Quelle surprise de découvrir, sur le site du Nouvel Observateur, une vidéo riche d'enseignement ! Un dialogue sur France 24 décontracté, spontané, familier, off, entre le garde des Sceaux Rachida Dati et la journaliste Roselyne Febvre, avant que la première soit officiellement interviewée par la seconde dans l'émission "Politiques".
Je voudrais d'abord emprunter le chemin des blogueurs, plein de sinuosités et de surprises tristes ou joyeuses.
La mort de Thierry Gilardi, pour moi sportif en chambre, est une épouvantable nouvelle. Sans dénier qu'il devait avoir l'esprit d'équipe, il était si bon commentateur, et si chaleureux, qu'on l'aurait volontiers voulu seul. Par gentillesse, il laissait trop parler les autres. Il va manquer.
Le téléscopage est étonnant, je l'admets, entre cette tragédie familiale et le bonheur de voir, enfin, le président de la République avec une épouse souriante et aimable, en France et à l'étranger. On finissait par croire, à voir la précédente, que c'était un pensum, une corvée d'être à ses côtés et de représenter son pays.
Il y a maintenant une grâce d'Etat.
Enfin, après l'annonce par la présidence de la République d'un comité de sélection pour la Villa Medicis et à la suite de la polémique justifiée, Georges-Marc Benamou a pris la décision qui convenait et a renoncé au poste.
Mais revenons à cette vidéo qui nous fait entrer dans des coulisses médiatiques et quasiment politiques puisque Rachida Dati évoque, en termes élogieux, son activité de ministre.
J'ai bien conscience d'énoncer une banalité en regrettant la connivence entre les personnalités des médias et celles de l'autre bord, entre ceux qui sont chargés d'informer et ceux qui doivent répondre à leur questionnement. En principe, il devrait y avoir une cloison étanche, sur le plan intellectuel, entre ces deux mondes puisque la légitimité et la fiabilité de l'un et de l'autre dépendent précisément de leur capacité à sauvegarder chacun leur indépendance. Celle du journaliste évidemment mais également celle du politique qui ne devrait pas aspirer à une complaisance immédiatement rassurante mais en définitive contre-productive. Dans cette vidéo, clairement deux amies sont en train de papoter de sujets divers qui, peu ou prou, vont sans doute être traités dans l'entretien télévisuel à suivre. Cette complicité qui aurait du demeurer ignorée, occultée ensuite dans le dialogue diffusé, fait froid à l'esprit quand on songe probablement aux mille liens, affinités, solidarités, clientélismes et lâchetés entravant un journalisme libre et courageux, pesant sur une classe politique trop peu distante. La manière dont cette vidéo a été enregistrée relève à l'évidence du coup fourré, d'un procédé inélégant mais il n'empêche qu'elle éclaire.
Je devine la réplique qu'on pourrait opposer à cette analyse en soutenant que tous les métiers d'autorité et de pouvoir connaissent ces risques de dépendance et de corruption intellectuelle. Peut-être mais le danger est plus grand quand deux personnes sont seulement face à face et que rien d'autre qu'elles-mêmes ne peut les retenir sur une pente trouble. Combien de fois aux assises ai-je été amené à affronter des avocats qui par ailleurs étaient d'excellents amis ! Si nous avions été tentés de nous laisser aller en modérant notre pugnacité, nul doute que tous les éléments extérieurs à nous, la présidence, les parties civiles, nous auraient rappelés à l'ordre.
Dans les passages spécifiquement politiques de cet échange détendu, Rachida Dati laisse entendre qu'elle pourrait être nommée au ministère de l'Intérieur même si son départ est paradoxalement freiné par tous ceux qui souhaitent trop ardemment la voir changer d'affectation.
Sur le plan judiciaire, outre un contentement de soi surprenant chez une personne de qualité, elle offre une vision purement quantitative de la justice comme si sa mission ne consistait qu'à faire augmenter le budget, octroyer des primes et calmer les mécontentements de cette manière. Il est évident que c'est l'une des tâches essentielles d'un ministre mais au regard de l'immensité du chantier de la justice, il en est tant d'autres infiniment plus pressantes et susceptibles d'entraîner un changement qualitatif. Notamment le plus urgent, l'adoption de la future grande loi pénitentiaire et la nécessaire modification de la composition du Conseil supérieur de la magistrature.
Le garde des Sceaux invoque le fort soutien politique dont elle dispose et qui est indéniable, pour en tirer la conclusion que la magistrature approuve son action et le ministre qu'elle est. Etrangement, elle en donne pour preuve que lors de ses visites dans les juridictions, celles-ci ne sont pas bloquées. Cet argument me semble sujet à caution car si la magistrature a évolué, elle n'a tout de même pas la fibre révolutionnaire et demeure à peu près convenable lorsqu'elle s'oppose.
Pour ma part, je ne ferais pas le lien, qu'elle affirme, entre les encouragements politiques sans cesse formulés par le président de la République et le consensus favorable de la magistrature. Le soutien dont elle bénéficie rend la plupart de mes collègues timides, suscite l'incompréhension de quelques autres et n'est pas loin, aujourd'hui, de ne plus constituer un avantage. Quant à l'adhésion à son action et à sa personne, je lui suggère de tendre l'oreille. Je n'ose penser que la Chancellerie serait à ce point déconnectée du réel pour ignorer que le corps judiciaire - et je n'évoque même pas les syndicats pour lesquels la contestation est un réflexe - n'est pas enthousiaste dans ses profondeurs. L'argent n'est pas tout, le respect et la considération sont capitaux.
Rachida Dati, s'il fallait aller dans son sens, jouit d'une chance rare à souligner. C'est qu'elle pourra toujours compter sur une part de la magistrature, sur des promotions d'auditeurs de justice, pour rendre insupportables aux citoyens notre corporatisme et notre frilosité habillés en progressisme, et donc justifier sa politique. Celle-ci est perçue d'autant plus favorablement qu'une fraction de notre communauté s'acharne sans cesse à nous décrédibiliser. La manifestation récente à Bordeaux, soutenue par les syndicats, contre la réforme nécessaire de l'enseignement à l'Ecole nationale de la magistrature en constitue une triste et éclatante illustration.
Si j'avais un voeu à formuler, c'est que Rachida Dati, dans l'officiel, mette la liberté et la spontanéité de la pensée et du langage "off". Le ministre n'y perdrait rien, nous y gagnerions beaucoup.
"Notamment le plus urgent, l'adoption de la future grande loi pénitentiaire"
Monsieur Bilger,
J'ai noté que cette future loi pénitentiaire est un sujet qui vous tient à coeur. Je trouve qu'un billet de votre part exposant vos vues sur le sujet serait particulièrement intéressant, notamment sur les conditions de travail des surveillants.
Rédigé par : Mussipont | 30 mars 2008 à 13:32
Ktrin qui la ramène encore !
« Et je connais des gens qui trouvent tout à fait normal de ne pas demander à une femme de quitter son métier de journaliste sous prétexte que son mari est un politique. »
Oui mais dans leur cas, tout le monde le sait et on chausse immédiatement l’appareillage Audika la réponse est là, adéquat.
Nonobstant, à supposer que je fus journaliste un jour et qu’on m’ait confié la mission d’interviewer mon mari à une certaine époque, il n’est pas inimaginable qu’il fut rentré à la maison en rasant les murs. Toute médaille a donc son revers. Comme le dit fort explicitement ce proverbe attribué au Maréchal de Villars : « Dieu me garde de mes amis ; mes ennemis, je m'en charge! » 1709.
« Il y a des gens qui détestent la politesse qu’ils perçoivent comme étant une expression de servilité, de crainte, un manque de prise d’initiatives et j’en passe. La courtoisie me semble être essentielle dans la vie en général mais ne plus être un atout principal à la réussite dans une quête de pouvoir et de reconnaissance. Je refuse de vendre mon âme ! »
Ne serait-ce pas à l’occasion du « Faites entrer l’accusé » qui traitait de l’assassinat non élucidé du Juge Renaud dit le Shérif, qu’un juge d’instruction de belle prestance mais dont je n’ai pas retenu le nom, s’est exprimé sur le sujet de la courtoise en expliquant que le Shérif avait l’habitude de recevoir les prévenus ou les suspects, je ne sais plus le terme qu’il a employé, « les pieds sur son bureau » et donc j’imagine les chaussures à ses pieds, tout comme dans une série américaine manifestement, mais ce qui impliquait qu’il n’ait pas de semelles trouées et changeât régulièrement de chaussettes, à moins que l’odeur n’ait fait partie d’une stratégie d’intimidation tout comme la rudesse de langage qui avec d’autres signaux encore participe du marquage de territoire. Autrement dit : « Si tu veux jouer les marioles mon poulet, gare à tes abattis » - c’est moi qui traduis en respectant une relative courtoisie -
Il a ensuite ajouté que d’autres de ses collègues vous envoient en prison très courtoisement mais… bon ! et que « courtoisie » ne signifiait donc pas nécessairement « pas de détention provisoire ».
Mentalement j’ai revu alors l’interview d’une des suspectes dans l’affaire d’Outreau je crois, notable déchue mais au très beau salon modern style, qui a expliqué que lorsqu’elle était entrée dans le bureau du juge celui-ci l’avait brutalement apostrophée en exigeant des aveux – je n’ai pas retenu exactement les termes cités –, ce qui pour elle, reconnue innocente donc par la suite, et donc forcément innocente au moment de son entrée dans le bureau du magistrat, avait constitué une terrible agression en ce qu’un tel accueil ne pouvait que se donner à interpréter pour elle de telle façon que son innocence n’avait aucune chance de se faire entendre.
Par conséquent, sans doute le fait de parler à un gros dur le langage d’une griffade d’ours a-t-il son utilité, en revanche se comporter de telle sorte qu’une personne innocente devient incapable de s’exprimer sinon dans la confusion ne peut que conduire à la catastrophe judiciaire. A partir de là, il me semble que le langage devant être parlé dans le cabinet d’un magistrat est celui qui ne saurait avoir garde d’oublier de quel côté du bureau nous pouvons admettre un « état de prévention », à savoir du seul côté de l’individu contre lequel existe une présomption de délit et en aucun cas du côté d’une opinion défavorable formée sans examen. Ce langage est donc nécessairement celui du respect et de l’écoute sans laquelle il n’existe pas de possibilité d’analyse fructueuse donc d’instruction digne de ce nom, il n’est pas non plus celui d’une courtoisie glacée qui est une autre forme de mépris, mais il est en tout premier lieu celui de la procédure, autrement dit encore celui du législateur parlé par une intelligence et non pas ânonné tant par un Shérif que par un arrogant ou encore une marionnette de sa hiérarchie !
Pour terminer je dirai que j’ai bien aimé le «Faites entrer l’accusé » qui traitait de l’affaire du juge Renaud, mais que petite poulette effarouchée je me garderai bien d’avoir une opinion cette fois-ci.
Rédigé par : Catherine JACOB | 30 mars 2008 à 11:36
"mais le danger est plus grand quand deux personnes sont seulement face à face et que rien d'autre qu'elles-mêmes ne peut les retenir sur une pente trouble."
Dans mon exercice d' "exégèse bilgérienne".
Il est très difficile d'être suffisamment armé et assuré de soi pour parvenir à maîtriser nos sympathies, nos réflexes de connivences ou nos solidarités presque naturelles qui ouvrent la porte en grand aux complaisances en tous genres.
N'est alors réellement fiable que l'idée qu'on se fait de soi et de son métier. Pour le journaliste respecter son auditoire, c'est d'abord vouloir le hisser au-dessus de lui-même.
Et puis, dans votre exemple de cour d'assises, on peut penser que vos amis avocats de la défense, en ne vous laissant pas vous abandonner à votre amitié pour eux, vous témoignaient du respect. Par l'ambition qu'ils avaient ainsi pour vous.
Et aussi.
Un avocat général, dans le moyen, c'est une forme de cadeau empoisonné. Un encouragement à la facilité à se satisfaire du moyen et de l‘ordinaire. Cet ordinaire, c'est quand personne n'a été là pour contraindre à se dépasser. Même risque dans l'autre sens.
Vous ne croyez pas ?
Rédigé par : Véronique | 30 mars 2008 à 09:57
C'est extraordinaire ce que d'un rien aujourd'hui, on bâtit des monuments. Cela me fait penser à ces orpailleurs déplaçant des montagnes pour y découvrir quelques paillettes sur lesquelles ils s'extasient, en parlant de longues heures, oubliant que toute cette terre remuée pourrait faire de merveilleux potagers.
Vous le dites vous-même Philippe, deux avocats qui s'affrontent peuvent être les meilleurs amis du monde, tout comme un procureur avec l'avocat qui pourfendra son réquisitoire. Je ne vois pas en quoi il fut critiquable à Mme Dati de discuter, en se tutoyant, avec les journalistes l'entourant, de banalités. J'imagine mal qu'il puisse en être autrement avec quiconque avant une interview. Bien que parfois y ressemblant, un plateau télé n'est pas un ring où les participants se toisent avant le combat. Qu'un petit malin ait eu l'idée pernicieuse de commencer l'enregistrement à des fins d'exploitation politique me semble en revanche beaucoup plus contestable et non déontologique.
Nul ne peut être dupe des réponses, hormis les adhérents d'un fan-club, si tant est qu'on ait un soupçon de sens critique. Et vous l'avez au plus haut point ce sens critique, lorsque vous faites l'analyse des propos qui ont été tenus lors du débat. C'est donc bien le fond qu'il faut analyser et non la forme.
Et je suis persuadé que Mme Dati, interrogée par tout autre, y compris un opposant farouche, n'aurait pas changé un iota de ses propos sur son contentement de soi, sa politique et son éventuelle nomination à un autre poste. Ces gens-là sont des bêtes de scène ayant appris leur rôle par coeur et le récitant avec talent d'ailleurs - ce qui m'a toujours étonné, mais ça s'apprend - devant n'importe qui, ami ou ennemi.
Il me revient en mémoire, juste avant de poster ce commentaire, un échange très amical entre un ex ministre PS et un député RPR à l'époque, où ce dernier demandait au premier (ce devait être Jean Glavany) ce qu'il allait devenir après des élections perdues, se tutoyant, riant ensemble, se désolant l'un l'autre - mais pas des mêmes faits - et se tapant sur l'épaule avant de se séparer. Comme quoi !
Rédigé par : Patrick PIKE | 29 mars 2008 à 23:42
>>C'est qu'elle pourra toujours compter sur une part de la magistrature, sur des promotions d'auditeurs de justice, pour rendre insupportables aux citoyens notre corporatisme et notre frilosité habillés en progressisme, et donc justifier sa politique.
et si vous lui enleviez ses arguments ?
Pourquoi attendre de quelqu'un, aussi chanceux soit-il, qu'il combatte à votre place ce déplorable corporatisme et cette impitoyable frilosité ?
Osez donc... paraît-il que l'union fait la force... changez le corporatisme en unité d'action...
Il suffit parfois que quelques-uns allument un feu dans leur coeur pour combattre la frilosité ambiante...
Et vous me semblez avoir les ingrédients nécessaires à ce changement indispensable que vous n'êtes pas le seul à souhaiter...
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 29 mars 2008 à 18:24
Bonjour !
Encore moi, mon ordinateur n'est toujours pas en panne !!
Pardonnez mon goût de "reviens-y!" : je me permets juste de préciser le titre de mon dernier post car il était trop long et, coupé, bien que "Ah, une bonne cigarette !" aurait pu et pourrait convenir, la phrase était :
"Rédigé par : Ktrin aux écrivains de ce site qui se dissimulent derrière les (anciennes) volutes de fumée du hasard et des fins de soirées solitaires."
Ce qui, puisque je suis là, me permet d'ajouter à vos commentaires qu'à l'image de bon nombre de milieux et pas mal de métiers, le journalisme a sa déontologie. J'approuve pleinement le fait qu'elle puisse exister.
Toutefois, auprès de certains rédacteurs en chef, il y aussi des règles plus officieuses auxquelles il vaut mieux ne pas vouloir échapper si on veut faire "carrière". Un rédacteur en chef m'a dit un jour : "Ce correspondant de presse aurait marché sur la tête pour réussir. Vous ne m'avez pas montré que vous vouliez ce poste !(...) "
Je préfère, des années plus tard, marcher sur mes deux pattes et tenter de marcher droit.
Le premier des principes étant de ne pas critiquer les confrères, j'éviterai toujours de le faire, surtout que je ne connais aucune de ces personnes personnellement.
Pourtant, la conversation entre Madame Dati et sa copine ne m'a pas du tout étonnée car depuis belle lurette tout le monde sait qui a fait alliance (sentimentale) avec qui à Paris. Des couples constitués de politiques et de journalistes, il en existe pas mal (et pas qu'en France si on cherche mais j'avoue qu'on a des choses plus intéressantes à faire !).
Et je connais des gens qui trouvent tout à fait normal de ne pas demander à une femme de quitter son métier de journaliste sous prétexte que son mari est un politique. Ils remettent en cause le machisme et la parité entre les hommes et les femmes.
Donc...
A Bulle :
"Mais le "pas d'ennemis" me semblent impossible sinon on cherche la neutralité, à ne pas déplaire, à plaire juste assez pour ne pas avoir d'ennemis..".
Je vous répondrai que "pour vivre heureux vivons cachés". Sans nom de plume, on peut tout de même (plus difficilement mais on peut si on bosse) exercer son métier. On peut rencontrer des rédacteurs en chef intègres, talentueux et au grand coeur.
Hors sujet et là je ne parle plus de journalisme : être « juste » courtois, je puis vous l'assurer, ne suffit pas à se faire un nom dans pas mal de métiers ! Il y a des gens qui détestent la politesse qu’ils perçoivent comme étant une expression de servilité, de crainte, un manque de prise d’initiatives et j’en passe. La courtoisie me semble être essentielle dans la vie en général mais ne plus être un atout principal à la réussite dans une quête de pouvoir et de reconnaissance. Je refuse de vendre mon âme !
Exister pour soi-même et pour ceux qu’on aime vaut bien toutes les reconnaissances après lesquelles il est à la mode de courir.
:) Voilà, je disparais, je ne suis plus là.
Premier jour de vrai soleil en Alsace (style "Miss Météo" mais je ne fais pas la pluie et le beau temps !)
A très bientôt !
Rédigé par : Ktrin qui la ramène encore ! | 29 mars 2008 à 17:01
Jean-Dominique Reffait
"Je n'ai jamais pensé à demander à mon fils de 3 ans son appréciation du programme de maternelle ; il doit bien avoir un avis éclairé, le lardon."
Il a en tout certainement un avis éclairé sur sa maîtresse. Je crois me souvenir que l'un de mes neveux s'est échappé de la maternelle, mais il devait avoir un peu plus de trois ans, parce qu'il "s'y ennuyait" !!!
Il a donc fallu mettre davantage sa grand-mère à contribution.
Je pense donc qu'il est important de connaître l'avis de votre fils sur son école et sa maîtresse parce que s'il devait les trouver "ennuyeux" et que vous résidiez un peu loin de l'école vous courrez le risque d'une belle frayeur !
Le jeune en question passe le bac cette année et je pense que son excellent bulletin continue à devoir beaucoup plus à ses centres d'intérêts extra scolaires qu'à son programme. Néanmoins il le suit, c'est ce qui compte pour l'instant.
Rédigé par : Catherine JACOB | 29 mars 2008 à 09:50
Je suis assez d'accord avec le commentaire de Guzet et avec l'aspect contre-productif d'une telle diffusion, que vous signalez dans votre note.
Sans compter que ce style d'échanges à caractère privé et décontracté n'est un secret pour personne et ne fait illusion sur personne.
L'effet miroir et vases communicants entre ce qui devrait être deux mondes séparés par deux logiques intellectuelles à l'opposé l'une de l'autre, les porosités de toutes sortes, les connivences, les sympathies qui agissent comme des réflexes, neutralisent d’entrée pour le lecteur ou le spectateur la fiabilité des informations qu'un média est censé garantir. Egalement l'intérêt et l'importance que nous leur portons.
Rachida Dati a compris les modes d'emploi et d'utilisation. Cela démontre une grande intelligence, de l’aplomb et une belle performance dans le chemin difficile que chacun d’entre nous parcourt dans l'acquisition de la confiance en soi.
Il faut beaucoup de talent pour surmonter ses hésitations et ses propres vulnérabilités, pour savoir bien utiliser et naviguer à bon escient dans les arcanes du monde "qui compte".
Il faut aussi avoir compris plus vite que d'autres où se situent les failles du clinquant et du rien.
Après tout, Rachida Dati s'est approprié ce monde parce qu'elle a décidé qu'il pouvait et devait devenir le sien.
On peut également lui reconnaître, dans son itinéraire, qu’elle ne s'est pas positionnée en victime, mais en acteur de son propre parcours professionnel.
Concernant les auditeurs de justice, comme vous avez du souffrir, Philippe !
C'est dur, hein, de se rendre compte presque tout le temps, que votre métier, que vous portez dans les hauteurs, ben, ça dégringole sans cesse.
A mon avis, que des barbus et des moustachus, que des non cravatés, que des qui n'ont lu que "Chiens perdus sans collier" dans les porteurs de pancartes des manifs devant l'ENM.
Et Philippe, à nouveau consterné et déchiré...
Rédigé par : Véronique | 29 mars 2008 à 06:49
La profession de foi de M.Apathie est juste jusqu'à "pas d'amis". J'aurais préféré en dernier mot un "pas d'amis avec courtoisie". Mais le "pas d'ennemis" me semblent impossible sinon on cherche la neutralité, à ne pas déplaire, à plaire juste assez pour ne pas avoir d'ennemis...
Chaque jour, en lisant la presse ou en regardant la télévision, les plus avertis voient la connivence pouvoir-presse en marche. Et de manière plus insidieuse que le cas Ockrent qui passe Noël en Egypte invitée par le Président et le futur clone de Jackie K, ou Barbier qui tend le micro à son amie qui signera plus tard une tribune dans le Monde intitulée "Mon mari m'a dit".
Les blogs ont l'avantage de pouvoir être la vigie de ce milieu et c'est une bonne nouvelle pour la presse.
Rédigé par : bulle | 29 mars 2008 à 05:47
A Guzet :
Je suis d'accord avec Guzet. En cela, l'émission qui vient de s'achever sur Patrick Sébastien m'a plu. Il prononce des mots "profonds", avec lesquels on peut être d'accord ou non, certes. Mais il parle comme les Provinciaux, sans cette pointe de dédain qu'il m'est arrivé d'entendre du côté de gens "bien placés" qui ont fait leur trou à Paris.
On pourrait dire que je suis facilement influencée par ce que je vois et entends à la tv mais il m'a semblé franc, sincère dans sa démarche, prêt à s'exposer. La douleur d'un homme. Son envie de "réussir" : une forme d'effet miroir pour tant de Français.
J'ai trouvé cette émission décalée terriblement porteuse d'espoir, par rapport au sujet dont on parle sur ce post.
Il faudrait que tous les autres prennent exemple sur l'humilité, le naturel de cet artiste parti de "rien" sinon de tout car avec tous ses rêves.
J'ai souri, j'ai été touchée par son personnage véritable écrivain. Cela m'a fait penser aux autres qui écrivent en utilisant des "nègres" et jamais ne l'avoueront.
L'idée était enrichissante. Sur le fil du rasoir mais intéressante.
Un "Bas les masques !" au ton beaucoup moins "show me!" mais confidentiel, angoissant mais à l'image de la nature humaine face à ses démons.
Bonne nuit à tous, au lit, Cactus ! (rires)
C'est le couvre-feu, en Alsace ! ( tout est désert, lugubre dès 19h !!)
Philippe, je squatte un peu, beaucoup, passionnément votre blog à heure tardive : j'attends de vous lire, vous et tous les autres avant d'oser écrire...
Rédigé par : Ktrin aux écrivains de ce site qui se dissimulent derrière les (anciennes) volutes de fumée du ha | 28 mars 2008 à 23:40
L'intérêt de cette vidéo est de mettre en évidence la connivence qui peut exister entre les acteurs soi-disant indépendants qui font le spectacle sur la scène de la vie publique française, c'est-à-dire parisienne. Et cette connivence dépasse très largement le seul milieu médiatique et politique, elle concerne tous les milieux du Tout Paris et résulte de la concentration dans le même lieu - Paris - de tout ce qui veut avoir une existence dans la vie sociale française. De ce point de vue, les stratégies mises en oeuvre par Rachida Dati pour réaliser son ascension sociale sont très révélatrices de son intelligence dans l'analyse des ressorts de la société française. Cette société de connivence parisienne est sans doute aussi une des clés de la sclérose conservatrice de cette société hydrocéphale qu'est la société française.
Rédigé par : Guzet | 28 mars 2008 à 20:52
A Philippe,
J'ai entendu une info à ce sujet aux infos, à l'instant.
J'ai estimé à sa juste valeur la "rallonge" du budget nécessaire pour les frais de réception, la comparant à ce qu'un Français gagne en moyenne par mois.
Pourtant, plus rien ne m'étonne. N'est-ce pas cela, le péril qui nous menace ? D'être spectateurs de cette vie qui n'est et ne sera jamais la nôtre, d'être spectateurs ne pouvant rien faire à part recevoir l'info quotidienne de plein fouet, se réjouir qu’il en existe une et hausser les épaules en sachant très bien qu'on n'y peut rien. Il y a la vie d'un Monde et la vie des Autres, séparés.
Etre admiratif, ne pas approuver, être déconcerté, ne pas comprendre, etc... la palette des émotions et des non émotions est immense. La robe portée par Carla Bruni, les bijoux de Rachida Dati et tout le cortège des apparences : bah, tant mieux. Les riches ont un train de vie incomparable à celui du « peuple » lequel pourtant participe à construire leurs richesses en consommant (du papier glacé et des productions par exemple artistiques). Si certains sont riches, c’est parce qu’ils ont bien vendu leur image devant laquelle bon nombre de personnes versatiles se pâmaient avant de la descendre en flèche ! Le succès enthousiasme. Trop de réussite agace et fait des envieux. Et il y aura toujours des satellites voire des courtisans.
La réalité des « on « et des « off » n'est pas un nouveau-né tout rose et tout naïf. Et pas de quoi s’en offusquer et pousser des « Ah ! » et des « Oh ! ».
Cela ne bouleverse pas le quotidien des Français qui savent et ont actuellement comme préoccupation principale celle de réussir à boucler leurs fins de mois.
Laissons l’aigreur : penchons-nous sur le constructif - et non sur les " Paroles, paroles, paroles (...)" (merci Dalida!) - qui pourrait germer au bénéfice de toutes les bonnes volontés.
Qu'importe, nous sommes devenus les gens passifs du "on" à qui on demande souvent d'être "in" !
Etre "in" : donner aux bonnes causes, être sportif, manger équilibré, s'accrocher tant bien que mal, ne pas (trop) revendiquer, être patient, consommer, payer, le tout avec le sourire de celles et ceux que rien ne déstabilise !
Alors, lorsqu'il existe des "off", bien entendu, il y a illusion du renouveau, du scoop, de l'inédit.
Et pourtant, rien ne change à la vie des Français - lesquels un certain politique avait baptisés "la France du bas"- qui ne sont pas sous les feux des projecteurs et ne se battent pas pour un quelconque pouvoir mais uniquement pour vivre en bonne santé et dans la dignité.
L'expression " France d'en bas" avait hérissé mais elle était fondée.
Loin de tout ce « Frou-frou, frou-frou (..) « , attendons et nous serons récompensés au centuple par le soleil printanier qui est le même pour toutes et tous. Honnête justice.
Bon week-end à tous.
Rédigé par : Ktrin à la veille de son week-end frileux | 28 mars 2008 à 20:47
Relation journaliste <-> hommes politiques
Voici ce qu'écrit JM Apathie sur son blog à l'occasion de sa 1000 ème interview :
" ..........Je veille, ou du moins j'essaie, à n'être récupéré par personne, à ne pas servir par mon travail, mes questions, mes écrits, tel ou tel postulant au pouvoir. Je tente de me tenir à distance de tous, avec quelques principes simples, par exemple ne pas partager une minute d'activité privée avec un responsable politique, quel qu'il soit. Pas d'amis, pas d'ennemis, voilà le mot d'ordre ....... "
Les médias s'honoreraient d'avoir des journalistes qui ne soient ni des militants, ni des lèche-bottes.
Rédigé par : Polochon | 28 mars 2008 à 20:18
@ Catherine Jacob,
"Mais je crois à l'admiration que secrètement on ne peut qu'éprouver à l'égard de qui ayant bien combattu l'a emporté malgré nous !"
Vous parlez bien, comme d'ailleurs l'ensemble des membres de cette "sphère". Ce ne sont pas tout à fait les divergences qui l'emportent, c'est la qualité de l'esprit. Cela passe par une distinction de propos à laquelle n'importe qui doit tendre.
Rédigé par : daniel ciccia | 28 mars 2008 à 20:02
@Catherine A
Bon, nous n'allons pas chipoter. Mais je voudrais quand même vous faire remarquer que ce n'est pas encore un magnétophone qu'on aurait omis d'éteindre qui fixe le caractère "off record" ou "in record" d'une conversation.
Les magnétophones, ce ne sont plus des Nagra certainement, ont beaucoup de qualité, pas encore celle consistant à déterminer le caractère d'un entretien. Ce sont je crois les journalistes qui le font.
Ils n'ont pas, non plus, capacité à extrapoler.
En effet, je n'ai pas entendu la totalité de l'interview. Quelques propos frivoles, entre deux "amies" et l'aveu, probablement présomptueux si on veut le voir ainsi, d'avoir un jour l'Intérieur.
Bon. Ceci dit, je pense que Mme Dati n'est pas la première personne ayant en charge un maroquin à ambitionner un autre.
Il n'y a rien d'offensant, il me semble, pour l'honneur de la magistrature.
Mais il y a peu, un juge, dans une affaire qui n'a rien de pénal mais se rapportait à une mise sous tutelle de ma personne, m'a reproché d'être abstrait.
Peut-être le suis-je, en effet.
Rédigé par : daniel ciccia | 28 mars 2008 à 19:32
"Combien de fois aux assises ai-je été amené à affronter des avocats qui par ailleurs étaient d'excellents amis ! Si nous avions été tentés de nous laisser aller en modérant notre pugnacité, nul doute que tous les éléments extérieurs à nous, la présidence, les parties civiles, nous auraient rappelés à l'ordre."
Le comportement d’un magistrat doit être conforme à ce que l’on attend de sa fonction et celui de l’avocat se doit d’être conforme à l’honneur, l’avocat devant s’acquitter avec probité de ses devoirs envers ses clients vis-à-vis desquels il est tenu par une obligation de moyens, le tribunal, ses confrères et le public !
Respecter l'adversaire, le connaître, l'aimer même, et tout mettre en oeuvre pour faire valoir une conviction différente ou encore faire aboutir une démarche inverse de la sienne demande cependant de grandes qualités professionnelles qui ne sont pas à la portée du premier venu ainsi que beaucoup de caractère. Est-ce toujours le cas ?
Mais je crois à l'admiration que secrètement on ne peut qu'éprouver à l'égard de qui ayant bien combattu l'a emporté malgré nous !
Rédigé par : Catherine JACOB | 28 mars 2008 à 17:21
@daniel C.
Ce n'était pas un vrai "off", juste des micros ouverts, une caméra qui tournait entre deux prises et un papotage de copines qui évoquaient certes l'éventualité de l'arrivée de Mme Dati place Beauvau mais aussi des choses aussi importantes que les boucles d'oreilles de la ministre "qui avaient beaucoup plu au point que Michel Denisot voulait offrir les mêmes à son épouse" et se donnaient des nouvelles de leurs copains communs.
Cela dit je ne partage pas votre point de vue sur l'inviolabilité du Off, je crois, outre que la plupart de ceux qui donnent des infos en off s'attendent à les retrouver dans la presse, que c'est une très mauvaise pratique qui permet bien des règlements de compte, des manipulations.
Rédigé par : catherine A. | 28 mars 2008 à 17:08
Ayez un peu de pitié pour Rachida : ce vendredi est "horrible", comme dirait la Reine. Le "Daily Mail" critique la "Sarko's babe", photo à l'appui, pour sa robe inadaptée à un dîner royal. François Guéant, fils de Claude, la quitte pour d'autres cieux ministériels (l'Intérieur). Un site, et maintenant d'autres, se mêle de ses dépenses à la Chancellerie. On (nous) va renflouer tout ça.
Notre ministre devait se rendre à Besançon avec Nadine Morano pour visiter un centre de soins palliatifs au CHU si je ne me trompe pas. Rendez-vous reporté. Des avocats du procès Fourniret ont manifesté pour protester contre la disparition de l'instruction (ils ont raison) à Charleville. Et, en plus, il y a votre billet fort bien tourné. Vivement ce soir que je sorte pour oublier toutes les misères faites à Rachida...
Rédigé par : Marie-France Bezzina | 28 mars 2008 à 15:59
Ceci, cher M. Bilger. L'humilité n'est jamais de trop. Pour tous. L'humilité est indispensable, l'indulgence aussi. Indulgence est un joli mot de la langue française. Il me semble même qu'on pouvait, il fut un temps, la prodiguer...
Rédigé par : daniel ciccia | 28 mars 2008 à 13:43
M. Bilger,
Je n'ignore pas les réticences et préventions du corps judiciaire à l'égard de Mme Dati, mais en même temps, la réforme de l'appareil judiciaire ne me semble pas être un tabou, même si elle doit entraîner des fermetures qui sont par définition plus douloureuses que des ouvertures.
C'est le même problème pour la carte de santé.
Je vous avoue qu'il m'est difficile de séparer le bon grain de l'ivraie car, incontestablement, le garde des Sceaux est contestée et raillée.
Par contre, j'ai un avis beaucoup plus tranché sur la mise en ligne de la séquence "Off". Hier matin, écoutant une chronique de radio matinale, j'ai entendu l'intervenant indiquer que la journaliste en question, qui avait le "privilège" de pouvoir appeler la ministre de son prénom et d'être appelé par Mme Dati par son prénom, avait donné, en publiant ce "Off" une leçon de journalisme.
J'ai possédé un jour cette fameuse carte de presse. Je conserve par conséquent de très loin une conception déontologique, et je considère que c'est un procédé malhonnête et inquisitorial.
Ce qu'un journaliste obtient dans une conversation en "Off" est très important et, contrairement à ce que certains pensent, ne relève pas de la collusion d'intérêt.
S'affranchir de cette règle, ce n'est pas simplement rompre une qualité de relation qu'il ne viendrait pas à l'esprit de dire amicale - y aurait-il quelque héroïsme à se fâcher avec un ministre? - mais s'affranchir d'un rapport à la réalité et à la complexité d'un détenteur d'un pouvoir.
Mais l'art est difficile, on le sait bien.
Rédigé par : daniel ciccia | 28 mars 2008 à 13:42
Le Mascarille Benamou out, c'est du nectar ! L'outrecuidance pompeuse de ce grand inutile qui se prend ses propres tartes à la crème dans la figure, fait plaisir à considérer. Pauvre imbécile : avant les élections, on lui promet la Villa Medicis, Matamore plastronne comme s'il avait terrassé le dragon, et après les élections, ses maîtres le laissent choir comme une vieille bouse, représidentialisation oblige.
J'avais sursauté en apprenant la protestation des étudiants de l'ENM contre les nouveaux programmes : ainsi donc des élèves qui ne savent rien et sont là pour apprendre trouvent assez de prétention en eux pour apprécier les contenus d'un programme de cours dont ils ignorent tout ! Merveilleux ! Je n'ai jamais pensé à demander à mon fils de 3 ans son appréciation du programme de maternelle ; il doit bien avoir un avis éclairé, le lardon.
Quant à Dati contente d'elle-même, c'est rien ça, c'est la crise d'ado, elle se rassure...
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 28 mars 2008 à 13:33