Grâce à Jean-Pierre Raffarin, j'ai appris une belle citation, de Voltaire étonnamment : "La gentillesse est une qualité de l'intelligence". Une telle référence fait douter de ce qu'on avait tendance à croire et qui excusait la méchanceté parce que, plus que son contraire, elle démontrerait l'alacrité d'esprit.
Aujourd'hui, Voltaire serait déçu par une société qui fait aussi peu dans l'intelligence que dans la gentillesse. Dans tous les domaines, politique, culturel et médiatique, on a décidé de ne plus faire semblant. J'ai recueilli quelques exemples qu'il ne me semble pas absurde de relier pour en tirer une leçon. On ne retient plus ses coups, on les assène.
Un collectif anonyme - Philippe Le Bel - vient d'écrire un brûlot moins contre TF1 qu'à l'encontre de son présentateur emblématique PPDA et de Robert Namias. Ce qui frappe le plus dans cette charge ciblée, c'est l'indulgence à l'égard d'une Claire Chazal qui ne pâtit jamais des effets de sa complaisance et de sa compétence très relative, grâce à une pipolisation fabriquée pour sa sauvegarde, à chaque risque de lucidité. Sur Canal Plus, le président du Conseil Constitutionnel confirme qu'il n'apprécie pas du tout le style de présidence de Nicolas Sarkozy. On se souvient encore de l'algarade qui n'a pas fait dans le raffiné entre BHL et Henri Guaino. Lors d'une émission animée par Paul Amar, à ma grande stupéfaction, celui-ci, généralement courtois, a voulu se "payer" Eric Zemmour dont le roman lui avait déplu. Mais la réplique a été foudroyante. L'auteur a gagné aux points. Le conflit entre Bartabas et la ministre de la Culture - je n'évoque pas les scandaleuses destructions causées par le premier - a pris un tour inusité, tant les échanges ont été rudes et sans fard. Enfin, dans cette liste volontairement hétéroclite, qui pourrait être plus longue, les derniers éclats de Jacques Attali.
Je n'ai pas à discuter la qualité du rapport qu'il a remis au président de la République et qui constitue la synthèse d'un immense travail. On a le droit de se soumettre ou non au diktat de Jacques Attali qui enjoint de prendre tout ou de laisser. On peut aussi choisir les propositions qui agréent, au détriment des inutiles, utopiques ou paradoxales. Ce n'est pas cela qui me passionne. C'est la réaction d'un Jacques Attali nouveau - en tout cas dans ses manifestations publiques et médiatiques - face aux attaques. Finis le ton suave de l'essayiste, le discours clair et pédagogique de l'homme invité par les radios et les chaînes de télévision pour nous expliquer à sa manière l'avenir - et force est de reconnaître, quand on l'entend, qu'on ne regrette pas Edgar Morin -, finies les gracieusetés d'une personnalité à la fois courtisane et courtisée, un pied dans le Pouvoir, l'autre dans les arts au goût du jour et la tête dans les étoiles, fini le policé. Il suffit, pour s'en convaincre, de lire le Figaro du 25 janvier sous la plume de Judith Waintraub. Avant même le massacre que je vais dire, il avait vertement remis à sa place le présentateur David Pujadas sur France 2 et démoli un reportage. Jacques Attali s'en prend à Jean-Pierre Raffarin dont la façon de gouverner a été "un désastre" et la critique "minusculement parisienne" - c'est Jacques Attali qui le dit, vous ne rêvez pas ! -, il qualifie sans équivoque Claude Goasguen "d'imbécile", distille un venin plus subtil à l'encontre d'Elie Cohen accusé d'être jaloux et, enfin, pour faire aussi bonne mesure à gauche, il ridiculise François Hollande. Mais dit du bien de Ségolène Royal.
Faut-il mettre cette libération de la parole, cette violence seulement sur le compte d'une susceptibilité blessée, tellement habituée à l'éloge qu'elle ne supporte plus l'ombre d'une réserve ? D'une personnalité ayant du tellement flatter François Mitterrand et se battre pour maintenir à ses côtés une place d'élection qu'aujourd'hui, il est inconcevable qu'elle n'en recueille pas les fruits ? Tellement accordée à toutes les puissances que la possibilité d'un dissentiment n'est même plus envisageable ? Et si c'était plus profond ? Si Jacques Attali, au-delà de l'offense, s'inscrivait dans un courant qui réunit ceux qui ne cherchent plus à simuler ? La société n'est-elle pas en train de changer, pour le plus grand bonheur de l'authenticité, quoi qu'on pense du fond des diatribes, en n'hésitant plus à montrer les crocs et à remplacer les précautions de langage par un langage sans précaution ?
Que les tièdes se rassurent. Les opportunistes, les prudents, les gentils par nature ou par tactique continueront à imposer leur douce et malfaisante emprise. Pour parler net, de leur part - et j'en ai évoqué certains dans mes billets - la gentillesse ne sera pas une qualité de l'intelligence, tout simplement parce que celle-ci fera défaut. La gentillesse orientée devient alors le seul moyen de séduire pour les médiocres que l'arrivisme et l'appétence de gloire démangent.
Sur ces explosions qui semblent nous faire entrer dans une nouvelle ère, une analyse mérite d'être faite sans que je prétende formuler autre chose que des hypothèses.
La violence des sujets eux-mêmes entraîne souvent une vigueur, une ardeur qui lui ressemblent. Il y a une contagion du fond sur la forme des interlocuteurs. Pour Eric Zemmour, les thèmes brûlants qu'il a mis en roman touchent de si près les tréfonds intimes, la vision du monde de chacun, qu'ils créent presque nécessairement un antagonisme où les contradicteurs jettent dans l'empoignade ce qu'ils sont, davantage que ce qu'ils pensent. Ce sont les êtres qui sont condamnés à se battre, plus seulement les esprits.
Je continue à percevoir que la parole présidentielle - et j'inclus beaucoup dans "parole", j'y mets aussi le style, les relations avec les proches, les ministres, les conseillers, les autres chefs d'Etat - s'étant libérée, elle a ouvert les vannes de la société pour le meilleur et pour le pire. L'exemple venant d'en haut, la France du bas ou des côtés s'est engouffrée dans le même exercice. La vérité du président, sa volonté de ne plus rien cacher ont fait école subtilement ou ostensiblement. Il y a dans l'exigence de vérité une violence, presque une destruction des rapports civilisés avec autrui. La vie sociale et intellectuelle n'est plus une guerre en dentelle mais une guerre où les mots sont des armes. On a fui la convention pour la tension.
Sans doute aussi, à force, ces mondes où l'apparence s'évertuait à démentir les conflits profonds, où la tape sur l'épaule était destinée à masquer le mépris secret, ont-ils pris conscience de l'absurdité de telles attitudes ? Le médiatique, de ses superficielles connivences et de ses cruautés constantes ? Le politique, de ses compagnonnages de surface mais de ses haines étouffées ? Le culturel, de ses grotesques embrassades et de ses inimitiés vigilantes ? Le judiciaire, de sa façade unie mais de ses coulisses agitées ? La société, de sa gentillesse vaine et de son désir de vérité ? Elle en avait assez de faire la belle alors qu'elle ne rêvait que de faire la bête.
On peut déplorer cette tendance que je crois décisive. Elle ne résulte pas seulement de foucades individuelles. Le vernis craque, les crocs se montrent, reste à favoriser le bon usage de cette authenticité. J'espère que ce mouvement décapant va freiner la dérive vers la judiciarisation forcenée de la pensée. Plus la pensée se judiciarise, plus une société s'aseptise. J'irai jusqu'à soutenir que cette judiciarisation manifeste le vice d'une démocratie qui ne sait plus penser et qui, pour compenser, s'obsède sur les modalités d'un exercice devenu impossible pour elle. Peut-être la violence assumée, la vigueur désirée vont-elles nous délivrer de la liberté jugée et de l'irrévérence sanctionnée ?
Il ne faut pas avoir peur d'une société qui aspire à devenir plus vraie. Donc plus rude.
Qui montre ses crocs.
Quelque part, votre propos est une belle leçon d'humilité et de clairvoyance.
L'autre arme de l'intelligence reste l'humour. L'hommage que celle-là rend à la condition humaine.
Rédigé par : L'ignoble Infreequentable | 29 janvier 2008 à 12:13
Que Trissotin en vienne aux mains avec Vadius, cela ne constitue pas une démonstration épatante d'un saut qualitatif exceptionnel dans le débat d'idées et les crocodiles - eux qui ont les meilleurs crocs, non ? - se battent couramment ensemble dans le même marigot, à la stricte condition que le marigot ne bouge ni ne s'assèche.
S'il est plaisant, pour se distraire, de contempler ces rixes médiatiques, il faut garder en mémoire que les chiens ne montrent leurs crocs qu'à ceux qui pénètrent dans leur territoire et sont à deux doigts de leur subtiliser la gamelle.
Qu'est-ce qui oppose Amar et Zemmour, Attali et Raffarin sur le terrain des idées ? Rien, et c'est bien pour cela qu'ils se chicornent, pour les quelques miettes qui pendouillent à leurs babines.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 28 janvier 2008 à 17:26
@catherine A.
"La colère sincère ou simulée de Ségolène Royal en est une belle illustration : de son face à face avec Sarkozy il ne reste que ça. "
Madame Royal dispose manifestement actuellement d'un excellent coach pour gérer son image et il y a peu de chance qu'on la retrouve dans un numéro de colérique avant longtemps, du moins je le pense.
Chez Drucker, tout le monde paraît avoir remisé dans leur fourreau des crocs rétractiles en ce qui la concerne, car les animateurs l'appellent 'Mme la présidente' sans qu'on sache toujours très bien s'il s'agit de la présidente de la Région Poitou-Charentes ou de la future présidente de la République, au travers d'une ambiguïté contextuelle savamment entretenue ; Jeanne Moreau dont j’ai toujours apprécié avant ce jour, que son discours propre ne déçoive pas par rapport aux performances de l’actrice, fait une litière de roses à cette mère d’apprenti cinéaste, et enfin, c’est costumée en Marlène Dietrich, chapeau haut de forme et guêpière qu’ Arielle Laure Maxime Sonnery de Fromental alias Melle Dombasle, a fait contraste avec la sévérité de la tenue de Mme Royal tout en noir bon genre et collier de perles baroques torsadées, nous assurant de la sincérité de sa candidate…
C’est tout !
Personnellement, j’aime bien Arielle Dombasle du fait de ce côté toujours trop derrière lequel elle dissimule une sensibilité d’écorchée vive qu’elle laisse néanmoins deviner entre les raccords des pièces de la Barbie qu’on peut admirer au Musée Grévin et qui va, la nuit, retrouver la poupée de sa chère moitié. Néanmoins, là c’est de la politique, de la vraie, pas la fiction du politique ou la politique fiction, et j’apprécie moins les performances dont elle nous gratifie dans ce domaine. Tant qu’à faire en effet, je préfère nettement être à l’écoute de l’original, d’où le fait de l’avoir appelée Mme BHL !
Rédigé par : Prof Lambda Vulgaris | 28 janvier 2008 à 17:24
Je voulais dire "mordant" plutôt qu'"acerbe". Lapsus sans doute révélateur et je suis probablement le premier à tomber dans le travers que je dénonce.
Rédigé par : Laurent Dingli | 28 janvier 2008 à 16:59
précision :
F.L. : Laurent Fabius
L.F.: Fabrice Luchini
Rédigé par : Cactus ABCDer | 28 janvier 2008 à 14:27
Je ne suis pas certain que le but d'une vie soit d'échapper à la médiocrité : ni sur le plan intellectuel, ni sur le plan moral.
Je crois même que c'est une forme de médiocrité très française que de vouloir échapper coûte que coûte à... la gentille moyenne.
Vouloir passer pour gentil, surtout si on ne l'est pas toujours, surtout si ça ne vient pas tout seul, n'est pas forcément immoral non plus.
Cette quête de "l'exceptionnel" me dégoûte un peu : on sent comme un moteur, non pas pour le dressage de soi, mais bien sûr, pour le dressage des autres. L'exception guerroyante.
Vous devriez essayer d'y penser sous un cerisier, au printemps, en bonne compagnie, après un bon repas.
Vous devriez vous demander si l'homme doux qui bedonne à l'ombre de l'arbre en fleurs est "plus médiocre" que le procureur qui fait trembler le pov'type entre gendarmes,
et si cette médiocrité de l'instant n'est pas ce qu'on appelait autrefois, je crois, une grâce.
Rédigé par : olivier-p | 28 janvier 2008 à 13:17
"Le vernis craque, les crocs se montrent" nous contez-vous !
faut juste éviter l'escroc mignon ; alors très justement "magnons-nous !" en cette poursuite triviale !
(sinon quelle belle lutte entre F.L et L.F. à citations inégales l'autre soir très tard chez L.R : un régal !)
Rédigé par : Cactus homme aux crocs mignons | 28 janvier 2008 à 09:50
J'avoue ne pas bien comprendre votre billet. Il y a des années que des émissions de télé se sont faites sur la seule castagne. Il faut des clashs obligatoires et le bon "client" n'est pas celui qui fait des analyses fines mais celui qui a la plus grande gueule. Qu'importe ce qu'il dit pour peu qu'il le dise avec violence ou vulgarité, cela n'a rien à voir avec la vérité, c'est une posture. Celle qui fait "vendre", qui assure le lendemain des reprises sur les radios ou dans les journaux. La colère sincère ou simulée de Ségolène Royal en est une belle illustration : de son face à face avec Sarkozy il ne reste que ça. Je ne suis pas sûre que ce soit un grand progrès. Et pourtant je ne suis amatrice ni de langue de bois ni de tiédeur mais la méchanceté bête est souvent aussi redoutable. Je trouve ainsi que lorsque Professeur Lambda appelle Arielle Dombasle Mme BHL, il (ou elle peu importe ) ne fait preuve d'aucun humour, d'aucune finesse mais d'une vulgarité crasse. Arielle Dombasle existe sans BHL, l'appeler Mme BHL est plus que méprisant, bête. Et si elle admire son mari, quoi de plus normal : vivez-vous avec des gens que vous méprisez ? Moi pas.
Pour revenir à la gentillesse je comprends mal, Philippe, votre "les gentils par nature continueront à imposer leur douce et malfaisante emprise". Là les bras m'en tombent. Est-ce une tare d'être gentil ? Il a fallu que j'arrive à Paris et que je me retrouve plongée dans le milieu médiatique - ce que vous voulez souvent cible sur ce blog de quelques intervenants - pour découvrir en effet qu'ici les gentils étaient des couillons et que pour survivre il fallait sans arrêt avoir le couteau dans le tiroir, voire dans la main. J'en avais été effarée et pourtant je ne suis pas franchement ce qu'on appelle une gentille.
Allez, pour sourire et pour ne pas faillir à mon féminisme, je ne crois pas mon cher Polochn que la "virilité" soit l'exemplarité. Pas plus qu'il faut avoir des seins pour faire la vaisselle il ne faut avoir des couilles pour être courageux, même si Alain Rey, qui est souvent mieux inspiré, a mis le mot couillu dans son dictionnaire pour dire "courageux". Flaubert l'avait utilisé un siècle et demi avant...
Rédigé par : catherine A. | 28 janvier 2008 à 09:37
La récente biographie de Voltaire par Pierre Milza (Perrin, août 2007) fait le point sur les défauts et qualités de ce drôle (aux divers sens du terme) de bonhomme.
Rédigé par : Peroixe | 27 janvier 2008 à 22:45
C'est une tendance profonde de la société qui a commencé il y a déjà deux à trois ans. Fini la courtoisie qui travestit les sentiments réels pour rendre la vie en société à peu près viable. Désormais les couteaux sont tirés. Je l'ai vu de près au bureau chez les employés. Naguère quand un camarade de travail faisait une boulette, toute l'équipe faisait face vis-à-vis de la hiérarchie. Aujourd'hui, chacun se défausse, c'est lui, c'est pas moi, des fois que je serais mal vu du chef. Mais ce qu'il y a vraiment derrière, c'est l'individualisme qui a remplacé l'appartenance au groupe quoi qu'il arrive.
Rédigé par : Grain de poivre | 27 janvier 2008 à 20:49
La commission présidée par Jacques Attali a présenté un rapport qui identifie clairement des tabous qui plombent l'économie de notre pays.
Les réponses que Jacques Attali oppose à Jean-Pierre Raffarin et à Claude Goasguen sont rudes parce que les conclusions de la commission, elles-mêmes, le sont.
"L'exemple venant d'en haut, la France du bas ou des côtés s'est engouffrée dans le même exercice. La vérité du président, sa volonté de ne plus rien cacher ont fait école subtilement ou ostensiblement."
NS et SR ont été l'un et l'autre, chacun avec leur style, les catalyseurs politiques de ce que la société, dans son ensemble, ressentait et savait. Sans que son ressenti et sa connaissance empirique ou désordonnée soient réellement formalisés par la parole politique. Parole, au sens élargi que vous lui donnez.
Je ne suis pas certaine que l'exemple soit venu d'en haut. C'est la société qui exprimait depuis longtemps une exigence de vérités. A ce titre, je pense que le premier tour de l'élection présidentielle de 2002 a marqué un renversement.
On peut penser ce qu'on veut de NS et de SR. Mais je crois profondément que ce sont l'un et l'autre qui ont su capter le plus justement la signification et la portée de ce séisme politique d'alors.
"Sans doute aussi, à force, ces mondes où l'apparence s'évertuait à démentir les conflits profonds, où la tape sur l'épaule était destinée à masquer le mépris secret, ont-ils pris conscience de l'absurdité de telles attitudes ?"
De l'absurdité, oui.
Mais aussi et surtout du divorce entre un monde politique qui ne se parlait plus qu'à lui-même et se ne se regardait que dans le miroir construit par les médias et une société en profil perdu abandonnée à elle-même.
Rédigé par : Véronique | 27 janvier 2008 à 20:28
Cher Monsieur,
Tout à fait d'accord sur le contenu de votre billet, à une réserve près, la gentillesse de Voltaire. L'homme avait sans doute ses qualités, mais ne le jugeons pas sur l'hagiographie qui a été soigneusement élaborée au départ de morceaux choisis.
Savez-vous par exemple que notre ami Arouet a fait embastiller deux fois, et poursuivi pendant quinze ans de sa hargne, La Baumelle, un protestant qui avait commis pour seul crime d'avoir écrit quelques propos spirituels sur notre grand homme, qui n'hésita pas à le dénoncer à la police comme huguenot.
Et puis, il y a le Voltaire raciste et violemment antisémite dont on ne parle jamais.
Toutes ces ombres vous les trouverez, remarquablement documentées, dans l'ouvrage de Xavier Martin, Voltaire Méconnu, aspects cachés de l'humanisme des lumières (Dominique Martin Morin, 1986).
Rédigé par : furgole | 27 janvier 2008 à 18:59
Qu'est-ce que vous avez fait de 'Encore Finkielkraut' ?
Je voulais compléter mon commentaire après avoir médité l'intervention de votre collègue Monsieur Marc Trévidic sur 'Revu et Corrigé' (France 5), pour dire que entre les deux extrémismes, celui du jouisseur de la valeur or et celui du terrorisme hypnotique, il conviendrait que quelques esprits forts nous indiquent comment retrouver une crédibilité telle que la fascination de ces extrêmes s'estompe de façon suffisante à produire une sorte de trêve sociale d'une durée indéterminée !
Accessoirement j'ai également noté la remarque de Mme BHL sur France 2 qui nous a fait savoir que M.BHL ayant toujours raison avant tout le monde, elle était toujours de son avis. Or donc si M ou Mme pouvaient exprimer leur auguste pronostic sur le retour de la crédibilité du système scolaire ils nous tireraient à tous une superbe épine des charentaises !!
Rédigé par : Prof Lambda | 27 janvier 2008 à 17:15
Bonjour,
Je ne retrouve pas votre billet sur Kadhafi... Vous vous étonniez du silence du Finkielkraut, je vous signale donc que samedi sur France Culture dans son émission "Répliques" il a posé une question fondamentale qui à mon avis explique bien la publicité faite à l'intervention de Cécilia dans la libération des infirmières, qui n'était là que pour nous empêcher de poser la vraie QUESTION sur les raisons de cette détention et ces tortures tout à fait arbitraires et sans fondement, et qui nous a été présentée comme une grâce obtenue grâce à Cécilia... Que c'est dur d'être pris pour des c... et les journalistes qui photographient des maillots sur les plages et les procès en première page.
Pas un seul journaliste n'a posé la vraie question ! Merci
Anat Duval Uzan
Rédigé par : duval uzan | 27 janvier 2008 à 15:41
Comment ne pas voir l'ambivalence de cette exaltation de "l'authenticité" et de la "sincérité", dont l'autre face est qu'elle sert à justifier l'affranchissement de chacun par rapport aux codes permettant le maintien d'un minimum de convivialité dans les relations collectives et d'éviter que celle-ci ne devienne une "guerre de tous contre tous", qui ne serait plus régulée que par des régles juridiques et l'intervention des institutions policières et judiciaires ?
Rédigé par : Guzet | 27 janvier 2008 à 12:38
"On a le droit de se soumettre ou non au diktat de Jacques Attali qui enjoint de prendre tout ou de laisser. "
On peut se rappeler que X certes, Mines, Sciences Po etc. mais bon quand on en a un on les a plus ou moins tous, le reste est une question de détails et de nécessité cumulative destinée à panser les failles narcissiques semble-t-il, mais aussi conseiller de François Mitterrand et qui n'a pas brillé par une éclatante réussite sur le terrain de la réalité économique en elle-même. Donc pour moi il est l'exemple même de l'élite fabriquée pour répondre à certains critères et qui par la suite non seulement ne se remet plus en cause quels que soient les résultats concrets de ses préconisations sublissimes, mais a toujours une explication pour justifier qu'on ne pouvait que passer de Valmy à Trafalgar malgré ses très éminents conseils.
Autrement dit c'est davantage un auteur qu'une dent de dragon, et comme tout auteur il est autant pris dans la fiction (en l'espèce économique) que dans le théâtre qui la met en scène, et on peut rappeler à son propos comme à celui de tant d'autres élites que les conseilleurs ne sont jamais les payeurs ! Sans compter qu'on s'accorde à reconnaître à l'auteur lui-même, une certaine tendance au plagiat compulsif !
On aura compris que je ne l'aime pas mais je ne suis pas l'élite donc...! Ni même de ces gens qui, selon lui, l'adjurent par ces mots : « Dites-le dans votre rapport, parce que moi, je ne peux pas le dire ». Ou encore: « Si vous le dites, je serai obligé de vous critiquer, mais pas trop fort, parce que je voudrais bien que ça change, mais, vous comprenez, je ne peux pas me permettre de le dire publiquement et de prendre le risque de perdre les prochaines élections »….
Extrait de http://blogs.lexpress.fr/attali/ L'Express.blog du 25 janvier 2008
On avait déjà vu quelque chose d'admirable avec la récupération levi-straussienne du freudisme, mais là chapeau, plus vous lirez de critiques à mon propos, plus il s'agira (peut-être? sans doute ?) de gens qui m'admirent en secret parce que je suis leur porte-parole sur l'agora, et qu'ils ne peuvent manifester sans risque leur admiration en public ! Si ça c'est pas du grand art !!
J'aurais voulu être gentille pour vous être agréable, mais hélas, je ne peux pas !
Rédigé par : Catherine JACOB | 26 janvier 2008 à 18:22
Certes, Jacques Attali a été sec avec Raffarin mais je partage son opinion sur ce dernier ; critiquer un rapport élaboré par une quarantaine de personnages de valeur n'est pas fair-play venant d'un politicien au bilan très discutable.
La forme utilisée par l'un et l'autre montre bien l'irritation croissante devant une société qui dit vouloir se réformer mais refuse de le faire, au nom sans doute d'un principe de précaution, surtout si les idées ne viennent pas des élus.
Rédigé par : mike | 26 janvier 2008 à 18:19
Monsieur le procureur, les animateurs de plus en plus vous volent votre rôle sans en avoir été mandaté par le peuple, sans avoir votre longue formation, sans jamais avoir votre discernement. De petits Torquemada revêtent leur Saint-Benoît, viennent toucher à la littérature. Le cirque Amar voulait supprimer Zemmour et Céline, il en a glissé un mot lors de cette charge médiatique en guise d'émission, un avocat faisait sa piteuse plaidoirie bien-pensante et progressiste contre ce cher Eric Zemmour. Il est juif et n'aurait pas le droit d'écrire une fiction inspirée d'un fait divers sur un juif, comme des arabes lui reprochent son parti pris judaïque, mais il a fait une fiction et il écrit ce qu'il veut quelle que soit son origine, qu'il ne met jamais en avant d'ailleurs. De plus en plus, on ethnicise, c'est la course aux procès raciaux. Zemmour serait tenu d'écrire sans prendre le risque de heurter sur la situation actuelle, mais c'est impossible et non souhaitable. Heurtons à tue-tête, car de cela dépend notre salut commun. Depuis le temps que je dis que les hurleurs de la liberté d'expression sont de dangereux liberticides.
Vive Zemmour et Finkielkraut, deux héros dans la lâcheté collective.
Rédigé par : Ludovic Lefebvre | 26 janvier 2008 à 17:37
Vous critiquez à juste titre J.Attali, très méprisant vis-à-vis de ses contradicteurs, mais vous êtes très complaisant avec E.Zemmour qui n'a pas cessé dans l'émission de mépriser ceux qui n'étaient pas de son avis, l'avocat ne connaissait rien au droit, les autres ne comprenaient rien... Attali & Zemmour étaient dans la même posture, je suis surpris de votre complaisance vis-à-vis d' E.Zemmour.
Rédigé par : philippe pubellier | 26 janvier 2008 à 17:34
"Peut-être la violence assumée, la vigueur désirée vont-elles nous délivrer de la liberté jugée ?"
Si seulement nous pouvions appliquer un tel principe dans les tribunaux lorsque des innocents sont envoyés en prison de manière abusive et injustifiée par des magistrats imbus de leur pouvoir souverain sans le moindre respect de la présomption d'innocence : rappel, 645 demandes d'indemnisation d'incarcération abusive en 2006 (+ 55 % en 5 ans). N'y-a-t-il pas sujet à révolte dans ce domaine pour crier quelques vérités méritées aux responsables du "trouble à l'ordre public" ?
Rédigé par : Dan | 26 janvier 2008 à 17:19
La guimauve intellectuelle dont on veut faire la norme et dont on nous abreuve à longueur de JT et autres émissions pseudo culturelles ferait perdre le plaisir que l'on peut avoir à débattre avec un adversaire.
Je dis bien un adversaire et non pas un ennemi.
Polochon, ici, nous faisait remarquer les influences rugbystique du débat.
Viril mais correct. Ancien talonneur je m'y retrouve et le fait de ne pas appeler un chat par son nom me laisse un gout aseptisé.
Etant par ailleurs gourmand, je préfère nettement le sel et le poivre que le "savon".
La virilité du débat n'a jamais empêché le respect du contradicteur et la reconnaissance de son humanité.
Rédigé par : Surcouf | 26 janvier 2008 à 15:08
En ce qui concerne Eric Zemmour, j'ai moi aussi assisté à son passage dans l'émission "revu et corrigé". Corrigé, c'est en effet Amar qui l'a été. Dire qu'il allait jusqu'à reprocher à l'auteur les dialogues de ses personnages !
Plus récemment, je suis tombé sur l'émission de Fogiel sur M6, où l'ensemble du plateau ainsi que le public tombait sur une militante anti-avortement. Rappelons-nous aussi l'immonde diatribe de Miller contre Marc-Edouard Nabe lors de son passage chez Ruquier. Et on pourrait continuer longtemps comme ça.
La télévision joue les gardiennes de la doxa bien-pensante et se transforme à l'occasion en inquisitrice à l'encontre des quelques esprits aventureux qui osent la remettre en cause.
Rédigé par : Julien | 26 janvier 2008 à 15:02
N'y aurait-il pas également une influence rugbystique ?
"Viril mais correct" semble avoir fait école.
Rédigé par : Polochon | 26 janvier 2008 à 14:20