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03 décembre 2007

Commentaires

Guillaume

Oui je suis assez d'accord avec vous pour ne pas m'offusquer ! Au passage, certains journalistes de radio ne sont toutefois pas des boucs à ce sujet ! Mais la précision irrésistible à votre travail se dote souvent d'une complexification que vous avez souhaitée ! D'ailleurs les journalistes traitent souvent plus aisément le droit constitutionnel qui, plus accessible, n'en régit pas moins tout l'ensemble.

Nous ne sommes pas cryptologue :)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Catégorie:Code_juridique_français

Une meilleure interaction entre le droit et la plume contribuerait à faire tomber les masques de toutes sortes.

CM/RZ

Dans Mythologies, Roland Barthes écrivait, évoquant les travers du traitement de l'affaire Dominici par les médias : "Justice et littérature sont entrées en alliance, ont échangé leurs vieilles techniques, dévoilant ainsi leur identité profonde, se compromettant impudemment l'une par l'autre". La mise en récit de l'événement, en matière économique, porte parfois les mêmes biais, nous l'avons vu dans quelques affaires récentes, particulièrement dans l'affaire Toyal (sur ce sujet, cf. La Bêtise économique, Editions Perrin).

Marie

@catherine A.

« Ce que je peux faire, ce n'est pas ce que me dit un homme de loi ; mais ce que l'humanité, la raison et la justice me disent que je devrais faire. »
E. Burke


Monsieur Bilger, qui se trouve être l’aîné de certains, devrait inspirer un peu plus de respect pour sa personne et ses choix, il est intellectuellement apte à juger ce qu’il a envie de publier ou de censurer dans les nombreux commentaires qu’il reçoit. Sur ce point, nous pouvons lui faire confiance.

Alors, vous êtes-vous seulement posée la question que monsieur Bilger pouvait porter un quelconque intérêt à ce qu’il a choisi de publier !!

Où doit se porter le respect et la tolérance ???

« …Que diriez-vous si invitée chez vous à partager un repas, je vous laissais en plan pour aller chercher dans placards et frigo d'autres mets plus à mon goût ?... »


Quant à mes invités, Madame, à lire votre intolérance, j’ai certainement plus accepté et tendu la main que vous-même et certains qui vous ressemblent. Je ne parle, évidemment, pas d'un don ou d'une quête. Mais cela relève de ma conscience et ne regarde que moi seule.


« Avoir assez d'empire sur soi-même pour juger des autres par comparaison avec nous, et agir envers eux, comme nous voudrions que l'on agît envers nous-mêmes, c'est ce qu'on peut appeler la doctrine de l'humanité ; il n'y a rien au-delà. »
Confucius


@Catherine Jacob,

Je suis désolée pour cette aubade qui vous était une fois de plus destinée, à travers moi.

catherine A.

@Marie and cie.
Ma solidarité féminine ayant des limites, je vous le dis tout net, vos billets fleuves et hors-sujet me tapent sur les nerfs. Je trouve en outre assez peu correct de vous vautrer sur le blog de Philippe Bilger comme si vous étiez chez vous. Vous êtes invitée et un invité doit - en principe et pourtant je ne suis pas particulièrement formaliste - accepter un minimun de règles. Que diriez-vous si invitée chez vous à partager un repas, je vous laissais en plan pour aller chercher dans placards et frigo d'autres mets plus à mon goût ? Que je suis une affreuse grossière. Pour une fois je vous donnerais raison.

Catherine JACOB

Marie

Comme vous l'avez fort bien repéré, en la matière la simplification est réductrice !

Conséquences :
Comme je ne suis pas juriste, je vais passer par derrière et envisager la question du point de vue de la linguistique.

On critique souvent les langues à idéogrammes en disant : "C'est trop compliqué. Voyez la simplicité limpide de notre alphabet. " Ce qui est oublier d'où viennent nos lettres ou encore l'alphabet syllabique des japonais qui n'en ont pas moins, et avec raison, conservé les idéogrammes, simplifié la forme de certains, créé d'autres formes et multiplié les lectures possibles - parfois par dix -, intégré le système alphabétique au tout ainsi que les chiffres arabes qui se sont ajoutés aux chiffres chinois, conservé l'ancien système de mesure dans certains cas - mesures du sol, architecture - et adopté le système décimal pour le reste ! L'argument que l'on fait souvent valoir à la suppression de toute cette complexité revient, en dehors du classique : "Ils sont fous ces japonais - ou ces chinois", à mettre en avant un alourdissement et un ralentissement de l'apprentissage scolaire, de ces élèves qui ont pourtant les meilleures universités du monde dont les lauréats sont embauchés avant que n'ait séché l'encre de leur diplôme même si, depuis quelque temps, on met en avant, avec délectation, l’augmentation de leur taux de chômage !
Je ne vous précise pas que les critiqueurs n'y connaissent la plupart du temps strictement rien et veulent simplement s’économiser la peine de s’y plonger.
Les vietnamiens qui « se partagent de nos jours en cinq grandes familles linguistiques reparties parmi environ 75 ethnies », sont apparus « pour la première fois dans l'histoire vers l’époque de l'âge du bronze (civilisation Dông Son) et dont les tribus vivaient disséminées dans le sud de la Chine et au nord du Vietnam, ont formé des royaumes dès la fin du IIe millénaire » et ont utilisé les caractères chinois jusqu’au XIIIe siècle.
De ce fait, je peux par exemple, moi qui ne parle pas ces langues, lire la ligne du bas dans cette inscription, tandis que la ligne du haut me reste hermétique : http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/Asie/images/vietna1.jpg
Par la suite, les vietnamiens ont créé – à la même époque que les coréens d’ailleurs – et selon les mêmes principes de base que l’écriture syllabique japonaise qui fut la première du genre, leur propre système d’écriture, le nôm.

« Au XVIIe siècle, Alexandre de Rhodes (1591?1660), un jésuite français de nationalité portugaise, a introduit l'alphabet phonétique romanisé (appelé quôc ngu), toujours en vigueur actuellement.»
Qu’est-ce que cela leur a apporté de vraiment intéressant ? Les seuls gagnants ont été ceux qui n’avaient plus à se donner la peine de se pencher sur les caractères idéographiques.

D’une façon générale, on observe que la simplification des langues précède souvent de peu leur disparition au point qu’on pourrait presque en tirer une loi au sens mathématique du terme!

S’agissant de la langue des codes, qui veut se vulgariser en s’imaginant se rapprocher du public sur le modèle kantien de la vulgarisation de la langue philosophique par l’introduction de l’emploi de l’allemand, ou de celui de l’église par le remplacement du latin par les langues vernaculaires des pratiquant, il s’agit en fait de quelque chose de totalement différent.
Le recours à l’allemand a ouvert certes l’horizon de la philosophie à ceux qui ne parlaient pas le latin, mais il a ouvert également l’horizon de la pratique philosophique à la polysémie vu que s’agissant de cette discipline, la langue de Descartes et la langue d’Hegel sont souvent réputées se distinguer par l’absence de clarté qui règne dans les brumes d’outre-rhin, autrement dit par l’obscurité matricielle de la polysémie des concepts ! « La chouette de Minerve (qui est une métaphore du savoir) prend son envol à la tombée de la nuit. » a dit celui qui voyait dans l’emploi de la langue commune un accroissement de la richesse du sens et donc de la possibilité du progrès du travail de l’esprit par l’abolition des limites qui le contenaient dans des emplois spécialisés !
Un tel résultat pour la langue du code du travail à laquelle on ne demande pas de donner accès à un travail personnel de législateur pour chacun de nos concitoyens, ne simplifiera pas, à mon avis, le travail des magistrats en cas de litige car il ouvrira la porte à toutes les contestations de qui s’estimera suffisamment clerc en la matière en ayant compris tout seul de travers ce qui auparavant lui était resté purement et simplement étranger et nécessitait le recours à un professionnel de la question, sans apercevoir néanmoins comment l’apparente simplification d’un texte sert en réalité à pouvoir mieux faire pencher la balance du côté de celui qui sera en « position d’interprétation dominante », un nouveau concept que m’inspire l’actualité du jour!
Autrement dit, la réforme d’un code telle qu’elle reflètera les avancées effectives du progrès social par de justes corrections, suppressions, ajouts, modifications et aménagements du droit et des droits et des devoirs respectifs est une chose, mais la seule simplification du langage dans lequel il s’exprime telle que cela revient à ouvrir la porte au droit de chacun contre tous, me paraît, à terme, devoir rendre, dans les faits, les choses plus inextricables qu’elle ne paraissaient l’être dans les textes et devoir remplacer le droit (= disparition) par la réapparition du seul accommodement entre les parties (= droit des affaires qui requiert, pour une véritable justice, de peser un poids égal dans les deux plateaux de la balance, ce qui n’est manifestement pas le cas de l’employeur et du salarié, de la multinationale et du sous- traitant, de l’administré et de l’administration etc. etc. etc.)
Pour finir, cette réforme telle que rapportée par les divers médias auxquels j’ai accès me paraît revenir à dire que, ma foi, 2+2 ≈ 4, hein ! vu qu’on va pas chipoter sur les capacités de calcul arithmétique du justiciable !

Marie

@sbriglia,

Aujourd'hui était rediffusé le débat à l'AN sur la simplification du Code du Travail.

Monsieur le Député Vidalies, se basant sur les avis des professeur du droit du travail, docteur en droit et maître de conférence qu'il ne manqua pas de lire, insinua que la lisibilité n'est pas au rendez-vous.

Il donna pour exemple et précisions :

L'Art L 122-14-4, relatif aux indemnités dues en cas de non respect de la procédure de licenciement, est éclaté en 6 articles qui ne se suivent pas : art. 1235-2 ; 1235-3 ; 1235-4 ; 1235-11 ; 1235-12 ; 1235-13.

D'un code du travail à 9 livres succède un code du travail à 8 parties ; qui passe de 271 subdivisions à 1891.

De 1891 articles le nouveau code en contiendra 3652.


Il a lu également une phrase du rapport de Mme le Rapporteur au nom de la majorité :

"L'intérêt d'une loi de ratification, outre de rendre sans objet les recours engagés devant la juridiction administrative contre cette ordonnance en donnant une valeur législative à l'ordonnance qu'elle ratifie..."

Deuxième partie cette nuit.

Il est évident que ce fut détaillé davantage !

Marie

@Sbriglia,

Code du Travail, suite :

Selon Martine Billard, Députée :

"Il faut savoir que nous allons avoir très peu d'heures de travail sur ce texte, que nous n'avons pas de tableau(x) comparatif(s) entre l'ancien code et le nouveau, que le rapport qui a été fait à la sortie de la Commission n'est toujours pas imprimé. Voilà dans quelles conditions nous allons délibérer, nous, députés, sur un texte qui est très technique et qui en même temps est très politique, qui concerne des millions de citoyens, tous les salariés et tout ceci dans des conditions qui ne sont pas dignes d'une démocratie comme devrait être la France."

Tiré du magazine Parlement Hebdo.

Bien sûr, me direz-vous, ces propos émanent d'une députée Vert !

Alberto

Le journalisme judiciaire :

Chaque semaine, l'hebdomadaire le Canard Enchaîné commente et retranscrit brut de décoffrage le fonctionnement de l'appareil judiciaire. Cette chronique appelée "Coups de Barre" est signée par Dominique Simonnot.
Y aller faire un tour est plus qu'instructif, il est salutaire !!!

Et le plus souvent, on perçoit les décisions de justice rendues comme une partie de poker-menteur.
Je l'entrevois même, personnellement, comme l'usinage de la Justice, rendement et manque de moyens et pour quels objectifs ?
Le monde de la Justice ordinaire côtoie la misère sociale et humaine.
Le lien entre les deux se confond pour le meilleur et parfois pour le pire.


Dailleurs, si le Canard Enchaîné intitule cette chronique : "Coups de Barre", je pense que ce n'est pas par pure ironie.

A méditer sans doute, pour vous, qui rendez la Justice aux citoyens ordinaires dont je fais partie.

Alberto

Cactus a Wizzzé

"Les blogs le savent, qui en profitent"
oui mais déjà dépassés, les blog log in ou pas !

place "Net" aux Wizzz (voir sous mon nom de nom) qui ont donné un sacré coup de vieux aux blogs :-(

Marie-France Bezzina

J'ajoute que, selon les rédactions et selon les procès, les commentaires sont faits par un journaliste chroniqueur judiciaire, ou un journaliste généraliste qui a couvert les faits. "Oeil neuf" sur une affaire ou suivi de A à Z, c'est un choix.

Marie-France Bezzina

La chronique judiciaire n'existe plus. Terminé le temps où un Pottecher relatait chaque jour les audiences qui devenaient un véritable feuilleton dont on attendait impatiemment la suite. Aujourd'hui, les procès sont relatés en pointillé. Vous savez comme moi comment on procède : des avocats, selon le degré de relation avec les journalistes, fournissent l'arrêt de renvoi ; comme c'est un résumé fort bien fait de l'accusation, il convient pour l'avant-papier de consulter aussi les défenseurs. Cela évite les ennuis. A partir de là, sauf rebondissement, souvent improbable, tout est dit, avant même que les audiences de "remise à plat du dossier" débutent. Ensuite les cours donnent aux journalistes un planning. Il n'y a plus qu'à choisir les jours "avec", souvent les deux premiers jours, le moment le plus attendu étant celui des premières paroles de l'accusé qui reconnaît sa culpabilité ou proclame son innocence. Ensuite, on repère les "jours intéressants", et bien sûr, le plein de journalistes revient lors des réquisitions... Les procès, souvent longs, trop longs, coûtent cher à tout le monde ! Et puis, je pense qu'il y a une très nette saturation du public sur ce genre d'exercice. Pour ma part, je pense que la formation de journaliste spécialisé en matière de droit n'est pas nécessaire. Il faut qu'il ait une connaissance de tout et qu'il se renseigne, par exemple auprès d'experts en médecine légale, aéronautisme, chimie... Mais 2+2 font toujours 4, encore que ce ne soit pas certain.
Cela dit, personne n'est à l'abri d'une erreur.
J'ai couvert récemment un long procès (sensible) : en première instance, des responsables ont été désignés ; en appel, ce n'était plus les mêmes pour le ministère public ! L'arrêt n'est pas encore rendu mais je l'attends avec impatience .
Bonne Saint-Nicolas ! En Lorraine, il détrône actuellement le Père Noël.

Marie

@Sbriglia,


Une précision :

"Ce matin, il y a eu interruption de l'examen du projet de loi de refonte du Code du Travail dans l'hémicycle à la demande du Parti Socialiste, faute de quorum atteint. Notamment, les députés UMP n'étaient pas suffisamment en nombre.
La discussion du texte a donc été ajournée, renvoyée à mardi prochain."

Marie

@Sbriglia,

"Que vient faire votre commentaire sur la réforme du Code du travail dans ce post consacré au journalisme ?..."

Une petite visite de votre part sur le blog de monsieur Bilger, monsieur Cactus les trouvant trop rares !


Je vous rassure tout de suite, j'ai déjà plongé mon nez dans un code du travail. S'il est touffu, cela justifie au moins vos honoraires !!


Trêve de plaisanterie.


Madame Jacqueline Irlès, députée et rapporteur du texte, lors d'une interview, hier, a admis la déclassification de 500 articles qui passent de la partie législative à la partie règlementaire. Ce qui ne représente selon elle, je cite : "que 20 % de ce qui doit être fait".


J'ai entendu également une réaction, je suis désolée, je ne sais plus de qui et à l'occasion de quelle émission. Des exemples furent donnés de violation du droit du travail ; mais j'avoue que je n'ai pas pris de notes ; je ne pensais pas être interrogée. Si par hasard, cela me revenait, je vous le ferai savoir.

Par ailleurs, je vous signale si vous ne le savez et si toutefois cela vous intéresse, qu'il est programmé sur la chaîne Public Sénat les diffusions suivantes :


- Projet de loi, adopté par le Sénat, ratifiant l'ordonnance n° 2007-329 du 12 mars 2007 relative au code du travail (en différé du 04/12/07 à 18h)
Lundi 10/12/2007 à 15h



- Projet de loi, adopté par le Sénat, ratifiant l'ordonnance n° 2007-329 du 12 mars 2007 relative au code du travail (en différé du 04/12/07 à 18h suite)
Mardi 11/12/2007 à 1h15


Cela vous promet une bonne lecture.

tschok

Bonsoir M. Bilger,

"Pourquoi la justice a-t-elle été incapable de fabriquer des talents, des compétences, des lucidités médiatiques de même qualité ?"

Je vous propose une hypothèse de réponse: parce qu'un journaliste s'adapte à son lectorat.

Donc, si les journalistes sont nuls en matière judiciaire, ou en tout cas en-dessous des attentes exprimées par les professionnels de la justice, ce serait parce que leur public ne serait pas intéressé par un journalisme de qualité dans ce domaine.

S'il n'y a pas d'intérêt du public à avoir accès à une information judiciaire de qualité, c'est peut-être tout simplement parce qu'il n'y a pas d'intérêt du tout du public pour la chose judiciaire.

Mais, si l'on en juge par l'omniprésence du fait divers judiciaire dans les médias, on peut déduire que cette dernière hypothèse est inexacte.

D'où une autre hypothèse : le public voudrait de l'information judiciaire, mais se contenterait de celle qu'il a, même de piètre qualité.

C'est là que les choses deviennent délicates.

Il s'en contenterait parce que:

- il se résigne au maljournalisme en matière judiciaire, comme on se résignerait à une fatalité ?
- il ne se rend pas compte que l'information est de mauvaise qualité, car les médias s'abstiennent de le lui dire (ce qui est normal: quand on vend un bien de piètre qualité on s'abstient de le dire à celui qui le consomme) ?
- il se contente du maljournalisme car il flatte ses bas instincts ?
- il se débrouille pour trouver une information de qualité sans passer par les médias habituels, donc, pourrait se passer d'un journalisme de qualité ?
- il éprouve une timidité intellectuelle teintée de respect, voire de crainte, devant une matière qualifiée de technique, que les journalistes sont rares à parvenir à synthétiser avec talent ?

Ce sont des pistes de réflexion. On voit qu'elles intéresseraient sans doute plus un journaliste qui voudrait se mettre à portée d'un lectorat nouveau qu'un professionnel de la justice.

Maintenant, le professionnel de la justice peut aussi se poser des questions.

Plutôt que de rendre responsable le média, c'est-à-dire l'intermédiaire entre lui et le public, il peut se demander si, dans le fond, l'absence de "bons médias" ne serait pas liée à l'absence de "bonne image".

Vous avez remarqué que nous vivons dans une société où l'on montre davantage ceux qui sont beaux que ceux qui sont laids : quand on est beau, il y a toujours quelqu'un pour photographier.

Or, en communication, on a toujours l'image qu'on se donne : si cette image n'est pas montrable, ce n'est pas la faute de celui qui prend la photo, c'est la faute de celui qui "est" sur la photo.

Ce détour par la beauté peut vous surprendre.

Pourtant je me réfère en réalité à un triptyque philosophique classique : le vrai, le juste et le beau.

La justice repose sur la recherche de la manifestation de la vérité, donc le vrai et le juste. Mais pas le beau.

Visiblement, cela ne suffit pas à susciter l'intérêt des journalistes de qualité.

Alors, si vous voulez vraiment les intéresser, rendez-la belle.

Donc, à la question:

"Pourquoi la justice a-t-elle été incapable de fabriquer des talents, des compétences, des lucidités médiatiques de même qualité ?"

On peut répondre : parce qu'elle n'est pas belle.

Ce n'est qu'une hypothèse, mais vous avouerez qu'on a quelques raisons de la tenir pour sérieuse tant la beauté attire le talent.

Reste à savoir comment s'y prendre pour rendre belle la justice...

Bulle

Eddy Plenel veut faire payer ce qu'offre gratuitement Rue89...

sbriglia

@Marie
Que vient faire votre commentaire sur la réforme du Code du travail dans ce post consacré au journalisme ?...
En quoi la refonte à droit constant du Code du Travail "remet en cause les droits des salariés" ?...
On aimerait quelques précisions... et non des slogans !

J'ai pratiqué pendant trente-cinq ans, je pratique toujours, le Code du travail : l'avez vous jamais ouvert ? Vous l'auriez fait, vous seriez convaincue combien son caractère indigeste et désordonné est une source d'ambiguïtés permanentes qui n'est pas à l'honneur de notre législateur...

Je vous invite à faire une incursion sur le blog d'Autheuil sur ce sujet pour vous éviter de proférer de telles contrevérités... et ne pas toujours porter crédit aux affirmations tendancieuses du camarade Filoche...
Un extrait (merci Autheuil pour le copyright !) :

"Pour faire taire les critiques qui évoqueraient une réforme "en catimini", sachez que la réforme a été lancée en février 2005 et que l'ordonnance a été prise le 12 mars 2007. Tout le monde a eu largement le temps d'expertiser ce texte, qui était public, accessible à tous, et même déposé sur le bureau du Sénat depuis le 18 avril 2007. Contrairement à d'autres mesures prises avec précipitation, ce texte a été mûri. Plusieurs acteurs s'y sont penchés, sous la houlette de la commission supérieure de codification peuplée d'éminents juristes. La consultation a été large et tous ceux qui voulaient se faire entendre n'avaient aucun mal à être auditionnés.

Pourtant, les gauchistes militants ne peuvent pas s'empêcher de brandir l'argument de la réforme silencieuse, sans débat, c'est plus fort qu'eux. On n'est plus dans l'argumentation, mais dans la mauvaise foi et contre ça, il n'y a pas grand-chose à faire. Certains parlementaires veulent organiser tout un barnum autour de ce texte, avec une foule d'amendements et une mobilisation assez sensible dans l'hémicycle. Leurs principales craintes portent sur les risques de modifications involontaires, au détriment bien entendu des salariés. Certains n'hésitent pas à aller plus loin et accusent le gouvernement d'avoir fait ainsi passer en douce des réformes impopulaires. C'est clair qu'il y aura des bugs, vu l'ampleur de la tâche. Parfois, il suffit d'un "et" qui remplace un "ou" et l'article ne dit plus du tout la même chose. Pour autant, j'estime que l'on peut faire confiance aux juristes qui ont travaillé, et si effectivement des erreurs ont été commises, il faudra les rectifier."

patrick doussot

Cher Philippe Bilger

Le journalisme judiciaire est souvent assimilé à la chronique judiciaire.
En fait il s’agit de disciplines "sœur" mais qui ont leur propre identité.

Faire un compte rendu d’audience lisible pour le lecteur est souvent un exercice complexe surtout qu’il doit être fait dans l’instant ou presque.
Par contre l’article judiciaire rédigé pour un magazine ou un grand titre national ne relève pas forcément des mêmes qualités.
Les grands titres nationaux ont des rédacteurs spécialisés et de grande qualité comme vous le soulignez, mais en province, les chroniqueurs judiciaires qui font vivre la rubrique justice au quotidien sont tout aussi talentueux mas cela se sait moins.
Alors pour une fois mettons la province en valeur à vos yeux de…. parisiens !!

Marie

http://chezfab.hautetfort.com/archive/2007/12/04/g-filoche-le-
code-du-travail-est-en-danger.html

G.Filoche : le code du travail est en danger


Ce Code va être voté au Parlement comme une lettre à la poste début décembre, sans aucune information des principaux médias. Il remet en cause les droits les plus quotidiens de 16 millions de salariés.

Marie

Un journalisme à inventer ?

Sans doute faites-vous également allusion au nouveau concept qui se prépare : "MédiaPart". Site d'informations payant.

http://www.mediapart.fr/

Le prix de la liberté

Edwy Plenel

"Nous avons besoin d’une nouvelle presse en France, et MediaPart est ce projet. Vous en découvrirez progressivement les contours sur ce pré-site, jusqu’à la sortie, début 2008, du site définitif. Né de la rencontre entre des professionnels du journalisme et des spécialistes du Web, il cherche à inventer une réponse aux trois crises – démocratique, économique, morale – qui minent l’information en France, sa qualité et son utilité, son honnêteté et sa liberté...

La suite à lire sur le site.

Pourquoi adhérer ?
MediaPart sera un site d’informations et de débats en partie payant : 5 euros par mois pour les moins de vingt-cinq ans et les chômeurs ; 9 euros par mois pour les autres. En adhérant à MediaPart, vous choisissez de soutenir un journalisme totalement indépendant, de qualité, et dans le cadre d’un site participatif. En adhérant, vous deviendrez membre du site et de notre communauté...

A quand la tirelire à l'entrée de votre site , monsieur Bilger ?


Heureusement qu'internet devait être à l'origine un outil de culture et accessible à tous.


Dans un autre domaine, allez-vous, monsieur Bilger, écrire un article sur la destruction du Code du Travail par le Parlement ?

http://www.betapolitique.fr/+Le-code-du-travail-va-etre
-reecrit-01714+.html

NS peut ensuite aller déposer des gerbes sur la tombe de nos morts pour la France !

Bulle

La seule défense - et je sais qu'elle est faible - pour les journalistes est qu'ils écrivent dans l'urgence et sur des sujets qu'ils n'ont pas "choisis", contrairement aux articles des blogs... Ceci étant dit, des "talentueux" réussissent et dans l'urgence et sur des sujets imposés mais comme cela a déjà été dit, il n'y a guère de "spécialistes" satisfaits du contenu des articles couvrant leur discipline. Des risques de la vulgarisation.

stellar

J'ai peur que vous ne remarquiez les insuffisances des journalistes en matière de justice et de droit en raison de votre compétence et que vous n'appréciez les articles dans le domaine écomonique et financier que parce que ce sont des domaines qui vous sont moins familiers.

Les économistes sont souvent assez critiques sur la presse, par exemple :
http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2007/11/25/1097-cette-fois-on-touche-le-fond
http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2007/10/31/1061-maljournalisme-economique-au-monde-episode-cxvivii

Aizen

Ce qui m'exaspère le plus c'est la manière dont certains journalistes s'approprient la portée d'un arrêt (ou d'un simple jugement, voire même d'une ordonnance) pour lui faire dire tout et n'importe quoi ; surtout quand ce tout et n'importe quoi sert de réceptacle politique. La subtilité du droit échappant aux profanes, il est dangereux pour une société de discréditer sa propre justice en jouant sur l'ignorance des citoyens.

olivier-p

Vous me donneriez envie de m'y mettre.

(avec cette dangereuse fatuité qui consiste à croire que je pourrais faire mieux...)

Véronique

Les deux journalistes que vous citez, Stéphane Durand-Souffland et Pascale Robert-Diard, quand ils font la chronique d'un procès ou d'une affaire judiciaire ont su conquérir leur place de journaliste, c’est-à-dire celle de fournir des informations.

Dans leurs articles, on sent comme l'observation d'une limite qui les contraint positivement à se caler sur des faits ou sur des paroles prononcées dans une audience.

Ils font d’abord un travail de restitution. Se contraindre à s'en tenir d'abord à des faits, les privilégier par rapport aux commentaires, peuvent être pour un journaliste un exercice intellectuel contre soi.

C'est parce que ce travail est d'abord soigneusement fait que leurs analyses sont crédibles.

Les interroger l'un et l'autre sur leurs motivations à exercer leur métier dans le domaine judiciaire pourrait vous donner des éléments pour une meilleure compréhension de leur professionnalisme.

Ou alors.

Comment vous (l’univers judiciaire) avez-vous réussi à les intéresser ?

gabian

Pour avoir assisté, voire participé à des événements médiatisés par la suite, j'ai vu travailler sur place des journalistes. Puis, ayant lu leurs papiers, je me suis la plupart du temps interrogé : étions-nous bien au même endroit ? Avons-nous les mêmes yeux ? Sont-ils de ma planète ?
Pour tout dire, j'ai rarement lu une description fidèle de ce que les acteurs sur place avaient vécu. C'est sans doute la loi du genre, mais en tant que citoyen, je suis obligé de me poser la question : et pour tout le reste, ce à quoi je n'ai pas assisté, les domaines en lesquels je suis ignare, en qui puis-je avoir confiance ?
A ce jour, je n'ai pas la réponse. Je cherche, comme beaucoup de citoyens, et les blogs sont une des pistes, imparfaites, propres à satisfaire mon goût pour l'information honnête.
D'ailleurs je lis le vôtre, c'est tout de même un signe !

Noblesse Oblige

Le journalisme judiciaire en crise est l'un des symptômes de la crise du journalisme en général. Un blog comme le vôtre permet de pallier les insuffisances, sauf que :
1. Il n'est pas destiné au grand public
2. Vous n'êtes pas journaliste
France Info a préféré recruter une victime de l'affaire d'Outreau pour parler de la justice, plutôt que de confier cette tâche à une personne compétente. Les mass media font dans l'émotion et le compassionnel. Les juges sont considérés comme des monstres par l'opinion publique, et les mieux placés pour parler du Mal sont donc ceux qui l'ont directement côtoyé.

Peroixe

Ph. B., aux compliments que vous décernez à Eric Le Boucher, il faudrait ajouter la capacité d'adaptation. Je crois me souvenir d'un magnifique retournement de veste au moment du CPE.

catherine A.

@Philippe Bilger
Une remarque liminaire : "la justice ne sait pas imposer sa loi aux médias", écrivez-vous. Heureusement ! C'est dans les dictatures que les différents pouvoirs imposent leurs lois aux médias. Au passage, n'oubliez quand même pas ces lois restreignant la liberté de la presse, du stupide droit à l'image à celui sur la vie privée .
Pour revenir au sujet du papier, désolée mais "le trio infernal " me ferait presque rire si ce fantasme n'était pas le reflet d'une pauvreté de pensée et d'une bêtise crasses. Je crois d'ailleurs que dans la vie, il faut se méfier terriblement des "admirateurs éperdus" ; l'exaltation abolissant pas mal de facultés....
Qu'il y ait de mauvais journalistes, des paresseux, des incultes, des malhonnêtes même, évidemment. Comme dans toutes les professions ; pas plus sans doute mais pas moins. Mais je voudrais simplement rappeler que les articles ça ne se gobe pas comme un oeuf cru. Le journaliste n'est pas là pour penser à la place du lecteur/auditeur/téléspectateur, il est juste là pour apporter le maximum d'éléments. A chacun de se faire sa propre opinion. Il n'est pas interdit de réfléchir, de se documenter et quand un journal ne plaît pas on en change.
La remarque de Thierry S me paraît plus pertinente : oui les acteurs de la vie économique trouvent toujours que les articles dans ce domaine sont légers (lorsque récemment des patrons se sont colletés à un numéro des Echos, ils ont été nombreux à dire que l'exercice était d'une grande difficulté et qu'à l'avenir ils seraient sans doute moins sévères en lisant la presse), les écrivains que les critiques sont inconsistants, écrivent avec leur pied gauche et/ou savent à peine lire, etc. C'est un grand classique. Mais heureusement que les journalistes sont là pour essayer d'analyser objectivement, de prendre du recul, de tenter d'expliquer, d'aller chercher toutes les informations et pas seulement celles que certains ont envie de donner. Un journaliste aura forcément toujours moins de connaissances qu'un très bon spécialiste mais il essaiera de faire partager ce qu'il sait, sans jargonner, sans prendre ses lecteurs pour des idiots. Il est un passeur.
Pour revenir aux journalistes couvrant le judiciaire, il est vrai qu'à part les médias nationaux, rares sont ceux qui peuvent "se payer" des journalistes spécialisés. Comment voulez-vous qu'un quotidien régional s'offre les services à l'année de journalistes pour couvrir seulement deux sessions d'assises ? Ce sont donc souvent les faits-diversiers qui s'y collent ou ceux qui ont une inclination particulière.
Cela dit, peut-être faut-il aussi s'interroger sur ce qui se passe dans une cour d'assises, sur la théâtralisation qui donne toute son importance à la forme, au mépris souvent du fond et parfois de la justice la plus élémentaire. A faire d'un procès une pièce de théâtre plus ou moins réussie on court le risque de se retrouver avec des compte-rendus de spectacles. C'est désolant mais les journalistes ne sont pas forcément les seuls coupables.

Denis ROYNARD

Lisant et analysant aussi bien des décisions de justice française que des décisions de pays anglosaxons ou de juridictions européennes ou internationales, une différence me frappe tout particulièrement :

les arrêts du Conseil d'Etat et de la Cour de cassation laissent de côté des aspects essentiels des faits, schématisent à l'excès (en usant parfois de l'ommission ou de la dénaturation des moyens invoqués) contrairement aux arrêts de la CJCE (par exemple).
Du coup, les aspects factuels, sans doute les plus aisément appréhendables par les tiers lecteurs ou auditeurs, soit sont absents, soit sont relatés de manière inappropriée par ces journalistes que vous critiquez avec raison.
Enfin, il semble bien (cf. notamment le récent ouvrage de Pierre Cahuc sur la société de défiance) que les Français n'aient pas du tout confiance dans la justice, et qu'ils s'en désintéressent (l'émission du "Bien commun" d'il y a quelques mois avec Robert Badinter était très éclairante à ce sujet). Une des meilleures illustrations de ce désintérêt et de ce manque de confiance, c'est d'une part l'absence quasi systématique d'invocation de la constitution et des principes constitutionnels (cf. notamment le discours du président Sarkozy à l'IRA de Nantes sur la fonction publique), et les commentaires essentiellement politiques et partisans qui entourent les décisions du Conseil constitutionnel, lors de leur élaboration et une fois rendues.
Dans l'émission précitée, Robert Badinter a bien expliqué et synthétisé la raison des multiples virages manqués. L'Europe aurait pu nous amener lentement mais sûrement vers davantage de considération et de respect du droit, vers davantage de culture juridique, mais avec l'adhésion des anciens pays de l'est à la convention européenne des droits de l'homme et l'explosion du flux de requête, la Cour européenne des droits de l'homme ne traite plus autrement que par un filtrage expéditif et totalement dépourvu d'examen des faits et de motivation que les affaires graves pour l'intégrité physique des personnes ou présentant un intérêt symbolique.
Nous voilà donc revenus à devoir changer les choses chez nous, mais curieusement, nos politiques dénoncent davantage certaines particularités nationales comme les grandes écoles ou notre fonction publique que d'autres particularités nationales, comme le très faible budget de notre justice et notre justice administrative très.... administrative !
A ma connaissance, seul François Bayrou a mis un peu en avant la question de l'impartialité structurelle du Conseil constitutionnel et du Conseil d'Etat pendant la dernière campagne présidentielle, et ça n'a eu quasiment pas d'écho, il faut bien le dire. Je crains fort qu'il ne faille une nouvelle affaire Stavisky ou une nouvelle affaire "des fiches" (pour le contentieux administratif) pour que la donne change, car hélas dans ce pays il semble impossible de réagir à froid à une multitude de petits dysfonctionnements, et c'est toujours une réaction à chaud à un gros dysfonctionnement (Dreyfus, Outreau,...) qui se produit.

Chaillot Nicole

Au tout début des années soixante, j'ai travaillé avec une exceptionnelle journaliste judiciaire nommée Madeleine Jacob, personnage haut en couleurs qui terrorisait justiciables, avocats, magistrats et... journalistes. Alors âgée d'une vingtaine d'années et chargée de fabriquer les pages du quotidien Libération, je vivais dans la hantise de devoir couper quelques lignes des comptes rendus d'audience kilométriques de ladite Madeleine. Les spécialistes judiciaires étaient des stars à l'époque : voir Frédéric Pottecher par exemple. Ce qui n'est évidemment plus le cas aujourd'hui à l'exception de ces procès particulièrement médiatisés que sont les procès Barbie, Papon, etc. Je vous ai entendu ce matin sur France-Culture : pas vraiment en accord avec vous sur la réforme entreprise mais quel plaisir de vous entendre argumenter.
Avec le meilleur souvenir d'une jurée d'assises ayant pu constater de près votre humanité.

Catherine JACOB

«Pourquoi la justice a-t-elle été incapable de fabriquer des talents, des compétences, des lucidités médiatiques de même qualité ?»

Entre deux ouvrages de fond, une belle tâche vous attend encore à compter de votre retraite comme magistrat.

Paul

@PB:

Je vous rassure, le journalisme économique ne se porte pas mieux que le journalisme judiciaire... il est rare que l'actualité économique soit expliquée à l'aide de quelques concepts simples et reconnus et ne se limite pas à une litanie de valeurs des différents titres du marché...

Ludovic Lefebvre

L'économie est l'amie du moment, toujours pas la justice, ceci explique peut-être cela.

Peut-être est ce une discipline si subjective parfois qu'elle est plus complexe à restituer que l'économie ?

Peut-être que d'être partisan contre la justice est un "héroïsme" si jouissif qu'il n'est pas prêt à être abandonné ?

Admirateur éperdu

Votre déception quant à la couverture de l'actualité judiciaire par la quasi totalité de la presse n'a d'égale que la mienne.

Un début d'explication : la relation perverse du trio infernal qui "gèle" 99,99 % de ce qui concerne la justice.

Quel est ce trio ?

- La basoche : magistrats et avocats,
- Les politiques
- les journalistes en particulier ceux qui se piquent d'être des spécialistes de l'investigation ou de l'actualité judiciaire.

Ce trio n'est fait que de connivence et je suis toujours choqué de voir que la justice étant rendue, "au nom du peuple français", le citoyen est systématiquement exclu de tous les débats concernant la justice.

J'ai eu l'occasion de voir dans un colloque l'incroyable fossé qu'il y avait entre le trio infernal qui déverse toujours ses mêms sempiternels marroniers et le peuple, c'est-à-dire les citoyens qui étaient présents.

Il ya a là un hold up insupportable fait au vu et au su de tout le monde.

Pour paraphraser votre fin d'article je dirais que la justice est dans une démocratie trop importante pour la laisser administrer par ce trio infernal.

Je serais producteur d'émission ou rédacteur en chef j'excluerais sytématiquement la possibilité d'avoir ce trio infernal majoritaire sur les plateaux et je donnerais une part prépondérante aux citoyens et aux associations qui travaillent sur ce sujet... en me méfiant comme de la peste des "faux nez".

Il ya trop de connivence dans ce trio infernal pour leur laisser 99,99 % de la communication sur ce sujet trop important dans une démocratie.

Fleuryval

Rassurez-vous.
Les arts non plus n'ont pas la presse qu'ils méritent.
Sauf Soutine, très occasionnellement :-)

belka

Deux citations, peut-être approximatives, mais bien adaptées pour accompagner vos propos :

"S'il continue à y avoir autant de journalistes les mots pueront"

"... ce qui est à craindre ce n'est pas le pas assez mais le trop-plein".

Hugues

Je suis surpris que vous n'évoquiez pas le fait que les spécialistes d'un thème sont de manière générale peu satisfaits des articles de presse sur leurs spécialités. J'admets néanmoins la spécificité du cas de la justice.

Je ne partage pas votre appréciation positive des chroniques d'Eric le Boucher. Par exemple son analyse des résultats du Grenelle de l'environnement témoignait d'une méconnaissance profonde des sujets environnementaux.

Thierry SAGARDOYTHO

Peut-être aussi que le journalisme judiciaire, dans la presse écrite ou audiovisuelle régionale surtout, est relégué aux soins des "faits-diversiers" qui considèrent, à tort d'ailleurs, qu'il est aussi aisé de relater une instruction ou un procès qu'un fait divers à l'état brut lorsque l'enquête démarre. Or, ainsi que vous le soulignez justement, connaître les arcanes judiciaires pour savoir les vulgariser au plus grand nombre suppose une maîtrise du labyrinthe judiciaire dont peu de journalistes peuvent se targuer. Admettons tout de même que la presse TV compte aussi quelques plumes de référence (BERTHET, VERDEILHAN, WEILL-REINAL) même si les contraintes de temps (durée maximale tolérée à l'antenne et réactivité en raison des horaires limites de fabrication des journaux à l'antenne) en font un exercice différent de celui de la presse écrite. Sur le plan radio, c'est déjà moins évident à l'exception du pôle justice de FRANCE INFO (ARON, DENIAU, COGNARD). Comme vous, je pense que le journalisme judiciaire est à réinventer mais je ne crois pas qu'il existe une spécialisation judiciaire au sein des grandes écoles de journalisme. Un rédacteur en chef en TV régionale me disait récemment que c'était la partie la moins noble de leur métier. Je crois pourtant qu'un bon journaliste judiciaire vaut largement tout le reste. Une parenthèse en conclusion: le style inimitable de S.D.S permet de le reconnaître sans même lire la signature du rédacteur au bas de l'article. Du S.D.S, c'est déjà un croquis d'audience à lui seul. Ne pensez-vous pas?

L'ignoble Infreequentable

Peut-être aussi que la notion de "Juste" est à la portée de tous !

Or, Juste et Justice ne sont pas forcément du même moule, puisque la justice applique des règles (la loi) qui ne sont pas forcément "justes" au sens du sens commun et du bon sens...

Crois-je savoir qu'on nous a gratifié, il y a moins d'un an, d'un "ordre juste" comme "désirs d'avenir".
La mêlée des "bons sens", agitez bien (au shaker et pas à la cuillère) et le tour est joué !

1.000 exemples à vous donner, entre contravention (sur PV d'un agent assermenté, même quand il dit des conneries) au délit routier quand le panneau était caché par une branche de feuillu agité par la tempête (jusqu'à ce TPG qui efface les écritures d'encaissement de chèque sur son ordinateur, pour annuler une amende sur décision de justice et n'estime plus rien devoir à personne sans qu'on puisse vérifier quoi que ce soit : authentique et prescrit).

Surcouf

A vouloir commenter les faits de justice comme un match de foot, qu'on ne s'étonne pas que "l'image" de celle-ci soit la même que celle d'un match de foot... hoolligan compris.

Effectivement la justice vaut bien mieux que tout cela.

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