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28 janvier 2008

Commentaires

Laurent Dingli

Cher Monsieur Bilger,
Ce mot pour vous dire que l'excellente chaîne Arte se penchera le dimanche 10 février sur le procès de Worms, appelé à tort ou à raison "l'Outreau allemand". Mais sans doute êtes-vous déjà au courant. Bien cordialement.

Ludovic Lefebvre pour Jean-Dominique et Surcouf

Jean-Dominique et Surcouf,

Dans mon cas précis, ce médecin, président du club des 41, médecin conseil à la commission des permis de conduire, a bien bénéficié d'appuis et son premier réflexe lorsque je lui annonçai ma plainte déposée fut de me rire au nez, me rétorquant qu'il était intouchable. Par exemple mon conseil délégua à Boulogne à un de ses amis qui ne remit la plainte que deux ans et trois mois plus tard soit deux mois après la date de prescription, il n'a pas été en garde à vue, a eu des expertises psy de complaisance, etc.

Je ne dis pas que tous les magistrats sont comme Gérald Lesigne, que tous les avocats sont marrons (quoique là, j'ai plus de doute) simplement que cela se passa ainsi dans mon cas. Je ne doute pas de l'intégrité d'un bon nombre de magistrats à commencer par monsieur Bilger.

Et en plus, il y eut ce cirque médiatique par-dessus et ce fut le début de la fin pour moi...

Cactus mal à l'aise lui aussi

J'ai trouvé C.H. très maladroit dans ses bottes, à presque faire regretter Delarue (c'est pas peu dire) : son attitude, ses réactions lors du "débat" m'ont beaucoup dérangé ;
la raison ?
Simplement parce que l'homme était mal à l'aise ou quoi ?
J'ai trouvé ses sourires plus que déplacés mais l'émission reste un témoignage (de plus) intéressant !
Mais quel malaise chez moi depuis : ceci pourrait presque arriver à n'importe qui n'importe où, si au mauvais endroit au mauvais moment ou si habiles dénonciations, non ?
J'ai peur que Sissi et quels destins là
:-( !

mike

@ktrin
Ne vous sentez pas visée par mes propos sur les excès des journalistes ; je ne connais pas vos écrits et n'ai pas à les juger ni ne souhaite le faire, mais qu'il s'agisse, entre autres exemples, d'Outreau et de la Société générale, il faut reconnaître que la plupart des journaux nationaux se sont complus dans les revirements, les à peu près, les supputations et les accusations sans discernement.
Bien sûr, il est des journalistes sérieux dont je ne doute pas que vous êtes et qui ne s'en tiennent qu'aux faits avérés, mais un bruit de fond ou de mode couvre leurs voix ou leurs écrits.
Pour revenir à Outreau, j'ai essayé de regarder jusqu'au bout l'émission.
Je persiste à penser que les médias n'ont pas à remplacer la Justice.
Lorsque les cas du juge Burgaud et autres auront été éclaircis et sanctionnés (positivement ou non), alors une bonne émission de télé (il en est de bonnes) pourra nous instruire de ce que nous n'avons pas eu le temps de connaître.

adeline

Il faut quand même admettre, à la décharge de ce Juge, que ce dossier mettait en scène d'une part des auteurs présumés qui pour certains reconnaissaient les faits qui leur étaient reprochés, et que d'autre part ces aveux étaient corroborés par des enfants, entendus et réentendus même par des experts requis. Le Juge ne s'ébat pas en vase clos. Procureur, avocats, chambre de l'instruction. Autant d'intervenants qui avaient eux aussi une vue directe sur l'instruction.
Alors, pointer l'erreur du Juge d'Instruction me paraît un peu court.
Beaucoup d'éléments paraissaient fondés. Il ne pouvait donc pas manquer d'enquêter.
Il faut aussi dire que ce dossier devait se fondre parmi l'énorme charge qui pèse sur ces juges d'Instruction qui mènent plus d'une instruction dans le même temps.
Ils restent, selon moi, des magistrats d'exception et plutôt doués dans leur matière.
Et en l'espèce, celui-ci n'a pas fui devant ses responsabilités, et a accepté d'être entendu publiquement. Ne l'oublions pas.

Véronique

@ Catherine JACOB

"J'ai donc moi aussi pu avoir une vue d'ensemble de cette affaire à propos de laquelle je ne disposais jusqu'à présent que d'une collection d'échos de diverses provenances."

Non, Catherine.

Ce numéro de la série "Faites entrer l'accusé" ne peut pas vous apporter une vue d'ensemble.

Vous avez regardé une tentative de mise en images télévisuelle d'une relation entre un juge et une prévenue.

Mais je pense que, seuls, la littérature ou le cinéma peuvent prétendre à un projet de cette sorte. Avec les filtres nécessaires.

Dans l'exemple du cinéma, cela peut donner "Garde à vue" (C. Miller) ou "Le juge et l'assassin" (B. Tavernier). Mais nous sommes là dans le registre d'une fiction, d'un parti pris - au sens positif de choix - opéré par un auteur, un scénariste ou un cinéaste.

Pour Outreau, pour parvenir à une vue d'ensemble, je pense qu'il faut d'abord accepter de s'immerger dans les milliers de pages du dossier, en traverser les austérités, travailler comme un fou. Accepter également une nécessaire distanciation par le temps qui passe et qui produit de la sérénité intellectuelle.

Un romancier ou un cinéaste, fort de ce travail, pourrait effectivement privilégier un sujet ou un angle ou une interprétation comme celle, par exemple, de la relation entre un juge et un prévenu.

Pour la vue d'ensemble, seuls des chercheurs, à la manière des méthodes de travail des historiens, pourraient, selon moi, se rapprocher d‘une telle ambition.

Catherine Parisot

@ Catherine A.

J'ai apprécié le paragraphe sur la presse.
Vous voyez, vous aviez saisi ce qui m'animait :)
Bonne nuit à tous ! :)

Catherine JACOB

Comme visiblement la plupart des blogueurs, j'ai regardé la soirée consacrée à l'affaire d'Outreau (en verlan : Au trou!) par France2.

J'ai donc moi aussi pu avoir une vue d'ensemble de cette affaire à propos de laquelle je ne disposais jusqu'à présent que d'une collection d'échos de diverses provenances.

Ma première impression est qu'il eût fallu commencer par débaptiser 'la tour du Renard' puis faire appel à l'exorciste du diocèse après relecture des minutes de quelques vieux procès de sorcellerie dont cette affaire apparaît d'un certain point de vue comme une sorte de remake !!

catherine A.

Je ne résiste pas à l'envie de vous inviter à lire la formidable lettre du "bagagiste de Roissy" sur le site de Rue 89. Bonne lecture.

Ludovic Lefebvre

Aucune surprise sur cette émission, Burgaud et un tout petit peu de Lesigne servirent à vendre la soupe, les médias se dédouanèrent eux-mêmes avec la grande complicité d'Hondelatte, Dupont-Moretti ne parla, bien sûr, pas de ses confrères qui s'acharnèrent sur ces innocents rendus coupables dès le premier jour par la presse, mais uniquement des magistrats comme d'habitude. Les deux politiques présents s'envoyèrent les petites piques politico-centrées coutumières et madame Dati afficha sa vulgarité en n'honorant pas sa promesse de présence.

Cette émission me fut douloureuse en réminiscence et pour la première fois depuis bien longtemps, les nerfs lâchent face à ces combats dans le vide, à ce politico-médiatico-judiciaire qui est venu spolier ma plainte sans le moindre remords. J'aurais juste voulu un procès digne, normal dans la discrétion et le réconfort de la justice et me voilà aujourd'hui à sortir un livre, à livrer mes pires hontes... Ce n'était pas mon envie, je n'aime ni l'exposition, ni le manque de pudeur, ni l'emploi du "moi je" en lettres. Je suis allé à contre-Ludo et peut-être dans le vide parce que lorsqu'on critique, que l'on n'est pas dans le format, c'est la censure par le silence !

Véronique

J'ai regardé hier soir "Faites entrer l'accusé".

Le format en termes de durée était plutôt intéressant. Sachant que pour traiter des sujets comme Outreau, les choses ne peuvent pas être expliquées en une demi-heure.

Mais.

Je pense que ce n'est pas d'Outreau dont il était question. Mais de l'instruction du juge Burgaud réduite à sa relation avec Myriam Badaoui.

Il a fallu attendre l'intervention de Maître Dupont-Moretti lors d'un débat ni fait ni à faire, pour que le téléspectateur, peu au fait d'une procédure pénale, apprenne l'existence d'une Chambre d'Instruction dans ce type de procédure.

Alors que tout le monde s'accorde à dire qu'au moins deux des questions essentielles posées par cette affaire sont celles de la détention provisoire et du contrôle du travail du juge d'instruction.

Dans le reportage lui-même, par exemple.

Qu'en est-il du fonctionnement des services sociaux et du contrôle que les responsables hiérarchiques auraient du effectuer sur le contenu des propos d'assistantes maternelles transformées exclusivement, pour les besoins de la cause, en auxiliaires de justice ?

Je suis désolée pour Ktrin et Catherine A si, à mon tour, je discute le travail des journalistes.

Mais il y a un moment où on doit décider :

1 - Le sujet - le parti pris - de ce reportage étudiera la relation judiciaire entre Myriam Badaoui et le juge Burgaud

2 - Le sujet de ce reportage sera les acquittés d'Outreau

Ou.

3 - Le sujet sera la mise à jour soignée, fouillée, précise des mécanismes qui ont produit l'affaire d'Outreau.

Je pense que ce programme a simplement traité tous ces sujets en même temps.

@ Philippe

Dans une note précédente, vous partagiez l'enthousiasme de M. Le Mesle pour des diffusions TV habituelles et systématisées de procès ou d'audiences judiciaires.

" La justice en vedette " ?

Mais dans l'exemple de ce documentaire, il a manqué une surface théorique, une culture judiciaire, une rigueur dans l'approche, un manque de maîtrise des complexités d’un tel sujet de la part des auteurs de cette émission.

Je pense que la TV, type chaîne généraliste, n’est simplement pas prête pour ce type de diffusions.

Ou alors, à titre exceptionnel, comme France 3 a su le faire à l’automne dernier en diffusant un documentaire consacré à un procès d’assises.

La différence, c’est que dans ce film le déroulement du procès a pris la place - le pouvoir - au profit de la narration fragmentée d’une affaire ou d’un fait divers.

On me demanderait aujourd’hui quel est le nom du prévenu et de la victime, ou quel était le "fait divers" jugé, je serais incapable de le dire. J’ai retenu autre chose et c’est tant mieux.


Catherine Parisot qui prend son courage pour donner son avis

Oulala... que dire ?

Après avoir vu le documentaire sur cette affaire, je me rends compte que la paramètre humain est là. Tout le monde attend qu'un juge ne se trompe jamais. Sa relation avec la principale accusatrice (visiblement douée pour mentir et dont le vécu a sûrement largement participé à construire sa personnalité) ne semble pas étrangère à l'ensemble des décisions prises.


Et les enfants, oui, la parole de l'enfant (soupir). Comme l'a dit un invité sur le plateau du débat, "la vérité ne sort pas toujours de la bouche des enfants". Sans poser un jugement de valeur, il faut aussi voir le passé de ces pauvres gosses pour comprendre leurs mensonges ! La délicate question : des mensonges d'enfants ne sont-ils pas excusables lorsqu'il s'agit d'enfants d'ores et déjà victimes ?
Bien entendu, les accusés et leurs familles seraient révoltés par mes propos. Je m'en excuse.
Je constate qu'ils étaient attachés à leur maman au point d'abonder en son sens... Ont-ils seulement saisi la gravité de leurs accusations ? Savaient-ils qu'ils accusaient ou n'était-ce qu'un jeu ou une manière de soutenir leur maman ? Je ne sais pas si des enfants si jeunes peuvent apprécier l'importance d'un tel "enjeu"...
Et je ne suis pas de celles ou ceux qui trouvent que l'enfance n'est qu'innocence et pureté de l'âme.

Dans pareille histoire, n'est-ce pas que les adultes menteurs les responsables ? Seulement, voilà, il y a des adultes qui seront considérés non comme des enfants mais comme des malades. Ce qui revient dans certains cas au même : jugés non responsables.

En ce qui concerne le statut de "présumé innocent", oui, là, il faudrait le préserver avant toute accusation.

Moi, les méandres du système judiciaire, j'y comprends rien.

Je retiendrai donc la tragédie du Monsieur mort dans sa cellule.

Je retiendrai la douleur des accusés.

Je retiendrai qu'une maison achetée n'efface pas le traumatisme à vie de ces accusés à tort.

Je retiendrai que même un juge peut être influencé et se tromper. Et même si cela a engendré une tragédie, ce juge était sûrement de bonne foi. Il n'allait pas "flinguer" sa carrière de lui-même, quand même !!

Il me semble que les enfants étant excusables par la société, leur mère étant visiblement très perturbée mentalement, tous les regards se tournent vers ce juge.

Cela tranquillise une société, de trouver et de condamner, de pénaliser LE coupable.
Sinon, il y a comme une impression d'inachevé.

Je participe entièrement à la douleur de ces personnes accusées à tort. Qu'il n'y ait pas de mauvaise interprétation de mes écrits. J'admire leur courage, enfermés. Et leur dignité lorsqu'ils s'expriment face aux médias.

Pour moi, la seule coupable est l'accusatrice.
Elle était consciente de ses déclarations destinées à nuire.
Le juge a failli mais je ne pense pas qu'il voulait nuire à quiconque.

Bonne soirée à tous.

Ktrin

@ Mike

"Les journalistes ont trop pourri cette affaire de A à Z pour être crédibles."

Décidément, vous en voulez à la presse (cf votre commentaire sur le sujet suivant) !

Je n'ai pas d'action au sein d'un groupe de presse. Sachez qu'un journaliste se doit d'être le plus neutre possible et de se référer aux faits et rien qu'aux faits.

Ses considérations d'ordre personnel sont exclues de ses écrits.

Il ne pond pas l'information : il la relate.

Il faut toujours un bouc émissaire et j'avoue en avoir marre de voir mis tous les journalistes dans le même sac ces derniers temps !!


Face à des émissions comme Star Academy, les annonces de reportages sont fracassantes, se veulent percutantes pour drainer l'audimat.

Attendons dans la sérénité de voir ce que donne le reportage dans quelques minutes !

Je vous laisse, ça commence...


Cordialement vôtre

Ludovic Lefebvre

C'est amusant de voir comment les monstres d'Outreau devinrent les anges d'Outreau, comme tout devient spectacle au contact d'une caméra. Une fille-mère et un toxico au RMI passent du statut de notables à celui d'étudiants en un tour de presse selon la direction du scénario envisagé par le médiatico-politico-judiciaire... Nos émotions sont dirigées où ils le veulent et les gens pressés, peu habitués à réaliser qu'ils sont trompés, avalent les couleuvres en se passant de sel. Il y a du Debord et du Debray dans cette histoire.

martin

Il y a aussi la reformulation par les juges lors de l'audition qui n'est pas toujours fidèle... (même le Colonel Randon a trouvé ses dire dénaturés). Pourquoi reformuler ?? Pourquoi pas un magnétophone ou une dactylo. En droit même une virgule peut changer le sens d'une énonciation.
Certaines décisions de justice se sont faites sur la base d'un chiffre erroné. Que se soit de façon fortuite ou voulue, cela ne doit pas être possible.

martin

Véronique

Je pense que France 2 devait attendre pour programmer cette émission.

"Faites entrer l’accusé". Oui. Mais lequel ou laquelle ?

L’intitulé même du programme risque d’entretenir une confusion en polarisant le propos sur la relation judiciaire entre le juge d’instruction et la principale protagoniste de cette affaire.

Malaise donc.

Dans la mesure où je pense que ce relationnel, s’il peut et s’il doit naturellement faire l’objet d’analyses, doit aussi échapper à toute tentation de lecture scénarisée. Ce qui reste l’écueil principal et dangereux des faits divers "représentés" à la TV.

C’est un système judiciaire défaillant dans ses contrôles, non maîtrisé, qui a conduit des hommes et des femmes dans une cour d’assises.

C’est surtout, selon moi, des dogmes mis au rang de vérités qui finissent par compromettre la lucidité et l’autonomie des regards.

Je partage assez le rapprochement de Catherine Jacob dans son commentaire initial. J’y ajouterais également l’Arche de Zoé. Dans ces trois affaires, quelque chose nous parle des abîmes que produit notre société.

Une déconnexion du réel et une superposition d’une réalité virtuelle et imaginaire.

Et dans les trois cas, des observateurs silencieux ou passifs que je pense eux-mêmes scotchés dans des représentations qui ne sont plus discutées et appréhendées - ou trop tard - avec les ressources d'un esprit critique.

Une démission dans le contrôle et le défaut de maîtrise. Le réel tenu presque pour rien.

"Ils sont si nombreux ceux qui fuient comme la peste l'idée même de la gravité dans le quotidien d'une existence, d'un métier !" écrivez-vous.

C’est cela qui pour moi est angoissant et constitue une dérive majeure de notre société.

Catherine JACOB

@catherine A.

C'est vrai, je ne pensais pas à Ardisson, qu'ayant éprouvé beaucoup de peine à supporter jusqu'au bout, j'ai plutôt tendance à zapper désormais, Ruquier me paraissant suffisant à représenter le genre !

Concernant les faux culs, vous avez également raison, rien ne vaut les vrais ne serait-ce que celui de SDB pour les amateurs/trices du genre également.

@duval uzan
"En France il existe bien une procédure qui permet à un citoyen de saisir lui-même la justice (au pénal), de se constituer partie civile et de payer la consignation, et même de demander des actes et documents au juge d'instruction. Son pouvoir s'arrête là. Il n'a plus droit de regard sur ce qu'il a lui-même demandé !"

C'est vrai, ça m'est arrivé dans le cadre d'une affaire dans laquelle je figure par ailleurs toujours comme victime dans le 'fichier des infractions et délits'(?) -je ne sais plus exactement le nom de ce fichier duquel on m'a fait savoir que je pouvais cependant en demander le retrait si je le souhaitais -.
Concernant la consultation ultérieure du dossier, le greffe m'a dit ceci purement et simplement : "Prenez un avocat, il est le seul à pouvoir consulter le dossier."
La consignation que j'ai du payer ne m'a toujours pas été remboursée pour une histoire de compétence de juridiction au départ, et parce qu'ensuite ensuite j'ai égaré le papier qui me permettait d'en demander le remboursement qui apparemment n'est pas automatique (donc là c'est de ma faute, mais on verra ce qui se passera quand je l'aurai retrouvé !)

Quand l'affaire est passée en chambre de mise en accusation, le Président m'a dit que la procédure n'était pas habituelle, qu'il faudrait pour bien faire convoquer XXX ( = tout un certain nombre de personnes, une dizaine en fait) mais qu' "on n'allait tout de même pas faire ça" (Sic!), puis le Parquet m'a reproché de ne pas produire un document que je n'aurais pu me procurer qu'en le subtilisant par effraction et que donc c'eût été normalement à la police de saisir (ce que j'ai allégué, mais sans effet, je ne l'avais pas point final !!)
J'arrête là, parce que je crois que je n'ai pas le droit de commenter publiquement les motivations de l'arrêt qui n'a pas été sans conséquences très dommageables pour tout le monde d'une façon générale (= pas seulement pour moi), vu qu'il a permis à la situation de perdurer, et donc plus d'une récidive du délit initial qui a également 'fait des petits' ailleurs, mais comme il n'a pas été sanctionné, cela ne s'appelle par 'récidive' semble-til, mais seulement 'cause toujours tu m'intéresses !'

Admirateur éperdu

J'avoue que lorsque j'ai lu dans votre contribution la phrase suivante : "C'est aussi la raison pour laquelle, en dépit du travail loué par tous de la commission d'enquête parlementaire, on a senti une forte réticence à modifier en profondeur la procédure pénale parce que, la tragédie passée, on a bien perçu que la loi n'était pas à changer mais les comportements d'écoute, de doute et de respect à privilégier."

J'ai eu une immense envie de hurler de rire…

Quel sens de l'humour et quelle délicatesse pour dire que la commission dite d'Outreau n'avait strictement servi à rien.

Pourquoi ?

Parce que la messe était dite dès le départ.

Une anecdote : au début des travaux de la commission d'Outreau, je rencontre sur ce sujet portant un dossier bien plus lourd qu'Outreau, un parlementaire qui avait beaucoup, beaucoup d'expérience.

Il m'écoute et se montre désolé de ne pouvoir m'aider… et il me dit "Soyez-en certain, il ne sortira rien de la Commission d'Outreau".

Moi naïf, croyant aux grands moulinets des acteurs de cette comédie, aux écrits de la presse et des médias je lui dis "Mais pourquoi ? Après un tel désastre les Français attendent des actes ?"

Réponse : "Parce que tout est verrouillé par les magistrats (ex-magistrats) et les avocats qui siègent dans cette commission, qui n'ont aucun intérêt à ce que quoi que ce soit ne change !"

Eh bien il avait malheureusement raison et il n'est strictement rien sorti de cette commission malgré les rodomontades des uns et des autres.

Une grosse grosse bouffonnerie... Une de plus…

Le jour où les citoyens auront enfin compris que les adversaires les plus irréductibles de toute évolution de la justice vers plus d'éthique, vers plus d'égalité c'est le trio infernal composé :

• De la basoche : avocats – magistrats,
• Des politiques,
• De la courroie de transmission : la presse et les médias

on aura fait un très grand progrès démocratique.

La justice en France est trop importante pour être confiée à ce trio et à ses relations contre nature.

Je sens déjà les longs brames qui montent..

Eh oui malgré ces brames, je persiste et signe : la justice est rendue au nom du peuple français et le peuple est systématiquement exclu de toute réflexion sur la justice et la magistrature.

Certes vous me direz que ses représentants, les politiques et les élus savent discuter de la justice : certes, certes mais pour leur seul intérêt et pour faire cuire leur petite soupe sur leur petit réchaud, exclusivement.

Par contre des tas d'associations qui ont beaucoup de choses à dire, qui ont un vécu, qui ont réfléchi sur la déliquescence de l'institution judiciaire, ces associations sont exclues de toute démarche et n'ont pas le droit à la parole.

Dommage, dommage… pour la démocratie.

Véronique

@ Catherine (Jacob)

Quand Olivier écrit : "commentatrices déléguées par l'UMP", il n'y pas de doute pour moi. Il me met en joue.

Puisque de toute façon, j’incarne ici pour Olivier la garde rouge du sarkozysme, qui, comme il nous l’a martelé il y a quelques jours :

"est d'abord une méchanceté, un battement de mains à la souffrance des autres."

Donc, bien entendu, pour Olivier, les commentatrices déléguées par l’UMP auraient naturellement félicité le juge Burgaud pour finir par l’injurier.

Et tout cela parce que que ces missionnées par l’UMP ne peuvent pas ne pas se réjouir outrageusement de la souffrance des personnes poursuivies puis acquittées dans cette affaire. Elles ne peuvent pas ne pas battre des mains à la souffrance du juge Burgaud.

Tout cela, bien évidemment, forcément, dans une voluptueuse, hideuse et hystérique méchanceté.

Et dans l'esprit d'Olivier, des sournoises en plus, les missionnées de l’UMP.

Pensez donc.

Quand Philippe écrit sur la mise à disposition de Ouest France dans les prisons, ces imbéciles de l'UMP ne trouvent rien de mieux à faire que de lire une étude effectuée en 2004 sur le fonctionnement des bibliothèques des prisons. L'étude souligne que l’informatique est sous-utilisée dans ces bibliothèques.

Ni une, ni deux, ces sournoises méchantes et n'exaltées que par Sarkozy se disent YES !!! On va pouvoir fabriquer en douce la traçabilité des lectures des détenus !!!

Alors oui, Catherine, marre, plus que marre d'être toujours, tout le temps, perçue ici par Olivier comme la garde rouge, le soldat, le mousquetaire, la déléguée du sarkozysme et la missionnée de l'UMP.

@ Cécile

Un grand merci pour avoir porté pour moi le couteau dans la plaie.


Patrick PIKE

Vous n'allez quand même pas vous chamailler comme des collégiens sur cet espace de tolérance.
Il y a d'autres blogs où les réponses des uns et des autres conduisent toujours vers des sujets éloignés du thème, où chacun s'invective d'une façon éhontée, où une parole en entraîne une autre et nous fait dériver vers des rivages où chacun croit détenir la vérité. Il s'agit là encore d'a priori dont je reconnais tout de même la haute tenue à la différence de ce qu'on peut lire sur d'autres sites.
Mais ce n'est pas le sujet de mon commentaire.
Pour ma part, n'ayant jamais assisté à une session d'assises, je m'y suis rendu cette après-midi puisqu'il y en a une actuellement qui se tient proche de mon domicile.
On y découvre toute la misère du monde.
Le procès concernait un viol, répété, commis il y a huit ans, sur une gamine de 9 ans à l'époque, par son cousin de dix ans son aîné.
Elle a 17 ans aujourd'hui, jolie comme une rose, fragile et entourée de sa mère et de son beau-père qui semblaient sortir d'un roman de Zola.
Lui, immature, paraît avoir 20 ans au lieu de son âge.
La plaidoirie de la partie civile fut nulle, se bornant aux banalités d'usage, brandissant comme circonstance aggravante la photo de la grange où eut lieu le drame de cette enfance. Visiblement la cour et les jurés s'ennuyaient. Assistance juridique oblige.
L'avocat général, un peu meilleur, recentra le débat sur les risques encourus (20 ans pour viol sur mineur de moins de 15 ans), essaya d'apitoyer le jury en décrivant les souffrances de l'enfant et le traumatisme qui la poursuivra sa vie durant, sans d'ailleurs trop y parvenir car à la façon dont il se tournait vers elle et la montrant du doigt, on aurait pu croire qu'il l'accusait.
Puis il se déchaîna modestement sur l'homme du box, penaud entre ses deux gendarmes, lui faisant le procès d'intention de recommencer à sa sortie de prison. Il requit 11 ans, plus 10 de mise à l'épreuve, l'obligation de se faire suivre et 4 ans supplémentaires en cas de récidive.
La défense eut beau jeu de tout démonter, et l'on voyait au sourire de la Présidente (pourquoi d'ailleurs l'appelait-on Monsieur le Président ? Erreur ou coutume ?) que les mots simples exprimés calmement, parfois avec humour, réclamant une peine, mais moins lourde, plaisaient à l'auditoire.
Je n'ai pas attendu le verdict. Il m'importe peu.
Ce que j'ai vu, ce sont deux enfants perdus, issus d'une même famille, pauvres et incultes, confrontés à la rigueur de la société, eux qui ne savent toujours pas ce qui leur arrive, n'ayant sans doute pas compris non plus au moment des faits, leur cruauté.
Je ne voyais que ces deux enfants, face à face. La fragilité de l'une et sa candeur perdue, la stupidité de l'autre et ses remords de commande.
Et soudain je me suis mis à les aimer tous deux, ne sachant pas lequel des deux plaindre le plus, essayant de me mettre à leur place, tâchant de comprendre leur douleur passée mais aussi présente.
C'est peut-être ça qui a fait défaut au juge Burgaud.
Demain j'y retourne. Il s'agit d'un meurtre.

 Cactus sautillant un droit de réponse

"@cactus
Perso je préfère le vers au vert (qui paraît-il porte malheur .....), surtout celui qui fait la promo de l'éolien ou de l'agrocarburant qui affame la planète."
Catherine A. dixit , hors lexique ou pas .

de la Grande Catherine là ; sissi , j'insiste face à ce festin nu !

mike

Pas assez ou trop ?
Il appartient à la Justice de régler ses problèmes y compris le sort du juge Burgaud.
Je n'ai personnellement aucun avis sur la question et je m'étonne que l'on fasse confiance à telle ou telle émission de télé pour y voir clair.
Les journalistes ont trop pourri cette affaire de A à Z pour être crédibles.

duval uzan

Bonjour,
Je remercie Monsieur Bilger et tous les intervenants pour ce blog que je trouve d'un très haut niveau. Pardonnez-moi de ne pas être à la hauteur, je dirai les choses simplement. Oui il y a des choses à faire !
1- La justice est une chose trop sérieuse pour être mise entre les mains d'un seul homme quelle que soit sa qualité.
2- Etant donné la charge émotionnelle que déclenchent des interrogatoires sur des sujets aussi délicats, il faut être au moins deux ! (on ne peut que s'étonner quand on voit la fragilité psychologique de ce juge, je ne cherche pas à l'accabler mais il aurait dû se dessaisir du dossier)
Dans ces affaires sordides les juges sont confrontés à des réalités si terrifiantes qu'ils ont besoin aussi d'être aidés. Cela doit faire partie de leur formation.
On ne peut entendre les faits relatés sans frémir, sans réagir émotionnellement, avec tout ce que peut contenir ce mot. C'est d'ailleurs pour cela que Freud a inventé le DIVAN !
3- oui le rôle des médias a été capital, et surtout l'affaire Dutroux avec laquelle elle avait été confondue (moi-même qui suivais ces affaires en retournant mon bifteck, je ne savais plus qui était qui). Mais les enfants d'Outreau qui entendaient cela quotidiennement ne devaient pas le savoir non plus et devaient être assez perturbés. Cela a sûrement influencé les enfants lors de leurs auditions.
La responsabilité collective comme dit l'un d'entre vous doit être enseignée. Cela est tout à fait capital. Je ne crois plus aux serments mais les journalistes doivent prendre conscience du rôle qu'ils ont joué dans cette affaire, comme dans tant d'autres.
4- Comme je l'ai déjà dit, la justice est humainement impossible à rendre dans l'état actuel des choses étant donné la surcharge.
Je ne sais pas combien d'affaire un juge doit instruire à la fois et de combien de temps il dispose.
5- Je répète que le justiciable doit avoir droit à consulter son dossier lui-même.
En France il existe bien une procédure qui permet à un citoyen de saisir lui-même la jusitce (au pénal), de se constiiuer partie civile et de payer la consignation, et même de demander des actes et documents au juge d'instruction. Son pouvoir s'arrête là. Il n'a plus droit de regard sur ce qu'il a lui-même demandé ! N'est-ce pas absurde ??
Je serais curieuse de savoir s'il en est ainsi dans toute l'Europe. J'ai cru entendre dire le contraire. Pouvez-vous nous renseigner ?
5- En ce qui concerne les rapports d'expertise psychiatriques il vaut mieux les confier à une bonne femme de ménage, ces femmes-là ont beaucoup d'intuition.
6- Il faut punir sévèrement l'absence de lecture du dossier, et les conclusions en méconnaissance totale de ce qui figure dans le dossier.
7- Halte aux "SECRETS ENTRE AVOCATS". Vive Perben II.
8- Tout à fait d'accord avec Catherine Jacob sur la similitude avec le trader... Il n'est vraiment pas permis de faire dépendre de tels enjeux des actions d'un seul homme face à son auto-fascination.
"Personnellement cependant, je suis d'avis qu'on ignore souvent ce qu'on ne veut pas savoir et non pas nécessairement ce qu'on nous dissimulerait soigneusement, et je me demande si, au fond, ce ne serait pas le cas quelque part de ces deux catastrophes judiciaire et financière que je rapproche volontiers, pour ce qu'on en sait, à la fois sur le plan de, mutatis mutandi, l'ampleur des dégâts ainsi que de la bride laissée sur le cou aux esprits immatures - même si techniquement bien et aussi trop bien formés - qui les ont causés !!"
(comme vous dites, Catherine Jacob, c'est tout à fait ça !)
Anat Duval Uzan



catherine A.

@cactus
Perso je préfère le vers au vert (qui paraît-il porte malheur .....), surtout celui qui fait la promo de l'éolien ou de l'agrocarburant qui affame la planète.
@Catherine JACOB
J'essaie (mais je n'y arrive pas) de ne pas avoir d'a priori. C'est donc après avoir vu 1 émission (en fait jamais entièrement) d'Ardisson, Ruquier et quelques autres, que j'ai décidé de définitivement faire autre chose plutôt que de les regarder. Cela dit chacun fait ce qu'il veut et je ne mépriserai jamais quelqu'un qui a du plaisir à regarder ces émissions-là mais par contre je ne supporte pas les faux-culs : à chacun ses mauvais goûts, les miens je les assume, je les revendiquerais presque. Je sais c'est un peu vaniteux mais ça aussi j'assume :-)

Catherine JACOB

@Cécile de Songy

"@olivier-p :Les commentatrices déléguées par l'UMP !!! N'importe quoi !!! Vous avez des obsessions qui commencent à inquiéter sur ce que vous êtes réellement."

Du genre 'Je t'aime, moi non plus ?' C'est ça ?

"Véronique, la malheureuse, tout sauf déléguée par l'UMP,"

Où est-il dit que c'est Véronique qui est visée ? Il est simplement écrit ceci :

"On aboutit à un paradoxe : si la cour d'assises n'avait pas acquitté certains prévenus d'Outreau, et bien aujourd'hui tout le monde féliciterait M. Burgaud... et les commentatrices déléguées par l'UMP le féliciteraient même chaudement (au nom de la morale, forcément)."

Vu le niveau de certains députés UMP auquel celui des commentaires de Véronique est nettement supérieur, une confusion me paraît difficile, que l'on partage ses opinions ou non ! Ceci étant, elle pourrait sans doute leur louer utilement ses services au besoin...!! catherine A. aussi d'ailleurs !

@catherine A.
"exigeante mais encore faut-il la lire au lieu de se jeter sur des torchons. C'est bien de dénoncer les daubes que sert la télé mais pourquoi continuer à les regarder jusqu'à en avoir les yeux carrés."

Pas carrés, triangulaires!
Ceci dit, tout autant qu'il me paraît utile que les parents regardent les émissions destinées en principe à leurs enfants pour savoir comment on s'adresse à ces futurs consommateurs, il me paraît fort utile de savoir comment la télé grand public s'adresse au grand public ainsi que ce qui plaît à ce dernier.
Personnellement je n'ai aucun a priori et je trouve toujours à faire mon profit même du pire (à l'exception toutefois de la filmographie de prédilection de RTL9 le vendredi soir sur laquelle il m'est arrivé de jeter un oeil après Thalassa, autrement dit les séries interdites aux moins de 16 ans, et qui sont d'une indigence telle sur le plan de l'imaginaire que je m'endors généralement dans les 5 ou 10mn sans même avoir bu ma tisane).
Car une chose est, en effet, de s'occuper à s'intéresser à ce à quoi s'intéressent nos concitoyens, pour mieux les comprendre, une autre chose est de décider de se livrer à telle ou telle activité par pur plaisir, pur délassement ou pure jouissance intellectuelle.

Pour répondre à Olivier, on peut dire que trop d'innocents injustement condamnés font les régimes qui courrent tôt ou tard à leur perte. Que donc on peut se féliciter de ce que ce n'ait pas été le cas à propos de cette affaire d'Outreau dans laquelle les procédures mises en place par une démocratie ont eu finalement raison des errements de quelques-uns.
Nonobstant, il est du devoir de cette même démocratie que de se pencher sur l'enchaînement des causes qui ont conduit au scandale que nous connaissons de façon à éviter ou tout au moins limiter le prochain !

 Cactus satanique (?)

-@JDR
"quand je vois le ver je jette la pomme"
J'aurais tendance à dire que vous avez tout faux.-
rapporte Catherine A.!!!!

je me permets de rajouter :

-@JDR
"quand je vois le vert je jette la pomme"

mais ceci n'engage que moi, là !!
si ce sont de beaux vers voire des versets, tout serait alors moins faux, non, Catherine ? (surtout si cela ne sonne point faux)

Cécile de Songy

@olivier-p
Les commentatrices déléguées par l'UMP !!! N'importe quoi !!! Vous avez des obsessions qui commencent à inquiéter sur ce que vous êtes réellement. Véronique, la malheureuse, tout sauf déléguée par l'UMP, sauf à avoir des oeillères majuscules quand vous la lisez, doit commencer à en avoir marre de vos attaques constantes et ridicules. Nous aussi, nous en avons marre, choisissez-vous d'autres têtes de turc, il n'en manque pas et le fait que vous attaquiez pitbullement la "commentatrice", comme vous dites, la plus brillante, n'est pas sans susciter des questions pour lesquelles, en ce qui me concerne, j'ai la réponse !

hag


.... "la loi n'était pas à changer mais les comportements d'écoute, de doute et de respect à privilégier". Tout est dit.

catherine A.

Dois-je dire que je commence à trouver assez lassantes ces volées de bois vert que prennent les journalistes à longueur de commentaires. Oui ils sont - nous sommes - beaucoup moins cultivés, courageux, responsables, etc. etc. que je le souhaiterais. Mais enfin j'en connais des tas qui font très très bien leur travail. Je connais même des patrons de presse courageux. La presse est peut-être à l'image d'une société. C'est bien de demander une presse exigeante mais encore faut-il la lire au lieu de se jeter sur des torchons. C'est bien de dénoncer les daubes que sert la télé mais pourquoi continuer à les regarder jusqu'à en avoir les yeux carrés. D'accord pour montrer du doigt les politiciens douteux mais ceux qui traînent des batteries complètes de casseroles sont bien élus et réélus par quelqu'un... Plutôt que chercher des responsabilités extérieures avec effectivement les boucs-émissaires bien commodes, ne faut-il pas aussi s'interroger sur une responsabilité collective qui doit être non pas un ectoplasme mais l'addition des responsabilités individuelles. Le salaud, le lâche est-il toujours l'autre ? Dans chaque groupe social, chacun de ses éléments n'a-t-il pas le pouvoir de faire face, de ne pas accepter au lieu de crier "au loup", ce qui ne sert à rien sinon à donner peut-être bonne conscience à très bon compte..
@JDR
"quand je vois le ver je jette la pomme"
J'aurais tendance à dire que vous avez tout faux. Seriez-vous un citadin pur jus pour ne pas savoir que les pommes qui contiennent des vers sont souvent les meilleures, les plus vraies, les moins trafiquées, exemptes de pesticides ? La prochaine fois, croyez-moi, faites tomber le ver, il y aura bien un oiseau pour le becqueter, et mangez la pomme plutôt que de lui préférer une belle, toute ronde, toute lisse. Même avec les pommes il faut parfois savoir aller au delà-des apparences :-)

Catherine JACOB

@Thierry SAGARDOYTHO
"le Juge Burgaud s'était exclamé : "mais on ne m'avait pas prévenu que je faisais fausse route"... Qui est "on" ? Est-ce que les avocats comptent à ce point pour des prunes que ceux qui assuraient la défense des mis en examen ne le lui avaient pas suffisamment répété en déposant plusieurs dizaines de demandes de mise en liberté ? Les lisait-il d'ailleurs ou se bornait-il à saisir le JLD?"

On a vu que les enseignants à 1500€ mensuels n'étaient pas crédibles du fait de ce montant réputé faible, mais il semblerait qu'en ce qui concerne les avocats ce soit l'inverse. Car si on estime très souvent que ceux qui ne sont pas assez payés à leur goût (aide juridictionnelle, assurances plafonnées) s'investissent dans la défense de leurs clients à concurrence du montant de leur rémunération et non en vertu d'une obligation de moyens de droit, on considère bien souvent qu'à l'inverse ceux qui sont grassement rémunérés s'y investissent au-delà de la vérité, cumulant abusivement les moyens de droit avec de bien curieux et indéfinissables autres moyens, et par voie de conséquence, en-deça ou au-delà du crédible n'est toujours pas 'purement et simplement crédible'!

Mais à qui la faute ? Et que faire sans le recours à ce mal nécessaire qui revient souvent à jouer à la loterie un numéro au hasard ?!

En tout état de cause, prêter une oreille attentive aux défenseurs tout en ne s'interdisant pas de relever de soi-même les moyens qui, pour une raison ou une autre, auraient pu échapper à ces derniers, me paraît devoir être raisonnablement attendu de qui est en position de prendre une décision décisive pour l'avenir de tout justiciable dans notre pays !!!

Patrick PIKE

Pourquoi dire "que personne mieux qu'un chrétien justement n'est capable de s'engouffrer dans ces nuits intimes, dans ces enchevêtrements personnels où le Bien et le Mal s'affrontent en un combat qui fascine autant qu'il répugne."?
Tout homme digne et épris de justice peut aussi légitimement et tout autant qu'un chrétien, qu'un François Mauriac ou un Julien Green, s'émouvoir et "se débrouiller avec ces histoires sordides", cette lutte incessante, ce manichéisme, cette confrontation du Bien et du Mal qui chaque jour s'offre à notre réflexion.
Il suffit vraisemblablement d'avoir l'humilité de penser que nul ne détient la vérité et que cette "part sombre de l'homme" est au tréfonds de chacun d'entre nous et ne demande qu'à surgir lorsque nos a priori l'emportent sur notre raison.
Est-ce l'explication du drame d'Outreau? Je n'en sais rien. Mais comme vous le dites Philippe Bilger, la loi n'est pas à changer, mais bel et bien les comportements de ceux qui en sont les garants.
Une autre question se pose, et qui deviendra sans doute fondamentale dans les années qui viennent tant nos concitoyens sont prompts à recourir à la justice, à accuser ou à dénoncer sans preuves : pourquoi l'accusateur est-il a priori plus entendu que celui qu'il accuse, ce dernier devant systématiquement prouver son innocence ?
Ne serait-il pas préférable d'enquêter d'abord sur le bien-fondé des plaintes déposées ou des affirmations proférées ?
Il suffit comme vous le dites, d'appliquer les textes. Mais combien sont ceux le faisant réellement pour une justice plus sereine ?
En cela Outreau est symbolique et peut devenir un nom commun, un générique représentatif de l'absurde dont on n'a pas fini de débattre.

L'ignoble Infreequentable

Moins de "pinailleries" procédurière et plus de bon sens ?
Quand on voit qu'un seul article du Code civil (le 1382, tout bête tout beau) suffit à créer tout le droit de l'assurance (avant qu'il ne soit codifié lui-même), c'est qu'il en a fallu du bon sens à ses auteurs et à ceux qui ont eu à l'appliquer !
Simplifier et revenir aux sources ?

Catherine JACOB

@Jean-Dominique Reffait

"Outreau n'est pas la faillite de la procédure pénale mais la faillite de ceux qui n'ont pas su, à tous les niveaux de contrôle, appliquer cette procédure. "

A l'image sans doute des procédures de contrôle des opérations des trader en matière d'opérations boursières qui aboutit à un Outreau de la Sogénal peut-être, avec un lampiste et des propositions de démission purement formelles de la part de sa hiérarchie?

"il peut m'arriver de manger une pomme qui contient un ver, mais quand j'ai vu le ver, je jette la pomme."

Ah mais, de temps en temps il y a des vers comestibles qui ne sont pas négligeables en période de disette, mais comme nous vivons une période d'abondance qui se plaint néanmoins de tout...!
Ceci étant, la situation que vous évoquez est celle du conjoint trompé qui l'ignore et qui ne souffrirait que du moment qu'il (ou elle) l'apprendrait.
Personnellement cependant, je suis d'avis qu'on ignore souvent ce qu'on ne veut pas savoir et non pas nécessairement ce qu'on nous dissimulerait soigneusement, et je me demande si, au fond, ce ne serait pas le cas quelque part, de ces deux catastrophes, judiciaire et financière que je rapproche volontiers, pour ce qu'on en sait, à la fois sur le plan de, mutatis mutandi, l'ampleur des dégâts ainsi que de la bride laissée sur le cou aux esprits immatures - même si techniquement bien et aussi trop bien formés - qui les ont causés !!

Pourquoi les raisins peints de Platon attirent-ils davantage les oiseaux que les raisins de la vigne réelle ?
Pourquoi les allégations de "la principale accusatrice Myriam Badaoui" paraissent-elles crédibles au départ, si ce n'est parce qu'elles ouvrent sur un monde à la fois répugnant mais fascinant à investiguer en nous détournant davantage de la réalité qu'elles nous y conduisent, et pour sans doute les mêmes raisons d'ailleurs que les raisins de Zeuxis et le rideau de Parrhasios, à savoir du fait la puissance de l'illusion sur les sens et sur l'esprit, illusion des filets de laquelle la philosophie est censée nous permettre cependant de nous déprendre.

Pour ceux qui l'ignorent, voici l'anecdote reprise dans Les Lois et qui se réfère aux jeux d'illusion qui mirent en concurrence un peintre plus jeune, Zeuxis, avec un maître, Parrhasios :
"Zeuxis a peint des raisins avec un tel réalisme que des oiseaux sont venus les picorer. Comme la victoire lui semblait acquise il demanda à Parrhasios de lever le rideau qui recouvrait son tableau, mais le rideau avait été peint par Parrhasios. Zeuxis lui-même s'avoua vaincu."

La question est donc aussi sans doute celle-ci : comment l'accusatrice a-t-elle trouvé le chemin de l'inconscient de ceux qui se sont laissés prendre dans ses filets ?!

CAMPION

La réponse à la question soulevée me paraît d'une vertigineuse simplicité.
Il faut réformer la sélection et la formation des magistrats en ayant à l'esprit qu'être un bon juriste ne suffit pas à faire un bon juge.

olivier-p

On aboutit à un paradoxe : si la cour d'assises n'avait pas acquitté certains prévenus d'Outreau, et bien aujourd'hui tout le monde féliciterait M. Burgaud... et les commentatrices déléguées par l'UMP le féliciteraient même chaudement (au nom de la morale, forcément).

C'est tout de même bien (entre autres) parce qu'un juge peut se tromper, peut être trompé, que l'instructeur ne décide pas de la peine infligée. Et c'est plutôt un bon fonctionnement de la justice, lorsqu'une cour d'assises ne se sent pas liée par les erreurs d'une instruction.

Au fond, n'est-ce pas cela que tous les Burgaud du web, toutes les idéologues sourdes, reprochent à Burgaud "himself" ? Etre l'incarnation de tous les a priori d'un moment, de toutes les surdités, de tout ce climat d'évidences hystériques ? Etre l'incarnation de certitudes plus tard démenties...

Ce qui est effrayant dans ce Gouvernement, cette présidence, ses soutiens, bref ce moment politique,

c'est cette perpétuelle tentative de légiférer l'existence et la question morale - ce "me voilà" triomphant avec sonnerie de la charge et cavaliers portant haut.

"Il faut bien faire quelque chose..." - et bien non, pas forcément, pas n'importe quoi en tout cas. La volonté de toujours faire quelque chose, c'est une volonté totalitaire (relisez Lefort, ou posez la question à Finkielkraut...)

Dans la vie, il y a de la transgression, des erreurs, des accidents, des crimes, des ratés, des peines... et aucune nouvelle frénésie législative n'en viendra à bout (sinon, bien sûr la responsabilité de chacun).

Ni une assemblée, ni un omniprésident ne viendront à bout du mal. Et surtout pas cet enthousiasme impensé avec gourmandises sondagières, grenelles flashés, commentaires endiablés (c'est le mot...).

Burgaud serait avisé de changer de métier. Nous de réparer ce qui peut l'être. Sans tambour.

Jean-Dominique Reffait

Cher Ludovic,
Je crois que si vous vous focalisez sur le caractère "notable" de la personne que vous accusez dans votre livre (et dont j'ai lu la présentation sur le site des éditions Tatamis), vous vous fourvoyez.
Dans ce genre d'affaire, où les éléments matériels manquent souvent, c'est parole contre parole et c'est donc à l'instruction que les inégalités se creusent. On ne dira jamais assez l'inégalité considérable entre justiciables que constitue l'inégalité de talent ou de motivation des avocats pendant l'instruction.
Les collusions aussi, notamment en province, où juges et avocats négocient leurs petites affaires dans les bonnes brasseries du centre ville. Il faut ajouter à cela les journalistes locaux spécialisés, toujours fourrés au palais de justice : magistrats et avocats savent que ce que l'opinion va penser d'une affaire le lendemain dépend de ce que le journaliste pense aujourd'hui.
J'ai vu des choses tout à fait étonnantes à Troyes ces derniers jours. C'est humain et inchangeable.
La réforme de la carte judiciaire aura au moins cet avantage de diluer tout ce monde dans des ensembles plus vastes où les petits arrangements entre amis seront plus complexes à mettre en oeuvre.

Surcouf

@Polochon
On peut également se demander ce qui se serait passé si les accusés avaient été de "vrais" notables. La justice les aurait-elle traités de cette manière ?

Mais aurait-elle jugé des magistrats de la même manière ou plutôt aurait-elle mené les enquêtes dans les mêmes conditions ?
J'en doute fortement.

@Ludovic Lefebvre
Je crois bien que l'institution de part sa structure fermée et assez figée a engendré des comportements qui, sans aller à dire qu'ils sont anormaux, sont pour le moins discutables mais surtout anachroniques en ce XIX ème siècle.

Cependant il ne faut point jeter l'anathème sur tout un ensemble de professions, de spécialisations et sur une institution.
Certes des dérives, graves, existent mais il ne faut pas pour autant oublier le travail scrupuleux, au quotidien, effectué par des milliers de gens, qui, lorsque sortent de telles affaires se sentent bafoués par leur propre environnement professionnel.

 Cactus un peu défaillant

"Au cours de ce même échange, Michel Perrot n'hésite pas à demander à Christophe Hondelatte comment le "chrétien" qu'il est "se débrouille avec ces histoires sordides"."
Bel extrait de ce conte de Perrot, monsieur Bilger !
Nul gros besoin de vous dire que j'ai adoré votre titre - à des années lumières voire lues-là (une pensée pour Serge Rezvani) du "stop ou encore", célèbre devise radiophonique tant et tant mal traitée !
La substantifique moelle m'ayant déjà comblé ce fut donc le gâteau sur la cerise (pour citer un joueur du PSG s'exprimant il y a peu à la radio - non non je ne me moque pas - je cite puisque mode hooo) :
"alors ne défaillissons point !", me dis-je à moi-même et ce grâce à vous, j'avoue moi qui vous vois là et vous vouvoie de ma voie cactée jamais outrée !

sinon "J'autorise monsieur Bilger à donner mon adresse mail à toute personne désireuse de s'informer ou de me rencontrer" dit L. Lefebvre : je suis partant, bien entendu

Dan

Cette émission sera certainement très regardée ! Nous constaterons, une fois de plus, que les magistrats et les journalistes se défilent devant leurs responsabilités dans la fabrication de ce chaos ! Mais ce qui sera, à mon avis, nouveau et plus intéréssant, ce sera d'entendre les sacrifiés d'Outreau nous parler de l'après chaos ! Comment font-ils pour ne pas déborder de haine vis-à-vis de cette société et de sa médiocratie souveraine ? Comment font-ils pour tenter d'oublier ce cauchemar ? Comment font-ils pour apaiser leur souffrance devant la lâcheté de responsables professionnels incapables d'adresser le moindre mot d'excuse publique, le moindre mot d'humanité ? Comment font-ils, tout simplement, pour survivre ?

Ludovic Lefebvre

Voici mon opinion à ce sujet où le rôle des médias est, comme par le plus grand des hasards, encore oublié... par les médias !

http://outreau-ludo.blogspot.com/2008/01/le-politico-mdiatico-judiciaire.html

Si parmi les journalistes présents sur ce blog, un seul me faisait l'humanité de me prendre en entrevue à l'occasion de la sortie mon essai empirique : "l'oublié d'Outreau", non seulement, je pourrais leur en apprendre beaucoup sur le sujet, mais je démontrerais sans rudesse jusqu'à quel point le système judiciaire peut faillir.

Ce sont quelques hommes et non la magistrature et ses textes qui ont fait Outreau et il est "cinglé" de croire depuis ce temps que tous les accusés le sont à tort. La justice souffre depuis Outreau, il me fut fait bien des révélations aberrantes.

Nous regardons la réalité en face et trouvons de bonnes solutions ensemble où nous continuons la chute en fermant les yeux ? Je suis prêt, un simple coup de pouce et je me fais fort d'effectuer le reste du trajet seul. Sans une première entrevue toutefois, je me heurte à la censure par le silence et les efforts resteront caduques.
J'autorise monsieur Bilger à donner mon adresse mail à toute personne désireuse de s'informer ou de me rencontrer.

Polochon

Dans cette affaire, les magistrats bien sûr mais aussi la presse doivent réfléchir à cet enchaînement de mauvaises décisions et d'informations erronées.
Mais surtout, n'oublions pas qu'Outreau ce sont d'abord des hommes et des femmes qui ont payé très cher cette erreur judiciaire. Certains ont pu se reconstruire mais d'autres ont été définitivement cassés.
On peut également se demander ce qui se serait passé si les accusés avaient été de "vrais" notables. La justice les aurait-elle traités de cette manière ?

Hermione

Votre billet, Monsieur Bilger, traduit votre humanisme chrétien et votre foi dans les institutions.

Mais pour moi qui ne suis pas chrétien, j'ai beaucoup de mal à penser que la procédure d'Outreau n'est pas la simple mise en oeuvre de cette procédure dont vous croyez qu'elle n'a aucune part dans ce fiasco.

Certes vous ménagez les deux magistrats que l'on a trop vite désigné comme devant supporter la charge de nos émotions passagères et volages. Certes vous pointez du doigt la mécanique des contrôles défaillants et la responsabilité de la chaîne hiérarchique. Mais enfin le culte de l'aveu de la justice française, mais enfin l'absence d'habeas corpus dans ce pays, rien ne peut être trouvé qui puisse un moment venir secourir ce que vous décrivez comme un comportement simplement humain et que je pense être un fonctionnement visant à la perfection des individus dans une fonction ?

Vous doutez, Monsieur Bilger, mais vos collègues n'ont pas douté. Et pourtant je les crois être des hommes parfaitement honorables et innocents du crime que l'on veut leur faire endosser.

Mais la routine des uns, la certitude des autres est inévitable. Alors n'avez-vous pas quelque améliorations de l'ordre de la procédure, de l'obligation de fournir des preuves matérielles, de la nécessité de confronter les personnes détenues avec leurs accusateurs dans une phase de l'ordre du jugement avec accusation et défense jouant leur rôle, à nous proposer ?

Tout ceci sous la forme d'une réflexion bien sûr. Les réformes hâtives et les lois de circonstances ne faisant jamais que conforter les situations préexistantes en prétendant les changer.

C'est bien cette réflexion sur une évolution de notre pratique de la justice, de la procédure judiciaire de ce pays qui était en filigrane dans cette commission parlementaire où tous, personnes victimes de la procédure, politiques membres de la commission et Monsieur le Juge Burgaud ont joué un rôle digne, mais dont le néant qui s'ensuivit ne pouvait que la réduire à une comédie.

Cette comédie orchestrée par une certaine presse oublieuse de son rôle et de sa fonction amplificatrice sinon initiatrice (n'allons pas encourager son outrecuidance) des plus grands fiascos judiciaires et sautant vite aux solutions simples, clouant au pilori le juge Burgaud, quelques jours après avoir gravement porté atteinte à la personne des mis en examen sur la base de l'instruction de ce même juge.

On nous l'a dit. Après cette catharsis plus rien ne sera comme avant. On est prié de le croire.

Attendons vos prochains billets. Venons ici avec nos certitudes et repartons avec nos doutes...

Thierry SAGARDOYTHO

"comment faire pour que la loi soit respectée dans son esprit, que l'humanité soit une exigence de la technique et que les contrôles soient fiables?"... Beau chantier ! Vibrant défi en perspective. Naïvement, le Juge Burgaud s'était exclamé : "mais on ne m'avait pas prévenu que je faisais fausse route"... Qui est "on" ? Est-ce que les avocats comptent à ce point pour des prunes que ceux qui assuraient la défense des mis en examen ne le lui avaient pas suffisamment répété en déposant plusieurs dizaines de demandes de mise en liberté ? Les lisait-il d'ailleurs ou se bornait-il à saisir le JLD ? Cette phrase "on ne m'avait pas prévenu" révèle tout le chemin qui reste à parcourir. EDM avait dit à juste titre qu'il connaissait 50 juges Burgaud en France. Sans doute était-il modeste !

Marcel Patoulatchi

Une fois n'est pas coutume, je suis Jean-Dominique dans sa métaphore.

J'aurais même tendance à ajouter qu'on mange rarement le trognon : lorsqu'on a des pépins, il n'y a pas de scandale à les discriminer du reste de la pomme et à les écarter.

Surcouf

Effectivement, beaucoup semblent l'oublier, la justice des hommes est faite pour les hommes par les hommes.

Se réfugier derrière une procédure (administrative, judiciaire, policière..) par souci somme toute de tranquillité est un déni d'humanisme pour ne pas dire d'humanité.

Jean-Dominique Reffait

Je l'ai déjà dit ici, je suis d'accord avec vous que la question posée par Outreau est celle des hommes plus que des procédures. Le système prévoit tous les contrôles et recours possibles et, à quelques aménagements près (notamment l'obligation pour un juge d'instruction d'effectuer un acte demandé par la défense, séparation du siège et du parquet), on ne voit pas bien comment une réforme totale de la procédure pénale pourrait, d'un coup de baguette magique, améliorer les hommes qui la mettent en pratique.
Outreau n'est pas la faillite de la procédure pénale mais la faillite de ceux qui n'ont pas su, à tous les niveaux de contrôle, appliquer cette procédure.
A quoi sert une chambre de l'instruction lorsque celle-ci transforme par un copier-coller informatique, reproduisant au passage les mêmes fautes d'orthographe, le dossier du juge d'instruction en acte d'accusation ?

Cependant j'exprime une différence dans votre absolution de MM. Burgaud et Lesigne, au motif qu'ils ne seraient pas pires que d'autres. Sans doute, mais ces deux-là sont clairement identifiés : il peut m'arriver de manger une pomme qui contient un ver, mais quand j'ai vu le ver, je jette la pomme.

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