuse qui leur permette de se redresser et de revenir sur la ligne de crête, les autres ne veulent pas de l'acte de contrition, du cilice, ni de la mortification intériorisée qui leur paraîtrait nier ou occulter tout un certain nombre de paramètres.
Comme c'est sans solution, il me semble à moi aussi que la solution Sarkozy est une façon de solutionner l'insolutionnable...!
Rédigé par : Catherine JACOB | 06 décembre 2007 à 11:41
Pardonnez-moi de me citer, mais je recopie ici un article rédigé par ailleurs sur ce sujet :
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Nicolas Sarkozy s'est rendu en Algérie, "en ami" dit-il. Après la polémique suscitée par des responsables d’anciens combattants algériens, exigeant que la France reconnaisse que le colonialisme fut un crime, jusqu’à la déclaration, démentie depuis, du ministre algérien des anciens combattants sur le "lobby juif" qui aurait permis à Nicolas Sarkozy de se faire élire, cette visite ne s’annonçait pas triomphale. Tout au plus, comme l’a précisé le président sur TF1 et France 2, s’agissait-t-il d’aller signer là-bas des contrats pour les entreprises françaises.
La France est déjà le premier partenaire commercial de l’Algérie et ces contrats entrent donc dans une forme de routine qu’il n’y a pas lieu de magnifier outre-mesure. Chaque année, de nombreux contrats sont signés en Algérie par des entreprises françaises. La relation franco-algérienne ne saurait se réduire à cet échange commercial, alors que chacun des peuples vit intensément depuis 1962 une relation quotidienne ambiguë, mêlée de proximité et de défiance.
Les Algériens représentent la population étrangère la plus nombreuse sur notre territoire : 900 000 (officiel) personnes dont la moitié de bi-nationaux. C’est la plus importante - et de loin - communauté algérienne à l’étranger. Mais c’est aussi la plus importante communauté de bi-nationaux, partagés entre les deux rives de la Méditerranée, ne sachant qui de l’Algérie ou de la France est son véritable pays. Certes des réussites spectaculaires dans les mondes économiques, artistiques ou sportifs accompagnent d’autres réussites plus discrêtes d’un grand nombre de jeunes diplômés, ingénieurs, techniciens, mais la question identitaire reste posée pour eux comme pour ceux qui subissent la discrimination, le chômage ou la délinquance.
C’est sur cette base humaine que devraient se fonder les relations franco-algérienne, et non plus sur un retour sempiternel vers les démons d’une histoire commune sanglante. Ce ne sont ni les anciens combattants du FLN, ni les nostalgiques d’une colonisation bienfaitrice qui bâtiront la relation franco-algérienne de demain. Il est donc grand temps de solder ce contentieux d’un autre temps, afin de libérer la construction d’une relation nouvelle, forte, nécessairement forte.
Le président Sarkozy a décrit à Tanger les contours d’une union euro-méditerranéenne qu’il appelle de ses voeux. Projet louable et utile. Mais comment interprêter positivement ces passages de son discours où il magnifie l’attirance des européens pour la rive sud de la Méditerranée en citant les croisades, les invasions européennes, les colonisations successives, tout en omettant soigneusement de citer la longue attirance des arabes pour la rive nord, lorsqu’ils se sont installés pendant de nombreux siècles en Espagne ? Est-ce ainsi qu’il convient d’introduire ce projet d’union, en laissant supposer qu’une nouvelle croisade, économique celle-ci, préluderait à ce projet ? Maladroit.
La colonisation fut une catastrophe. Il n’est pas honteux de le reconnaître. Les excuses sont vaines dans la mesure où les acteurs de l’époque ne sont plus ceux d’aujourd’hui. Mais la reconnaissance reste d’actualité. Dire que les idéaux de la France ont été déformés dans la colonisation ne constitue pas une humiliation mais l’affirmation d’une simple réalité : la France a envahi l’Algérie, a exproprié les Algériens, les a réduits à un statut infamant qu’elle n’aurait pas toléré pour ses propres citoyens. Voilà qui n’exprime que la vérité simple, certes déplaisante mais incontournable. Voilà qui effacerait l’effet détestable de cet amendement absurde voté le 13 février 2005 affirmant que la colonisation avait eu des "aspects positifs", véritable injure frontale qui fut à l’origine de l’annulation de la signature du Traité d’Amitié prévu la même année.
C’est aujourd’hui que la France et l’Algérie ont besoin de nouer une relation forte qui confirmerait dans les faits l’imprégnation que vivent aujourd’hui les deux peuples. Il ne s’agit pas de construire une amitié impossible entre les anciens du FLN et ceux de l’OAS mais de rendre compte d’une réalité sociologique et culturelle que vivent ensemble les Algériens et les Français de ce début du 21ème siècle
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 06 décembre 2007 à 11:36
Sans vouloir minimiser une Histoire, l'Histoire de deux pays et tout ce qu’elle englobe, il faut également reconnaître que tout ne fut pas négatif.
Il ne faudrait pas, par ailleurs, prendre pour prétexte une colonisation, une guerre et ses effets, dans un pays qui a tant tardé à évoluer une fois la France partie, pour la culpabiliser.
Ceux qui ont eu l'opportunité d'aller en Algérie furent surpris de constater que rien, depuis le départ de la France, n’avait été fait, pour exemple la distribution de l'eau, qui n’est accessible que quelques heures seulement dans la journée, dans certaines villes. Un roulement étant appliqué, la population doit s’approvisionner durant ces deux heures. Cela était encore ainsi, il y a quelque temps.
Il faut se souvenir également qu'au moment du tremblement de terre qui eut lieu en 2003 ou 2004, quelques-uns ont tenté de jeter l'opprobre sur la France, qui était déjà retirée du pays lorsque les immeubles furent construits. Cela aurait été si aisé de déclarer que la France avait construit des « châteaux de sable » et donc qu'Elle était responsable. Ce pays est atteint comme beaucoup d’autres par la corruption…
Doit-on également en faire notre mea culpa ?
Rédigé par : Marie | 06 décembre 2007 à 11:05
J'ai le sentiment qu'en la matière le président de la République s'est bien conduit, c'est-à-dire avec mesure.
Rédigé par : olivier-p | 06 décembre 2007 à 10:26
Ce que je veux dire, c'est que l'Histoire, on l'assume et puis basta !
Sinon, on n'a rien à faire sur cette planète.
Rédigé par : L'ignoble Infreequentable | 06 décembre 2007 à 10:13
Des excuses ??? Mais on rêve !
Même mes cousins Corsi, de ceux qui font nationalistes virulents dans le civil (et poseurs de bombes dans la nuit) ils n'ont jamais imaginé demander des excuses depuis 1769 (et la bataille de Ponte Nuovu)...
Ce serait tout simplement indécent, même pour un prélat habillé de blanc, que de faire acte de contrition, piétinant l'Histoire déjà gravée dans le marbre !
Les choses du passé sont ainsi faites : elles demeurent à jamais (jusqu'à l'oubli).
Rédigé par : L'ignoble Infreequentable | 06 décembre 2007 à 10:11
Peut-être un jour les magistrats devront-ils s'excuser devant l'opinion de sanctionner pénalement et sévèrement tous les malheureux, victimes de la vie, qui incendient des autobus, tirent à balles réelles sur les forces de l'ordre, sans trop savoir ce qu'ils font, quand bien même ils menaceraient l'intégrité ou la propriété d'autrui ?
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 06 décembre 2007 à 09:16
"Les querelles ne dureraient pas longtemps, si le tort n'était que d'un côté".
La Rochefoucauld
Rédigé par : Noblesse Oblige | 06 décembre 2007 à 08:56
Surtout pas ?
Pourquoi pas ?
Pourquoi ne pas s'excuser auprès des enfants et petits-enfants de ceux que nous avons blessés, lésés, fait souffrir... durant le siècle de colonisation et la guerre qui y mit fin.
Car la colonisation, en plus d'être injuste, ce que Nicolas Sarkozy a reconnu, fut aussi violente, même si elle comporte aussi des aspects positifs (investissements, équipements, échanges culturels..) qu'il faut aussi mettre en lumière.
Il me semble que la France aurait tout à gagner à être assez claire sur ces points, et à le dire...
Rédigé par : faceB | 06 décembre 2007 à 08:07
L'Etat français coupable fut le bain dans le tonneau des Danaïdes. Nous nous sommes excusés pour la Shoah, ce qui est discutable mais dont on ne peut discuter et Sharon nous traita par la suite d'antisémites, la Marseillaise fut ensuite sifflée lors d'un match de football entre les deux équipes et nous sommes traités d'antisémites sans arrêt.
Ensuite vint la compétition victimaire des arabes, des noirs, des homosexuels et ce pays accueillant, relativement juste et humain, se forme depuis en champ de bataille dont les arbitres sont absents et insultés.
L'Algérie n'aurait donc pas commis de crimes horribles lors de la guerre d'indépendance ? Les juifs, les chrétiens et autres pieds-noirs ne sont-ils pas interdits dans ce pays qui a déjà glissé dans l'islamisme radical selon mes sources sur place ?
Bouteflika n'a de cesse de réclamer des excuses, de vouloir nous dicter nos manuels scolaires et on le laisse faire, comme on laisse notre hymne être humilié de sifflets... au nom de quoi et pour quelle justice ?
L'Angleterre en a autant à son actif, mais n'a jamais fait la moindre excuse, personne ne cherche de poux dans le tête de la reine.
Depuis quand devons-nous nous excuser à la place de nos grand-parents, de nos trisaïeux ?
Je m'excuse souvent auprès de gens que j'ai blessé, d'actions dont je n'ai pas vu tout de suite la conséquence néfaste, car l'amende honorable me semble une dignité et un respect d'autrui, mais je ne suis pas responsable des autres.
Si nous faisons l'inventaire historique basé sur le crime, la conquête, aucun peuple, aucune nation, aucune religion, aucune ethnie n'échappent à la repentance.
Cette unilatéralité de l'excuse est une humiliation, un asservissement, un rapport de force, un test, un chantage, un profit auquel nous avons trop cédé et dont nous voyons les conséquences.
C'est aussi un bon moyen de faire diversion, de la part des Algériens, sur la mauvaise gestion de leur pays, la corruption... Nous leur avons trouvé du gaz et du pétrole, nous leur avons construit routes, écoles, hôpitaux, dispensaires... ils ont les outils pour se développer, mais ils en font n'importe quoi, préférant l'argent facile à l'essor économique.
Aussi en guise d'excuses à Bouteflika, je réponds : mon c.. sur la commode !
Je ne suis pas d'accord avec vous, Sarkozy s'est repenti et répandu en Algérie devant les étudiants et il aurait dû répondre aussi sur le lobby juif au ministre des anciens combattants algériens.
Tant que nous ferons passer les intérêts économiques avant la grandeur de la France, le cirque continuera. Deux milliards d'investissement pour Total et la recette d'un match de foot sont importants, pas autant que notre attitude internationale sur le long terme et les retours de ceux-ci. Même là, le calcul n'est pas bon !
Bouteflika et Sarkozy ont passé un message aux expatriés en France, vous pouvez continuer.
Je n'ai, en tout cas, pas envie de collaboration avec ce gouvernement algérien tant qu'il a une attitude de la sorte.
Si Sarkozy veut ficher la France en l'air sur les conseils de quelques-uns, il est bien parti en de multiples domaines.
Plus de repentance disait-il au soir de sa victoire, depuis qu'il est élu, il ne cesse de se repentir. Son gouvernement est une repentance à lui tout seul !
Rédigé par : Ludovic Lefebvre | 06 décembre 2007 à 05:31
La France doit-elle s'excuser ?
Depuis quelques années, maintenant, les excuses sont à la mode, c'est devenu une manie. A ce rythme là, on peut également remonter jusqu'à 732, pourquoi pas, à Charlemagne... ou ... ou... à Jésus Christ. On trouvera bien quelque chose à se reprocher.
Je ne pense pas que pour l’image de la France dans le monde, cette situation soit salutaire. Il me semble que cela serait plus une marque de faiblesse, une sorte de rejet, de déni d’une Histoire, de notre Histoire, de nos ancêtres et de tous ceux qui sont morts pour l’écrire.
Avons-nous seulement le droit, en mémoire d'eux ?
L’Algérie espérait-elle tester le Président Sarkozy ? Il a, de son côté, ne l’oublions pas, subi un affront avant son voyage officiel.
Il est évident que ce pays attendait davantage, mais NS a été très lucide et très juste dans ses explications. On ne peut pas jeter la pierre à tout le monde. Il y a eu un contexte.
La dérobade de Sarkozy
Il a refusé de présenter les excuses officielles de la France à l’Algérie
http://www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=82120
Par ailleurs, y a-t-il un seul pays qui ait présenté quelques excuses que ce soit pour une politique militaire et événements passés de leur Histoire ?
Nous avons encore du mal à cicatriser les années 40-45, alors pourquoi toujours entretenir des plaies qui ne peuvent apporter qu’âcreté. A force de remuer le passé, nous avons juste réussi à développer des incidents du style : le voile, la religion, les caricatures, les signes religieux, l’intransigeance, le racisme… Tout devient prétexte à contestation. Tant à l'intérieur du pays qu'à l'extérieur.
J'ai souvenir dans les années Mitterrand de la restitution de canons par FM à la Suisse, prise de guerre de Napoléon.
Fort de cette restitution, la Suisse n'hésita pas à réclamer une dette de la même époque. Pourquoi pas !!!
Rédigé par : Marie | 06 décembre 2007 à 00:20