Comment choisir ?
Libération censure. Frédéric Beigbeder interpellé avec de la cocaïne et en train d'en sniffer. Va-t-on le traiter comme les autres justiciables ? Le PSG recrute in extremis deux joueurs brésiliens. Va-t-il continuer à remonter la pente ?
Et la promotion dans l'Ordre de la Légion d'Honneur vient dêtre publiée. Elle s'est féminisée, certes, mais aussi, si j'ose le néologisme, "copainisée". Je n'ai pas demandé cette distinction mais en 2000 je l'ai acceptée. Selon Alphonse Allais, je suis tout de même à moitié coupable et je n'ai donc droit qu'à une moitié de liberté d'expression dans ce domaine. Aussi, j'arrête là.
Cela tombe bien car au moment où certains ne doivent leur faveur qu'à la seule complaisance des Pouvoirs publics, je songe, depuis deux jours, à cet enseignant que l'opprobre n'a pas épargné. Il a été placé en garde à vue durant vingt-quatre heures et va être jugé, le 27 mars, selon la procédure de plaider-coupable, pour violences sur mineur de quinze ans.
Pourquoi ? Qu'a-t-il commis de si grave ? Un élève de onze ans lui désobéit en ne rangeant pas, le professeur projette ses affaires à terre, l'élève le traite de "connard" et il reçoit une gifle. Le père de la "victime" est gendarme et vient en uniforme demander des explications au collège. Ensuite, il porte plainte.
C'est tout ? Oui. Le procureur de la République d'Avesnes-sur-Helpe s'est justifié hier à la télévision. L'enseignant n'a jamais connu le moindre incident en trente ans de carrière, ses collègues le soutiennent, d'anciens élèves sont venus rappeler qu'il était "autoritaire mais juste" et rien n'est venu démontrer l'accusation d'avoir jamais exercé sous l'emprise de l'alcool.
Le Figaro, le Parisien et le site du Nouvel Obs, notamment, ont évoqué cette affaire scolaire mais qui dépasse largement ce cadre par le débat qu'elle suscite. Sur RTL, le ministre de l'Education nationale Xavier Darcos a souligné avec bon sens qu'un fait divers, "aussi scandaleux soit-il" - seule concession au politiquement correct - ne devait pas faire "oublier la réalité" qui, "dans l'immense majorité des cas fait souvent des professeurs les victimes".
L'étonnant est déjà qu'aujourd'hui, cette péripétie entraîne un tel émoi et que le professeur, avant une heureuse réaction collective, ait d'abord été accablé. Force est de constater la perversion d'une modernité qui se croit obligée de placer sur le même plan l'enseignant et l'enseigné, le maître et l'élève. Au lieu d'examiner d'emblée, au regard des droits et devoirs de chacun, de la nécessaire hiérarchisation des situations et des comportements, de la politesse du savoir et du savoir de la politesse, qui est initialement et indiscutablement en faute - le jeune enfant de onze ans -, on s'abandonne par démagogie à un salmigondis d'où il ressort une confusion propice à l'indifférenciation des rôles et des statuts. Tout ce qui sert à combler l'écart entre celui qui apprend du maître et doit lui obéir et l'enseignant est bienvenu. Tout ce qui permet de dissoudre l'autorité dans une sorte de convivialité désastreuse - puisque l'élève y perd, comme le professeur - recueille l'assentiment de beaucoup. Les mêmes qui, dans les dîners, le verbe haut, cultivent un catastrophisme systématique en déplorant la baisse du niveau !
Quel étrange rapport à la sanction notre époque cultive-t-elle ? Pour répudier le pire, l'intolérable, l'accomplissement et la justification de tortures, l'inadmissible assujettissement d'autrui par la force, on a lâché la bonde sans savoir ni vouloir s'arrêter à mi-chemin, dans une mesure équilibrée. Tout a été jugé à la même aune, tout est évalué de manière théorique, au nom d'une égalité abstraite démentie par l'expérience. Le garnement de onze ans qui, en le regardant droit dans les yeux, traite son professeur de "connard" est plaint parce qu'il est giflé au même titre que le malheureux qui subira une insupportable agression. L'enseignant systématiquement dur dans ses gestes mérite d'être sanctionné, c'est sûr. Mais qu'une claque unique - que le vécu de la classe ne rendait ni absurde ni choquante, après trente ans d'un métier pratiqué de manière irréprochable - entraîne de telles conséquences démontre que notre monde a perdu ses repères et ne tourne plus rond. Pour ne pas évoquer ces parents absurdement traumatisés parce qu'ils ont fessé un rejeton qui le méritait ! Condamner le dérisoire n'a jamais été une bonne méthode pour blâmer l'important. Au contraire. C'est un moyen de se donner bonne conscience. L'un vous dispense de l'autre.
On ne peut pas réfléchir sur un tel fait divers sans rassembler, en soi, le citoyen, le magistrat, le père, l'élève qu'on a été, l'enseignant qu'on a pu être. Je suis frappé par ce que révèle l'attitude du père de l'enfant giflé, gendarme, - fonction qui devrait être sensible au respect qu'on doit à l'autorité -, qui va déposer plainte après avoir pourtant pris langue avec un représentant du collège. Je n'ai jamais connu une telle situation avec mes enfants mais je sais que si l'un d'eux s'était permis d'insulter de la sorte son professeur et avait reçu une gifle en retour, j'aurais d'abord avec vigueur réglé le problème avec le jeune coupable puis dialogué avec l'enseignant. En aucun cas, je n'aurais judiciarisé un incident où, pour être gentil avec le père, les torts sont au moins partagés. Cette démarche manifeste une évolution qui inspire la plupart des personnalités, quelle que soit leur fonction. La plainte est un moyen d'éviter le conflit familial, la discussion nécessaire, l'engueulade utile pour parler net. Comme il y a plainte, le coupable est forcément ailleurs et c'est le professeur ! Par le recours à la justice, on publie ce qui mérite de demeurer discret et privé et on amplifie un mouvement qui va donner aux circonstances les plus intimes un tour officiel, intimidant et pour tout dire ridicule. L'appareil judiciaire pour une claque méritée !
Il faut bien, enfin, s'interroger sur le rôle du procureur de la République qui a motivé la poursuite de l'enseignant par un possible alcoolisme et une atmosphère de violence lors de l'algarade. Je n'ai pas à formuler un avis technique sur ce qui relève de sa seule responsabilité. Je me demande seulement si dans l'arbitrage que l'autorité judiciaire doit sans cesse effectuer entre le particulier et le général, l'individu et la société, le coupable et sa victime, mon collègue n'a pas sous-estimé les problèmes spécifiques de l'enseignement, les difficultés des professeurs, la fronde des élèves. A partir du moment où aujourd'hui, et depuis quelque temps déjà, le souci n'est vraiment plus de contrôler l'autorité des enseignants parce qu'elle serait abusive mais, au contraire ,de la sauvegarder, de l'aider à se maintenir parce qu'elle se délite, il me semble que la justice elle-même, s'insérant naturellement dans le processus social, dans la sphère éducative, ne se disqualifierait pas en assurant un traitement des affaires favorisant l'ordre, la discipline, le respect et stigmatisant - en classant sans suite, par exemple - les insultes et outrages qui appellent une réaction compréhensible. L'institution, certes, appréhende du singulier mais ne peut se désintéresser de l'incidence de ses pratiques sur le cours des univers qui s'adressent à elle. On saura donc, dans l'attente de la décision du 27 mars, qu'il est plus grave, dans une action éducative, de gifler un jeune élève de onze ans que d'être traité de "connard" par lui qui refusait d'obéir. C'est un signal. Il ne va pas colmater les brèches mais probablement, à un modeste niveau, les agrandir. A chacun sa politique.
Je suis navré d'emprunter sans autorisation ce très beau titre d'un roman et d'un film mais, pour ce billet, pouvais-je choisir autre chose que Classe tous risques ?
Je rêve d'une société où les risques scolaires et judiciaires ne pèseraient pas que sur les enseignants. Où le principe de l'égalité à tout prix serait, enfin, sacrifié.
Le Conseil de l'Europe veille à ce que les enfants ne soient plus giflés, même par leurs parents. Un nouveau droit de "l'homme" : le droit à ne pas être giflé ("même si ja fé une bétise"...)
Rédigé par : Noblesse Oblige | 04 juillet 2008 à 08:30
Au fait, le professeur a-t-il vraiment été détenu pendant 24 heures, ou bien cette durée est-elle un maximum qui n'a pas été atteint ?
Rédigé par : Apokrif | 10 février 2008 à 03:52
« Aller régler un problème - mineur - concernant son enfant en uniforme, c'est inquiétant... J'ose espérer que cette faute (car elle me semble évidente) sera sanctionnée. »
Quelles sont les règles concernant le port de l'uniforme de la gendarmerie ?
« revanche je ne comprends pas comment vous pouvez défendre le père : trouvez-vous normal d'aller en justice pour une gifle, surtout quand on connaît le degré d'engorgement des tribunaux ? »
Quelles modifications proposez-vous d'apporter, sur ce point, au code pénal et au code de procédure pénale ? (la procédure ici est une CRPC, c'est-à-dire une procédure simplifiée)
« Pensez-vous que le message qu'il envoie à son fils - signifiant que c'est le professeur qui est en tort »
Si les faits reprochés sont exacts, sauf si on reconnaît un droit de correction au professeur, il est difficile de contester que celui-ci soit en tort !
« et non lui - est souhaitable ? »
Votre formulation laisse entendre qu'une seule des deux personnes peut être en tort : or ici, il semble qu'il n'y ait pas un méchant coupable et un pauvre chéri (lequel pauvre chéri serait, selon les points de vue, le pauvre professeur victime du soixante-huitisme ou le pauvre élève victime du karcherisme), mais deux méchants coupables.
« Le père aurait dû expliquer à son fils qu'il avait eu tort »
Qui vous dit qu'il ne l'a pas fait ?
« Ce que beaucoup reprochent au père, c'est de considérer que c'est son fils qui a raison, parce que c'est son fils »
A moins que le père n'ait rien compris à la procédure pénale, il considère que son fils a raison non parce que c'est son fils, mais parce qu'il est victime d'une infraction.
«, alors qu'un représentant de la loi devrait voir plus loin et inculquer à son fils le respect de l'autorité »
Qui vous dit qu'il ne le fait pas ?
Rédigé par : Apokrif | 10 février 2008 à 03:44
Jean-Dominique Reffait:
"Mais un prof, un maître quel qu'il soit, celui dont l'autorité est naturelle parce qu'elle est généreuse, parce qu'elle donne au lieu de supprimer, parce qu'elle élève au lieu d'abaisser, parce qu'elle confère des libertés au lieu de les aliéner, comment peut-on seulement accepter une milliseconde qu'il soit traité de connard ?"
Le droit pénal ne distingue pas selon que l'autorité est généreuse ou non, naturelle ou non. D'autre part, comment savez-vous que l'enseignant mis en cause répond à cette description (et pas à celle que vous donnez, au paragraphe précédent, des "imbéciles") ?
Sait-on ce qui a justifié la garde à vue ?
Rédigé par : Apokrif | 09 février 2008 à 22:56
Monsieur,
le SAGES (http://www.le-sages.org), le syndicat des professeurs agrégés, a beaucoup apprécié votre analyse.
Nous venons, de notre côté, d'envoyer une lettre au Président de la République relative à cette "affaire". En voici le texte.
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Le 6 février 2008
Monsieur le Président de la République,
Un professeur du collège Gilles-de-Chin de Berlaimont a été mis en garde à vue pendant vingt-quatre heures après qu'un gendarme parent d'élève a porté plainte contre lui, au motif que le professeur aurait commis un acte de violence à l'égard de son fils.
Les seuls faits constants à ce jour sont que l'élève a insulté le professeur, et que celui-ci, en réponse, a porté la main sur l'élève.
Dans cette affaire, un gendarme, des policiers et un procureur, personnes placées de par leurs fonctions sous l'autorité directe du pouvoir exécutif, ont fait un usage de leurs prérogatives officielles qui a abouti à une conséquence ahurissante et manifestement disproportionnée : la mise en garde à vue pendant 24 heures du professeur, avec prélèvement d'ADN, et un procureur qui, non seulement a permis qu'on en arrive à ces extrémités, mais s'est en outre laissé aller à des déclarations totalement irrespectueuses du contradictoire et de la présomption d'innocence au regard de certaines incriminations. Le résultat est terrible et injuste, à la fois pour le professeur mis en cause et pour l'École dans son ensemble. Et le jugement à venir ne pourra en aucune manière remédier aux effets désastreux de la médiatisation initiale de l'affaire. L'attitude du procureur jette d'ailleurs déjà une suspicion légitime sur la teneur des dépositions qui ont pu être recueillies de la part du professeur lors de cette garde à vue, et ce d'autant qu'il semble bien que c'est la qualité du plaignant qui a provoqué cette précipitation répressive et médiatique, et les modalités de cette garde à vue.
Monsieur le Ministre de l'Éducation Nationale, avant d'insister sur le caractère répréhensible du comportement de l'élève, a par ailleurs d'abord improprement parlé de « châtiment corporel », ce qui sous-entendait une action préméditée, relevant d'un système de sanction préalablement organisé, ce qui n'est nullement le cas.
Il est de notoriété publique que l'exercice de l'autorité est aujourd'hui très difficile dans l'enseignement français. Une telle affaire, dont l'ampleur résulte de l'attitude irresponsable de représentants d'autorités administrative (éducation nationale), judiciaire (procureur et officiers de police judiciaires ayant conduit la garde à vue), et de la force publique (le père de l'enfant est gendarme), va hélas contribuer efficacement au discrédit des institutions impliquées et ruine un peu plus les efforts des professeurs qui n'ont pas encore renoncé. Il y a là de quoi réjouir tous ceux qui rêvent de saper les fondements républicains. Ceux-là pouvaient-ils espérer meilleure circonstance, servant leurs sinistres ambitions, que de recevoir le concours zélé d'institutionnels prompts à protéger leurs intérêts et leurs crédits respectifs au détriment de l'intérêt général ? La suspension du professeur est une seconde victoire de cet élève récalcitrant. Elle va, sans aucun doute, inspirer bien des trublions qui, d'abord s'aguerriront dans les collèges, puis, ayant ainsi mûri, vivront dans l'espoir des confrontations de rue avec le père et les collègues de la prétendue victime de « châtiment corporel ».
L'ampleur et la diligence de la réaction des représentants institutionnels qui ont volé au secours du collégien, laisse place à une question prégnante : ne faudrait-il pas déférer devant les tribunaux de France et de Navarre, tous les parents qui ont servi des taloches à leur enfant ? Il y a quelques trente à quarante ans, tous les parents de ce pays eussent été consternés et humiliés d'un tel comportement de leur progéniture, et seraient venus présenter des excuses atterrées. Ces mêmes parents, non seulement eussent soutenu la position du professeur, mais l'eussent confortée en l'accompagnant d'une sanction familiale.
Pour les professeurs qui ont le mérite de ne pas céder à la démagogie, ou à la démission éducative, quelles seront les prochaines mortifications publiques ?
- être gratifiés eux aussi d'injures et humiliations subies dans l'exercice d'une mission de service public ?
- écoper d'une sanction de l'autorité de tutelle dont l'une des obligations est pourtant de leur assurer la protection et le soutien de l'institution ? Qui, dans sa mission, leur doit au contraire un droit à protection et le soutien de l'institution ?
- endurer le discrédit moral jeté sur leur action, le dénigrement de leur compétence et de leur engagement professionnel ?
- être traité à la manière d'un trafiquant de stupéfiant, voire d'un terroriste ?
Par ailleurs, le motif sous lequel le professeur est déféré devant la justice au titre de « violence aggravée » constitue une dénaturation des faits, dont la disproportion choquante n'échappe pas à l'opinion publique, laquelle est quasi unanime à s'étonner de la sollicitude dont bénéficie l'élève, et n'est pas loin d'imaginer qu'il s'agit là d'un traitement de faveur.
Enfin, si l'enfant d'un représentant de la force publique peut braver ainsi l'autorité, la piétiner en la couvrant d'injures, et trouver des soutiens institutionnels, comment expliquerons-nous à tous les autres qu'il convient de respecter ces mêmes valeurs ?
Nous espérons que ceux qui ont autorité sur eux, rappelleront au gendarme parent d'élève, aux policiers qui ont mis le professeur en garde à vue pendant 24 heures, et au procureur qui s'est laissé allé à proférer des discours incendiaires, quels sont les devoirs de leur charge, et les valeurs qu'ils ont pour mission de défendre.
Rédigé par : SAGES | 06 février 2008 à 18:25
Personnellement, je ne porte aucun blâme à l'encontre de ce prof. D'accord il a peut-être fait preuve d'un manque de pédagogie... mais il n'est pas toujours simple de rester calme en de telles circonstances ; il ne faut pas oublier le contexte, se faire traiter de connard devant toute une classe n'est pas acceptable... cela dit l'hyper médiatisation d'un incident aussi mineur me paraît démesurée. Il est temps de faire comprendre à nos rejetons que le respect commence par l'acceptation des règles sociales... et un petit retour à la fameuse "morale" de la première heure serait peut-être un bon début...
Rédigé par : domino A | 06 février 2008 à 01:07
Sur les faits à l'origine de la garde à vue, il y a des informations contradictoires, et les dires du procureur Beffy sont des allégations parmi d'autres, pas des faits constants.
Je vois mal en tout cas ce qui pouvait justifier une garde à vue aussi prompte et surtout aussi longue. Ou, pour mieux dire, je vois mal quelles considérations objectives aurait pu la justifier, car on ne pouvait raisonnablement s'attendre à ce que le professeur s'enfuie ou fasse pression sur les témoins. Je vois en revanche pas mal de considérations subjectives, mais inutile de les exposer ici, bien d'autres m'ont devancé, sur ce blog et sur d'autres.
Rédigé par : Denis ROYNARD | 05 février 2008 à 21:19
"Un élève agresse une prof pour récupérer son portable à Aubagne"
Curieux que ce fait très divers fasse moins de bruit !
http://www.laprovence.com/articles/2008/02/05/268786-
UNKNOWN-Un-eleve-agresse-une-prof-pour-recuperer-son-
portable.php
Rédigé par : Marie | 05 février 2008 à 17:02
@cactus
Pion, pionne, sur l'échiquier de l'éducation mais pour autant pas obligé de rester là où on le (la) posait. Pion plutôt que "surveillant", mot trop évocateur des gardiens de prison ; c'est assez drôle d'ailleurs ce mistigri des appelations que se refilent certaines professions : les gardiens de prison ne voulant plus seulement garder étaient promus "surveillants" alors que les concierges étaient sommé(e)s de se réjouir de devenir gardien(n)es. Comprenne qui pourra ; en tout cas pas moi. Cette manie très française de changer le mot pour ne pas dire la chose serait risible si elle ne cachait pas souvent la honte d'appeler un chat un chat. Alors allons-y pour le pion, le concierge, le balayeur et tant pis pour les tristes sires assis et rassis :-)
Rédigé par : catherine A. | 04 février 2008 à 18:09
J’ai lu Maître Eolas et ses commentateurs. Je viens de lire Philippe Bilger et ses commentateurs…
La loi, son esprit et sa lettre débordent de leurs analyses, de leurs souvenirs personnels et de leur besoin de se rassurer. Jungle ou société ? Moi d’abord ou les autres aussi ? Seul ou ensemble ? Suis-je à la page ? … et les textes dans tout ça ?
Rien qu’une anecdote pour souscrire moi aussi à cette logorrhée citoyenne.
Il y a quelques mois, mon épouse a tenté d’aider une petite famille dont la voiture était momentanément hors d’usage. Cela se passait au bord d’une route à grande circulation. Le père se démenait pour mettre tout le monde à l’abri, la mère paniquait, les enfants pleuraient, mais il n’y avait ni spectacle pour voyeurs, ni blessé en péril.
Tous les cinq ont bien du voir passer autant de bagnoles que de commentateurs-blogueurs avant qu’un brave homme ne s’arrête pour donner un coup de main.
Aujourd’hui je me demande s’il avait lu le code pénal, s’il craignait un jugement moral ou s’il avait seulement pris le temps de ne pas rouler à donf, comme les autres.
Que oui, le monde change ; mais on n’est pas tous obligés de se précipiter dans les tribunaux pour essayer d’y trouver la place de chacun. La garde à vue pour avoir laisser partir une baffe, c’est aussi imbécile que de lier une baffe méritée à un avenir de sérial-killer. Ce n’est pas très encourageant de voir que des siècles de civilisation et d’élaboration législative nous ont conduits à gaspiller notre justice en l’obligeant à trancher entre deux âneries pareilles.
Si le prof avait été gendarme, la gifle n’aurait rien déclenché ; si le gendarme avait été un peu prof, il n’y aurait même pas eu de gifle. Le prof, le gendarme et le juge réunis dans une fable moderne par un merdeux mal élevé. Je comprends que les spécialistes y voient prétexte à tribune, pour moi ça a des allures de naufrage… et ce n’est certainement pas « la faute à 68 ».
Rédigé par : Denis Ducroz | 04 février 2008 à 17:16
"Pour avoir été prof et pionne pour payer mes études" nous conte notre Grande Catherine à nous !
de lui répondre :
on se doit de dire : "surveillante" , Dame Catherine !
et pour cause et pour cause ; interne à Bellegarde dans l'Ain dur avant 68, pour avoir demandé ou était "le pion" au surveillant général de l'époque - époque générale de Gaulle c'est vrai - j'avais été "consigné" trois semaines sans rentrer chez moi :
autres moeurs, autre époque (ou j'ai par ailleurs adoré me faire latiner - ne lisez point lutiner - par un prof génial) ; je recentre mes ébats là :
- moi de répondre (tel un oeuf) une toute première fois à la question :
"Cactus ( nom d'emprunt ) vous cherchez qui ?"
"_ un pion _"
de m'entendre répondre par cet homme :
" qui ? "
et moi de répéter deux fois :
" _le pion " " le pion _"
...de m'entendre rire par ce triste sire assis :
" on va s'arrêter là , Cactus ; vous en êtes déjà à trois semaines sans rentrer chez vous !"
époque disciplinée donc bénie oui, oui, me rétorqueront certains !
aujourd'hui encore j'en ris jaune comme les mauvaises pièces de D.D. et B.C. !!
Dura lex sed lex ?
Sissi !
Rédigé par : Cactus pion sur l'échiquier de Catherine A. ! | 04 février 2008 à 16:13
Tant qu'à suivre sur le plan pénal, il aurait peut-être été plus judicieux d'envoyer plaignant et gifleur rendre visite à un délégué du procureur dans le cadre d'une médiation.
Nul doute que ce dialogue qui ne semble pas avoir eu lieu entre parents et enseignants aurait pu se faire dans ce cadre.
Rédigé par : zadvocate | 04 février 2008 à 16:09
Depuis 1968 il est "interdit d’interdire", les lobbies de gauche confondent autorité et autoritarisme.
Les enseignants ne veulent plus être que des techniciens d’enseignement livrant leur soupe comme n’importe quel commercial et refusent le volet "autorité" que doit avoir tout pédagogue.
C’est bien cette attitude-là qu’il faudra changer.
Comme en plus il est interdit de toucher les élèves, que ceux-ci le savent, qu’un mineur n’est pas responsable de ses actes et que les sanctions sur des parents ne vont jamais juqu’au bout, les "sauvageons" en profitent.
Passer au chaos est très facile, rétablir l’autorité est beaucoup plus dur.
Sur ce sujet-là aussi, la rupture se fait attendre.
Rédigé par : arthur | 04 février 2008 à 15:40
Très belle analyse : merci !
J'espère bien que la hiérarchie du gendarme lui rappellera son devoir à plus de tenue quand il porte l'uniforme...
Mais je doute.
Cette affaire-là m'en rappelle une autrement plus tragique, du temps où je portais l'uniforme au Service de Ma Patrie. Elle se racontait de chambrée en chambrée, sans que j'ai eu l'occasion de la vérifier :
On confie à un appelé un Mas règlementaire, avec ordre stricte de ne jamais s'en séparer.
Les manoeuvres se poursuivent dans la campagne et à cette occasion, un officier demande son arme à ce bidasse. Il refuse. Le coup part et l'officier est tué sur-le-champ.
Un mois d'arrêts de rigueur pour le bidasse.
Une fois purgé ses arrêts, il bénéficie et de la flamme noire et d'un mois de permission supplémentaire.
Et pendant mes classes, ils étaient quelques-uns à guetter le moment de se faire un gradé : mais nous étions bien gardés par les sous-off, qui nous faisaient compter jusqu'aux étuis après les exercices de tir...
Rédigé par : L'ignoble Infreequentable | 04 février 2008 à 11:44
Pour avoir été prof et pionne pour payer mes études, j'ai rencontré un certain nombre de profs au comportement inacceptable (par ex. mettre une poubelle sur la tête d'un gamin) et bien sûr des élèves qui auraient eu bien besoin de quelques claques (combien de fois m'a paru juste l'expression "il y a quelques claques qui se perdent"). Cela dit, n'ayant pas couvert cette histoire-là je me garderai bien de la commenter. Je m'étonne juste que le père se soit cru obligé de réagir en gendarme et non en père. Avait-il besoin de mettre son joli uniforme, l'histoire ne pouvait-elle pas se régler entre adultes dans le bureau du proviseur, si le prof est connu pour d'éventuels dérapages, qu'a donc fait jusqu'à présent sa hiérarchie ???? Nous sommes dans la judiciarisation de la vie quotidienne, suivant ainsi l'exemple américain. Que l'on ait besoin pour un oui pour un non d'appeler un juge au secours en dit me semble-t-il long sur la déresponsabilisation. Je ne suis pas sûre que, dans cette histoire, le gendarme ait rendu service au père.
Rédigé par : catherine A. | 04 février 2008 à 10:38
merci à monsieur Ludovic pour Laura Smet ;
quelle triste histoire !
(un salut à Marie pour son retour en ses hooo lieux entre deux bahhhhh ?)
sinon Beigbeder a toujours fait son ciné, à Canal, au quotidien etc etc etc :
quel triste "cir'âge" !
Rédigé par : Cactus scié . | 04 février 2008 à 09:14
Que nous sommes vite traumatisés dans notre vie confortable, il faut bien se distraire entre deux guerres... Enfin, ceci a le mérite de me faire rire !
Le cirque judiciaire a de quoi inquiéter le cirque Pinder dans la concurrence clownesque !
Que les juges acceptent d'instruire des pécadilles pareilles, que les collègues gendarmes laissent cette farce s'effectuer montrent la déliquescence de la maison française et enfin que les médias relaient, c'est le nauséabond progressisme qui a gagné. Si seulement, Muray pouvait voir la réalisation de ses prédictions... la société s'est féminisée et le gendarme tutu et non tu tues a eu son quart d'heure de gloire, il a été à la hauteur du ridicule de l'époque. C'est avec ça qu'il faudrait maintenir l'ordre, sauver la France plus quelques soldats humanitaires spécialisés dans le portage de sacs de riz... mais nous sommes morts.
Rédigé par : Ludovic Lefebvre | 04 février 2008 à 07:56
La lecture de votre article sur cette affaire m'a fait du bien.
Je regrette que vous ne puissiez pas plus franchement critiquer votre collègue Procureur.
A mon avis, il aurait dû classer sans suite. Peut-être qu'il n'a pas pu le faire parce qu'il est soumis à la pression des gendarmes et policiers avec lesquels il est amené à travailler tous les jours.
Peut-être que c'est pour ça que le Procureur compétent pour décider de la suite à donner aux plaintes devrait être le Procureur d'une autre région.
Rédigé par : EK | 04 février 2008 à 01:46
Je voudrais vous apporter le témoignage d'une jeune femme qui fut élève de ce professeur, que j'ai reçu sur un de mes blogs, suite à l'un de mes billets. Je vous le livre in extenso, sans commentaire ni correction, dans ce style abrégé propre aux jeunes habitués des SMS:
“ je tiens a faire savoir que se prof je l est eu et je lui en et fait voir des verte et des pas mure je sais de quoi je parle il me verrai il le dirai lui, meme mais jamais il ne c est permis de me giffler alors faut pas demander ce que ce fils de gendarme a fait pour pousser ce prof et moi j ai donner du meilleur de moi meme pour que mes enfant on une bonne education alors ce gendarme devrai en faire autant et enlever sa plainte qui na pas de sens desoler !!!!! car porter plainte ne fait qu inciter ce gamin a faire ce qu il a fait a ce professeur a d autre prof ”
betty à o1h28
Rédigé par : Patrick PIKE | 03 février 2008 à 21:22
Juste pour préciser que le ministre X.Darcos a précisé hier soir chez Ruquier que les premières victimes des violences à l'école étaient d'une façon générale, sans conteste les enseignants.
Rédigé par : Catherine JACOB | 03 février 2008 à 17:56
Tous ceux qui ont eu affaire à des enfants le savent. On encaisse et il y a un moment où la patience est à bout. Tant pis pour celui qui se trouve à proximité. Il paie pour lui et pour les autres. Une de mes filles, lasse de se faire traiter de "tête de bite", jette l'éponge, les enfants des "zones sensibles" n'apprendront plus les lettres avec elle. Dommage, elle avait au départ le feu sacré.
Rédigé par : Grain de poivre | 03 février 2008 à 17:27
D'après un commentaire sur le blog de maître Eolas (écrit par Lulu, un magistrate) l'affaire serait plus compliquée. Le professeur se serait emporté avant que le jeune l'insulte ce qui change tout. Il aurait un "léger problème" avec l'alcool et donc du coup la justice se doit d'intervenir. Si cette version est exacte pas lieu de victimiser l'enseignant.
Rédigé par : Jean Philippe | 03 février 2008 à 14:03
Je partage en partie le sentiment d'Eowyn.
Je n'ai cure de l'engorgement des tribunaux : on ne doit pas ignorer des infractions pénales pour la mauvaise raison qu'on ne se donne pas les moyens de les juger.
Que le gendarme ait désiré des explications, soit. Qu'il ait estimé un dépôt de plainte justifié pour une simple gifle, voilà qui semble plus étonnant. Qu'un placement en garde à vue ait été estimé nécessaire, voilà qui semble très curieux. Le tout donne l'impression d'un manque de mesure.
Mais nous ne connaissons pas toutes les subtilités locales. Et c'est souvent dans les détails que s'explique la démesure.
Le plaignant est gendarme. Cela aurait dû, dit-on, le placer du côté de l'autorité, lui faire adopter une attitude telle que celle que monsieur Bilger aurait imaginé adopter en pareilles circonstances.
Ce n'est pas si clair. Ce n'est pas tout à fait comme si une partie du milieu enseignant français n'avait pas une hostilité de principe vis-à-vis des forces de l'ordre. Ce n'est pas comme si certains enseignants n'étaient pas les premiers à ne jurer que par les mots CNDS et IGPN dès lors qu'un marmot leur déclare avoir reçu une gifle de la part d'un membre des forces de l'ordre.
Si l'enseignant visé est de cette catégorie d'enseignant, alors ce n'est qu'un retour de bâton de notre tendance générale à déconsidérer l'autorité et à se soucier des droits plutôt que des devoirs de ceux n'étant pas naturellement en position d'autorité (l'élève, le délinquant, etc).
Lorsqu'un fait paraît étrange, son explication se trouve parfois dans les détails qu'on a omis de nous narrer.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 03 février 2008 à 10:21
Ils sont incroyables, ces gens qui se plaignent du comportement du père et applaudissent l'enseignant ... vous avez au moins essayé de vous renseigner sur le déroulement des faits?
http://www.valenciennes.maville.com/Polemique-autour-d-une-gifle/re/actudet/actu_dep-548852------_actu.html
L'enseignant veut déplacer des tables pour favoriser le travail en groupe de sa classe de sixième. Arrivé devant l'une d'elles, il balaye d'un revers de main les affaires d'un élève. « Pourquoi monsieur avoir fait cela ? », objecte alors le collégien qui se voit plaqué contre un mur. « Connard », répond l'enfant. Le mot de trop pour l'enseignant qui le gifle violemment sur la joue gauche, le traîne par le pull jusqu'à son bureau et lui fait, dans une salle proche, rédiger une lettre d'excuses. Puis revient avec l'enfant et dit à toute la classe : « La parenthèse est fermée vous n'en parlez à personne. » Comme si, pour ce professeur, l'incident était clos. Réglé. On en est loin. Deux fillettes, au bord des larmes, prennent le chemin de l'infirmerie. Elles sont choquées. Tout revient aux oreilles de la principale du collège.
Interpellé plus tard dans la matinée à son domicile avec 0,36 mg d'alcool, l'enseignant est placé en garde à vue.
Le procureur de la République justifie la conduite des poursuites et parle de « scène de violence parce que la gifle s'inscrit dans un enchaînement. Nous ne sommes pas dans le cas de rébellion d'un adolescent ». L'élève de 11 ans s'est retrouvé face à un professeur de stature imposante.
Le collégien giflé est un fils de gendarme. « C'est un élément qu'on a appris tardivement. Ça n'a eu aucune influence sur la procédure. Un fils d'ouvrier c'était pareil »
http://www.leparisien.fr/home/info/faitsdivers/articles/L-ENSEIGNANT-QUI-A-GIFLE-SON-ELEVE-IRA-AU-TRIBUNAL_296019558
« L'élève a d'abord été plaqué contre le mur et soulevé du sol ; ensuite, il y a eu la gifle. Et ce professeur l'a ensuite traîné dans la classe pour le forcer à écrire une lettre d'excuses. Au-delà de la gifle, il y a eu une vraie scène de violence. » Par ailleurs, selon le magistrat, l'enseignant a reconnu une dépendance à l'alcool.
Rédigé par : Vivian | 03 février 2008 à 09:40
Ce qui m'étonne le plus dans l'affaire, c'est l'attitude du Procureur, qui a cru devoir juger l'enseignant sur la place publique (devant les caméras de télévision). N'y a-t-il pas là au moins une faute professionnelle ? J'ai eu envie de le gifler.
Rédigé par : B.Samson | 02 février 2008 à 22:58
Merci.
Cette histoire méritait avant tout du bon sens et de la mesure.
Les protagonistes manquent forcément de recul, et la baffe comme le dépôt de plainte étaient pour moi des conneries (pas forcément à placer au même niveau, ce n'est pas le propos) mais tous les deux à porter sur le coup de la colère.
Les suites policières et judiciaires, elles, n'ont pas cette excuse, et c'est toute l'affaire.
Le gendarme doit actuellement, tout comme l'enseignant, regretter l'intensité de sa réaction.
Rédigé par : ronan | 02 février 2008 à 22:43
La réaction du procureur est conforme à l'idéologie d'une partie des magistrats formés par le syndicat de la magistrature, il n'y a rien à en dire... Plus étonnant est le comportement du gendarme, qui semble ne pas s'apercevoir qu'il y a continuité entre ce que l'enseignant vit dans sa classe et la contestation de l'autorité que, lui, gendarme, vit dans la société... Quant à la sérénité des Universités évoquée par Marcel, on en reparlera dans quelques années, lorsque la situation y sera la même que dans les écoles, Le Monde de l'Education tentant actuellement d'enquêter sur les incivilités dans les universités, car le sujet y est encore considéré comme tabou, comme cela l'était il n'y a pas si longtemps dans les écoles...
Rédigé par : guzet | 02 février 2008 à 22:27
M. Bilger,
Votre écrit est plein d'une sagesse qui tranche avec le climat actuel du reality-show dans lequel notre société se complaît.
Tout d'abord, on évoque le châtiment corporel, mais on oublie d'évoquer "le droit de correction" qui fait partie de notre droit positif.
Il s'agit là, bien entendu, non pas d'une excuse légale, mais bien d'un outil d'appréciation dans les mains du juge : outil d'appréciation d'autant plus légitime qu'il nous rappelle que le droit est avant tout affaire de circonstance.
Dans le cas contraire, on pourrait imaginer, un jour, que les juges soient remplacés par des machines à distribuer des peines - un peu comme les radars automatiques - qui seront situées directement dans les commissariats ou dans les gendarmeries...
Or, le droit est avant tout une affaire de mesure. En droit pénal, la mesure est d'autant plus délicate à mettre en oeuvre que la loi pénale est d'interprétation stricte.
Dans ce cadre, l'infraction pour laquelle est poursuivi l'enseignant fait état dans sa définition de "violences" (au pluriel). Il me semble qu'une seule gifle - quel que soit le contexte - donne l'occasion au juge de relaxer sur un fondement légal.
Dans l'hypothèse où la machine (à distribuer les peines) n'aurait pas fonctionné correctement, acceptant la qualification retenue de "violences ...", le juge a encore à sa disposition le droit de correction reconnu aux enseignants et aux éducateurs par une jurisprudence constante - n'en déplaise à certains, y compris les médias qui sont source d'une belle désinformation en la matière, qui font une confusion entre les châtiments corporels et le droit de correction (distinction initiée par la décision du Tribunal de police de Bordeaux du 18 mars 1981) - qui a conduit à la relaxe d'enseignants ayant commis des faits "bien plus horribles" depuis 1997...
Enfin, je m'interroge sur la durée de la garde à vue : 24 heures. L'article 63 du Code de procédure pénale : "L'officier de police judiciaire peut, pour les nécessités de l'enquête, placer en garde à vue la personne (...) [qui] ne peut être retenue plus de vingt-quatre heures.(...)"
Combien y a-t-il d'actes d'instruction à réaliser pour que la garde à vue soit nécessaire dans une durée aussi longue ? Surtout de nuit... Quel danger de renouvellement de l'infraction pour la société ?
Il y a probablement quelque chose qui m'échappe et je ne peux m'empêcher de penser qu'il n'y ait pas un lien entre le fait que le père de la victime soit gendarme et la durée qui semble excessive au regard de la nécessité de l'enquête.
Ne serait-ce que pour éviter que le public imagine qu'il existe une justice à plusieurs vitesses, une certaine mesure était souhaitable.
J'espère que l'avocat de l'enseignant lui conseillera de refuser la CRPC. Si cette procédure est utile, la présence de l'avocat a été rendue obligatoire justement pour éviter que des personnes soient condamnées, au mépris de leurs droits.
Dans l'hypothèse où la CRPC serait choisie, ce sera au juge de refuser d'homologuer toute peine en résultant.
Si l'Education Nationale veut prendre une sanction, c'est son droit - et c'est l'exercice d'une voie indépendante du droit pénal, à savoir celle du droit administratif. Au regard de l'application du droit pénal positif, la relaxe devrait s'imposer.
Rédigé par : Romain Boucq | 02 février 2008 à 19:46
Je suis pour ma part sceptique quant à la façon dont les faits sont présentés par la presse. Difficile en effet d'imaginer qu'un gendarme ait pu déposer plainte pour une gifle si, après s'être entretenu avec le professeur il n'a pas cru déceler un motif sérieux pour agir ainsi. Que s'est-il passé lors de cet entretien ? D'autre part, la garde à vue a eu lieu chez les policiers et les relations Police/Gendarmerie ne tiennent pas vraiment du copinage...
Avant d'imaginer dans cette affaire que policiers, magistrats et rectorat appliquent la loi de façon obtue, on peut aussi penser que la présentation journalistique n'est pas le reflet exact de la réalité et biaise notre jugement.
Rédigé par : ogier | 02 février 2008 à 18:10
Promis, il s'agit là de ma dernière intervention sur le sujet !
Lorsque j'écrivais "L'honneur... la société demande à tous de le perdre petit à petit. Cet honneur que l'armée de tous les pays revendique pour riposter, justifier de représailles."
Donc, pour commencer il fallait écrire : "justifier ses représailles".
Puis, je crois ne pas avoir été très claire dans l'exposition de mon impression.
Je voulais dire que l'honneur, c'est super bien mais que c'est un mot utilisé à des fins destructrices. Comme à l'époque des duels, autres réglements de compte dans le sang ou les kamikazes, etc...
Je conçois tout à fait que l'on tienne à son honneur personnel et à celui de son entourage mais ce mot ne doit pas servir de prétexte à tout acte tragique.
Et je déteste lorsque des pouvoirs utilisent ce mot au détriment du bien-être d'un peuple mais pour d'autres intérêts moins avouables.
"L'honneur" est un mot délicieux mais/ et d'une trop grande portée pour le malmener en l'utilisant à toutes les sauces.
Dignité aux yeux des autres et dignité de soi-même à ses propres yeux. L'une risque d'être payée très cher et la seconde risque fort de n'avoir comme satisfaction que celle d'avoir été instinctivement désirée. Pour que la dernière soit ressentie pleinement, il faut que la première appose son cachet.
Comme dit Philippe, nous verrons en mars...
Et il a le fameux " pour l'exemple" : si un prof à l'avenir finit par donner davantage qu'une baffe à un élève, la clameur du peuple montrera du doigt cette justice qui n'a pas su intervenir à temps un certain mois de janvier 2008.
Ok, j'arrête, je suis intarissable sur pareil sujet. J'arrête de "spamer" votre blog pour aujourd'hui, Philippe !
Merci !
Rédigé par : Ktrin | 02 février 2008 à 18:03
J'oubliais :
A Steam :
"le professeur a défendu son honneur. Ca ne compte pas ? "
L'honneur... la société demande à tous de le perdre petit à petit. Cet honneur que l'armée de tous les pays revendique pour riposter, justifier de représailles.
L'honneur du prof est là bien mal en point.
Je suis du côté du prof, pourtant.
Histoire de raconter une peu de ma vie :
Mon père portait l'uniforme et ma mère était dans l'enseignement. Ils vivaient et vivent encore très bien... ensemble et avec moi !
Je suis pour une éducation non permissive et non autoritaire à la fois qui privilégie le dialogue avec un enfant.
Une éducation de ce genre nécessite du temps avec l'enfant et de la patience dans l'échange.
Le but n'est pas d'imposer sa propre vision à un enfant mais de lui donner les clefs pour sa vie future. Qu'il puisse de lui-même faire ses propres choix en toute connaissance de cause et dans le respect des autres.
Cela éviterait à mon gamin de se faire " choper" par un ...gendarme à l'âge adulte ! (aha)
Constat : éduquer un enfant est difficile, même avec de l'amour. On peut trop vite se sentir trop impliqué et responsable si son parcours n'est pas impeccable, s'il souffre etc.
A Baptiste :
"Et personnellement, exactement comme dans ce billet, je ne parviens pas à comprendre un représentant de l'autorité qui apprend que son fils a insulté son professeur, qui se précipite pour porter plainte au lieu de s'occuper de son gamin taré. Celui-là, il ne doit pas être fin..."
Le gendarme donne à son fils le message suivant : "on te frappe. Tu portes plainte"
Je comprends cela car il est un gendarme et son esprit va dans la logique de sa profession.
Il ne devrait pourtant pas oublier qu'insulter est aussi un... euh... (aidez-moi, Philippe : un "délit" ? Le mot est juste ?)
Pour en revenir à cette histoire et à son aspect "éducation" :
Je trouve bizarre qu'un fonctionnaire s'en prenne à un autre fonctionnaire. Le corporatisme ne semble plus de mise.
Il s'estompe au profit d'un individualisme malsain.
Les missions d'un gendarme et d'un enseignant ne sont pas identiques mais elles ont pas mal de points en commun.
Enfant, on est éduqué par nos parents (aimé mais aussi puni si on commet des bêtises) puis le gendarme vient vers l'adulte s'il ne respecte pas certaines lois.
Dans un reportage, il a été dit que certains riches industriels ou entrepreneurs exilés en Belgique pour échapper au fisc détestaient les fonctionnaires (au "service" de l'Etat donc de nous tous).
Pas besoin d'être détestés par les riches pour que la situation dégénère ! Nous sommes sur la bonne voie pour que pas mal de piliers de notre société s'effondrent tout seuls, sans aucune aide (cf cette affaire) et que seule la valeur de l'argent l'emporte !
A noter : il n'y a pas que les gamins des ZUP qui sont insolents. CQFD.
Allez, zou, bon we à tous !
Rédigé par : Ktrin...encore ! | 02 février 2008 à 17:22
Esurnir n'a pas tort de rappeler les termes de la loi et les conséquences de diverses circonstances agravantes.
Quant à la profession du père, elle est peut-être pour beaucoup à l'origine du dépôt de plainte. En effet, les gendarmes sont confrontés à des situations BIEN PLUS DIFFICILES que celles que connaissent les enseignants, même en ZEP.
Et dans le cadre de cet environnement hostile, si le gendarme craque et gifle le délinquant, il sera aussitôt mis en examen pour violences volontaires aggravées. Puis il sera condamné.
Alors quand un fils vient raconter à son père, gendarme et donc bien conscient de la situation que je viens d'évoquer, qu'il a été violenté par un enseignant alcoolisé, il n'est finalement pas étonnant que cet agent de l'ordre s'en remette à la loi qu'il sert et à laquelle il est soumis quotidiennement.
Enfin, je suis d'accord pour dire que le rappel à la loi aurait été largement suffisant. La CRPC est presque choquante quand on sait toutes les infractions bien plus graves qui ne sont l'objet que d'un "classement 56"...
Rédigé par : basba | 02 février 2008 à 17:21
Bonjour la compagnie ! Céche le week-end !J
Pour détendre l’atmosphère, je répondrai tout d’abord – sur un ton que je veux humoristique - à Marc :
« J'ajouterais au risque d'être censuré qu'en grandissant, je ne garde pas un si mauvais souvenir de cette fessée... » Des psychiatres expliquent très bien les dérives de la fessée.
Puis, + sérieusement, comme d’habitude, notre ami Philippe sait choisir des sujets + que délicats ! Oulala… En lisant les près de 50 commentaires, je suis + que partagée.
Je me dis qu’un enfant ne devrait jamais être frappé. Et pourtant, le « connard ! » tend à démontrer que même avec un papa gendarme, le fiston n’est vraiment pas bien dans ses baskets. Trop protégé par papa ou mal-aimé, cela est de l’affaire des psy ou des éducateurs.
Je n’ai pas d’enfants et je touche du bois. A l’adolescence, c’est l’ébullition, la révolte, la frime devant les copains de classe et tout le tralala. Peut-être que cela n’est donc que le passage à l’âge adulte qui se ferait de manière houleuse… avec pertes et fracas.
Je pense que l’idéal aurait été que le prof ne perde pas ses moyens mais il l’a fait et ce n’est pas déplorable pour le gamin mais pour l’avenir du prof.
Le nombre de fois dans une vie où, comme dirait Vonric, on pourrait porter plainte pour injures… Là, le hic c’est qu’il s’agit de coup donné. Sans parler du fait qu’un gamin à problèmes ne tirera aucune leçon d’un coup reçu. Il aura encore plus de violence en lui.
Il faudrait connaître la relation entre le gamin et ses parents. On ne saura pas car cela relève de la vie privée. Par contre, toucher à celle du prof en clamant son alcoolisme, là, aucune pudeur !
Je trouve que l’histoire est moche pour le professeur et je pense que cela sera difficile à porter pour le gamin lorsque adulte, il aura (souhaitons-lui) dépassé ses problèmes avec l’autorité (ou la société en général) et qu’il aura saisi la gravité de son insulte avec ce qu’elle a entraîné.
Cela le fait penser au harcèlement moral qui fait parfois exploser le harcelé (il faut bien l’appeler « victime ») et qui est accusé(e) car n’en pouvant plus, se serait finalement révolté(e).
Tout le hic est que le prof a réagi promptement et que le gamin est mineur et qu’au nom de la protection de l’enfance, on en fait trop.
Il est difficile d’inspirer et d’expirer puis de sourire avec diplomatie lorsqu’on se fait insulter.
Corps et âme à l’Education, il s’agit souvent d’une vocation, c’est un peu comme dans une relation trop prise à cœur, où aucun détachement n’est possible. Alors, au 1er gamin qui blesse verbalement, le prof a sûrement été bouleversé et perdu tout esprit rationnel et tout recul.
Ni le prof ni le gamin n’en sortiront indemnes.
A Anne I :
“Si le père était venu en bleu de travail, l'affaire aurait-elle pris une telle ampleur ? »
Cela me fait penser à quelques secondes aux infos… pour dire que 2 salariés de l’usine Peugeot ont tenté de se suicider pour cause de harcèlement moral. L’un deux est "dans le coma" Cette info vite présentée, en 2 ou 3 phrases, sans reportage ou autre considération, m’a attristée pour ces deux travailleurs et leurs familles. Je pense que j’ai répondu à votre remarque, Anne I…
Bon dimanche à tous, bien que l’actualité rende bien triste…
Rédigé par : Ktrin | 02 février 2008 à 16:50
Décidément je devrais me coucher plus tôt, ça m'éviterait d'écrire des sottises.
Il faut lire à propos du gendarme: "... pour son honneur et CELUI de son Institution" et non "celle".
Quant à Ausone, ce n'est pas à son fils qu'il écrivait cette lettre, mais à son petit-fils Ausonius.
Ma mémoire commence à me jouer des tours.
D'autre part il est dit, selon le procureur de l'endroit, que ce professeur a jeté les affaires de l'élève à terre, l'a collé contre un mur avant de le gifler après l'insulte, puis aurait dit à ses élèves que l'incident était clos, on n'en parlait plus.
Certains y voient la violence d'un homme. Moi je n'y vois que le déroulement logique d'une séquence dont le début fut marqué vraisemblablement par l'arrogance et le dédain d'un gamin aux injonctions de son maître qui, après administration de la thérapeutique appropriée, a fermé la parenthèse d'une manière normale.
Pour lui l'incident était réellement clos et il n'y avait pas matière à aller au-delà.
En y réfléchissant un tant soit peu, j'aurais sans doute réagi ainsi. Puis en fin de cours j'aurais demandé à l'élève de rester pour une explication de texte.
Du moins je pense. Ce que n'a pas fait cet enseignant perturbé sans doute par la crainte de la réaction d'une société à la fois permissive et procédurière.
Ce cas pose une autre question, qui est celle des dépôts de plaintes qui se multiplient à tout propos contre un médecin, un architecte, un voisin et que sais-je encore et vraisemblablement à court terme amplifiés par la possibilité pour tout un chacun de le faire par internet.
Messieurs les avocats votre avenir est assuré.
Rédigé par : Patrick PIKE | 02 février 2008 à 16:44
Je remarque que les relations enseignant/enseigné suscitent beaucoup de réactions émanant d'un public de blogueurs se risquant à donner leur avis plus nombreux et diversifé que d'habitude.
Concernant Frédéric Beigbeder
Si l'on en croit Wikipédia (site auquel j'aurais aimé tirer les oreilles récemment vu les énormités que j'y ai découvertes dans un article qui mélange allégrement les graffitis néolithiques avec les runes gravées par les Vikings sur le site de Maes Howe, mais bon...)
Laure Mentzel aurait écrit dans ‘Frédéric Beigbeder, écrivain d'aujourd'hui’ à propos de son deuxième roman : ‘Vacances dans le coma’, paru en 94, puis de ‘L'amour dure trois ans’, paru en 97 : Il s’agit de « Fragments d'un discours amoureux entrecoupés d'une série de cuites et brumisés d'eau de rose ».
On lit plus loin encore « Beigbeder apprécie les histoires folles, qui mettent en scène des héros qui lui ressemblent : dérangés, hédonistes, angoissés ».
Quoi d’étonnant après cela que « dans la nuit du lundi au mardi 29 janvier 2008, à Paris, Frédéric Begbeider et un ami soient surpris par les forces de l'ordre sur la voie publique en train de ‘sniffer’ de la cocaïne sur le capot d'une voiture. » C’est dans la logique du comportement du personnage qu’il donne à voir !
« Va-t-on le traiter comme les autres justiciables ? » Vous interrogez-vous ?
Voici la réponse déjà en ligne :
« Interpellés peu après avoir pris la fuite, l'écrivain était en possession de deux sachets de cocaïne. Les deux hommes sont placés en garde à vue dans les locaux du Sarij (service d'investigation de la police urbaine de proximité) du VIIIe arrondissement. Frédéric Begbeider sera finalement libéré après une audition. »
Mais peut-être n'a-t-il jamais encore volé de parapluie...
Rédigé par : Catherine JACOB | 02 février 2008 à 16:39
Bernard, je ne pense pas qu'il y aie besoin de préméditer pour lâcher un gros mot dans un tel moment : juste de se sentir très frustré/humilié/impuissant, bref d'être en colère. C'est quand même le propre des enfants, de moins bien se maîtriser et d'utiliser les gros mots à tort et à travers, non ?
Quant à savoir si l'élève s'en sortira en héros, rien n'est moins sûr, vu les pétitions de soutien au prof qui circulaient à la sortie du collège et que faisaient signer les... élèves (ce prof, pour inacceptable que fut son comportement, est paraît-il un excellent pédagogue et en cela il est très apprécié de ses élèves).
Je voudrais aussi couper court à une certaine idée des collèges : oui les collèges c'est aussi des élèves qui se prennent pour des Dieux vivants et qui ne respectent rien et surtout pas les profs. Oui c'est aussi des profs agressés, plus ou moins gravement, et qui serrent les dents et souffrent en silence.
Mais ce n'est pas QUE ça non plus.
J'ai quitté le collège il y a seulement six ans et je pense que mon témoignage est encore d'actualité : le collège c'est vraiment la période des bras de fer entre élèves et professeurs, et à ce petit jeu, il y a aussi des élèves qui souffrent en silence et des professeurs qui abusent de leur pouvoir discrétionnaire. Ce sont d'ailleurs souvent les enfants sages qui morflent le plus, paradoxalement.
Il y a des abus des deux côtés, et aussi une majorité d'élèves qui sans avoir un comportement irréprochable essayent de suivre leur scolarité dans le respect de leurs enseignants, et une majorité d'enseignants qui sans être parfaits essayent de faire leur boulot le mieux possible. Et beaucoup de déclarer qu'ils aiment leurs élèves et qu'ils n'ont pas de problèmes graves avec eux.
Ne cédons pas au catastrophisme : le collège contient des jeunes qui sont à la période la plus difficile de leur vie (moins malléables que des enfants, moins raisonnables que des grands ados), malgré tout, le Collège n'est pas encore mis à feu et à sang par des hordes de sauvageons incontrôlables.
Rédigé par : Marcel | 02 février 2008 à 16:17
"Parce que là, le message, il est clair : ton prof te fait chier ? Provoque-le, pousse-le à bout, et avec un peu de chance, tu vas l'envoyer en prison pour 24 heures."
C'est à peu près cela, mais cela n'est pas nouveau.
Mes beaux-enfants (23 et 25 ans) se vantaient, lorsqu'ils étaient au collège, d'avoir envoyé un prof, non en prison, mais en asile psy. La gifle, obtenue de haute lutte, était le geste de trop qui démontrait que le prof était en dépression et qu'il devait partir.
Ils avaient gagné et en étaient très fiers.
Mais rassurez-vous, ils ne m'ont raconté l'histoire que des années après les faits.
Rédigé par : michel | 02 février 2008 à 15:47
.. D'accord, il semblerait que l'enseignant ait plaqué le gamin contre le mur avant de se faire traiter de connard; mais il faut aussi une certaine assurance de la part du gamin ; (préméditation ?) pour traiter son professeur de nom d'oiseau étant alors en position d'infériorité et faire monter la pression d'un ou deux crans afin de provoquer la "gifle" sachant "peut-être" les conséquences qui découleraient de cet acte.
Le voilà maintenant promu héros de sa classe, terreur des professeurs, il est celui qui a fait tomber un prof qui empêchait de tourner en rond après un combat acharné digne de David et Goliath, de Saint-Michel terrassant le dragon. Sa joue en porte encore les stigmates.
Pour avoir un gamin de 11 ans je sais jusqu'où ils peuvent aller dans leurs lubies, les enfants ne sont-ils pas des pervers polymorphes ? ... dixit Freud.
On ne peut pas non plus comparer ce que nous étions à 11 ans en 195x ou 6x pour certains d'entre nous et le gamin de 11 ans de 2008 qui évolue souvent dans un monde plus ou moins virtuel, un monde fait d'agressions, de multi-morts et multi-vies où des héros se sacrifient pour sauver l'humanité et auxquels, hélas, ils s'identifient souvent.
Quant au père du gamin, la décence aurait voulu qu'il vienne en civil. Philippe Bilger nous apprend qu'il a des enfants, rencontrait-il les enseignants de ceux-ci habillé en magistrat pour montrer de quel côté était l'autorité ?
Rédigé par : Bernard1 | 02 février 2008 à 13:52
Que penseraient ces enfants qui durant des siècles ont subi des vrais châtiments pour insubordination en classe, à la chapelle, en récréation, à la cantine… à une époque dite d’autorité, sans que ceux-ci ne fassent bouger une oreille de quiconque, devant ce fait divers d’aujourd’hui ?
Avant guerre, ma mère reçut comme punition : « apprendre par cœur l’Evangile de « la Passion du Christ » », celui du Vendredi Saint, qui n’est pas, entre nous, le plus court ; aussi, on peut se demander, transposée au 21ème siècle, quelles auraient été les récriminations face à ce genre de punition… ? Cependant, à son âge, elle le connaît toujours. Et sa mémoire fut et est plus que bonne.
Il y a dans l’enseignement, je dirai plus exactement, il y a eu, pour prendre référence mon époque, des enseignants qu’aujourd’hui on qualifierait de « terreurs ».
Je me souviens d’une professeur d’allemand, qui, en 4ème, faisait tellement peur que personne ne bougeait dans sa classe. La hantise était d’être interrogée par cette dernière. Elle faisait pleurer ses élèves.
Par ailleurs, sans vouloir en rajouter « une couche », j’ai quand même souvenir d’avoir été traitée, en 3ème, par une autre professeur d’allemand, un jour en plein cours : de « sale race », ainsi que les autres pensionnaires élèves de la classe. Il est vrai que cela remonte à quelques petites années, maintenant ! Nous ne parlions pas alors de plaintes et de poursuites ! Mais il faut croire que sa réflexion m’avait malgré tout touchée puisque je m’en souviens toujours.
Ce ne fut, par ailleurs, même pas relevé. Ce n’était pas la mode ! Et le week-end en sortie, il y avait d'autres priorités.
Un peu d’Histoire pour détendre l’atmosphère :
Avesnes est une ville historique qui vit naître en Maison d’Avesnes une reine d’Angleterre : Philippa de Hainaut qui obtint la grâce des Bourgeois de Calais.
Louis XI y fut proclamé roi…. Mais tout changea lorsque Napoléon y prépara Waterloo… Bémol.
Selon une légende, un petit Alsacien Stroh, engagé comme tambour et prétendu être âgé de 15 ans, se trouvait en octobre 1793, près d’Avesnes sur Helpe. Entendant battre « son » tambour, pensant être pris à revers, les autrichiens reculèrent, le tambour fut tué, refusant de se rendre aux hongrois et l’armée française fut victorieuse à cette bataille de Wattignies, au nom inscrit depuis sur l’Arc de Triomphe. Ce tambour Stroh est l’emblème de la ville d’Avesnes sur Helpe.
Une statue du sculpteur Fagel devait être dressée à Dourlers, où fut enterré le petit tambour, mais elle fut finalement érigée à Avesnes sur Helpe car le Maire de Dourlers, un aristocrate, refusa le monument d'un soldat mort en criant "Vive la République !".
Rédigé par : Marie | 02 février 2008 à 13:33
En tout cas assez de pénal !
Rédigé par : Ludovic Lefebvre | 02 février 2008 à 13:06
Malgré les prédictions du sieur Cactus, j'ai ouvert un oeil pour l'occasion.
Du fait divers en question, je ne connais de l’affaire, que les « éclaboussures »...
L’enseigneur Cactus dirait encore très certainement : « il y a comme une boulette à Avesnes », spécialité fromagère. (maroilles, boulette, cœur d’Avesnes..)
« Le bruit » démontre une fois de plus qu’il faut encore et toujours regretter la même chose, manque d’éducation, manque de savoir-vivre, manque de respect, manque du contrôle de soi-même… Toutefois, il n’est pas, là, question d’un cas social, à première vue !!
Par ailleurs : excès de télévision ; mimétisme « déformant », voire admiration béate, face à certains dits animateurs grossiers. (Gros, gras… cochon, couvée… dirait Jean de la Fontaine)
J’ai déjà cité sur ce blog la BD, au titre aguicheur, vendue à Noël : « le guide junior pour bien éduquer les prof ! ».
L’abandon d’une société de rigueur et d’autorité est consommé depuis fort longtemps. A surgi depuis le laxisme : le n’importe quoi, face à n’importe qui. Le « on peut tout faire ».
Retirer à un enseignant le peu d’autorité qu’il a encore dans « sa » classe, n’est pas très sain. Sans aller jusqu’à la violence, bien évidemment. Est-ce que ce fait ne relèverait pas simplement du chef d’Etablissement ? S'il est le premier ?
Si un enfant peut mettre son professeur au garde-à-vous, autant inscrire tous les autres, tout de suite, aux cours par correspondance !
En Angleterre, cela fait peu de temps, il me semble, que les Anglais ont interdit les châtiments corporels à l’école ! Ils ne sont, cependant et sans doute pas à prendre en référence, surtout un soir de match de foot !
Le père dites-vous est un gendarme. Ce ne devrait pas être, là encore, une référence, (ces derniers bénéficient devant la loi de plus de protection que les policiers !) mais lorsque l’on sait que les gendarmes vivent « en famille » en gendarmerie, cela promet pour les autres et cela leur fait aussi de la publicité… Toutefois, ils ne sont pas exemptés d’éduquer leurs enfants comme tout le monde et de leur apprendre la politesse. Maintenant il est vrai que certains parents utilisent comme « compliment » le mot « connard », alors, le remettre dans son contexte est peut-être difficile pour un enfant de 11 ans !!!! Mais, je ne connais pas « l’oiseau » !
Nous sommes passés du monde de « l’enfant » de Jules Vallès au désordre total dans certains établissements. Sans espérer voir arriver un jour l’équivalent en France du film américain « 187 : code meurtre », rediffusé récemment, au thème suivant : « A la suite d'une altercation avec un élève particulièrement instable, un professeur de biologie, est agressé à coups de couteau ».
Certains parents considèrent leurs progénitures comme des « dieux » avec le tout permis qui va avec, l’enseignant comme un nul qui doit faire, lui, état d’un fort charisme. Il est à leur service.
Je me souviens, il y a une dizaine d’années, dans un collège de la région parisienne, dit favorisé, d’un élève « insupportable ». Retenues, (certains parents n’y envoient pas leurs enfants), conseil de discipline, renvoi. Rien ne le calmait. Jusqu’au jour où il fallut appeler la police pour rixes. Le père fut, de son côté, appelé. Est arrivé, « un Monsieur » comme il se considérait, (directeur d’une société) qui n’avait (par ailleurs son vocabulaire le dénotait) aucune considération pour la moindre femme et encore moins pour la sienne (bel exemple pour le fils).
La directrice du collège, elle, était une femme à poigne.
Lorsque ce père apprit que l’attitude de son fils se terminerait par une forte amende, ce monsieur insolent sortit son carnet de chèque ; d’un air dédaigneux demanda à combien celle ci s’élèverait et, devant son fils, remplit et remit le chèque dudit montant. Il y avait quelques zéros en francs, à l’époque. Puis, il emmena, sans avoir prononcé le moindre reproche à cet élève, son enfant. Celui-ci finit par être renvoyé, évidemment. Ce qui ne l’empêchât pas de se placer chaque jour, à la sortie du collège, pour continuer ses « agressions », mais à l’extérieur de l’établissement, où là, la directrice n’avait aucun pouvoir !
Depuis, il y a eu des modifications législatives. Sont-elles meilleures pour autant ???
La justice tranchera.
Rédigé par : Marie | 02 février 2008 à 12:50
Pour la 5ème fois Robert : lisez la VRAIE version des faits, celle donnée par le procureur qui dispose du dossier. Et vous verrez qu'il ne s'agit pas d'une gifle donnée par un professeur poussé à bout, mais d'un enchaînement de violence qui a commencé bien avant l'insulte de l'élève.
Ahhh les médias ont bien joué leur coup en parlant d'une "gifle" donnée "à la suite d'une insulte". Dit comme ça, tout le monde s'offusque et le professeur passe même pour la victime d'un affreux délitement des moeurs.
Moi je prétends qu'un homme adulte de 49 ans avec sa stature qui plaque contre un mur un enfant à peine sorti de l'école primaire sans raison valable (c'est seulement après l'avoir plaqué contre le mur qu'il se fait insulter), avant de le gifler, puis de le traîner par le col à travers toute la classe, et enfin de tenter d'étouffer l'affaire en exigeant des élèves qu'ils n'en parlent à personne et en ne signalant pas l'incident à sa hiérarchie, c'est un homme violent dont le comportement dépend largement d'un tribunal.
Il y a une différence entre la gifle condamnable au XXIème siècle mais pardonnable eu égard à la difficulté du métier d'un enseignant poussé à bout, et l'enchaînement voire le déchaînement de violence dont l'origine s'avère être totalement injustifiée.
J'aimerais que chacun comprenne bien cette différence avant de parler de cette affaire. Nous sommes ici entre gens sérieux, pas au café du commerce après avoir regardé le JT de TF1.
Rédigé par : Marcel | 02 février 2008 à 12:12
@anne l : Ce n'est pas un problème mineur et imaginez que ce soit votre enfant.
Version du proc relatée par la Voix du Nord :
"L’enseignant veut déplacer des tables pour favoriser le travail en groupe de sa classe de sixième. Arrivé devant l’une d’elles, il balaye d’un revers de main les affaires d’un élève. « Pourquoi monsieur avoir fait cela ? », objecte alors le collégien qui se voit plaqué contre un mur. « Connard », répond l’enfant. Le mot de trop pour l’enseignant qui le gifle violemment sur la joue gauche, le traîne par le pull jusqu’à son bureau et lui fait, dans une salle proche, rédiger une lettre d’excuses. Puis revient avec l’enfant et dit à toute la classe : « La parenthèse est fermée vous n’en parlez à personne. » Comme si, pour ce professeur, l’incident était clos. Réglé. On en est loin. Deux fillettes, au bord des larmes, prennent le chemin de l’infirmerie. Elles sont choquées. Tout revient aux oreilles de la principale du collège.
Interpellé plus tard dans la matinée à son domicile avec 0,36 mg d’alcool, l’enseignant est placé en garde à vue. Son avocat Me Jean-Marc Villesèche confirme que lors de l’interpellation son client avait bu deux verres mais chez lui et après les faits. « Parce que, dit-il , la situation l’avait perturbé. » Et d’insister : « Il n’a jamais exercé sous l’empire d’un état alcoolique. » Lors de son audition, l’enseignant a quand même reconnu une dépendance alcoolique depuis quatre ans."
Rédigé par : all | 02 février 2008 à 11:04
@Esurnir
M., votre réaction me fait vomir ! Selon vous, tout se résume donc à la lettre de la loi et l'interprétation, les circonstances, les aléas n'ont pas lieu d'être. Je suppose que vous êtes sur la même longueur d'onde que Mme Dati qui supprime les tribunaux pour réduire le nombre de dossiers (là où il n'y a pas de tribunal il n'y a pas de problème juridique !).
Votre commentaire montre en tout cas que vous avez une méconnaissance complète des milieux scolaires. Je suis moi-même enseignant en collège et je vous met au défi de tenir une heure devant une classe de 30 élèves qui a décidé de vous 'tester' !
Dans notre établissement, on demande aux enseignants de venir assister les gendarmes qui viennent faire des formations sur l'ASSR (attestation de sécurité routière) de peur qu'ils ne soient débordés par les élèves !
Les enseignants sont des professionnels, beaucoup semblent l'oublier. Mais ce sont aussi des êtres humains et donc ils ne sont pas infaillibles. Les élèves peuvent parfois être particulièrement agressifs et insolents et il est possible de perdre son sang-froid et de leur mettre une claque. Heureusement que des hommes Philippe Bilger (que je remercie au passage pour son billet qui m'a fait chaud au cœur) le comprennent et savent l'expliquer avec plus d'éloquence que moi.
Quand un CRS bouscule un passant pacifique ou matraque un manifestant qui ne montre aucun signe d'agressivité, le traîne-t-on en justice ?
Ce qui a été fait à ce professeur de technologie est indigne ! Cet incident n'aurait pas dû quitter l'établissement. Le principal aurait simplement dû le rappeler à l'ordre et l'élève aurait dû être exclus de l'établissement afin que le père comprenne la gravité des mots de sa progéniture (j'ai appris qu'il y avait finalement eu une exclusion de 3 jours).
Mais le père a été en dessous de tout : abusant de son uniforme (il me semble qu'il y a des lois qui l'interdisent ! Qui songe à le sanctionner ?). Le chef d'établissement est coupable de ne pas avoir soutenu son enseignant. Le rectorat aurait également dû lui offrir son soutien. Le procureur aurait dû classer cette affaire, comme il l'aurait certainement fait si l'enseignant n'avait pas donné la gifle et avait demandé réparation pour l'insulte (comme l'y autorise la loi).
Cette affaire montre donc que notre système judiciaire et éducatif montre de graves dysfonctionnements. Et ce ne sont pas les enseignants qui sont en cause, mais bien les 'cadres supérieurs' de l'Education Nationale !
Vous dites "Que les personnes choisissent de recourir à la Justice plutôt que de se faire justice soi-même entre hommes après avoir bu un verre au bar du coin, j'appelle cela un progrès."
Moi je dis : je préfère largement que les hommes s'expliquent d'abord entre eux avant de recourir systématiquement à la justice !
Rédigé par : Phychi | 02 février 2008 à 08:05
A quand l'homme devant le tribunal parce qu'il ne fait pas la vaisselle ou la femme parce qu'elle ne répare pas la voiture ?
Rédigé par : Ludovic Lefebvre | 02 février 2008 à 04:41
Un père gendarme qui dépose plainte contre un enseignant, c'est caricaturalement la réponse des forces de l'ordre qui quotidiennement subissent les mêmes insultes et provocations, et qui au premier dérapage sont immolés dans les médias, et traditionnellemnt conspués par un corps enseignant peu enclin à la mansuétude envers les "nervis" de l'ordre républicain.
Une société qui suspecte systématiquement sa police et pose en norme quotidienne les insultes, les violences et le mépris, la contraint à un repli défensif illustré par un corporatisme aussi stupide que l'ostracisme permanent qui la vise et condamne à plus ou moins court terme au même funeste sort tous ses corps prétendument investis d'une parcelle d'autorité : l'enseignant aujourd'hui et le juge demain....
Afin de vérifier le bien-fondé de cette argumentation, je vous engage à vous livrer à une auto-démonstration : Reprenez dans la presse quotidienne n'importe quel article évoquant ce fait divers et argumentant (à juste titre d'ailleurs !) en faveur du professeur en cause. Remplacez à chaque fois le mot enseignant par policier ou gendarme... vous verrez comme il vous sera plus difficile d'adhérer au concept d'excuse pour cette même gifle sans conséquence physique, dès lors qu'elle n'est plus assénée par un membre de l'Education nationale mais par un dépositaire de l'autorité publique.
Que voir dans tout cela : une France malade de sa fonction publique. L'enseignant aussi fainéant que sa science est infuse, le flic toujours ripoux, le gendarme bien sûr obtus, le militaire forcément stupide et la justice toujours aveugle ......
l'Education, la Police et la Justice constituent un triptyque républicain quotodiennement fragilisé par les incessantes remises en cause et critiques plus ou moins justifiées visant leurs compétences, pouvoirs et prérogatives.
Les voilà aujourd'hui grotesquement emmêlés au coeur de ce pitoyable fait divers que l'on peut ainsi résumer :
l'enfant d'un gendarme a insulté son professeur qui l'a giflé, les magistrats vont juger et la presse se déchaîner.
Signé :
Un "ex-violenté" de l'Education nationale qui remercie ses vieux profs et instits de l'avoir toutefois plus instruit qu'esquinté.
Rédigé par : DIDIER | 02 février 2008 à 01:59
Nous sommes vous et moi, Philippe Bilger -et peut-être d'autres sur cet espace- de cette époque où les châtiments corporels étaient légions, de la gifle à la règle sur les doigts, de la verge sur les mollets à l'oreille qu'on tire ou bien encore de l'insulte à la risée d'une classe entière. C'était trop, beaucoup trop, mais faisait de nous des lycéens qui entrions en sixième sachant lire, écrire, compter (entre autre) et surtout respecter.
Alors entre ce trop d'hier et ce néant d'aujourd'hui je pense qu'il peut y avoir place pour un peu de rigueur, y compris une gifle lorsqu'elle est justifiée.
Je n'ai, moi non plus, jamais eu à faire face à une telle situation. Si tel eut dû être le cas, je pense que l'un de mes fils aurait eu droit à une seconde gifle, pour équilibrer, après dialogue avec son professeur.
Mais ne nous étonnons pas. La déliquescence des parents face à l'éducation de leurs enfants est telle, que ces derniers ne savent plus où se situent les limites au-delà desquelles il n'y a plus place pour la tolérance.
J'ai giflé mes enfants lorsqu'ils le méritaient. Mais je les ai aussi félicités. Il y a un temps pour tout, 1 minute pour sévir et 5 pour encourager (j'ai déjà dû le dire sur un autre sujet). Or aujourd'hui on ne sévit ni ne gratifie. Comment veut-on qu'un enfant, qui s'achemine vers la vie au cours de laquelle il prendra d'autres claques bien plus douloureuses, puisse réagir autrement qu'en franchissant les bornes de la bienséance, alors même que ceux qui pourraient prendre le relais de parents déficients sont jetés en pâture à la risée de leurs élèves ?
Ce que ne font pas les parents, un professeur a le droit, je dirais même le devoir, de l'exécuter.
Quant à ce gendarme, si j'avais un quelconque pouvoir de conviction, je lui conseillerais amicalement de retirer sa plainte, pour son honneur et celle de l'Institution qu'il représente.
Je voudrais terminer sur une lettre d'Ausone, qui fut précepteur vers l'an 340 de Gratien, futur empereur, à son fils Hesperius concernant l'éducation: "J'ai présidé à l'empire, quand mon élève, en prétexte encore, maître de la pourpre, du sceptre et du trône, se soumit à la volonté de son précepteur."
Alors si un fils d'empereur, futur empereur a pu se soumettre à l'autorité de son maître, je ne vois pas pourquoi un fils de gendarme, futur gendarme peut-être, ne ferait pas de même sans que son père se ridiculise dans une démarche stupide, pour un prétendu inacceptable qui n'est que de sa seule défaillance.
Rédigé par : Patrick PIKE | 02 février 2008 à 01:24
Monsieur Bilger a écrit :
"Je n'ai pas demandé cette distinction mais je l'ai acceptée"
Ben tiens !
Rédigé par : Prosper Youplaboum | 02 février 2008 à 00:36
Bien sûr, si l'on veut en rester au rang des principes, l'enseignant a une interdiction absolue d'exercer des actes de violence envers ses élèves, bien sûr la gifle donnée est sans doute le constat d'un échec pédagogique. C'est entendu.
Maintenant, ce qui me sidère, c'est la position des adultes face à ce qui pourrait apparaître comme vétille. Entre la position de mes parents, qui serait sans doute aussi la mienne si j'étais affligé de ces "choses" appelées "enfants", qui aurait vu la gifle doublée sans chercher à trouver un semblant d'excuse à l'élève puni de quelque manière qu'il le soit, et cette volonté jamais assouvie de faire respecter "son bon droit" sans égard aux situations et au bon sens, il y a plus qu'un fossé.
L'enfant reste un enfant. C'est sa liberté d'être cossard, insolent, tricheur ou tout au contraire travailleur, poli, droit ou d'être un mixte de tout ça selon les jours et les heures. Que prend-il aux adultes de faire des enfants des adultes en réduction ? Que leur prend-il de ne pas voir chez leurs enfants le même besoin d'apprendre par tout moyen certaines règles de vie scolaires et sociales.
Il n'y a plus de chute inopinée dans une cour de récréation, il y a une cause légitime et sérieuse de se voir indemniser par une compagnie d'assurance. Il n'y a plus de gifle méritée (Tiens, t'en voilà une deuxième pour t'apprendre à mal te tenir en classe !) il y a une cause de procès pour une atteinte insoutenable aux droits de l'enfant...
Non décidément, que l'on psychanalyse les adultes. Il y a un magma là-dedans !
PS : je ne suis pas enseignant et, en tant qu'élève, appartenais plutôt à la catégorie des cancres heureux.
Rédigé par : Hermione | 01 février 2008 à 23:58
Le prof devait-il frapper l'élève ? Non. Quoi qu'on pense des châtiments corporels, le rôle du prof n'est pas la coercition physique.
L'élève devait-il insulter son prof ? Non plus. Encore moins en fait. Il n'a pas juste insulté un adulte qui l'empêchait de faire n'importe quoi dans un cadre scolaire, il a insulté un titulaire de l'Education nationale. Un "prof". Comme si il avait insulté un gendarme dans la rue, l'uniforme en moins.
L'un comme l'autre sont inacceptables. Mais dans les deux cas, on parle de l'égarement d'un professeur de 30 ans de carrière et d'une insulte proférée sous l'emprise de la colère divine d'un gamin de 11 ans. Toute cette affaire manque cruellement de sens commun.
Rédigé par : pangloss | 01 février 2008 à 23:55